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[RP]Une faucharde sachant se faire faucher sans se facher...

Attia.
[ En miettes au fond d'une basse fosse ya quelque chose de louche...]

Elle flotte la gitane. Elle a meme plus mal. Elle voudrait qu'il y ait que le silence pour se laisser porter, partir... Mais il ya comme une voix desagreable qui lui rappelle que son fil d'argent l'es pas encore totalement cassé. Non contente de survivre faut encore qu'elle se fasse emmerder dans son coma par une querelle grottesque entre son moi et son alter ego. Totalement dérangée vous dis je la gitane... ça doit etre ce coup a sa tete...

Aie la tete... Le sang a coagulé et a tout séché. Va falloir couper quelques tifs pas possible autrement avec tous ces noeuds... Et cette jambe, elle a une position et une couleur bizzare, de quoi nous la rendre boiteuse? Nooooon, amochée oui mais pas invendable tout de meme...

Enfin bref, ce joli corps cassé vous prend de ces couleurs, c'est du pop art a l'état pur, rouge, bleu, jaune, violet... La jolie robe blanche est irrécupérable... les bas rouges... ça va encore... Au final elle ressemble plus a rien... Bonne a crever, au fait de sa jeunesse, de sa beauté... Eh ouais, la faucharde fauchée...

Et il y avait ce souffle. Faible mais présent. Elle vivait...


- Bordel!

- Tais toi... laisse moi tranquille!
- tss si je me tais on entendra plus que le bruit des mouches.
- Mais non on entend rien...
- Si si on entend voler les mouches au dessus, l'odeur sans doute... Bientot ça va etre les vers...
- Shhhht...
- Bordel!


L'alter ego, l'autre, Monika... Le coté obscur de la force ? meme pas... Ce trublion schyzomaniaque qui parasitait sa tete se revelait toujours quand elle se trouvait au plus bas... La derniere fois elle l'avait laissé faire et avait bien failli s'y perdre...

- Pfff arrete de me jeter des fleurs.
- Shhht euh! De toutes manières ya personne, que tu le veuilles ou non ya que la lumière blanche qui nous fera bouger donc hein...


Yen a qui parlent a Dieu, a cette conscience au fond d'eux, aux saints, aux oiseaux, au chiens, aux arbres, aux fleurs, aux abeilles, au Diable, aux maitres... Elle avait Monika, sulfureuse elle même... Pourquoi Monika? Bah c'est elle qui avait décidé...

- ça va arrete de raconter ta vie.

- Shhhhhttttttttt!!! t'existe pas, tu seras vite partie...
- Ouais ouais ouais!


Enfin ... Une gitane dans le coma, perdue dans le délire de son inconscient, incroyablement zen malgré tout, car elle sait... Elle sait que plus rien ne l'empêchera de sombrer.

- t'inquiètes, j'ai le cul bordé de nouilles, on va s'en sortir... Enfin toi je sais pas... mais moi j'reste pas la!

- Shhtttt....

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--Pepa


[ Hasta la vista....]

Elle avait quitté les chemins depuis une bonne semaine.
La roulotte était bien planquée dans une trouée du bois, pas trop loin de du sentier qui menait au village.
Les rumeurs qui trainaient depuis quelques jours et qu’elle avait glané sur le marché l’avaient alertés.

Seule avec sa carriole, elle avait pas envie de se faire aligner par une armée.
Même pas capable de distinguer, ces couillons, ils frappaient à tout va.

Les nuits précédentes avaient été relativement calmes.
Le bruit des bottes qui résonnait, mais bon question d’’habitude, consommation de vin et autres palliatifs à sa solitude.

Ce soir là, comme les autres soirs d’ailleurs, elle avait consommé plus que de raison et croquer des graines ptet un peu plus que d’habitude.
Ce qui fait que le bruit des bottes bien qu’amplifier par des bruits de ferrailles ne l’empêcha pas de continuer son voyage astral.
Habituellement flamboyant, celui là avait des trainées noirâtres, véritable cauchemar en fait.

Le retour fut terrible et nauséeux...
le jour se levait à peine et Pepa émergea de ses nimbes avec difficulté. C’est au jugé qu’elle se dirigea vers le sentier…
L’espoir de trouver dans les fossés, quelques vestiges oubliés des voyageurs et ptet baies providentielles….

Mirettes hallucinées, elle regardait fixement une énorme tache rouge devant elle.
Sans trop y croire….grommelant déjà après le surdosage.
En plus, l’entendait des voix…

Du coup, la gitane s’aplatit dans le fossé et resta jambes repliées contre elle un long moment…
Se sentait pas bien Pépa..
V’là que les voix reprennent…

Bon ! l’est pas dit qu’elle allait laissé faire hein…
.Le regard tourné vers le rouge qui reste rouge, elle finit par se lever et se dirige vers lui.


Me cago en…..Una mujer…
Madre mia !!


Oublié les mirages….
Pas de grimaces, pas le temps…
Juste les doigts nerveux qui palpent, évaluent, concluent….

Retour vers la carriole, farfouillage et dans les minutes qui suivirent la roulotte repartit sur le chemin…

Le corps d’où la vie se barrait à fond les balais fut embarqué dans la maison en marche et disparut dans l’épaisseur des bois..

Le feu à faire flamber, l’eau à chauffer… plus qu’à tenter de ramener une belle brune vers le royaume de France…..
Attia.
[Le discours quand je veux le silence... Monika...]

Plenitude, impression de n'etre plus. Se serait elle tue? Aurait elle abandonné la course folle et inconsciente vers une vie qui ne sert a rien ? Elan de conscience pour cette part d'elle qui ne serait qu'issue du chaos incommensurable de ses instincts refoulés...
Monika a tu compris que s'accrocher était vain ?

Et de couler, et de glisser , c'est comme la caresse d'une plume sur les orteils, ça chatouille et ça reveille... ça picote aussi...


- Hmmmmmhhhh...

ça ressemble a un soupir d'aise? ça n'en est pas... C'est un gemissement...

Bordel mais qu'est ce que tu fais ?


Tu pensais tout de meme pas que j'allais abandonner.

Arrete... je veux pas... je veux plus...

MAis tu vas la fermer, c'est pas toi qui decide!

Pfff quel manque d'education... J'ai du mal a croire que tu sois moi!

Non ma jolie, je ne suis pas toi, je suis bien mieux que toi.


La douleur se reveille... Non, elle ne veut pas...
C'est pas atroce comme ça pourrait l'etre non... Sans doute le coma qui fait ça. La gitane au visage sale ne sourcille pas alors qu'elle est soulevée et emmenée... Mais par qui ?


Qu'est ce que ça peut te faire qui ? une ame charitable, quelqu'un a qui ta face deglinguée aura pas fait peur.

Tu m'ennuie... Qu'est ce que tu penses prouver?

