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[RP] J'accuse!

Sitesamis
laurence remerçia maître Uriel de lui avoir ammené de l'eau ,elle c'était assise et un peu d'eau froide c'était ce qui lui fallaît.
Merçi ,j'ai tapée sur le caillou et heureusement j'ai un peu mal mais sa vas passée.je vois qu'il n'y a rien à faire pour les arrêttez!c'est bien dommage !Mais bon que peut-on faire?Rien pour l'instant.
Kaeronn
Kaeronn regarda Erchi se relever lentement. Non, il n'était pas si bon combattant que cela. Jamais il n'aurait passé sa défense aussi rapidement. Il combattait avec sa rage de le vaincre. La rage est dangereuse certes, mais contre un combattant expérimenté, elle ne sert pas à grand chose. Tout au plus à vous faire faire des erreurs. Le tonnerrois avait le temps, aussi ne se rua-t-il pas tout de suite sur le paon, le laissant tenter de retrouver un semblant de face. Et l'apostropher. A la maigre tentative de son adversaire pour le déstabiliser, il répondit d'un sourire éclatant.

Estimez vous heureux que je ne me batte pas avec un arbre. Votre épée serait déjà en miette, et vous avec.

Quand à être digne de l'honneur qu'il lui avait fait d'accepter de combattre... comme si c'était pour lui qu'il avait accepté. C'était seulement pour sauver la face devant les villageois. Sa seule chance était de jouer à la victime, sans quoi, tout le monde comprendrait qu'il avait bien quelque chose à se reprocher. Kaeronn ricana légèrement, et ne fit nullement attention aux paroles de Stef. Voila à présent que le paon levait son épée. Un peu trop haut. Il savait déjà quoi faire.

Le tonnerrois avança de quelques pas sur le paon, l'épée toujours devant lui, croisée, le torse légèrement bombé pour bien montrer à Erchi qu'il était sur de lui et de sa puissance. Contre quelqu'un d'expérimenté, cela n'aurait eu aucun effet. Mais peut être cela rajouterait il un peu de peur au paon. On ne savait jamais.

Puis soudainement, il prit appui sur son pieds gauche, et tournant rapidement autour de celui-ci, donna toute sa force dans son coup d'épée. Dans un geste diagonal, de bas vers le haut, il avait l"intention de frapper de toutes ses forces l'arme de son adversaire pour, s'il avait de la chance le désarmer, ou tout au moins lever encore plus haut celle-ci pour percer sa défense. Son pied droit revenu au sol, il lança le genoux gauche en avant, genoux destiné à donner un bon coup dans le ventre du paon pour lui couper le souffle. Presque imparable, à moins que le paon recule. Et il était prêt à enchainer.

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"La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer..."
Erchinoald
Le visage désormais impassible, Erchinoald observait son adversaire. Rester au dessus de tout, ne pas se laisser submerger par ses émotions, mais les contrôler. Il n'avait pas écouter ces conseils le soir où il a plaqué Sidie au sol. Il ne les a pas écouté non plus lors du début de ce combat qui lui a valu d'être en mauvaise posture. Maintenant, il allait reprendre le dessus. L'épée au dessus de sa tête, la lame pendante vers son adversaire, Le Paon restait immobile comme une statue d'albâtre. Il ignorait la douleur, il ignorait les insultes qui émanaient de la foule. Il se concentrait sur son adversaire qui se donnait des airs de supériorité. Les yeux clairs regardaient à travers cette illusion. Un bûcheron, même armé d'une épée, restait un bûcheron. Et c'est sur cela que le blond allait jouer.

Il regardait Kaeronn approcher, et anticipait son coup. Il voulait lui briser sa défense, c'était prévisible. Il n'avait sûrement jamais combattu face à un adversaire, tous brigands à n'en point douter, qui tenait son arme ainsi, alors la première idée qui lui venait était de le désarmer, de donner un coup de bas en haut ou de l'intérieur vers l'extérieur, qu'importe, il voulait voir son épée voler loin, et laisser l'oiseau sans bec ni griffes, à la merci du prédateur qui pourrait ainsi le faire trembler de peur. Un bûcheron, ce n'était qu'un bûcheron. Il combattait sans aucune grâce, sans aucun style. Il tapait, il frappait, il cognait, avec toute sa force de rustre. Un arbre se contente de parer les coups avec son armure de bois, sans répliquer. Et comme s'il était dans une forêt, Kaeronn voulait mettre Erchinoald à nu, lui enlever sa protection, pour mieux l'abattre. Grossière erreur qui lui vaudra peut-être la victoire.

