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Info:
Octobre 1458, une flamme...

[RP] Et au milieu coule une rivière...

Maeve.
Et c'est ce qu'elle faisait. Depuis sa plus tendre enfance. Partout où elle était passée, même pour un soir, pour quelques jours, semaines... Elle avait cherché le cours d'eau qui ne manquait jamais dans le village, quel qu'il soit.
Maeve aimait l'eau. Elle aimait se percher sur une grosse pierre ou une souche tordue, et regarder le fil de l'eau, les rides et ridules, les feuilles qui nageaient, les bulles, les poissons et autres habitants de rivière. Ça la calmait, l'apaisait, lui permettait de mieux réfléchir.

Etrange pour une Flamme de se sentir aussi bien au bord de son élément contraire, et pourtant elle en avait fait des choses au bord d'un ruisseau... Encore aujourd'hui, c'est là que la conduisent ses pas. Au bord de la Loire, sur un rocher plat qui semble flotter sur la berge, la rouquine s'assied en tailleur. Perdue, un peu. Elle va bien. Physiquement du moins. De sa rencontre avec l'armée, elle était ressortie indemne. Terriblement indemne, contrairement à d'autres. Et dans la caboche de la jeune fille, depuis, les images s'entrechoquent et choquent. Un fracas insupportable auquel ne prépare nul entrainement.
L'azur court au fil de l'eau, aussi nuageux que le ciel d'octobre qui se couvre. La douceur angevine... Quelle belle expression. Elle ne frissonne même pas, malgré le simple plastron qu'elle porte sur sa chemise, sans autre laine. De quoi choper la crève. Bah même pas.

Maeve se perd dans ses pensées et sa contemplation du fond aquatique. Une si courte vie pour tant de souvenirs. Qui tendent à s'espacer furieusement ces derniers temps. Elle fait de moins en moins de choses, la rousse. A peine si elle montre son minois en taverne toutes les deux semaines. Pas qu'elle fuie... pas l'envie. A part trainer ses guêtres au bord de l'eau, elle ne fait pas grand chose. Même le grand départ, manqué, vers St Sornin n'avait pas su l'exciter assez pour qu'elle reprenne du poil de la bête.
When you're feeling sad... It's not the case. When you're feeling mad... maybee that she is... Folle. Ne l'avait-on pas dit quand elle était sortie du couvent, parlant comme une poissonnière mal embouchée, refusant tout lien avec sa vie d'avant, mais refusant un quelconque engagement dans le conflit qui pourrait l'amener à se battre contre sa mère ? Maeve qui change du tout au tout, Maeve qui ne croit qu'en un et désespère de ne jamais le voir, sans aucun droit de se plaindre. Maeve qui passe ses journées à aller to the river...

Elle a tout eu. Trop tot peut être. Pas ce qu'elle voulait peut être. Trop tard peut être. Pas assez peut être. Elle compte ses souvenirs, la rouquine. Remonte dans le temps... se mire dans l'eau et la trouve belle. Et se trouve hideuse. Même la rivière ne saurait cacher cette balafre qui l'habille. Et dont elle se sent prisonnière. Même la rivière ne saurait cacher ce que Maeve voit d'elle meme. Ses erreurs, ses méchancetés, tout ce qu'elle a si mal fait en quinze ans à peine.
Et elle se sent si seule aussi. Angevine, mais pas vraiment. Amoureuse, mais célibataire. Rousse, et c'est pas évident de l'être. Fille de GMF, la dernière. Ennemie de la Couronne pour certains, sale royaliste espionne pour d'autres. Tout et rien. Surtout rien.
Maeve se penche toujours un peu plus, l'oeil attiré par une carpe qui passe par là. La pupille qui s'accroche à ce reflet qu'elle en vient à force d'exil et d'ermitage plus ou moins volontaire à exécrer. Et puis au final, un sourire se dessine. Elle imagine un petit blond en train de lui apprendre à pêcher, qui serait ravi de courir après cette carpe. Un petit blond qui lui a pardonné son égoisme, un petit blond qui a l'air d'être heureux, au loin. Elle voit aussi un jeune brun la bouche pleine de promesses et la main rassurante. Elle voit aussi une mère en deuil qui aurait besoin d'une fille aimante. Un moulinois qui peut être aimerait avoir des nouvelles. Un poitevin auvergnat qui l'emmenait poursuivre les étoiles et à qui elle avait promis de le rejoindre.

Elle sourit.

Une vaguelette emporte un trèfle un peu flétri à la surface de l'eau. Instinctivement, elle compte. Quatre feuilles. Elle sourit de plus belle. Voilà, de la chance. Elle se penche, pour le ramasser, la caboche pleine de bonnes résolutions. Trop longtemps qu'elle est là, ce qu'il lui faut, comme toujours, c'est reprendre la route.

Elle tombe.

Ce qui est vraiment con... c'est qu'elle a passé sa vie à regarder l'eau, sans jamais s'y baigner, sauf jusqu'au genou. Et que la Loire, un mois d'octobre, ce n'est pas le ruisseau de son enfance. Le cuir, le fer et la soie, ça ne nage pas non plus. Ni les bottes. Sans compter la tignasse qui se gorge d'eau et s'étale autour du minois. Tu vois, Maeve, on ne la voit plus ta balafre.
Elle a attrapé le trèfle, qu'elle serre dans un poing paniqué. L'eau afflue dans les poumons en chassant les derniers souffles d'air. Elle coule.

Quoi de plus normal... une Flamme qui s'éteint dans l'eau... Et si elle allait revoir la mer ? Fais bon voyage Rouquine, tu en avais tant envie.


Edit pour fautes.
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--L_etincelle
« Deux soeurs, mon coeur .. »

Tu te souviens de l'enfance ? Des joies de notre adolescence ? Eymoutiers et nos secrets, le bonheur d'être de nouveau ensemble, la peine causée par cette entrave à ta beauté.

-« Nore... on n'y peut rien... Tu m'aimes quand même ? »
-« Je ne sais pas si j'arriverai un jour à ne plus t'aimer ma Flamme. Je suis bien trop égoïste pour imaginer ma vie sans toi à mes côtés. »

Et pourtant, ça a été le cas, tant d'années séparées de toi, je t'ai cru morte, tant l'ont dit, il n'y avait pas de larmes, il n'y avait plus de larmes, je t'imaginais à leurs côtés, je te rêvais à Ses côtés, et tu es réapparue, plus forte, plus folle aussi, toujours un oeil. Une noisette d'investigation, de sagesse ou de déraison, as-tu trouvé ce que tu cherchais, as-tu seulement cherché à trouver quoique ce soit. Une flamme ne s'éteint pas, Maeve. Elle faiblit, reprend de plus belle, se tait, se terre, et revient plus vivante qu'avant. Et tu coules comme nos rêves d'enfants, comme les illusions qui berçaient notre jeunesse, ne ferme pas les yeux, ma chérie, ma soeur, il n'y a que dans l'eau que l'azur resplendit.

