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[RP] Joutes porcines

--Isabella_diaz


Dans la lice, la joute prit fin. Comme de juste, Zaza glissa son pouce et son majeur entre ses lèvres et émit un sifflement long et strident qu'elle modula avec virtuosité pour acclamer la victoire de Marius. Un grand sourire aguicheur aux lèvres, tout le vice et la luxure du monde dans la prunelle, la maquerelle ne se gêna pas pour dévisager les valeureux amateurs de joutes porcines. Ils n'étaient pas vilains et plutôt bien bâtis, tout au moins assez pour servir de quatre heures à la croqueuse d'hommes.

Belle joute, messires ! Pour le repos du guerrier, n'hésitez pas à passer à La croisée des chemins, je vous y attends avec impatience ! leur cria-t-elle dans un bel élan enthousiaste. Chacun votre tour, ou les deux ensemble, peu importe, faites selon votre goût, je suis ouverte à tout... Vraiment tout ! Tant que vos bourses sont bien garnies, évidemment... ajouta-t-elle pour elle même sans cesser d'afficher son grand sourire commercial.

Naturellement, pour brailler son invitation, Zaza se pencha en avant. Et naturellement, le hasard (provoquer par l'Espagnole, cela allait sans dire) fit que la pose de la maquerelle offrit une vue imprenable sur sa poitrine, toujours aussi légèrement couverte, aux deux Mauléonais. Un éclat de rire des plus bruyants secoua la brune sulfureuse lorsqu'elle put admirer le minois outré des bonnes gens qui l'entouraient : il fallait toujours que des rabats-joie, sous prétexte que "cela ne se faisait pas", viennent lui briser les arpions dès qu'elle commençait un tant soit peu à s'amuser. Zaza haussa les épaules, leur tira la langue histoire de faire valoir son point de vue et de clôturer leurs échanges très vivifiants intellectuellement, puis se tourna vers Russo. Il ne fallait pas qu'elle oublie son ordre de mission, c'eut été un comble. L'ursidophore avait trouvé l'appât à sa convenance puisqu'elle avait commencé à papouiller bien gentiment ce brave Tigrounet. Il était temps de passer à la phase suivante de l'opération-commando.

Mille excuses, dame Russo, vous savez ce que c'est : vous voudriez oublier le travail et vous accorder un moment de répit et il vous rattrape quand vous vous y attendez le moins. Pour répondre à votre première question, ceci est une fourrure de tigre. Un castor teuton me l'a très gentiment offerte il y a quelques temps. Je crois d'ailleurs qu'il n'a toujours pas fini d'en faire son deuil. Un sourire carnassier illustra toute la peine que Zaza pouvait éprouver pour ledit castor et la perte cruelle qu'il avait subi. Il faut avouer que c'est une bien belle peau, exotique à souhait, venue des Indes par le biais de la Russie et de la Hanse. Une pièce de collection rare, si rare... Aussi rare sans doute que votre superbe peau d'ours blanc. Zaza fit mine de réfléchir un instant puis regarda la maire de Mauléon droit dans les yeux.

Parlons sérieusement, si vous le voulez bien. Vous connaissez mon amour pour votre peau d'ours si parfaite. Cette peau de tigre semble vous plaire. Ces vêtements pourraient constituer une récompense à la hauteur de nos prétentions et de nos rangs respectifs. Naturellement, je n'ai pas l'intention de me défaire de Tigrounet – ma peau de tigre – ab aeterno. Je ne pourrai pas me passer de ses poils soyeux de si bonne compagnie devant une bonne flambée... Le regard d'Isabella se fit lointain un court instant, le temps de s'imaginer en tenue d’Ève, emballée dans sa cape, installée devant un feu pétillant dans la chambre de ses appartements, un plateau de fruits à picorer à portée de main, un verre de vin dans l'autre, un mâle quelconque alangui à ses pieds.


Je pense qu'il en va de même pour vous : la cession de cette merveille blanche n'est pas dans le domaine du possible. Aussi j'ai pensé à une solution qui pourrait nous apporter satisfaction, ou tout au moins satisfaction à celle qui se montrera la plus hardie. Pourquoi la gagnante n'aurait-elle pas le privilège de porter la fourrure de l'autre pour la journée ?
Mariuslebelier
Marius sorta de l'arène un bras autour du coup de son ami Stamildon et ne manqua pas de voir la demoiselle en petite tenu les agiché asser significativement. Il ne manqua pas de voir ce superbe décolté asser imposant ce dresser devant ses yeux.

Hey mademoiselle! sachez que vous nous offrez une bien belle vue sur votre poitrine fort avantageuse. Néanmoins il serai bien de vous concentrer sur la joute qui va suivre puisque vous aller y participer!
Russocarine
Prise de violentes quintes de toux, Russo manqua de s'étouffer. Par Aristote, les saints fromages et toutes les chopes de bière de la terre, abandonner sa peau d'ours aux mains d'une étrangère, Ja-Mais. Et voilà que l'aguicheuse en rajoutait, détaillant le long parcours de la pelisse rayée à travers les pays lointains et exotiques. Russo en avait presque la bave aux lèvres. Elle se retenait de ne pas trembler, de ne pas se jeter sur la peau de tigre pour la caresser à pleines mains.

Prenant une voix mielleuse qui ne lui était pas habituelle

Vraiment ... vous me laisseriez porter cette superbe peau de tigre pendant une journée entière si je gagnais la joute ?
Vous comprenez bien que je ne peux pas refuser, d'ailleurs, je vais par courtoisie vous laisser choisir votre monture parmi les porcins municipaux.


Beau geste large vers le parc à gorets.

Mais un arbitre impartial, incorruptible est nécessaire, ne pensez vous pas.

