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[RP] Saleté d'Angevins, qu'elle disait !

Della
    [RP ouvert à TOUS et PLUS encore ! ]




[Quelques jours plus tôt.]


Dans trois jours, le mariage devait avoir lieu.
La Blonde était arrivée déjà, pour assister aux préparatifs du mariage et des festivités qui l'entouraient. Des Bourguignons allaient venir jouter, elle était heureuse à la perspective de les soutenir et de passer de bons moments avec des amis.

Le mariage en lui-même ne l'emballait pas.
Elle n'avait pas une bonne impression des Apéros et encore moins du bâtard que sa nièce voulait épouser.
D'ailleurs, rien n'était encore sceller puisque le contrat n'était pas signé, chaque partie étant restée sur ses positions.
La mémé voulait des tapisseries et Della réclamait une Seigneurie. Ni l'une nu l'autre n'avait cédé. L'entrevue s'était terminée sur un claquement de porte. Devinez qui l'avait claquée ?

Ce matin-là, elle était au bord de la lice, assistant aux entraînements des Bourguignons et raillant comme elle savait le faire son ami Eusaias, Baron de Digoine.
Il lui avait fait très souvent des avances qu'elle avait repoussées à chaque fois même si parfois, elle s'était dit qu'elle était sotte et qu'elle devrait profiter d'occasions comme celle-là. Le temps passait et...elle restait vierge.

Un autre ami, Orléanais celui-là, venait d'arriver sur le campement quand un page demanda après la dame de Railly.
Della interpela le gamin et celui-ci lui tendit un vélin scellé d'une croix noire...l'Ordre Teutonique.

Pour une fois, la famille allait devoir se passer d'elle, elle devait répondre aux ordres donnés par cette missive.
Elle n'assisterait pas au mariage.

Quelques heures plus tard, Reiterin Della chevauchait vers...





[Le face à face avec les saletés d'Angevins !]


Ils s'étaient regroupés en un même lieu.
Ils avaient avancé puis reculé puis avancé encore...Ils espéraient que leurs prières viendraient au secours de la crise, viendraient à bout des hérétiques.
Le plus drôle là-dedans, c'est que Della haïssait les Angevins et que là, elle était chez eux.
Cette haine venait de loin, de ses gènes en partie. Quand on est Bourguignon, on déteste l'Anjou.
Mais pas seulement...
Par deux fois, elle avait été victime de ces rustres.
Une première fois, chez elle, en Bourgogne, à Beaumont.
Un charlatan du nom de Saltarius s'était fait passé pour un amateur de bon vin et elle s'était laissée prendre au piège. Le salaud était arrivé avec une troupe entière - au moins 15 personnes - et avait pillé sa cave et son garde-manger en la laissant sécher à la place des jambons, pieds en l'air, tête en bas et jupes sur le nez !
Ce fut la première fois que réellement elle avait eu envie de tuer de l'Angevin.

La seconde fois, c'était lorsque trois femelles angevines l'avaient attaquées entre le Maine et la Bretagne, la laissant agonisante dans un fossé, baignant dans son sang. L'une d'elle s'appelait Isatan, dite la Jarretière.
Après cette attaque, elle avait fait forger trois lames : une estoc, une dague affilée qu'elle portait en ceinture et une dague courte cachée dans sa botte.
Et l'envie de tuer l'avait reprise.

Depuis, très souvent, lorsqu'on évoquait les Angevins, elle ponctuait par: "Saleté d'Angevins ! ".

Et c'est en Anjou que l'Ordre l'avait envoyée...hasard ? Coup du sort ? Destinée...? Allez savoir...


La veille, ils avaient quitté Saumur pour se poster à l'entrée d'Angers.
Les saletés d'Angevins n'avaient qu'à bien se tenir !

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Thegoldendragon
[Golden s'en va-t-en guerreuh... Direction : Anjou !]

Aurélien Marc-Antoine de Penthièvre... C'est sa tête plus que tout autre qu'elle voulait la Pomme. Lorsqu'elle avait appris le pillage qu'il avait mené en Franche-Comté, ça ne l'avait pas étonnée. Lorsqu'elle avait appris qu'il était duc d'Anjou, elle avait faillit s'étrangler.
Elle qui avait défendu les couleurs du Royaume en Bretagne, elle avait été tout à coup refroidie. Comment pouvait-on tolérer ce... Les mots ne lui venaient pas, son mépris dépassait sa pensée. Qu'il crève, voilà ce qu'elle en pensait.

Pourquoi me direz-vous ? Parce que la Pomme était dauphinoise et que là-bas, certaines rumeurs couraient. Des rumeurs disant que le Penthièvre, c'était lui qui avait fait enlever Phelim, Gouverneur d'alors et beau-parrain de la Viennoise. Lui aussi qui l'avait laissé pour mort, égorgé sur un bas côté.

La haine. Elle grandit encore cette haine, face aux actions de l'hérétique angevin. Elle atteint son paroxysme enfin, à l'attaque de Son Eminence Clodoweck. Et le peuple angevin ne se révoltait pas ? Intolérable !

Alors, lorsqu'on l'avait appelée à se rendre en Anjou, elle n'avait pas balancé un instant. Plutôt crever que de laisser ce chien en vie.

A ses côtés, ses Frères et Soeurs. Tous plus modérés qu'elle sans doute. En même temps, la tempérance n'était pas la première vertu de la Pomme. En tout cas, tous étaient là pour défendre leur Foy avec ferveur. La seule, la vraie. Le reste n'était que fadaises et vanités. L'Angevinisme ! N'importe quoi. C'était un crachat à la face de l'Eglise. Haine et mépris. Pour Gabrielle, voilà tout ce que l'Anjou signifiait. Il n'était plus question de négocier avec des assassins, des lâches, même s'il fallait payer par sa propre vie.

