[RP] La roue tourne

Depuis son arrivée à Saint Bertrand, Anabel passait le plus clair de son temps dans la campagne avoisinnante, s'égarant parfois dans les chemins sinueux. Malgré le terme proche de sa grossesse, elle chevauchait Quadrille, magnifique nom dont son frère Joran avait baptisé son cheval, à travers les champs et les bois.

Deux jours auparavant, lors de sa promenade quotidienne, elle l'avait déniché, majestueusement dressé aux flancs de la montagne, près d'une rivière, son moulin.

Se laissant glisser de sa monture, elle fit le tour de la propriété à pied, il semblait abandonné et elle décida dans la foulée d'en faire l'acquisition.
Vite, vite, retourner au village, s'enquerir auprès des autorités de la possibilité de l'acheter.
Traversant le village au galop, elle s'arreta net sur le marché.

Du blé ! il me faut du blé !
Elle commanda sur le champs plusieurs sacs, les montrant du doigt aux vendeurs et leur assura
J'attele ma charrette et je reviens les chercher tout de suite

Tout de suite... après etre passer en mairie pour expédier les démarches, et après avoir laisser toutes ses économies à l'achat du moulin effectivement libre, elle passa à l'académie attela la charette, retourna tranquillement chercher les fameux sacs et se mit en route pour le moulin.
Chemin faisant, elle revassait satisfaite, cherchant un nom à sa nouvelle demeure et lorsqu'elle accéda à la batisse, la grande roue immobile attira son oeil determinant ainsi son nom, La Roue Tourne, comme un message d'espoir sur cette nouvelle vie.

Pfff !! la tache allait etre ardue, si les meules avaient l'air en état de fonctionner, la roue, quant à elle, semblait coincée.

Quelque branchages sans doute pensa t elle mais Anabel si vaillante d'ordinaire, imprudente aussi, n'osa pas encore plonger et préféra vider sa charette de son fardeau.

Guère plus facile ! se dit elle après avoir amener un seul sac à l'intérieur.
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Elle revenait de la promenade matinale qui lui permettait de commencer la journée le mieux possible...

Michka sur ses talons.....
La louve, heureuse de pouvoir commencer à laisser ses petits seuls dans le foin de la grange,suivait Domy la truffe au ras du sol et furetait dans chaque taillis,muletant de temps en temps une musaraigne intrépide et revenant vers sa maîtresse en battant de la queue.

Lorsqu'elles débouchèrent sur le sentier qu'elles avaient coutume de prendre,Domy fut surprise de voir que les abords du vieux moulin abandonné n'étaient plus silencieux comme à l'accoutumée.
Alors que sa louve se précipitait pour laper l'eau claire du petit cours d'eau qui alimentait le bâtiment au temps de sa splendeur passée,la jeune femme aperçut Ana,les mains sur les hanches,contemplant un sac de blé éventré sur le sol à côté de sa carriole.

"Bonjour Ana!!!!
Besoin d'un coup de main???"

Domy s'approcha de la soeur de Joran et fronça les sourcils:
"Crois tu bien prudent de te lancer dans un tel travail dans ton état?"

Elle connaissait peu la jeune femme,mais l'avait de suite trouvée charmante lorsqu'elles s'étaient rencontrées lors de son arrivée à Saint Bertrand en compagnie de l'ami à qui elle avait demandé d'accompagner sa route pour plus de sécurité.
Au moins celle ci n'était pas encore influencée par les médisances qui couraient sur le couple Domy/Fabrizio et le sourire qu'elle lui avait accordé avait été franc et sans arrières pensées....

Vraiment rafraichissant il faut dire....

Ayant elle même un moulin accolé à sa maison,elle savait le rude travail que demandait le ravitaillement en blé et le rangement des sacs à l'abri dans le moulin.

Levant les yeux vers la maison qui était encore envahie de ronces et de vigne vierge elle ne put s'empêcher de jouer les curieuses:

"Tu comptes t'installer ici????
T'as vu le travail qu'il y a à faire???
Tu compte pas remettre tout ça en état toute seule quand même???"
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L'eau fraîche coule sur ses pattes et elle lape à longues goulées entre les pierres de la rivière.

Elle trottine un moment dans l'onde claire,éclaboussant autours d'elle puis ressort et s'ébroue ,envoyant un nuage de gouttelettes qui s'échappent de sa longue fourrure grise.

La louve resterait bien là,au frais,apaisant ses coussinets échauffés par la promenade sur les cailloux brûlants du chemin..Mais elle entend la femme parler....

Une voix lui répond qu'elle ne connait pas et aussitôt elle est en alerte..

Michka se retourne et avance doucement vers le moulin,truffe à ras de terre,arrière train abaissé....Oreilles couchées et queue basse.....
Méfiante......Sur la défensive.....

Elle a déjà eu moult fois à s'enfuir devant des cavaliers ou des guerriers contre lesquels elle ne pouvait rien et qui avaient attaqué ces hommes qu'elle aimait..
Mais elle avait aussi pris la défense de la femme alors qu'elle se trouvait incapable de faire quoi que ce soit devant un inconnu malfaisant.....

Mais là....
La femme ne dégage pas d'odeur de peur....
Ni de colère..
Au contraire......

La louve approche alors un peu plus et vient coller sa large tête et son cou puissant contre la jupe de Domy,puis lève ses merveilleux yeux jaunes vers Anabel.

"
Domy ? ta louve a eu une portée, n'est ce pas ? Que comptes tu faire des petits ?"

La question d'Anabel la surprend tellement que la jeune femme s'arrête net .
Elle a bien vu que la future maman avait eu un moment d'hésitation au moment de se risquer à une légère caresse sur la tête de Michka,et cela était bien normal pour quelqu'un qui n'était pas habitué à voir un animal aussi imposant de près...

La réputation des loups.....
Pourtant,la louve était une amie fidèle et qui lui avait sauvé la vie à plusieurs reprise lorsque ses jours avaient été mis en danger et que Fabrizio n'était pas à ses côtés pour la défendre.