Et là, parce que des fois le hasard fait bien les choses, et que dès fois murphy va voir ailleurs comment le monde est fait, par chance donc, la silhouette de la crevette se découpa au bout de la rue. Impossible de voir si elle était vêtue selon son rang, coms régnant en voyage officiel, donc traine, couronne, sceptre et tout le tralala protocolaire...
Faisant de grands signes à Vanyel pour qu'elle s'approche, Russo poursuivit à destination de l'Ibère tigrée


Le Coms du Béarn en personne pourrait arbitrer cette joute, si vous n'y avez pas d'objection.
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Vanyel
Elle était rentrée à Mauléon, après s'être baladée incognito sur les chemins. Elle faisait un tour dans la ville, laissant ses idées vagabonder, d'un sujet à l'autre, ce n’était pas les préoccupations qui manquaient.
Elle aurait pu ne pas voir les grannnnnnnnnds gestes de Russo. C'est-à-dire si elle avait été aveugle, ce n’était pas le cas.
Un tintement d’alarme se fit bien entendre quelque part au fond de sa petite cervelle, mais c’était bien trop tard. C’est vrai, à quoi sert une alarme qui vous prévient après-coup quand vous êtes déjà repérée ? A strictement rien, voilà. Le temps qu’elle rejoigne la chasseuse d’ours et Zaza, ses pensées avaient réussi l’exploit de se focaliser sur une question existentielle, à savoir « mais dans quoi je suis encore en train de me fourrer ? ». Sûr que cette question occupait chacun de ses neurones, du blond au brun, mais pour le coup, les deux étaient aussi démunis l’un que l’autre et sans aucune réponse autre que « on verra bien assez vite ».

Si elle était en robe, puisqu’elle ne faisait pas de ronde sur quelque rempart, elle n’était pas officiellement de sorti, puisque c’est bien connu qu’un Coms ça reste enfermé dans son bureau 26h/24 et que par conséquent, ça ne peut sortir que de manière officieuse si on suit toujours ce raisonnement, ou pas. Toujours est-il qu’inexorablement, ses pas la rapprochaient de la réponse à la question qui tournait et retournait dans sa tête.


Bonjour Stami, Marius.

Isabella, vous êtes splendide, mais ne l’êtes-vous pas toujours ?
fit-elle avec un air malicieux. Il n’y avait pas de fausse flatterie, juste une envie de la titiller un peu, sachant qu’elle aurait certainement son lot de titillement espagnol, il fallait bien prendre un peu d’avance, aussi maigre soit-elle. Enfin se tournant vers Russo.

Russo, comment vas-tu ? Est-ce que par hasard tu voulais me voir ? je doute que tes grands signes aient été pour éloigner un escadron de moustiques qui aurait subitement eu l’idée saugrenue de t’attaquer.
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--Isabella_diaz


Splendide... Une petite moue boudeuse accueillit la remarque. Je suis tout simplement en forme, ma chère cocotte, commenta la maquerelle en caressant suggestivement le galbe de ses hanches à l'attention des Mauléonais tout en prenant une pose parfaite pour mettre en valeur sa plastique.

Voyez-vous, très chère, dame Russocarine ici présente et moi-même avons besoin de votre aide . Nous avons décidé de jouter gaiement et avec allégresse l'une contre l'autre. La chose aurait pu se faire sans chichi, pour le plaisir du sport mais cela n'aurait pas été suffisamment excitant. Votre amie a donc eu une idée tout simplement géniale pour épicer cette activité : nous allons doter cette passe... d'arme d'une petite prime non négligeable. La grande gagnante aura le privilège de porter la fourrure de l'autre le temps de la journée. Vous comprendrez sans mal qu'avec un pareil enjeu, nous avons AB-SO-LU-MENT besoin d'un arbitre juste et impartial.
Le grand sourire de Zaza, faussement angélique, criait à la face du monde que son plan tordu se passait bien mieux qu'elle ne l'espérait. Elle regarda à droite puis à gauche et se pencha vers la comtesse pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

Juste, impartial, mais pas incorruptible
souffla-t-elle discrètement dans le pavillon de son interlocutrice. Je sais de source sûre que vous avez un bec sucré, comme on dit chez moi. Votre poids et celui de votre époux en turron et dragées vous seront livrés dans le meilleur délai si l'arbitrage s'avérait en ma faveur. Un grand clin d’œil appuya la proposition de la maquerelle, qui se tourna vers Russo et lui adressa le plus beau de ses sourires innocents.

Vous avez donc été désignée volontaire à la majorité absolue pour incarner cet arbitre et nous sommes comblées que vous acceptiez de si bon cœur,
continua Zaza en serrant fortement les mains de Vanyel entre les siennes, sans lui laisser le temps d'en placer une. Les petites formalités étant réglées, je crois que je vais aller de ce pas m'occuper du choix de ma monture. J'espère que mon expérience en matière de chevauchement de cochons me sera utile cette fois encore, ajouta-t-elle en cherchant du regard le jeune homme qui lui avait adressé la parole un peu plus tôt. Mais avant tout, ma petite cocotte, je vais vous confier Tigrounet. Veillez à ce que rien ne lui arrive, cela me ferait mal au foie si j'avais à vous la faire payer... Il paraît que mes taux d'intérêts sont fait pour faire pâlir les plus filous des Lombards... La lueur qui brilla dans la prunelle de l'Espagnole valait plus qu'un long discours quant au sérieux des propos qu'elle venait de tenir. Le chantage et l'extorsion lui étaient aussi naturels que les complots et les manigances de tout poil et dans tous les cas, la note était toujours salée, très salée pour celui ou celle qui avait à la payer.

Isabella, donc, se délesta de Tigrounet avant de pénétrer dans l'enclos et de se mettre en quête de ce qui devrait être l'arme fatale de la joute. Certains auraient pris en considération la couche graisseuse des mangeurs de maïs, d'autres leur ossature, peut-être même leur musculature voir leur caractère pour guider leur choix. Zaza, elle, n'en fit rien. S'approchant de chaque animal, elle plaqua consciencieusement son oreille contre leur panse. Elle dut ausculter quatre porcs avant de trouver celui qui comblait ses vœux les plus fous, à savoir un cochon dont l'estomac criait famine. La maquerelle se redressa, gratouilla l'animal entre les oreilles tout en farfouillant dans la poche de son vêtement. Avant de quitter l'auberge, elle avait pris soin de se faire porter une belle truffe bien noire et juteuse en provenance directe de la cuisine de l'établissement, et c'était cette truffe qu'elle extirpa pour l'heure de sa poche. Se servant de son corps comme d'un paravent pour camoufler à la juge et à son adversaire ses manigances à caractère éminemment dopant, Zaza préleva une partie du champignon, qu'elle offrit en dégustation à son nouvel ami (après tout, toute créature lui permettant d'accéder à la propriété même temporaire de la mythique fourrure blanche méritait bien le titre de meilleur ami, voir de meilleur ami pour la vie).


