Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] Fuggire non è la soluzione...

Nicolas.df
[Combattre ne peux, céder ne veux]

Réalité, ou nouveau songe ? Il l'ignore. La douleur plaide pour la première option, mais le monde n'était pas si flou dans ses souvenirs. Il voudrait l'observer plus en détail, toutefois faire bouger ses yeux dans leurs orbites lui semble trop compliqué pour l'instant, aussi se contente-t-il de ce qui lui fait face. Qu'est-ce qui lui fait face, au juste ? Une silhouette, qui semble trop fragile pour être celle d'un être humain. Un squelette, sûrement... son esprit est donc toujours égaré dans les brumes, quelque part à l'intérieur de sa tête. Il s'agit de quitter ces limbes. Nicolas ferme les paupières un bref instant.. Lentement, très lentement, il projette sa conscience engourdie dans chacune des parties de son être. Son épaule le fait souffrir, mais pas autant que sa cheville, dont les nerfs concourent probablement pour le titre de la douleur la plus intense. Souffrir autant suffirait à tirer l'ivrogne le plus saoul du cauchemar le plus profond... peut-être est-il dans le vrai monde, tout compte fait.

Ses yeux s'ouvrent à nouveau, sur un environnement inchangé. Le squelette, qui n'en est pas un, s'est rapproché. Sa vision n'est pas encore complètement accommodée, mais c'est elle, il en est certain. Les pensées du jeune homme s'arrachent de leur cours lénifiant, et se hissent petit à petit sur l'îlot de sa colère. Elle n'a pas le droit. Elle va payer. Mantra rassurant plus qu'autre chose, pour le moment du moins. Dans un effort lui paraissant surhumain, il se redresse sur les coudes. Le cisaillement de la corde autour de ses poignets est presque négligeable à côté des hurlements de sa cheville -faut-il avoir mal pour imaginer une cheville hurlante- qui remontent chaque seconde son mollet, sa cuisse et sa colonne vertébrale et prolongent une migraine lancinante. Une bordée d'injures lui chatouille un instant la langue, mais il la ravale, autant à cause de son orgueil qui lui suggère plutôt un mépris froid, que du bâillon qui lui entrave la bouche. Une bouche tellement pâteuse... tout son être est-il donc englué ?

Non, pas ses pensées. Quoique moins rapides qu'à l'accoutumée, celles-ci sont aiguillonnées par le caractère inédit de la situation. L'une lui chuchote que ses armes sont encore à leur place, elle vient de les sentir sous son aisselle... l'autre qu'il peut les atteindre s'il arrive à détourner l'attention de sa geôlière suffisamment longtemps... une autre encore, que cela serait folie et qu'il faut marchander, tout homme ayant son prix et à plus forte raison, tout brigand ! Mais chacune est balayée par une pensée inquiète, qui s'interroge quant à l'instrument s'approchant de son visage. Un rasoir ! Cette gueuse s'apprête à le taillader ! Le bleu des yeux se transforme en glace, un grondement sourd monte du fond de sa gorge sèche. Le spectacle pourrait être amusant, si seulement une haine aussi pure que du cristallo vénitien ne sourdait pas par tous les pores de la peau de Nicolas. Qu'elle le touche, qu'elle l'effleure, qu'elle s'avise de s'approcher d'avantage... et un jour, il la retrouvera. Il ne peut pas prononcer ces paroles, aussi les lui envoie-t-il dans un regard aussi aiguisé qu'une lame. Malheureusement pas aussi meurtrier, cependant.

_________________
Sadnezz
[ Pourtant céder il faudra quand ne sera laissé le choix ]

D'un doigt presque amusé la Corleone caresse la fine entaille sanguinolente de la joue de Nicolas, sans appuyer, doucement comme on recolte la goutte de rosée matinale... Les lèvres encore charnues de la brune viennent happer le chaud nectar de vie volé, et la langue de frémir en l'accueillant.