Tu leur diras toi que je les aime, tu leur diras qu'il n'y avait qu'eux. Les poignets mutilées de l'Etincelle de se resserrer désespérément autour de la noyée. Pardonnée par l'Eglise et châtiée par le Maître des Cieux, condamnée à errer, alors qu'elle sera accueillie là-haut. Ne ferme pas les yeux Maeve, si tu ne me regardes pas, comment continuerais-je ? L'Etincelle ne brille plus sans Flamme, et le Flambeau .. As-tu pensé au Flambeau ? Merlin .. Maman prendra soin de Merlin, et moi, je prendrais soin de toi. Viens Maeve, il n'y a pas de salut dans les larmes et la douleur, il n'y en a jamais eu, et nous, nous irons vers un ailleurs meilleur, ils te guideront, tu iras et tu resplendiras. Je reste Maeve, mais je ne t'en aime pas moins, tu feras ce que je n'ai pas pu faire, tu seras ce que je n'ai pas pu être. Brille ma Flamme. Je reste, et il grandira, il sera le dernier. Merlin, petit frère qui portera le Flambeau que nous avons laissé tomber. Merlin, Alterac, parce que tu le vaux bien.

Tiens le trèfle Maeve, ne le lâche pas, il y a ta chance au bout de ses feuilles, il y a celle que je n'ai pas voulu me donner. Dis leur bien tout ce que j'ai voulu pour eux, pour toi. Dis encore Maeve..

Requiem Aeternam Soror Mea..
197856
Remontant le cours du temps et des fleuves, un poisson chat se débat. Le fleuve est grand et l'appât qui danse en loin lui parait minuscule mais déjà bien tentant. Car c'est un pecheur parmi les pecheurs qui tel le marionnestiste tient les ficelles. Sur la rive, l'homme indigne, maussade comme un lundi pluvieux, a les yeux rivés sur sa ligne. Il observe l'ondoiement qui vibre au fil de l'eau, mince frontière entre la vie et la mort qui le sépare encore de sa proie qui déjà s'approche de son fil - proie appatée et bientot hameçonnée.

Dans sa concentration, une petite perturbatrice fait instrusion. Petite ombre voletante, l'insignifiant insecte, berger des rosiers, choisit sur toute la berge le genou du pecheur pour se poser.
Gardant sa ligne de conduite, il garde toute son attention sur sa ligne, conduite de la main gauche. Levant la droite, il prononce tout haut en regardant la coccinelle - dont les taches de noiceurs ne peuvent laisser de doute - une phrase prononcée par une petiote, prenant la même petite intonation sotte :


Une coccinelle... Ca porte bonheur.

Abattant sa main sur la bestiole il songe pour son plaisir :

Pas aux coccinelles alors.

Mais il n'a le temps de savourer sa modique ignominie qu'il faut lui saisir à deux mains la perche qui plie sous le poids de l'habitant de la Loire. Tachant de remonter le carnassier ligérien il maugrée déjà car d'à l'habitude, sa canne ne flêchit pas tant. La gueule béante du poisson-chat semble lui crier en un langage inaudible ce qu'il a deja tant entendu mais nul sourire ne lui vient, car avec ces quelques livres de trop, il prescent ce qu'il advient, le fil casse dans un mince claquement.

L'homme se lève calmement et, après une fraction de seconde de calme, se livre à la libération de son énervement.

Il jette sa canne à l'eau, fulmine, arrache son chapeau et le pietine.
Il trépigne tel un enfant, battant, des ses deux vieux pieds alternativement.
Et dans un dernier accès et de fureur, frappe du pied cette terre de malheur.
Arrachant plantes, et par la rage, envoie motte et graviers loin du rivage.


L'homme, ayant retrouvé son calme, se retourne sans jeter un coup d'oeil à ce qu'il laisse derrière lui. De la végétation déracinée de son petit bout de terre natale, les parties les plus denses s'enfoncent rapidement dans le fluide. (provoquant je le rappelle une poussée verticale, dirigée de bas en haut, et égale au poids du volume de fluide déplacé) Se désagrégeant autour du poisson chat, la terre, lui rendant la visibilité nulle, se mèle à l'eau qui laisse surnager quelques petits végétaux. Parmi la petite verdure dont les divers surnageants prennent chacun leur route, quelques trèfles flottent mollement dont un se différenciant un peu des autres.
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Gorborenne
...
Il y a à l'est une plaie qui saigne,
qui les vaux vénéneux abreuve,
et les armes des tombés y baignent :
Slíðr s'appelle le funeste fleuve...
...
*

Ainsi le Prophète aurait Raison?
Ô jamais donc nous n'échapperons
À cette triste et macabre dérision?

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Loin en aval en embouchure de Loire, une étrave se bat contre le courant.
Debout à la proue plein de rêves au regard, un gamin blond souriant.
À la barre, un Géant tient promesse de le conduire à bon port.
À l'horizon, pourtant déjà, sourdent présages de mort.
Quelque nuages qui noircissent, le vent qui force
Lentement la remontée du fleuve s'amorce

Oui! toi! Loire! Funeste de méandre!
Garde ton vin et tes châteaux!
Qu'avais-tu donc a nous prendre
Ce jeune Trèfle à peine éclos?
Regarde donc cette aube nouvelle!
Cet enfant qui te salue de son espoir...
Mais non, la berne hisse ses couleurs aux ciel
Et patiemment, les larmes déjà se préparent....
Murmurées de tout lieux en plainte muette
D'une Vie et d'une Mort qui règlent leur dette

Une éclat pâle, l'aube pointe sous la brume
Quelque chose de fétide dans les parfums d'écume
Au loin une cloche qui sonne, avec un bruit d'enclume

Quelque part une chandelle s'éteint au courant d'air
Sous la voûte d'encre, corbeau s'envole en plainte amère
Horizons ternes d'un ciel à l'autre de chaque rivage
Mais ni Enfant ni Géant n'entendent le message
Confiants ils avancent, vers ce que les jours ont promis
Sans voir encore ce Trèfle de présence, glissant à eux sans un bruit....



*extrait de la Volupsa

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Mariealice
Un autre cours d'eau que celui que contemplait Marie à des lieues de là, pleurant en silence la mort d'une fille. De Maeve? Non, elle ignorait encore la nouvelle perte qui la frapperait sous peu, dès que le corps aurait été retrouvé et reconnu. D'Aleanore. De son ainée.

Les yeux perdus dans la Sarthe, l'esprit suivant le courant, elle lançait de petits cailloux, les regardait disparaître dans l'onde comme disparaissaient un à un ceux qu'elle aimait. Oh bien sûr elle n'était pas la seule à connaître le deuil en ce monde. Mais qui souffre se moque bien que d'autres partagent cette même peine. Et celle-ci serait bientôt accrue. Mère et femme maudite. Comment pourrait-elle se voir autrement? Deux enfants.... Perdus. Deux enfants... Encore. Balance équilibrée sans doute pour le Très Haut mais pas pour elle.