Tiens, manges. Régales-toi,
dit Zaza d'un ton engageant et encourageant à sa future monture. C'est de la bonne truffe, ça. Ça doit te changer du maïs. Le gruuuuïiiink retentissant de l'animal fut considéré par la Poulette comme une approbation de bon aloi. Hmmm... Voyons... Puisque nous allons faire équipe, il serait de bon ton que je te trouve un nom, un bon nom. Quelque chose qui reflète ta personnalité et qui soit porteur de victoire, voir gage de succès. La maquerelle plongea son regard de braise dans les yeux de sa monture du jour. Tu n'es pas assez renfrogné pour t'appeler Leandro. C'est dommage, cela nous aurait assurer une victoire éclatante... Je ne peux pas non plus t'appeler Odon – paix à son âme -, ce serait le meilleur moyen de déclarer forfait ou de finir perchée dans un arbre... Isabella se concentra encore un peu plus sur l'examen de l'animal, tachant de ne faire qu'un avec lui quand L'idée (non pas l'idée mais bien L'idée, la seule, l'unique, la bonne, la parfaite) fusa des fins fonds de son esprit retort.

Toi, mon ami, tu as bien une tête à t'appeler Otto. Ta langue s'apparente furieusement aux aboiements teutons. Tu as le même regard vicelard que ce cher marchand de peaux... C'est vraiment un nom fait pour toi. En plus, Otto a jadis été chevalier, si j'ai tout suivi à la narration palpitante de sa vie,
commenta Zaza en levant les yeux au ciel pour bien faire comprendre à Otto à quel point elle s'était barbée lorsque l'Otto humain s'était lancé dans son autobiographie verbale. Bon, il a eu quelques soucis avec les autorités de son ordre et en a été jeté, mais l'essentiel est qu'il est un vrai pur bourrin comme seule la Germanie peut nous en offrir, pas vrai ? Nouveau gruuuuïïïck affirmatif. Zaza se releva alors et se tourna en direction de Vanyel et Russo.

Je prends celui-ci, il a une belle tête de champion ! Vous pouvez l'inscrire sous le doux nom d'Otto. Sans H mais avec deux T.
Zaza scruta la foule : elle cherchait en vain le minois et surtout la crinière rousse d'Ermi. Elle n'avait pas besoin des derniers sacrements (du moins en théorie)... Par contre, une petite bénédiction n'aurait pas été de trop. On ne peut pas acheter les faveurs du Très-Haut mais au moins on peut toujours s'attirer ses bonnes grâces grâce à l'intermédiaire de ses diacres, non ? Rien dans le règlement n'interdisait les coups de pouces divins... Au point où elle en était, Zaza aurait presque pu promettre à son amie de faire pénitence si elle avait été là et surtout si cela avait pu lui apporter l'assurance de la victoire. Ah, qu'est-ce qu'Isabella n'aurait pas fait pour la belle fourrure blanc de neige de Russo...
Russocarine
Haussement d'épaules. Des moustiques, l'attaquer, elle ? Des trucs dont on ne fait même pas un manteau, mais alors pas du tout, placés tout en bas de la hiérarchie, après les taupes et même les peaux de truites du Coms du Languedoc.

Je vais, Vanyel, je vais. Et toi ?

Pas besoin de respecter le protocole ici, avec les vouvoyements et les grandeurs.
Puis en gratouillant sa main là où le castor l'avait mordue, et tout en faisant la tête d'ange sans perdre des yeux la pelisse tigrée.


J'aurai besoin que tu arbitres une joute franco-espagnole entre Zaza et moi.
Puis de rajouter plus bas
Tu comprends, sa peau de tigre et ma peau d'ours blanc sont en jeu.

Et de refaire les grands yeux de chapoté. Inutile de mettre dans la balance son épluchage de texte de lois dans une des salles du chateau pour le bien public, ou de promettre de ne plus demander de rallonge de fromages de mémé.

Tu veux bien arbitrer, hein, dis ?

Et Zaza en remit une couche. Cette fois c'était sur, l'arbitre de renommée internationale était toute trouvée. Imitant la maquerelle, Russo enleva sa peau d'ours. Pas question d'aller promener sa fourrure blanche dans le parc à gorets. La brune ordinaire, oui, mais pas la blanche des grands jours. Voilà que l'arbitre se transformait en porte-manteaux.

Je te confie mon manteau. Ne le perds pas des yeux, je suis sure que Zaza prépare un coup fourré.

Puis sautant la barrière, elle s'en fut choisir une monture. La joute s'annonçait perfide. Russo le sentait confusément. En fait non, elle le savait, et ce n'était pas confus du tout. Il n'y avait qu'à voir comment l'espagnole aguichait les porcs, leur papouillait la panse, les tripotait entre les oreilles comme ses meilleurs clients. Tout cela sentait l'embrouille à plein nez, mais l'enjeu était de taille. Viléfourbement, Russo entreprit d'examiner les gorets dans le blanc de l'oeil, et de leur tordre légèrement l'oreille pour les entendre grouikkker. Enfin, elle en choisit un, et le traina vers la lice.

Je vais l'appeler Vuvuzella. C'est un joli nom chantant et musical.