L'éternelle question dans sa tête : Que faisaient les angevins ? Pourquoi toléraient-ils d'être guidés par cette ordure ?
L'incompréhension la rendait folle.

Sur le trajet, silence buté, questions qui se bousculent. Et puis, malgré elle, la présence de Della l'agaçait. Elle ne la connaissait pas. Mais ça l'agaçait quand même. Parce que c'était une femme déjà, et parce qu'elle était la filleule de Jack surtout. Celui-ci l'aimait bien. Ce qui faisait d'elle un objet d'énervement pour la Pomme déraisonnable et jalouse à en crever. Elle avait fait des efforts cependant. Parce qu'il vantait ses qualités et qu'il lui avait demandé de lui laisser sa chance. Elle le faisait, mais elle surveillait de près, de très près. Elle finirait par l'apprécier sa Soeur, la Blonde Bourguignonne, fallait juste que la Pomme cesse de la voir comme une rivale potentielle. De toute façon il était intolérable de laisser passer des sentiments aussi stupides avant la solidarité et la fraternité. Son silence aussi, c'était son combat intérieur entre son caractère imbécile et sa raison détestée. L'Anjou serait l'occasion de tisser des liens et de souder les Teutoniques les uns aux autres. L'hérésie ne devait pas outrepasser leur Foy à eux. Leur Foy qui les poussait à oser se sacrifier pour préserver les valeurs qu'ils défendaient. Les hérétiques crèveraient. Et la Pomme verrait ce spectacle avec délectation, celui du Penthièvre noyé dans son sang, et de ses sbires subissant le même sort.

_________________

En deuil d'un frère méconnu, Handek...
Della


[Devant Angers.]


Ils attendaient.
Des ordres sans doute ou que le moment soit le bon, que le vent soit propice, que le Ciel leur envoie un signe.
Ils attendaient, soeurs et frères teutoniques, armés et parés de leur vêtement frappé de la Croix, la Croix...celle qui faisait d'eux des bras armés de l'Eglise contre tout ce que la Créature sans Nom pouvait inventer pour détourner l'Homme de Dieu, contre l'hérésie.
En Anjou, l'hérésie avait pris un visage vicieux, celui d'une église qui faisait schisme tout en se prévalent de la vraie foi. Mais ils la galvaudaient cette vraie Foi, ils l'abîmaient.

Della gardait le regard porté droit devant elle.
Elle avait acquis un maniement des lames assez habile, elle savait se battre. Le sang avait déjà maculé son épée, en Bourgogne, elle ferait face, sans perdre courage...
Dans sa tête, il y avait une valse continue de visages et de souvenirs qui par moment dessinait un sourire sur ses lèvres fines...des gens qu'elle aimait.

Et puis, l'ordre était tombé dans un cri :
"Deus Manum Ducit"
Et tous avaient repris : "Deus Manum Ducit"




[Lorsque tout s'éteint...l'on mord la poussière.]


Soeurs et frères, ils avaient avancé, l'épée au clair, la foi au coeur.
La bataille s'était très vite engagée.
Une armée angevine contre une lance teutonique...Les chances étaient minces pour les seconds.

Tout avait été fracas, cris, épées, chutes...tout avait été très vite.
L'armée du Duc, bien plus nombreuse en hommes que la lance teutonique, n'avait pas fait de cadeaux, pas de détails non plus.
Aux côtés de Della, un frère tomba au sol, dans un cri tandis que devant elle, un soldat brandissait épée et écu en avant.
Elle esquiva une première attaque en se baissant sur l'encolure de sa monture, ça aidait parfois d'être petite.
Le soldat fit demi-tour plus vite qu'elle et il revint à l'attaque, la faisant tomber, cette fois, son bras gauche se brisa. Elle lâcha son bouclier sous la douleur, elle ne pouvait pas se relever.
Elle vit arriver l'attaquant, épée levée, prêt à pourfendre.
A cet instant seulement, elle sentit son coeur s'emballer, la frayeur la gagner...La Faucheuse devait traîner dans le coin, à coup sûr.
Alors, dans une ultime tentative de défense, Railly brandit son estoc, cherchant à parer une fois encore. Mais le coup tomba, rude et rapide, précis aussi. Le soldat fracassa la lame tendue et son épée s'enfonça dans l'abdomen de la Reiterin...
Elle hurla, elle n'aurait pu retenir le cri qui lui vint de tréfonds de l'âme tant elle eut mal, les yeux écarquillés, elle sentit le froid de l'acier pénétrer dans son corps, se répandre dans chaque veine, d'une façon fulgurante et irréversible...Puis, l'homme retira son épée, Della en eut le souffle coupé. Instinctivement, elle porta ses mains à l'endroit de la blessure pour y sentir le flot de sa vie l'abandonner...Le silence tomba, il fit noir.

_________________
Della


Au terme d'une rencontre avec Dieu lui-même.


Hé oui...Le Très Haut s'était laissé influencer par les prières et les suppliques lancées pour sauver la Blonde Volvent !
Tsss...elle avait du dire à Dieu à sa place réservée bien au chaud, sur un petit nuage et redescendre dans son corps blessé et douloureux.
Mais elle ne l'avait pas fait sans condition. L'une d'elles était de rajeunir. Ah oui, elle s'était octroyé ce petit caprice...c'est ainsi, les femmes. Dieu n'avait pas eu d'autre choix que d'accepter et c'est une Della aux allures de donzelles de dix-huit printemps qui grimaça à son réveil.
Il faut dire que Dieu avait été intraitable sur autre chose : non, elle ne guérirait pas miraculeusement ! Elle resterait quarante-cinq longs jours avant de pouvoir à nouveau courir le Royaume.
Grumph !
Quarante-cinq jours chez les Angevins...C'était pire que l'enfer pour elle !


Elle était maintenant revenue depuis deux-trois jours et elle avait appris bien des choses notamment que les frontières angevines étaient fermées.
Ah bon, parce que avant ça, elles étaient ouvertes ???
'Sont bizarres, les Angevins...'Fin, il faudrait faire avec quarante-cinq jours...Eéééééééééénorme soupir...

