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[RP] Hors de la fange, la faux de guerre trace son sillon.

Enelos
Se morfondre sur son caillou alors que chacun vaquait à ses occupations. Pas le courage d'aller traîner chez les pouilleux et de chercher noise, pour pas changer. Alors, l''après-midi s'était déroulée sans grande distraction et bien trop longue à son goût.
La lettre avait été fourrée dans le fond de sa poche. En fait, elle avait franchement la flemme de répondre. L'idée que sa Saturne traversait une mauvaise pente la rendait soucieuse. Mais surtout, le vent d'Artois soufflait toujours à ses oreilles.
Un plan diabolique avait germé dans le coin de sa tête suite aux nouvelles. Les idées fusaient vitesse grand V, les possibilités de taper un gros coup s'offraient à elle sur un plateau d'argent. Idées de blonde toutes aussi tordues les une que les autres.
Ça s'retourne les méninges, ça réfléchit, ça mijote un scénario, ça prévoit les phrases dictées, les gestes esquissés, pour au final en conclure que c'était de la bouse.
Y'a des jours comme ça où on arrive pas à réfléchir, des jours où l'entrain se transforme aisément en flemmardise aigüe.
Le corps lui réclamait de se dégourdir, surtout le fessier qui appréciait de moins en moins l'inconfort de la surface dure du rocher. Au contraire là-haut on réclamait le calme, le silence et l'apaisement.
Et elle au finale, elle en pensait quoi ?
Juste envie de s'occuper, de faire n'importe quoi pourvu que l'ennui se tire de là.
Il ne fallu pas longtemps pour qu'elle se décide à se manier le bulbe.

Debout sur ses deux guibolles, dos vouté elle ramassait du bois à l'orée du camps. Activité simple, pas vraiment dangereuse à moins de se faire piquer par une écharde, rien de très excitant. Juste histoire de faire une bonne action et de passer le temps. Pis surtout d'pouvoir s'dorer le bout des doigts le soir devant un bon feu. Pourquoi pas un bûcher tant qu'on y'est. C'est festif, c'est chouette. Oui, une fête ça serait bien pour embaumer le coeur. Mais y'a personne à cramer, c'est bête. Alors, elle abandonne aussi l'idée et se concentre à aligner en rang d'oignon le bois près du foyer, songeuse.

Plus tard le temps passe et trépasse, pas d'ange à l'horizon juste le pioupiou excessif des piafs, toujours affairée à faire des allés retours forêt-foyer.
En parlant de piaf lors d'un énième passage entre les broussailles , elle trébuche sur un corps mou et manque de se manger le pigeon plus ou moins en vie qu'elle a envoyé valdinguer le matin même dans les buissons. Quelques voix connues et le gargouillement de son ventre la pousse à ramasser la pauvre bête souffreteuse sans ménagement, et de se diriger d'un pas rapide vers le camps.

La vision de Sad', Cerd' et Aly lui arrache un léger sourire en coin qui s'étire de plus belle à la vue des sacs bien remplis. Déjà en train de préparer la pitance de la journée, elles semblent chacune plutôt contente de leur butin.
La blonde glisse un oeil sur son pigeon mourant tandis qu'elle met le cap vers les filles. Elle se demandait qui voudrait bien bouffer de ce truc ignoble pleine de tiques et autres bestioles. Mais bon hein, suffit d'le déplumer et il a l'air tout de suite frais.
Alors, à hauteur des donzelles elle lâche le pigeon à leurs pieds, l'oeil droit dérivant dangereusement sur les sacs.

La pêche a été bonne à c'que j'vois... J'ai apporté un p'tit truc, pas d'première qualité certes mais ça remplit toujours un peu l'ventre... J'vous l'laisse l'cuir, si vous tenez pas à mourir d'indigestion dans les prochaine jours...
Mclegrand
Pigeon vole...




Alençon, le XXXe jour du moi de mai MCDLVIII

Aux brigands s'appelant sous le nom de "Fauchards", actuellement à mortagne ou verneuil ou dans les parages,

Le bonjour.

Moi, Mc, prévôt d'Alençon, souhaiterait rencontrer l'un au moins des vôtres, le plus vite possible, pour un dialogue pacifique. À Mortagne ou Verneuil, le jour de votre choix. J'aimerais que cette rencontre se passe avec toutes les garanties possible pour la sécurité de ses participants, d'un côté comme de l'autre.

Je reste en attente de votre réponse.

Mc,
Seigneur de Gaudigny,
Prévôt d'Alençon

_________________

=-_-=-_-=-_-=-_-=-_-=-_-=~~~Grand Audiencier~~~=-_-=-_-=-_-=-_-=-_-=-_-=
Heraldique
Fraxie

[Plus tard…bien plus tard…au campement]


La "discrète" clairière où la compagnie avait élu résidence depuis quelques semaines déjà, se vidait peu à peu.
Un à un ou par petit groupes, chariotes et roulottes, canassons et pieds-bottés quittaient lentement l’Alençon.
Comme toujours à la traîne la Fraxotte finissait de boucler ses malles. Grenade passa non loin d’elle. Elle l’attrapa par la taille, haussement de sourcil admiratif suivit d’un doigt caressant sur la précieuse croix qui pendait, d’un "depuis peu" aux airs de définitif, sur sa gorge généreuse....

« Elle te va à ravir…
Bon tu en as fini avec ton joujou ? Faut qu’on y aille je crois »


Menton de la princesse désignant un futur curé dûment ligoté à un arbre par quelques rubans soyeux serrés et bâillonné d’un bas de fine dentelle…léger ronchonnement de la belle déçue d’abandonner si tôt le bellâtre qui se mourut tant bien que mal sous un baiser réconfortant Fraxilien.

C’est alors qu’un pigeon se posa, si prés d’elle que malgré le caractère tout officiel du sceau ornant son courrier, les chefs étant déjà en route, elle en décacheta le pli, le lu d’un regard amusé et, s’empressa parchemin et plume dégotée, d’y faire réponse.