Les cailloux coulaient, les uns après les autres alors qu'elle ne pouvait le faire. Petite litanie dans ses pensées. Il faut.... Il faut.... Il fallait se lever et retourner au campement. Se plonger dans les parchemins. Et puis répondre enfin à Maeve. La jeune rouquine devait se trouver en Poitou ou bien en Limousin. Elle lui manquait et grandissait si vite. Il fallait qu'à la fin de cette mobilisation, la mère puisse voir la fille, qu'elles puissent discuter de vive voix. Voici bien trop longtemps qu'une telle situation n'avait eu lieu et la brune en ressentait un vif besoin. Pour la rousse il ne pouvait en être autrement.

Légèrement ragaillardie par ce projet et les idées qui fourmillaient dans sa tête pour cette petite réunion familiale qu'elle souhaitait gaie et lumineuse, la mère quitta le bord de l'eau sans imaginer une seconde que pas si loin que cela, celle qu'elle espérait revoir sous peu rencontrerait bientôt ses ainés.

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Arthurdayne
C'est l'automne à Moulins. Enfin, c'est l'automne partout, mais il faut bien commencer par quelque chose, non?

Automne qui déjà, alors qu'on s'est à peine habitué à lui, laisse entrer dans notre dos des petits morceaux d'hiver qui se greffent aux paysages, cristaux de givre, souffles erratiques de froid mordant, forçant les hommes à remonter leur col et les femmes à cacher leurs mollets.

La rivière n'a pas encore gelé. L'hiver que les paysans attendent s'annonce rude, mais pour l'heure, l'automne règne encore sur les eaux tumultueuses de l'Allier. Arthur aime cette rivière et souvent vient y flâner. C'est l'eau de ses souvenirs, qui coule ici. Il retrouve dans un reflet trompeur le mirage de sa jeunesse, découvre dans l'onde fugitive des visages qu'il croyait avoir oublié, se souvient, perdus dans les dorures de l'onde, des fantômes qui dorment auprès de lui.

On dort toujours avec les morts.

Peut-être aussi est-il venu ici pour s'accrocher à ce morceau d'automne que l'hiver n'a pas encore gagné. Les flots charriés par la rivière bouillonnent de vie. Les feuilles des saules n'attendent qu'une brise un peu plus forte que les autres pour choir lentement sur la berge, dans leur danse gracieuse et virevoltante, chant du cygne d'une âme qui s'éteint en touchant le sol froid d'un hiver à venir. C'est ici que l'automne se débat, encore un peu, même si le combat est perdu d'avance.

C'est l'automne à Moulins, et dans la vie d'Arthur. Non pas qu'il se sente si vieux, même si les villageois le brocardent à ce sujet. Mais il est un moment où l'esprit se pare de couleurs chatoyantes et se berce d'une douce mélancolie, celle de la lente course d'une rivière qui a depuis longtemps dépassé les berges printanières, où règnent en maîtres la folie et l'insouciance, les erreurs aussi.

Rien n'arrête le courant ni la course des saisons. Les choses vont et viennent, donnent l'illusion de demeurer, mais s'effacent toujours, laissant place à d'autres. Eternel recommencement. L'automne laissera place à l'hiver qui laissera place au printemps. Lointaine promesse qu'on n'est jamais sûr de tout à fait atteindre.

C'est l'automne dans les yeux d'Arthur, posés sur la surface mouvante d'une eau qui file sans demander son reste. La rivière charrie ses richesses, glanées en aval, branches héritées d'une tempête, brins de paille des récoltes tardives, pétales de fleur jetés par des amants qui, parfois, dans la fièvre de leur printemps, égarent aussi un bout de tissu, braies ou jupons. Entre les flots moutonnants, Arthur distingue des tâches vertes, brunes, plus colorées parfois de ces habitants provisoires qui accompagnent le cours du temps. Vert comme ce trèfle, là bas. Roux comme...

Un souffle de vent mordant le rappelle à l'hiver. Pas besoin de remonter son col, pourtant. Le froid n'est pas sur sa peau. C'est un éclair d'hiver qui lui a traversé la poitrine.

Arthur se frotte les yeux. Non, il a rêvé. Il n'y a rien qui évoque les flammes dans le cours de l'Allier. Les flammes d'un été à peine éclos n'iraient pas se perdre dans les remous d'un automne agonisant.

Et pourtant... Ce froid...

Brusquement, Arthur se lève. Cours le long de la berge. Il essaie de retrouver cette image, cette tâche rouge, flamboyante, qui n'avait pas sa place dans ce tableau.

Peine perdue. Ce n'était qu'un mirage.

Mais les mirages parlent.

Lentement, sa foulée ralentit. Le froid est toujours là, qui lui étreint le coeur. Il sent des doigts glacés qui serrent, avec la lenteur du gel, les derniers soubresauts de son automne. Et soudain, sur un tronc de bois mort qu'il n'a pas vu, un tronc de bois mort sur la berge, glissant de givre, il pose le pied et part. S'étale de tout son long, face contre terre.

Le choc lui coupe le souffle. Des étoiles dansent devant ses yeux. Des trèfles, des flammes, des coquillages. Et le vent froid qui les chasse. Un violent frisson parcourt son échine.

Lentement, après avoir remis ses esprits en place, il se lève, se masse les épaules, vérifient qu'il ne s'est rien brisé.

Rien, hormis ce froid, alors que le soleil, qui s'élève au dessus de la cime des arbres, désormais, réchauffe les berges de l'Allier d'une dernière caresse automnal.

Rien, hormis cette brûlure, cette gerçure plus mordante que les autres, au milieu de son torse. Aiguë, localisée, comme un baiser de lèvres glacées, comme la morsure de l'hiver même.

Le bout de ses doigts, gourds et gelés, délient le col de sa chemise. Il découvre la blessure.

C'est un coquillage bleu, qu'il porte en médaillon depuis des années. La chute, le violent contact avec la terre durcie par la fin de l'automne, a enfoncé le coquillage dans la chair. Grimaçant, Arthur déloge le coquillage bleu azur du nid qu'il s'est violemment creusé dans son torse. La blessure n'est pas grave. Du moins sur sa peau.

Son regard observe à nouveau la rivière, dont le cours inéluctable ne s'est pas arrêté durant sa chute. Non, il n'y a plus de tâche rousse dans les remous, plus de flammes dans les flots.

La flamme a disparu. Une larme glacée, perle de givre, s'écoule lentement le long de sa joue hirsute.

C'est l'hiver dans les yeux d'Arthur.
Gorborenne
[Nantes, fin d'Octobre de l'an de Tristesse 1458]

Sur le Pont de Nantes,
Il y a un oiseau,
Qui dans la nuit chante,
Son chant le plus beau

S'il chante, qu'il chante,
Ce n'est pas pour moi !
C'est pour mon amie
Qui est loin de moi !


Près du Pont de Nantes, il y a un bateau. L'étrave prise dans la pente
d'une berge s'enfonçant dans l'eau. Sur la rive un Géant, prépare les montures, sourit à l'Enfant, lui ébouriffe la chevelure. Bientôt ils prendront chemin, vers Angers puis Saumur, sous le soleil froid du matin, laissant sur la rosée en givre un reflet dur.

Vieux tigre en dérive, jeune loup en soif d'apprendre, en remontant la rive, apprennent à se comprendre. Des empreintes de vie sur les cœurs, s'apprivoisent les fauves parmi les leurs. Des sourires qui renaissent, quand se partage un peu de chaleur.