Dans l'esprit pas trop torturé de la Volvent, le temps de réagir était venu.
Maintenant qu'elle avait vu Dieu en personne, plus personne ne l'impressionnerait !

Elle se dégota un gratte vélin qu'elle appela "secrétaire".
Ben ouais c'est pompeux et alors ?

Elle le fit venir à son chevet et dicta :


Votre Grâ...
Euh non ! Il ne mérite pas ce titre-là...
Ecrivez plutôt :


Messire Aurelien,

Bonjour.

Rien n'empêche la politesse...


Je suis Della de Volvent, Dame de Railly, Bourguignonne.
Et je te hais...Ne notez pas ça, Henri.
Reprenons :


Actuellement blessée gravement, par les soins d'une de vos armées.
Je viens à vous, ce jour, pour vous signaler que malheureusement pour moi,

Et pour toi alors, je te dis pas...Ne notez pas, reprenons :

je ne peux quitter l'Anjou comme l'annonce de la fermeture des frontières le sous-entend. Je suis certaine que vous pouvez comprendre cela.
J'en profite pour vous dire que vous allez devoir supporter la Bourgogne chez vous encore un bon bout de temps.


Et toc !
Ne notez pas, achevons, poliment :

Bonne journée.

Je passe sur la bénédiction du Très Haut...

Della de Volvent
Dame de Railly


Vous apposerez le sceau rouge et vous porterez vous-même ce pli au Du...enfin à Aurelien.

Le secrétaire avait blêmi sous l'ordre donné de porter lui-même la lettre mais les écus que la Blonde lui mit sous le nez l'aidèrent à se décider.

Vous en recevez 5 maintenant et 10 lorsque vous m'apporterez réponse.

Là-dessus, Della, épuisée, se réinstalla sur ses oreillers pour se rendormir aussitôt.
_________________
Thegoldendragon
[Angers, belle Angers, je n'te verrais pas cette fois...]

Pendant tout le trajet, la Pomme avait été fébrile. Peu bavarde certes, mais pressée d'en découdre, et que tout cela finisse. Ils s'étaient arrêtés, enfin. C'était comme s'il y avait une limite incrustée dans le sol. Tous alignés, ils attendaient le signal. Le signal pour franchir cette limite et au-delà le silence serait brisé et la tension sous-jacente ici éclaterait pour laisser libre court à la ferveur de chacun. Au-delà il y avait les combats, les cris, le sang, les larmes aussi peut-être. Au-delà il y avait des blessés et des morts. Au-delà enfin, il y avait Angers et son armée.

Gabrielle sentait au fond d'elle une peur violente qui lui tordait les entrailles. Elle ne laissait rien transparaître parce que c'était inutile. Même si chacun serait là pour aider l'autre dans le combat, chacun était seul avec lui-même à l'intérieur. Seul le Très-Haut pouvait les aider à surmonter cette peur. Le Très-Haut, sa propre colère et sa volonté. De fer.
Et cette volonté plus que tout foulait au pied la peur, l'écrasait et la faisait taire jusqu'à ce qu'elle devienne elle-même une motivation en plus. Un coup d'oeil rapide sur ses compagnons lui en apprit assez sur leur propre concentration. Seuls les plus expérimentés étaient parfaitement impassibles. Les mains crispées sur les rênes de sa monture et sur son arme - un simple bâton - elle attendait impatiemment.
Il vint enfin, le signal, repris par tous d'une voix impérieuse qui ne laissait aucun doute sur leur détermination.


DEUS MANUM DUCIT !

La distance entre l'armée adverse et eux fut bientôt parcourue et le cliquetis métallique des armes survint aussitôt. Très rapidement, le problème sauta aux yeux de Gabrielle. Les Teutoniques étaient seuls ce soir, seuls contre une armée et personne ne viendrait les soutenir. Elle jura bien fort contre son adversaire. Vieux d'ailleurs, mais tellement plus expérimenté qu'elle. Et mieux armé. Non loin d'elle, elle vit une chevelure blonde chuter. Alors elle fit une erreur stupide. Son attention se détourna un instant de son adversaire pour voir qu'il s'agissait bien de Della qui venait de tomber. L'homme au-dessus d'elle venait de lui porter un coup qui ne lui permettrait pas de se relever de sitôt.

Et ce fut le tour de la Pomme, elle revint trop tard à ce qu'elle faisait.
Son bâton vola en éclats entre ses mains, elle n'avait pas de bouclier et peu de protections. Une rapide prière vint agiter ses lèvres avant qu'elle ne sente la morsure de la lame dans son flanc. La douleur tordit son visage et elle ne put s'empêcher de lâcher un "Et m*rde !" très justement placé. Son adversaire retira sa lame, causant une deuxième fois la douleur insupportable de sentir sa chair déchirée. Mais Gabrielle était hargneuse et l'épée n'avait touché aucun organe vital, son vieil adversaire déjà se détournait d'elle, la considérant sans doute comme une proie trop facile et hors de combat. La Pomme difficilement se releva pour cracher son mépris à la face de son adversaire. Il avait gagné mais elle ne l'accepterait pas si facilement. Pas un mot, juste un crachat. Mais un crachat n'atteignait pas les gens sans honneur. Son regard cherchait Jack désespérément, où était-il ? Blessé ? Mort... ? Tandis que cette idée lui glaçait le sang, une vive douleur se fit ressentir dans tout son crâne et elle s'effondra. Le crachat n'avait pas plu, et la Pomme gisait à terre, assomée et le flanc ensanglanté.

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En deuil d'un frère méconnu, Handek...
Aurelien.
Encore un matin...