Regard vers son adversaire.
Dame Zaza, êtes vous prête à en découdre ? Ne voulez vous pas renoncer pendant qu'il est encore temps, déclarer forfait avant que d'être blessée et que votre corps si bien entretenu ne soit marqué à jamais ?
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Vanyel
Vanyel esquissa un sourire. Voilà qu'elle était une cocotte, ça serait toujours un surnom de plus à rajouter à une liste déjà longue. Pourtant elle ressemblait de plus en plus à un poisson hors de l'eau au fur et à mesure que l'Espagnole avançait dans son discours. Elle avait une envie folle de lever les zyeux au ciel avec un air accusateur envers le Très-Haut pour lui demander sur un ton digne d'une crevette à qui on arracherait les antennes "pourquoi moi?"... pourquoi elle n'en fit rien reste une chose des plus mystérieuses. C'était vraiment trop injuste, à 2 contre une, déjà que convaincre Russo de renoncer à une exotique partie de chasse était impossible... Là il semblait juste doublement impossible de faire changer d'avis les 2 comparses - parce que même si elles allaient jouter l'une contre l'autre, en l'état actuel des choses, elles étaient belles et bien complices pour faire d'elle leur victime... euh juge, bref.
Il faudrait vraiment qu'elle fasse quelque chose pour régler un neurone d'alarme de façon à ce qu'il piaille AVANT le danger...
Voilà t'y pas qu'il y avait déjà tentative de corruption avant même que le tout n'ait commencé, ca promettait. Si le turron et les dragées étaient fameux, c'était vraiment dommage qu'ils soient ainsi monnayés, loin de leur utilité première qui était le plaisir des papilles; plaisir gustatif qui ne pourrait pas compenser de manière satisfaisante l'entorse à sa conscience si elle acceptait. Il faudrait s'en procurer d'une autre façon, honnête histoire de ne pas rajouter au pêché de gourmandise.


Je crois que je vais... répondit-elle entre 2 phrases de Zaza à Russo. Elle leva les yeux au ciel à une nouvelle évocation de poils de bête.
moui je comprends bien, trop bien peut-être...

Si elle soupira en voyant les yeux de chapoté de la gardienne de tonneaux et de clefs, le tout doublé d'un élégant discours de Zaza.. y'a pas, ces deux-là semblaient fonctionner en parfait duo, cela lui en aurait presque donner des frissons dans le dos.


Mais... fut à peu près tout ce qu'elle put dire à Zaza, ou plus précisément à son dos puisque celle-ci était déjà partie en quête d'une monture, en lui laissant son précieux Tigrounet. Elle jeta un œil morne sur le-dit manteau... elle ne comprenait pas cette passion pour les pelisses. Enfin elle l'avait simplement accepté chez Russo, elle n'avait qu'à faire de même pour Zaza. Dommage qu'il fallait qu'elle se retrouve au centre d'un conflit d'intérêt on ne peut plus aiguisé autour de peau en manteau.
C'est donc un Coms semi-porte-manteau qui se tourna vers Russo qui enchainait également en faisant d'elle un complet porte-manteau.

Et rebelote
Mais... elle n'eut pas le temps d'en dire plus que déjà Russo était partie. Elle foudroya du regard les manteaux dont elle avait hérité pour le temps de la joute. Ça ne servait absolument à rien, mais elle s'en contrefichait en l'instant.

Pendant que Zaza et Russo choisissaient leur monture elle ronchonnait quelque chose comme "manque que l'auréole portable pour compléter leur machiangélique machination." Elle savait pertinemment que la seule échappatoire qu'on lui avait laissée, c'était d'arbitrer pour que cela finisse... et qu'un autre problème commencerait quand il y aurait une perdante, elle préférait ne pas penser à cela, une chose après l'autre...

Il y avait une petite table avec des parchemins, elle fit comme si elle était le juge - puisqu'on avait décidé de cette partie pour elle - et inscrivit Russocarine et Isabella dans la colonne "participant(e)s". Les manteaux étaient soigneusement pliés à côté, et elle préféra poser la bouteille d'encre par terre, inutile de dire que si une seule tâche venait à être faite sur les précieux de ses dames, elle aurait quelques ennuis.

Hein ? les cochons aussi ont un nom ? non non oubliez je n'ai rien dit

Elle inscrivit également "Otto" et "Vuvuzella" entre parenthèse sous le nom de chaque participante. Russo et Zaza semblaient prêtes à en découdre. Par acquis de conscience elle leur indiqua lance et casque.. tient, il n'y avait pas d'armure en liège, enfin ce n'était pas la marine non plus, passons.
Ayé, Russo commençait à vouloir intimider Zaza. Comme elle doutait que cela ait un quelconque effet étant donné l'enjeu de la joute, elle enchaina simplement.


Oyé oyé, nous allons assister à une joute opposant dame Russocarine, maire de Mauléon et dame Isabella, envoutante Espagnole.
Otto est le nom de la monture de dame Isabella. Regardez-le, il a fière allure et est prêt à montrer qu'il va plus vite et contrôle mieux sa trajectoire que Vuvuzella, qui lui donne sonnorement la réplique pour le contredire.
Mesdames, à vos casques, à vos lances, et que le premier tour commence.

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Russocarine
Haussement d'épaules. Bien sur que les cochons de combat ont un nom, les haches de combat en ont bien un, et ça ne choque personne, enfin presque, enfin, pas toujours.

Tenant toujours Vuvuzella par une oreille, parce qu'il y avait un risque évident que le porc chantant décide d'aller voir ailleurs, Russo se coiffa du seau percé qui servait de casque, l'ajusta tant bien que mal pour que ses yeux restent en face des trous, puis elle s'empara d'un couvercle de tonneau qui lui servirait de bouclier, et hurla


Aymeric !!!!!!! Amène moi une lance !!!

Point d'écuyer à l'horizon, elle allait devoir se débrouiller seule. Il lui fallait choisir sa lance, chose peu commode quand on a la tête dans un seau, et les mains encombrées par un cochon sonore et un bouclier de fortune. Enlever le casque, attacher le goret, inspecter les lances et en choisir une. Puis trainer le pourceau musical en laisse jusqu'à l'entrée de la lice, remettre le casque, se mettre en selle, retenir sa monture d'une main de fer et les 2 pieds ancrés dans le sol.
L'adversaire en face était prête. Regard noir. Chercher en vain la visière du casque pour la rabattre, agacer le goret jusqu'à ce qu'il se dandine d'impatience et là, se ruer sur l'adversaire en abaissant sa lance progressivement.