Tais toi , meurs si tu veux, ça fera plus de place pour moi!


Une lumiere rougeatre passe sous les paupieres. Sentiment de malaise... ça fait pas mal, mais elle a chaud partout, de l'eau... de l'eau sur le corps... Malaise dans l'epiderme, comme un fourmillement... Les paupières ont bougé, un peu, mais elle est encore dans les lymbes la gitane, a s'y accrocher...

Je ne comprend pas... pense aux gens qui veulent pas que tu meures.

Tu vas me faire croire que t'es sentimentale toi ?

Bah si tu l'es, je le suis un peu non?


Soupir... Pensee pour la rousse, c'est vrai qu'elle voudrait pas... Et la Sad, et le gang des brunes... Et lui... Pourquoi qu'elle pensait a lui alors qu'il était a des bornes avec ...

Une p***** de tisserande ? T'aurai du lui faire sa fete moi j'dis !

j'suis pas comme toi ...

Bien mal t'en prend... Je suis peut etre la solution a tes problemes! Reflechis. Ta dague prend la rouille et tu t'encroute dans ta solitude, dans cette envie qu'on t'aime a tout prix...

Tais toi!

Je m'en fiche qu'on m'aime, je m'en fiche que tu m'aimes, je suis parfaite! mouhahahaha

tu es deseperante...

Toi tu es pathetique.

Echange de mots d'amours, la gitane en proie a un combat d'ego a ego... Besoin d'un psychanalyste... ça existe ça ? Non et deja faut plus etre mourru, faut se reveiller... Sortez les electrochocs?
C'est ballot ça existe pas encore. Bah faut attendre l'opération du saint esprit.


Allons je conçois que tu sois en admiration mais de la me prendre pour le saint esprit ? c'est trop .

Pfffff...

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--Pepa


[ Me duele tanto...]

Pépa s’activait, retrouvant peu à peu les gestes, les automatismes.
Pour un peu, elle aurait entendu les rires et les chants de la troupe résonner dans ce camp fantôme.

Y avait tellement longtemps qu’elle trainait sa carriole comme une miséreuse qu’elle avait du mal à ralentir les battements de son corazon.
Depuis combien de jours, combien de nuits, était-elle muette.

S’adressant uniquement à la lune moqueuse, à ses flacons ardents, fidèles compagnons de voyage.

L’espace d’un instant elle hésita.
Une envie de planter « La Mujer » et de barrer…
Instant fugace d’une trop grande solitude.
Le regard acéré se posa sur le corps affalé et elle plissa les yeux.
Penchée sur la forme immobile elle ricana.


Pas prête de parler et de me saouler de paroles …Si tu t’en sors, je t’invite en taverne…

Retour vers le feu et les bras chargés d’une eau enfin chaude, elle s’agenouilla près de la brune et grimaça.
Marmonnant entre ses dents, maudissant les saloupiauds qui l’avaient massacré de la sorte….
S’y sont mis à combien pour te mettre dans un état pareil Morena ?

Tout en finissant d’évaluer les dégâts, elle observa la blessée.
Elle passa l’heure qui suivit à laver le sang, démêlant patiemment la chevelure.
Se demandant comment cette femme pouvait être encore de ce monde.
Une fois dénudée, le corps fut lavé, les plaies pansées, le corps minutieusement saucissonné dans des linges propres.


T’as le fil sacrément accroché Morena…me demande bien comment d’ailleurs….

Et elle l’entendit….
Les gémissements imperceptibles arrivaient en grappes serrés..


La douleur…

Pépa effleura le front de la femme et se pencha contre son oreille...

Va falloir Morena…juste le temps de revenir dire bonjour…Après je te donne de quoi voyager sans douleur….
Attia, incarné par Cerdanne


[Quand t’a le feu au fond de toi, toi tu dis j’ai pas mal…]

Les gémissements se font plus longs, plus plaintifs. La gitane en a conscience, les entend, les ressent dans la chair dont la brulure s’éveille. Le feu dans le corps, la fièvre dans l’âme et cette envie d’être plus morte que vivante, cette mâchoire serrée et la respiration en suspend pour retrouver le silence appeler la fin alors qu’une volonté autre que la sienne la raccroche a la vie…

Sers-toi de ma bouche si tu veux, je dirai rien…


Bah je croyais t’avoir déjà dit de la fermer non ?

De toutes manières tu as beau t’accrocher, c’est la fièvre qui aura notre peau, tu les auras tes vers, ils nous boufferons avant même qu’on soit mortes…

Sourire sarcastique, victoire sur l’alter ego qui ne replique pas ? Etrange… La verve toute personnelle du double se serait elle tue ?

Monika ?


Silence… Aurait elle abandonné ? La gitane voudrait pouvoir dessiner un sourire sur des joues meurtries, mais le sourire n’est que virtuel car le corps lui ne laisse apparaitre que des paupières closes et tremblotantes. Elle ne se voit pas la gitane, eh beh non faut pas croire qu’elle est une ame flottant au dessus du corps, nan, pour le moment elle est comme une prisonniere dans son subconscient, juste conscient qu’une voix autre que la sienne raisonne, et s’exprime, lui repond, la malmene la…


-Ahhhhhhhhhhhmmmmmmmmmmmmm

Gemissement dechirant, douleur intense… La les sourcils se sont froncés, et la gitane peut sentir perler la sueur a son front nettoyé par la bonne samaritaine.

Arrete ne vois tu pas qu’on souffre plus ?

Aucune réponse… Pourquoi se sent elle impuissante, pourquoi sent elle sa volonté lui echapper ? Combien de temps avait elle bien pu rester dans cet état letharigique pour qu’a present la moindre respiration lui semble un enieme coup de couteau ?

Une heure, un jour, 10 jours ? Non 10 jours elle serait morte… Et puis quelle importance ? Comme une taupe qui creuse la gitane sentait la volonté de Monika grandir et surpasser la sienne… Et puis apres ? pourquoi pas …

Les yeux s’ouvrent doucement, c’est flou, ya une larme qui roule sur le coté du visage et elle cligne difficilement pour apercevoir le visage de celle qui vient de la sauver… C’est diforme, que des couleurs qui nagent, se melangeant de manière psychédélique… Psychédélice, victoire de l’alter ego…

Les doigts bougent un peu, Attia perçoit les mouvements tout en s’y sentant étrangère . La voila devenue conscience, tandis qu’aux manettes de son etre siegait Monika…

Tu as gagné tu es contente ?


