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[RP] - J'irai cracher sur vos tombes.

Aleanore


Don indéniable de la Saint-Just : Le tact. L’Etincelle qui quelques secondes avant ressassait des pensées malsaines, se retrouve à sourire en coin quand péniblement les mots sont arrachés aux lèvres de la Saint Just - les joies de la surdité et les miracles de la lecture sur les lèvres. La main fine se tend vers un guéridon à côté d’un fauteuil imposant sur lequel repose une carafe et un gobelet d’airain.

-« Soiffarde. Osez dire que je ne vous connais pas et que je ne vous choie pas.. »

Les noisettes se posent enfin sur le jeune homme et le sourire si sarcastique auparavant devient tendre. Comme ils grandissent vite tous, doit-on leur dire que cela ne sert à rien ? Que la vie n’apporte rien de plus avec le temps ? Elle tait les douleurs, les mensonges, les désillusions et s’enfonce dans ce qu’elle est de plus abjecte, elle-même.

-« Tu grandis continuellement. Comtesse, on peut dire que vous savez vous entourer, les jeunes filles doivent se pâmer de vous voir si bien accompagnée. »

Le ton est moqueur à dessein. Alors la bourgeoise ? Quand te décideras-tu à te remarier avec un homme de ton rang ? La pipe est extraite d’un tiroir de la coiffeuse et bourrée, avant d’être prise en bouche et allumée. Silence apaisant quand la fumée s’étire paresseuse dans la pièce.

-« C’est vous qui allez faire une jaunisse, Dicé quand vous saurez.. Je m’casse. » Théâtral, tout à fait à propos puisqu’elle se nimbe de l’opaque nuage avant de poursuivre. « J’me casse en Italie, à Florence. Et vous savez où sont tous les beaux hommes d’aujourd’hui ? En Italie. Avouez que ça vous en bouche en coin ! Pas que votre compagnie me déplaise, hein. Mais, ça sera toujours mieux là-bas qu’ici. Vous prendrez soin de lui ? » Signe de tête en direction de Grimoald avant de sourire, sarcastique. « Et de vous aussi, je ne voudrais pas apprendre que désespérée par mon départ vous ayez sombré plus que d’ordinaire dans l’alcool. Je m’en voudrais. »

Les mots sont dits et il y a ceux qui ne sont pas dits. Le regard est complice. Toi, tu as compris, tu as partagé, tu sais les limites, et cela dépasse tout. Oui, une jaunisse, pire.. Et quand le mensonge est passé, la pression se relâche, et le ton se fait plus doux, moins vindicatif, quand les noisettes se posent sur Grimoald.

-« Tu me rendras fier, n’est ce pas ? » Parce que c’est ce qu’elle aurait aimé dire à son frère jumeau, à son petit frère, alors le ton de la voix se fait féroce quand elle se lève et le serre dans ses bras pour murmurer. « Sois un homme. »

Le faire grandir, à ses dépens, aux siens, pour le protéger plus vite, parce qu’elle ne pourra plus jamais, et dos tourné à l’artésienne, elle reprend.

-« Je voulais juste vous prévenir, puis vous dire que si jamais, nos petits rendez-vous venaient à vous manquer, à l’heure où je vous parle à la Chapelle, un coursier tout ce qu’il y a de plus recommandable, porte un livre des vertus qui pourrait vous faire rêver et qui sait, vous faire vous rappeler de cette abominable petite bâtarde rencontrée à Paris. »

De trois quart, elle se tourne et sourit. Adieu ma bourgeoise..
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Grimoald


La réaction de Grimoald fut, au début, prévisible. Oui, cher lecteur, elle le fut. Que Aleanore s’intéresse d’abord à Agnès le mit dans une colère monstre. Lui qui n’avait pas l’habitude qu’on préfère quelqu’un d’autre, était pourtant obligé d’attendre. Cependant, lorsqu’il vit son sourire, le seul qui était réconfortant, le seul qui était beau, le seul qui était pur, toute la colère partit de son cœur. Une sensation de profonde estime envers sa poupée sanglante envahi son cœur. Rien n’était aussi beau que ça, ce sourire. Non, rien… Les esprits les plus pervers pourraient imaginer dans cette extase une pointe d’amour. Or, je pourrai leur répondre qu’effectivement, il y a de l’amour. Mais ils ont tort, parce qu’il n’y en a pas une pointe, non. Son cœur brûle du feu qui le consume. Il l’aime, plus que tout… Elle fut, à chaque fois qu’il la voyait, celle qui lui rappelait sa mère. Cette mère absente qu’il n’avait jamais vu.

Chacune de ses paroles fut un réconfort. S’étaient-ils emportés ? Avaient-ils peur pour rien ? D’après ce qu’ils voyaient, oui. La blague de la Dame de Concèze fit pointer sur les joues du garçon, outre un teint légèrement rosé, un sourire conquis. Non, il n’y avait pas de doute, il l’aimait. Puis vint cette histoire d’Italie… Encore une de ses extravagances. Elle était ce qu’il ne serait jamais. Elle était son modèle, son exemple. L’Italie… Quoi de mieux que le pays de l’art pour une si grande amatrice de belles choses ? Et Florence, de surcroît… Tu n’oublieras pas la carte postale !