Des yeux rieurs viennent se heurter à ceux , meurtriers, du jeune homme, elle s'amuse. Il n'y a bien qu'une âme vaguement dérangée pour s'amuser de ce genre de choses, ou une âme dans une tête qui a trop reçu de coups de gourdin..?

Un vague tremblement vient faire frémir ses mains, peut-être que l'excitation du moment est à son comble, ou est-ce le manque de sommeil.. Il n'en reste pas moins que la lame lui échappe des mains et tombe au sol dans un bruit clinquant. Ses mirettes s'écarquillent.

Hésitation...

Ce visage, cette expression haineuse... . Cet air renfrogné! La pupille de Sad se dilate sur son captif, oubliant que son instrument est tombé dangereusement près de son pied droit. Anto.

Elle délire la vioque, vite une goulée d'opiacées, vite son pauvre coeur qui s'emballe, chaque battement semble lui hurler Anto... Anto.... Anto... ça tape dans sa tête comme ... comme ...

Sadnezz tente de se reprendre, se redresse, une gifle d'une extrême violence part.


- Non guardarmi così!


Plus vraiment amusée la ritale... Que lit-on dans ses prunelles? De... La peur? D'autres coups pleuvent sur le visage de Nicolas, lui reviennent en rafales des images du passé, des images de son fils perdu. Même expression de colère , même rage dans les traits, même âge...

Tout calme a déserté la brune, le mélange étrange d'angoisse et de désespoir lui donne une force que Nicolas ne peut pas ignorer. ça ne tourne plus vraiment rond dans sa tête depuis que sa chair s'est pendu à l'aurore de sa vie, le fait est qu'elle erre sans pouvoir se défaire bien longtemps de ce souvenir brûlant... Et voilà que des bribes de ce visage la ramène à son blondinet, ça pique, ça claque dans sa caboche. ça fait mal... faire mal, c'était sa mission, il ne faut pas relâcher son attention. finir vite et bien.

Sad saisit un bandeau de cuir dans son trousseau, vient le passer hâtivement sur les yeux du jeune. Protéger pour mieux punir, quel paradoxe. Adieu lames et autres instruments de ferraille, la chaleur du cuir achèvera sa tâche.

Elle traverse la pièce pour aller dénicher un vieux fouet maure, cadeau d'un jour sans gloire, volé lors d'une virée prolixe. Enroulé sur lui même tel une vipère d'hiver, il attendait son tour...

Shlack!

Le cuir est venu lécher le corps et le visage du Machiavelli, le geste a été sec, il n'est que le premier d'une longue série. Fouetter de face, le supplice des menteurs...

Tu mens, quand dans tes yeux s'éveille son souvenir, tu n'es pas lui, je te déteste, je le déteste

Shlack!

Tu es mort! Tu es mort!


Shlack!

_________________

"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
Nicolas.df
D'abord découragé par le rituel malsain et le rictus sadique de sa tortionnaire, Nicolas reprend espoir face à son désarroi. Il s'ignorait une telle aura, pour faire ainsi plier quelqu'un d'un seul regard, si haineux soit-il. Sans doute y a-t-il une autre raison, à laquelle il réfléchira une autre fois. Peut-être enfin l'occasion dont il a besoin... oui, elle se détourne pour saisir une flasque dans son corsage. Qu'elle boive ou se drogue, peu importe ! Déjà, il se tortille pour tenter d'atteindre ses lames. Ses bras sont tordus dans son dos mais... encore un peu... Etoiles qui dansent. Il n'a pas vu venir la claque, quoi que claque soit probablement un terme trop faible. Voudrait-elle lui dévisser la tête qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. Pourquoi ce brusque revirement ? Sa joue est en feu, la coupure s'est élargie et l'humidité qui se propage dans le tissu de son bâillon est sûrement son sang. Le bourdonnement dans ses oreilles ne couvre pas complètement le cri de l'italienne, mais suffisamment pour en dissimuler le sens. Que peut-elle bien hurler avec une telle expression de rage ?