Puis elle alla se poster devant ce Thomas-Henri si trop-facilement drogué et délesté sur un bord de rivière, posa à ses cotés une bouteille au rubis contenu où l’on pouvait lire, en dessous de l’étiquette estampillée « Vin de Mandragore »
« Avec mes meilleurs souvenirs
La Belette »


Elle posa un espiègle baiser sur son front, et glissa son courrier-réponse dans une des volutes des rubans le liant…

D’ici à ce qu’"ils" le trouvent…ils seront déjà loin…

Les autres d'ailleurs n’étaient déjà que fines silhouettes à l’horizon

« Allez zou…on y va »







Cher Mc,
Cher Seigneur de Gaudigny,
Cher Prévôt d’Alençon,

Négocier avec vous aurait été un réel plaisir…
AHHH discuter autour d’un verre de gnole et de quelques gâteaux à la cannelle de ce si beau duché, dans l’atmosphère sereine et bonne enfant de vos soldats et de Fauchards impatients d’en découdre et armés jusqu’au dents…..
Oui vraiment je le regretterais…
Mais voyez vous….nous quittons l’Alençon et je vous laisse seul juge des mairies saccagées et du château en flamme au trône dérobé que nous y laissons…

J’aurais presque envie pourtant que nous nous attardions encore car cette volonté de conciliation éveille, titille et laisse sur sa faim mon organe le plus sensible : la curiosité.
Qu’aviez vous donc à nous proposer, à nous offrir ?
Seriez vous venu coffre sous le bras plein d’une part de votre pourtant si maigre trésor ?
Alliez vous nous promettre de nous laisser passer, de librement circuler pour quitter au plus vite ce duché alors que malgré vos gardes, armés mobilisées, nous nous y sommes promenés à loisir sans qu’aucun coup d’épée ne soit jamais donné, que nul sang ne soit versé, à la grande déception je l’avoue de certains de la troupe affectionnant particulièrement, oh l’innocent péché mignon, la sueur des combats ?Peut être aurais je même pu par accès de caprice vous demander de me livrer un blond vétéran d’Argentan qui bafoua plus que nul n’a jamais osé mes sentiments portés…..ou par quelque fourberie susurrée avec le ton d’un ordre, qui sais, vous faire prisonnier…

Tant de possible s’offraient….oui je le regretterais
Mais voyez…nous partons…

L’Alençon n’a pas les moyens d’assumer le siège illusoire que vous nous prêtez….. L’alençon n’a pas les moyens…tout court…. Et je suis bien placée pour le savoir, trop bien sans doute…..
Pourquoi sommes nous passés par ici ? par hasard
Un maire orléanais trop vif à faire poutrer celui dont une simple lettre dénonçait les excès, fit mortellement blesser son auteur et ami…..Ils n’ont eu que la leçon qu’ils méritaient
Par solidarité, prudence ou autre compréhensible crainte vous nous avez faits ennemis…mais votre « trésor » ne nous intéresse que bien peu, le risque de perdre des âmes mérite cause bien plus…intéressante….il manquerait même la gloire d’avoir réussi à vous vaincre…
Nous partons donc…comme nous sommes venus...en simples visiteurs…

Mais bien conscient maintenant de vos difficultés à assurer conséquemment votre défense face à de vilains michants ou autres vils ennemis, permettez moi de vous préciser, que si un jour les intérêt de ce duché étaient sévèrement menacés, ou si, par hasard, vous souhaitiez ravir à quelque terre frontalière cette mine qui fait tant défaut à votre économie, et bien, contre espèces sonnantes et trébuchantes, nos armes pourront être vôtres, pour vous y aider.

Bien à vous
Dormez tranquilles Alençonnais, la faux de guerre trace son sillon plus loin

Fraxie, diplomate éphémère



Ps : Rassurez votre tendre du soin que l’on prit de son cousin. Hormis quelques zébrures sur son charnu fessier, innocent caprice de mon amie qui voulut le former au subtil art de la flagellation, auquel il aura, je n’en doute pas, recours fréquemment sa soutane acquise, il saura, je suis sure, vous narrer avec force détails tout la chaleur de notre accueil lors de son trop court séjour chez nous…


_________________

* Le Voyage
Sadnezz
Bien sûr qu'elle se tord de douleur la Sad... Pourquoi? Parce que c'était dans l'contrat, parce qu'on est plus à une mutilation près, et que si elle est faite sciemment elle fait moins mal. Elle déguste sa minute la Corleone, mais à coté de ce qu'elle a pu subir, cette brulure là est une partie de plaisir...Chat échaudé craint l'eau froide. Un acte qui lui fait malgré tout serrer les dents, échapper quelques larmes douloureuses. Mais ce qui doit être fait est fait, dans la sueur et la crasse, Amen.

Sad tente de remettre droite sa carcasse, fière et insensible. Tu parles,Personne n'est dupe, et d'ailleurs l'échine ne peut que rester courbée encore un peu lorsqu'elle fait face à son double, lui faudra des jours pour s'en remettre. Flanche-t-elle? Non, quoi que... Symboliquement Sadnezz dépose sur ses lèvres charnue un chaste baiser de remerciement, le respect se gagne, même dans les lignes d'une arbre généalogique, comprendra qui pourra. Elle plante son regard sans le sien, sonde les pensées qu'elle pourrait y laisser trainer.

Hé bien, que fais tu avec ce tison, la petite boucherie est terminée...N'as-tu pas envie de le lâcher? Une envie d'imiter ton ainée peut-être? Chiche... J'imagine d'ici le couronnement de la plus belle croupe de la famille... Le genre de souvenir qui me ferait encore sourire dans mon dernier soupir. Allez, remet-toi en bella mia. T'es venue, t'as vu mais tu ne m'as pas vaincue. Ce soir je me blottirais contre notre solitude partagée, ce n'est que blessure superficielle, ça guérit bien mieux que d'autres.

Mais c'est qu'elle cogite l'Attila... Et cet air partagé, Sad ne le laissera pas passer sans l'attraper au vol. Elle la toise, fière d'elle, fière de cette hésitation. Il suffit d'un geste pour entrer dans la ronde des fou, le bal des pendu c'est ici et maintenant, juste un geste pour dire oui à une vie de mercenaire à ses cotés... Ho, qu'ils ne se réjouissent pas trop vite les têtes de liste... Avoir l'Attila dans sa galère est un peu comme avoir deux Sad, ou une seule, mais jeune. S'ils ont trouvé la ritale un peu dure sous la dent, ils laisseront leurs dentiers sur la Des Juli. Mais qui ne s'illusionne plus en ce bas monde...

A défaut de trop la caresser , elle laisse ses yeux parler et s'en charger. chaque battement de cil s'en va lui porter le subliminal message... Dis moi oui Attila, dis le nous... Tu sais bien que je ne t'ai pas fais venir près de moi pour te voir repartir au premier vent qui soufflera. Des Fraxies à détester, des blonds à persécuter, des griottes à dénoyauter ne sont rien à coté d'un tête à tête à durée indéterminée avec toi.


Et si... .
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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Djenesa
[Quand le fer ne marque pas que la peau...]

Adieu Orléans. Bonjour Horizon.

La Silencieuse avait fait ce qu'elle savait faire le mieux. Suivre le mouvement sans un mot. Enfin si, de temps en temps quand on lui parlait. Mais court, toujours. Pas qu'elle ne voulait pas causer. Elle était juste comme ça. Pas bavarde.

Elle s'était manifestée auprès de la compagnie juste avant l'attaque du château. Longue conversation avec Karine. Petites explications pour éviter de se faire poutrer. Parce que fallait pas déconner quand même...

