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[RP] Dans l'ombre du Phénix

Actarius
[L'ironie du sort]

La Fortune a ses revers, le Sort, lui, a sa propre ironie. Imaginez seulement que le Vicomte parcourait la missive de son ami orléanais lorsqu'on vint lui annoncer la mort de son oncle. Fenwis... lui qui semblait avoir repris de l'allant, enflammé par la perspective de revoir son petit-fils. Finalement, la nuit l'avait pris et il s'en était allé avec ses remords. La nouvelle arracha un regard vide au Mendois. La mort, il ne la connaissait que trop, il parvenait à lui opposer un visage de glace, mais l'émotion bouillonnait toujours dans ses entrailles.

Alors qu'il confia à Joan la tâche de s'occuper des formalités de cette tragique issue, une pointe de douleur vint aiguiser la gravité de sa voix. Puis, il demeura seul, seul face à cette ironie. Impassible de visu, mais bouleversé en son âme. Il ne parvint à se résoudre à offrir une réponse à son frère d'arme que le lendemain.




Salutations mon frère d'armes !

Le malheur vient de s'abattre sur ma famille encore. J'ai tant de fois côtoyé la mort, elle m'a pris tant d'êtres chers. Pourtant, la douleur est toujours présente. Le Très-Haut a rappelé à lui mon oncle, le grand-père de Keridil.

En son honneur, je vous invite à venir vous recueillir avec moi en mon Castel du Tournel. Ce sera l'occasion de parler, d'évoquer l'histoire des siens avec mon cousin, ce sera l'occasion de rendre hommage à celui qui s'en est allé avec ses remords.

Que le Très-Haut veille sur toi et les tiens !

Actarius d'Euphor



Un messager partit avec cette missive brève en direction de l'Orléanais.
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Keridil
[Arrivée des Amahir et du fils prodigue en terres languedociennes]

Si si, vous avez bien lu, le fils prodigue. Celui là même qui avait été retrouvé par un valet bien avisé. Mais alors adopté par Lexhor et Naluria, il avait été hors de question qu'il en fut différemment après la révélation faite. Aussi, Keridil avait prié son père et sa mère, tout adoptifs qu'ils soient, de l'accompagner en Languedoc pour rencontrer Actarius d'Euphor.
En chemin, le brun avait tristement appris le décès de son grand père. Cruelle ironie. Le vieillard qui aurait probablement voulu connaître sa descendance n'en aurait pas l'occasion, à quelques jours près.
La route avait été longue, jamais le Chambellan n'était descendu aussi bas. En réalité, il n'avait jamais dépassé Montpensier.
Plusieurs jours durant, fers à cheval après fers à cheval, auberges après auberges, la citadelle du Tournel apparut.
Le soleil languedocien n'était pas qu'une rumeur et le sud était bien chaud.
Seul petit souci rencontré par le jeune homme ? La langue d'oc avec laquelle il n'était pas - mais alors pas du tout - familier.
Quel étrange parler vraiment ! Fort heureusement, il semblait que Lexhor et Naluria avaient des notions puisque retrouver leur chemin et se trouver là où ils étaient alors fut chose plutôt aisée.

N'ayant jamais vu les lieux, et ne pouvant en avoir de souvenir, si lointains soient-ils, Keridil posa pour qui voudrait répondre la question idiote par excellence.


C'est ici ?
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Naluria
Le Languedoc, superbe terre, chargée d'histoire, surtout avec le BA. Le Languedoc, une contrée que Naluria avait souvent visité en tant que Héraut et diplomate.

L'annonce avait fait un choc à Keridil. Emproi au doute et plein de questionnement dans la tête, la vie de Keridil s'était remplie d'un coup d'une histoire sans doute trop lourde à porter sur ses jeunes épaules. Naluria et Lexhor avait rassuré leur fils et, en bons parents, accompagnaient Kéridil dans son passé languedocien.


C'est ici ?

Naluria inspira profindément et sourit.

Oc, es aisi ! Lo Lengadoc es una polida Provincia e Actarius un Senhor qual a del albire.*

Elle regarda Keridil en souriant.


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* Oui, c'est ici. Le Languedoc est une belle Province et Actarius un Seigneur qui a du goût.
Désolée pour les accents manquant et les fautes d'accords.