... Toujours et encore à se farcir les traditionnels rapports des éclaireurs , ceux des armées qui faisaient avec une certaine réussite toute relative de ses ordres. C'était un peu la saint glinglin , mais qui se répétait , ce jour pas tout à fait normal , un jour fou , mais qui se répète ... Les ordres des principaux actions des armés étaient donnés , bien évidemment il avait prévu les dommages collatéraux , mais de la à n'avoir que ces actions pour tremper l'épée de ses soldats , c'était dommage.

Dommage car le Duc adorait voir ses ennemis tomber sous ses coups , direct ou indirect , il jouissait du haut de ses puissances de sa seule volonté. Un sorte de monde à ces pieds et le centre du Royaume , l'Anjou qui faisait battre le cœur de la France , face à l'indifférence général d'un été qui s'annonçait morne. Depuis son arrivée sur le trone ducale , c'était la saison des courriers d'une sympathie toujours plus affirmé envers sa grâce. Comment un simple homme pouvait-il compter plus d'ennemis chaque matin ? Comment arrivait-il à influencer de tels destins , lui qui ne demandait rien qu'autre que la justice ! La France ne devait surement pas compter nombre d'homme dans son genre , ceci était surement une bénédiction pour le Royaume qui en serait déjà retourné , mais sans eux , ou seraient l'honneur ? En lui offrait tout les noms d'oiseaux et ce jour encore ...

Ah tiens , même pas ? Original , ce titubant messager qui s'était surement armer d'un courage d'or -en tout sens- pour venir se présenter au salon ducal afin de remettre la missive de sa maitresse. Aurélien l'avait fait attendre dans un des couloirs du château , plus clinquant chaque jours , comme l'Anjou montrait ses nouvelles richesses qui depuis des mois ne faisaient que croitre alors que le reste du royaume se voyait vidé de son or. Certaines mauvaises langues diront que ces richesses seront issue des nombreux pillages , mais ils ont surement oublié que l'angevin est radin ! Mais il a de très bon gestionnaire pour se faire son propre coffre fort dans la plus douce légalité que l'économie de la région lui permet. C'était surement ça vivre à l'angevine , la prospérité n'avait pas de fin ...

En tout cas la missive , elle en aurait une fin. Le Duc comme le plus souvent répondait promptement aux missives , ceci personne ne pouvait lui reprocher , il était homme de devoir et jamais ne se défilait à ce genre de boulot à fournir. Comme disait Finam , Aurélien était trop bon pour être Duc ... Enfin un bon Duc , car le statut de Duc , malgré les on dits , il l'était !


    A Della de Volvent, Dame de Railly,
    Victime du dérangement Lothildo-romain,

      Salut !

      Vos petons bourguignons ont eu l'atroce idée de vouloir le sol angevin qui brille de mille feus et mille lames.
      Nous sommes bien désolé de voir en nos territoires des nobles français ainsi malmené par nos hordes ducales autrement plus efficace que les royales troupes normandes. Mais comme le disent nombre de procureur par les provinces -poste que j'ai exercé par le passé- , "nul n'est sensé ignorer la loi". Loi martial peut être pas , nous n'interdisons pas le passage , mais nous annonçons clairement les travaux de promenade de nos armées et ceci de moult manière.

      Vous dites que l'on devra supporter bourguignon en Anjou ? Je le dis , "Chouette !" , m'étant déjà farci le petit Josselinière à Saumur -ah cet affreux cousin au sang souillé par son père- , je pense n'être plus à ceci prêt. Surtout que votre arrêt est obligé par mon grand père si je ne me trompe ? Le bon Duc 19 est attife lorsqu'il s'agit d'intervenir pour son Duché , je ne vois en votre incident que le magnifique travail de mon vassal !


    Faict à Angers, le 10 juillet 1458. Une bouteille d'Anjou à la main pour saluer mon réveil matinal.
    Aurélien de Penthièvre , Duc de l'Anjou , baron de Saulx , Seigneur de la Haute-Cuve.




Missive rapidement scellé par le garde finamien lorsque le Duc lui en donna l'ordre et ramené dans le plus court délais au préposé des courses envoyés par la Dame de Railly.
Le Duc était satisfait, il lui restait encore de l'encre . Les complaintes pouvaient encore venir , il n'aurait pas à souffrir de manque de matériel.

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Della
Elle dormait, allongée sous un pommier, dans le Beau Verger de Nancy. Elle entendait quelqu'un approcher et la secouer doucement...

Alors, elle ouvrit les yeux !
Mais elle n'était pas Nancy...Elle était dans une chambre...

Et son secrétaire lui tendait une lettre, en s'inclinant bien bas..

Dame, voici la réponse du Duc Aurelien.

Elle grimaça en tentant de se relever sur ses oreillers.
Aidez-moi...!

Henri, le secrétaire, s'exécuta et arrangea les oreillers de la Blonde.
C'est qu'il y tenait à ce travail pas trop mal payé.

Une fois installée, Della lut la réponse du fameux ducaillon hérétique et elle grimaça derechef mais cette fois, pas de douleur.


Hum. Et c'est tout ? Pas d'excuse, pas de dédommagement...rien ! Et en plus, ses explications sont caduques !
Et qu'est-ce que Erik vient faire là-dedans ? Est-ce que je lui demande des nouvelles de sa bonne, moi ?

Henri ! Prenez de quoi écrire.
Vite !

Le secrétaire une fois encore, fit le caprice de Railly et en quelques minutes, il était prêt à écrire.

Citation:
Messire Aurelien.

J'accuse bonne réception de votre missive. (1)
Je dois dire que je la trouve très peu aimable et très peu élégante. (2)
En effet, même si je sais les Angevins quelque peu cavaliers sur le savoir-vivre, il me semblait que leur duc serait au minimum bien éduqué. Or, il apparait que je me trompais. (3)

Permettez que je remette vos explications en doute. (4)
En effet, lorsque votre charmante armée m'est passée sur le corps (5), rien n'avait été dit à propos des balades nocturnes de celle-ci et la loi martiale point encore non plus affichée.
Bref, je me considère victime malgré elle de vos manœuvres militaires et je me donne le droit de vous demander un dédommagement tout autant moral que pécuniaire.