On attaque, on troue deux pauvres gardes qui n'avaient rien demandé, on se marre deux secondes et on voit une collection de pots de chambre dans la charette. ... Un butin de m.... si on lui pardonnait ce jeu de mots douteux. Et finalement les flammes. Un feu magnifique. Excellent moyen de détourner l'attention mais la vache, c'est chaud ! Djenesa en aurait presque eu pitié pour ceux qui étaient restés dans la fournaise. La bande s'ouvre une brèche parmi les défenseurs remontés. On en tue encore un ou deux pour dire d'éviter d'y laisser sa lichette et on va se coucher.

Le lendemain fut beaucoup moins festif. On ne pouvait pas gagner à tous les coups. Et puis, c'était à prévoir. S'étaient fait avoir une fois les Orléanais, mais fallait pas pousser Mémé dans les orties. Bref... Ceci expliquant cela, à présent on marchait.

Et puis comme tout avait une fin, on se posa. Le feu fut allumé, le repas préparé. La Silencieuse s'installa avec les autres et comme à son habitude, écouta plus que ne parla. Juste les connaître, juste savoir à qui elle avait à faire. Pas avec une bataille qu'on se faisait une place. Fallait plus de temps.

Quand les écuelles furent distribuées, elle prit la sienne sans discuter. Son contenu plus qu'improbable ne lui échappa point. Le regard de Sadnezz non plus. Et comme on est ce qu'on est, diplomate, on ne laisse pas filtrer son scepticisme et on remercie avec un signe de tête. Pas la peine de l'ouvrir quand un geste suffit...

Elle s'apprêta à goûter courageusement la mixture qui aurait pu faire un excellent mortier mais elle fut coupée dans son élan par deux voix.

La première, stridente, était celle du barde des puces. Mais qu'est-ce qu'il faisait là, lui ? Elle avait raté un épisode. Mais quelle importance après tout ? L'empêcherait pas de dormir. Sauf s'il braillait autant dans son sommeil. Sa critique culinaire l'amusa. Il s'était évité une raclée à Orléans, il l'aurait peut-être là. Sadnezz, dont le crâne rasé l 'intriguait, n'avait pas l'air de vouloir plaisanter.

La deuxième, puissante, était celle de Burrich. Si sa réaction face à la nourriture et à la présence de la crécelle la fit rire aussi discrètement que possible, -inutile de verser de l'huile sur le feu-, la Silencieuse se tendit visiblement en entendant le mot fer. Elle avait mal compris. N'est-ce pas ? Djenesa observa le chef se lever et aller vers la charette en fronçant les sourcils. Mais Karine mit cruellement fin à ses espoirs. Quand Burr' revint, la Flamande était aussi pâle que pouvait l'être quelqu'un qui avait foncièrement peur. L'écuelle tomba au sol, renversant son contenu au pied des flammes qui déjà, caressaient l'instrument de torture. Elle déglutit avec difficulté, devant les préparatifs alors que les mots de la Paillasse résonnaient en elle. "C’l’heure d’vous baptiser Fauchards." Et puis quoi encore ?!

Clair que la brune n'était pas d'accord du tout. Pas besoin de cette mascarade pour prouver sa fidélité et elle n'appartenait à personne ! Avec la peur, se mêlait la colère, et le regard furibond qu'elle envoya à son amie la blonde ne laissait planer aucun doute. Elle se sentait piégée. Le premier qui pensait la toucher avec ce truc aurait droit aux salutations de sa Miséricorde. Ou à défaut, de son poing.

Ils étaient fracassés les deux chefs. Tout cela allait trop vite. Djen venait à peine d'arriver dans la troupe qu'on lui demandait déjà une signature qui était trop chère pour elle. Mais elle n'avait que deux choix. Ou elle refusait et partait. Ou elle acceptait cette douleur qu'elle ne connaissait que trop bien et qu'elle craignait autant que la peste.


« Personne ne m'approchera avec ça... »

Sa voix grave avait sonné, sourde et mauvaise, presque haineuse.

Une fois avait suffit. Sur son omoplate droit, la fleur des catins la souillait depuis maintenant deux ans et symbolisait tout ce qu'elle avait perdu et souffert. Et voilà qu'une bande de joyeux drilles, tous aussi allumés les uns que les autres, prônaient les joies du fer rouge ? Jamais !

Et pendant que chacun se décidait, demandant à son frère, son amant, sa maîtresse ou sa cousine d'entamer le couplet du bourreau, marquant même ceux qui n'avaient rien demandé, la Silencieuse fixait le feu à s'en faire mal. Instinctivement elle se massa l'épaule incriminée en serrant les dents. Elle ressentait à nouveau cette douleur. Atroce, fulgurante et lancinante, tellement intense qu'elle en était nauséeuse, une sensation de morsure au plus profond de la chair, pendant des jours. Les interrogatoires, la torture, le fouet, les hurlements. La pendaison. Les larmes... Étonnant ce que pouvait provoquer une simple odeur et une lueur dans un esprit troublé.

Mais Djenesa tenta de se raisonner, pour redevenir productive. Elle n'arriverait à rien en paniquant. La brune ferma donc les yeux pour s'échapper du feu et quand, après de longs instants elle les rouvrit, elle vit Cerdanne et Karine. Ses amies. Si elle refusait, elle devrait les abandonner. Sa fierté, sa peur et sa douleur étaient-elles les maîtresses de sa vie, au point de les renier ? Non, ce serait une honte plus cuisante encore que la sinistre flétrissure inscrite sur sa peau.

Il fallait qu'elle pense autrement. Donner une autre symbolique à cette plaie supplémentaire imposée. Plus que l'emblème de cette compagnie, plus qu'un serment de fidélité, cette brûlure qu'elle craignait tant devait être un nouveau commencement. Elle devait se l'approprier et en faire l'effigie de ce qu'elle était ou deviendrait.

Quand le supplice de Théo prit fin, Djenesa enleva son manteau. Elle avait prit sa décision mais elle crevait toujours de trouille. Cependant, elle ne demanda rien à personne. Pas par fierté mal placée. Elle ne voulait rien prouver. Elle savait simplement que sa peur était si profonde qu'elle était incapable de se laisser faire. Instinctivement, elle se protègerait et s'en prendrait à son bourreau, quel qu'il soit. Et elle ne voulait blesser personne.

D'une main droite tremblante, elle écarta le tissu de sa chemise, pour dénuder légèrement son épaule déjà meurtrie et laisser apparaître juste ce qu'il fallait de peau sous la clavicule. S'assurant que la honte que dissimulait le vêtement n'apparaissait pas, elle tendit la main gauche vers Cerdanne, la tête basse, essayant de cacher son regard d'émeraude et tout ce qu'on pouvait y lire.

La Silencieuse avait sorti de sa besace un bout de chiffon qu'à présent elle mordait à rompre. Elle ne voyait pas d'autre façon de faire les choses que vite mais il lui fallut encore quelques instants pour trouver assez de folie pour agir promptement.

Finalement, le regard perdu au sol, elle inspira profondément et bloqua son souffle quand elle appliqua le fer sur sa peau. Elle voulut crier mais l'étoffe qu'elle mordait l'en empêcha et seul un long gémissement passa entre ses dents serrées. La douleur et le son étaient pareils à son souvenir, et heureusement qu'elle était assise sans quoi on l'aurait vu s'écrouler. La Flamande ne laissa durer la torture que deux ou trois secondes mais elles lui parurent une éternité.