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Keridil
La Théâtrale - oh le beau sobriquet ! Épithète homérique que Keridil se ferait for de faire transmettre tiens ! - qui ne parlait jamais dans le vent débita magistralement dans un Oc que le brun eut presque peine à comprendre. Mais il savait que le dialecte s'appelait Oc parce que c'était la façon sudiste de dire oui, ainsi il comprit au moins un mot, lui permettant d'être sûr qu'ils étaient bien là.
Le castel était imposant, et approchant d'un châtelet, les Amahir durent s'annoncer aux gardes, après être passés sous la herse.
Les sentinelles n'étaient guère rassurantes. Autant pour qui était entré, ce devait être une bénédiction que de se sentir protégé par tels gaillards, mais lorsqu'il s'agissait de pénétrer la citadelle, c'était une autre affaire.

Impatient, le jeune homme fit avancer son fier Qantor jusqu'au lieu où s'annoncer, mais les convenances revinrent au galop, et se retournant, il jeta un oeil à son père qui était plus à même de faire la besogne que lui.

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Lexhor
La route du pour le Languedoc était longue depuis Orléans mais elle eut le mérite de faire découvrir la France à la petite famille et notamment au fiston qui n'avait que peu voyagé. Un bon moyen pour détendre l'atmosphère et ne point trop se préoccuper de la destination et de la raison du voyage.
Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Naluria, Kéridil et Lexhor arrivèrent finalement à destination. Les terres d'Euphore étaient là, devant eux. Ne restait plus qu'à franchir les portes du domaine.

C'est là que le fils prodigue décida de lâcher une réplique qui restera dans les sphincters. Était-ce ici? Non non ils avaient fait tout se voyage pour se rendre ailleurs, on ne sait où. Un léger sourire se dessina sur le visage de Lexhor qui s'apprêtait à répondre quelque chose du genre "Ben oui patate, que veux-tu que ça soit?", mais, Naluria le prit de court et répondit à son fils en langue locale...Le Duc tourna de suite la tête, surpris.

Tu parles la langue d'Oc toi? On en apprend tous les jours...

C'est sûr qu'avec son épouse, malgré maintenant un long moment de mariage, il était toujours régulièrement surpris. C'est qu'elle était particulière sa mie.
Haussant les épaules, il fit avancer sa monture de quelques pas pour se poster devant le garde et annoncer la petite famille.


Le bonjour. Veuillez annoncer s'il vous plait au maître des lieux l'arrivée de la famille d'Amahir. Nous sommes attendus.

Et voilà, dans quelques minutes, le ptit brun en découvrirait un peu plus sur son histoire et tournerait quelques pages du livre de sa vie, mais à l'envers cette fois...
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Actarius
[Benvenguda en Lengàdoc]

La mesnie était bien évidemment plongée dans le deuil. Etendard en berne, silence inhabituel... l'ambiance était lourde sur le nid d'aigle de la forteresse tourneloise. La vie avait pourtant déjà repris. Comme de coutume, il fallait avancer. Mais cette mort-là avait quelque chose de particulier. Elle était tragique non par sa nature, mais par les circonstances.

Et ces circonstances avaient un nom: Keridil.

Keridil, un nom qui voudrait désormais début et fin. Mort et vie. Il se trouve que ce nom était incarné dans un corps et que ce corps était justement aux portes du Tournel. La famille d'Amahir... La prestance du Duc et de son épouse fut une preuve bien suffisante pour les gardes de faction. Car personne n'entrait au Castel du Tournel aussi facilement en temps normal. L'éperon rocheux n'était pas réputé imprenable pour rien. On accédait à la citadelle de schiste par deux chemins en partant du bas de l'éperon. Mais ces voies se rejoignaient pour ne former plus qu'une seule petite route qui menait directement à l'imposant châtelet. Celui-ci était flanqué d'un hourd, gardé jour et nuit et surplombé par quelques assommoirs placés stratégiquement. Lorsque la herse était levée et que les lourds battants de la porte principale étaient ouverts. Les visiteurs pouvaient pénétrer et immédiatement remarquer un corps de garde à l'intérieur du châtelet. Si rien ne laissait présager un quelconque danger, une seconde lourde porte leur était ouverte.