Un peu de chaleur.....

Bienheureux innocents qu'ils sont! Innocents qu'ils sont de ne savoir encore, ce que demain leur portera comme triste sort. Combien peuvent être vain tous nos efforts et nos envies, quand le bout du chemin n'est que mort et oubli?

Étrange pressentiment, doucement qui l'étreint.
Sous la froideur en relent, l'haleine fétide du Destin.
Le Cœur est il le seul que se battre désarme?
Doit-il donc toujours saigner de sang et de larmes?

De larme, il en est-une furtivement qui s'échappe,
Déjà loin des yeux de l'aveugle Orion
Un doigt affectueux, qui l'enlace et l'attrape
Comme nous aurions du faire de ceux que nous aimions.....

Valse lente du Vent d'automne porte feuille en flammes qui tourbillonnent. Mais au tournant du fleuve s'efface la danse, au souffle fugace d'un Ange qui passe en silence, regard de Géant qui scrute le courant, par étrange attirance..... Brise en caresse qui lui passe sur le crâne, s'allant cueillir des remous un Trèfle qui s'y fane, comme un dernier soupir pour ceux qui partent, que l'on sent peser où que l'on regarde.

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Kilia
[ Saumur, tranche de vie... on ne prévoit jamais les coups du destin]

Jour entre joie et appréhension. Joie parce qu'elle va offrir ce dont rêve son fils depuis des mois, appréhension parce qu'elle ne peut maîtriser sa peur de remonter sur ce bateau.
La première fois cela était parti comme une croisière mais c'était fini avec deux crèves la faim et un amarrage en urgence.

Kilia se penche à l'oreille de son fils essayant d'être le plus enjoué possible malgré son appréhension.

Surpriseeeeeeeeeeeeeeuh Thibauld Voilà ton cadeau!

La mère ouvre les mains qui cachaient la vue au jeune homme. Mais qui restent un moment sur ses épaules comme pour le retenir, peine perdue l'enfant est bien trop heureux pour comprendre les craintes de sa mère.

Elle regarde du quai ce bateau. Bateau remplit de souvenir pourquoi les trouve-t-elle si sombre alors qu'ils devaient être si beau?

Son regard furette sur l'eau qui la glace. Cette eau semble si froide. Elle qui adorait tant prendre sa barque en toute heure et en toute saison pourquoi aujourd'hui cette sensation glacé en elle? La duchesse sait nager, elle sait naviguer et pourtant pour elle se bateau est celui du malheur. Celui d'Aurélien qui est parti trop vite et celui de Arwin qui lui aussi s'en ai allait sans un bruit. Elle le déteste ce bateau et malgré les réticences à le donner à Thibault elle lui a cédé. Pour ses douze ans le voilà avec un bateau maudit. La duchesse s'en veut, a peur pour son fiston adoré. Pourquoi a-t-elle cédé? Elle aurait du le brûler s'il arrivait quelques choses à Thibault elle s'en voudrait toute sa vie.

Mais le cœur d'une mère perd parfois la raison quand un sourire au grand cœur vient chatouiller le sien. Pour ses douze ans elle lui a dit oui...

Il est déjà à bord, heureux comme un prince, ses cris l'incitent à montrer.

Viens Maman! Il est beau mon bateau! Viens voir!

Elle doit monter, elle doit le faire pour lui, pour ce fils qui n'est autre que le fils de Baron, pour se sourire qu'elle a connu jadis sur le visage de celui qui voulait tant la rendre heureuse.
Un pas timide, et des cris de joies qui résonnent sur tout le quai.


Maman vite!! Viens!


Et elle gravit la passerelle, deux pas, trois, quatre... elle saute sur le pont. Cris de victoire pour l'enfant. Sourire pour la mère pas si terrible de le faire pense t-elle.
Et l'enfant s'envole dans ses bras malgré son age elle arrive encore à le soulever. Il rit et cela lui emplit le cœur de bonheur. Elle reprend confiance, elle sait le manœuvrer cette coque de noix et Thibault à les yeux si émerveillés.

Allez Matelot Thibauld largue les amarres aujourd'hui on dîne sur la Loire!

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[Milite pour l'ancien Forum!] Mère D'Anjou, dict la Lumière D'Anjou
Thibauld
Le bateau, "l'Interminable" renommé "Le Ducal" sur une petit fanion attaché au mat par son nouveau capitaine vogue tranquillement sur la Loire. Très heureux de son cadeau d'anniversaire qui vient clore sa 11ème année Thibauld s'est précipité sur le pont du foncet à l'histoire mouvementée mais dont il ignore tout à l'inverse de sa mère qui a éprouvé quelques difficultés à franchir le mètre cinquante qui séparait le navire du quai. Elle y est cependant parvenue et fait mine d'aller bien même si au fond d'elle elle n'a pas envie d'être là. Trop de souvenir parmi les plus beaux mais aussi les terribles. Souvenir enfuis à jamais dans la vase qui meuble le lit du fleuve. Souvenirs qui dorment sagement pour l'éternité.
Mais l'heure est aux réjouissances. On a levé la passerelle et on a largué les amarres. "Le Ducal" sous ses allures d'Interminable à pris le chemin de la mer. A son bord Thibauld le futur duc prodigue, sa mère la duchesse ainsi que Brutus et Néron les deux fidèles gardes du corps de la famille qui jouent les rôles de matelot. A la poupe, Thibauld qui tient fermement la barre fier comme Artaban. Son bonheur se lit dans ses yeux et dans son sourire. Non loin sa mère qui garde un oeil avisé sur les manœuvres de son fils et qui partage tendrement la joie de son petit capitaine. En d'autres termes c'est la fête à bord. Kilia a vaincu sa peur, les matelots qui entretiennent une relation rapprochés de leurs maîtres chantent des ballades angevines.


La brise s'intensifie gonflant la voile unique du bateau qui prend de la vitesse pour le plus grand plaisir de son commandant ravi de pouvoir voguer à bon rythme. Plus se sensations, plus de remous. Cela ne semble pas déranger Brutus et son compagnon mais Kilia à l'air un petit peu mal à l'aise par cette accélération subite. Elle qui supporte mal de voyager sur un bateau. C'est une bonne idée de faire route vers la mer ? On verra bien !


Ça va maman ? T'as l'air toute pâle ?

C'est vrai qu'elle est toute blanche maman. Elle regarde droit devant elle sans cligner des yeux. On dirait qu'elle m'a pas entendu. Elle est malade ? Comme dans les livres de la bibliothèque. Y'en a plein qui disent que certaines personnes ne supporte d'être sur l'eau et que ça leur donne envie de vomir. Ils appellent ça le mal de mer. Sauf que là on est sur un fleuve alors c'est le mal de fleuve. Ça sera pire au large avec les vagues et tout.

