[RP] Vertige...

Encore une tonne de paperasse : courriers, décret à examiner, billets venant de différents services... et cette chaleur insupportable. Et cette absence... Elle se prit un instant la tête entre les mains puis se reprit : il était temps d'aller faire un tour.

Sophie rangea soigneusement son bureau. D'ici quelques jours, sans doute, quelqu'un la remplacerait ici. Elle lui souhaita mentalement que son mandat fût plus facile que le sien en fermant la porte.

Traversant le couloir au pas de charge, elle se demanda mentalement où elle devait se rendre : l'Ost? Non, en principe tout était pris en main. Elle s'y rendrait peut-être après... La Bourse du commerce? Ah oui! Elle y avait des choses à faire, comme chaque jour : écouter les discussions des maires avec le conseil, passer à la Guilde pour voir...

Elle s'arrêta en haut des marches du deuxième étage.

Pour voir?... La tâche rouge qui dansait devant ses yeux prenait une forme de fleur étrange sur la neige... un hortensia peut-être? Sur la neige? Par cette chaleur?... Non, une fois de plus, c'était du sang qui s'écoulait de son nez. Comme elle réconfortait les quelques personnes qui l'avait vue dans cet état il y a peu, elle y trouva une excuse : la tension, la fatigue, la chaleur... Sans aucun doute. A quoi bon s'inquiéter? Peut-être du fait qu'en portant machinalement sa main vers son visage, elle lâcha la rampe. Peu-être du fait que perdant son appui, elle perdit en même temps l'équilibre. Peut-être du fait que les marches se rapprochaient dangereusement... Les marches, le plafond, la douleur... Le noir.

"Ces évènements se déroulent le 26 juillet entre 11h et 12h.."
RP ouvert à tous ceux qui fréquentent le Donjon de l'Ombrière pour une raison ou un autre...

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Sophie, Vicomtesse de Terrides

Depuis quelques jours, Niwiel était rentrée de sa retraite chez les soeurs qui lui avait fait le plus grand bien. elle se sentait fraiche dispo, en forme, bref, rien de tel qu'une bonne cure de solitude pour se remettre d'aplomb. Laissant son cheval dans la cour du palais, elle alla vaquer à ses occupations au sein du fort. L'appel quotidien... il lui aurait presque manqué celui là. Souriante, elle regagna la cour et lorgna le soleil déjà haut et chaud dans le ciel. Elle aimait ce soleil et cette chaleur qui lui rappelaient son pays natal.
D'humeur plus que joyeuse, elle décida de faire une incursion dans le bureau de Sophie qu'elle n'avait pas encore vu en taverne. Son amie devait avoir du travail par dessus la tête, et à ce qui paraissait, elle en avait vu des vertes et des pas mûres durant ses deux semaines... Etrange comme les gens qui perdent le contrôle finissent par révéler leur vrai visage...

Traversant le palais, elle chemina dans le dédale de couloir qui n'en finissait pas jusqu'à tourner au coin d'un mur. Elle évita de justesse une bouteille pleine qui roula en bas des escalier avant d'aller se fracasser contre le mur opposé répandant son liquide sur les pierres froides du palais. Fronçant les sourcils, la rouquine abandonna sa contemplation perplexe de la bouteille explosée lorsqu'elle entendit la voix d'Emi appeler à l'aide. Comment ça Sophie blessé ?? Effrayée de ce qui aurait pu arriver, Niwiel tira son épée au clair et grimpa les escaliers quatre à quatre, maudissant intérieurement les architectes qui avaient conçu la rampe afin de rendre plus difficile l'attaque du bureau.

Emi était là, à genoux, Sophie étendue devant elle.

Emi, mais qu'est ce qui se passe ?? Elle a été attaqué ?

Sur ses gardes, la jeune femme jeta un coup d'oeil aux alentours et, ne détectant aucune menace, rangea son épée pour éviter de blesser ses amies dans cet espace aussi confiné. S'agenouillant à son tour, la rouquine questionna Emi du regard sur ce qui s'était passé et sur la conduite à tenir. Celle ci semblait quasiment au bord de l'hystérie pour le coup... Le cas de Sophie devait être grave, ce qui ne fit qu'accroitre sa propre inquiétude. Mais il fallait garder son calme... garder la tête froide... Au moins une sur deux en tout cas. Glissant sa main sur le cou de Sophie, Niwiel chercha le pouls deson amie en attendant les réponses d'Emi.

