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[RP] Le sourire sans chat

Melina

Dès qu'il avait déposé dame Gnia, Mélina avait déjà débuté l'action de vérifier sa plaie. Elle foudroya Sancte des yeux, heureuse qu'ils ne comportent aucun dard car ils serait partie à son égard et ses paroles. Mais qu'avait-il fait pour s'expliquer ainsi? Gnia était encore r.veillé mais visiblement lui donnait le poids de son silence.

Mélina acquiesça à ses parole et n'osa pas rouspété pour ne pas s'attirer le courroux de celui qu'elle craignait. Elle ne le lui montrerait pas non plus cela, pas plus que lui donner la satisfaction de la rabrouer.


- Dame Gnia, soyez raisonnable.. rester allonger je vous en prie, je ne saurais vous soigner plus que je le fais en ce moment. Le médecin ne devrait point tarder...


Ce dernier point, Mel l'espérait ardemment, car elle même ne pourrait poursuivre ce rythme sans soins.
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Mélina Avis-Bragança
Dame de Croisilles
Scath_la_grande
[Engagez-vous qui disaient, rengagez-vous… vous verrez du pays…]



Sursaut de La Grande à l’écoute d’une voix froide couverte de fatuité qui trébucha dans ses esgourdes. Plus surprise qu’effrayée de voir le Sancte émergé tel un diable des limbes invisibles. Les fauves se tournèrent sur la haute carrure, se durcirent inéluctablement à son contact, cherchant le piège qu’il était éventuellement entrain de lui tendre. Elle s’enquit du regard, l’état d’amochement du montalbanais. Pour sûr, il avait morflé mais pas assez pour lui attaquer son amabilité coutumière. Les badigoinces de la demoiselle, se détendirent dans une ébauche de sourire forcé.

M’engager ? Faut voir. C’est quoi ton affaire ?

Si c’est pour être ta boniche, ça n’est même pas la peine d’y penser… faut pas rêver non plus.


Si c’était une histoire d’aiguiser le matos des autres et de cirage de pompes, l’vieux pourrait compter sur son absence. La rouquine avait déjà donné dans la fonction de « gamine à tout faire » et accessoirement « à tout prendre dans la gueule». Recula d’un pas, puis deux, pour se mettre à une distance raisonnable de son bras qui pourrait s’armer instamment. L’Amiral était plus explosif que de la poudre noire, et même si elle n’éprouvait aucune peur à son égard, la petiote n’avait pas envie qui lui abîme son portrait juste parce que ça « f’sait moche dans le décor» comme elle disait.
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"Dieu seul est mon Juge !"
Sancte
[L'étranger aveuglé.]


Croyait-elle réellement qu'il était homme à courir le guilledou au point de céder aux exigences d'une postulante qui n'avait pas même mis une demi-semelle sur le terrain de sa compagnie ? Cette jeunette s'était immanquablement décidé à lui mettre exagérément de morgane dans l'existence. Contre ce genre de bravades, lui et ses contres ne connaissaient que la contre-attaque amère. C'était écrit, et en reculant pour se mettre à une distance raisonnable, elle l'avait fort bien compris.

En ce cas tu n'as rien à faire ici, ma grande. Car je n'ai à t'offrir qu'humilité et sacrifices.

Sache que si le désir d'édifier sa renommée conduit l'individu à toutes sortes d'excès et d'abus, nous autres, Chevaliers du Lion qui avons fait protestation de notre foi devant Dieu et les hommes, devons plutôt rechercher la gloire des siècles futurs, celle qui est éternelle, dans les régions aériennes du Jardin des Délices et non la vanité d'une renommée éphémère acquise dans notre siècle et qui, pour durable qu'elle soit, s'achèvera avec la fin des temps, laquelle est déjà programmée par le livre des vertus.