Le souvenir des jours sombres de Flandres lui revinrent comme souvent en mémoire...
La louve dans les dûnes et le fou qui voulait la tuer...
L'animal avait bien failli donner sa vie pour elle cette fois là...Il en avait fallu de peu.

Aussi était elle contente et soulagée de voir que son fils Enguerand ne quittait plus Loumar et qu'ils formaient à eux deux une fine équipe de complices...
Elle se sentait ainsi bien plus tranquille et savait que le jeune loup s'attacherait de plus en plus au gamin en grandissant à ses côtés.

Et oui ....
Elle avait demandé à son amie Laki et à son chevalier de futur époux si ils accepteraient de garder les loups et son fils lorsqu'ils allaient prendre la route dans quelques jours..

"Et bien....Je ....En fait je ne sais pas...
Pour l'instant je n'en ai aucune idée..."

Elle sourit à la jeune femme et posa la main sur le crâne de Michka:
"Tu es tentée??Tu aimerais en avoir un?"

Si Ana voulait vivre dans cette maison isolée...avec un bébé qui plus est....
La compagnie d'un louveteau serait des plus rassurantes,même si au début la taille de la bestiole serait loin d'être dissuasive....
Mais un loup grandissait vite...

"Tu sais.....Quand on les prend tout petit comme ça....En plus avec ....heu....Le bébé....
C'est un garde du corps vraiment des plus efficaces!!
Tu ne risquerais plus rien..Mais alors plus rien du tout!!"

Leurs pas les avaient amenées doucement jusqu'à la maison délabrée mais qui avait un charme certain sous ses avalanches de verdure sauvage.

"Vrai qu'elle est belle cette maison.....
Tu as fait un bon choix Anabel..."

"Alors??? ça te dit??"
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Vrai que le temps passait et qu'il fallait songer à aider Anabel avant que le vent n'éparpille trop le blé renversé ou qu'un orage comme ceux qui sévissaient ces jours ci n'éclate et ne vienne gâcher toutes ses réserves.

"Allons y ma belle.....
Je vais te donner un coup de main.....ça devrait aller vite"


Heureuse d'être en tenue de cavalière pour sa liberté de mouvement,Domy attrapa les coins du premier sac:
"Vas y Ana,prends l'autre bout,on va les mettre à l'abri à l'intérieur..."

L'un après l'autre elle transportèrent les sacs puis la jeune femme dégotta un seau qui traînait dans un coin et qui lui permis de ramasser le plus gros de la cargaison de blé qui s'était échappé du sac crevé.

Tout en se dépêchant de mettre tout en ordre ,elle expliqua à Ana:
"Nous allons prendre la route demain...
Je laisserai Michka ici,Engherran et Laki vont s'en occuper....Les petits ne sont pas encore sevrés...Il en faut de peu...Je pense que tu pourras rapidement venir en choisir un...
A moins que tu ne préfères attendre d'avoir accouché?"

Elle regarda avec satisfaction le travail qu'elles avaient abattu:
"Une chance que je sois passé par là ce matin...Au moins j'aurais fait quelque chose d'utile avant de partir!!"

La jeune femme partit d'un rire léger et suivit le regard soucieux de Anabel vers la roue du moulin:
"Quelque chose te tracasse???"
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Ce matin là, Anabel s'était levée aux aurores et descendit l'escalier de l'académie sur la pointe des pieds pour laisser dormir les pensionnaires. Elle avait attelé la cariole remplie de sacs de blé achetés la veille et bien décidée à faire marcher son moulin, prit le chemin caillouteux qui y menait.

Après plus de deux heures à diriger son cheval sur le sentier, elle arriva devant le batiment et sauta de la cariole sans preter gare à son état.

Pff !! faut plus que je m'amuse à ça souffla t elle entre ses dents

Le temps de respirer cinq petites minutes, la future maman admira la roue majestueuse qui tournait au gré du ruisseau qui coulait à ses pieds. Plusieurs jours auparavant, elle avait prit son courage à deux mains plongeant dans l'eau froide. Anabel, bonne nageuse, avait réussi, non sans mal, a extirpé des branchages qui maintenaient la roue. Une bonne frayeur quand elle y parvint et que la roue se mit à tourner mais elle avait regagner la surface sans trop d'encombre.

Jetant son chale négligemment, Anabel déchargea les sacs un à un, les trainant jusqu'à la meule, perdue dans ses pensées, elle n'entendait qu'à peine, dans le moulin, le bruit des rouages. Comme une automate, elle versa les grains de blé et alla vérifier que la farine commençait à sortir doucement. Toute heureuse, elle en prit de pleines poignées qu'elle jeta au dessus d'elle et qui retombait en pluie fine sur ses cheveux encore humide de la rosée matinale.

Mais la vingtaine d'aller retour avaient eu raison de ses forces, soudain une douleur aigue la saisit, ses jambes se dérobèrent sous elle et Anabel s'affala sur le plancher enfariné.
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La meule tournait écrasant les grains, le bruit incessant de la machine resonnait dans les murs et les lattes du plancher, il entrait dans les tempes d'Anabel gisant au sol et finit par la reveiller.

Elle se traina jusqu' au mur pour s'aider à se relever. Dans la farine parsemée au sol, une tranchée, la trace de son corps rampant. Chancellante, pliée en deux, se soutenant comme elle le pouvait, l'inquiètude et la douleur marquaient son front.
Elle cherchait du regard où s'assoir quand elle crut entendre une voix

-Ana!! Parbleu dis moi ce qui t'es arrivé?!

On lui prit la main et elle répondit hagarde

Je ne sais pas .... tout a bougé en dedans....

Là, à quelques pas seulement, les sacs vides empilés, il fallait les atteindre, s'assoir. Sa main libre glissa sur les pierres, elle avança d'un pas, s'agrippant à cette main salvatrice. Longeant le mur, cherchant ses appuis, elle rejoignit les sacs lentement et se laissa tomber dessus.