Le souffle court, Djen tendit l'objet brûlant à qui voulait, sans se préoccuper de ce qu'on pourrait penser d'elle. Mauvais point pour elle, elle avait fait cavalier seul dans ce rite d'initiation et de partage. Mais elle s'en fichait. Elle avait rempli le contrat. A présent, elle portait deux marques, opposées l'une à l'autre, telles les deux face d'une même pièce.


« T'as vraiment des idées tordues ! »

Ça, c'était pour Karine. Hargneuse. Djenesa lui en voudrait un moment pour ce geste. Mais elle savait aussi que, de son opinion, la Paillasse s'en fichait comme de sa première chemise. Alors elle se tut comme à son habitude, alors qu'elle remettait son manteau et sa capuche.

La douleur avait le chic pour la foutre de mauvais poil. Elle aurait donc bien eu besoin d'un remontant pour changer. Elle buvait peu mais là, il y avait prescription. Sa modération allait bien cinq minutes ! Alors dès qu'une bouteille passa à sa portée, elle en but une longue, très longue rasade. Quitte à être devenue officiellement Faucharde, autant le prouver, non mais ! N'empêche cela faisait du bien par où cela passait !

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Dans la vie, il y a deux types d'individus : ceux qui tiennent l'épée et ceux qui creusent. Toi, tu creuses... :p
Lilo-akao
[Cramera bien, qui cramera le dernier !]


S’il y a une chose que la brune retiendra de cette soirée, c’est le silence solennel qui régnait autour du feu de camp, alors qu’à tour de rôle, les Fauchards authentifiaient leur appartenance à la troupe et se faisaient marquer au fer rouge. Mieux qu’un simple serment de fidélité, un symbole bien plus puissant, qui les liait les uns aux autres et venait s’imprégner dans leurs chairs de façon indélébile. Promesse muette et douloureuse d’un soutien sans faille. La rompre serait les trahir. Ce serait se trahir et avoir constamment la preuve de sa félonie imprimée sur le corps. Ce n’était pas un engagement à prendre à la légère. Inutile de le préciser, tous en sont pleinement conscients.

Les engagements, c'était pas trop son truc, à l'éclopée. Elle avait une fâcheuse tendance à s'envoler dans la nature dès qu'elle se sentait trop impliquée, que ce soit dans une relation ou dans un projet quelconque. Combien de fois avait-elle pris la fuite, de peur de se sentir comme un oiseau en cage et de perdre sa liberté, qu’elle chérissait tant ? Elle n'avait pas envie de s'attacher aux gens. S'ouvrir aux autres s'était prendre le risque de devenir dépendante et ne plus pouvoir se passer d'eux, ce qu'elle considérait comme une faiblesse et un acte de trahison envers sa liberté et envers elle-même. Ne toujours que compter sur soi-même. Attitude égoïste ? Oui, absolument.

Était-elle entrain de se trahir quand elle se leva pour prendre le tison à la suite de Djenesa ? Sur le moment, elle n'en n'eut pas l'impression. Elle savait qu'elle devait le faire et c'est sans hésiter qu'elle s'était avancée vers le feu de camp. Faisant rougir le métal au dessus des flammes, elle se demanda un instant à qui elle allait confier son marquage. Verso fut le premier nom qui lui vint à l'esprit. Son compagnon de toujours était bien le seul à pouvoir se targuer de posséder sa confiance. Pourtant, sur ce coup-ci, elle préféra se tourner vers quelqu'un d'autre plutôt que de risquer un dérapage incontrôlé de la part du Fou imbibé, qui parvenait rarement à dé-saouler.

Les yeux ambrés se posèrent sur la gamine gringalette qui avait saisit son courage à deux mains et s'était avancée un peu plus tôt, pour se voir refuser la priorité. La brune s'approcha d'elle et lui tendit le tison rougeoyant. Son heure avait sonnée !


- « Vas y rouquine, fais-moi flamber… »

Relevant un pli de sa robe, elle dévoila entièrement sa jambe gauche et désigna à la gamine le haut de sa cuisse, coté intérieur. L'emplacement choisi, bien que osé, était probablement le plus discret. Elle savait qu'elle faisait partie des Fauchards. Eux aussi. Pas la peine de le crier sur tous les toits. Très peu de personnes auront l'occasion de voir la couronne incrustée dans sa chair.

Gardant les yeux rivées sur la gamine pour oublier les regards posés sur elle, l'éclopée serra les dents et attendit le moment où le fer brûlant allait être appliqué sur la peau fine. Le temps d'un instant, il fallait oublier sa pudeur et la douleur. Faire vite et retourner s'asseoir dans l'ombre.

_________________
Ygerne
[Oh ! ça brille !]

Le regard assombrit, bien décidée à ne plus se laisser faire, elle observa le mouvement continu des marquages. Certain hésitant, d’autre assuré mais chacun avec la certitude de vouloir appartenir à cette grande famille. Lier à jamais son existence à de parfaits inconnus ? Après tout qui était-il ? Quelles étaient leur histoire ? Pourquoi s’était-il tous retrouvé sur cette terre à Alençon à commettre ce rituel. Bruler volontairement cette peau, s’imposer une souffrance qui marquerait leur esprit. Ygerne les découvrait, apprenait à les connaître mais ne savait rien d’eux. Comment être certaine de ne pas se faire avoir à nouveau ? L’abandon… elle y avait déjà gouté et le redoutait… parfois la solitude valait mieux que ce sentiment d’espoir et d’attente qui un jour inévitablement se retrouve déçu.

Pourquoi avoir choisit cet acte, pourquoi l’accepter… l’on marquait du bétail, des esclaves, l’on torture avec de pareils procédés. Doit-on passer par la souffrance pour enfin se sentir exister ? Doit-on se brûler.. les ailes.. pour enfin faire partie à part entière d’une famille ? Doit-on accepter pareil souvenir pour enfin pourvoir aller de l’avant et ne plus fuir son destin, ne plus se mentir ?


- « Vas y rouquine, fais-moi flamber… »


Elle releva les yeux et regarda la jeune femme. Elle prit le tison entre ses doigts et sentit le poids de ce fer. Elle réalisa que cet acte n’était partagé qu’avec confiance… peut-être enfin avait-elle compris. L’on s’engageait sans rien savoir des autres, sans même vouloir savoir leur passé mais par ce geste l’on offrait sa confiance et on garantissait que oui je suis avec vous à jamais et peu importe ce qu’il adviendra. Elle ne pouvait pas refuser cette perche qu’on lui tendait, elle ne pourrait pas toujours fuir.