C'est pourquoi nous tous ici présent nous devons de mettre en oeuvre les nobles et hauts principes que nous professons par monts et par vaux, sur terre et sur mer, dans les grottes et les montagnes, qu'il pleuve ou qu'il vente, sous les chaleurs accablantes ou sous les rigueurs de l'hiver. Nous devons, en égorgeant les médiocrates de ce monde, mettre à mort l'orgueil de Belial, annihiler l'envie Satanique par notre infinie générosité et notre grandeur d'âme, chasser la colère du Léviathan en conservant notre sang-froid et notre tranquillité d'esprit, balayer la gourmandise d'Azazel et l'acédie de Lucifer par des repas frugaux et de longues veilles nocturnes, chasser la luxure et la lascivité d'Asmodée en demeurant fidèles aux êtres que nous avons établis devant Dieu comme étant souverains de notre coeur et de nos pensées, foudroyer l'imposture Papiste en parcourant le monde et saisissant toutes les occasions qui feront de nous, outre de bons croyants aussi pieux que probes, de véritables soldats de la réformation et des cavaliers occitans émérites.


Ainsi parla le chef à l'emmerdeuse en lui montrant clairement qu'il l'était tout autant qu'elle, sinon plus. Complètement fou en prime, dans son optimisme à l'audace forcenée. Une nouvelle brise se leva, soulevant la poussière de la cour, leur infligeant à tous une allure beaucoup plus grossière qu'ils ne l'auraient sans doute voulu. Sans se soucier du blanchissement progressif de ses frusques, il gratifia la rouquine de son mépris le plus honnête, elle qui espérait sans doute trouver une bande de copains pour se faire portraiturer la croupe, qu'elle avait d'ailleurs plutôt large. Il laissa donc la belle rousse faire office de bibelot décoratif, contrairement à eux tous qui avec leur sale gueule d'huguenots, auraient tout eu à gagner à se dissimuler aux yeux des autochtones.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Gnia
["Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme."]


Murée dans son silence, elle n'en pestait pas moins contre la superbe inutilité de son corps qui lui faisait défaut, incapable de suivre le fougueux tempérament de sa propriétaire. Les yeux fixant les poutres vermoulues du toit de la grange, les mâchoires crispées, elle laissait Melina vérifier sa plaie, en refaire le bandage. Apaiser la colère et la frustration qu'elle ressentait en cet instant tenait lieu de l'insurmontable, et pourtant, il le fallait.

Sentant l'inquiétude poindre dans la voix de sa dame, elle tourna un regard trouble vers elle. Voilà qu'en sus de la placer dans une situation peu enviable, sa blessure suscitait un désarroi dont Agnès n'avait même pas pris la mesure.

Alors qu'elle aurait voulu hurler "Si je dois crever ici, et bien qu'il en soit ainsi !" - sous entendu "ça lui fera les pieds à l'autre empaffé !" - elle énonça, la respiration encore sifflante, un rassurant


Mon cousin devrait bientôt nous faire chercher. Cessez donc de vous inquiétez de moi et songez un peu plus à vous.

Du soupirail que l'Amiral avait ouvert un peu plus tôt parvenait de temps à autre un vent paresseux, apportant avec lui les odeurs de toute la créativité culinaire en milieu hostile de la jeune femme qui avait amené le dentiste.

Allez donc vous réserver une part du festin qui s'annonce. Et pas la peine de penser à moi, je ne peux rien avaler.

Mis à part du vin bien évidemment, mais le sujet était devenu de fait aussi délicat que la Réforme à Rome et il convenait dès lors de ne pas céder à ses pernicieux instincts et d'observer à cet égard une position ferme.
Elle roula sur le flanc, faisant face au soupirail et tournant le dos au reste du monde, signifiant là qu'elle ne souhaitait pour l'heure plus répondre aux tentatives que pourrait faire le dict reste du monde pour entrer en contact avec elle.

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Scath_la_grande
« Menteur », voulait-elle lui rétorquer lorsque l’vieux de son ton à la didactique fallacieuse énonça des vertus qui sans le moindre doute lui faisaient défaut. Le peu d’années que la rousse, encore engoncée dans l’innocence enfantine, avait passé à ronger son frein dans un couvent de Brest lui avait appris que les prêcheurs les plus ardents, ceux qui mettaient une telle verve dans leur discours éclairés se trouvaient être les plus grands pécheurs devant l’Eternel. Le Sicaire ne dérogeait pas à cette règle, Scath le savait, la moindre parcelle de son corps résonnait à cette vérité, la prenait-elle pour une de ses ouailles, naïve au point de tout gober. Cela lui poussa une envie de se marrer.