« Tu me rendras fier, n’est ce pas ? »

L’avantage, avec Aleanore, c’est qu’il n’y a pas besoin de paroles, et bien qu’il aime parler, Grimoald préférait, avec elle, se taire. Un simple sourire pour la rassurer, un hochement de tête pour lui dire que oui, elle pourrait être fière de lui. Et même un jour, il irait la voir. Oui ! Elle se leva alors, s’approchant. Et leurs corps se joignirent, pour ne former qu’un. Il était aussi grand qu’elle, à présent, ce qui n’était pas compliqué. Sa tête vint se poser sur l’épaule de cette grande sœur avec qui il restait toujours si pudique… Oui, ma belle, oui, je serai un homme. Je te le prouverai… Je serai fort, comme tu l’as été.

Et avant il se relève, se grandissant pour la dépasser de quelques centimètres. Il ne faut pas que tu montres ta faiblesse, elle t’a demandé d’être un homme, bordel ! Et puis, à quoi bon être triste, puisque c’est pour se revoir ? Allé, a bientôt, ma belle…

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Gnia
Et en plus faut se servir soi-même... Sourire caustique à l'adresse de la Concèze avant de lui tourner le dos pour vaquer à une tentative d'étanchement en règle de la soif saint-justienne. Une fois le godet ponctionné d'une large part de son contenu, Agnès s'apprête à rétorquer à l'annonce d'Aléanore lorsque...
Iiiiiiiiiiirk... Kessskeucék'cebordel ? Des adieux larmoyants ? Une.. Oh maï goud'nesse ! ...étreinte ?
Il n'en fallut pas plus pour justifier l'asséchage instantané du gobelet rapidement suivi d'un deuxième généreusement versé. Frisson de dégoût à peine réprimé, nez qui se fronce, sourcil goguenard qui se hausse, l'Infâme attend qu'on en finisse de ses enfantines mièvreries pour enfin parler, bien en face de la môme Alterac histoire qu'elle entrave bien ce qu'elle a à lui dire.


Nan mais vous, vous êtes trop forte. Rome vous éjecte sans plus de cérémonie de son giron et vous, vous faites quoi ? Vous vous empressez de vous en rapprocher. Qu'est ce que vous allez foutre à Florence ? Vous faire compter fleurette par ces marioles de ritals ? Tsssss.

Elle secoue la tête visiblement navrée par cette impulsive décision sans pour autant se départir d'un regard amusé. Elle tend la main et, irrévérencieuse au possible, se saisit de la pipe que l'Etincelle tient en main. Profonde bouffée aspirée avant de poursuivre.

Je vous l'ai déjà dit Concèze, il n'y a aucun panache dans la fuite. La fuite est le dernier exutoire du couard et du lâche. Sauf s'il s'agit de sauver sa peau.
Allez donc ramper aux pieds de l'Eglise pour quémander son pardon, puisque c'est ainsi qu'elle aime voir ses fidèles. Ce ne sera qu'un difficile instant à passer et vous verrez, vous finirez par l'oublier... Car vous savez tout comme moi comment appeler l'oubli, n'est-ce pas ?


La pipe retourne dans la main de sa propriétaire.

Vous inquiétez donc pas d'un potentiel naufrage alcoolémique, je suis de ces goélettes faites pour voguer vite, longtemps et durablement sur un océan de vinasse. Taillée pour éviter les écueils. Jusqu'au jour où...


Sourire complice à la mention du Livre des Vertus qui l'attend à la Chapelle Saint Antoine. La surprise ne pourra qu'évidemment être agréable.

Je savais bien que vous pouviez pas partir sans penser votre infâme souillon anoblie préférée...

Finalement, y-a-il véritablement quelque chose à ajouter. La messe est dite. Verdict sans appel, la batârde Altérac, pourtant réputée avoir du goût, n'en a là aucun. Sans parler du manque de classe navrant du choix de la destination. Aller se faire courtiser par les ritals... Tsss.
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Aleanore
Le sourcil se hausse de mécontentement quand la pipe quitte sa main, attention toute centrée sur l’artésienne, elle ne l’a pourtant pas vu venir. Et au fur et à mesure que les mots s’impriment, le sourcil se redresse et la commissure des lèvres aussi, sarcastique. Devine Agnès, devine. Tu en es la seule capable, andouille.

-« Comme vous y allez avec les italiens, si la di Favara vous entendait, elle serait fort marrie d’avoir une si ingrate suzeraine. Et qui vous parle d’Eglise, je vous parle moi d’hommes, et telle que vous me connaissez, grande amatrice de botanique, j’irai tout simplement me promener, qui lors de festivités à Florence, qui à Venise, on dit des Vénitiens, qu’ils sont des marchands très efficaces et que leurs produits sont toujours de première qualité. »

Les mains viennent claquer, fin de la scène deux.

-« La vérité, Comtesse, c’est que vous êtes jalouse, mais je ne vous en apprécie pas moins. Enfin, bon, je vous écrirai. Je ferai un herbier tiens ! Ca m’occupera quand je ne supporterai plus la présence des florentins qui se bousculeront pour chanter mes louanges! »

Expliquer cette facilité à lui mentir ? Aléanore en est quasiment incapable, elle l’apprécie, évidemment, la respecte, assurément, et pire que tout, l’admire. Alors pourquoi ? Parce qu’Agnès a cette foutue façon de toujours être désagréable en toute occasion et la seule riposte possible étant l’attaque, Aléanore d’attaquer sans réfléchir. Alors le sourire, même s’il aurait tendance à être moqueur, se fait sincère, simple. La carafe et le gobelet sont attrapés et déposés dans les mains de Grimoald, la pipe enfournée dans le bec de la Saint Just, et les deux expédiés sans plus de manière vers la porte.

