Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

Baptême d'Eilinn Melani, et une funeste annonce

Eilinn Melani
Les choses commençaient à se précipiter devant les yeux d'Eilinn. Rhân voulait partir, mais Deedlitt aussi ! Quelques mots murmurés par Eoghan achevèrent de semer la confusion de l'esprit de la fillette... Paris ? Pourquoi donc ? Que s'y était-il passé ?
Elle sentit son baiser sur sa joue, la cordelette argentée glissée dans sa main mais fut incapable de réagir, incapable de répondre au jeune garçon.
Elle était à la fois présente et absente, anesthésiée par la nouvelle. Elle aurait voulu interpeller la comtesse, lui demander ses raisons, mais cela lui fut impossible. Deedlitt semblait en colère, sans que la jeune fille n'en comprenne bien la raison. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Et dans l'esprit de la fillette, tout se bousculait également. Comment sa mère était-elle morte ? Ou ?
Elle voulait comprendre, mais trop de choses étaient inexpliquées. Elle se tourna vers Rhân, à la recherche de réponses. Si la comtesse voulait aller à Paris, c'est que c'était forcément important...


Nous partons pour Paris alors...

C'était évident en cet instant qu'Eilinn n'envisageait pas d'aller ailleurs. Puis elle ne pouvait pas laisser Jehanne Elissa ici de toute façon, à Saint Omer alors que celle-ci n'y connaissait personne et que l'hotesse prenait la poudre d'escampette.
La main d'Eilinn agrippa celle de Jehanne Elissa, ancre de chair dans la réalité, alors que la fillette commençait à perdre pied.

_________________
oksana
Tout s'enchainait à une vitesse folle dans son esprit. Tout. Tout et rien à la fois. Il lui semblait qu'elle ne maitrisait plus rien. Etait-ce du à sa période de retrait du "monde" ou était-elle en train de perdre la tête ?

La petite Eilinn était venue la saluer puis était aller rejoindre un ami. Yla et Rhân n'étaient toujours pas là, Deelitti discutait non loin de l'autel.

Elle était en train d'attendre Deedi pour, non seulement lui dire bonjour, mais également prendre des nouvelles de ses amis lorsque Rhân apparut, la mine défaite. Elle s'apprêtait à le rejoindre, un grand sourire aux lèvres, heureuse de voir un visage ami, lorsque tout s'enchaina rapidement, trop rapidement, comme dans un très mauvais rêve. Elle vit tout d'abord Rhân prendre Eilinn dans ses bras, ce qui, somme toute, n'avait rien d'anormal jusque là. Ce qui l'était moins, c'était son retard et surtout l'absence d'Yla qui l'avait conviée à cette cérémonie en insistant sur le fait que sa présence lui ferait plaisir.

Que se passait-il ? D'où lui venait cette impression d'étrangeté de la situation ? Sans nul doute de ces absences incongrues.

Puis... une étreinte plus forte de Rhân, des sanglots de la jeune fille, puis de Rhânounet. Un drame, il était arrivé sans nul doute un drame. Un drame à son amie. Oh, combien de drames lui avait-elle déjà fait vivre depuis qu'elles se connaissaient ? Yla avaient porté des drames plus que la plupart des gens qu'elle avait connu. Quand cela allait-il cesser. Où était-elle ? Comment allait-elle ?



NON !


Elle étouffa un cri à l'annonce d'Eilinn. Non, ce n'était pas possible, pas elle, pas Ylalang. Elle ne pouvait pas mourir, pas maintenant. Pas aujourd'hui, pas ici.
Elle resta pétrifiée, incapable de bouger, les mains sur les joues, se fermant la bouche pour ne pas crier, sentant des larmes couler malgré elle, une angoisse indéfinissable la transperçant, indifférente aux mouvements et aux chuchotements autour d'elle.
Jehanne Elissa
Maman est morte. Combien de fois s'était-elle dit cette phrase? Au passage de chaque mère de tout rang ayant son enfant près d'elle? Aux pleurs de chaque enfant et surtout les siens? A lire entre le visage d'une mère et d'une fille cette ressemblance? A chaque sourire complice et chargé de ce lien du sang que s'échangeaient mère et enfant? Peut-être à chacune de ces situations et plus encore. Elle avait vécu le manque et la douleur tout comme allait le vivre Eilinn, le regret et l'incompréhension, les suppositions et les fuites de réalité, oui tout ça Eilinn allait le vivre. mais à son contraire, son amie elle vivait l'atroce douleur de l'imprévu. Jehanne a grandit avec une mère morte et jamais connue, Eilinn devra grandir avec le souvenir d'une mère partie trop vite. Eilinn lui disait avant qu'il ne passe, avoir hâte de vivre son baptême. Que souvenirs allaient-ils maintenant être attachés à cette journée qui se voulait si joyeuse et attendue? Alors les mirettes vertes se posent sur son amie et petit à petit, s'emplissent de larmes. Elle partage sa peine et ressent encore plus de mal pour elle. Vie brutale, vie mauvaise, vie imprévue, vie toujours sur brusque avec des êtres comme Eilinn qui ne méritaient que bonheur. Quand son beau-père la lâche, la petite Vicomtesse s'empare avec crainte et légèrement, au cas ou elle voudrait la retirer, d'une main de son amie. Légère pression alors quelle voudrait la prendre dans ses bras, mais toujours cette peur du refus. n'avait-elle pas quelque fois refusé toute tendresse alors quelle pleurait l'absence?