Tais toi nous sommes en vie… Tu me remercieras plus tard, j’ai a faire…


Yavait toutefois a travers le ton rustre et sévère que pouvait arborer cet alter ego une forme de tendresse, ou du moins une volonté de bien faire… Enfin il y avait bien une raison a l’éveil de cette conscience subalterne qui pour le moment ne s’exprimait que dans l’intimité de sa boite cranienne…
La dernière fois elle avait pu revenir aux commandes quand elle avait soigné les blessures de son ame. Et puis pourquoi pas s’adonner a quelques vaccances et se contenter de moderer cet autre qui était si impulsif, si entier et surtout si dangeureusement incontrolable…


-mmmhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

Bordel !


-mmmmhhhhhhhhhhhh a… a b… Boire…

A boire, c’est vrai maintenant qu’elle le disait, il faisait soif… Et l’attia devenue conscience se contenta a present d’observer le sauvetage de sa carcasse malaimée.
Mais il y avait une angoisse au fond… un pressentiment… une intuition… quelque chose qui se preparait…

Monika… ya quelque chose qui va pas…

Silence…

Monika, j’ai un mauvais pressentiment…

Prete a recevoir un ta gueule dans la face, la gitane fut surprise de ne rien entendre.


-mmmmhhhhhhhhhhhhhhh

Bah te voila occupée a nous ramener, machine a gémissements va ! Bah chacune son tour, t’étais bien tranquille a planer quand l’épaule a cramer hein !

Au delà du sarcasme toujours l’angoisse… Si la douleur elle ne la partageait plus, cette angoisse la ne la quittait pas… Et pas même le regard bienveillant de la bonne samaritaine ne suffirait a l’apaiser…
--Gonfrand


Sur les chemins

Hmmm... Une bonne grosse chope de bière juste devant lui. Un bon morceau de volaille, et un pain doré à point, généreux en mie. Le sergent allait se régaler, aucun doute. Attablé à l'auberge des Crocs noirs, il mange goulument, avalant sans répit la chair devant lui. Ses dents déchiquettent avec un plaisir non dissimulé le pilon servi, et bientôt, la bière fait descendre tout cela dans son ventre. Un rot sonore ponctue la fin du repas. La fin du repas? Mais voila l'aubergiste qui vient s'enquérir avec un sourire de la suite du repas! Qu'à cela ne tienne, sa dernière battue pour traquer quelques loups qui s'attaquaient au bétail avait été une réussite totale. Et voila qu'on lui donnait un festin gratuitement! Autant en profiter jusqu'au bout.

Remettez moi de cette excellente volaille. Et puis vous avez bien du vin? Oui, alors mettez moi le meilleur. Ah et puis, quelques tranches encore de ce pain. Succulent.

Sergent!

Merci bien mon brave!

En attendant, voila que l'homme d'arme observait l'auberge. Ne voila pas que son regard fut attiré par une jeune femme qui détourna le regard en souriant au même instant. Bougeant légèrement de sa chaise, le sergent l'observa, et sourit à son tour en croisant son regard. Ah, la soirée allait être passionnante en plus... Un peu d'exercice de chambre lui changerait des longues patrouilles d'un...

SERGENT!!!

Gonfrand sursauta, et manqua de se ramasser par terre. Seul un joli réflexe permit à ses mains de s'agripper aux branches de l'arbre contre lequel il était assis. Tirant dessus pour se rassoir dans une position un peu plus décente, il fixa d'un regard noir le soldat qui venait de le tirer d'un rêve qui devenait de plus en plus intéressant. Il venait d'ordonner à ses hommes (Bertrand, Ludevo, Pommard et Aldebrant) de battre un peu de terrain campagnard pendant qu'il réfléchissait à une stratégie plus poussée pour trouver ces satanés criminels à travers la campagne. Les renforts auraient déjà du arriver, mais évidemment, ils prenaient leur temps.

Aldebrant baissa les yeux, mal à l'aise d'avoir réveiller le sergent. Il n'était pas quelqu'un que l'on pouvait qualifier de commode, et si c'était un excellent homme d'arme, il n'était pas forcément apprécié pour ses qualités humaines. Le sergent resta un petit moment sans mot dire, puis d'un petit geste de la main, signifia qu'il pouvait parler.


Sergent, on a trouvé une roulotte, sergent. Cachée dans le bois sergent.

Surtout, ne faites rien, j'arrive.

Sergent, Pommard et Bertrand la surveillent, sergent. Ludevo doit toujours être en train de fouiller de l'autre côté de la route, sergent.

Et pourquoi n'est tu pas avec Ludevo? On ne patrouille jamais seul, mais au minimum à deux imbécile. J'espère qu'ils sont seuls
, gromela-t-il.

Bon à la réflexion, il était content de pouvoir bientôt tenir dans ses mains l'un ou l'autre de ses criminels. Et si la roulotte était vide, alors il aviserait. Quelle bonne idée avait eu le capitaine de les envoyer dans ce coin perdu.


Sergent, j'avais une envie pressante sergent. Et Bertrand m'a averti pour que je vous avertisse sergent. Alors je me suis dépêché, en silence, sergent.

Aldebrant releva le menton avec fierté, puis désigna d'un geste la direction de la cachette. Plus loin sur la route.

Oui oui, c'est bon, c'est bon. Retrouve Ludevo, et si il n'a rien trouvé, retrouvez moi sur la route. On rejoindra ensuite Pommard et Bertrand.

Et alors que le soldat se fendait d'un nouveau "Sergent, oui, sergent!" (Gonfrand ne badinait pas avec l'autorité), l'homme d'arme se releva pour épousseter son séant. Saleté de tronc trop confortable. Il n'aurait jamais du s'assoupir et encore moins se laisser surprendre par l'un de ses soldats. Il faudrait qu'il prenne des mesures supplémentaires avec lui pour éviter qu'il ne se mette à trop bavarder. Heureusement, ils le craignaient.

Poussant un petit soupir d'aise et de contentement, le sergent Gonfrand effectua quelques pas pour sortir de l'orée du bois, et prendre la direction indiquée par Aldebrand.
--Pepa


….Agua ardiente…

Penchée sur la brune ensanglantée, elle la fixait de ses prunelles sombres, le souffle à peine perceptible.
Derrière les paupières clauses de la blessée, elle observait la course des yeux.
Ca bataillait fort la dedans. Les gémissements venaient mourir sur les lèvres gonflées et Pépa grimaça.
Elle avait beau connaitre les plantes et avoir l’âme patiente et généreuse, elle ne pensait pas venir à bout de tout le mal qui émanait de la brune.
Les blessures, importantes sur la tête la laissait perplexe.
Fallait que cette femme ait la vie chevillée à l’âme.
Entre deux cris lâchés par le corps douloureux, la gitane entendit la demande …


-mmmmhhhhhhhhhhhh a… a b… Boire…

Elle esquissa un léger sourire et s’éloigna un instant.
Tout en farfouillant dans la charrette, elle se mit à chantonner doucement.
…De l’eau fraiche…c’est ce dont elle a besoin La Mujer...
Les flacons tintèrent joyeusement dans les profondeurs de la carriole et Pépa marmonna…


L’eau…

La chaleur bienfaisante se retournait contre les femmes.
Sa réserve était tiède et peu importante.
Elle revint rapidement vers la blessée et d’une main adroite, glissa entre ses lèvres quelques gouttes sirupeuses et ambrées prélevées d’un flacon.
Un linge imbibé d’eau, rapidement pressé au dessus de la bouche avide et gonflée lâchèrent quelques gouttes d’une eau tiède mais précieuse.
En espérant que l’opium ainsi donné, allait calmer un peu la douleur de la brune.
Pépa se pencha vers elle et tamponna encore un instant la bouche tuméfiée.