-« Dieu vous garde tous les deux, je vous aime .. Humour Comtesse ! Humour ! Allez op op op ! Me remerciez pas pour la tise ! L’Araignée, tu me ramènes ce beau monde et tu vas me chercher Eilinn Melani et la Vicomtesse de Cauvisson. Fissa ! »

Y a pas à dire, une Bourgeoise endimanchée, ça vous requinque une noble ! La porte se referme sur un soupir de soulagement. Au fur et à mesure que le mensonge se déroule, l’Etincelle arriverait presque à s’en convaincre. Ca doit être beau Florence.. Enfin bon.. Suivants !

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Estrella.iona
Soucieuse depuis qu'elle a reçu la missive de l'Etincelle, Trella ne cessait de se demander la raison pour laquelle celle ci avait demandé à ce qu'on se rende à Nogent. "On", car ayant croisé Calyce sur le chemin lorsque la missive fut livrée, elle savait qu'elle n'y serait pas seule.
Et quelque chose lui disait qu'il y aurait du monde, ce jour là, à Nogent. Peut être une réception... Ou une annonce à faire ? Depuis celle de l'excommunication de bon nombre de gens, Trella s'était demandée comment Nore allait prendre cette nouvelle. Elle allait être fixée.

Accompagnée de Calyce, elle prit donc la route vers l'Alençon. Elle commençait à connaitre la route, n'empêche.
Et son instinct ne l'avait point trompée : devant le château s'amoncelaient nombres de coches et de voitures attelées, certains aux armes de personnes qu'elle avait entraperçue au mariage, ou encore à la fête de Bourgogne.

Ne quittant pas Calyce d'une semelle de peur de se retrouver noyée dans la foule, elle descendit de la voiture à sa suite et l'accompagna rejoindre Kilia, la quasi-seule personne bien connue pour l'instant.

Ne sachant pas vraiment à quoi s'en tenir, elle prit le parti de ne pas s'inquiéter pour rien. Si y'avait autant de monde... C'était forcément pour une annonce de la plus haute importance !

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Eilinn_melani
Un rendez-vous fut pris avec Clémence de l'Epine, en Bourgogne. Eilinn écoutait distraitement, un peu ailleurs, comme si rien ne la touchait.

Pourquoi Aléanore ne venait-elle pas faire d'annonce publique, plutôt que de recevoir les gens en petit comité de cette façon ? Cet entretien du secret n'était pas agréable, tout un chacun se demandant à quelle sauce il allait être mangé.

Eilinn repensa à sa première discussion avec l'Etincelle.
"Rentrez dans les ordres", qu'elle lui avait dit. La bonne blague. Surtout en voyant maintenant ce que pouvait donner la piété comme résultat. Eilinn allait devoir revoir l'ordre de ses priorités désormais... L'église avait été la fuite de la mort maternelle, et il semblait qu'à l'instant ou elle devait revêtir la couronne d'Avize, que Rome ne pouvait plus lui servir d'échappatoire à ses responsabilités.

L'Araignée, déja rencontrée à Avize, les amena elle et Jehanne Elissa devant la dame de Concèze. Tout semblait aller bien. La jeune Melani restait dans l'expectative de ce qui allait advenir de cette rencontre. Elle aurait pu saluer amicalement la jeune femme, même si il était... malaisé de lui donner le statut d'amie. Aléanore était au-delà de la simple connaissance, mais tous les rapports de la jeune Salamandre avec l'Etincelle avaient été faits dans les circonstances les plus mondaines, aucune n'avait ouvert son coeur à l'autre, sauf lors peut-être de leur première rencontre. Cette relation avait ainsi un gout amer d'inachevé.

Quoi dire ? Rien. Aucun mot ne pourrait apaiser la douleur provoquée l'annonce du cardinal. Que pourraient avoir comme intérêt ici les factices salutations et prises de nouvelles, pour dissimuler l'inquiétude dont on ne savait qu'elle ne serait pas apaisée ?

Eilinn garda donc le silence.

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Eusaias
Ah ! Marie Alice était là avant lui et semblait peu apprécier le bel organe du Balbuzard. En règle générale il aurait fort volontiers mouché celle qui osait le rabrouait, sauf que « celle » cette fois-ci était sa Reine de Suze et si le Balbuzard craignait quelque chose plus que de boire du vin d’Espagne c’était bien de mettre en colère sa Suz’.

Bien… heu bonjour ô ma belle suzeraine chérie… je… heu… je me presse d’aller dans le salon.

En sourdine il va de soit ! C’est donc le menton relevé, le buste bombé et fier comme un paon que le Bourguignon rejoignit le dit salon. Grimace légère sur son visage de piaf : le salon était devenu un nid à Bécasses, d’ailleurs même celle de Reims-Sémur s’y trouvait. Un ricanement de hyène se tu dans sa gorge en se souvenant leur premier courrier : il lui proposait de lui faire rougir les fesses à coups de trique, hélas elle n’avait pas accepté et avait montré une pointe de colère…. Une grosse pointe de colère même.