La duchesse était vraiment dans un piteux état et le sang qu'elle perdait formait déjà de minces filets s'écoulant sur les marches de pierres et descendant petit à petit. Le pouls de son amie était faible, mais bien présent. S'était invraissemblable que Sophie ce soit blessée comme ça seule... à moins qu'elle ai caché certaines choses... Seigneur, tant de sang... Emi sembla se calmer un peu et recouvrer sa lucidité, mais les deux femmes n'étaient pas plus avancée sur le pourquoi du comment de l'état de leur amie.

Aux vues du sang qu'elle perd, faut pas qu'on traine je crois...

Emi examina alors Sophie et lui trouva une entaille sérieuse au crane. La duchesse ne s'était pas ratée... Comme quoi... Même quand elle se blessait elle faisait pas les choses à moitié. D'ailleurs, Niwiel finit par en venir à la conclusion que son amie ne se ménageait pas assez. Courir à droite à gauche, sans jamais s'arrêter, répondre aux uns, aux autres, et finalement, le corps ne suit plus. C'était pas vraiment une vie, même pour la duchesse. Elle manquait peut être simplement d'aide... Enfin pour l'heure elle en avait besoin sans aucun doute. Emi était en train de presser un mouchoir sur la blessure cranienne et elle lui demanda de prendre sa place pour continuer d'examiner le corps de la blessée. Alors qu'elle essayait d'arrêter, le flux de sang s'écoulant de la blessure, elle jeta enfin un coup d'oeil sur le reste du corps étendue sur les marches. Alors elle remarqua à son tour la curieuse position qu'avait adopté la jambe de la duchesse durant la chute. Etait ce une position humainement possible ? Ouais... en tout cas c'était pas normal.
Fonçant les sourcils, la rouquine vit Emi changer de couleur et furtivement et marmonner quelque chose qu'elle ne saisit pas.

Quelque chose ne va pas ??

Question idiote... rien n'allait évidemment, mais l'attitude d'Emi ne fit que l'inquièter encore plus. Emi la remplaça au niveau du pansement qui commençait à prendre une vilaine teinte rouge sombre au lieu de sa couleur normalement blanche. Emi lui donna ses instructions pour la suite et se releva prestement.

Ok, j'y cours.

Sur ce, elle pivota et descendit quatre à quatre les escaliers pour traverser à nouveau les couloirs au pas de course pour trouver Diia à la faculter. Jamais elle n'avait courru aussi vite, à croire que l'image gravée dans son esprit de son amie étendue sur le sol lui donnait des ailes. Trouver Diia, y'avait que ça qui comptait.

Couloirs de mer**. Niwiel s'était trompée à deux reprises avant de retrouver le bureau de Diia. A dire vrai, elle n'y était jamais allée alors c'était pas facile de le trouver. Elle avait rebroussé chemin à deux reprises avant de débarquer en trombe dans le bureau recherché. Y'a certain jour où sa formation de soldat était une véritable bénédiction... Quelques mois en arrière, elle n'aurait jamais pu tenir cette course folle sans s'arrêter. Néanmoins, rien n'était joué, fallait maintenant ramener la médicastre vers la blessée. Heureusement, Diia était assez réceptive et les deux femmes avaient vite repris le chemin en sens inverse pour retourner auprès de Sophie.

Celle-ci semblait avoir encore pali depuis le départ de la rouquine, et son état ne semblait pas s'être amélioré. Sur ordre de Diia, Niwiel descendit les escaliers quatres à quatres et traversa le couloir où elle siffla vivement entre ses dents. L'était temps de mettre en pratique sa nouvelle autoritée de sergent chef. Bon d'accord, on appelle pas les gens comme ça, c'est impoli, mais les regles de bienséances n'étaient pas vraiment de rigueurs dans l'état actuel des choses. Fallait se presser, point barre. Les gardes ainsi appelés se retournèrent et lui jetèrent un regard interrogatif, auquel elle répondit par un signe les enjoignant à la suivre, ce qu'ils firent sans broncher après s'être concerté mutuellement du regard. Tout trois traversèrent rapidement le couloirs et se retrouvèrent vite auprès de Sophie.