Tayaut !!!!!!!!!
Par Aristote, que le galop porcin était inconfortable... Et la monture glissante. Le coup fut néanmoins bien ajusté. Sous la violence du choc, les 2 lances se brisèrent. Vuvuzella poussa un Grouiiiikkk à la hauteur de son nom, faisant trembler les vitres des maisons alentour. Il était évident que personne ne voulait céder à l'autre dès le premier tour.
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--Isabella_diaz


Dame Zaza, êtes vous prête à en découdre ? Ne voulez vous pas renoncer pendant qu'il est encore temps, déclarer forfait avant que d'être blessée et que votre corps si bien entretenu ne soit marqué à jamais ?

Un haussement d'épaules accompagné d'un sourire carnassier et d'une nuée de battements de cils fut la réponse de Zaza à la maire de Mauléon. Cela se saurait si elle avait peur d'être blessée... Et si elle avait peur des marques, elle ne partirait pas si régulièrement dans les Pyrénées pour y chercher de jeunes aigles et autres rapaces. Même les taupes vicieuses et fourbissimes n'avaient pas réussi en dépit de leurs plans machiavéliques et de leurs tentatives à répétition à avoir sa peau, ce n'était donc pas l'ursidophore qui y parviendrait.

La maquerelle fit une ultime gratouille à Otto qui, comme son homonyme, semblait apprécier la chose. D'un geste empreint d'une lascivité toute feinte et d'une sensualité avérée, Zaza détacha son opulente chevelure qu'un lien en cuir retenait jusque là. Avec l'agilité que procure une longue expérience des nœuds, l'Espagnole entortilla le reliquat de truffe et s'assura que le champignon ne pouvait pas jouer les filles de l'air tout en étant en apesanteur. Fort satisfaite de son résultat, Zaza prit la direction du petit matériel d'un pas ondulant, la truffe se balançant rythmiquement au bout du lien de cuir.

Les lances étaient belles, longues et souples, comme il convient. Zaza s'empara à deux mains de celle qui était sensée l'expédier directement au septième ciel des vainqueurs, du moins en théorie. Pendant que Russocarine s'équipait, la maquerelle coinça la lance entre ses cuisses pour l'immobiliser et récupérer toute la liberté de ses mains. Avec une agilité consommée, elle entreprit une nouvelle série de nœuds complexes qui lui permirent de transformer la truffe en délicat pendule. Très fière du travail produit par ses petites mimines agiles, Zaza put partir en quête du reste de son équipement.
Aucun commentaire stupéfait ou interloqué n'accompagna la découverte de ce qui était sensé tenir lieu de casque. Si elle avait su à quelles activités elle allait participer en Béarn, la maquerelle aurait pensé à faire un détour par les caves de son poulailler pour y récupérer un casque digne de ce nom même si cela équivalait à long terme à priver la partie la plus masochiste de sa clientèle de ses jouets.

Avec un flegme tout anglais, la maquerelle attrapa le seau, jeta un coup d’œil dedans pour s'assurer de sa propreté et de l'absence de toute bestiole (comment voulez-vous vous concentrer avec une araignée qui vient gentiment vous faire un petit massage du cuir chevelu en pleine charge héroïque ?) puis s'en coiffa avec élégance. Zaza comprit rapidement qu'elle venait de commettre une grosse erreur : elle aurait mieux fait de s'équiper de la lance et du bouclier avant de mettre le casque, voir même de ne mettre le casque qu'une fois sur le dos d'Otto, histoire de ne pas passer la fin de la journée à tâtonner pour retrouver tout ce dont elle avait besoin. Faisant fis de l'adversité, la maquerelle releva le seau pour localiser couvercle de tonneau, lance et monture, rabattit le casque, fit main basse sur les instruments de la victoire et enjamba un Otto rendu frénétique par la présence si proche de la truffe.

L'Espagnole commença comme toujours quand elle se retrouvait en pareille position de domination par assurer son assiette (rien n'est plus détestable que de se retrouver éjecter en cours de route par une monture trop rapide ou capricieuse). La chose étant faite, la maquerelle pointa sa lance droit devant elle et ajusta l'angle d'attaque au mieux, tenant compte de tous les paramètres.

Otto appréciateur de truffe + truffe pendouillante devant le groin d'Otto = Otto lancé à vive allure pour attraper la truffe.
Otto lancé à vive allure + lance à l'angle parfait = Russo vautrée dans la boue.
Russo vautrée dans la boue = victoire assurée + peau d'ours pour la journée.
La chose étant mathématiquement prouvé, il ne faisait nul doute que Zaza, ayant mis toutes les chances de son côté, allait gagner. C'est ainsi que, très sûre d'elle-même, elle abaissa la lance pour montrer la truffe à Otto, qui partit aussitôt au galop.



DAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANS L'TAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAS !!!!


Le cri dut s'entendre d'un bout à l'autre de Mauléon, mais Zaza s'en fichait. Elle se maintenait tant bien que mal sur le dos de sa monture déchaînée et tentait de viser au mieux Russo. Naturellement, à si vive allure, ce fut le bouclier qui fut atteint. La lance étant moins souple que ce que la maquerelle avait espéré, elle vola en éclat. Flûte, la poisse, la barbe... Fort heureusement, le Destin, créature taquine à l'excès, avait décidé que Russo ne ferait pas mieux cette fois là. Le coup porté au bouclier de Zaza manqua de peu de l'envoyer dans la boue et la brune se demanda un instant si le bouclier n'avait pas aussi été transformé en cure-dents.

Maintenant que la truffe gisait sur le sol parmi les débris, Otto ralentit son allure et finit par s'immobiliser au bout de la lice improvisée, permettant à Zaza de relever son casqueau. Diantre, la maire n'y avait pas été avec le dos de la cuillère, un bel impact déformait la surface jadis lisse du bouclier d'un jour. Ne perdant pas le nord, Zaza se tourna vers le juge.


Ola ! Señora Crevette ! Votre avis sur cette passe !
beugla-t-elle de toute la force de ses poumons, faisant ainsi concurrence à la monture bien bruyante de son adversaire.
--Vanyel


Elle aurait pu mettre ses mains en visière, voire en rond autour de ses yeux à la façon "jumelle" mais elle n'en fit rien. De une elle ne tenait absolument pas à ce que l'une ou l'autre des candidate puisse dire qu'elle avait mal vu - quoiqu'avec leur "casque" leur champ de vision était un peu réduit. De deux, elle avait besoin de ses 2 yeux pour assister au choc des titans .. enfin des chasseuses, bref de Russo et Zaza.