Tache de pas te réveiller en mon absence. Je vais jusqu’à la rivière. Quand je reviens, je t’enivre d’eau fraiche…

La gitane embarqua deux outres et d’un pas souple se dirigea vers la source de vie qu’elle savait proche d’elle.
Les bois bourdonnaient de vie.
La chaleur tournoyait autour de la roulotte, l’entourant d’une brume et Pépa marmonna…
Si l’allongée grimpait en fièvre, elle pourrait dire adieu à ses rêves magnifiques…
Le temps des veillées de « grand corps malade » arrivait à grand pas.
Le pas s’allongea et sans bruit la brune, véritable feu follet, arriva près de l’eau vive.
Le doux murmure l’invitait.
L’attirant irrésistiblement à plonger dans sa fraicheur.

Un pied, puis un autre…
Un mollet…les deux…Plus loin encore….Encore plus loin…
Jusqu’à ne plus toucher le sol….
L’eau au beau milieu est plus claire, plus fraîche…c’est bien connu.

Cocasse image d’une tête brune et de deux outres qui babillaient et bullaient en chœur.

C’est que ça prend un peu de temps de remplir deux baudruches aussi grosses.
Pepa tranquillement installée dans le ventre de la rivière, plissait des yeux sous les éclats que le soleil malicieux lui balançait…
Le temps suspendu, elle se laissait bercer par les mouvements de l’eau qui courrait contre elle …
Jusqu’aux derniers glouglous des réservoirs qui sonnèrent la fin de la baignade improvisée…

Tout se paye …et la remontée vers la berge se paya grassement.
La brune, chemise et jupon alourdit par l’eau, les outres pesant un âne mort, entama sa sortie du bain en jurant.
Le regard noir fixé sur la rive boueuse, elle finit par l’atteindre et s’aplatit dans la mousse le temps de reprendre son souffle…

Outres rebondies en main, elle regardait les bois et sourit…
Rafraichit, les idées claires elle se leva d’un bond souple et se prépara à revenir affronter la douleur…


....Edit pour fautes d'ortho...
Attia.
Bordel, l'était pas chiée la Gitane, le corps ravagé. A m'en faire regretter d'avoir quitté le confort luxe de l'état de conscience. Pas que je le faisait par plaisir, mais la gitane avait décidé de nous faire clamser et ça je pouvait pas laisser passer. Trop jeune,Trop intelligente, trop de belles choses en perspective et encore un bordel monstre a foutre.
Juste un mauvais cap a passer, se requinquer et ne plus ceder la place. A moi la debauche d'actes tous plus fous les un que les autres.

Pour l'heure, il fallait ressentir... Vivre. La respiration difficile, rauque, agonissante, ramenant a chaque souffle le gout et l'odeur du sang. Les soins de la bonne samaritaine étaient bienvenus, mais chaque contact était un supplice. Et cette soif... cette soif qui dechirait l'ame... Bordel...

Alors j'avais imploré... Il faut savoir capituler pour mieux vaincre...


-mmmmhhhhhhhhhhhh a… a b… Boire…

J'entends les battements du coeur, c'est lent, mais regulier, c'est rassurant.

Monika, j’ai un mauvais pressentiment…


Comme c'est etrange d'etre celle qui entend a present... Mais pas le temps de preter attention, ya un combat a gagner... Celui de la vie...

Bah te voila occupée a nous ramener, machine a gémissements va ! Bah chacune son tour, t’étais bien tranquille a planer quand l’épaule a cramer hein !

Vla qu'elle fait le malin... Son epaule elle l'avait cramée toute seule pour se prouver qu'elle était une grande vilaine. Pfeu... La ramener quand la consequence directe de cet acte est l'état plus que lamentable dans lequel nous nous retrouvions, c'était plutot insolent.

ta gueule bordel ! J'ai besoin de concentration.

Lui couper le clapet avant qu'elle ne vienne mettre fin a des espoirs de survie. Se concentrer, l'ignorer, les efforts paieront bien.

Une main sur la nuque, la douleur irradie une nouvelle fois. Un liquide tiede coule dans la gorge...

Le gout du sang, encore... Mais une sensation de bien etre... La samaritaine est pleine de douceur, c'est frais, c'est bon... Comme un souffle frais sur la braise qui essayait de nous consumer. Le vent de l'espoir sur une vie qui ne nous échapperait plus.

Envie de lever les yeux sur elle, de lui dire la reconnaissance qui m'étreins. Dans cette histoire nous étions 2, 2 a nous battre contre la mort, contre l'abandon d'une gitane en perdition.

Silence de l'alter ego.


- hic... core...

C'est sorti comme un hoquet, un murmure exhalé... ça vient... doucement... mais la présence de la samaritaine s'éloigne deja.

Elle nous laisse tu vois elle aussi abandonne...

Non pas envie de le croire. Quelqu'un ne prendrait pas le temps de nettoyer un corp brisé, de soigner une fievre devorante, pour partir... Non...
Mais elle parle l'Attia, elle ne peut faire que ça.
J'ai connu aussi, c'est la seule chose qu'on soit capable de faire dans cet état la. Parler et suggérer...
Alors que je l'ignore royalement, je sens en moi un flot cotonneux. La douleur ne pulse plus, s'apaise legerement... ça me ferait presque glisser dans une torpeur fatale...


Je le savais Monika... Je crois que je plane , nous somme libérées...

Hein quoi ? Non, Non non et non... Impossible... Que m'a tu fais la samaritaine? Avais tu tant pitié que tu as préféré nous euthanasier? Non!
Quelle poison? Quelle drogue?

ça ne fait plus mal, ça fourmille... C'est bon, Je me laisse glisser...

Non!

Il faut tenir... Se fixer un objectif, se retenir eveillée... Ne pas sombrer...

Ouvrir les yeux... Oui c'est ça... Décoller les paupieres scellées de sang, dechirer le voile flou qui brouillerait certainement la vue... Exercice difficile mais il fallait reussir...

Allez... Ouvre les yeux... Ouvre les yeux... Ouvre les yeux!