Endolorie, elle s'allongea et se recroquivilla, fermant les yeux pour ne pas geindre.
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La petite fille courait .
Dans sa tête, un visage, deux yeux gris d'acier qui se faisaient tendres quand ils se posaient sur elle. Joran.... Il était grand, il était fort, il saurait les aider, lui.

Elle longeait la rivière, trébuchant parfois sur un pierre au milieu du chemin. Elle se relevait, sans prêter attention à ses genoux écorchés, reprenait sa course folle.

Les larmes coulaient sur son visage. Elle se souvenait de sa fuite. Elle avait entendue la voix de Kachi déformée par la peur. Il se passait quelque chose de grave là bas au moulin.

Alors elle courait, le coeur cognant dans sa poitrine, repoussant les ronces de la main.

La tanière enfin.
Le compagnon de Kachi avait entrepris de réparer le toît de chaume qui fuyait. Il était assis à l'entrée de la tanière, tressant le chaume entre ses mains. La fillette se précipita vers lui, le tira par la manche.
Reprenant son souffle, elle croisa son regard étonné. Mais, déjà , il se levait , alarmé :

- Joran !!
Ana ! ........ le bébé !

Kachi t'appelle. Elle a peur, elle a dit : Vite, vite !
Elles sont au moulin....avec Badiane !
Ana est couchée par terre....
Ana ! Elle est malade !

[A la Tanière]

Joran était resté à la tanière ce jour là, il avait du travail en retard, il était temps de s’occuper de la tanière. Depuis que Kachina vivait avec lui il avait un peu laissé les travaux, trop occupé à lire et à…. Enfin trop occupés qu’ils étaient tous les deux.

Il était en train de remettre de la chaume sur le toit quand il vit a travers champ courir la petite Manon qui ne lui avait pas encore parlé depuis qu’elle vivait chez eux. La petite semblait effrayée. Joran descendit en trombe de son échelle et vint à la rencontre de Manon.

Calme-toi, respire. Attends avant de parler…
Laissant l’enfant reprendre son souffle, il lui tendit une outre d’eau fraiche puis quand elle eut bu, il attendit qu’elle parle.

Joran !!
Ana ! ........ le bébé !

Kachi t'appelle. Elle a peur, elle a dit : Vite, vite !
Elles sont au moulin....avec Badiane !
Ana est couchée par terre....
Ana ! Elle est malade !

Quoi ? c’est pas vrai !
(Joran prend la petite dans ses bras la place sur Fantoche et saute a cru sur son étalon, le talonnant pour la première fois. Pas question de perdre du temps.

Fantoche s’élance au galop et tout en serrant Manon dans ses bras, Joran pense au pire, à sa sœur, au bébé.

Plus vite Fantoche plus vite mon ami !

[Arrivée au moulin]

Joran dépose Manon au sol et se précipite auprès d’Ana lui prenant la main.

Ana ! Parle-moi !
(puis se retournant vers Kachi et Bad)
Qu’est-il arrivé ? Mais parlez-moi !
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Il y avait du monde autour d'elle, Anabel entendait des voix qui lui semblaient lointaines, ne comprenant pas le sens des paroles.
Puis une autre main, plus forte la saisit, chaude.... Elle, elle avait froid, pourtant il faisait chaud dans ce moulin de bois et de pierre.

Anabel se rendit compte que sa robe était mouillée et la faisait frissonner. Elle n'avait pas senti quand elle avait perdu les eaux mais cette humidité sous elle la ramena à la réalité. Il venait. C'etait l'heure.
La frayeur l'envahit subitement et elle se redressa, vit son frere à ses cotés, planta son regard clair dans le sien.

J'ai peur Joran

Mais déjà, une nouvelle conctraction arrivait, l'affaissa. Elle serra les dents, ne laissant passer qu'un faible gémissement. Ses doigts libèrèrent enfin les mains qui se voulant rassurantes, lorsque la douleur faiblissait, elle se sentait partir avec, il fallait résister, ne pas s'évanouir encore.
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- Joran !!!

Soupir de Kachi.

Elle a déjà vu cet homme tenir tête à plus d'un . Il est courageux, voire intrépide , imprudent et là, devant cet enfant qui va naître, le voici désarmé.

A cet instant, elle l'aime encore plus, mais cette heure là , ne leur appartient pas.
Elle appartient à Ana et à son enfant.
Eux, ne seront que les témoins , les figurants.

Elle le regarde . Il est effrayé mais il ne sait pas que sa seule présence, suffit à la calmer ,elle, à lui faire retrouver les gestes à faire.
Déjà, elle s'active, elle aidera Ana, elle mettra l'enfant au monde comme elle l'a déjà fait pour Isabel et Ambre.

Le loup, pour une fois obéira. Elle ordonne presque , plus qu'elle ne lui demande :

- Joran, allume le feu, tire de l'eau au puits et fais la chauffer !


Et puis, fais le tour de la propriété, vérifie qu'aucun noeud ne subsiste nulle part, ça porte malheur. Détache les chevaux.

Trouve moi de la mauve et de la camomille. Il y en a dehors dans le pré.

Prenant la besace que lui tend Manon, celle qu'elle avait pris soin d'emporter avec elle , elle en sort un flacon de lotion d'huile de violette et de laurier, s'en frictionne les mains et soulevant les jupes d'Ana, l'examine avec soin.

- Ana, sois patiente ma douce !
Un premier enfant aime à se faire attendre.
Respire et détends toi, laisse toi emporter par la vague , ne résiste pas. Abandonne toi Ana ! Respire !

Elle éponge doucement le front de la soeur de Joran, la rafraichit d'eau de lavande...
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Combien d'heures avaient défilé, combien de douleurs s'étaient succédées, chacune plus vive que la précédente, certaines lui arrachant des plaintes qu'elle tentait de contenir.