Elle regarda Lilo et tenant fermement le fer l’appliqua sur la cuisse dénudée. Sensation étrange que de sentir cette peau brûler, sentir le fer adhérer à cette jambe qui n’avait rien demandé, voir cette jeune femme qui souffrait mais gardait la tête haute même si les chevauchées et marches de ses prochains jours seraient sûrement douloureuses.

Elle enleva le tison, regarda la trace laissée, elle avait gardé le silence, elle ne parlait pas beaucoup. Elle sut que pour elle c’était maintenant ou jamais, elle tendit donc l’objet à Lilo.

Et malgré sa pudeur habituelle, la gamine enleva sa chemise d’un geste rapide, cachant de ses bras sa jeune poitrine. Chacun purent admirer la cicatrice qui partageait dans la longueur son ventre. Elle lança des regards noirs aux hommes « malveillants » qui auraient pu profiter de lorgner sa peau à nu.


Vous saurez que c’est la première et la dernière fois que vous m’verrez enlever un habit devant vous !

Elle se retourna et demanda à Lilo de la marquer dans le bas de son dos.
Attia.
[ Et si ...]

La gitane encore un peu embrouillée, se laissa surprendre par le chaste baiser de sa cousine qui se dressait malgré la douleur qui devait pulser, respirer au bas de son dos.
Toute cette histoire avait l'air solennel des demandes en mariage.... un peu particulières il fallait dire.
Les regard quitte son autre pour passer sur les protagonistes de ce sabbat étrange. Dans leurs yeux le même questionnement... est elle prête a dire oui ?
Dire oui quand inexorablement et comme jouant de sa faiblesse les prunelles de Sad la scrutent, pénètrent son âme.

La gitane avait la liberté en adoration, la vue du crane tondu de Sad passé le sourire de dérision que cela impliquait immanquablement rapportait a une autre logique, celle d'avoir a obéir, a se soumettre a une autorité autre que le libre arbitre...
Mais... mais appartenir a un groupe, pour ce que ça signifiait de cohésion, de soutien, de partage et surtout avec son autre dans le lot... dilemme...
Faire des choix la gitane a jamais aimé, gosse pourrie gâtée qui a toujours fait que ce qui lui plaisait et rien d'autre...

Gitane qui dans sa famille tsigane appréciait la liberté toute vénérée, celle de pouvoir partir quand bon lui semblait et savoir que toujours elle pourrait retrouver son clan...

Tu me demandes en mariage cousine? Moi, moi la gitane, moi le poing levé, moi la folie, moi l'insoumission, moi la braise...

Et si...

Et si je dis oui ? Un sourire nait aux coin des lèvres charnues avant de les mordiller... ça va pas être une partie de plaisir... Mais tout d'abord établir le contrat de mariage, c'est important...
Le tison n'a pas quitté sa main, elle le serre encore et se détourne un instant se dirigeant vers les flammes dansantes au dessus desquelles elle le maintient, le laissant chauffer encore...
Les yeux cherchent le couple roi, la barrique et la paillasse, elle les connait de loin, apprendra a les connaitre mieux vu qu'elle s'apprêtait a signer une cohabitation a durée indéterminée. Mais elle ne signait pas un acte de soumission, il fallait que ce soit clair. La braise ne peut être enfermée dans une paume, ou elle brule, ou elle s'éteint, c'est sa son destin. Mais elle accepte le souffle, le souffle qui la ravive et pour lequel elle devient flamme.

L'intérieur de sa main brule tandis que la couronne rougeoie a l'extrémité. Elle revient a pas lents auprès de Sad.

- Pas ici...

Pas qu'elle se croit au dessus du lot, mais un mariage c'est intime n'est ce pas? Pas forcement aller loin, juste se retrouver que les deux. Face a face. Elle sent son autre tremblotante, mais elle a vu pire a n'en pas douter. Quelque pas et les voila seules au monde, conceptuellement parlant.

- Je n'ai ni dieu ni maitre ni qui qu'ce soit... Mais je t'ai toi...

Elle lui tend le bout de fer. La nuit va être difficile, ptete qu'elle aurait mieux fait de bouffer un peu de ce qu'avait préparé Sad...
Pensée pour sa rousse... Elle allait volontairement mutiler son corps... elle sait que son Elsie ne voudrait pas, mais c'était un choix. Celui que d'échapper a la lisseur d'une vie qui la blasait petit a petit.

L'épaule? le dos? la cuisse? le rein? Imaginer les doigts sur son corps nu, les langues, hum oui... mais pas trop près des os... ça fait trop mal... rooo et puis c'est pas mal de copier ses ainées aussi... Et puis non, ce sera l'épaule... l'omoplate... pile ou ça fait mal...
Elle commence par ôter sa besace qu'elle se penche pour fouiller... En sortir une fiole et une feuille soigneusement pliée. La fameuse bouteille de frelon, la liqueur qu'elle a reçu en cadeau en champagne... Au milieu de la feuille, des graines... De la jusquiame noire, la sœur noire de la belladone... Le secret de l'envol, le secret des sabbat... Une graine une seule... Deux si on veut mourir...
C'est parti pour le show. La fiole est débouchée du bout des dents. Une graine est croquée, avant d'arroser voire d'embraser son gosier de la liqueur. Vite... S-10 avant l'explosion...
Sans pudeur aucune la gitane défait les lacets qui retiennent sa robe... penser a s'en offrir une nouvelle, le blanc c'est trop salissant... La robe glisse et c'est son corps dénude qu'elle offre a son autre avant de se retourner, dégageant sa chevelure de la main, caressant du bout des doigts l'épaule...


- Vas y épouse ma chair...

Les paupières baissées elle attend... La nuit sera un voyage...

Que s'allume la terre, que se fende le ciel... Devenir éternelle, retourner a la poussière... Le fer dans le corps, au sommet , dans le paranormal, dans l'animal instinct...

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Lilo-akao
[Marché conclu...]


L’engagement est scellé dans une douleur vive et pénétrante. Les traits se crispèrent. Les paupières se baissèrent sur un regard devenu soudain brumeux au contact du fer sur la chair mise à vif par la brûlure. La brune serra les dents pour ne pas crier et garder la tête haute. Elle serra les poings, pour ne pas frapper. Les phalanges blanchirent et les ongles s’enfoncèrent dans ses paumes avec violence. La brune prenait sur elle pour ne pas repousser brutalement sa tortionnaire, devenue complice de sa souffrance et camarade d’infortune à part entière. « Nos destins sont liés, rouquine. Advienne que pourra… »

Elle ne remarqua pas tout de suite, que le fer avait été écarté de sa chair calcinée. La douleur persistait, lancinante, se propageant en elle tel un venin infectieux. Elle resta ainsi immobile un instant et quand elle ouvrit enfin les yeux, ils se plongèrent dans ceux de la gamine. Sereine, elle avait repris le contrôle de ses émotions.