Pour ne rien vous cacher, elle ouvrait sur une petite cour et il restait encore une ouverture, celle de la courtine, à franchir avant de toucher au but, le logis. Les visiteurs étaient escortés de quelques gardes, le cérémonial... le Vicomte y tenait. Averti de cette arrivée orléanaise, le Vicomte quitta son refuge pour venir accueillir en personne ces invités prestigieux. Il avait la mine fatiguée, pourtant elle sembla reprendre vie lorsqu'il aperçut Lexhor, Naluria et... et ce ne pouvait être que lui. Lueur d'émotion, sourire...


Benvenguda al Castèl del Tournel, Benvenguda en Lengàdoc !

Son regard se porta naturellement vers ce cousin qu'il venait de se découvrir. Et ce n'est pas mentir que d'affirmer que la grande silhouette du guerrier fut parcouru d'un frisson. Le temps des excuses était arrivé. Il s'approcha de Naluria et lui offrit sa main pour l'aider à descendre de cheval et poursuivit en oïl, un oïl néanmoins teinté d'oc par cet accent si propre aux gens du sud.

Venez mes amis, mes gens vont s'occuper de vos montures.

Et effectivement un palefrenier, assisté de deux jeunes gaillards de la vallée avançaient à grands pas vers le petit attroupement.
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Keridil
[Actarius d'Euphor]

"Il avait la mine fatiguée, pourtant elle sembla reprendre vie lorsqu'il aperçut Lexhor, Naluria et... et ce ne pouvait être que lui. Lueur d'émotion, sourire..."
"Lui", c'était Keridil, et ce Keridil avait le coeur palpitant. Son cousin, Actarius d'Euphor qu'il rencontrait pour la première fois, du moins en sachant qui il était. Les choses étaient allées vite, et ces temps-ci, le brun avait un paquet de choses en tête. Il avait laissé une toute fraîche fiancée en Bourgogne, avait été adopté aussi, et maintenant, il retrouvait sa famille de sang.
Le Vicomte était un homme grand, presque intimidant, et à la mine assez peu joviale de prime abord, le genre sérieux, d'autant que les circonstances récentes n'avaient rien de réjouissant. D'ailleurs, dans un souci de bienséance, le jeune Orléanais était vêtu de clairs vêtements. Sans aller jusqu'au blanc, il avait tenu à montrer le deuil de ce grand père qu'il avait été si près de connaître, et que jamais il ne verrait ailleurs que sous une stelle funéraire. D'ailleurs une question lui triturait l'esprit. Il aurait aimé rendre hommage à ce vieillard. Certes une certaine rancoeur avait muri en son sein : pourquoi personne ne s'était donc soucié de lui avant ce jour ? Mais il n'était pas dans la nature de Keridil de garder rancune et il avait le pardon facile, peut-être un peu trop parfois.


Benvenguda al Castèl del Tournel, Benvenguda en Lengàdoc !
Venez mes amis, mes gens vont s'occuper de vos montures.


Yerf, encore cet oc auquel le brun ne comprenait rien, quoi que là, la déduction fut simple. Il soutint à cet instant le regard de l'homme qui les accueillait, et qui le regardait dans les yeux.
Descendant de Qantor, et laissant ce dernier aux mains de palefreniers, leur cédant tout de même un "merci" c'est sans y penser que le Chambellan se colla au flanc de Lexhor, point encore prêt à s'ouvrir à son cousin tant exploré depuis qu'il était arrivé. Pour le coup il passerait pour un impoli ou alors pour un gosse timide. Autant il savait se tenir et avait connaissance des usages, autant pour le coup, c'était bien la timidité qui l'emportait. Il avait peut-être tourné les fameuses pages un peu loin, à ce moment où l'on se cache derrière les jupes d'une mère qu'il ne connut jamais. Et là, caché derrière la carrure du père, il se sentait encore un peu éloigné de cet inconnu à qui il faudrait très tôt s'ouvrir.