Ladite expression disparaît, remplacée par le voile noir abattu sans ménagement sur ses yeux. Le rebord en cuir du bandeau improvisé frotte contre sa plaie. Non ! Il ne peut pas endurer cela privé de sa vue, aussitôt il rue, se débat malgré la douleur et les courbatures. Son corps tendu est un cadeau pour la première morsure qui le cueille au moment où le cruel claquement parvient à ses oreilles.

Shlack!

La surprise et la souffrance l'immobilisent. Une ligne de son front à son torse est momentanément insensible. Bien vite cependant, les sensations affluent, chaque coup de fouet en apportant une nouvelle vague. La futile protection du tissu de sa chemise ne résiste pas longtemps, l'étoffe précieuse étant rapidement transformée en lambeaux poisseux de sang.

Shlack!

Roulé en position foetale dans une vaine tentative de minimiser la surface de peau à découvert, le jeune homme se recroqueville sur lui-même, en lui-même. S'il n'offre au bâillon aucun cri à étouffer, ses larmes coulent librement sous le bandeau de cuir. Toute idée de résistance l'a fui en même temps que l'urine a quitté sa vessie pour tremper ses chausses : adieu, dignité. Une seule chose l'obsède à présent, la fin de son supplice, d'où le mantra qui tourne en boucle dans sa tête.

Signore, fate che ciò cessa...

Et derrière, la haine. Une haine colossale, plus forte que tout ce qu'il a pu éprouver jusqu'à présent. Une haine qui devient presque une raison de survivre...

Shlack!

_________________
Sadnezz
[ The end of Sadysmes... Maybe]

Laminé.

Lézardé.

Exsangue.

Pour... Mort.

Un corps désarticulé est jeté dans une rigole comme un pantin au feu. L'ombre macabre d'une corneille veille au coin d'un rocher ensanglanté sur l'infortuné, une silhouette fine s'éloigne dans un bruissement de cape. sur le gris de la tombée de la nuit qui s'avance gît le rouge du massacre , abreuvant la sècheresse du sol froid.

Défoulée

Rassasiée

Apaisée

Pour... Rien.

Ou pas. Tout châtiment, toute sentence, toute punition n'est offerte sans raison. On en trouvera des valables, et des moins valables, de la vengeance au pur sadisme, du justifié au gratuit, il y a toujours une part de folie derrière la violence. Un ressentiment, un coup de sang, une irrépressible envie de faire du mal qui prend aux tripes, fait péter le système, siffler le piston dangereusement.

Nicolas n'a pas été battu pour rien. Il fut châtié pour sa fuite, sa lâcheté, et pour une belle somme. Fuir n'est pas la solution, belle ironie quand on connait l'histoire de Sadnezz Corleone que de la savoir punir un fuyard. Ses poulaines filent en un ballet silencieux, un pas en entraine un autre, vite, vite, retourner vers sa monture, vers la dernière bourse, vers la Bourgogne puis vers l'oubli. Car elle oubliera le jeune et ce qu'elle lui a fait quelques temps, jusqu'à ce que les jours ou la confesse lui ramène son corps déchiré par l'onde agité de sa conscience, remontant à la surface le presque cadavre balloté dans les remous de quelques vieux cauchemars...

Bientôt résonne le galop de sa monture, l'éloignant de ses exactions, la ramenant aux convoitises classiques d'une brigande... Le gain. Une auberge la verra échanger une petite boite contre une aumonière remplie, la dernière d'une série qui l'a maintenue en haleine, qui lui a donné la force d'exécuter son contrat. En serrant le métal frappé de sa récompense dans la paume de sa main, la Corleone repense à sa nuit... Il s'en fallut de peu pour que l'irréparable soit commis, dans le feu de l'action, peu pour ôter plus que le contenu de la petite boite au Machiavelli... Il fallait bien une preuve de son travail à ses clients.

Se payer ses services coutait les yeux de la tête...


Rictus, éclat de rire, la fin des Sadysmes. Ou pas.

_________________

"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)