- Je.. Je suis désolée...

Et je suis là, et je ne te laisserais pas. Et je comprendrais. Et je ferrais en sorte de t'aider. Et je respecterais. Mais ces engagements peuvent-ils intéresser une jeune personne pleurant sa mère? Plus tard, plus tard, la douleur est trop vive pour que l'esprit vive. L'esprit est remplacé par la plaie, le cœur par la plaie, cette plaie béante du deuil et du manque, du sentiment d'abord de perdition, puis d'injustice. Mais la main quitte celle de l'enfant pour retourner dans son giron, étrange pudeur d'une enfant joyeuse et extravertie face au deuil, étrange recul chez cette petite qui normalement, n'en avait que trop peu.

Elle continue de regarder son amie avant que son attention ne soit attirée ailleurs. Du mouvement. La Duchesse d'Alençon parle et elle entend mal. Paris, juste Paris. Et elle s'emporte, et emporte le jeune homme sur son passage. Et ils s'en vont. Et la petite Vicomtesse pose son regard embrumé sur Rhân.Puis sur Eilinn. Tout dépend d'elle, si son amie veut d'elle car l n'est plus question ici de dame de compagnie elle suivra. Il peut-être compréhensible quelle veuille vivre ça en famille, avec ses proches. Alors son regard se pose sur elle et se sont les gestes qui parlent. Au tour d'Eilinn de s'emparer de sa main.

Main pâle contre main pâle, doigts fins contre doigts fins elle avancent. Et à Jehanne de serrer de temps en temps cette main. Simple traduction de promesses par les gestes. Paris.
Rhân
Le vicomte regarda d'un air absent le brouhaha ambiant qui montait semble-t-il depuis qu'il avait annoncé sa volonté de repartir. La comtesse de Lille avait bougé et pressé le petit compagnon d'Eilinn de se préparer. Ils allaient à Paris avait-il entendu. Pourquoi Paris? A vrai dire, il ne savait pas et s'en fichait un peu. Un rapport avec Leah? Mais Leah n'était plus. Il n'y avait plus aucune raison de courir à Paris, ni nul part ailleurs. Que restait-il à faire? le vicomte ne savait malheureusement pas. Se laisser mourir dans son souvenir? Il ne voyait guère d'autres choses à faire désormais. Il fallait juste s'occuper encore de Renaud et d'Eilinn. Quand ils n'auront plus besoin de lui, quand il avait espéré rester auprès de son épouse dans la vieillesse et jusqu'à la mort, fidèlement, comme depuis le début, que ferait-il à présent?
D'autres personnes, d'autres cris autour de lui. La comtesse de Lille, la vicomtesse de Bourmont, et tout ce monde qui tourbillonnait autour de lui. Il n'y prêta pas attention. Il regarda tout juste Eilinn venir parler à son amie. Il savait que la fillette était auprès de la vicomtesse de Cauvisson comme demoiselle de compagnie, mais en ce moment, comme bien d'autres choses, c'était bien le cadet de ses soucis. Puis, comme elle avait apparemment compris, il se retourna pour remonter en voiture, en attendant le retour d'Eilinn. Quand celle-ci arriva avec la languedocienne, le vicomte ne dit pas un mot, ni ne posa de question sur la présence de cette dernière ; ni non plus ne tourna le regard vers elles. Juste un seul mot qui claqua pour les domestiques :


A Boiscommun !

_________________
Eilinn Melani
Son beau-père, emmuré dans son silence, ne prit même pas la peine de la détromper sur ses intentions. L'ordre donné aux domestiques mortifia encore plus son cœur d'enfant. Cet ordre lui disait "Non, je ne répondrai pas à ton caprice. Tout comme je ne répondrai pas à tes questions."

Dans l'esprit d'Eilinn, tout tournait. Les pourquoi et les comment se succédaient. Si Leah avait été malade, Eilinn aurait été prévenue. Mais non, là c'était trop soudain, une vie arrachée en l'espace d'un instant. Et cela n'était donc pas normal.

Maman lui avait dit qu'elle avait des problèmes avec son suzerain, dans sa dernière lettre. Peut-être qu'il saurait, ce Llyr di Maggio, ce qui s'était produit... Il faudrait le trouver, et lui demander.

Oui, cela était la bonne solution.

Serrant toujours la main de Jehanne-Elissa dans la sienne, puisant un peu de la force de caractère de son amie, Eilinn prit la décision de tout faire pour savoir comment cela s'était produit. Et de venger sa mère si cela était nécessaire. Elle monta donc dans le carrosse, docilement, cette nouvelle résolution lui donnant assez matière à réflexion pour le voyage du retour.

Et de fouiller dans sa tête... Boiscommun n'était pas si loin de Paris, une bonne chevauchée à cheval... Qui serait épuisante pour elle, certes. Et peut-être que Jehanne-Elissa viendrait !
C'était complètement fou, irraisonné comme projet... Mais pouvait-elle en prendre d'autres quelques minutes après avoir appris la mort de sa mère ?

Maman était morte à Paris, les réponses se trouvaient donc là-bas. Les larmes recommençaient à couler sur ses joues, alors qu'elle prenait conscience qu'elle ne prenait plus des décisions d'enfant... "puis-je encore manger un gâteau ?" "cette robe est-elle plus jolie ?".

Maintenant elle décidait d'aller à l'encontre des décisions de Rhân. Et de grandir.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)