Elle les avait entendu sans vraiment les reconnaitre mais soulagée de l'aide qu'on lui apportait.
S'était elle endormie ? évanouie ? Anabel semblait se réveiller d'un cauchemard, sur cette table inconfortable, dans un moment de repis, elle avait enfin compris qui l'entourait, Bad, kachi, et son frère...
Elle rougit alors de leur montrer ce visage, ce spectacle.

Ragaillardie par les soins que lui prodiguait Kachi, elle sentit soudain l'envie de se lever, elle l'attrapa par l'épaule et se laissa glisser au sol.

Aides moi Kachi s'il te plait ! Il faut que je marche un peu !
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Anabel faisait les cent pas autour de la table, s'arretait parfois, soufflant longuement.
Ses deux mains appuyées sur le haut de son ventre, soutenue par Kachina, elle esquissa un sourire aux paroles légères de kachi.
Comment serait il son enfant ?
Kachi lui repetait sans cesse qu'elle ressemblait à son frere...

C'était tout proche mais combien d'heures encore à attendre, à souffrir ...

Soudain une énième contraction surgit, et l'envie de pousser la cloua sur place. Un peu affolée, elle se retint à la table et s'assit juste au bord, regarda sa brune de belle soeur ne soufflant que

Kachi ....

espèrant qu'elle comprenne
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Ses mains se cramponnant de chaque cotés de la table, Anabel se redressait d'un coup quand la douleur ordonnait la poussée. Elle y mettait toute sa force, Bad lui soutenant le dos, Kachi entre ses jambes attendait de recevoir l'enfant.

Mais rien ne se passait, chaque poussée affaiblissait de plus en plus la jeune femme et l'enfant semblait coincé, ne progressait pas.

Dans les quelques secondes de repis qu'il lui était accordé, des larmes roulaient sur ses joues. Des larmes de douleur et de peur, des larmes d'incomprehension et de regret. Tout se bousculait dans sa tete. Le moulin, Carpé, Joran, Montargis, la cascade, St bertrand, Gien, le bébé, son trésor, l'académie, sa maison vide, ses broderies, Lou, Lorenzo... enzo.

L'atmosphère était lourde, et elle ressentait l'inquiètude de kachi et de Bad qui la réconfortait du mieux qu'elles pouvaient.

Mais le repis ne durait pas, la douleur revenait si vite, ses forces l'abandonnaient, elle soufflait, elle se sentait partir... Rageuse, elle résistait, serrant les dents encore, cognant la table parfois de ses poings, gemissant ou grognant sans jamais crier.
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Joran avait le sourire quand Kachina l'entoura de ses bras mais ce sourire se transforma en doute puis en peur lorsqu'elle demanda à la petite Manon d'aller jouer dehors. Il regarda s'éloigner l'enfant avec sa poupée, il avait réussi à la faire sourire c'était de bonne augure pour la suite de leur vie,

Il se disait qu'il faudrait qu'il parle à Kachina de Manon mais elle semblait bien trop préoccupée en ce moment et ce regard ne lui disait rien de bon.

Joran ? ..........Ana ……………..
- Joran, Ana est en danger….Elle est épuisée, elle n’a plus de forces.
Je ne pourrai peut-être pas les sauver les deux……..
- Je suis désolée Joran…… Désolée !

- Il faut que j’y retourne, mon loup ! Elle a besoin de nous !

Joran se leva d'un bond et prit Kachina par la main il était ors de question qu'il perde sa sœur ou le bébé les deux allaient vivre, il ferait tout pour cela.

Viens on a un bébé à faire naitre je vais la bousculer ma sœur elle va pousser même si je dois lui mettre des coups pour cela.
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Le chevalier Démétrius faisait une pause pour laisser boire sa monture. Un mois de chevauchée usant les chevaux sous les lieues qu’il parcourait. Depuis qu’il avait traverse la frontière du royaume de France il trouvait les chevaux lents et lourds, pas comme ceux de chez eux.

A ses cotés, galopait « Poussière de Lune », celui-ci était le but de sa mission. Maistre Isaac d’Ascazan avait été clair il devait arriver avant la fin du mois d’aout de l’année de grâce 1458. Malgré les embuches et les essais des brigands pour le dérober, il était sauf et le précieux présent était plus beau resplendissant que jamais. En chevauchant, il regardait le poulain, les antérieurs puissants suivaient sans mal l’allure modérée mais constante du percheron que Démétrius avait échangé au dernier relais.

Au soir du 22 Aout, il arriva enfin aux portes de Saint Bertrand de Comminges. Il mit les chevaux au pas et se renseigna pour trouver les gens qu’il cherchait.

Bonjour Messire, je cherche Joran et Anabel d’Ascazan vous les connaissez ?

B’jour, je connais un Joran et une Anabel oui mais ce nom ne me dit rien… Vous dites comment ?

Non mais ne vous inquiétez pas ou puis-je les trouver ?

Allez au moulin en sortant par la porte Nord de la ville on ne peut pas le manquer seul a l’écart, la Demoiselle Anabel vit là-bas.

Démétrius remercia l’homme et il talonna sa monture le guidant vers la direction indiquée

Il arriva devant la porte du moulin et sautant a terre, retira la poussière et défit la cape de voyage pour être plus présentable. Fourbu mais heureux d’arriver au terme de sa mission, il frappa et attendit d’être reçu.

Anabel s'etait relevée bien vite, trop vite peut-etre mais elle était ainsi, incapable de rester couchée à ne rien faire.
Elle s'activait dans son moulin à tout nettoyer et ranger, Joran et Kachina veillaient sur son enfant quand elle-même ne pouvait le faire, trop heureux de leurs nouveaux roles.

Soudain elle entendit frapper et ouvrit la porte sur un homme démesurément grand.
Elle leva le nez rencontrant son regard, fatigué mais souriant.
Il lui inspira confiance et lui demanda

Que puis-je pour vous ?