Les deux candidates prennent position. Russocarine sur la droite, fièrement perchée sur Vuvuzella qui fait (déjà) un boucan d'enfer. Sur votre gauche dame Isabella juchée avec un aplomb hors du commun sur Otto.

Et voilà que les deux montures porcines s'élancent à 4 pattes l'une vers l'autre.
Les lances sont maintenues des deux côtés et ne tremblent pas, décidées à faire mouche ...Buuuuuuuuuuuut, euh pardon, Ciiiiiiiiiiible.


Un affreux bruit de bois qui casse - ponctué d'un accord Vuvuzellian pour compléter le tableau sonore. Elle laissa le temps à ses oreilles de se remettre pendant que les semis d'activaient pour reconstituer la scène, au ralenti.
Non non, elle n'avait pas rêvé. Malgré l'impact des lances, les 2 avaient tenu bon. Pas de blessée - pour Zaza elle ne savait pas, mais pour Russo de toute façon il ne valait mieux pas vu le sport que c'était en soi quand il fallait qu'elle se fasse soigner... -, pas de monture qui s'est foulé la patte - tant mieux parce qu'elle n'avait pas de vétérinaire sous la main, et elle préférait ne pas penser au drame psychologique que ça serait si l'une ou l'autre des participantes devait se séparer de la mouture choisie expressément pour que leur rêve de fourrure se réalise. Lequel des deux serait LE cochon porte-bonheur, seul l'avenir le dirait. Pour l'instant il fallait qu'elle rende un premier jugement sur cette première passe où aucune d'avait cédé à l'autre. Elle n'avait même pas fait vraiment attention à la manière dont Zaza l'avait appelée.. l'habitude, sans doute.


Et bien donà Isabella, vous avez toutes deux fait des cure-dent de vos lances, vous êtes toutes deux restées droite sur vos montures, vous avez foncé avec la même vitesse et envie d'en découdre... vous êtes par conséquent ex-æquo pour cette manche... mais il en reste encore deux pour vous départager.

Avant qu'il ne puisse y avoir de protestation de "mais si si si j'ai fait mieux qu'elle" ou autre, elle enchaina.

Mesdames, à vos armes ! le deuxième tour s'ouvre à vous!
Russocarine
A l'issue du premier tour, Russo gratifia son adversaire d'un regard noir. L'ibère était coriace et en voulait à sa peau d'ours autant qu'elle-même à la peau du tigre. Inutile de tenter de la déconcentrer par des joutes verbales, la maquerelle avait la langue bien pendue, et l'esprit vif. Il lui fallait tout miser sur sa monture, le Vuvu-cochon-musical. Et celui ci avait bien besoin d'un petit remontant.

Juste le temps de se descendre une chope de bière, et de pousser un seau d'eau fraiche vers sa monture, Russo filait en direction de la mairie prétextant une envie pressante, ayant au préalable enlevé son casque afin de ne pas affoler les -rares- passants. Elle revint d'un pas plus calme, cachant dans son dos un instrument de circonstance: son cor de chasse. Cor qu'elle entreprit de faire abondamment sonner dans les oreilles du pauvre Vuvuzella, jusqu'à que celui énervé se mette à grouiker en rythme. Le porcin était prêt pour la seconde manche.

Empoignant une lance neuve, Russo se remit en selle, bien que le terme ne soit pas exactement exact vu que les cochons n'étaient pas sellés. Russo donc enfourcha le goret, lance en main, d'un coup de pied bien ajusté attrapa son casque, et de la lance tira vers elle le bouclier. Puis se trouvant bien trop encombrée à son gout, elle laissa là bouclier et casque, ne gardant que la lance et le cor de chasse.

Et quand son adversaire fut prête, elle sonna le cor de toutes ses forces et Vuvu - c'est son petit nom - chargea de ses courtes pattes transpirantes.
L'impact fut rude. Russo sentit la lance de Zaza lui labourer la poitrine, se maudissant de ne pas avoir gardé son bouclier. De toute façon, elle lui faisait subir la même chose.

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--Isabella_diaz


Match nul, la fourrure blanche au centre... Voilà qui n'arrangeait pas du tout, mais alors pas du tout les affaires de Zaza. Et la Crevette qui ne semblait pas décidée à lui donner un petit coup d'antenne... Il y avait des paellas qui se perdaient, c'était certain. Laissant de côté ses considérations culinaires – du moins pour le moment -, la maquerelle releva son casqueau juste à temps pour voir sa rivale s'esquiver hors de la lice. Le sourcil droit de la maquerelle se transforma en accent circonflexe, déguisement dont il raffolait dès qu'il était question de perplexité ; les vagues excuses de la maire de Mauléon sonnant aussi juste que les revendications des boulets d'Alicante, l'Espagnole décida donc qu'il serait du meilleur ton de se tenir sur ses gardes. L'odeur si particulière des mauvais coups et autres coups tordus, pour ne pas dire coups fourrés, commençait à se répandre dans l'atmosphère et pour une fois, la maquerelle n'y était pour rien : prudence et vigilance, donc, étaient de mise.

Zaza haussa les épaules avec fatalisme : aucun stratagème aussi vil soit il ne pourrait parvenir à vaincre sa détermination. A la limite, seul saint Murphy, patron de la fonderie et des catastrophes en chaines (les deux étant très, voir trop, souvent liés) pourrait faire en sorte que la victoire lui échappe. En pensant à Murphy, la maquerelle se signa rapidement par trois fois, histoire d'envoyer le saint s'occuper d'une invasion de bébés boulets loin, très très loin, de préférence en Teutonie histoire d'avoir la paix.