L'épée de l'adversaire était élancée, comme il l'avait prévu, vers la sienne. S'il parait, il aurait senti le pommeau de son épée glisser de ses mains sous la violence du choc. C'est pourquoi il préféra utiliser la force de son adversaire à son désavantage en dessinant un demi arc de cercle avec son épée pour venir faucher les jambes de Kaeronn. Les ? Non, il n'avait pas prévu qu'il ne soit que sur une jambe, ce qui était encore mieux d'un côté, mais le coup de genou qu'il lui avait préparé l'était moins. Il aurait pourtant fallu s'en douter, les coups bas, c'est l'arme des gens de son espèce ; le jeune homme devrait s'adapter, lui qui avait toujours été éduqué à n'utiliser que l'épée lors d'un duel entre gentilshommes. Mais il était trop tard pour se corriger, il fallait profiter de la surprise de son adversaire. Erchinoald plia donc les jambes, non pas sans grimacer en ressentant la douleur mordante de sa jambe et du bas de son dos, mais cela ne fit qu'accentuer la rage qu'il libéra dans ce coup qui devait mettre son adversaire à terre. Et tant pis s'il attrapait un œil au beurre noir à cause du genou qui se levait vers son visage, l'occasion de désarmer et d'achever l'adversaire était trop belle.

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Kaeronn
Son épée cingla l'air alors qu'Erchi retirait la sienne pour sans aucun doute tenter de le faucher. Avait il prévu que s'il dégageait sa garde, l'épée de Kaeronn continuerait naturellement son chemin, et qu'elle pouvait deux fois avant que la sienne n'atteigne ses jambes, le décapiter? C'était tentant, mais le tonnerrois ne voulait pas tuer le paon. Et alors que son genoux allait frapper fortement, non pas dans le visage ou le torse de l'homme, mais en plein dans ses attributs, l'épée de Kaeronn changea de trajectoire pour se rabattre sur son côté et protéger ses jambes.

Le visage du tonnerrois était goguenard. Que croyait il celui la? Qu'il ne s'était jamais battu contre des nobles? Qu'il n'était bon qu'à foutre des raclées aux brigands qu'il rencontrait? Intérieurement il ricanait. Quand on battait des chevaliers, ce n'était certes pas un paon prétentieux qui pouvait faire quelque chose contre lui. Et s'il croyait qu'un duel ne se résumait qu'à quelques estocades de la pointe d'une épée, il se trompait. Il n'y avait que dans un combat que l'on pouvait vraiment connaitre quelqu'un disait on. Ce n'était pas tout à fait vrai, mais dans l'ensemble, Kaeronn était d'accord. Et si son adversaire n'était pas assez rusé pour ne savoir qu'utiliser son épée, tant pis pour lui.

Le coup d'Erchi était plus puissant qu'il ne l'avait prévu, et il du effectuer un petit bond sur sa droite pour éviter d'être déséquilibré. Le plat de sa propre épée tapa contre sa cuisse, sans grand mal. Il s'en tirerait avec un petit bleu. La rage de vaincre faisait beaucoup oui vraiment... Rester concentré, se méfier. Et ré-attaquer, tout de suite. Ne pas le laisser prendre confiance en soi. Un long coup d'épée de droite à gauche, facilement contré par son adversaire. Puis un autre vers ses genoux, également contré. Il avait l'air rompu aux duels d'épée. Mais dés qu'il utiliserait les autres parties de son corps en même temps que son épée comme arme, il savait qu'Erchi serait débordé. Il l'avait déjà prouvé par deux fois.