Pour le dédommagement moral, j'aimerais vous rencontrer, que vous veniez à mon chevet, il va de soi puisque je suis incapable de me déplacer pour encore de nombreux jours. (6)
Pour le dédommagement pécuniaire, je souhaite le remplacement de mon estoc que votre soldat a brisée en se ruant sur moi comme un soudard sur une pucelle. (7)
Aussi, je vous demanderais en sus, pour que vous puissiez me montrer votre amabilité généreuse, de me faire confectionner une nouvelle robe (8 ), dans un des Ateliers les plus prisés, je veux parler de l'Atelier.
Ainsi, je pourrais considérer la possibilité de ne plus vous en vouloir pour cet accrochage.

Veuillez considérer la présente comme une invitation.

Bien à vous.

Della de Volvent,
Dame de Railly.


Della se fit relire la lettre...elle paya son secrétaire et le renvoya auprès d'Aurelien.

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Annotations :
(1) Toujours question de politesse, très important pour la Blonde.
(2) Ne jamais tourner autour du pot, ça ne sert à rien.
(3) Dans l'idée de Della, poste à responsabilité veut dire élégance, politesse et savoir-vivre...d'où, elle est déçue, sur le coup.
(4) Est-ce qu'on se permet ça ? Elle hésita un instant et puis, elle se dit que tout compte fait, que pourrait-il lui arriver d'autre ?
(5) Cette expression n'est qu'une image, évidemment.
(6) Elle n'avait rien contre une petite visite, même du duc, c'est qu'elle s'ennuyait, la Volvent !
(7) Là, par contre, le terme est à prendre au premier degré puisque chacun sait que Della...hum...enfin que Della n'a jamais été mariée et que son éducation lui interdit toute relation en dehors du mariage. Pardon de le rappeler mais c'est parce que c'est écrit dans la lettre.
(8 ) On retrouve ici, la coquetterie et le goût de l'élégance cultivé par Della.
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Saltarius
[ Au manoir de Saint Bitu - du moins ce qu'il en reste - quelques jours plus tôt ...]

- Grumpf....saletés d'angevins, grmllmlmlml
par les moustaches du Grand Mogol et les Mirettes de saint Archi, respectent rien ces angevins....


Bon il en était et respectait pas grand chose le Salt, mais là, il était amer.
On s'absente quelques mois : il ne reste plus pierre sur pierre de son joli manoir. Voilà ce que c'est que d'habiter une ville de brigands !

Aurélien, le voisin, par contre prospérait.
Evidemment, Imperator, Duc règnant et schismatique....faisait rien comme tout le monde le cousu d'or...L'était passé devant le palais qu'était devenu sa résidence personnelle :
Ksksks, il avait surtout aimé la pyramide de casques, entassés devant le portail d'entrée : des Comtois, des Suisses, des casques des Saintes Armées...
Jolie collection. D'un bon goût parfait !

Appuyé sur son bâton qui ne le quittait plus depuis des semaines, Saltarius le Simple faisait le tour du propriétaire.


- La-men-table

Numérobisbis, son architecte avait commencé une promontoire au milieu de la cour, il voulait, l'avait-il averti, y mettre la statue de Bécassine. Saltarius avait opiné mais lui avait demandé de s'occuper d'abord du logis. L'en avait marre d'habiter dans la remise de sa boucherie, ça puait la bidoche avariée et c'était tout petit, pas du tout digne de sa grandeur de seigneur de Saint Bitu.
Résultat : n'avait plus rien fait.

Et Salt observait sa demeure dévastée : la boucherie, toujours à sa place,elle, petite, de guingois et puante.
Salt se gratta la tête et avisa la mouche qui ne le quittait plus depuis l'Orléans

- Tu vois, la mouche, je te l'avais dit, ici tu seras bien nourrie.

Il la regarda dans ses multiples yeux, qu'elle avait fort jolis d'ailleurs et la fit s'envoler. Elle ne demanda pas son reste.Et fonça vers le garde manger... Sans doute que la tignasse de Salt ne lui suffisait plus


Ensuite, le corps de logis...Pfff on n'est pas sorti de l'auberge. Pourtant, l'en avait marre des auberges le Salt, six mois de voyages.. voulait être chez lui, peinard.
Il entra et s'assit sur les marches du perron,il repoussa les détritus qui les jonchait, s'adossa contre le mur et ferma les yeux.
Beaucoup trop pour un seul homme. N'y arrivera jamais.


[ Tout est à la fois très simple et très compliqué...]

- Ya quelqu'un ?

Salt sortit de sa rêverie mélancolique
- Ouais ...ici...
Tanguant sur les pavés disjoints, contournant prudemment le socle pyramidal à Sainte Bécassine, une charette tirée par deux hommes entra dans son champ de vision.
- B'jour, m'sieur

L'un des hommes mit la main au bonnet, cracha par terre et avisa le Salt avec un brin d'ironie dans la prunelle.
Simplet était de retour lui avait-on dit, vas-y déposer ton cadavre sait pas quoi faire de ses journées... fera peut-être un sacrifice humain à sa sainte ..Bécasse


- Là, ya une demoiselle qu'est morte... 'fin pas encore vraiment, mais ça viendra... ya plus de place à l'auberge...pourriez pas l'enterrer dans votre joli jardin ?

Regarda autour de lui en rigolant.

Salt ne riait pas... pas du tout. Ca lui rappelait encore trop de choses;.. Toutes récentes : lui aussi avait été mort et enterré vivant

Il s'approcha de la charrette et y vit la blonde "morte"

- Tudieu... On dirait ... la dame de Volvent.... 'fin sa petite soeur !