Emmenez la duchesse dans ses appartements immédiatement. Et faites bien attention de ne pas la blesser d'avantage !

Obéissant, les deux hommes soulevèrent leur duchesse et prirent le chemin des appartements à pas mesurer pour ne pas agraver le cas de la blessée. Les trois femmes les suivirent acquièscant à la requête de Diia. Niwiel resterait aux côtés de Sophie, jusqu'à ce sur Diia lui demande de partir. Au détour d'un couloir, elle bifurqua les laissant tous les cinq partir vers les appartements ducaux, et lança par dessus son épaule :

Je file demander de l'eau bouillante, Emi tu t'occupes de la chambre.

Sans vraiment s'en rendre compte, la jeune femme donnait des ordres fermes n'appelant aucune réplique. A vrai dire, la situation exigeait de ne pas se poser de questions du tout. C'était pas le moment. De plus, Niwiel savait pertinament que si elle laissait son esprit divaguer sur le pourquoi du comment, elle perdrait totalement son sang froid. Elle avait besoin de s'occuper, d'avoir les idées claires, pas de panique, surtout pas de panique... et pourtant... Diia n'avait rien dit, mais une expression furtive était passée sur son visage quand elle avait vu Sophie, et ça n'avait rien d'encourageant.
Déboulant dans les cuisines comme une furie, elle distribua des ordres de ci de là, commandant que l'on apporte de l'eau bouillante aux appartements ducaux et envoyant deux personnes nettoyer le sang de l'escalier. Primo ça éviterai que quelqu'un ne glisse dessus, et secondo, mieux valait ne pas alerter tout le monde maintenant. Chaque chose en son temps, la duchesse d'abord, ensuite apprendre ce qui se serait passé, pour enfin communiquer l'information.

Allez plus vite cette eau bon sang !

Trépignant sur place, Niwiel décida de sortie des cuisines. Sa présence ne servait plus à rien maintenant que les ordres étaient donnés, et elle ne ferait pas avancer les choses en s'énervant contre le feu qui ne chauffe pas assez vite. Se remettant à courir, elle renversa quelqu'un sur son passage et l'aida à se relever en marmonant à la fois des excuses et pestant contre son inattention. Sans même regarder de qui il s'agissait, elle reprit sa course éffreinée vers les appartements de son amie.

Il était paisiblement en train de se curer les ongles avec son couteau quand une rouquine qu'il ne connaissait ni d'Adam, ni d'Eve, vint leur donner un ordre. Il n'était pas vraiment du genre à se laisser dicter sa conduite par une femme, mais après tout, il était garde et ça avait l'air urgent.

Viens avec moi Maurice, t'pourras p't'être être utile pour changer.

Il grimpa les escaliers à grandes enjambées, quand il arriva sur place.

Morne couille ! Y's'passe quoi là ???

Et encore des directives et encore d'une femme, il aurait mieux fait de pas venir travailler aujourd'hui. Il attrapa la Duchesse et suivit l'une des deux qui le menait aux appartements ducaux.
Une fois sur place, il ne demanda pas son reste, il posa le paquet et sortit.

Rah morbleu, il avait oublié un dossier à l'Ombrière, il était vraiment tête en l'air et ça se confirmait.
Il avança donc d'un pas décidé dans le Palais et arriva au deuxième étage pour aller chercher son dossier. Il passa la porte et le saisit aussi rapidement qu'il était arrivé quand il entendit des cris.
Sa main se crispa en direction de son épée, mais il était dans l'Ombrière, que pouvait-il bien s'y passer.

Il prit la direction des cris, était-ce la voix d'Emi qui avait porté jusque là? il accéléra le pas car il n'avait pas compris les mots.

Le temps qu'il arrive, il vit de dos deux gardes portés un poids morts entourés d'Emi, Aradiia et Niwiel. Mais qui pouvait bien être cette personne. Le groupe se dirigeait vers les appartements de la Duchesse....la Duchesse aurait-elle eu un problème.