Une fois acquittée de cette obligation, Zaza posa son couvre chef à terre et retourna sur les lieux de l'impact. La densité en cure-dents était épouvantable et résumait bien la violence du choc qui avait secoué les chevaucheuses de cochon. Malheureusement, cela n'arrangeait pas les affaires de la Poulette qui, comme son animal fétiche, se pencha vers le sol, se mit alors à avancer à pas minutieux autour des décombres, tendant le cou quand elle pensait avoir repéré quelque chose. Enfin, comme un gallinacé digne de ce nom ayant repéré un bon gros ver bien juteux, Zaza se pencha un peu plus et, avec toute la célérité dont elle était capable, ramassa dans la fange ce qui lui avait demandé tant d'efforts. Un grand sourire aux lèvres, la maquerelle se redressa et ondula en direction des lances, sa truffe à la main. Le champignon était intact, aucune des montures ne l'avait piétiné : si ce n'était pas un signe que le Ciel était avec elle, ça...

La Poulette étant une créature intelligente par essence, elle apprenait vite de ses échecs. Aussi cette fois prit-elle plus de temps et mit-elle plus de soin pour choisir sa lance. La longueur et la largeur ne font pas tout, un minimum de souplesse est indispensable pour désarçonner l'adversaire. Le choix de Zaza fut cette fois plus pertinent, du moins l'espéra-t-elle. Une nouvelle série de nœuds savamment tissés permit à l'Espagnole de fixer le champignon noir à ce qu'elle espérait être l'instrument de la victoire. Sans plus attendre, la maquerelle retourna auprès de sa monture. Au passage, elle croisa Russo armée d'un cor de chasse. L'espace d'un instant, Zaza se demanda si un nouveau décret avait décidé de faire de la poulette le nouveau plat traditionnel béarnais (après tout, on pouvait s'attendre à tout dans un comté où les crevettes étaient protégées et les castors considérés comme nuisibles) et si, tout à fait par hasard, la maire allait profiter des joutes pour lancer une chasse à court...

Chassant ces pensées frivoles, la maquerelle récupéra casque et lance et enfourcha à nouveau sa monture pendant que le pauvre Vuvuzella se faisait royalement sonner non pas les cloches mais le cor. L'effet fut aussi radical que celui de la truffe sur Otto : les bêtes se mirent à charger avec un regain de vigueur inattendu.


AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA L'ASSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU... OOOOOH ! OOOOOOOOOOOH ?!? OOOOOOOOOHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!

Les modulations du cri de guerre de Zaza valaient mieux qu'un long discours. Le drame, le cruel drame de cette passe résidait dans le fait que la maquerelle n'avait que deux mains et qu'elles étaient bien occupées. Emportée par l'élan d'Otto, elle n'avait pas le choix : il lui fallait s'agripper d'une main et tenir fermement sa lance de l'autre si elle voulait avoir la chance de toucher Russo. Il n'y avait pas de troisième main capable de maintenir le casque dans le bon sens. Zaza avait été bringuebalée comme un paquet de linge sale par un Otto déchainé tout le long de la charge, et son casque n'avait pas réussi à rester en place. Par à-coup, le casque avait réalisé une rotation à 180° qui eut pour effet de plonger la maquerelle dans le noir total.

La résistance au bout de sa lance au moment de l'impact lui laissa à penser qu'elle avait fait mouche. La vive douleur qu'elle ressentit à la poitrine lui fit comprendre qu'elle était touchée. Pas de bruit de fracassement, les lances étaient donc encore entières... Lorsqu'enfin Otto s'immobilisa, Zaza commença à se battre avec son couvre chef, toute impatiente qu'elle était de découvrir une Russo qui, elle en était sûre, était les quatre fers en l'air.

Ô cruelle déception ! Ô amère désillusion ! Le goût âpre de la défaite emplissait la gorge de la maquerelle, comme aiment à le penser les gens se piquant de politique au moment des campagnes électorales, à défaut de le dire honnêtement et d'assumer lerus propos. La poisse, la poisse, la poisse ! Le fichu saint Irlandais n'avait visiblement pas assez de boulot ailleurs, il avait fallu qu'il vienne s'incruster ici. Russo était encore debout, le match était toujours nul...


Señora Crevette ? demanda alors Zaza l'air de rien. Que diriez-vous de votre poids et de celui de votre époux tous deux en armure ? Cela serait plus intéressant pour vous, non ? La première proposition de corruption n'ayant pas atteint son objectif, il était logique que Zaza passe à la vitesse supérieure, ce qu'elle s'empressa de faire non sans ravissement. La proposition était alléchante, très alléchante même, la petite juge ne pourrait y résister. Zaza adressa un grand sourire angélique à Vanyel et un sourire encore plus angélique à Russo. La juge allait rendre sa sentence, il ne fallait pas la perturber outre mesure.
Vanyel
Hein gne? quoi?

Mais... oh et puis zut.

Elle leva les yeux au ciel, se demandant ce qu'elle avait bien pu faire au Très-Haut pour mériter ça. Elle avait dit que le deuxième tour commençait et que faisaient les candidates? Elles se remettaient de suite en place bien sûr... et bin non. L'une prétextait une envie subite de petit-coin pendant que l'autre examinait le terrain de la hauteur de leur monture.
Elle se renfrogna. ELLES l'avaient voulue juge mais vaquaient à leurs joutiques occupations à leur façon, picétou.

En attendant qu'elles se remettent en place, Vanyel regarda avec un sourcil levé les objets de convoitise de Russo et Zaza. Lequel était le plus lourd? quelle sorte de poil était la plus longue ? Il semblait que l'ours albinos battait Tigrounet de 0.3mm dans ce cas. Et oui c'était précis, mais on ne rigole pas avec les peaux. Il faut savoir la longueur du poil, la couleur "normal" et les phénomène rare, le nombre qu'il en faut pour faire un manteau - genre la bagatelle de 600/800 peaux de taupe pour un manteau de taille standard - bref, c'était tout un art dans lequel les deux opposantes excellaient. Bienheureusement perdue dans ces considérations, elle entendit le boucan de Russo comme dans un brouillard et manqua le stratagème champignonesque de Zaza.