Tu es sure que tu veux aller à la mer maman ? Parce que si t'es pas bien il faudrait peut être éviter. Tu sais ce que j'ai lu ? Que des fois les vagues de la mer elles font plus de 10 mètres et que le bateau il fait comme si on courrait très vite en montant et en descendant des collines. Ça doit être drôle pas vrai ? Et pis des fois y'a des vagues qui passe par dessus le bateau et qui tombe sur le pont comme ça

Il aplatit sa main sur sa jumelle en faisant un gros "splatch".
Ça n'a pas l'air de rassurer sa mère mais elle n'écoute pas vraiment ce que son chouchou lui raconte. Elle est surtout concentrée sur le fait que son fils à lâché la barre pour faire sa démonstration et que le bateau a un peu dévié de sa trajectoire et qui va droit sur....


Thibauld, on fonce droit sur une île !

Un peu perturbée la maman qui flippe. Si il a bien une île elle est encore à une certaine distance et ils ont largement le temps de l'éviter

Quelle île ? J'vois pas d'île

Je me décale sur la droite pour me pencher sur le bastingage parce que la voile m’empêche de voir. Ah ouai y'a un joli petit îlot au milieu du fleuve. Il bientôt être midi, ça peut faire un endroit sympa pour manger sur la terre ferme parce que maman ça m'étonnerait qu'elle supporte de manger quand ça bouge.

Tu as raison maman il y a bien une île ! On va s'y arrêter.

NERON, BRUTUS, J'VEUX MOINS DE VOILE !


Les deux matelots lancent en coeur un "A vos ordres capitaine" et la tentative d'approche de l'île commence. A peine quelques minutes après Le bateau n'est plus qu'à une dizaine de mètre du bord. Thibauld fait entièrement remonter la voile et laisse filer le bateau qui vient s échouer calmement sur le rivage. Le capitaine saute par dessus le bord arrière. Il a de l'eau jusqu'à mis cuisse

Bienvenue sur l'île que nous venons de découvrir. On va l'appeler l'île "Thibauld de Chandos-Penthièvre" en hommage à moi
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Kilia
Rassurée elle ne l'ai pas, il n'y a rien de raisonnable dans tout ceci et lorsqu'elle se crispe Thibault pense que c'est pour l'ilote mais derrière celui-ci elle avait vu une grande voile. Sûrement des pirates d'eau douce ou quelque chose comme cela. On lui avait dit qu'un bateau avait été coulé un peu en dessous d'Angers et le choix de son fils de s'arrêter sur la terre ferme la rassura.
Un sourire bienveillant pour cet enfant se dessina sur son visage. Là ils seraient cachés par les arbres et l'autre bateau plus grand ne les verrait pas.

Le bonheur de cette enfant la contamina et la duchesse fit comme lui. Elle saute à pied joint dans l'eau et l'éclabousse, il y a un grand soleil aujourd'hui. La vie est belle, elle n'a pas profité assez de ce petit bout que Baron lui a envoyé, peut être qu'il avait réussit à la rendre heureuse sans qu'il le sache. Un fils, oui, elle en voulait tant un. Effacer les malheurs qu'elle avait eu dans la perte de Tithieu et Kilderic. Victoire venait de refaire surface Lexy bien que discrète allait revenir en force dans peu de temps elle en était certaine. Elle aimait son Vicomte, elle pensait qu'il l'aimait aussi...
Ses inquiétudes du matin s'étaient envolées en touchant le sol.

Brutus, Néron on va déjeuner dans l'herbe on vous laisse amarrer le bateau et tout préparer.
Vers Thibault
Nous on va explorer l'île "Thibauld de Chandos-Penthièvre" !

La duchesse rit, et part a grand pas vers le centre de ce petit amas de terre aux buissons et arbustes denses. Fauchant de son épée tout ce qui pouvait freiner son passage accompagné de grand:

Habitants de cette terre prosternez vous devant votre nouveau Roy! Thibauld de Chandos-Penthièvre!


Son épée pique des rebelles imaginaires, elle tourne, vire, les renégats n'ont qu'a bien se tenir, il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentit aussi libre.
Elle regarde Thibauld qui se prend au jeu, tous deux rient aux éclats.

A bout de souffle la duchesse s'immobilise et devant Thibauld met un genou à terre.

Vostre Majesté nous avons occis les insoumis, vous ne risquez plus rien. Ce royaume est à vous. Je pense qu'il est l'heure de nous restaurer.



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[Milite pour l'ancien Forum!] Mère D'Anjou, dict la Lumière D'Anjou
--Neron


Neron bien qu'étant très corpulent et bien souvent pataud avait l'âme en joie depuis ce matin, escorter la duchesse était bien plus gratifiant que son petit morveux. Et cela lui changeait de la routine des jours passés.
De sa grosse voix il répondit à la duchesse:
A vos ordres v'tres Grâces.
Lui aussi mit les pieds à l'eau, en fredonnant et trémoussant sa grosse bedaine. Il attrapa les grosse cordes et les enroulèrent en tirant de toutes ses forces autour d'un rocher. Il avait fait sa part de travail et laisserait la mise de nappe et du panier pour son compère.
Il sortit une bouteille de vin et s'en pris une bonne lampée.
Remis de ses exploits il ce décida à aller faire le tour de cet îlots.

Pämpam pam pampampam, pam pamm pampam... lala lal lal la... et après avoir avoir franchit quelques gros troncs morts il s'arrêta net. Mais qu'est ce que ça pue ici! Boudiou y 'a pour sur une bestiole de crevée.
Il allait faire demi-tour quand son regard resta interloqué. Il s'avança portant sa manche devant son nez.
Un pas, puis deux, il prit un bout de branche morte et de la pointe se mit à déblayer un amas d'écorce d'arbre et de feuillage qui macéraient dans une petite enclave. La couleur de ce qu'il croyait être un pelage l'avait intrigué mais au fur et à mesure qu'il repoussaient les végétaux son visage se fit plus grave. Il s'agissait d'une chevelure, d'un cou, d'un reste de vêtement....
Ne sachant que faire il se mit à courir vers Brutus, s'empêtrant les pieds dans le souches au sol, retenant ses braies qui avaient tendance à tomber. Attrapant enfin son complice pas l'épaule et balbutiant un: Brutus! Brutus! Y a.. Ya... vient voir!

Et de vomir un coup tellement le pinard ne passait pas.
--Brutus.

Néron Brutus

Brutus c'était le contraire de Néron. Physiquement du moins. Pour ce qui était du reste surtout de la descente les deux se valaient bien. Néron était gras, Brutus était gringalet. Néron était petit Brutus était une grande gigue. Néron avait les cheveux court et brun, Brutus les avait long et blond. Vous voyez deux opposés mais les deux étaient aussi bourrins et avaient le même petit faible pour la boisson. Angevins quoi ! Quand on travaille chez Kilia et qu'on habite chez elle on peut pas faire autrement que de picoler. C'est la règles les gars. Le vin chez les Chandos-Penthièvre c'est une institution et on inicie les jeunes dès le plus jeune age.