Il éluda la question par une autre

Etes vous Anabel ? soeur de Joran ?

Anabel acquiessa de la tete, intriguée

Votre frere est là aussi ?

Anabel secoua la tete en fronçant les sourcils, se demandant ce que cet inconnu leurs voulait.
Devant l'insistance du chevalier, elle monta sur Quadrille et le devança pour le conduire à l'académie équestre où elle savait trouver son frère Joran.
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Comme elle l'avait deviné, la rivière aurait pu etre un bon racourci si elle ne s'etait laissé distraire par la crique.
Anabel arriva finalement à son moulin, se dépêcha d'atteler sa charette et repartit aussitot vers la ville chercher ses sacs de blé achetés plus tot en matinée.
Comme le temps lui paraissait long sur ce chemin sinueux et le retour, la charette alourdie par le chargement, bien plus encore.

A peine arrivée, elle commenca les fastidieux aller-retour jusqu'à la meule, chargée des sacs.

Mais bientot la précieuse poudre sortirait comme par magie dans le bruit incessant des rouages et Anabel ne se lassait pas de voir les grains se metamorphoser en farine fine.
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La forte luminosité du soleil éclairait désormais la pièce et fit plisser le nez d'Anabel qui, une fois n'est pas coutume, paressait allongée sur cette paillasse de fortune.

Elle avait pris soin de nourrir Lorenzo dès son arrivée et le petit bonhomme, blotti contre sa mère, dormait du sommeil du juste.
Soudain des bruits dans la pièce voisine l'alerta et une bonne odeur vint chatouiller ses narines. Qui pouvait être là ?

Quelqu'un avait peut-etre élu domicile chez elle. Après tout, il y avait fort longtemps qu'elle était partie. Elle ne pourrait en vouloir à quiconque mais sa curiosité aiguisée la poussa à se lever doucement, tirant la couvrante sur Lorenzo, elle jeta un châle sur ses épaules en baillant.
La blondinette ouvrit d'un coup la porte en grand et découvrit sa belle soeur très affairée.

Hey Kachi !!! Mais que fais tu là de si bon matin ?


Le matin était déjà bien avancé mais pour Anabel qui sortait tout juste de sa torpeur, il ne lui semblait pas avoir dormi bien longtemps.
Pourtant des gargouillis sortirent du fond de son ventre alors qu'elle claquait une bise à son amie.
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Regardant les flammes lecher les buches, elles ressassait les paroles de la soirée, puis ne trouvant pas de réponse à ses interrogations elle avait fini par s'endormir, assise en tailleur devant l'âtre, deux heures, trois tout au plus.

Les courbatures la réveillèrent et se levant en s'étirant, alla verifier que Lorenzo dormait toujours. Rassurée, elle attrapa une couverture et s'enveloppa avec pour sortir.

Sur les marches de son peron en pierre érodée, elle observait la lune pleine qui éclairait encore pour quelques instants la nuit qui s'en irait bientôt.
Tout était calme, la nature semblait dormir encore, même le vent s'était tu.

Là, la petite blonde recroquevillée sous sa couverture attendait le jour nouveau, se demandait ce qu'elle en ferait. Elle jeta un oeil critique au jardinet en friche, il lui apparut aors comme une necessité absolue de le remettre en état.

Mais déjà un petit gazouilli parvint à ses oreilles et elle se précipita à l'intérieur. Le soleil se leverait sans elle.
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La douce berceuse avait endormi son petit homme et Anabel, posée devant l'âtre, sortit de son corsage les derniers parchemins reçus.
Les parcourant encore.... le lire, lui écrire... c'était un peu comme être près de lui.... mais il était si loin maintenant.... et lorsque, ensemble ils étaient , il était si absent, l'abandonnant des semaines entières que la décision de retourner à St Bertrand lui avait semblait moins douloureuse, pourtant la souffrance était là, obniprésente... parfois un mot, une phrase l'assommait comme un coup de massue.

Elle tachait de cacher sa peine, sa tristesse, son manque d'enthousiasme, elle avait de plus en plus de mal, elle s'en rendait compte mais ne savait comment remédier à ça.
L'annonce du départ d'Eclipsel, l'abattement et le chagrin qu'il engendrait pour beaucoup n'aidait pas aux sourires.

Elle relisait les quelques lignes qui lui parlaient de son ancienne demeure partie en fumée. Bien sur, elle avait eu vent de la ville en flamme, secretement elle avait espéré que sa maison, là bas, en dehors de la ville aurait été épargné. Ce n'etait pas le cas, elle se remémora les heures passées à la remettre en état, les plongeons du péron dans la rivère au fond du jardin, les reves qu'elle y avait fait, allongée sur les épais tapis devant la cheminée.

Elle se retourna et regarda la pièce qu'elle occupait à présent, elle n'y ressemblait en rien, Anabel n'avait fait aucun aménagement ici, pas de rideaux aux fenetres, pas plus de tapis, ni de coussin. Seule, sa grande malle tronait au milieu de la pièce. Elle ne l'ouvrait meme plus, laissant les souvenirs, enfouis à l'intérieur.

Jusqu'à présent, elle s'accrochait aux paroles de réconfort de Kachi, sa si jolie belle soeur, qui lui promettaient un avenir meilleur, mais plus les jours passaient, plus elle sentait qu'elle sombrait doucement.

Seul, son enfant la tenait encore debout, elle se devait d'etre forte pour lui.
Elle se leva pour le regarder dormir un instant, d'une main légère, remonter la couverture sur son petit corps.

Elle replia les parchemins avec soin et les placa dans un petit coffret perché sur le rebord de la cheminée, au côté de pots d'encre et de plumes.
Elle ne répondrait pas ce soir, elle se jetta sur sa paillasse épuisée de ne rien faire, harassée de ces tristes pensées, brisée.
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[quelques jours plus tard, Après le mariage de Joran et kachina]

Elle était rentrée juste avant que le jour ne se lève, quelle journée ! et surtout quelle nuit ! que d'émotions !