Il s'approcha de la porte encore entre ouverte et vit les gardes posés la Duchesse sur son lit. Elle semblait sonné.
Les gardes sortirent aussitôt et croisèrent donc le Capitaine qu'ils saluèrent, et lui expliquèrent brièvement qu'ils l'avaient trouvés par terre inanimé.

Le Capitaine Night resta donc devant la porte en espérant que quelqu'un vienne l'informer de l'état de santé de la Duchesse.
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Voix de Guyenne en la belle halle d'Agen , membre du conseil d'Agen, bléiculteur et boulanger quand le temps le permet
Lieutenant de la Zone centre de l'OST

La tornade rousse avait surgit dans la chambre de la duchesse et s'arrêta net. Dans les appartements ducaux, la tension était palpable et seule la faible respiration de la duchesse attestant de sa vie se faisait entendre. Tout le monde était tendu et dans une sorte d'attente fébrile. Emi venait de chuchoter quelque chose à Diia, mais, n'ayant rien entendu, ce n'était pas ça qui avait coupé Niwiel dans son élan. En fait il s'agissait surtout de la présence de son capitaine, Nightmare, faisant le pied de grue devant la porte de la chambre. Faisant demi tour sur le champ, elle retourna à l'entrée de la chambre et salua comme il se doit son supérieur.

Capitaine. Je peux vous être utile à quelque chose ??

Alors qu'il la questionnait sur le pourquoi du comment de cette agitation, Niwiel entendit Diia s'agiter à l'intérieur demandant de l'eau au plus vite... Encore quelque chose que ne la rassurait pas... La jeune femme mourait d'envie de retourner auprès de Sophie, mais le devoir d'abord.

A vrai dire capitaine, on ne sait pas vraiment ce qui s'est passé. Nous n'avons pas eu le temps denous poser de questions.

Rassemblant ses idées, la jeune femme se demanda ce qu'elle devait dire ou non puis haussa les épaules. Pour le moment elle n'avait rien de très concret autant lui raconter, et puis Night était quelqu'un de sensé, pas comme certain (rho la lèche botte dit ^^).

Il y'a de cela quelques minutes, je suis tombée sur Emi qui était agenouillée devant le corps inerte de la duchesse dans les escaliers devant son bureau. Etant dans un très mauvais état Emi m'a envoyé quérir Diia et puis de fil en aiguille on a fait transferer le corps ici pour les soins de la médicastre.
On ne sait pas s'il s'agit d'un accident, d'une tentavide de meurtre ou quoi que ce soit... Il faudra attendre le réveil de la duchesse pour en savoir plus.

Que dire de plus... que faire... Peut être aurait elle due se pencher sur la scene de l'accident pour y trouver des choses... mais la vie de la duchesse était plus importante. Alors qu'elle terminait ses explications succintes à son capitaine, des serviteurs arrivèrent avec l'eau et les torchons. Leur ouvrant la porte, la jeune femme les laissa passer et les suivit à l'intérieur oubliant complètement le capitaine pour retourner auprès de Sophie. Elle prit alors un moment pour étudier de loin son amie et, glissant sa main sur son propre ventre, elle se crispa. Elle était femme et avait vu plusieurs fois ce problème ci...

Une semaine s'était passée depuis sa chute. Sa blessure à la tête qui semblait le plus inquiéter Aradiia avait l'air de guérir ; sa jambe, immobilisée dans une atèle reprenait une orientation normale même si bouger ses orteils était douloureux au possible et son poignet retrouvait sa mobilité. Pour le reste, elle n'était toujours pas au courant.

Durant ces quelques jours, elle avait alterné les périodes de syncope, de sommeil émaillé de cauchemars terrifiants, de délires plus ou moins lourds et de conscience lucide. Un de ces moments durant lesquels elle avait craint de sombrer dans la folie.

Des domestiques étaient en train de rassembler ses affaires. Trunks venait d'être reconnu Duc : elle allait devoir libérer les appartements ducaux et rentrer chez elle, chose qui l'angoissait. Pourtant retrouver son petit nid aurait du la réconforter... Mais pas cette fois.
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Sophie, Vicomtesse de Terrides

Certaines "absences" lors de sa convalescence avaient été plus lourdes à supporter que d'autres... Celle de Melior comptait parmi les plus lourdes, il faut bien le dire. Leur dispute avait été terrible, non seulement dans les mots échangés mais aussi dans leurs conséquences puisque depuis, il n'y avait entre elles que le silence. Et puis l'accident. Et puis à nouveau le silence.