Son rire pourtant, resta claquemuré dans son être, scellé par des lèvres sévèrement pincés, il se heurta en silence aux parois de sa sagesse qui lui intimait l’ordre de se la boucler. L’embrunaise n’avait aucune attention de terminer ce soir comme le pourceau.
Pendue par les jambes et éviscérées.
Soupire.


En premier lieu, si j’avais cherché gloire, médailles et encensements de toutes sortes, je serais actuellement dans l’Ost où comme un mouton aveugle, j’y prêterais ma vie pour une solde minable dans l’attente d’une gratitude comtale ou ducale et pas dans ta grange pourrave au risque de me faire trancher la gorge par un de tes disciples.

Ses mots claquèrent de dédain au bout de sa langue acerbe, s'ensuivit un instant de silence où le vent encore une fois vint balayer avec ses tourbillons séraphiques le lieu comme pour en dissiper les tensions nauséabondes. Elle reprit d’une voix qu’elle adoucit légèrement tout en gardant sa fermeté.

La question était : qu’est ce que tu attends de moi ?
Si tu attends que je récure ton linge et reprise tes vestures, c’est non. Si tu penses que je vais cirer tes grolles et te faire les ongles, oublie…


Par contre, je pense que le fatum est un dessein de Dieu, et que si tu bouscules le tracé de ma destinée ainsi c’est qu’il y a une raison. Cachée et inconnue à mes yeux encore. Et c’est pour cela que je me propose à toi en échange d’un enseignement martial de ta part. Je suis assez cinglée pour te suivre sur les pentes sablonneuses de ton hérésie, je suis à même de prêter le fil de mon épée, elle te sera acquise sans faille. Je ne connais ni pitié, ni compassion et tuerai pour ta cause sans que mon âme en soit ébranler.

En ce qui concerne les dogmes imposés par ta foi, elle est tienne, je respecte cela mais ne me concerne guère. S’il venait à ce que je rejoigne tes lignes, n’exige pas de moi une conduite exempte de fautes, je ne prône pas des vertus qui me sont absentes, j’ai l’honnêteté de te le dire. De ton jugement, je n’ai que faire, tu n’es qu’un homme. Au crépuscule de ma vie, à mon dernier souffle, je me présenterai à mon Créateur et seul Lui, soupèsera le poids de mes fautes et de mes pêchers. Seul Dieu est en droit de porter un regard sur mes actes.


Fichtre, cela faisait combien de temps que la rouquine avait tenu autant de paroles sincères et plus ou moins censées -d’après elle- à la file ? Un sacré paquet d’années à vrai dire. Sentant un début d’atrésie la prendre à la gorge après avoir tant jaboter de la sorte, sa main sortit la flasque dissimulée dans la tiédeur de son poitrail de calcédoine. La délesta d’un peu de liquide en refermant les yeux et remis tout à sa place avec célérité. « Hmmm je sais, Seigneur, j’avais promis, mais tu m’connais, je suis la plus égarée de tes brebis ». Les yeux sibyllins de la Belette scrutèrent à présent l’Amiral en quête de réponses.

Voilà, à toi de voir maintenant...
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"Dieu seul est mon Juge !"
Melina
Les nausées de plus en plus fortes, elle ne désirait point se montrer ainsi faible à sa suzeraine. Oui d'un certain sens Mélina était orgueilleuse, mais que pour ne pas mettre mal à l'aise les autres. "Mon cousin devrait bientôt nous faire chercher. Cessez donc de vous inquiétez de moi et songez un peu plus à vous."
Mélina acquiesçait en serrent le bandage de Gnia juste assez pour la soulager un peu.Puis elle lui dit sur un ton calme, doux et sincère.

- Je ne saurais comment faire Dame Gnia, vous me connaissez, les autres toujours avant ma personne et je doute que cela change aujourd'hui.