Quelques passes plus tard, plus pour se reposer et sonder l'adversaire, que pour réellement chercher à le toucher, Erchi et Kaeronn soufflèrent un court instant. Les yeux du tonnerrois restèrent fixés sur l'arme adverse. Bon, il était tant d'en finir, il commençait à en avoir marre d'attendre. Le paon semblait penser la même chose, et Kaeronn fonça donc sur son adversaire, son épée sur le côté. Avant d'atteindre Erchi, il frappa de son épée, pour battre celle de son adversaire sur le côté. Continuant dans son élan, il porta alors un lourd coup d'épaule sur le paon, pour tenter de le projeter à nouveau à terre. Il fallait en finir oui.

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"La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer..."
Erchinoald
Le genou vint percuter avec force les cuisses resserrées d'Erchinoald. Malgré sa tentative de bloquer ce coup bas, indigne de l'éducation qu'il avait reçu de son précepteur, Le Paon ressentait la douleur dans son bas ventre. Il ne l'avait raté que de peu ; et s'il avait réussi, il serait tombé au sol, recroquevillé sur lui-même, tant la douleur aurait été vive. Mais il était encore en forme, mécontent, mais en forme. Son coup avait été paré, lui qui pensait pouvoir handicaper son adversaire. Le petit nez fin du blond se plissa, avant qu'il ne se reconcentre sur l'adversaire qui donna un coup d'épée horizontal ; il évita celui-ci en reculant d'un petit bond, avant que Kaeronn n'essaie de le toucher aux genoux : la lame fut parée de justesse, et son pied épargné de peu. S'il se transperçait lui-même le corps en se défendant, il ne gagnerait jamais.

Il y a bien longtemps que le jeune homme n'avait pas fait d'escrime, et le voilà plonger dans la compétition : le Grand Festival de la Couronne, et maintenant un duel pour... pour une stupide histoire qu'il aurait mieux fait d'ignorer. S'abaisser à se battre à cause d'une femme qui aime en faire des tas, voilà une autre leçon à tirer du passage de ces étrangers. Cela l'incitera aussi à reprendre l'entrainement. Plus question de faire d'aussi pitoyables performances avec une épée à la main. Mais pour en faire, faudrait-il survivre à ce duel. Les deux duellistes commencent à fatiguer. Une goutte de sueur coule le long du visage du Paon. Vivement que cela soit fini.

Kaeronn charge, épée en arrière. Il allait frapper fort, c'était sûr. Il prenait de l'élan pour que le choc désarme le blond. Celui-ci resserre sa poigne sur le pommeau de son épée qu'il place en médiane. Erchinoald allait s'adapter, il allait frapper son adversaire à l'entre-jambe, puisqu'il était adepte de ce genre de coup. Ils allaient se battre à armes égales. La rencontre des lames fut violente, mais Le Paon tenu bon. Par contre, il n'avait pas prévu ce coup d'épaule qui lui fit perdre son équilibre à partir du moment où il sentit ses pieds se dérober sous la force exercée. Dans sa chute, il tendit le bras vers son adversaire pour espérer le blesser avec le tranchant de sa lame : il ne pouvait pas le laisser indemne, ce serait pitoyable. Le jeune homme tomba à terre, les dents serrés lorsque l'arrière de la tête tâta les pavés de la place. Sonné, il ne put se relever avant que le bûcheron n'approche de lui.

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Kaeronn
Une nouvelle fois, il avait parfaitement paré le coup d'épée, mais pas son enchainement. Il avait l'esprit trop étroit, arrêté à la lame de son épée. Ce que lui appelait un bourrin, ou plutôt un bucheron, un autre combattant plus expérimenté aurait vu avant tout la diversité de sa façon de se battre. Et par trois fois déjà, il avait touché Erchi. Certes, pas de l'épée (qui n'avait jamais été d'ailleurs son arme de prédilection), mais il était à terre, et semblait légèrement sonné. Son épée avait frôlé la manche de Kaeronn, qui n'avait pas vu le coup venir. Tomber et avoir encore le réflexe de frapper, ce n'était pas à la portée de tout le monde. Un vieux réflexe d'Erchi sans doute. En tout cas cette fois-ci, hors de question de le laisser se relever, l'avantage était de taille, et le tonnerrois n'avait plus qu'une seule envie: lui faire payer ce pourquoi il l'avait provoqué en duel.