Et aujourd'hui, enfin, alors que Aradiia lui avait retiré l'atèle de son poignet et que la blessure crânienne semblait être bien résorbée, la duchesse s'était faite annoncer. Sophie avait beaucoup de défauts mais la rancune n'était pas de ceux-là. C'est donc encore pâle mais souriante qu'elle fit entrer son amie.
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Sophie, Vicomtesse de Terrides

Melior pénétra dans la pièce où se trouvait Sophie. Malgré la pâleur de cette dernière, il apparaissait clairement que son état de santé s'était amélioré. Hors réunions officielles, la brune laissait facilement tomber le protocole, et elle s'adressa à son amie simplement :

Bonjour Sophie,
Souhaitons que l'adage "mieux vaut tard que jamais" soit toujours de mise...

Comment te portes-tu maintenant ?
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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord

Amendine était une veuve qui, étant venue à l'Ombrière pour y trouver un emploi était tombée sur la jeune duchesse... Aussitôt, en quelques échanges de phrases, le courant passa. Sophie avait racheté les terres et la maisonnette qui jouxtait son terrain, avait agrandi sa maison et gardé la petite construction pour y loger sa "gouvernante" et ses trois enfants. Amendine avait durant l'absence de sa maîtresse, supervisé les travaux, fait en partie réaménager les anciennes pièces, tout en s'installant un joli petit "cottage". Quand elle était rentrée chez elle, Sophie était pleinement satisfaite de ce qu'elle trouva... Son fils, Florimond, âgé de 16 ans était d'ores et déjà devenu son apprenti à la forge.

La "jeune" veuve, au visage triste, était sans grande beauté. Mais il faut avouer que cela changeait des augustes rombières et autres majordomes crispés. Amendine ne lâchait que rarement un sourire, autre que de politesse, sans grande lumière. Pourtant Sophie l'avait vue rire une ou deux fois et avait à ce moment remarqué combien elle pouvait s'embellir...

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Ressortant du salon où elle avait laissé Melior et Sophie s'entretenir, elle vint donc porter réponse au maire de Montauban, d'une voix grave mais sans sourire :

"Messire. Dame Sophie reçoit pour l'heure Sa Grâce la Duchesse de Castelmoron d'Albret. Elle me fait vous dire que vous pouvez à loisir l'attendre ou revenir plus tard mais l'attente risque d'être un peu longue. Néanmoins, pour vous faire patienter, elle m'a indiqué que vous aimeriez peut-être une citronnade ou un peu de vin de Bordeaux?"

Melior prit place comme l'y avait invitée Sophie, puis écouta et hocha légèrement la tête :

Point de séquelles, voici qui serait une bonne nouvelle.

Lorsque la gouvernante annonça le second visiteur, la Duchesse fronça le nez mais s'abstint de tout commentaire. Elle se contenta de répondre aux questions posées :

Je me porte bien, merci. Je profite de la sérénité d'un poste comme celui de Secrétaire d'Etat, simpl spectatrice des remous ou des tempêtes.
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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord

Pendant ce temps, dans le salon...

Sophie écoutait Melior, faisant comme elle mine de ne rien avoir remarqué, et sourit en l'entendant évoquer la tranquillité de son nouveau poste.

"Allons, Melior. Je sais que vous êtes fatiguée du pouvoir en Guyenne et, sur ce point, je vous comprends tout à fait. Je ne suis pas loin de vous rejoindre d'ailleurs... Mais vous n'êtes pas faite pour jouer le gratte-papier royal! Même si c'est une charge honorable s'il en est, vous ne courrez pas après ce genre de distinction honorifique. Je sais que vous aller la remplir consciencieusement mais vous ne vous contenterez pas de jouer les spectatrices... Vous êtes faite pour diriger Melior, pour jouer un rôle de décisionnaire et de premier plan.. Alors? Quels sont vos projets...?"