Les yeux du rapace continuèrent leur tour d’horizon et distinguèrent : Kilia, La Castelmaure, la bécasse champenoise de Sémur et… la « grenouille ». Sourire amusé et main sur son propre fessier, la où l’infâme grandeur avait planté ses dents il y a quelques temps. Des chiards, ses chiards, vinrent le voir ce qui sortit l’homme au faciès d’oiseau de proie de ses rêveries grivoises. Un sourire immense lui barra le visage, rien de mieux que ces enfants pour vous donner le sourire, mais quand, ce qui était le cas présentement et le faisait souffrir doucement, la « gauche » saluait la « droite » à cause de ce collant trop étroit.


Oh Griotte ma fille… t’es… t’es magnifiquement changée.

Il se penche afin de donner un baiser sur le front de sa bâtarde avant de porter une main paternelle sur la tête du fils qui le questionnait du regard. La main de la benjamine se glissa entre ses serres qui se refermèrent sur cette main enfantine avant qu’il n’entreprenne de s’accroupir pour la serrer contre lui.

Bonjour mes enfants comment allez ? Vous êtes venus avec Marie ? Vous savez ce qui se passe ?

Regard vers la silhouette qui les rejoint : Marie Alice. Elle était sévère, le Balbuzard aurait pu le lire en elle.

Bonjour Marie… Sage je le serai, soyez sans crainte… Que se passe-t-il ?
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Jehanne_elissa
Un autre sujet ? Mais quel sujet ? C’est la question qui tourne, tournicote, turlupine l’esprit de la petite Vicomtesse après avoir aussi répondu par la négative à la question de la Castelmaure. Quel autre sujet pouvait-elle vouloir aborder ? Le portrait, le portrait n’était-il pas un sujet déjà assez lourd pour elles deux. Le portrait n’allait-il pas être l’occasion de ces affreuses émotions contradictoires. Oh je Vous en supplie, Seigneur, faites qu’elle veuille une recette de nougats. Oui oui une recette de nougat. C’est une information à prix inestimable vous n’imaginez pas, surtout les nougats de tante Pol. Dans le Nord ils ne doivent pas manger ça, ils ne doivent pas connaître cette délectable pointe de sucre sur le palais, ces bouches toutes plus sensationnelles les une que les autres, cette sensation de tristesse mélangée à la gourmandise assouvie lorsqu’on voit le nougat se terminer, la volupté des saveurs qui se diffusent, paresseuses, en bouche, le plaisir final de sentir des morceaux de friandises coincées entre vos dents comme un souvenir de ce moment d’extase pour les heures à venir… Quoi ? Ca vous embête ? Vous n’en avez rien à faire ? Tant pis, retournons donc à nos moutons.

Et tant mieux car les moutons exemplaires de docilité que sont nos deux petites sang-bleu obéissent encore à un ordre et se rendent auprès de la demoiselle de Concèze. Et en entrant dans la pièce c’est rapidement une quinte de toux qui est le premier son émis par la petite Goupil. Le regard vert se pose ensuite sur le visage de l’Etincelle, un tantinet réprobateur : avait-elle encore fait cette affreuse chose qu’elle avait déjà faite à Cauvisson ? Oui l’affreuse chose est… Fumer. Et la petite Volpilhat est, nous le savons, un être fragile, frêle et délicat et, oui oui, ces poumons n’y échappent pas. Non fumer c’est pas bien et ça la brusque. Mais est-elle chez elle pour râler ? Non. Alors elle passe de la contrariété à l’observation, l’observation du visage qui lui fait face. Et un sourire vient avec douceur soulever l’ourlet carmin de ses lèvres.

L’Etincelle. Au début elle était mitigée, la rousse, au sujet de l’Etincelle. Et puis Eilinn ‘appréciant elle avait appris, elle aussi. Mais étrangement elle voyait que la fille Alterac créait une certaine… Fascination, fascination oui, qui n’avait pas d’effet sur elle. Elle ne la détestait pas, elle n’était pas non plus son amie au sens fort, entier et plein du terme. Etait-ce la différence d’âge ? Qu’importe. Elle l’aime comme elle les aime tous et pour tous, tout un chacun, elle viendrait en moment difficiles. C’est cet abject et répugnant amour pour tout un chacun qui l’a fait prendre la parole.


- « Donasiela, j’ai entendu parler de part mon poste d’officier royal de l’affreuse nouvelle. Sachez que je, nous même, Eilinn et moi, sommes là pour vous ! Vous ne pouvez pas, vous n’êtes pas mauvaise ! Il ne faut pas prendre peur, il y a forcément des solutions… Vous pouvez venir à Cauvisson nous ne sommes pas si loin de l’Espagne et peut-être le souvenir de mes royaux aïeuls en Aragon pourra vous aider ? Enfin, c’est forcément une affreuse mégarde.