Il frappa fortement sur l'épée d'Erchi pour la dégager sur le côté, puis laissant tomber la sienne à terre, il frappa du plat de sa botte sur le torse du paon. Au cas où il tenterait de se relever. Se baissant, il porta alors un coup de poing sur le nez du jeune homme. Grinçant des dents, il commentait presque chacun de ses gestes.


Ça, c'est pour ne pas avoir arrêté de draguer Sidie quand elle et moi te l'avons demandé. Nouveau coup de poing, dans le ventre cette fois-ci. Ça, c'est pour m'avoir pris pour un imbécile. Il vise à nouveau le visage du paon. Et ça pour avoir tenter de la violer. Un dernier coup de poing rageur en plein sur les lèvres de l'homme. Et ça pour faire passer Sidie pour ce qu'elle n'est pas et n'a jamais été. Il respire un bon coup. C'est lâche de s'attaquer aux plus faibles que soit. C'est encore plus lâche de ne pas avoir le courage d'assumer ses actes, et de porter la faute sur Sidie qui depuis le premier jour, a bien précisé qu'elle ne voulait qu'un ami, et non un compagnon qu'elle avait déjà.

Kaeronn se releva lentement, secouant légèrement sa main et ses phalanges qui lui faisaient mal après les coups qu'il venait de donner. Mais il s'était donné justice lui-même, et au vu du visage du paon, celui-ci ne pourrait plus draguer pendant quelques semaines. Lui qui faisait grand cas de son apparence, n'allait plus oser se regarder dans un miroir. Exactement ce que souhaitait Kaeronn. Le paon en profiterait pour se faire choyer par Liz, qui aveuglée par son amour, n'arrivait pas à voir plus loin que le bout de son nez.

Un rictus de satisfaction passa sur le visage du tonnerrois qui ramassa son épée et la remit au fourreau en se dirigeant vers sa compagne. Il inclina la tête vers elle et regarda la silhouette du paon toujours à terre.


Te voila vengée pour son acte Sidie. Espérons qu'il en retienne la leçon.

Puis sur ses simples paroles, il tourna les talons avec l'intention de se promener autour du village. En passant devant Stef, il lui tapota amicalement l'épaule, pour le remercier de l'avoir soutenu pendant le duel.
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"La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer..."
Sidfiala
Voilà ce qui pouvait se passer quand on était faible et fort à la fois. Sans doute Sidie s'était montrée faible à ne pas savoir dire les choses plus fermement pour tenir Erchinoald et ses assauts, à une distance correcte. Elle n'aimait pas se montrer désagréable avec les autres, et avait estimé, à tord, que ses mises en garde auraient été comprises et entendues. En vain. C'était sans compter sur l'obstination d'un volatile qui n'avait visiblement pas reçu les mêmes fondements d'éducation : prendre sans accord, forcer la main, revenir encore et encore à la charge et ne pas tenir compte de ce que l'autre lui demande. Sans doute s'était-elle montré aussi trop forte comparé à d'autres donzelles qui avaient dû céder aux avances du paon blond et qui ne l'avaient pas poussé à cet extrême de l'obliger à faire usage de la force pour tenter d'obtenir leurs faveurs.

Elle y avait cru pourtant durant un temps, quand après la mise en garde de Kaeronn, Erchinoald semblait avoir changé de regard, malgré le fait que dès qu’elle venait à mentionner le nom de Kaeronn, une dispute ou un désaccord naissait entre elle et le Paon. Elle avait simplement mis cela sur le fait de la trop grande fierté d’Erchinoald qui n’avait pas accepté le ton sur lequel Kaeronn lui avait parlé. A tord. Elle avait même cru qu'ils auraient pu tous les deux devenir amis. A tord. Les paroles d'un autre homme rencontré plusieurs semaines auparavant lui revinrent à l'esprit : "Vous savez que nous ne serons jamais amis". Elle avait alors préférer cesser immédiatement tout contact avec lui, y compris épistolaire. Et c'est sans doute ce qu'elle aurait dû faire avec le Paon. Car de compagnon, d'amant, elle n'en voulait qu'un et il portait le nom de Kaeronn. Ce même compagnon et amant qui donnait de sa personne en cet instant même pour défendre l'honneur de la femme qu'elle était : naïve et sans doute trop crédule voire idiote.