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--Gonfrand


Au devant d'une gitane

Gonfrand marchait sur la route déserte de campagne. A droite et à gauche, on devinait les lisières du grand bois d'où sortait régulièrement un hululement. Le soldat entendait ses bottes crisser quand elles rencontraient des cailloux, ou les branches craquer quand il marchait dessus. Il essayait cependant d'éviter ses obstacles pour avancer plus rapidement sur la terre, et surtout pour faire moins de bruit. Il était méfiant. Il était loin de sous estimer ses adversaires, et préférait ne prendre aucun risque que de conduire ses troupes à un désastre. Les doigts de sa main gauche effleuraient le fourreau de son épée, prêts à immobiliser celui-ci pour sortir d'un seul geste fluide et rapide son épée de la droite. Il était aux aguets, mais sans forcément le montrer extérieurement, hormis ce geste de la main.

Il aperçut alors plus loin deux silhouettes se découpant dans la nuit, au bord du chemin. Il leva les yeux au ciel, exaspéré. Bon sang, combien de fois devrait il leur dire qu'il valait mieux attendre derrière un arbre? N'importe quel archer pouvait des bois viser ses hommes pour les abattre tels des lapins. Heureusement qu'il y avait Bertrand et Pommard. C'était deux excellents soldats, avec qui il travaillait depuis de nombreuses années. Ludevo et Aldebrand n'étaient pas méchants (pas assez méchant d'ailleurs à son gout), mais un peu simplet, et il aurait volontiers donné un bon repas pour avoir deux bons mercenaires armés jusqu'aux dents à la place des deux compères.

Arrivant à leur hauteur, Gonfrand fit aussitôt un petit geste interrogatif du menton. Aldebrand lui désigna sans mot leur gauche, et hochant la tête, le sergent fit signe aux deux soldats de le suivre. Ils s'enfoncèrent un peu dans le bois, prudemment. Gonfrand restait devant. Il aimait l'action, il était la pour ça. Et qu'importait son grade, il serait toujours devant à batailler dés qu'il était sur d'une quelconque action en place. Le reste, les fouilles fastidieuses, les recherches ennuyantes, ils laissaient ses soldats faire.

Il leva le poing soudainement pour arrêter ses deux soldats.


Vous restez ici. Surveillez que personne ne s'enfuit ou n'arrive. Dans le premier cas, vous l'abattez. Dans le deuxième, vous ne vous faites pas voir, et l'un de vous vient m'avertir dis-crè-te-ment!

Il insista particulièrement sur ce dernier mot, et après un regard impérieux, et l'assurance que les mots "sergent, oui sergent!" s'étaient formés silencieusement sur les lèvres de Ludevo et Aldebrand, il tourna le dos pour s'enfoncer toujours plus prudemment entre les arbres. A sa gauche maintenant, les arbres semblaient se resserrer. En revanche à droite, les longs espaces découverts se faisaient de plus en plus fréquents. De quoi cacher aisément une roulotte. Il s'arrêta une énième fois pour effectuer un tour sur lui-même. Toujours pas trace de Bertrand ou Pommard. Toujours aucun bruit à part celui de la rivière désormais toute proche, et de quelques oiseaux de nuit. Le sergent plissa légèrement les yeux, et reprit sa marche en avant. Un peu plus loin sans doute...

Et soudain, à quelques pas devant lui, une silhouette. Il s'arrêta net, et ne bougea plus d'un pouce. Son manteau sombre devait heureusement aisément le cacher et son expérience avait évité de faire du bruit. Était ce Pommard? Non, il était plus gros que cela. Bertrand alors? Possible. La silhouette n'avançait pas très vite, légèrement courbée. Elle était de biais, aussi il ne voyait pas clairement si elle portait quelque chose. Non cela ne devait pas être Bertrand. Il était plus grand que cela. Et il n'aurait pas cette attitude. D'ailleurs...

Un mouvement sur sa gauche. Il plisse à nouveau les yeux, l'adrénaline montant lentement mais surement. La deuxième silhouette est beaucoup plus difficile à cerner, se mouvant avec grâce entre les arbres. Mais la, il en est certain. Il s'agit de Pommard, qui semble en train de filer la première silhouette. Parfait. Il n'y avait plus qu'à espérer que la roulotte qu'il n'allait sans doute pas tarder à découvrir, était bien le repère des gens qu'ils poursuivaient. Il serait frustré de ne tomber que sur de vulgaires vagabonds maintenant.

Son soldat ne l'avait pas vu, mais il se garda bien d'attirer son attention. Le laisser filer sa proie, il s'en sortirait parfaitement. Il recommença à avancer, à plus grande enjambées, pour sortir dans un espace découvert. La lune se trouvait voilée par quelques nuages, mais la nuit était encore assez claire. Aussi Gonfrand se pressa-t-il à la lisière du bois, avec l'intention par ce petit détour de passer devant l'inconnu. En espérant qu'elle suivait le chemin le plus court et en ligne droite pour aller à la roulotte. Un plan d'action germait en même temps dans son esprit. Il fallait absolument profiter de cette sortie nocturne improvisée. Capturer l'inconnu en silence. Il pourrait les renseigner sur le nombre de personnes se trouvant dans la roulotte. Et en fonction, il développerait le plan de bataille.

Le sergent était toujours ainsi. La plus petite des actions insignifiante, comme par exemple appréhender une rixe de taverne, demandait un plan net et précis. Si ce plan net et précis n'était pas conçu, alors on allait au devant des ennuis. Et même si la roulotte était peut être vide, à l'exception de l'inconnu qu'il filait avec Pommard, mieux valait prévoir le pire (c'est à dire dans la tête du sergent, une armée d'adversaire prête à les recevoir l'épée au poing).


Ah voila Bertrand, marmonna-t-il. Il était caché derrière un autre arbre, toujours à la lisière du bois. La route était loin, mais on devinait un peu plus loin le toit sombre d'une roulotte. Bien, ses soldats avaient apparemment prévu l'embuscade au cas où. Se rapprochant, il leva sa main, le pouce et l'index repliés. Histoire de montrer patte blanche à Bertrand. Le soldat l'interrogea silencieusement de la tête, en montrant l'inconnu qui allait bientôt passer prés d'eux pour retrouver la roulotte. Gonfrand hocha la tête affirmativement.

Et dés que la silhouette passa à portée, Bertrand lui sauta dessus en visant la tête. Histoire de la bâillonner aussitôt. Le sergent fonça à son tour avec l'intention de bloquer les bras de l'inconnu et l'immobiliser.
--Pepa


La vuelta..

Le corps rafraichit tout autant que ses idées lui paraissaient limpides, la belle Moréna s’en retournait vers sa roulotte.
Légèrement courbée sous le poids des outres rebondies, elle avançait d’un pas tranquille.
Battant ses reins, les peaux humides maintenaient une douce fraicheur contre ses flancs.
Mais ses épaules commençaient à sentir la morsure des lanières et la gitane laissa échapper un juron. ..