Quand enfin les candidates furent à nouveau juchées sur leur porcine monture, elles s'élancèrent à nouveau l'une vers l'autre avec autant de conviction et volonté que la première fois. Et comme la première fois on aurait pu les prendre pour le miroir l'une de l'autre. Chacune s'était touchée certes. Heureusement pas de façon à ce qu'elles se blessent, ou alors elles cachaient bien leur douleur tant leur envie d'un découdre était grande. Mais il fallait se rendre à l'évidence, il n'y avait pas de gagnante non plus pour cette manche. Même pas le temps toutefois de donner le résultat que déjà on essaie de l'acheter à coup de douceur.

Elle avait les mains sur les hanches et un air butté lorsqu'elle répondit à Zaza.


Donà Isabella. Rappelez-moi ce que vous et elle pointa d'abord de l'index Russo avant que son doigt ne décrive un arc de cercle pour désigner ensuite l'Espagnole avez voulu...elle laissa trainé sa voix et fit mine d'enlever de son doigt une poussière - imaginaire ou non - avant de regarder Zaza sans ciller et de reprendre. Vous avez voulu un juge impartiale, vous avez ce que vous avez souhaité. Ce n'est pas parce que le poids de mon époux et moi-même en armure, le tout converti en douceur est intéressant que cela m'intéresse pour autant. Le temps est à la joute, les douceurs sont des choses distinctes. Mais je ne manquerai pas de vous passer régulière elle insista sur ce mot commande lorsqu'une puce de notre connaissance ira passer quelque temps à Alicante.

Elle désigna ensuite les montures. Elle eut un instant envie de demander à Russo pourquoi des joutes porcines et pas des joutes moutonnes. Au moins sur les moutons il y a un peu plus de prise pour se maintenir à dos de bêbête. Mais ce n'était ni l'heure ni le moment.

A vos montures mesdames. Vous êtes toujours ex-aequo, et il ne reste que la troisième manche pour vous départager. Les règles sont ainsi faites, pas de rab. Si vous finissez ex-æquo, vous pourrez au choix garder vos précieuses fourrures ou les échanger le temps d'une journée, sinon... elle ne finit pas sa phrase. Sinon l'une d'entre elle serait folle de joie pendant que l'autre serait très certainement à l'opposé sur l'échelle du bonheur.
Que la troisième manche commence !
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Russocarine
Un tour, un seul tour, il ne restait plus qu'un tour pour les départager. Ce tour ultime déterminerait qui du tigre ou de l'ours changerait momentannément de propriétaire. Une lueur de panique traversa l'esprit de Russo. Et si le 3ème tour ne permettait pas de les départager ? Elle seraient obligées de jouter jusqu'à la nuit. Et si un cochon s'écroulait de fatigue ? et si tous les cochons s'écroulaient de fatigue un par un jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul de valide à Mauléon ? Et si les vaches faisaient pareil, et les moutons ? Elles seraient contraintes de jouter à pied. Fichtre ...

Et voilà que Zaza, malhonnête jusqu'au bout des ongles, tentait de corrompre l'arbitre internationale.


Fouchtra, Dame Zaza, cessez donc de tenter d'acheter l'arbitre, ou vous finirez dans l'enfer lunaire avec une simple peau de taupe pour protection. Est ce que je me permets, moi, de promettre d'user de mes pouvoirs municipaux pour ériger une statue géante de crevette en place publique ? Non !
Et puis, si vous êtes à ce point aux abois, il n'est pas trop tard pour renoncer, et me confier en tout bien tout honneur votre cher Tigrou pour trois ou quatre jours. En échange, je vous laisserai batifoler dans le verger municipal avec Otto et Vuvuzella, nos chers amis porcins.


Quelque chose disait à Russo que le marché ne serait pas accepté, pourtant elle dévisageait la maquerelle avec un petit sourire en coin. Vuvu, lui, profitait du répit pour se gaver en fourrageant dans les ordures. Il faudrait un jour penser à réglementer tout ça.
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Russocarine
La maquerelle ne pipait mot, elle refusait clairement le marché que Russo lui proposait. Pourtant, le verger de Mauléon était un endroit plein de charme, on y trouvait sans doute un tas de bêtes charmantes comme des écureuils, des taupes et des lapins de garenne. Haussant les épaules en direction de l'arbitre, comme pour dire "j'aurai tout essayé", Russo examina les lances restantes en fronçant les sourcils. Elle les soupesa une par une, jaugeant leur droiture et leur souplesse. Puis ayant fait son choix, elle se tourna vers sa monture, qui avait déserté l'arène et fourrageait les épluchures jetées par les Mauléonnais sur la voie publique....
D'un coup de pied bien placé, Russo rappela Vuvuzella à l'ordre. S'il se gavait trop, ou prématurément, il perdrait sa prestance et son élan naturel (...) et ne serait plus le fier destrier qu'il lui fallait pour obtenir la peau tigrée lors de l'assaut final.


Allez, bon à rien, aide moi à gagner ce manteau, ou tu finiras à la broche ce soir.

Les choses étaient maintenant fort claires, et Vuvu, grouikkant de rage ou de douleur, suivit la mairesse jusqu'à l'entrée de la lice.

C'était le dernier assaut, celui où l'honneur du Royaume de France allait se jouer contres les peuplades Ibériques qui mangent de l'omelette froide en criant Olé! Russo leva le poing, et harangua la foule en criant
Mauléon !! Mauléon !! Puis elle enfourcha sa monture, la motiva en soufflant dans son cor tout près de l'oreille du goret, et au signal de l'arbitre, elle se lança à l'assaut, la lance ferme, le regard fier, tressautant cependant au rythme de la course à courtes pattes du cochon municipal. Elle visait l'écu de Zaza, mais au dernier moment, Vuvu, vraisemblablement fatigué de ces activités guerrières, trébucha et pour ne pas perdre l'équilibre - ce qui aurait été la honte suprême - Russo leva la lance pour faire contrepoids. Et toc, en plein dans le casque de son adversaire qui ne parvint pas à la toucher. Le temps de comprendre ce qui s'était passé, Russo jetait en l'air pêle-mêle lance, casque, corne, bouclier en criant Hourrah !!!!!

Et sans attendre une contre-attaque perfide, elle se rua au pas de course vers l'arbitre afin de récupérer son prix, le précieux manteau. Une fois qu'elle l'aurait en main, et pas avant, elle pourrait narguer la maquerelle.
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