Le ton est sur, le ton est enfantin, le ton est plein de gentillesse. Pense t-elle vraiment ce qu’elle dit ? Bien évidemment elle ne sait pas mentir. Évidemment qu’Aléanore est la bienvenue à Cauvisson, évidemment. Évidemment que c’est une erreur, évidemment. Dans quel monde une personne aussi pieuse que l’Etincelle, ayant grandis dans un couvent, peut-elle être excommuniée ? Certainement pas dans le sien. Peut-être est-ce le problème Jehanne Elissa, peut-être est-ce ça : ton monde n’est pas celui des autres. Ton monde n’est pas comme le vrai. Et pourtant tu y crois, oui tu y crois avec toute la candeur de l’enfance ! Tu y crois, tu penses le voir mais tu te mens, tu te mens, et peut-être qu’Aléanore sera la vérité, l’affreuse vérité qui te ferra redescendre comme une mauvaise descente de speed… Mais ça, tu ne le sais pas.

- « Je voulais vous amener des nougats mais j’ai oublié… »

Et au sourire imparfait de s’offrir à Aléanore.
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Kilia
Attendre, patience... elle déteste le premier et n'a pas le seconde. Elle a bien compris qu'on les avait tous mis dans « une salle d'attente » rien de plus horrible pour elle. Elle les regarde, elle se demande ce qu'elle peut avoir de commun avec eux à part évidement Aleanore. Son naturel revient au galop, comme une lionne prit dans un piège qui se boufferait volontiers la patte pour sortir de là. Tout le monde ou presque avait suivit au salon. Elle y fit qu'une courte apparition. Anxieuse, son cerveau essayant au mieux d'analyser la situation.

Murmure vers Trellia et Calyce : Je vous abandonne quelques instants... je reviens. Pas sûr qu'elle revienne de suite, tout ceci lui semble tellement étrange qu'un petit verre lui ferai grand bien. Et autant aller chercher le calme dans un lieu agréable et comme si elle était chez elle, elle partit vers les cuisines.
Rien de mieux qu'une cuisine, quand on est noble ou grande dame. Les serviteurs n'y prêtent pas attention. Ils font ce qu'ils ont à faire, lèvent parfois un sourcil inquisiteur, au pire, se font de petits signes de tête interrogateur entre eux. Ils ne vont jamais poser de question où mettre dehors le noble à grand coup de pied dans le séant. Il y a toujours une bouteille qui traîne et en toute saison il y a un feu. Des heures durant elle pouvait y déposer son regard permettant libre court à ses penser. Et elle voulait penser.
Une bouteille à trois heures prises sur une table, une tasse accrochée à un clou fera office de verre. Sourire des plus courtois vers une cuisinière qui regarde de son côté et le tour est joué. La voilà debout face à la cheminée sirotant une boisson de goût improbable mais assez forte pour faire évanouie cette angoisse qui lui serrait les boyaux.

Après être tombée sur les remparts d'Angers elle avait voulu écrire à Nore afin de la féliciter pour son mariage auquel elle n'avait pu assister. Heureusement juste avant d'envoyer la missive on lui avait appris la fâcheuse nouvelle, accompagnée juste après de celle de l'excommunication.
Ces yeux restèrent comme envoûtés par la danse virevoltante des flammes. Et son esprit ce projeta à des mois de là. Vers ce lien invisible qui les reliés toutes les deux, ce couloirs réveillé par des cris d'outre-tombe, des yeux hagards qui lui avait glacé le cœur.

Elle reprit une gorgée.

Elle ne pouvait se défaire de l'idée, que si Aleanore lui avait envoyé cette missive cela ne pouvait pas être pour rien. Elle ne comprenait pas pourquoi il y avait tant de monde semblant avoir reçu une lettre identique. Une chose clochait et elle en était certaine. Mais elle devait faire comme tous, attendre... être patiente.
Elle resta là un moment essayant de retrouver une énergie adéquate à ce lieu. Elle avait chevauché sans presque s'arrêter, pensant devoir lever l'épée ou combattre le malin, et non à faire conversation délicates et sourire d'apparat.

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[Milite pour l'ancien Forum!] Mère D'Anjou, dict la Lumière D'Anjou
Isaure.beaumont
Catégorique. Oui, elle avait purement et simplement refusé de retourner à Nogent-Le-Gros-Trou et c’était l’air grave qu’elle avait regardé Grimoald et Gnia s’éloigner dans un nuage de poussière. L’air était lourd. Lourd de mauvais présages. Voilà plusieurs jours que la jeune fille se sentait oppressée. Il lui semblait qu’elle étouffait, que son cœur allait exploser et la dernière fois qu’elle avait ressenti cela, c’était lors de sa fuite du couvent, deux ans auparavant. Quelques jours plus tard, elle avait appris l’assassinat de ses frères. Et si Aléanore se mourrait ? Ou peut-être serait-ce Gnia ? Pire, Léon ? Qui serait le suivant ?

Prostrée sur son lit, Isaure essayait de penser à autre chose qu’à cette mort prochaine. Et malgré tous les efforts qu’elle faisait, elle ne pouvait que constater que toutes les morts noircissant sa vie survenaient en moyenne tous les trois ans. Elle devrait dire adieu à quelqu’un, encore. Mais qui ? Et soudain, elle se décida. Nogent-Le-Gros-Trou, me voilà ! Oui, elle se devait d’y aller. Elle n’avait pas pu dire adieu aux autres, alors si ce devait être Aléanore, ce qui était pourtant impossible, elle serait à ses côtés. La comtesse et son maître-queux étaient partis seulement trois heures plus tôt. Sûrement pourrait-elle les rattraper. Ou alors irait-elle en coche, Léon à ses pieds et Madeline à ses côtés. On ne s’arrêterait que pour changer les chevaux ainsi, elle serait plus vite aux côtés de sa chère idole.