Refermant la porte derrière, elle s'y adossa un instant, les yeux fermés, repassant les moments forts de ce mariage, pour le moins original, le cercle, le druide, la torche et puis la fete, et ce loup hurlant alors que la vie du vieil homme s'en allait et puis surtout, surtout ces mots... ses mots... à lui.

Elle coucha Lorenzo dans son berceau et s'assit en tailleur devant la cheminée, comme elle aimait tant, sortit le parchemin de son bustier, le déplia avec soin et se replongea dans la missive.

A la lecture, elle aurait pu, presque, entendre la resonnance des mots dans sa bouche, là où il l'eût regardé avec insistance, là où il eut souri, là où il aurait ri. Sans reflechir, dans un élan qui lui était propre, sa réponse ne s'était pas fait attendre.

La clarté du jour se faufilait entre les lattes des volets, elle s'endormit sereine et heureuse de sa décision, si vive fut elle.
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[1459]

Deux jours depuis son retour n'avaient pas été de trop pour remettre sa demeure, abandonnée depuis deux mois, en état et en ce matin du troisième jour, elle se dépêcha de jeter une buche dans la cheminée avant que le feu ne s'éteigne pour de bon.

Ses grands yeux se posa sur son petit bonhomme qui dormait encore sous l'épais édredon, elle en profita pour faire sa toilette grimaçant sous l'eau trop froide puis enfila en hate des vetements bien chauds.

Les flammes lechaient le bois et la pièce se rechauffait petit à petit comme Anabel dont les muscles se dégourdissaient de la nuit en s'activant à mettre de l'eau à chauffer, à petrir une boule de pâte et trancher quelques rondelles de saucisson.

Lorenzo ne tarderait plus à se réveiller, avec soin, elle sortit de sa malle des vetements de laine pour affronter le vent hivernal. Anabel avait accepté la proposition de leçon d'équitation pour son fils mais en ouvrant ses volets sur le matin glacial, elle pensa que cette journée allait etre éprouvante pour lui.
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En ce doux jour d'hiver, Amo c'était levé tôt ! Pour une fois...
En ce levant, il sentit le froid lui piquer la peau, ce n'était pas très agréable..., il se dépêcha de faire sa toilette et de s'habiller chaudement. Très chaudement. Ana devait déjà être réveillé ! Et Lorenzo devait encore dormir lui. Pff ! Il allait en baver ! ^^

Il mit une bûche au feu qui commençait a s'éteindre. Il raviva la flamme en soufflant un peu sur les braises. En hiver les Hommes ne sont rien sans le feu. Ce feu qui faisait fuir le froid dans l'ombre.

Amo mangea une miche et sortit dans le froid. il alla rejoindre son étalon qu'il sella en peu de temps. Il lui rajouta une couverture sur les reins pour ne pas qu'il prennent froid. Il se dirigea ensuite chez Ana.

Arriver a l'habitation, il attacha son cheval a la barrière et se dirigea vers la porte. Il toqua et attendit une réponse positive.

Un son de pas se fit entendre, des petits pas, des petits pas qui courait vers la porte, Lorenzo sans doute, il avait l'air pressé de sortir. Amo eut un petit sourire. La porte s'entre-ouvrit dans un petit rire. Ana se tenait derrière avec le petit Lorenzo dans les bras. Amo se dépêcha d'entrer il faisait froid dehors.

Bonjour Ana ! , Amo la bisouilla, Bonjour mon Lorenzo ! Il lui caressa la joue doucement.

Amo lui montra sa besace pleine a craquer de nourriture.

Moi aussi j'ai fait mes petites réserves Ana.

Il lui sourit et alla un peu a la cheminée se réchauffer. Il raviva les flammes un coup.

Hum.. Donc pour lui ce seras la grande surprise ! J'ai hâte de commencer, j'ai réussi à lui trouver un poney adapter a sa taille. Se soir il sera un cavalier confirmé ! Pour son âge. Nan merci Ana j'ai déjà mangé et la cheminer me réchauffe assez.

Amolon sourit, le petit poney attendais dans un enclos, déjà prêt a être monter. Le jeune homme allait juste le faire marcher et trotter un peu et faire quelques figures sur le poney.

A peine arriver fallait-il ressortir dans le froid ! Il ne fallait pas traîner non plus. Monter à cheval ne s'apprenait en une heure !

A ce soir Ana ! Ne t'en fais pas je prendrais soin de Lorenzo !

Les deux hommes rejoignirent Fendhort qui attendais en mangeant tranquillement un peu d'herbe. L'étalon leva la tête en voyant son maître arriver avec un petit enfant. Qui était-il pour qu'il monte sur son dos ??

Amo pris l'enfant dans ses bras et l'installa sur la selle avant de monter a son tour.

Lorenzo je te présente Fendhort ! Mon étalon. Tu n'a rien a craindre, il n'est pas méchant et puis je suis là ! Tu peux la caresser si tu veux. Sais-tu ce que l'on va faire ensemble ??

Amo lui sourit paternellement. Il ordonna a son étalon d'avancer au lieu d'entrainement. Le petit Lorenzo était assis devant Amo. Il n'avait pas l'air très rassurer..

N'ais pas peur, on va s'amuser comme des petits fous !


Après quelques minutes de marche, on put apercevoir au loin un enclos. Avec une forme mobile a l'intérieur.

pas peur Enzo !! vi vite !!

Amo regarda le petit, un peu étonné. Il s'était trompé, le petit n'avait pas peur, et adorait même prendre quelque risques !

Vi-vite ?? Vraiment ?? Alors prépare-toi.

Amo tourna a un carrefour faisant disparaître l'enclos pour un moment. Il prit une main pour tenir le petit et l'autre pour garder les rênes et donna des coup de talon à son étalon qui se mit, sans se faire prier, à partir au triple galop sur la route ! Déplaçant des grappes de neiges sur son passage !