La dernière fois qu'il l'avait vue...
'fin sa grande soeur (il savait pas trop, troublé l'homme, celle-ci était plus jeune... mais c'était la même...
Bon pas le moment de se poser des questions... d'ailleurs il savait bien le Salt que les ballades entre les mondes vous transforment.

De jolis mollets qu'elle avait, on ne voyait que ça quand elle était accrochée avec les jambons
Et puis ... un bon vin... l'avait pas fait long feu avec les pochards de fauchards ... Un bon souvenir.
Saltarius écrasa une larme.

- Oui, je vais l'herberger chez moi.
Portez la à l'intérieur. Dans la chambre qui a encore une porte.
Faudra aménager un peu....

Il avisa un gamin qui passait par là
- Hep, va à l'auberge, trouve-moi une chambrière et deux hommes costauds, dis partout que Saltarius engage ! Ya du taf ! Et je paie bien !

Parce que même si le manoir était dévasté, Salt avait soigneusement planqué son magot.
Il se gratta la tête :
Il devait soigner la dame : ça c'était tout simple, il devait le faire. Point.
Lui rendre son hospitalité... ben ça c'était très compliqué.

L'aimait pas ce qui était compliqué Saint Plet.


_________________
Luciedeclairvaux
Elle rongeait son frein, la blonde. Entre un chef qui maugréait contre les fourmis qui lui grimpaient le long des jambes, et une troupe plus agitée que jamais, l'Ange peinait à adoucir les esprits enflammés. Des mercenaires, puants et grognons, voila c'que c'était.

C'est sur ce constat amer (qui n'avait rien d'une grande révélation cependant) qu'un gamin entra dans la taverne et gueula que Saltarius était rentré et qu'il était engagé dans une chambrière tenue par deux costauds, et qu'il payait bien.

'tain, les mioches ... ça comprend que dalle.

Un sourire amusé était resté coincé sur la joue balafrée. Tiens donc, le Saint Plet était rentré. Mais rentré d'où ? C'était l'occasion d'aller jeter un petit coup d'œil au monument dressé à la gloire de Sainte Bécassine dont Salt lui avait tant causé en Bourgogne. Et voir s'il n'y avait pas une petite place pour Sainte Lucie, patronne des guerriers et de la poudre. L'Ange leva ses miches :


Hep le mioche ! Montr'-moi la route.


...

La mercenaire contemplait le manoir depuis la route. Ses ailes lui en tombaient. Nom de dieu, c'était pas vraiment l'image qu'elle en avait. Le Salt était riche, qu'est-ce qu'il avait foutu avec son architecte ?

T'es sûr que c'est là ?
Oui m'dame. Il est là-d'dans.


Le gamin entra pour annoncer la venue d'une dame que il savait pas si elle ferait la chambrière ou le costaud mais que ça valait une pièce en or le déplacement.

Par la porte restée ouverte, on pouvait voir la balafrée, campée dans ses longues bottes noires devant ce spectacle déconcertant. La brigandine entrouverte sur une chemise presque propre, les cheveux d'un blond immaculé nattés en une longue tresse simple, et l'azur dans les yeux. Pas de doute, c'était elle. Elle n'avait pas changé d'un poil si ce n'était ce léger boitement tandis qu'elle avançait, hésitante, vers le taudis de Salt.

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Aurelien.
Les affaires de la province , bon Dieu ce que cela pouvait prendre du temps. pas vraiment un instant pour le Duc de s'occuper d'autre chose , il avait bouclé une affaire qu'une autre bribe d'emmerde venait à démarrer. Lorsque ce n'était pas à La Flèche , c'était à Saumur , quand tantôt ça revenait au calme , fallait de nouveau que ça pète . Un brin exaspéré , grandement lassé de chamaillerie et des égos sur-dimensionné de chacun -fallait dire qu'il entretenait cette vertu lui même- , il restait d'une nature calme , sans vraiment réagir de façon virulente.

Et pourtant , hors de son cercle de connaissance proche, on pointait le Penthièvre comme un specimen qui ne connaissait pas le calme , une sorte de folie d'ultra-activité marquante. C'est que ces gens ne connaissait malheureusement que le Duc dans ses grandes frasques , donc n'en connaissait que la plus infime partie ... Il était bien trop gentil à ce qu'on lui disait en privée ...

Et voila que le courrier d'une blonde bourguignonne -encore une catin , à tout les coups- revenait au galop.


P'tain , elle peut pas souffrir en silence celle la ?


Adroitement envoyé chié , le serviteur de la dame fut invité à attendre dans l'un des couloirs que le brun s'empresse de répondre à la missive aussi platement qu'il en avait l'habitude. Peut être demain , lorsqu'il aura pillé la Bourgogne , mise à sac de le château de Dijon , il ferait missive plus édulcoré à cette femme qui veut faire sa maline face à l'homme qui à un don sans équivaut pour l'accomplissement des vengeances. Il suffit de se rappeler les plus gros évènements qu'on était la mise à sac de Dôle pour venger l'âme de feu son parrain qui avait été tué par l'ost local , ou encore l'épisode lyonnais ou il avait promis au gouverneur Phelim de se venger , ce dont il ne se pria pas de le faire , en enlevant se dernier et le martyrisant jusqu'au abords des limbes.

Soit , elle veut une réponse ? On va lui offrir tout ce qu'il y a de plus vide comme lettre.


    A Della de Volvent, Dame de Railly,
    Bourguignonne de son état, cloporte du mien,

      Salut !

      Mon éducation dame, est celle des hommes justes et de valeurs. Je n'ai pas été élevé dans la fourberie des haut manteaux parisiens ou bourguignon, l'on m'a apprit à être fier et à toujours marché droit quoiqu'en dise les bons penseurs. Être juste , ce n'est pas être bon ou apprécié , c'est simplement le devoir de tout humain et encore plus d'un noble !