[i]Et si cela était pour la perdre, tant pis, elle aurait fait son devoir au moins. Elle soupira à la réaction de Gnia, mais la fièvre montant elle décida de se rallonger en répondant à sa grandeur Gnia.


- Je n'ai point faim, je préfère me reposer.

Puis touchant son ventre, elle y senti déjà et encore le sang qui y coulait et le bandage tout imbiber. Un autre soupire, elle ne fit que rajouter, dans un frisson, un peu de bandage sur celui déjà en place et se laissa gagner par la noirceur. Elle n'était pas certain que cela était une bonne chose, mais les forces la délaissant, elle ne trouva pas mieux comme action.[/i]
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Mélina Avis-Bragança
Dame de Croisilles
Sancte
Le discours de la rouquine était sympathique. Sympathique, mais superflu puisque ses premières phrases lui valaient déjà la promesse de rester en rade. Le fait que la petite chanceuse désire intégrer les rangs sans accepter le statut de néophyte qui doit nécessairement gagner ses galons en s'occupant de tâches ingrates relevait à ses yeux d'une absurdité sans pareille. Accepter un tel passe-droit serait revenu à nier les efforts assimilationnistes de ceux qui avaient pris la peine de mettre leur égo de côté au bénéfice du groupe. C'était pourtant simple à intégrer. Le sicaire ôta le chapeau de son crâne et s'éventa le visage avec ce dernier. A cet instant, il paraissait presque intimidé par la jeune rouquine qui refusait catégoriquement la validité du fondement des règles normatives qui caractérisaient une communauté comme la leur. Tant que ce serait le cas, le différent qui les opposerait stagnerait à l'identique.

Tel que tu me vois, me voici presque aussi nu que le jour de ma naissance. Je n'ai rien perdu et peu gagné.

Il comptait bien lui dissimuler subséquemment les richesses qu'il possédait, et poursuivit sur une tonalité plus chahuteuse, plus draconienne, et plus sournoise. Si cela était encore possible.

Tu voudrais que je t'accepte à mes côtés, toi que je ne connais pas, en te considérant comme mon égale. Mais on ne débarque pas dans une fratrie déjà constituée, dotée de liens forts et d'une histoire solide, avec des exigences ou en terrain conquis. Si tu escomptes faire partie des nôtres, partager nos joies comme nos peines, et tirer de notre expérience les enseignements qui te permettront de manier la rapière comme véritable gentilhomme de fortune, alors il faudra que tu fasses tes preuves. Et faire ses preuves ma mignonne, cela peut être de récurer le linge, repriser des vestures, cirer des groles, et faire les ongles si moi ou un des officiers ici présent te sollicite au service de son bon plaisir.

Si tu estimes ton sang et ta condition trop élevés pour te fourvoyer dans ce genre de tâches que tu considères comme déshonorantes, alors passe ton chemin car tu n'es pas ici dans un cénacle de sang bleu: l'intérêt du groupe passera toujours avant les intérêts particuliers, surtout lorsqu'ils concernent des débutants dans la profession. Nous ne sommes pas une bande de rigolos qui prônent la liberté et l'égalité absolue. C'est la marque des vandales sans foi ni loi qui n'ont pas le cran de structurer leurs forces. Chez nous autres, la hiérarchie et l'ancienneté ne sont pas anodines. Ce sont des choses qu'il faut savoir accepter et dont il faut tenir compte.


Il voulait la révolution, mais n'envisageait pas de la mener s'il entrevoyait dans son entourage la moindre lézarde de fragilité. Auquel cas, il irait chercher des recrues ailleurs. Oh, certes, il avait déjà enrôlé pire. Mais contrairement à d'autres, il n'était point adepte du consensus mou qui menait inexorablement à l'apathie idéaliste. Celle-là même qui menait de brillants esprits à finir par résumer leur vie ainsi:

- On s'emmerde. Et si on se pillait une mairie ou un château ?
- Oh waiii !

Pauvres types.


Assieds-toi.
Mange au certificat et abreuve-toi à la négresse autant qu'il te plaira.
Puis si tu n'as pas changé d'avis la panse pleine, alors il sera temps pour toi de nous quitter avant qu'un de nos gaillards ne se décide à venir te briser le chandelier en te prenant pour un major de chambre d'hôte.