Sidie s’était mordu l’intérieur de la lèvre très nerveusement durant tout le duel. Elle avait croisé très brièvement le regard de Liz qui était arrivée, mais assez longtemps pour comprendre que sa parole à elle ne pèserait aucun poids dans la balance pleine de partialité qui était celle de la bourgmestre. Sidie était restée perplexe par rapport à l’attitude que Liz avait eu à son égard : tout d’abord aimable et courtoise à son arrivée à Epinal, elle était devenue plutôt acerbe et désagréable, allant même jusqu’à lui faire passer une soirée à la harceler de questions, à ne pas la croire quand la blonde y avait répondu en toute sincérité, et à lui envoyer quelques piques amères et venimeuses en plein nez. Même si au départ, elle avait songé que l’aigreur de Liz était due à l’éloignement de son mari, très vite Sidie avait compris dans l’attitude de Liz que cette dernière était rongée de jalousie parce que Erchinoald portait de l’intérêt à la thiernoise. Sidie avait d'ailleurs jeté au feu le bateau miniature presque terminé que Liz lui avait demandé de sculpter pour le retour de son mari en souvenir de leur mariage. La thiernoise ne voyait pas pourquoi elle aurait fait plaisir à une femme désagréable avec elle.

Quand elle avait entendu la voix du grand blond qui encourageait Kaeronn, Sidie s’était déplacée pour venir se placer à coté de lui. L’arrivée du Grand à Epinal relevait de la providence et en ces journées troubles que la jeune femme vivait, la présence de son ami Stef lui était d’un soutien inestimable. Elle aimait sa perspicacité, sa clairvoyance et puis surtout le fait qu’il ne se permettait nullement de la juger comme tant d’autres faisaient si rapidement sans la connaître. C’était donc aux cotés de Grandstef que la petite thiernoise avait assisté, en se tortillant nerveusement les mains, au combat qui opposait Kaeronn au Paon. Elle avait simplement plissé ses yeux quand Kaeronn avait donné un franc coup de pied dans la hanche d’Erchinoald. Il lui avait semblé percevoir un craquement mais peut être cela n’avait été que le fruit de son imagination, il y avait tant de bruit autour d’eux. Et puis le Paon s’était relevé et était retourné à la charge après avoir tenté de provoquer Kaeronn et lancé ce qu’il pensait être une insulte. Bûcheron… Il n’y avait aucune honte à savoir manier la cognée, tant que cette capacité permettait de gagner sa vie honnêtement. Du moins c’était la vision de Sidie. Elle préférait grandement avoir pour compagnon un Bûcheron qu’un homme prêt à user de falsification sur des documents pour pouvoir accéder un jour au titre de Duc. Cet aveu que lui avait fait Erchinoald ce jour là quand ils avaient échangé sur la religion, aurait du mettre la puce à l’oreille de la jeune femme : un homme capable de falsifier un certificat de baptême pour éviter de le faire, ne pouvait pas être digne de confiance.

Et puis, à voir Kaeronn jouter contre Erchinoald, on était loin d’avoir l’impression d’avoir sous les yeux un simple bûcheron se battant contre un paon : au contraire, Sidie regardait son compagnon ébahie de le voir à l’œuvre. Il lui avait déjà longuement raconté ses faits d’armes en Tourraine contre le tyran Cuculus et plus récemment du coté de Chinon, et la jeune femme constatait ce jour là toute l’habilité que Kaeronn avait à manier arme et à mettre ses adversaires au tapis. Elle se dressa un peu quand Erchinoald fut projeté au sol, comme pour mieux voir ce qui allait se passer. Une légère grimace se dessina à chaque coup de poing que Kaeronn lui asséna, mais à chacun des coups portés, il lui sembla qu’elle pouvait respirer un peu plus facilement : le vernis de beauté du paon se fêlait, se fissurait et chacun pourrait voir combien à l’intérieur, il n’était qu’un être égoïste et noir.

La jeune femme adressa à son compagnon un regard chargé de reconnaissance quand il vint, inclinant sa tête, lui expliquer que c’était fini. Elle se trouvait sans mot aucun à cet instant, encore bien troublée par ce qui venait de se passer. Il lui faudrait sans doute du temps pour bien assimiler tous les évènements et ce temps, elle le passerait aux cotés de son Kaeronn. Elle lui emboîta le pas sans attendre, après avoir adressé un léger sourire à Stef et un regard neutre et froid vers Erchinoald au visage tuméfié : sans doute la dernière fois qu'elle le verrait car elle ne voulait plus le croiser. Plus jamais.