Ce matin, ils étaient partis tous les quatre avec la duchesse et son jeune fils qui avait tenu la barre toute la matinée. Après quelques heures de navigation le jeune maître avait finit par donner l'ordre d'accoster une petite île au milieu de la Loire comme il y en a tant histoire de déjeuner sur la terre ferme. Voyant qu'il était le dernier à bord, Brutus n'eu d'autre choix que de se jeter à l'eau lui aussi en prenant quand même soin de ne pas oublier le tonnelet de vin et le repas ducal. Il regagna la plage les portant bien haut au dessus de sa tête pour être sûr de ne pas les mouiller. Du fait qu'il était déjà grand et élancé, il paraissait encore plus ridicule car l'eau ne lui arrivait pas plus haut qu'aux genoux.

Une fois le bateau solidement, le grand beta était partit à la recherche d'un endroit plat pour pouvoir installer le déjeuné. Il avait trouvé son bonheurs sous un grand saule qui leur faisait de l'ombre. Il disposa la grande nappe penthièvrique sur l'herbe encore verte et commença à sortir toute sorte de victuailles. Jambon, gâteaux, pâté, pâtes de fruit (les noires c'est les meilleures). Satisfait de son travail Brutus entreprit cette fois ci de faire ce qu'il savait faire le mieux. La sieste. Au pied du tronc il s'allongea, baissant son chapeau sur ses yeux il s'assoupit


Brutus! Brutus! Y a.. Ya... vient voir!

Hein quoi ? Il se passe quoi ? Ah c'est Néron qui se tient devant lui tout bizarre. Ses braies sont couvertes de vases et il est tout essoufflé. Péniblement Brutus se relève.

Y c'passe quoi Néron ? L'est arrivé que'que chose à la duchesse ?


Non non c'pas ça mais vient... vient jte dis ! Vite

Rahhh t'vois bien que chui occupé là. Bon d'accord je viens

Désinvolte, le grand blond à la chausse noir se lance à la poursuite du petit gros qui trottine devant. Il l’emmène sur la rive sale et couverte de bois pourri et là pwaaa ca fouette ! Qu'est-ce que c'est que ca encore.

Hey Néron t'ma dérangé pour montrer un bestiau crevé ! Rho c'quoi ? Une vache gonflée comme une outre d'vin ?


Non r'garde on y est

Répond le matelot ventripotent. Il désigne une forme blanche à moitié couverte d'écorce et à moitié dans l'eau. Brutus s'approche peu enjoué par l'odeur dégagé par la chair en décomposition. Ça a des poiles roux. Vindiou c'pas des poiles c'est des j'veux et pis c'est pas un vache c'est une fille.
D'instinct, il se signe trois fois


Non du créateur ça alors ! C'tune gosse.

Prenant une branche d'une main, gardant son autre bras sur son nez pour filtré l'odeur insupportable, il essaye maladroitement de retourner le corps. Bientôt aidé par son camarade qui la rejoint avec un autre bout de bois ils font levier et arrive à retourner le cadavre de la fille. Il a beau être bleu, gonflé d'eau et couvert de lambeaux de peaux qui se décomposent, Brutus a dja vu ce minois quelque part. Avec cette cicatrice là qui est maintenant une plaie béante et blanche

Très-Haut Néron ! Ce s'rai pas la ptiote ! Tsais la dernière arrivé chez m'dame la duchesse. L'Altérac qu'elle s'appelle. J'dis dis qu'c'est elle. J'la reconnu à cause de sa balafre.

Néron ouvre grand les yeux


Oh mais t'as raison c'ben elle ! Faut prévenir immédiatement la duchesse. Attend moi là j'y vais !
Kilia
Quand tout ce veut heureux, quand on chasse ses pré-sentiments, quand on se voile la face tout peut revenir en un ras de marré et vous emporter. Non tu ne vas pas aimer duchesse les paroles qui vont sortir de la bouche de ton garde. Non tu ne vas pas vouloir y croire. Le traiter s'abrutit fini, tu vas chercher quelques secondes de répits, nier. Tu vas vouloir désespérément le fuir, mais comme tu es duchesse, comme tu es mère tu demanderas à ce qu'on te le montre, que la vérité se fasse par tes yeux. Néron restera à surveiller Thibauld et l'entraînera un peu plus loin afin de voir quelques chose d'incroyable sans se douter vers où aller sa mère. Toi, tu vas y aller, duchesse, et tu verras encore la mort en face. La mort que inconsciemment tu avais fuit dans le château de Nore, celle que tu avait fuit au grand galop afin de pouvoir protéger ce cœur qui n'en finit pas de se tordre, pour de le laisser respirer...
Et quand tes yeux glisseront sur le cadavre putride de la jeune fille tu auras mal, mal comme si la mort des deux sœurs se mêlait, et d'un coup te submergeait.

Main qui se pose sur un tronc d'arbre pour ne pas tourner de l'œil. Tout son estomac remonte en elle comme une grande vague à purger les sentiments. Ses yeux se noient, débordent. L'image de ce visage la hante, même vomissant Maeve est face à elle.

Elle s'était prise d'affection pour la jeune femme semblant désemparée à Saumur, l'avait recueillit chez elle et même si elles n'avaient pu échanger énormément elle avait sentit que la jeune femme avait besoin de trouver un lieu d'attache, qu'elle s'était perdue. Son château avait tellement servit à recueillir les âmes perdues les laissant se requinquer avant de repartir que naturellement elle l'y avait conduit. Mais là...

Les ongles s'enfonce dans l'écorce d'arbre pourri, une main sur le ventre comme pour l'empêcher d'exploser. Comme si le Très-Haut sent qu'elle avait besoin d'aide, qu'il y avait urgence pour l'empêcher de sombrer, les cris du Roy de l'île arrivèrent jusqu'à ses oreilles. Souffle d'air pure dans cette fumée étouffante qui veut l'envahir. Elle doit réagir, respirer, prendre sur elle, cacher, protéger son petit. Donner des ordres... que faire? Réfléchir bien et vite. Regard désespéré. Puis :

Brutus tu vas aller chercher toutes les toiles du bateau et tu les mettra dans la barque de secoure qui est attachée au bateau. Quand Thibauld et moi nous serons en train de déjeuner, toi et Brutus vous l'envelopperez devant et vous la mettrez dans la barque, corde à longue distance rattaché au bateau. Thibauld ne s'apercevra de rien. Regardant le visage dégoutté de l'homme, elle crut bon de rajouter.
Je doublerai votre solde, promis, mais on ne peut pas la laisser là...

Et maintenant il fallait jouer le jeu, Thibauld la cherchait, elle devait rien lui laisser paraitre. Elle devait avoir une mine horrible et l'entendant arriver avec les cris désespérés de Brutus lui demandant de revenir, la duchesse ne trouva rien d'autre que de s'étaler dans la vase de tout son long. Visage maculé, et dégoulinante lorsqu'elle se releva elle avait plus l'air d'un monstre de boue qu'autre chose.

J'ai glissée.. Essayant de se retirer un bout d'herbe collé sur la paupière. Ces yeux lui piquaient mais là c'était pour la bonne cause.