Lâchant le pli de sa robe, qui masqua à nouveau sa jambe dénudée, elle prit doucement le tison tendu par Ygerne. Aucun mot prononcé entre elles. C’est inutile, le geste parle pour lui-même. La brune avait accordée sa confiance et recevait celle de la gamine en retour. Leurs regards se croisèrent à nouveau. On pouvait lire dans celui de l’ainée, la promesse silencieuse d’agir vite et de ne pas faire souffrir la jeune fille plus que de mesure. Sa mine se fit plus ferme et décidée, tandis que la rouquine dévoilait à son tour une partie de son corps. Une mise à nue qui l'exposait aux regards, la mettant dans une position de faiblesse et de fragilité, preuve de la confiance qu'elle accordait à toutes les personnes présentes autour du feu de camp.

Le visage aux traits fins s'assombrit un peu plus lorsqu'elle appliqua le fer sur la peau tendre du dos qui lui était offert. Sentant la gamine frémir sous l'effet de la brûlure, l'éclopée posa doucement une main sur son épaule, pour lui témoigner de sa présence à ses cotés durant cette épreuve à passer. Elle n'était pas seule. Elle ne le serait plus jamais.


- « Bienvenue chez les Fauchards, rouquine. », lui murmura-t-elle à l'oreille, en écartant le tison de sa chair boursoufflée par la brûlure. Elle observa un instant la marque laissée, se retenant de l'effleurer du bout des doigts. La couronne faisait échos à celle encore douloureuse, imprimée sur sa propre cuisse.

- « C'est officiel, on est estampillées ! A nous la caisse à gnôle ! »

Déposant le tison près des flammes, elle retourna près d'Ygerne qui s'était revêtue en vitesse. L'attrapant par le bras, elle l'entraina vers la charrette, bien décidée à se servir dans la réserve personnelle des chefs pour fêter leur intégration à la troupe comme il se doit. Après tout, ils leur devaient bien ça !
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Aleanore, incarné par Lilo-akao


[Anjou, la Foire Ducale]

Du brouhaha, des marchands qui se disputent pour savoir lequel vendra le meilleur pain au Duché, des valets qui tentent de se faire entendre pour expliquer que tant qu’il n’y aura pas plus de calme aucune transaction ne se fera, des gardes tentant de retenir le flot de personnes, et au milieu de tout ce vacarme, une jeune fille brune et une jeune femme blonde.


-« J’ai l’impression que cela fait un siècle. »
-« Il ne s’est passé qu’une heure Damoiselle, vous atteindrez bientôt votre bureau, ne vous découragez pas. »
-« On devrait les faire fouetter, cela les calmerait. »
-« Non, ça ne changerait rien.. »
-« Mais au moins, ça lui rendrait le sourire. »

Et les deux têtes de se tourner vers l’origine de la voix familière à toutes deux, un homme couturé de la tête aux pieds, en passant par les mains, mains pressées par celles de la jeune fille.

-« Si seulement, je sais bien que si je ne le fais pas, tu me quitteras n’est ce pas, Roland ? »
-« Pas en public ma demoiselle.. Et oui, vous avez raison, je m’ennuie déjà assez ici pour en plus subir des têtes d’enterrement. Mais j’ai quelque chose qui pourrait vous aider à sourire. »
-« Des nouvelles ? Bonnes ou Mauvaises ? »
-« Les deux.. La bonne en premier, ils ont pris le Château de l’Orléans. La mauvaise, le gouverneur orléanais avait caché l’argent, ils n’ont quasiment rien récupéré, pas suffisamment en tout cas.. Et les petits étaient avec eux. »
-« Les petits ? »


Et dans les noisettes écarquillées, il y a de l’effroi, de l’angoisse et de la contrariété, car les seuls petits comptant assez à ses yeux sont..

-« Oui, Cassian et Alycianne.. Ils sont indemnes. »
-« Si leur père l’apprend, il me tuera.. »
-« Nous aurons le temps d’y penser plus tard, ils se dirigent vers l’Alençon à ce qu’on m’a dit.. Il est temps ma demoiselle. »
-« Je sais .. Pas ici. Dans mon bureau. Mais.. »


La main gantée de montrer le chaos régnant sur la foire ducale avant d’être saisie par celle de l’homme pour être trainée avec attention à travers la foule s’écartant devant le spectacle surprenant d’un homme au visage peu amène et d’une Commissaire au Commerce souriant comme si elle avait appris que le Bonheur était tout près. Roland est là, tout est si simple, et l’Etincelle en sourit aux anges, jusqu’à ce que la porte du bureau se referme sur elle, et que les noisettes se posent sur un tison attendant dans l’âtre de la cheminée allumée.

-« Il était à Concèze, ils ont emporté l’autre.. Vous êtes prête ? Vous pouvez encore changer d’avis, je leur expliquerai que.. »
-« Tu n’expliqueras rien, je suis prête. Clarisse aide moi à enlever tout ce fatras. »


Et tandis que la camériste délasse la robe de la jeune fille, celle-ci sourit. Oui, prête, comme elle ne l’a jamais été jusqu’à présent. Là, où sa sœur se veut futur chevalier, elle devient mercenaire. Aléanore ne combattra pas, elle n’a pas la force, pas l’envie, trop d’efforts pour des résultats médiocre, elle se contentera d’être les yeux et les oreilles dans les milieux fermés aux autres. Les noisettes se posent sur le fer rougi, une couronne comme celle qu’elle porte sur sa tête chaque jour, comme celles qu’ils voudraient avoir, ce n’est pas son combat, voilà pourquoi elle ne combattra jamais à leurs côtés, mais contre toute attente, elle s’est prise à apprécier certains d’entre eux, plus qu’il ne faut, par leurs côtés atypiques, différent de ce qu’elle a l’habitude de voir et quand enfin, la cotte glisse au sol et que la jeune fille s’écarte du tas coloré à ses pieds, et que la chainse est remontée pour laisser apparaître l’avant-bras, alors oui, elle est prête, plus que prête.

-« C’est bon. Allons-y. »

Les noisettes se posent sur le visage garni de suture de l’homme tandis qu’il s’approche avec le tison incandescent, il ne faillira pas, elle le sait, elle le voit, un gémissement étouffé dans la pièce quand le fer s’approche de la peau fine de la jeune fille, ce n’est pas elle, c’est Clarisse. Et enfin, c’est le contact, la bouche s’entrouvre sous l’effet de la douleur, cherchant à glaner de l’air comme si respirer pouvait rendre la chose moins douloureuse, une éternité qui ne durera que quelques secondes, et pourtant le corps frêle de la jeune fille se laisse tomber en avant quand le tison est lâché au sol, et tandis que les bras de l’homme tentent d’enserrer la jeune fille pour la calmer, les dents de celle-ci se plantent dans son épaule pour tenter de retenir le cri de douleur qui menace de fuser. Plusieurs minutes, un enfer, encore un, une preuve surtout, qu’elle ne les trahira jamais, il faudrait pour cela oublier la douleur. Alors que la pression des dents se desserre doucement sur l’épaule, un pan de chemise rabattue permet de voir la clavicule de Roland, les doigts légers de caresser la marque encore boursouflée.