Amo sentait le vent lui fouettant le visage mais l'heure n'était pas a profiter de ce petit moment de vitesse il fallait surveiller le petit. Le bonhomme était bien tenu par les mains d'Amo, il ne risquerait pas de tomber avec ça !

Et là tu n'as pas peur ???

Amo sourit et ralenti la course pour repasser au pas, il fit demi-tour pour retourner en direction de l'enclos. Puis il repartit au grand galop sur la petit route enneigé.

Arriver au carrefour, Amo repassa au pas et l'enclos se retrouva en vue !

Sa ta plus petit bonhomme ?

Amo desserra l'étreinte qu'il portait sur le petit.

Ils marchèrent jusqu’à l'enclos où se trouvait un petit poney de robe bai.

Je te présente Arckimi ton poney a toi, ta mère ne le sait pas encore mais cette petite créature est à toi je te l'offre !
Le petit poney mangeait le peu d'herbe qu'il y avait, innocemment, il n'avait même pas remarquer l'arriver des trois êtres. Amo arrêta son destrier devant la porte de l'enclos. Il descendit du cheval et prit Lorenzo après. Amo accrocha Fendhort a un tronc d'arbre planter par là.

Amo prit la main de Lorenzo et l'accompagna dans l'enclos ou se tenait le petit animal qui leva enfin la tête. Il estima les deux personnes avenantes. L'un était plus grand que l'autre..

Amo attrapa les renne du petit cheval qui était déjà seller.

Caresse-le, il est à toi, mais fais attention, il ne nous connait pas.

Je te présente Arckimi ton poney a toi, ta mère ne le sait pas encore mais cette petite créature est à toi je te l'offre !

Akimi a Enzo ?

On est descendu du grand étalon et je suis obligé de lever la tete pour regarder le grand Amonon qui me tient la main. On avance dans la neige vers le petit cheval et j'ai envie de courir mais j'ose pas trop.

On est tout près du poney et Amonon dit que je peux le caresser, j'approche ma main doucement et je touche son ventre, c'est doux et chaud. Je fais un grand sourire à Amonon et je saute pour grimper dessus mais j'y arrive pas.


tu portes Enzo, Amonon ?

haaaa !!! ze tombe !

Amo rattrapa le petit juste à temps par la manche !! Il le hissa sur la selle.

Avant d'aller vite Lorenzo, tu vas apprendre a tenir en selle ! Et quand tu te sens tomber comme ça, accroche-toi a la crinière du cheval, ses cheveux si tu veux, lui dit-il calmement malgré le petit moment d'angoisse

Il lui montra tout les poils devant lui.

On va marcher encore un peu, d'accord ? Et quand tu tiendra bien sur ta siège, on va trotter, ok ?? Mais maintenant on marche.

Amo lui sourit et reprit la marche, en étant plus vigilant cette fois-si

Amo sourit en voyant l'air confiant du petit ! On aurais dit sa mère !!
Après quelques instant de marche, Lorenzo tenait encore sur le poney, Amo décida donc d'aller un peu plus vite comme le petit le voulait.

C'est bien !! Tu débrouille très bien Lorenzo Maintenant on va partir au trot. D'abord tiens-toi a la crinière, et penche un peu en arrière, tu peux lâcher les rennes pour l'instant, elle ne te serviront a rien sauf à tomber, et attention sa va bouger !! Prêt ???

Amo fit entendre un son venant de sa bouche, stimulant le poney qui partit au petit trop. Le jeune homme regarda Lorenzo qui tenait un peu en place mais qui sautait comme une crêpe. Amo repassa au pas.

Alors ?? C'était bien ?? On pourra aller plus vite mais plus tard.

Amo lui sourit.

Quelle surprise fut-elle quand Amo vit le petit Lorenzo le prendre par le cou et lui faire un bisou !!! Mais avant tout le jeune homme tenu le petit qui pencha beaucoup et risquer de tomber.

Amo regarda l'enfant dire :

On mange ? maison ?

Amo regarda le soleil, en effet il était assez et en y repensant son ventre gargouillait !!

Oui nous allons manger mais pas a la maison, on va manger ici, j'ai ramené de quoi manger moi aussi. J'ai plein de biscuits plus ceux de ta mère !!

Amo lui sourit et le descendit du poney.

Attend-moi ici deux secondes, il faut que j'attache Arckimi.

Amo exécuta ses paroles juste après les avoir dites. Et il retourna voir le petit, il l'accompagna a Fendhort et il sortit les deux sacs plein de bonnes choses.

Ils s’assirent sur l'herbe après qu'Amo y ai installé une vieille nappe.

Vas-y installe-toi comme un grand le temps que je sorte les plats fait par ta mère.

L'ennui, le desoeuvrement avaient poussé Anabel dehors, elle regardait la roue immobile de son moulin en faisant la lipe, elle n'etait pas prète de la revoir tourner.

Après avoir rentrer quelques buches pour la soirée et la nuit, elle sella Quadrille pour une promenade dans les environs.
Elle suivit la petite rivière qu'elle avait l'habitude d'emprunter pour rejoindre le village auparavant. Elle n'avait pas revu ces endroits depuis l'automne dernier et s'emerveillait de ce paysage nouveau qui se déroulait sous ses yeux.

Quadrille prit instinctivement cette demarche qui lui etait familière comme pour eviter la neige en levant les pattes bien haut et Anabel se demanda comment se debrouillait son petit bonhomme pour sa première leçon d'equitation, elle, avait appris seule et se souvenait en grimaçant de ses premières chutes.

Elle fit faire demi tour à Quadrille et partit au galop en direction opposée vers la sortie du village où se trouvait l'enclos d'Amolon.
En quelques minutes de chevauchée, elle atteignit l'endroit et les aperçut tous deux assis sur un tissu. Ils semblaient apprécier le repas.
Elle sauta de sa monture et s'approcha d'eux sans bruit, frigorifiée et ebouriffée par le vent glacial.