Elle espérait que le Paon retiendrait la leçon de vocabulaire et connaîtrait désormais la signification des mots « Non » et « Lâchez moi ». Quant à elle, s'il avait une leçon que la thiernoise retenait de tout ceci c'était la suivante : tout ce qui semble beau ne l’est pas et ne mérite pas forcément confiance, en revanche, rencontrer Kaeronn était la meilleure chose qui ne lui fut jamais arrivée.
Erchinoald
Il était lourdement tombé à terre, sa tête allant même percuter les pavés de la place, mais il tenait toujours fermement son épée. Il ne la lâcherait pas tant qu'il en serait capable. Quant à la lever, c'était une autre histoire : une étrange torpeur envahissait son crâne au rythme effréné des percutions d'un tambour. Lentement, il reprenait ses esprits, relevant son buste jusqu'à voir avec stupeur les jambes de son adversaire devant lui, qui ne tarda à le désarmer en envoyant son épée glisser plus loin. Le Paon essaya de se relever pour reprendre son arme, mais Kaeronn l'aplatit entre le sol et sa botte. Le bougre appuyait de tout son poids ! Il grimaça de douleur, mais ne lui donna pas le plaisir de se débattre comme le ferait un animal pris au piège des griffes d'un Ours. Il planta son regard dans le sien pour affronter son sort en face. Il s'y était préparé depuis qu'il était sorti de sa chaumière.

Le premier coup éclata ses vaisseaux naseaux, craqua son appendice sensitif. Du sang en abondance sortait de ses narines pour ruisseler sur la peau d'albâtre. Blanc et rouge étaient mêlés ; ce sont les draps blancs souillés par les traces du crime ; c'est la pureté corrompu par la flétrissure. Erchinoald rouvrit les yeux et regarda le visage de son adversaire. Un sentiment de dégoût l'envahit, une nausée qui lui fit serrer les dents. Ce qu'il avait en face de lui était un sous-être qui ne méritait que de ramper sur un sol boueux. Le blond leva le bras dans l'intention de lui crever les yeux, mais il fut le premier à frapper, lui crachant par la même occasion sa bile noirâtre à la face. Impossible d'ouvrir la bouche pour lui renvoyer la Vérité, la mâchoire crispée par le dédain et de répugnance.

Arrêter de la draguer ? Ses gestes n'étaient pas en accord avec ses paroles !
Le prendre pour un imbécile ? Mais c'en est un ! Et pire encore !
Tenter de la violer ? Elle était consentante jusqu'au dernier moment ; et s'il l'avait vraiment voulu, il aurait fait plus que tenter.
Lâche de s'attaquer à plus faible ? Mais que faisait-il, ce preux chevalier qui attaquait un homme à terre ? Le vainqueur était désigné d'avance. Tous deux le savaient. Tout le village le savait aussi.
Le courage d'assumer ses actes ? Oh mais il les assume, contrairement à elle qui le traite de violeur pour ne pas qu'on découvre que c'est une infidèle.
Porter la faute sur elle ? Qui a commencé à lui caresser la joue, alors qu'il comptait retourner dans la taverne d'à côté, avec les autres ?

Son visage était en sang, rougit par les coups, lorsque son adversaire se releva, le laissant allonger là, à l'agonie. Du sang s'écoulait de la commissure de ses lèvres enflées. Sa gencive était certainement ouverte, mais il se releva dignement, quoi que chancelant, en prenant appui sur ses coudes. D'un geste rageur, il s'essuya le bas du visage, avant de lever les yeux vers le couple qui s'éloignait. Entre ses dents serrés sous la douleur, il laissa s'exprimer sa colère par des marmonnements.


Qu'il la garde, sa devergoigneuse... Qu'il continue à être aussi sot et il la retrouvera entrain de courir les remparts, cette bordelière. Cette vicieuse à écailles.