-« Tu l’as fait tout seul ? J’aurais pu .. T’aider.. »
-« J’en doute. Je pars ce soir les rejoindre.. »
-« Ca y est, alors ? Tu me quittes ? »


L’avant-bras est tendu à Clarisse pour qu’elle le bassine et le panse tandis que les noisettes au bord du gouffre se posent sur l’Araignée, l’Ami, le Maitre d’armes, Roland. La chose a beau être convenue d’avance, le cœur de la jeune fille se sert quand même, que lui reste-t-il à elle, pauvre faucharde solitaire quand tous se réunissent.

-« Si je reste, je vais vous en vouloir de me forcer à rester. Et vous êtes la dernière personne à laquelle j’accorde de l’estime, faites pas ça. Je reviendrai, et ils viendront sûrement, je vous laisserai pas toute seule, vous seriez capable de vous tuer en glissant sur un écu. »
-« C’est faux, je l’aurai dépensé avant même de glisser dessus.. Pars Roland, maintenant. »


Alors les noisettes se détournent pour ne pas voir un ami lui tourner le dos, la cotte est remise et relacée tandis que la porte se referme sur un des seuls soutiens inébranlables de la vie d’Aléanore. Il doit partir, il doit leur dire et pourtant, c’est la peine plus que la douleur qui la fait grincer des dents, que doit-elle faire maintenant ? Faucharde en robe de velours cherche du secours ? Encore une fois ? Que nenni ma foy..

-« Clarisse, fais venir les marchands un par un, il ne sera pas dit que la Commissaire au Commerce ne fait pas son travail. Personne ne doit savoir. »
-« Bien ma demoiselle. »


Et la vie reprend sur la foire ducale, tandis qu’un cheval emmène un homme en Alençon où quelques jours plus tard, il trouvera le campement des Fauchards pour rendre compte aux chefs, quelques mots lâchés d’une voix sifflante et froide comme le glas.


-« Elle l’a fait. Elle en est. »
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Sadnezz
[Tête brulée]

Dans leurs yeux, la flamme, le feu qui ne s'éteint pas. Entre ses mains, le rougeoyant s'ancre à la chair de la douce épaule lisse. Il la mord, s'y accroche de ses griffes brûlantes comme pour ne jamais l'en libérer. Chaque millimètre carré de peau emprisonné devient sombre et dur, le cuir cuit et grille. Sadnezz appuie, même si elle ne s'attarde pas. Il faut y mettre de la force sans quoi le fer arrache ce qu'il a blessé, la chaleur garde la peau et ne la rend pas. Force et brièveté, un peu comme la mort qui fauche dans les guerres. Deux corps qui s'éclatent l'un contre l'autre dans le sang, une lame qui pourfend un crane sans prévenir, un rideau d'huile bouillante qui s'abat sur un groupe en pleine attaque... L'inattendue néant de la mort qui prend possession sans crier gare, irrévocable.

Attila. Sage comme un orage elle fut, ainsi elle restera. Les prunelles onyx s'attardent sur le corps qu'elle offre à sa vue, sans pudeur. Parcourant les courbes et les creux comme autant de paysages, elles scintillent de la lueur du souvenir. Ce corps là était encore le sien il y a quelques années. Ferme, dur et suintant de désir. Il a partagé des amants avec le sien, marché dans ses traces d'une certaine façon. Dieu a voulut étaler sous ses yeux les trésors qu'elle a perdu avec le temps, ça ne fait rien, ça la rappelle un peu à son présent. C'est Attia, c'est ainsi, jouvence et fougue par procuration, ça ne fait pas mal; ça apaise.

L'inquiétude Des Julienne n'échappe pourtant pas à la Corleone, car elle se présente palpable autant que la détermination. L'envie d'accepter cette offrande de feu est réelle mais elle couvre tant et tant de choses. Que je te connais bella, que tu m'es limpide... C'est dans l'ordre des choses, ça s'impose comme une évidence car tu es moi, je fus toi. L'arc de tes sourcils lorsqu'ils se sont posés la première fois sur mon crane nu n'a pas menti, mais tu sais, s'il faut mourir demain, ce sera en m'assurant que cela ne t'arrivera pas... Car toi si tu pars, tu ne reviendras pas. La sentence ne t'attendra qu'au détours de chemins bien lointains que tu n'empruntera peut être plus jamais.

Le tison est jeté plus loin, un peu trop près de la tignasse blonde qui a toujours le cul à l'air. Sadnezz remonte les étoffes de l'Attila sur son corps, sur sa douleur. Cache ce qui fait mal, toujours. Ne laisse jamais les plaies béantes s'offrir à la vue des autres, qui qu'ils soient. Nous autres Corleone, puisons notre force dans une fierté démesurée, et si quelques yeux se sont attardé sur les cicatrices qui ornent mon corps usé, les questions qu'ils pourront poser se heurteront à une muraille ou sont gravés les mots 'Toi qui entres ici abandonne tout espoir' . L'omerta est reyne là ou nos pas sont roys. Comme un éclat de rire vient consoler tristesse, comme un souffle avenir vient raviver les braises.Comme un parfum de souffre qui fait naître la flamme ... Jeunesse lève toi

Moi contre ton épaule je repars à la lutte contre les gravités qui nous mènent à la chute, pour faire du bruit encore à réveiller les morts... Allez jeunesse, lève toi. D'une main ferme, elle l'entraine vers la tranquillité de l'instant ou de la nuit, où coulera de l'alcool , les baisers apaisants et les baumes de sorceresses sur leurs peau brulées... Désormais les braises de cette union couveront toujours sous leurs regards sombres.

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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
--L_sacripant


[Par les champs, par les prés ...]

Il est tard, il court au milieu des blés, blonds comme sa tignasse lorsqu'il vient de prendre un bain, autant dire pas souvent, l'été quoi, quand le soleil chauffe l'eau autant qu'elle murit les blés. Le berceau de la lune éclaire son chemin, les pierres blessent ses pieds, le cuir, il ne sait pas ce que c'est ...

Il court pour échapper à la main qui veut l'empêcher de manger. Chaparder c'est sa vie, un crouton de pain, un fruit dans un panier bien garnit, une poule avec beaucoup de chance, pour égayer ses rares repas et remplacer les rats.

Il n'a pas de nom, ou plutôt si, le nom qu'on lui donne quand il se met a courir et qu'il confie son souffle aux étoiles comme pour défendre une vie.


Hey l'sacripant !

Il court, sans jamais se retourner, sans jamais aucun regret, personne ne lui a jamais dit, personne ne lui a jamais apprit ... il ne connait pas ces gens, qui le connaissent bien puisqu'ils crient son nom ... l'sacripant ! Ses seuls amis sont les rats, les porcs a qui il vole leur pitance, les chats qui parfois lui offre ses repas.

Quand enfin la voix se tait, instinctivement ses jambes se calment, son souffle redevient lent, un sourire se dessine en pensant à sa panse remplie, enfin une nuit calme, sans les grondements de son estomac qui crie famine ...