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Lexhor
Du pied de la forteresse, Lexhor put admirer la puissance de l'architecture Languedocienne qui n'avait rien avoir avec les construction orléanaises, faites de calcaire blanc pour la plupart et articulées autour de puissants donjons. Le Duc prit alors la mesure de la beauté de ce château qui n'avait rien à envier à Auneau ni à Alluyes que Lexhor considérait pourtant comme des modèles.

Les gardes baissèrent leurs Hallebardes et le cortège orléanais poursuivit sous bonne escorte, le chemin escarpé menant jusqu'au châtelet d'Euphor.
Lexhor ne quitta des yeux la citadelle du Tournel que pour s'assurer que Kéridil allait bien.

Ils finirent par arriver au sommet de la motte et traversèrent une dernière cour. C'est là que le Duc reconnu la silhouette de son gaillard d'ami.
Il sauta de cheval, laissant Arod aux soins des palefreniers d'Actarius et s'inclina vers son ami.


C'est un plaisir que de te revoir main ami. Navré que ce soit en de telles circonstances.

Un sourire se dessina sur le visage du Duc alors que le languedocien aidaient Naluria à descendre de sa monture.

Lexhor entama alors une accolade chaleureuse. Il ne pouvait pas grand chose pour son ami, à part l'assurer de son soutien et de sa fidélité.
Il sentait bien Kéridil, légèrement en retrait, tout près de lui. Le jeune homme ne devait pas être encore trop à l'aise. Mais cela viendrait.

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Actarius
[Une salle, un feu de cheminée]

Lorsque l'accolade entre frères d'armes, qu'il avait ponctuée d'un sourire nostalgique, fut terminée, le Vicomte guida ses hôtes dans le logis. Il les emmena dans la salle à la cheminée. La pièce était paisible, décorée sobrement mais avec goût. Elle se démarquait surtout par son atmosphère convivial, rustique. Un feu crépitait déjà dans l'âtre, car les nuits et les soirées commençaient d'être fraîches dans la haute vallée du Lot. Il y avait des sièges confortables, un grand coffre qui servait de table. Et ce fut vers ces fauteuils que le Phénix tendit la main.

Je vous en prie. Des serviteurs apporteront bientôt de l'hypocras.

Il prit place à la suite des Orléanais et ne tarda pas à reprendre la parole.

Votre venue est un réconfort et un heureux présage. Les circonstances ne prêtent guère à la joie, pourtant j'en éprouve. J'en éprouve en recevant des amis et une personne ô combien précieuses. Son regard se fixa à nouveau sur Keridil. Je suis conscient que ce que tu as appris a dû bouleverser ton esprit et ton coeur. Sache avant toute chose, que j'ai une dette envers toi. Et mon premier pas vers ton pardon sera de te parler de ta famille de sang, si tu y consens.
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Keridil
Installés dans l'imposant castel, Keridil ne cessait de zieuter tous les coins et recoins qui se présentaient à sa vue.
La cheminée de la salle était imposante, la pièce était chaleureuse quoi que peu décorée, ou alors juste assez subtilement pour que ça n'ait ni l'air vide, ni chargé.
Le fauteuil dans lequel le brun se trouvait était d'un confort rare, on y aurait dormi tant s'y lover était agréable. Mais il n'était guère venu le moment de trouver le sommeil, même après des heures à dos de cheval. Ce pauvre Qantor aura mériter sa ration d'avoine.


Je suis conscient que ce que tu as appris a dû bouleverser ton esprit et ton coeur. Sache avant toute chose, que j'ai une dette envers toi. Et mon premier pas vers ton pardon sera de te parler de ta famille de sang, si tu y consens.

Ayé, le moment de parler est venu, mais plus qu'à son arrivée, l'orléanais est en confiance. L'Euphor n'est pas froid, c'est un gaillard certes aussi imposant que sa cheminée mais il a ce regard plein de sympathie, il semble d'une grande bonté.
Cela dit, comment un ami de Lexhor pourrait être différent de cela ?


C...certes ce ne fut pas chose aisée que d'apprendre que...
Je...je serais très heureux que vous me parliez de ma famille.