      Ma question va être posé, et pour espérer d'y répondre , il faudra y répondre par la vérité réel : Quel est la raison de votre escapade sur le territoire angevin ? Étiez vous si sottes de ne pas savoir les troubles actuels de la région ? J'ai pourtant ouïe dire que la Bourgogne pleurnichait assez suite à son inaction ... Soyez honnête , ne soyez pas aimé , soyez droite , je ne peux vous offrir que ces conseils , mais ils feront votre gloire !

      Quant à l'espoir de ma présence ? Votre invitation est bien aimable, mais je n'ai que faire d'une bourguignonne désirant faire sa maline pour se croire grande et belle. Tout espoir de dédommagement se trouvera dans la réponse que je désire ... Et pour vos fanfreluches de mes deux, je vous conseillerais plutôt de commander robe chez la baronne de Chemillé. Si elle est la maitresse de la garde robe royale , c'est surement qu'elle vaut bien mieux que vos stupides bout de tissus de je ne sais ou.

    Faict à Angers, le 12 juillet 1458. Dans l'empressement d'un souper ducal.
    Aurélien de Penthièvre , Duc de l'Anjou , baron de Saulx , Seigneur de la Haute-Cuve.




Missive fut remis par l'un des gardes finamien qui raillait le messager de la Volvent , celui-ci devant bien craindre de ne finir au bout d'une lance de l'un des somptueux armement qui jalonnait l'entrée de la salle ducale.

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Della


Quand on se rend compte qu'on ne pouvait pas tomber...ailleurs !

Une fois encore, Henri revint avec la réponse du duc.
Della sortit les écus promis, décacheta la lettre et après l'avoir, lue, soupira profondément.
C'est qu'il était têtu l'animal !
Rhaaa...qu'il attende un peu seulement que la Volvent sorte de ce lit !

C'est à ce moment-là qu'elle se posa LA question : mais donc était-elle ?
Dieu l'avait renvoyée mais où ?

Au prix d'un nouvel effort, forçant sur son bras valide - le droit, le gauche étant brisé et très douloureux - elle parvint à se redresser et elle laissa courir son regard sur l'endroit.

Beurkkk...mais que c'était laid et sale, délabré !
Aux fenêtres, pendaient de vieilles tentures mitées et miteuses, le plafond avait perdu par endroit, son plafonnage et l'on voyait les poutres du plancher de l'étage supérieur...pourvu qu'il ne lui dégringole pas sur la tête...La cheminée semblait ne plus avoir servi depuis des lustres et même le baldaquin du lit où la Blonde reposait était déchiré.
Où diantre le bon dieu l'avait-il envoyée ?

Henri était toujours là, elle le fit venir juste près d'elle et lui demanda, discrètement :
Où sommes-nous ?
Le brave secrétaire lui sourit et lui répondit tout de go : Au manoir de Saint Bitu !

La Blonde acquiesça vaguement...Saint Bitu...ça lui rappelait quelque chose, ça...Trituration de méninges et les yeux s'ouvrirent tout ronds.
Saint Bitu ? Saint Bitu en Anjou ??? Saltarius ??????
Le secrétaire souleva les épaules, ne comprenant pas la raison de l'étonnement-panique qu'il lisait dans le regard de sa patronne.
Oui, Saltarius lui-même.

Les sourcils se froncèrent, les yeux se levèrent vers le plafond en déconfiture et elle maugréa, à l'adresse du Très Haut : C'était pas prévu, ça !
Puis, elle attrapa le bras d'Henri et dans une supplique : Henri, faites-moi sortir d'ici, très très vite !
Henri la considéra, pensant que le choc était encore bien à l'oeuvre dans le cerveau blond.
Voyons, ma Dame, vous n'y pensez pas...Vous resterez ici tout le temps de votre convalescence.

Il lui sourit, comme on sourit à un enfant malade mais il ne s'attendait pas au cri qui sortit de la gorge de la blessée, cri qui dut retentir jusqu'à l'autre bout de l'Anjou, au moins.
NOOOOOOOOooooooNNNNNNnnnnn...
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Saltarius
[ Toujours quelques jours plus tôt.... faut rattraper les décalages horaires...]

Saltarius dit le Simple, se creusait le neurone pour régler ses problèmes domestiques quand il aperçut une silhouette connue.
Lucie....
Il fronça les sourcils....
Il regarda sa cour dévastée et les pans de murs renversés des dépendances de son manoir.....
Lucie et ses recherches sur les explosifs...
Un doute affreux l'étreignit : elle connaissait le chemin, n'était-ce pas elle qui ?

Il se leva péniblement pour l'accueillir et lui ouvrit les bras... Bah c'était une amie et puis si elle avouait son forfait, le Salt espérait bien y trouver quelqu'avantage, peut-être avait -elle continué son exploration des caves et avait-elle encore quelques bouteilles à partager?


- Ma bonne Lucie, je cherchais une chambrière pour mon hôte et je lui trouve une connaissance ! Tu ne devineras jamais qui s'est réfugié dans ma chambre ?

Il la regarda, elle aussi avait du plomb dans l'aile.
-Entrons ma bonne amie... Partageons ce qui me reste de vin .... a moins que ... t'en reste plus ?

Il l'entraîna à l'intérieur, ramassa quelques bois au passage et se mit en devoir d'allumer un feu dans la cheminée.

- Raconte ma belle... depuis notre relais des chateaux de Bourgogne, qu'est-ce qui t'est arrivé ? Moi j'ai été au plus mal... J'ai visité les mondes d'en haut et d'en bas...et j'ai encore quelques coups de tranchant à soigner... Mon hôte aussi... ET je n'arrive pas à joindre le Mire du Chasteau en Anjou de Kilia.. Celui qui a soigné Ygerne et le Titi... Comment qu'on l'appelle encore ?
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L'Enflé du Pétard, incarné par Saltarius


[quelques jours plus tard]

Le Révérend Docteur Médecin Lenflé du Pétard, médecin personnel du Chasteau en Anjou, lisait la Gazette Pétomane en soliloquant comme à son habitude.