C'était ça, que d'être le patron. Savoir endosser le rôle d'une créature mauvaise à la froideur et à l'ignominie naturelles, sans jamais sombrer dans les excès de l'injustice ou tomber sur plus coriace que soi. Jetant un dernier regard à la demoiselle dont il venait de se désolidariser, il abrégea leur discussion pour aller délibérer avec ses pairs.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
--Sir_apollodoro
Et voilà comment en cinq minutes dégringoler de l’échelle sociale. Comment passer d’humanoïde bi-classé Médicastre / Bourgeois Florentin à vague grouillot de campagne mésestimé. Tout ça pour que le Sieur Ioannes puisse faire croire aux gueuses rêvant de sa couche fleurit, qu’il est allé se chercher un esclave à Florence. Il n’eut pas vraiment d’autres choix que d’accepter donc, préférant partir sans demander son reste plutôt que de se prendre un humiliant coup de pied au cul dans son postérieur d’ascendance noble ! C’est qu’un cul comme ça c’était fait pour se poser dans la soie et non pas être molesté par la plèbe. Il s’éloigna donc de la grange en soupirant, pestant contre cette fieffée raclure d’infortune qui l’avait balancé dans ce pays à la con au lieu de le faire tomber avec noblesse aux portes de la Chapelle Sixtine… Pauvre garçon !
Il fit quelques pas, comme craintif du monde qui l’entourait avant de faire de nouveau un couple d’enjambée…
Couard il l’était, mais pragmatique aussi. Il s’arrêta donc avant de se tourner dans la grange et de lâcher un peu pour lui même.


-Ma yé né sé pas ou l’on achété dé l’alcool…
Sancte
L'ours mal léché s'avança vers son Etat-Major, avant de constater que la Florentine s'était enfin réveillée. Tout ça parce que qu'il claquait des genoux depuis un bon quart d'heure en priant pour ne pas se faire bastonner, plus blanc qu'une porcelaine Limousine. Le prenant par le bras, le sicaire l'évacua manu militari du grenier dans lequel il était resté planqué, avec la force prodigieuse que lui conférait le désir de ne pas se faire rouler par une carpette Italienne.

- Ne pas trouver de l'alcool au Périgord, c'est comme ne pas trouver du bois dans le Berry. Faudrait soit être vraiment très con, soit le faire vraiment exprès ...
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Tetard
C'est qu'il allait se faire des cheveux blancs à force de tonner de la sorte sur les indiscipliné(e)s ! Remarquez, ça pourrait renforcer le charme de l'expérience, un côté paternaliste mystérieux qui sans aucun doute savait ferrer les alevins des rivières environnantes. La damoiselle eut tout juste le temps de lever son nez retroussé de la truie qui achevait de cuire et d'entrouvrir la bouche que le sicaire prit d'autorité les choses en main. C'est sans rancœur aucune qu'elle lui refila la patate chaude, préférant de loin s'occuper de sa barbaque.
La part du lion au lion, jusque là rien de choquant, et il semblait également de tradition dans sa famille que l'homme se réserve le meilleur morceau. Elle lui tendit par ailleurs une de ses trois bouteilles de rouge. Aurait-elle été élevée dans la jungle ? Le fait est que la malpolie mit dors et déjà de côté la partie la plus tendre de la viande. Pour sa pomme peut-être ? Elle servit ensuite Folie, la malheureuse qui ne devait plus en pouvoir de se baver sur les genoux, hésita... Mit encore quelques bons morceaux en réserve sous un linge de table tiré de son sac, histoire de les protéger de la poussière qui commençait à se lever, et s'accorda enfin un sourire satisfait.
Par mesure de précaution, se tournant vers la nouvelle venue avec un air peu engageant et lui désignant le plat réservé d'un doigt tendu :


Tu touches pas à ça.