Il était venu là pour ça après tout, et puis s'il avait pu se montrer en colère contre ces Euphor qui ne l'avaient jamais cherché à priori, la rancoeur était passée, elle passait à chaque fois d'ailleurs, Keridil n'étant pas rancunier. Le temps était venu de faire table rase d'un passé flou, et d'apprendre ce qu'il fut vraiment.
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--Actarius
Elles étaient rares les occasions où le Vicomte perdait de sa superbe. Il s'agissait d'un homme fier, généreux dans la parole comme dans le geste. Une personne ouverte, à la repartie facile. Mais face à ce jeune homme, à ce cousin, il se sentait bien moins à son aise. Le poids de sa propre culpabilité, le poids de celle de oncle également, le poids d'un secret de famille tombé dans l'oubli qui ressurgissait soudain sous la forme d'un être de chair et de sang.

Ceci expliqua sans doute le temps qu'il mit avant de prendre la parole. Pas tout à fait pour être honnête, car l'arrivée d'un serviteur avec un pichet d'hypocras et des godets offrit une diversion parfaite pour masquer son embarras. Il leva son verre, but une gorgée et reprit la parole avec une assurance renouvelée par les épices et l'alcool.


La famille d'Euphor est d'origine modeste... C'est mon grand-père, ton arrière-grand-père, qui a pris ce nom. Malzac, un nom languedocien, aux intonations aussi arides que la Margéride dont est issue notre lignée. Feanor était un paysan, un simple paysan, qui a su faire son chemin et se retrouvait à la tête d'une ferme ou... d'un hameau, je ne sais plus exactement. Le Vicomte sourit. Ferme ou hameau, il en prit le nom simplement. D'Euphor...

Il trempa à nouveau ses lèvres dans le délicieux breuvage.

Feanor eut plusieurs enfants. Mon père était l'aîné, ton grand-père, l'un de ses frères cadets. L'aîné a travaillé la terre comme son père, et Fenwis, ton grand-père, a écouté son coeur vagabond, son coeur d'artiste pour écumer les routes.

De sa carrière, je ne sais finalement pas grand chose. Il a été un troubadour respecté, offrant son art dans les plus belles demeures du monde. C'est en Bohême qu'il se fixa un jour, prit une épouse et eut un fils. Mais ta grand-mère mourut soudainement, Fenwis et son fils quittèrent la Bohême et revinrent dans notre Royaume de France.

Nouvelle gorgée pour dénouer le douloureux caillot d'anxiété qui grandissait dans sa gorge, regard qui se perdit dans les flammes.

J'ignore le fond de la pensée de mon oncle... je pense qu'il laissa son fils dans un monastère flamand, car il lui rappelait bien trop son épouse... Peut-être aussi qu'il ne voulait pas pour son fils d'une vie vagabonde... Ton père fut donc élévé dans un monastère qu'il quitta lorsqu'il fut jeune homme, il vint alors en Languedoc et c'est là que je le rencontrais. Son père était alors absent.

Souvenirs... souvenirs...

Il te ressemblait beaucoup Keridil, c'était un homme bon, généreux. Nous avons passé de bons moments et avons gardé contact lorsqu'il est reparti vers le nord. Nos missives se sont espacées, les années ont filé, chacun a suivi son chemin. Il ignorait que j'étais marié et j'ignorais qu'il l'était...

Le contact s'est perdu et l'idée qu'il était mort s'est immiscée en moi comme une rumeur. A force de le croire, je l'ai tenu pour une vérité. Et puis, les fonctions comtales, l'armée, la guerre... le temps a passé. Puis, ton grand-père sentant sa fin approcher m'a demandé d'enquêter. La suite tu la connais.


Petit, non grand soupir.