Alors les hommes !! Il resterait pas quelques miettes pour une femme affamée ?
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Mmannnnn !!!!!

je suis debout en un clin d'oeil et je cours vers maman, faut que je lui raconte tout, comment on a été vite sur le cheval d'Amonon et comment j'ai failli tomber sur le poney puis... rho je marche sur je sais pas quoi mais je veux un calin de maman.

Voilà je suis dans ses bras et je lui montre le grand cheval

Endor.... vite vite vite !!!

Et Lorenzo gesticule dans tous les sens montrant le poney à sa mère

Akimi vite un peu et pas tombé Enzo !! Akimi à Enzo, Amonon a dit

Puis lui fait signe qu'il veut redescendre à terre

Comme un grand, Amonon l'a dit, Akimi a Enzo

Une fois posé, il attrape un biscuit et montre tous les autres

veut manman ?

Nan, son nom c'est Arckimi mais on peut le changer, et comme l'a dit Lorenzo le poney est à lui !

Amo sourit à Ana et lui dit :

Mais vas-y, mange, prend de forces pour cette après-midi !! ^^

Le jeune homme, quant à lui, mangea quelques casse-croûte fait par ses soins puis se leva.

Lorenzo, tu viens on retourne monter le poney ?? Ou tu veux encore manger un peu ?

Un petit bonhomme aux grands yeux bleus acier, qui court partout, qui s'amuse d'un limaçon essayant de lui échapper, qui galope après les moineaux venant picorer les miettes jetées à leur intention, qui saute pour brosser son poney quand sa mère etrille son étalon, qui joue à lancer des cailloux dans le ruisseau sous l'oeil attentif d'un molo, un louveteau devenu grand désormais qui veille sur le moulin au bout du chemin, un gentil garnement toujours gai et rieur, usant de son regard pour charmer sa mère et se faire pardonner des betises inevitables, Anabel regarde son fils dormir, ils ne sont que trop rarement sortis ces derniers temps, préférant rester enfermée, la blonde à la chevelure indomptable, avait accusé le coup, abattue un moment, vindicative à un autre, les emotions diverses la laissaient épuisée.
Pourtant le sommeil l'avait quitté depuis longtemps, alors la nuit parfois, elle s'enfonçait dans les bois se dirigeait vers la lueur d'un camp de voyageurs, se divertisait un moment pour revenir auprès de l'amour de sa vie, son fils.

Elle lui avait expliqué, avait il seulement compris ? Son regard s'etait durci quand de fines gouttelettes salées avaient roulées sur les joues de sa mère qui malgrè ses efforts n'avait pu contenir. Leur entreinte fut plus forte que jamais, sans mot dire, ils savaient qu'ensemble ils se relèveraient, fiers et victorieux.

Juste un peu de temps....
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Après midi du 20 à la tanière


- Aie !

La brune lèche en râlant le sang qui perle à son doigt. Maladroite dans son impatience à terminer, elle vient de se piquer avec l'aiguille.
Elle n'est pas prête. En retard.

Vite, elle s'affaire à terminer de coudre les brins de laine offerts par Théa, qui serviront de crinière au cheval de bois, façonné par Joran.

On est le 20 aujourd'hui.....Kachi, sourit rêveuse , repense à ce matin, là, au moulin....................Sa main caresse doucement son ventre.

Elle termine , noue le dernier fil, le coupe à l'aide de ses dents.
Le jouet est terminé. Elle le repose un instant, le temps de sortir du four, les biscuits faits avec la crème du lait.

Aujourd'hui, c'est jour de fête chez les Ascazan.

Quelques points encore pour dessiner les yeux du cheval et voilà, le jouet terminé...

Joran le portera lui même. Elle lui laisse un mot en évidence, sur la table :

" Je suis au moulin, mon loup ! . Rejoins moi, n'oublie pas le cadeau....!"

La brune dépose les biscuits dans un plat de terre cuite. Elle ajoute dans son panier, une jatte de lait frais.

D'un pas léger, elle se dirige vers le moulin d'Ana.....

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Tsss on est venu en charrette, j'aime pas la charrette, j'aime mieux quand maman me prend devant elle sur Quadrille. Maman, elle aime bien aussi, elle rit et moi je ris aussi.

Maman, elle a tout bien arrangé sur la table et quand j'ai voulu prendre un bout des gateaux, elle a froncé les sourcils et a dit d'attendre Tonton et Kachi... je suis content, ils vont venir, peut-etre avec Manon.

Maman, elle met des habits sur un fil et ya de l'eau partout... ho ! si je mettais les escargots dedans... ils sortiraient peut-etre de leurs coquilles... Molo... il aime pas les escargots, il secoue la tete quand je les pose dessus.

Ho ! Maman elle court au bout du chemin ? Tiens ! je vais mettre mes amis dans son panier avec les habits... Hum ça sent bon... ils vont etre bien là... Elle est où Maman? je vais voir...

Ha ! c'est Kachi qui arrive, je cours lui faire un bisou et je la prends par la main pour l'emmener voir mes nouveaux copains dans le panier de l'autre coté du moulin. Maman, elle rentre avec des biscuits... hum miam...

Chachi ? l'est zoù Tonton ? l'est zoù Mazon ?
et Zacide ? Mman l'a dit pitète ...

Tas vu Chachi... les cargots ? Ho ! zont faim !

Je tire sur l'herbe et j'en mets dans le panier, tiens j'entends qu'on frappe à la porte et une grosse voix

Hola de la maison ! Un pli pour le Messire Lorenzo !

Messire Lorenzo ? c'est moi !!! c'est quoi un pli ? je cours vers la porte

l'est là !! Enzo !!!

Ho ! ya personne ? Ho !!! c'est quoi devant la porte ? Ho !!! Ho !!! Un cheval Ouais Ouais !!!!
Chachi Chachi !!! Maannnnnn !!!