Relevant légèrement la tête, elle regarda la clairière qui se dessinait dans le fond et siffla entre ses dents.
Y a un an de ça, elle aurait entendu les rires parvenir jusqu'à elle, une voix qui chante, un peuple qui hurle et qui vit.
Y a peu, le bain aurait duré, les outres noyées par le fond tandis que les porteurs d’eau transformaient la rivière en torrent d’écume…

Et là, elle déambulait seule comme « Una Bruja ».
Ou étaient-ils donc à ces heures chaudes de la nuit. Le soleil ici avait disparu et la pénombre dans les bois épaississait l’air.

Qué tontà !

Elle avait pas eu envie de quitter le royaume de France, trop "enamorada" d’un gadjo.
Et la famille l’avait regardé d’un air hautain.
Le Tio lui avait même craché entre les pieds.
Juste avant de partir quand même il lui avait dit, - t’es à nous et tu reviendras vers nous. Quand t’auras bien mal tu sauras ou nous trouver…
Ca, elle savait, ouais....
Mais elle devait pas avoir assez mal sans doute. Pis sa réserve de champignons était conséquente.

D’un mouvement brusque de tête, elle secoua sa lourde chevelure encore ruisselante, tentant de décoller l’écharpe que sa tignasse enroulait vicieusement autour de son cou.
Grommelant, les lanières de cuir arrachant cheveux et griffant la peau tendre ; jurant un peu plus en se sentant crouler sous les grosses outres qui auraient désaltérer tout un camp.

Le toit sombre de la roulotte se découpait et Pépa esquissa un sourire.


Co..ño !..-Fut le seul mot que la brune prononça et elle rejoint brutalement le sol ,emportée par le poids des outres et des mains qui s’abattent puissamment sur sa tête.

Les lanières de cuir glissèrent des épaules de la femme et celle-ci, tout à coup réalisa l’embuscade.
Se secouant avec l’énergie idiote de la mouche prise au piège, elle insulta copieusement l’homme qui tentait de la maitriser.
Se redressant tant bien que mal, elle continua d’invectiver la montagne de muscle qui s’était jeté sur elle.


Hijo de puta !!
Déjà me !
Cab...ron !


La fureur montait en elle, tout autant que la peur…
La mujer aplatie, inconsciente au fond de la roulotte et elle.
Deux femmes seules. Que voulait ce type…



Una Bruja = une sorcière.
Qué tontà != quelle idiote
.
--Gonfrand


Devant une roulotte

Ah bon sang! Bertrand n'arrivait pas à bâillonner correctement la gitane. Non mais c'est qu'elle se débattait comme une furie, et les outres tombées à terre n'aidaient pas particulièrement les deux soldats. Mais le renfort de Gonfrand, ajouté au fait que la jeune femme préférait abreuver d'injures son soldat plutôt que crier au secours, aida grandement Bertrand. Sans compter Pommard qui de toute sa masse, emprisonna Pépa dans ses bras. Bertrand put donc facilement la museler de ses mains, enserrant fortement (un peu trop sans doute) sa bouche, pour éviter qu'elle ne le morde. Gonfrand poussa un soupir et sorti un poignard à as hanche droite. Il le pointa aussitôt sur la gorge de la gitane, et lui intima doucement, d'une voix grondante qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'il mettrait à exécution ses menaces.

Quand Pommard et Bertrand te relâcheront, si tu cris, si tu couines, même plus vite qu'il n'en faut pour dire "femme", cette lame te tranche la gorge. C'est clair?

Limpide, c'était limpide. Il aimait l'efficacité le sergent. Clair, net et précis comptaient parmi les trois mots qu'il préférait dans le vocabulaire français. Devant, il n'y avait que boisson, nourriture, et femme. C'était dire! Bon, maintenant qu'il tenait la jeune femme, ils allaient pouvoir en savoir un peu plus sur la roulotte et surtout, ses occupants. Il fit un petit signe à ces deux soldats de relâcher légèrement leur étreinte. Heureusement que c'était Bertrand et Pommard qu'il avait vu, les deux autres avaient une forte tendance à s'amuser avec les femmes qu'ils trouvaient. Et Gonfrand ne tolérait pas que l'on touche à une femme avant qu'elle n'ait parlé de tout son soûl. Après, c'était moins grave, même si lui ne s'était encore jamais abaissé à cela. Il avait déjà une femme, et même si il lui était déjà arrivé de coucher par ci par la pour rompre la monotonie de la vie, il n'arrivait pas à se faire à l'idée de violer quelqu'un.

La violenter c'était autre chose. Tout était bon pour obtenir des informations, et il n'hésitait pas à torturer si nécessaire, ou tuer pour ne pas s'encombrer d'un prisonnier. Mais la, ils avaient besoin d'elle. Une fois la bouche de la gitane libérée, par les soins de Bernard, Gonfrand parla à nouveau, toujours d'une voix aussi basse.


Tu me réponds sans élever la voix plus que moi vagabonde. Combien sont ils encore la dedans? Il pointa sa main libre en direction de la roulotte. Ils sont armés?

C'était un bon début. Ne restait plus qu'à la gitane à répondre. En fonction, il rappellerait Aldebrand et Ludevo. En espérant que renfort adverse, il n'y ait pas de suite. Même s'ils étaient bons combattant, si le camp d'en face débarquait à une vingtaine, ils ne pourraient pas faire grand chose. Quoiqu'avec les bois... Bon bref, elle se mettait à parler ou non cette fichue gitane??
--Pepa


Que pouvait-elle faire de toute façon.
Lâcher un peu de sa haine et maudire la roue du temps qui n’en finissait pas de l’écraser...
Pas un bon destin en ce moment pour la gitane.
On fait un choix et on le paye au centuple.
Et là, la poigne de l’homme qui tentait de la maîtriser, finit de lui rappeler l’humilité.
Le gout amer de la défaite.

Pas besoin de se débattre plus…

Trois hommes à ses côtés et ça puait la soldatesque.
Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait plus eu leurs doigts sur elle, et respirer leurs odeurs de chasseurs.
Les gens du village n’étaient pas sans savoir qu’une rom battait les bois. Que cherchaient-ils...

La main brutale tordait ses lèvres jusqu’à les broyer et les bras qui la maintenaient lui avaient bien fait comprendre l’inutilité de la résistance.
La lame froide et piquante caressa son cou et ses yeux noirs fixèrent le visage de l’homme qui se mit à lui parler d’une voix sourde.

……….Combien sont ils encore la dedans?...............

Le ton était celui d’un chef, et un court instant ses paroles laissèrent passer un éclair moqueur.
L’avait les foies le chefaillon…
Il pensait quoi ?
Que les gitans, ca vit a cinquante dans une seule roulotte…
Quel con....