Et les murs du château de Nogent se dressèrent. Il était temps d’affronter sa plus grande peur, la mort. Pourtant, lorsque la jeune Wagner pénétra dans la grande salle, elle n’y trouva que joyeux bavardages et une certaine excitation. Le mariage était-il de nouveau d’actualité ? La jeune fille grimaça légèrement. Sa robe n’était absolument pas appropriée. Elle rappelait bien plus le deuil que la joie de vivre. Repérant, une chaise en retrait, loin des regards, la jeune Morvilliers, honteuse d’avoir cru à une mort prochaine partit se cacher confortablement.

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Aleanore
Les noisettes se posent silencieuses sur la porte qui s’ouvre, sur Eilinn qui n’ouvre pas la bouche, qui ne l’ouvrira pas, Aléanore en est convaincue, et plus spontanée la Goupil comble ce vide qui s’instaure par un flot de paroles. Est-ce donc cela provoquer la pitié ? Toi, bâtarde qui avait toujours su te protéger de la charité des autres, de ces autres qui n’ont pour seul mérite que celui d’être nés au bon endroit au bon moment. La douceur et l’innocence de la Volpilhat sont autant de poignards qu’on enfonce dans le cœur de l’Etincelle. La gentillesse de la petite rousse passe pour un excès de pitié aux yeux de l’orgueilleuse étincelle, et elle se ressaisit, persuadée que la jeune fille ne peut pas penser à mal. Et la phrase qui clôture cette ignoble strophe, arrache un sourire à l’Etincelle qui les salue d’un signe de tête avant d’aller chercher dans un petit meuble, un drageoir rempli de macarons pour le poser sur un guéridon et d’en prendre un.

-« Les meilleurs .. Certainement, une des douceurs qui me manquera le plus quand je serai partie. »

Le petit tabouret devant la coiffeuse est rejoint, et gracieusement, elle s’y laisse tomber.

-« Je vous ai fait venir pour vous prévenir de mon départ prochain pour Florence, en Italie. Et puisque je pars et que je ne vous verrai plus .. » Le macaron est croqué pour étouffer un gémissement, mâché soigneusement. « Avant un certain temps.. Je me suis permise de vous faire venir, pour vous offrir ce qu’on ne m’a jamais offert. » Clin d’œil offert, douce familiarité que la fragilité de l’instant permet. « Un conseil de grande sœur. »

Le regard se pose sur la Goupil, le sourire est tendre, adorable enfant qui souffrira plus qu’à son tour à en juger par la tournure des choses et de son avenir.

-« Si vos tuteurs acceptent le mariage avec mon suzerain, alors, je vous souhaite tout le bonheur que l’on peut souhaiter à une jeune épousée. Prenez soin de vous, et malgré ce que vous allez devenir de par les liens qui vous uniront au Faucon, restez bien celle que vous êtes. Il ne saurait entacher cette pureté. » En fait, tu lui en veux à cette enfant, Aléanore, d’avoir su naitre sous la meilleure étoile qui soit, ou pas. « Je pense que si j’avais eu une fille, elle vous aurait ressemblée, ou alors, j’aurais tout fait pour que ce soit le cas. »

Enfin, les noisettes quittent les émeraudes pour croiser l’azur, le sourcil est sarcastique, involontairement.

-« Je revois Paris quand je vous regarde Eilinn, je revois les étals, et je repense à notre conversation. Tout est faillible Eilinn, surtout l’homme. Mais la seule chose qui ne doit pas le devenir, c’est votre foi. Le doute est la porte ouverte au Sans-Nom. Faites ce que votre cœur vous dit et ne laissez personne ne vous en dissuader. »

Tu te répètes Aléanore, mais le couvent te semble aujourd’hui, la seule et unique option envisageable pour se protéger. De nouveau le regard se pose sur la petite Goupil.

-« Pourrez-vous me donner la recette de vos nougats ? Ainsi, je prouverai à ces italiens que s’ils ont la palme de l’Art, nous avons non seulement les plus belles pucelles mais aussi la meilleure gastronomie qui soit ! »
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Cassian_darlezac
Le regard du fils reste ancré sur la silhouette paternel. Va t-il enfin lui expliquer ce qui se trame ici? Et le Baron prend la parole, les questions de formes sont posée et peu à peu de nouvelles informations s'ancre dans l'esprit du gamin. Marie est là également. Loin de l'inquiété, le gamin y voit le meilleur moyen de se justifier, pour cela un petit mensonge ne fera pas de mal.