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[Milite pour l'ancien Forum!] Mère D'Anjou, dict la Lumière D'Anjou
Karyl
L’étincelle était venue chercher sa flamme, le petit blond venait voir sa sœur de cœur…

[Angers, trois jours plus tôt]

« Pfff, c’est nul ! De toute façon je m’en fiche, je sais faire hein ! » Oui, le petit homme savait faire. Quoi au juste… ça on n’en sait rien cependant à voir l’état de la chambre d’auberge, il ne parlait certainement pas ménage. Des vêtements étaient éparpillés partout tandis que le lit, encombré d’objets aussi divers qu’insolites, ressemblait d’avantage à un champ de bataille qu’à un lieu de repos. Aux pieds de celui-ci, une malle vidée de son contenu gisait béante au même titre que draps et couvertures. Deux cannes à pêche, un livre de navigation et une flasque au contenu non identifié jonchaient également le parquet. Même la table ronde située près de l’entrée avait été réquisitionnée. Parsemée de dagues, d’un couteau, de pains, d’une couverture et de diverses sucreries, elle n’avait vraiment rien à envier au lit. De toute évidence un départ était dans l’air et le gamin n’avait pas fait dans la demi-mesure. C’est qu’il ne fallait pas risquer d’oublier quelque chose et puis, était-ce de sa faute à lui s’il avait eu tant de mal à remettre la main sur ses coquillages ? Non évidement. Aussi, Cerridween ne lui en tiendrait surement pas rigueur du désordre et quand bien même elle serait fâchée, il trouverait bien un moyen de l’amadouer. Après tout, c’est bien elle qui lui avait proposé de partager sa chambre. Lui, n’avait rien fait d’autre que s’installer avec ses « quelques maigres » affaires. Ainsi convaincu d’être dans son bon droit, la petite tornade blonde se contenta alors d’hausser les épaules devant le sinistre puis de fourrer quelques affaires dans son baluchon avant de s’installer au secrétaire.

Prenant un vélin au hasard dans la pile présente, il le retourna sur sa face non écrire et entreprit d’écrire à sa marraine pour lui expliquer son départ. Ceci fait il prit quelques autres feuilles, la plume et l’encre qu’il glissa également dans son sac. La licorneuse ne se rendrait certainement pas compte de l’absence de quelques parchemins et puis c’était pour la bonne cause, s’il voulait lui écrire de la lettre il fallait bien de quoi écrire. Voilà, le mioche était fin prêt. Il ne restait plus qu’à sortir de l’auberge, se faire discret et à lui la liberté. Si Gorborenne ne pouvait pas l’accompagner à Saumur comme prévu, et bien il irait tout seul. C’est qu’il avait une sœur à retrouver et pleins d’aventures à lui conter, pas le temps donc de trainailler à Angers et puis souvenez-vous… Le voyage, il sait faire !



[Saumur, le lendemain, les recherches commencent]

Le mioche avait marché toute la nuit depuis la capitale angevine pour arriver dès l’aube dans son village. Fatigué, il décida alors qu’il était l’heure d’une petite sieste et fila alors aussitôt en direction de la ferme du vieux Georges dont l’était délabré n’avait guère changé. Sa sœur n’allait pas s’envoler et vue la nuit qu’ils allaient passer, il valait mieux qu’il soit bien reposé. Et ce n’est que plusieurs heures plus tard que la petite tête blonde émergea de nouveau du cabanon jouxtant la grange mélangeant allégrement bâillements et étirements. Les recherches allaient pouvoir commencer mais pas avant un bon petit déjeuner, première étape donc… Les tavernes !

Une taverne, deux tavernes, trois tavernes…
Des gens, Calyce, d’autres gens, Arnaud truc-machin-chose, encore des gens…
Une heure, deux heures, trois heures…
« Ca fait des jours bonhomme qu’on l’a pas vu. J’sais pas où elle est, surement chez kilia ! »

Mais chez la duchesse il n’y avait personne, pas même la duchesse elle-même ! «
Sont passés où tous ? » Ronchonna alors le petit blond qui commençait à s’impatienter. Mais bon, il était un aventurier super fort, un navigateur hors pair et, il fallait bien le reconnaitre, un excellent espion – laïs ne manquerait surement pas de confirmer si on lui posait la question- il allait donc forcement la retrouver, c'était certain! Grommelant tout de même autant qu’il pouvait contre cette sœur qui n’en finissait pas de disparaitre le mioche reprit le chemin de sa maison où il s’assit à la table de cuisine dès son arrivée vélin posé devant lui. « Réfléchis karyl, réfléchis ! »
«
Bon alors elle est pas dans ma maison… je l’ai pas vu dans les tavernes et pourtant j’ai cherché très bien et beaucoup… Elle est pas chez Kilia mais y a ses affaires. Je la ai pas trouvé à la rivière ni au lac et pourtant je fais de l’espionnage bien… »

Karyl était un excellent « espionneur » cela était évidement. Par conséquent s’il n’avait pas encore retrouvé sa sœur c’est qu’elle n’était pas là où il avait cherché, forcément. Fier de lui et de ce grand esprit de déduction qui venait de le mener à cette conclusion des plus remarquables, le gamin se mit à sourire. Voilà une nouvelle histoire qu’il ne manquerait pas de raconter. Mais bon, tout cela ne l’aidait pas vraiment à mettre la main sur Maeve… Elle est où ! Question auquel il n’avait pas de réponse si ce n’est qu’elle ne devait pas être bien loin puisqu’elle n’avait pas pris ses affaires. Elle était forcément là, quelque part…

Soudain, le môme se leva brusquement dans un cri triomphant, un large sourire aux lèvres. Mais oui c’est bien sur ! Elle ne pouvait être que là-bas, c’était le seul endroit qu’il n’avait pas encore fouillé ! Et puisqu’il était parti sans elle, Maeve y était forcément retournée. Persuadé d’avoir enfin trouvé la cachette de sa sœur, le marmot était fou de joie. Il avait tant à lui dire : Victoire, Montauban, sa décision d’être un homme, de refuser tout bisou, et puis bien sur : le bateau ! Sourire éclatant aux bords des lèvres, karyl imaginait déjà le visage de sa sœur quand il lui raconterait ses aventures. Au bien sur, au début, il jouerait à l’homme distant et attendrait qu’elle fasse le premier pas vers lui pour bien montrer qu’il n’était pas de la chochotte de petit frère collant mais après quand elle aurait avoué s’être trompée comme dans la lettre alors tout redeviendrait comme avant et ils passeraient la nuit à se raconter mille et unes histoires. Bon il faudrait juste mettre une petite chose au clair : Elle était SA soeur, donc à lui et les autres garçons n’avaient par conséquent pas le droit d’y toucher et surtout pas Léandre ! Mais il était persuadé que sa sœur serait d’accord, c’était mieux quand ils n’étaient que tout les deux en plus.

Un seul détail clochait… Comment entrer dans la cachette à Maeve pour lui faire la surprise?



[Le lendemain, dans la chambre de Louis]

- Karyl, t’es sure que c’est une bonne idée ?
- Mais oui… J’te dis que ça va marcher !
- C’est que… ben… t’as l’air bizarre quand même…
- Toute façon toi tu es toujours de la chochotte de trouillard !
- C’est pas vrai !
- Si c’est vrai !
- Ouais et ben c’est pas moi qui m’habille en fille !
- C’est pas de l’habit de fille espèce de nul ! C’est du déguisement de la bonne sœur pour que je entre dans le couvent je te ai déjà expliqué cent fois !!