Seulement..La lame sur le cou, elle était bien réelle, elle.
La gitane réfléchissait à toute vitesse.
La brune devait planer entre deux mondes.
Tout ce qu’elle pouvait espérer c’est qu’ils soient a chercher plus gros gibiers et se barrent.

Mouais, le bain n’avait pas chassé complètement les rêves et l’optimisme qui lui collait à la peau…
Doucement la main relâcha sa prise et Pépa d’une voix basse lâcha…


Des milles et des cents..
Sombre bâtard …Y a que moi et une cousine malade, que je soigne.
Rien pour toi et tes hommes. …
Attia.
Ouvre les yeux. Tel un mantra je me le repetais.
Je pouvais sentir une sueur froide me couler sur le front, venir se loger au coin des yeux que j'essayais deseperement de faire s'ouvrir. Les larmes se mêlaient a la sueur, pour mieux défaire le sang seché, et permettre aux paupières de s'épanouir.

Bordel si on lui avait dit qu'ouvrir les yeux serait un tel supplice.
Le corps engourdi ne répondait a rien, et aucune presence pour se rassurer. La samaritaine était peut etre bien partie pour de bon.

Allez un effort, encore.Prouver a la gitane qu'une volonté simple pouvait suffire. Allez...
Le petit feu allumé par Pepa se reflétait au travers des paupières bleuies en une faible lueur.

On est bien dans le noir.


Encore l'autre.

Pourquoi tu veux ouvrir les yeux? Regarde la réalité, ya plus que toi a penser que la vie reside dans ce misérable combat que tu menes seule.


Tiens elle avait changé de registre... son ton plus froid.

Le sarcasme te va mal. Laisse moi ce role la et boucle la tu veux!


Et le silence encore. Et ma propre voix qui raisonne a nouveau, psalmodiant la volonté que je voulais exécuter.
Ouvrir les yeux... Ouvrir ces putain d'yeux...

Et hop le voile se dechire enfin, c'est flou, j'ai le regard embué, et les larmes roulent, c'est frais, bordel j'arrive a les sentir sur une peau devenue ultra sensible.
Apres avoir reussi a ouvrir les yeux... il fallait retablir une vue qui brouillée ne servait a rien.Un clignement, puis un autre, puis encore, essuyer de ce regard l'affront de la blessure.
Les taches de couleurs deviennent image... Ciel sombre... Lueur fugace et tremblante d'un feu dont la chaleur reveille le corps engourdi.

waw!

Quoi waw? t'as jamais vu un ciel ?

J'ai jamais vu autrement qu'au travers de mes yeux.


Pff tais tois...


Et maintenant que faire ? Les yeux sont ouverts, le corps est conscient, meme si les paupières sont lourdes, les sens sont alertes... L'angoisse est la , celle dont parlait Attia. l'angoisse accentuée jusqu'a devenir peur. Seule, faible... A la merci du destin.

Un long gemissement s'est echappé. N'eut été la faiblesse du corps, ça aurait ressemblé a un cri, un cri a en glacer le sang.
Et un rire, une moquerie...

Attia ?

Quoi ?

C'est toi qui rit ?

oui.


ça te fait rire?

eh bien je m'amuse a etre toi, c'était quoi ça ? un remake du cri des condamné?


... Je ne sais pas... c'est sorti tout seul.

Allez... rend toi a l'evidence. Meme si tu as reussi a reprendre conscience... et apres? Au milieu de ces bois, comment survivre? Tu ne peux meme pas bouger..


J'aurai bien contredit. Mais l'angoisse s'insinuait en moi, glaciale. Et a cet instant je ne m'etais jamais sentie plus faible. Les roles s'inversaient.
En esayant de bouger j'ai realisé que je n'y arrivais pas. Ouvrir les yeux avait pris plus de temps qu'il ne fallait a un jeune enfant de cligner mille fois les paupieres... bouger...
J'essayais de ressentir les extremités de mon corps. Les orteils, Les doigts, La tete. Trop dur. Et ce froid... bon sang qu'il fait froid...
Il fait soudainement noir. Les paupières se sont closes. Encore... cette fois ci c'est peut etre bel et bien fini.

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--Gonfrand


Devant une gitane

Tiens tiens. Étonnant ça, elle se foutait de sa tronche. Au lieu de mettre en rogne le sergent, cela le fit sourire. C'était bien eux qu'il cherchait. Des gens de voyage auraient été apeurés. L'envie de gifler violemment Pepa le démanger, mais il voulait éviter de se faire repérer pour l'instant. Qu'elle et une cousine malade qu'elle soigne. Dans ce ton mordant, méprisable, on devinait qu'elle avait lâché la vérité. Parfait, pas besoin d'appeler à la rescousse Ludevo et Aldebrand. Tant qu'il pouvait les éviter, cela n'en serait que mieux. Il se contenta donc de regarder la gitane avant de tourner lentement la tête vers la roulotte. Rien ne bougeait, et rien ne transparaissait dans la nuit.

Très bien. Bertrand, tu gardes la petite sous ton bras. Pommard, tu contournes à gauche. Je passe à droite.

Et joignant le geste à la parole, alors que Bertrand tenait en respect Pepa, Gonfrand s'éloigna silencieusement tout en dégainant son épée. On ne savait jamais, on n'était jamais trop prudent. Et même si la gitane lui avait semblé dire la vérité, il pouvait parfaitement se tromper, il en était conscient. Un regard sur sa gauche pour voir Pommard. Malgré son léger embonpoint, il se déplaçait toujours avec une mouvance étonnante. Il disparut de l'autre côté de la roulotte. Le sergent regarda à nouveau autour de lui, colla son oreille contre le panneau de bois. Rien du tout, pas un bruit. Il hocha la tête, puis rapidement se coucha à plat ventre pour regarder en dessus de la roulotte. Rien non plus de ce côté, parfait.

Un dernier regard derrière lui pour s'assurer que Bertrand et la gitane étaient invisibles, puis il retrouva l'autre soldat de l'autre côté. Un petit crépitement oppressa aussitôt ses oreilles. Un chaudron cachait la lueur d'un petit feu qui faisait chauffer son contenu. Derrière la roulotte, la lueur était invisible depuis les bois. Gonfrand s'approcha silencieusement et regarda un fond d'eau bouillir lentement. Rien d'intéressant, si ce n'est que cela renforçait les paroles de Pepa concernant une blessée. Un signe de tête pour acquiescer, et aussitôt, Pommard défonça la porte de la roulotte d'un coup de botte. Gonfrand sauta sur le marchepied, son épée fendant l'air, au cas où l'on sortirait de la roulotte. Mais sa lame ne rencontra que le bois de la roulotte, vibrant légèrement.