« Oui nous allons bien, enfin moi ça va en tout cas. Sinon nous ne sommes pas venu avec Marie, je ne savais point qu'elle avait eu de l'invitation aussi. Or au moment de la prévenir de notre départ elle avait déjà quitté le domaine. C'est donc bien embêté que nous avons cependant pris la route sans avoir eu le temps de la prévenir. »

Et voilà, emballé c'est pesé ! Et alors qu'il allait lui demandé s'il savait pourquoi ils avaient été convié la réponse vient toute seule avec l'arrivée de sa marraine. Son père n'en sait visiblement rien. D'ailleurs que faisait Marie à l'étage ? Voilà qui demeure un mystère pour le gamin. Oui un mystère, jusqu'à la révélation... Aléanore est souffrante. Et tout s'emboite alors dans l'esprit de l'intrépide morpion : la lettre si courte semblant écrite à la va-vite, les mines perturbés des autres convives, l'attitude légèrement étrange de sa marraine, le fait qu'elle descende les marches, que 'Nore ne soit pas là pour les accueillir. Oui tout laisse a penser que c'est belle et bien le cas...

Même au salon l'atmosphère est morbide, comment a-t-il pu ne pas s'en rendre compte plus tôt.? Ce n'est pas un mariage auquel les personnes présentes semblent préparées, mais bien aux prémices d'un enterrement. D'un coup le poux s'accélère, l'inquiétude prend place chez celui dont la seule peur est de ne pas être capable de protéger les siens. Pas encore. Non,, Aleanore est sa protégée, pas elle, pas une de plus. Et la vérité se laisse entrevoir peu à peu. Tout est de sa faute, il avait vu qu'elle perdait du poids, se consumait au même rythme que la pipe qui la quittait de moins en moins ; il avait mis ça sur le compte de la fatigue, et n'avait pas réagi. Il avait remarqué qu'elle était de temps à autre plus irritable et semblait dans un monde à part ; il n'avait rien fait pour l'en sortir Tu commences à comprendre gamin, n'est ce pas? S'il est possible de protéger quelqu'un contre les autres il est bien plus difficile de le mettre en garde contre lui même.

Protéger Aléanore contre elle même? Était-ce là ce qu'il aurait du faire en tant que champion ? L'empêcher de partir en Anjou ? De fumer ? Refuser ce mariage absurde ? L'empêcher de vivre ? Non c'était idiot, ce ne pouvait être cela. Protéger Aléanore contre elle même, quelle idée ! Sans doute aura t-elle été empoisonné – enfin juste un peu pour devoir rester au lit – par quelques mégères jalousant sa splendeur. Oui voilà qui semblait bien plus crédible, plus agréable et rassurant également. Et à présent elle menait l'enquête et les recevait donc un par un pour les interroger et tenter de savoir qui pouvait-être l'ignoble commanditaire. Alors elle avait fait venir son champion pour qu'il l'aide. Et oui il l'aiderai, et oui il la sauverai. Voilà comment tout devait se terminer, il ne pouvait en être autrement. C'est donc serein – ses œillères bien en place pour l'empêcher d'entrevoir la vérité – qu'il attendrait sagement son tour, le regard vaseux.

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Jehanne_elissa
Quand l'appétit va, tout va! C'est avec ce bel adage en tête que la petite Goupil pioche un macaron et le mène, les yeux plein de gourmandise, vers sa bouche. Aléanore n'a au moins pas perdu son goût des bonnes choses... Allez, fini ce qu'on a appelé la pitié mais qui s'apparente plus à de la compassion et elle écoute, presque religieusement les paroles de l'Étincelle, la si rafraichissante Étincelle.

Quelles sont ses réactions? Et bien d'abord les yeux s'ouvrent tous ronds à l'évocation de Florence et de l'Italie. Ça alors! Elle s'en va donc si loin? Et l'Italie, l'Italie, ce simple nom ne peut-il pas évoquer chez la toute nouvelle femme qu'elle est - oui pour ceux qui ont suivi, elle se considère pour si peu comme une femme - nombre de rêves soyeux, nombre de cuirs travaillés, nombre de paysages enchanteurs? Oh que si! Surprise et ébahissement donc et le tout mêlé à une pointe d'admiration: quel courage de partir si loin, si loin des siens.. Mais lorsque l'on doit renaître n'est-ce pas mieux de le faire loin de ses racines? Si, évidemment que si mais ça tu n'as pas encore l'âge pour t'en rendre compte petite Goupil.

Viennent ensuite les mots magiques pour toute pré-adolescente qui se respecte: conseils de Grande Soeur. Vous l'aurez compris ce mot entraine une écoute attention et une attention toute déplacée vers la jeune femme plutôt que l'exquis macaron. Et même si elle n'est pas une adoratrice, une admiratrice, une envieuse de l'Étincelle Jehanne Elissa ouvre grand ses oreilles. Car elle sait reconnaître à l'Alterac un gout infaillible, une parole autant acérée que soignée, un maintien que bien des princesses pourraient jalouser. Comment ne pas écouter les conseils de grande sœur d'une telle personne? Étincelle, Étincelle, sais-tu que tes paroles marqueront surement à jamais l'adulte qu'elle deviendra?


Si vos tuteurs acceptent le mariage avec mon suzerain, alors, je vous souhaite tout le bonheur que l’on peut souhaiter à une jeune épousée. Prenez soin de vous, et malgré ce que vous allez devenir de par les liens qui vous uniront au Faucon, restez bien celle que vous êtes. Il ne saurait entacher cette pureté.