- O tempora, o mores, comme la science est méprisée....

Il fut interrompu par l'arrivée intempestive d'un coursier essoufflé.
Il lut :




Mon bon Docteur
Vous soignâtes en son temps ma mie Ygerne. D'une manière particulière, m'a-t-on dit, mais la cicatrice est belle. Il semblerait que vous soyiez habile couturier.
La gente Dame blessée aime beaucoup la couture. Elle vous fera certainement une belle publicité si elle est contente de celle que vous ajouterez à son joli corps potelé.
Je paierai

Saltarius de Saint Bitu
A côté de chez Aurélien de Penthièvre duc de l'Anjou
quartier ouest - Saumur


- Un peu butor l'homme, manque des marques de révérences... mais son nom me dit quelque chose... Saint Bitu ... Encore un des ces nobles saumuriens mi brigands-mi nobliaux-mi conseillers ducaux,- mi belliqueux- mi cinglés ou mi-thomanes....
Bon j'ai besoin de thunes... Et pis... ça fait longtemps que je n'ai plus perdu un patient ! Delenda Cartago, andiamo fissa.

Il se mit en route. La musette contenant tous ses intruments de tortu... de soin, était portée par Arsenic son meilleur second... Enfin le seul qui supportât sa morgue et ses impatiences. Il dut chercher un peu l'homme, ne s'attendait pas à ce que le manoir de Saint Bitu fût cette demeure délabrée, comme en état de siège.

- Sic transit Gloria mundi, j'espère qu'il me paiera... me ferai payer d'avance d'ailleurs.

Il entra, se fit annoncer et conduire à la patiente amatrice de haute couture.

- Bonjour Gente Dame, Messire Saltarius de Saint Bitu m'envoie pour vous soigner.

Il fit une grand courbette

- Révérend Docteur Médecin L'Enflé du Pétard, médecin de sa Grâce Kilia d'Anjou pour vous servir.
Della


[Quand on se dit que l'enfer aurait été moins cruel.]

L'avait fallu digérer, accepter, intégrer le fait qu'elle reposait dans la chambre de Saltarius.
Déjà, en soi, l'épreuve était très difficile.
A ce nom était associé évidemment cet épisode douloureux cave/jambon/pieds en l'air/vin dérobé.
Mais pourquoi, pourquoi l'avait-on amenée là ? Ici, dans cette maison !!!
Faut dire qu'elle avait appris aussi que cette demeure, oui, celle-ci, celle de Saltarius était voisine du castel d'Aurelien, l'Aurelien de la correspondance à laquelle il fallait d'ailleurs donner réponse !

Et dire qu'elle aurait pu rester là-haut, sur son nuage, à regarder d'en haut, les gens ici-bas vivre leur vie...
Pauvre, pauvre Della...
Si elle avait su...


Et le porte s'ouvrit.
Un homme, bizarre, entra.
Se présenta comme médecin.
Médecin de Kilia d'Anjou !
Pouvait-il encore lui arriver d'autres malheurs, à la Blonde ?
Elle se demanda ce que le Ciel vous réservait encore.
Etait-ce une punition pour ne pas avoir obéi tout de suite à Dieu et avoir marchander son retour sur terre ?

La jeune femme posa un regard inquiet sur le fêlé du Pétard, retirant jusque sous son menton le drap plus très propre qui la couvrait.

'Jour...Je peux vous aider ? Vous chercher quelqu'un ? Un blessé, peut-être ? Y en a un, en bas, Saltarius, paraît qu'il est pas en forme...'Devriez aller le voir...Moi, je vais bien...Ouais, tu parles ! Elle crevait de mal, la Blonde, la blessure qui l'avait expédiée dans l'autre monde était encore brûlante et par moments, la fièvre la faisait grelotter malgré la chaleur estivale. Elle était pâle et de grandes cernes lui mangeaient le visage, épuisée.
Mais le toubib, là, devant elle, ne lui inspirait pas confiance...

Vous...Elle avala sa salive...Vous avez soigné beaucoup de blessés ? Ils ont survécu ? Demanda-t-elle, inquiète.
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Lenflé du Pétard, incarné par Saltarius


Citation:
Vous avez soigné beaucoup de blessés ? Ils ont survécu ?


Lenflé haussa les épaules...
- Pffff quelle importance... IL faut faire avancer la science !
Tous mes patients ont contribué à ce grrrrrrrand projet : l'observation méticuleuse de l'affaiblissement de l'être humain quand il perd du sang.

Il me reste encore quelques expériences à faire pour valider mes données statistiques... Ainsi donc ma chère dame, vous allez contribuer à ma grande oeuvre. J'espère que vous êtes consciente de l'honneur qui vous est fait.

Mais d'abord, primum nocere, d'abord les noces... C'est à dir
e la connaissance mutuelle du médecin et de son patient.

Il souleva la couverture et examina la dame effrayée. Il palpa ses mollets qu'on lui avait dit beaux, ses cuisses, ses flancs...

- Mouiiiiiiiiii....Ainsi donc vous chûtes... Vous souffrez des multiples effusions d'humeurs que provoqua une glissade malencontreuse.
Facile.
Glissando moriendo : la glissade peut être mortelle si elle n'est pas soignée.
Donc pour aujourd'hui clystères et saignées.... Je vous tirerai une pinte et demi d'humeurs....


Il regarda la plaie et sourit ...
- Ah, je fais très bien la couture aussi, on m'a dit que vous aimiez cela.
Par quoi commencerais-je ?


Il farfouilla dans sa musette et en sortit une grosse canule sur laquelle il vissa un cylindre de porcelaine et une aiguille de tissserand sur laquelle il enfilé un nerf de boeuf...

Il regarda la dame qui semblait au bord de la pâmoison..

- Oui c'est une bonne idée de défaillir, Dame, ma tâche n'en sera que plus aisée.
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