Je ne cherche pas d'excuse, j'aurais dû m'enquérir de la santé de mon cousin bien plus tôt... aujourd'hui, je peux t'offrir un nom respecté en Languedoc, je peux t'offrir un soutien indéfectible si tu y consens, mais avant toute chose, je te présente mes excuses...
Keridil
Keridil écouta, il se sentait un peu maître du jeu bizarrement. Il ne s'était pas attendu à un parent pénitent et torturé de ne pas s'être occupé plus tôt de son existence. Dans son for intérieur, Actarius avait déjà été pardonné, mais la curiosité piquait évidemment le brun qui voulait savoir, qui ne demandait qu'à savoir.
Un sourire se dessina sur les lèvres de l'Orléanais lorsque le Vicomte évoqua la carrière de Fenwis. Un troubadour, un vagabond. Ainsi donc c'était de là que lui venait ce don qu'il avait toujours eu pour le luth, sans jamais l'avoir exercé. Cette envie - en tout bon diplomate - de voir l'ailleurs aussi, et puis cela ne fut pas sans rappeler le peu de souvenirs qu'il avait de l'avant-Orléans. Ce périple avec les gitans, jusqu'à ce que leur carriole échoue aux portes de la ville pour laquelle aujourd'hui il vivait presque.
L'émotion teint les pâles joues de l'Amahir d'adoption lorsque l'on lui dit qu'il ressemblait à son père. Père qu'il ne verrait donc jamais ailleurs qu'en lui même, sans jamais l'avoir connu, sans en avoir le moindre souvenir.
Aux derniers mots de son cousin, Keridil acquiesça, en effet il connaissait la suite de l'histoire. Puis après un long soupir, il prit la parole à son tour.


Il ne faut pas vous chercher d'excuses, et vous êtes pardonné, comme l'est mon grand père que je regrette d'avoir manqué de si peu.
Si le Très Haut a voulu rappeler mes parents dans l'ignorance de leur famille, c'est qu'il devait en être ainsi, et malgré cette peine et ce vide, je dois aussi le remercier de m'avoir permis d'avoir une famille malgré tout en celle de Lexhor et Naluria. Aujourd'hui je vous retrouve et ce n'est pas une, mais deux foyers dans lesquels je me retrouve accepté. J'accepterai avec joie de porter le nom qui fut celui de mon géniteur, à la condition que je puisse l'apposer au côté de celui qu'aujourd'hui mon père adoptif a bien voulu m'offrir.


D'Amahir et d'Euphor, d'Amahir-Euphor. Non seulement cela permettait de réunir deux amis, deux familles, deux parties de la vie du brun, bien que la seconde ne soit que très floue pour l'heure. Oui, c'est ainsi qu'il voulait s'appeler.

Vous...vous n'avez pas parlé de ma mère. Savez-vous qui elle était ?
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Actarius
Le Vicomte esquissa un large sourire. Ce grand bonhomme si rompu aux combats et à la guerre était ému et cela se devinait sans peine.

Votre condition n'en est pas une, c'est une joie sans pareille pour moi de voir notre nom associé à une famille si chère à mon coeur.

Après une nouvelle gorgée, celle de la joie et de la quiétude retrouvée d'un coeur tiraillé, il poursuivit.

Malheureusement, et malgré toute mon envie, je crains de ne pouvoir vous renseigner sur votre mère. Je ne connais d'elle que son prénom Cassandre. Rien de plus. Mais si vous désirez poursuivre les recherches, je vous y aiderai de mon mieux.

Le Vicomte vida son godet et le reposa.

Vous avez peut-être d'autres questions, l'envie de vous reposer ? Si ce n'est pas le cas, je vous propose d'aller nous recueillir quelques temps en la chapelle où se trouve le corps de celui qui fut votre grand-père.
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Keridil
Ainsi, sa mère portait le nom de cette prophétesse grecque dont les prédictions, toujours justes, n'étaient jamais crues. Joli prénom, dommage que le Vicomte ne sache rien d'elle, mais en effet, Keridil ferait des recherches à son sujet.
Souriant alors, un peu plus détendu, le brun vit son cousin lui ôter les mots de la bouche.
Il voulait savoir s'il avait raté l'office, s'il pourrait prier pour le repos de son grand père, manqué de si peu.
Acquiesçant, il se leva le premier.


Je mentirais en disant que je ne suis pas fatigué, mais je tiens à prier le Très Haut afin qu'il reçoive cet inconnu, que j'aurais aimé rencontré ne serait-ce qu'une fois, en sa demeure.
Il me tient à coeur d'accorder ce temps au recueillement, et aussi de remercier Aristote d'avoir permis qu'enfin nos chemins se croisent. Je ne crois pas au hasard, et que vous soyez proche de Lexhor ne peut avoir été une simple coïncidence.


Un sourire encore. Puis un regard vers l'âtre où se meuvent les ombres des flammes.

Je vous suis.
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