Des si, des si, encore des si pour un sujet qui la fait déjà rougir. De honte? Diable non, de gêne! Un mariage, vous vous rendez compte, un mariage! A cet âge même si on est venue au monde pour ça, pour perpétuer une lignée et augmenter le nombre de demeures, on ne reste pas moins une jeune fille toute pure, toute éloignée de ce genre de considération et à la fois curieuse et apeurée de ce que l'on nomme intimité.


Je pense que si j’avais eu une fille, elle vous aurait ressemblée, ou alors, j’aurais tout fait pour que ce soit le cas.

Hein?

"Aurais"? Mais pourquoi "aurais"? Et "avais eu"? Tatadam encore une fois nous accueillons dans l'esprit de Jehanne Elissa Raphaêlle de Volpilhat, respectable par sa naissance mais aussi et surtout l'incroyable prestance ET intelligence de se mère... Le vide intersidéral! Ce moment qu'elle ne connaît que trop pour l'avoir déjà vécu, ce moment ou elle ne comprends pas et ou ses neurones de petit oiseau, ou de petit lapin, ou de petit renard -au choix - ont tant de mal à s'activer. Avec cette splendide expression d'incompréhension, tellement proche de celle du poisson mort elle regarde Aléanore s'adresser à Eilinn dans un silence absolu. Étincelle, jolie Étincelle, pourquoi sèmes-tu ainsi le doute?


Pourrez-vous me donner la recette de vos nougats ? Ainsi, je prouverai à ces italiens que s’ils ont la palme de l’Art, nous avons non seulement les plus belles pucelles mais aussi la meilleure gastronomie qui soit !

Étincelle, jolie Étincelle, pourquoi sème tu ainsi le doute? Étincelle, si vive Étincelle, pourquoi dire ça? Le grand regard vert est plusieurs fois balayés de cils qui semblent s'éveiller et elle regarde à nouveau Aléanore.

-« Bien sur, oui, quand j'aurais une adresse ou vous écrire je la demanderai à Tante Pol et vous l'aurez. Et vous ferrez goûter les nougats à votre fille, ou même à vos filles. Car vous aurez surement, certainement, plein de beaux enfants avec un grand seigneur italien! Je ne doute pas que l'Italie enviera le Royaume de France de vous avoir vu grandir chez nous et que la France elle vous regrettera. »
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Eilinn_melani
Eilinn avait décidé de bouder. Du moins de faire sa forte tête. Mais cela était sans compter la fourberie norienne qui lui mit devant le nez une de ses gourmandises préférées. La jeune fille hésita entre rester de marbre face aux macarons, ou bien céder.

La gourmandise fut finalement plus forte, et elle se saisit d'un des macarons, se rappelant sa propre expérience aux cuisines du Louvre.

Elle écouta avec attention son conseil de grande sœur, et en fut un peu troublée. Probablement que les mots de la dame de Concèze étaient soigneusement choisis, faisant la distinction entre la foi envers le Très Haut, et l'obéissance à l'Eglise Aristotélicienne. Eilinn faisait déjà ce cheminement intellectuel de son côté, et les paroles d'Aléanore la réconfortèrent d'un certain point de vue.

Quoi rajouter à cela ?


Evitez Milan...

La cité, qui deviendra bien des siècles plus tard la capitale de la mode italienne, avait été responsable de la disgrâce du père de la jeune Eilinn, ainsi pensa-t-elle que c'était le seul bon conseil qu'elle pouvait donner. L'Italie, peut-être irait-elle un jour aussi, sur les traces de son père... Une autre illusion.
Elle fit un signe, les doigts près du menton s'abaissant en un courbe geste de la main, signifiant simplement "merci".

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Aleanore
Naïve petite Goupil, innocente petite Goupil. Elle n’est pas de Tes enfants, Aléanore, retiens ta main, et la main est retenue, la caresse ne viendra pas, et pourtant si la douceur de la rouquine est un baume, sa crédulité est une une douleur pire que toute, puisqu’elle lui fait confiance, et qu’elle, elle ment à un des êtres les plus purs qui soient.

-« Et la France me manquera énormément et vous aussi, vous me manquerez. »

Tous, oui, ils te manqueront tous, pour ce qu’ils ont apporté. La phrase énoncée par la Melani tombe dans les méandres du cerveau Norien, l’information semble capitale, et malheureusement, elle ne lui sera d’aucune utilité. Elle s’apprête à mentir, encore un peu, toujours plus quand les noisettes accrochent les doigts. Merci ? Pour quoi ? Pour qui ? Il n’y a que des évidences, aucun service rendu, et pire encore, mais le pire est à venir. Et enfin, elle se lève avant de passer ses bras dans ceux des deux jeunes filles pour les raccompagner à la porte.

-« Comme vous allez grandir et vous embellir.. Faites attention à vous mes chéries. »

Le sourire est doux et contraste avec la voix tranchante car fatiguée qui s’adresse au valet.

-« Fais venir la Duchesse de Chasteau en Anjou, Calyce de Dénéré Dongenan et Estrella. Les angevines, quoi. Vite, le temps passe. »

Une dernière caresse dans les cheveux bruns, une autre sur la joue de la petite rousse, et de nouveau la porte se referme. Et un vase est envoyé contre le mur, seul témoin de la rage qui la ronge. Mentir. . Elle est abjecte et son châtiment l’attend. Une fourrure est retirée du lit et jetée sur les débris pour recouvrir le tout. Ménage à la Nore.
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