C'est tout ? Sa pauvre petite phrase se recroquevilla sur elle-même, se sentant bien nue elle aussi au milieu de tout ce flot de paroles saturant encore l'atmosphère qui avait abreuvé -Que dis-je ! Innondé !- leurs tympans depuis les deux dernières heures. Ses esgourdes en vibraient encore les malheureuses. Mais c'est dans ce silence masticatoire que la donzelle semblait se sentir le plus à l'aise. L'avertissement était donné, à la rouquine d'en faire ce qu'elle souhaitait. Ne passez pas par la case départ et ne touchez pas vingt mille écus. Ce qui restait sur le feu servirait très certainement à satisfaire son appétit potentiel.
La brune se saisit ensuite d'une main leste de la part tendre écartée d'office, de la seconde bouteille de vin et se dirigea vers les quartiers de la dame qui crachait ses poumons. Mystère éclaircit, la part de la lionne. Si tu ne vas point à la vinasse, la vinasse viendra à toi. Ne se donnant pas la peine de réveiller les occupantes des lieux, elle déposa la pitance et la boisson à l'intérieur puis repartis furtivement poser ses fesses à côté de Folie pour attaquer son morceau à elle... Ses yeux noirs plissés de satisfaction alors que le jus tiède et gras de la viande cuite venait compléter l'abominable tableau barbouillé qu'offrait son visage.
Et la troisième bouteille me direz-vous ? Elle gisait là, soigneusement calée entre les cuisses de la petite blonde et de la petite brune, bien gardée.
Scath_la_grande
[Inflexible il était, inflexible elle resterait…]

Obstinée comme une mule a qui l’on pataquerait l’arrière train pour faire avancer, voilà ce qu’était la belette dans toute sa splendeur au naturelle. Et même si la sagesse tambourinait à s’en rendre sourd dans sa cabèche de rousse, et gueulait « casse-toi bordel !», ses pieds, eux, ne pouvaient décollés du sol poussiéreux tout comme ses mirettes de sa sale trogne.

Ses bras fins se rejoignaient derrière le dos dans une posture d’enfant sage. Tout dans les apparences. Scath se tenait droite comme un « i » irrévérencieux, l’œil gardant l’impertinence qui sied à la jeunesse, et cependant malgré la nonchalance qui semblait habiter sa silhouette de mustélidé, elle l’écouta avec une certaine attention. Sans moufter et même-ô grandeur des miracles absolus-sans lui couper la parole.

A présent, l’Amiral la laissa seule, à réfléchir à son sort. L’avis scathien avait tranché déjà. Net, implacable. Elle s’en irait, point à la ligne. Elle n’était pas roseau, qui dans la souplesse se plie au gré des contraintes, non, non l’embrunaise restait cloitrer dans sa raideur quitte à se casser les reins plutôt que de courber l’échine. Son esprit obtus ne pouvait se résigner ce que toute raison digne de ce nom lui aurait soufflé.

L’invitation à s’assoir, même à manger qu’il lui avait faite s’essouffla dans la brise crépusculaire et ne rencontra que le museau renfrogné de la Belette. Elle allait retirer ses billes et reprendre ses occupations de flagorneuse de la picole dans la première taverne qui se présenterait qu’une voix se fit entendre. Lentement tourna son visage impavide, lisse de toutes émotions dans la direction de l’élocution invective. C’était la brunette à l’assassinat porcin. Les lèvres se retroussèrent, faisant apparaître un rictus carnassier.


T’inquiète, j’m’en vais, je ne mangerai pas avec vous.

Il n’y eut qu’un bruissement d’étoffes qui l’accompagna lorsque la rouquine se retourna, murée dans un silence serein. Quelques pas amorcèrent son départ, puis la fine silhouette stoppa et Scath se détourna à peine, les fauves braquées sur la demoiselle.

Dis-lui juste que l’on se reverra !

Ses paroles ressemblaient à une menace mais le ton emprunté semblait plutôt indiquer que l’embrunaise se soumettait à un destin inéluctable. « Une farce de Dieu » comme elle se plaisait elle-même à appeler les coups du sort. Le crin roux disparut lestement de la grange aux effluves étrangement métissés entre la bidoche grillée de porc et la carne faisandée de quelques mercenaires invalidés par le Poitou.
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"Dieu seul est mon Juge !"
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