Le sang continuait à couler sur son visage, tandis qu'il se calmait. A quoi bon s'énerver après eux ? Ils n'en valaient pas la peine. Cette histoire était définitivement close, du moins l'espérait-il. Debout sur ses jambes tremblantes, il reprenait son souffle. Son regard se porta sur Liz qui était sûrement là depuis le début, qui avait tout vu. Il lui fit signe d'approcher, il allait avoir besoin d'aide pour marcher.



[Devergoigneuse: dévergondée
Coureuse de remparts : prostituée
Bordelière: débauchée]

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Liz_de_wissocq
Liz s’apprêtait à aller secourir Laurence qui venait de se sentir mal, quand Uriel la devança, un verre d’eau à la main. Sachant qu’il était aussi bon archidiacre que médicastre et elle-même prête à défaillir sous les rayons implacables du soleil, elle préféra le laisser faire et reporter son attention sur les deux hommes. Le brouhaha de la foule qui variait d’intensité au gré des coups d’épée portés par l’un ou l’autre adversaire ne lui permettaient plus de savoir qui prenait l’avantage, son horizon étant maintenant bouché par les épaules des badauds de plus en plus nombreux qui étaient venus se mettre entre elle et le centre de la place du village. Evitant de les bousculer, elle se fraya un passage parmi eux, tendant le cou, tentant d’apercevoir les deux hommes qui se faisaient à nouveau face, s’observant, cherchant chacun la faille de son adversaire. Plusieurs fois, elle vit Erchinoald grimacer quand il dut prendre appui sur sa jambe blessée lors du dernier GFC.

Du coin de l’œil, elle observait Sidie qui avait trouvé refuge auprès d’un ami arrivé le matin même. Elle semblait bien le connaître, malgré qu’elle prétendait qu’il n’était qu’une vague connaissance rencontrée lors de son voyage. Liz haussa les épaules la voyant triturer nerveusement un coin de sa chemise jaune. Pour lequel des deux hommes tremblait-elle autant ? Pour Kaeronn, qui restait aveugle aux regards aguicheurs que Sidie lançait aux autres hommes qu’elle croisait ? Pour Erchinoald, qu’elle n’avait pas hésité une seconde à mettre dans une situation pour le moins délicate en l’accusant d’avoir commis un acte dont il était incapable pour pouvoir se poser en pauvre victime aux yeux de son compagnon ? Erchinoald dont elle se vengeait bassement, n’ayant pu obtenir ses caresses ? Comment Sidie et Kaeronn pouvaient-ils croire que Liz était jalouse ? Jalouse d’une femme prête à tout pour obtenir ce qu’elle convoitait pour reculer s’étant vue mise au pied du mur et crier à la tentative de viol pour se justifier ? Liz avait sa conscience pour elle, malgré les rumeurs infâmes qui l’accusaient de tromper son époux et dont Kaeronn et Sidie s’en étaient fait les auteurs, épaulés par la soi disant vague connaissance qu’était Grandstef qui avait l’art de déformer les paroles des personnes qui avaient le malheur de lui faire confiance.

Puis tout alla très vite : Le son qui fit le crâne de Erchinoald touchant le sol, le bruit d’une épée lancée au loin par Kaeronn pour mieux frapper ensuite à coup de poings un homme à terre la firent quitter des yeux Sidie, qui semblait prendre un plaisir animal à voir Kaeronn s’acharner sur Erchinoald qu’il frappait lâchement au visage et à l’estomac, chacun de ses coups étant accompagné d’un sourire ignoble. Liz assistait, impuissante, à l’ignominie d’un homme qui n’hésitait pas à terminer un duel, censé laver l’honneur d’une donzelle, dans le pire des déshonneurs.

Après avoir déversé sa bile, Kaeronn se releva enfin, laissant Erchinoald le visage ensanglanté gisant sur le sol, pour se diriger vers Sidie et s’en aller avec elle, un air rempli de suffisance sur le visage. Liz les regarda partir, espérant ne plus jamais avoir à les croiser, même de loin, puis s’approcha de Erchinaold qui, se remettant sur ses jambes tant bien que mal, lui tendait la main comme dans un appel au secours. Elle passa son épaule sous son bras et sans un regard pour les badauds qui se dispersaient, lui murmura :


Venez, mon ami, allons-nous en d’ici !
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Liz
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