Un bosquet, une ruine, un buisson, il se cache pour se délecter, mais ce soir là, une odeur attire ses papilles envieuses, une odeur de cochon grillé. Il tend l'oreille, des voix qui ne crient pas cette fois ... il approche doucement, prenant soin de cacher son butin, accroupie au milieu des ronces, sa peau avertie à toutes blessures, il retient son souffle et observe ... des femmes, des hommes, et cette odeur âcre encore plus présente, un fer rougie, un feu qui crépite. Il a envie de s'approcher, mais il préfère les regarder, rêvant la chaleur

Patient, forgé par le temps, durcit par la vie, il attend, peut être que demain il aura quelque chose a chaparder, quelques braises a rallumer ...
Agnia
Souffre-t-on quand ça sent le souffre?

Quelle jolie brochette... une brochette de souffreteux qui sent le souffre. Oh!comme ils sont jolis nos fauchards avec leur petit marquage au fer rouge.

Agnia attendait son tour. Elle s'en fichait un peu de la douleur que ça pouvait représenter, c'est vrai quoi, la douleur c'est dans la tête, et puis en rude petite guerrière elle savait que ça finissait toujours par passer, quelle que soit la douleur!

Mais bon poireauter pour un tatouage.. merci bien quoi... en plus une couronne, pfff. La brunette ronchonnait, pour changer. Elle voulait une faucille!! oui une faucille!! pas une stupide couronne! La blonde adorait les trônes, la brune ne rêvait que de rivière et de baignades estivales, alors une faux, c'était bien! On coupe les blés avec, on les tranche net! Hmmm, un régal!

Petite boudeuse, après avoir vu une ribambelle de fauchés devenir fauchards, elle s'avança vers sont bourreau, le Bourricot. Découvrant son bras avec assurance.


Errf, ça sent le cochon grillé!!! Pfff!

Se pinçant le nez de deux de ses petits doigts, elle regardait le chef de la bande.

Bon Burr, c'est toi qui me marque, hein? personne d'autre! mais, défection! je'veux pas une couronne ça craint!! j'ai cherché partout un endroit pour la mettre et la planquer la couronne... et j'ai trouvé que ma fesse... Mais bon tu vas pas me marquer la fesse quand même. Alors voilà, moi je demande d'avoir une faucille! Na!

Regardant son gascon droit dans les yeux, la p'tite brune se tenait bien droite, bras tendu et attendait, l'oeil vif.

J'AIME PAS LES COURONNNNNNNEEEESSS!! C'est pour les blondasses qui se la pète? MERDUM!!

Enragée, oui, elle l'était et le calme olympien de ses compagnons, la rendait un peu plus folle encore, petit torrent bouillonnant qui ne demandait qu'à exploser.
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Enelos
Dos tourné à Orléans, elle avait tout loupée. Absolument tout. Pourquoi diable leur mairie était si semblable au château, hein ? Un vrai bordel cette architecture dans l'noir, fallait pas déconner non plus.

Elle qui voulait prouver qu'elle était à la hauteur de tous, se prouver à elle même qu'elle n'était pas la stupide blonde que l'on prétendait.
Elle s'était engagée dans la mauvaise pente, mais la promesse à Marie de surveiller ses deux joyaux l'avait faite changer de voie.

Or, la nounou avait manqué à ses promesses, une fois de plus.

La blonde ne décochait pas un regard aux rares voyageurs croisés, trop inquiète à surveiller un pan de robe rouge, ou une plume de paon. Elle marchait seule dans la plaine, plus paumé tu meurs, et elle regardait avec une pointe d'espoir chaque buissons, chaque arbres... Mais ce n'était que lapins et mulots qui filaient entre ses jambes, et croassements lugubres d'un corbeau qui s'envolait de son perchoir.

Au fil des lieues avalées, les ombres s'allongeaient doucement à l'est, le soleil déclinait à l'horizon, cédant sa place à la lune.
La blonde n'allait pas se laisser surprendre une fois de plus par la nuit, une veillée lui avait suffit pour lui faire comprendre qu'elle devait accélérer le pas et trouver la ville la plus proche.


VERNEUIL

Le bout du nez se lève sur le panneau qui se dresse devant elle et les bottes s'arrêtent de trottiner. Un faible sourire papillonne sur ses lèvres: si elle devait chercher quelques part, c'est ici qu'elle avait le plus de chance de les trouver. Et puis, une troupe d'une quinzaine de personne ne passe pas inaperçue.
Alors, elle dépasse le panneau, et se remet en quête de joyaux.

Tandis qu'elle scrute les ténèbres, un éclat attire son oeil. Un feu. Un gros feu. Son coeur fait un bond dans sa poitrine, elle commence à trottiner, manquant de se vautrer à chaque irrégularité du terrain. Puis au fur et à mesure, des voix lui parviennent aux oreilles, une odeur trop familière à son goût... Son coeur se serre, elle ralentit, médusée, peur du spectacle qui se déroulerait sous ses yeux. Des "Et si..." lui embrouillent le ciboulot, la blonde reste planquée là, derrière un buisson, cherchant son courage qui lui avait fait faux bon. Un coup d'oeil à droite, puis à gauche, au cas où. Une silhouette, aussi, en train d'observer dans le noir. Assez frêle, suffisamment pour que ça soit un gosse, ou un ado' de sa connaissance. Pointe d'espoir dans le coeur, silhouette masculine... A quatre pattes, la jeune femme se dirige vers elle, ou plutôt lui, et pose une main tremblante sur son épaule.

Cass' ?
--L_sacripant


[Le voyeur surpris ...]

Il observait, ne manquait pas une miette de la scène qui se passait devant ses yeux écarquillés ... il n'avait jamais vu ça ! un fer rouge, la peau, l'odeur âcre du cochon grillé, mais ce n'était pas un cochon qui grillait ... Absorbé dans ce qu'il voyait, sa vigilance avait baissée, il se croyait protégé, là, derrière ce buisson mais soudain il sursaute ... une main sur son épaule, un moment son coeur s'arrête, son visage souriant au spectacle qu'il vole, se fige, il n'ose plus bouger. Ses mains tremblent, ses yeux se troublent, LA main l'a rattrapé ...

Cass' ?

Cass' ? Non ce n'était pas ce nom là qu'on lui donne d'habitude, mais ces gens il ne les connait pas ... Cass' ? ... la voix était douce cette fois ...

Il se retourne doucement, le souffle court, cette main toujours sur son épaule. Une blonde, comme lui mais sans doute un peu plus âgée. Blonde et qui le regarde malgré l'obscurité ... il ne l'a connait pas, une main féminine sur sa peau, il n'a jamais connu ça l'sacripant !

Cass' ? que répondre ? est-ce-lui ? est-ce son nom ? il a peur, peur de la situation, peur de cette douce main, peur de cette femme, il veut fuir mais reste là, paralysé !
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