*****

Dans le vestibule :

Amendine vint accueillir la nouvelle visiteuse, annonçant de la même façon que "Dame Sophie" recevait Sa Grâce de Castelmoron d'Albret et qu'ensuite, elle recevrait sans doute messire le Bourgmestre si toutefois elle n'était pas trop fatiguée, la médicastre ayant recommandé du repos. Tout ceci dit sur un ton neutre, hormis peut-être une légère insistance sur le mot "repos". Enfin, elle déposa sur le guéridon près du fauteuil où Sancte a pris place une citronnade, indiquant à Crystal qu'elle va néanmoins aller lui chercher un verre.
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Sophie, Vicomtesse de Terrides

L'éclat de l'oeil noir se raviva, et Melior sourit en coin :

Je me suis engagée dans cette charge pour une période de six mois, mais ce n'est point là ma seule occupation. Comme tu le sais, mon prime intérêt repose sur le droit...intéressant d'ailleurs de passer de l'autre côté de la barre...beaucoup moins contraignant, dirais-je...
Celui qui conteste a bien plus de facilités que celui qui bâtit.

Toutefois...résisterai-je au plaisir de me pencher encore sur l'architecture complexe des lois ?

Il est un projet dont je me dois de te parler. J'ai eu tantôt un entretien avec le Primus Inter Pares...l'homme possède l'art de convaincre, et il a su me tenter.
Je soumets ma candidature à la Pairie.
Il y a quelques semaines encore, je ne l'aurais pas cru moi-même...mais...on dira que je résiste à tout sauf à la tentation.
Et toi, tes projets ?
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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord

Melior croisa les bras :

D'accord, vous avez eu raison et moi tort.

Souriant :

Merci pour ta confiance.

Levant l'index, l'air faussement menaçant :

Mais attention que ça ne sorte pas de cette pièce !
Ceci dit, restent aux Pairs et au Roi d'être de cet avis. Et je pense que nous avons encore un peu de temps devant nous.

Revenant à un air plus sérieux :

Du repos...oui, il le faut. Quant au ménage, c'est parfois également nécessaire...même si douloureux ou particulièrement difficile. Disons que l'essentiel est de ne pas se perdre soi-même, que ce soit pour une cause, ou pour des personnes.
Mais quel est ce service ?
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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord

En salle d'attente.


Allons donc. La jolie blonde était-elle en train de s'imaginer qu'il s'était rendu ici dans l'intention de goûter aux délices de Capoue ? Le sicaire remua la tête, avant de regarder vers l'arrière, contemplant cette satanée porte qui ne s'ouvrait pas. Il finit calmement de manger ses boulettes de viande, s'essuyant les doigts pleins de graisse sur un vieux tablier de servante suspendu à portée de main, jouant les grimes à la profonde gravité, se désolidarisant tout à plein de l'idée sordide que le Maréchal voulait se faire de lui.

La bonne journée, Sergent.

Puis la demoiselle disparue et son frichti avalé, il libéra sa poitrine glabre qui s'offrit bientôt à ses doigts sous son col délacé. La convalescente n'allait pas tarder à le recevoir, lui réservant probablement un accueil digne de nul autre. Mais il avait une offre à lui faire et qui pour une fois, ne lui couterait aucune liquidité, mais encouragerait son vis-à-vis à une forme raréfiée de bienveillance à son endroit. Elle n'allait tout de même pas le priver de la possibilité de s'amender des néfastes conséquences de son comportement passé. Il savait la Sophie entêtée comme mule, mais point discourtoise comme putois.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes -Primus Inter Pares du Lion de Juda et Gouverneur de Montauban-la-Réformée.

Les deux femmes restèrent encore une petite heure à discuter, presque comme au bon vieux temps... Les choses avaient changées. Elles allaient devoir réapprendre leur amitié. Pour autant, peut-être qu'une nouvelle complicité, différente de l'ancienne allaient s'installer entre l'ancienne mentor et l'ex-pupille qui aujourd'hui avait pris son indépendance.

Une fois que la Duchesse fut partie, Sophie profita de quelques minutes de solitude pour se préparer à recevoir sa visite suivante. Avait-elle tant de choses à lui à dire... ou plus rien? Rageant de ne pouvoir comme à l'accoutumée s'activer pour réfléchir, elle prit une longue rasade de citronnade fraiche et fit entrer le bourgmestre de Montauban...
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Sophie, Vicomtesse de Terrides