Le sergent parcourut l'habitacle des yeux. La lumière d'une lampe à huile laissait entrevoir un bric à brac assez impressionnant et pas toujours clair pour Gonfrand. De quoi vivre, sans doute se soigner. Pas d'arme à portée de son regard pour l'instant. Des nattes servant de couchettes étaient disposés dans un coin de la roulotte. Et puis surtout, sur l'une de ses nattes, reposait une autre gitane apparemment. La cousine?

Le sergent fit signe à Pommard de rester devant la porte pour surveiller pendant que lui s'approchait lentement du corps, l'épée prête à fendre l'air et la chair. Une femme cheveux noirs, plutôt jeune, la peau cuivrée semblait dans un état de léthargie totale. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front, sur ses bras et ses épaules. Le sergent avait l'impression que s'il apposait l'une de ses mains sur le front de l'inconnue, elle prendrait feu. Gonfrand ne manqua pas de remarquer malgré la situation, que la gitane avait un joli corps. Dommage qu'elle soit du mauvais côté comme il l'appelait. Pepa n'avait pas menti apparemment, et la blessée devait avoir besoin de soins rapidement, ou elle risquait de passer de vie à trépas.

Épineux problème pour le sergent. La laisser mourir ne lui posait aucun soucis personnel, mais cette maigre prise, même si il était sur qu'elles faisaient partis des malfrats, était bien peu par rapport à ce qu'il avait escompté. Et puis quand on pensait à la suite logique des choses (c'est à dire emmener à la maréchaussée les deux jeunes femmes, puis les torturer pour en apprendre plus), une seule personne, ce n'était guère suffisant. Quand on torturait quelqu'un, il fallait toujours en avoir un deuxième sous la main. Au cas où cette personne ne supporterait pas les tortures et mourrait. Un troisième prisonnier quelconque servait toujours de cobaye avant les autres, mais on ne savait jamais.

Conclusion de toute cette épique analyse: il lui fallait la cousine vivante également. Pas un instant à perdre.


Pommard, dit à Bertrand de se ramener avec l'autre. Y'a qu'une blessée, et elle a besoin de ses soins tout de suite. On va attendre avant de bouger pour l'instant.

Le sergent se retourna vers la blessée, et doucement lui parla.

Ma jolie, je te souhaite la bienvenue dans mon univers. Jouer au plus malin avec moi, ce n'était pas une bonne idée. Lorsque tu seras entre mes pattes (il utilisait souvent volontairement la notion animale quand il parlait des tortures qu'il affligeait), tu regretteras d'avoir été guérie.
Attia.
[Retiens moi si tu peux refermer la blessure qui me tient a la vie...]

La respiration est lente mais présente. Seul un soupir exhale des lèvres bleues. L'opium a eu raison de la résistance du corps redoublant de fièvre. La douleur s'est calmée, mais qui connait bien la douleur sait qu'elle n'est jamais bien loin.

on va mourir.

Je ne sais pas.


Il fallait être pragmatique. J'avais cru que ma rage toute nouvelle nous permettrait de rester accrochées au fils d'argent de la vie, mais il fallait admettre que la, c'était un peu peine perdue...
Soudain une présence. La samaritaine qui revient ?

Aucune idée...

Rouvrir les yeux.Lui signaler notre détresse, lui signaler qu'on a un besoin urgent de soins, même si a ce stade la elle a fait ce qu'elle a pu.
Encore un effort. Une ombre a fait place a la rougeur faible de la flamme. Les paupières s'entrouvrent.

De longs cheveux se dessinent en cordes difformes, le visage s'éclaire mal mais apparait en ombres et taches de couleurs.

L'est drôlement musclée la samaritaine!


Un gémissement a répondu a la remarque. L'angoisse grandissante, la peur. Je n'ai pas vu les traits de celle qui a soigné les blessures, mais sa présence était rassurante, une énergie bénéfique s'en dégageait.


Tu le sens pas n'est ce pas Monika? J'ai peur.


Une odeur rance se répandait sans que je puisse deviner son origine. La Samaritaine nous avait trahies... Elle nous avait secouru pour mieux nous vendre, nous donner en pâture aux soldats qui étaient venus terminer le travail. Il aurait mieux valu nous laisser crever...

Tu te démerdes Attia... Je suis naze.

Abandon. C'était a son tour d'abandonner. La situation était critique, plus rien ne semblait à la faveur d'une rémission.

Monika Non!


Un instant le souffle s'est arreté. Puis il a repris... Saccadé de la peur qui ferait a present trembler le corps fiévreux.

Desolée ma jolie.


Elle ne voyait rien, mais les sens étaient aussi alertes que pouvaient permettre son état. Les pupiles couraeint sous les paupieres meurtries, comme si elles cherchaient une issue... Et les voix lui parvenaient, en eclats, sans qu'elle puisse les distinguer.


Pomm... dit ... and d ram..er ...vec l'au... Y'a ... bless..., et ... ses ...oins ... uite. [...]

J'pige que dalle... C'est qui?


Bonne question... L'oreille tendue, luttant contre l'inconscience dans laquelle la fievre voulait la plonger la gitane tentait de comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait. Pour evaluer les risques ? Non... Pour evaluer le temps qui lui restait a vivre... suppliant intérieurement pour qu'il soit le plus court possible.
Soudain un souffle est venu lui effleurer le visage. Elle a gemi doucement. Essayant a nouveau d'ouvrir les yeux pour voir qui serait celui qui la tuerait. Elle n'arrivait pas a desceller ses paupières, trop faible... Mais elle entendait le souffle rauque et la voix qui raisonnait dans un ton jubilatoire non feint.

Elle se concentrait pour comprendre chaque mot, mais seule des bribes d'information remontaient.

Ma jolie, bienvenue dans mon univers... Jouer avec moi, une bonne idée... Lorsque tu seras ... tu regretteras d'avoir ... guérie.

Bordel qu'est ce qu'il raconte...


Pour seule reponse un gemissement terrifié. Qui était cette personne qui semblait la menacer ? Et plus que tout pourquoi voulait il jouer? pourquoi ne la tuait il pas tout simplement ?

A bout de force la gitane sentit ses dernieres forces se rassembler en un enieme gemissement avant que son visage crispé ne retrouve la serenité des mourants...


A priori je pense que tu ne vas pas mourir.

Ah bon ? tu penses?


oui, ce salaud veut s'amuser a ce que j'ai compris. Apres ça ne va pas forcement etre drole pour toi.

Pour moi? pas pour nous? Tu me laches Monika? Je pensais que tu voulais ma place.

Tais toi. Quand tu iras mieux je me ferai un plaisir de lui oter l'envie de se reproduire a celui la, mais pour le moment je ne supporte pas cette faiblesse. Je suis a bout de forces.

Moi aussi.

Il va pourtant falloir tenir le coup.

ensemble ?

Ensemble. On verra pour le reste...

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