Et au petit homme d’hausser les épaules exaspéré par son ami. Louis devrait pourtant savoir que l’on ne rentre pas dans un couvent quand on est un garçon ! Et en plus quand on est du bon espionneur, on peut pas dire qui on est à tout le monde ! Décidément Louis ne comprenait jamais rien. Ignorant alors le jeune brun, l’espion en herbe préféra se regarder dans la glace.

- Louis t’es sure que les couettes c’est du obligé ?
- Ben ma sœur elle les mets toujours quand elle va au couvent !
- Mais on voit bien que je suis du garçon encore !
- Mais non pas si tu mets ça aussi !
- C’est quoi ce truc ?
- C’est à ma mère, avec ça sur ta trogne, personne va se douter de rien, j’t’assure !
- Euh…

Et au Louis de se marrer franchement cette fois devant l’accoutrement plus que douteux d’un Karyl arborant sur sa tête un magnifique béret pourpre qui laissait la part belle a ses couettes couleur de blé. Une longue robe de lin blanche bien trop grande pour l’enfant et cintrée à la taille par une corde sommaire venait recouvrir entièrement sa frêle silhouette. Enfin, un châle de couleur pâle avait été posé sur les épaules enfantines. karyl était fin prêt… Les sœurs n’y verraient que du feu parle d’un Louis qui commençait à s’amuser de l’idée saugrenue de son copain.


L’aventure pouvait commencer…


Hélas pour l’enfant, les sœurs reconnurent sans peine ce petit blondinet venu bien souvent au cours de l’été voir sa sœur retraitée. Amusées, elles décidèrent cependant de le laisser raconter son histoire, entrant dans son jeu tout en tâchant de ne pas rire des pitreries enfantines. C’est que ce gamin là ne manquait pas d’imagination il fallait bien le reconnaitre. Venir ainsi accoutré, quelle idée ! Il devait bien savoir qu’il était le bienvenu en ces lieux depuis le temps non ? Intriguées les sœurs l’écoutèrent en silence jusqu’à ce que le garnement ne se dénonce lui-même trop impatient de retrouver sa sœur pour continuer plus longtemps ses longues explications. «
Bon d'accord, je avoue c'est moi Karyl! Je voulais que Maeve elle voit que j’étais du bon espionneur et que ca la fait rire pour que elle est fière de être ma sœur et que elle veut plus partir ou que on est séparé… Je vous ai bien eu hein ? hein que vous saviez pas que c'était moi si j'avais pas dit? Dites même si j’ai fait la blague, je peux la voir quand même Maeve ?» fit-il finalement d’un air mi-enjoué mi-suppliant.

«
Mais ta sœur n’est pas ici non plus petit homme… Personne ne l’a revu… »

Et l’enfant soupira, résigné et déçu. Il avait cherché partout, des tavernes au couvent, de chez lui au château, du lac aux champs, il n’y avait plus traces de Maeve. Elle avait disparu. Partie… Elle avait parlé de voyage dans sa lettre. Peut-être avait-elle retrouvé les tsiganes comme l’autre fois ? Peut-être était-elle partie jouer de la musique sur les routes comme elle aimait ? Peut-être avec Léandre, pour se marier en secret…. Mais partie…

Un Merci, un pâle sourire et l’enfant quitta le couvent. Il allait encore chercher et espérer la croiser. Il fallait écrire à Kilia voir ce qu’elle savait. Apprendre qu’elle était partie faire du bateau avec son fils et qu’elle ne rentrerait surement pas avant plusieurs jours. Arpenter la ville et voir ses espoirs diminuer.

Maeve n’était plus ici… Elle est partie. Alors le petit blond allait partir aussi, à Angers retrouver Cerridween. Au mans se faire baptiser. A Montauban retrouver Félina. En Bourgogne revoir ‘Cianne et Cassian et l’Est… L’Est enfin…

Mais avant il fallait veiller à trouver de nouveaux employés pour le champs, aller au marché vendre les récoltes accumulées, payer un homme pour finir les réparations de la maison de Georges avant que l’hiver n’arrive et puis aller le voir au cimetière pour lui demander de la retrouver et de la protéger en attendant qu’il le fasse lui-même. Lui dire qu’il avait compris et qu’il était un homme à présent. Promettre une fois de plus qu’il ne serait plus jamais triste, ça non, plus jamais !


Et écrire une lettre avant de quitter Saumur… Juste au cas où elle reviendrait….*





A maeve,
A ma sœur,
De moi, karyl, le plus gran des avanturier,

C’est moi, c’est karyl,
Je écri parce que je espère tu va avoir la letre quand tu va revenir du voyage. Je vai la laissé dan ta chanbre pour que tu la quand tu va revenir parce que j’ai envi tu sai que tu je revenu pour te chercher parce que j’ai envi de voir. Il faut que tu revin vite parce que j’ai bocou les choses a te dire et que j’ai envi que on fait encore les nuits come avan avec les istoires et tu sai tu va bien tamusé quand je vai raconté je te promé parce que je fai bien.
Moi aussi je fai l’aventure comme toi, j’ai été voir la mer, et même que j’ai fé du bato et avec l’amiral on ira chercher les trésors et quand on aura plain de sous on achétera les batos pour que on va à l’Est comme j’ai envi. Il faudra que tu vien pour que on fait l’aventure ensemble. Et moi j’ai envi que y a ossi tout le monde qui vien se sera bien. Tu es parti fer l’avanture toi ? Tu es ou ? tu fé quoi de bien ? Tu va me raconté un ? Je peu fere ossi ?
J’espère que tu va m’écrire bientôt de la letre. Tu sais je suis plus faché du tout un et j’ai envi que on se voi vite. En plus je té pa dit que j’étai triste pour ce que elle a Nore, c’est pour sa que tu es parti ? Tu es dans la bourgogne avec Marie et Flaîche pour que tu es moin triste ? Est ce que je peu venir ossi ? Est-ce que je peu venir la ou tu es pour que je sui avec toi un peu ? Moi je aime bien etre ton peti frere, je peux être encore un? Tu va pas me oublier?

Moi j’ai promi que je sui plus triste alors même si en vrai je suis triste que tu es pas la parce que je té pas trouvé il fo pas dire et il fo que je fai bien le sourire pour que je suis le dure comme tout le monde il veut que je suis. Mais il fo pas tu crois c’est parce que je t’aime plus, c’est la stratégie pour que je suis fort et que tu es fiere de moi.

Je te fai le bisou parce que dan le letre je peu.
Et je sui for que tu m’aimes (ca veut dire que je t’aime mais comme ça fé de la chochote de bébé quan on di sa et ben fo pas dire alor je di pa).

A vite dan la letre.

Karyl

PS : jé pri ton lapin pour que il es pa tou seul sinon il sera triste et tu a oublié la bague avec le sot alor je la mé avec la letre.

* Paroles.
_________________
Un simple gamin des rues.
Thibauld
La vache comment elle s'est lâchée maman ! Je l'ai jamais vu comme ça. Elle saute de partout en faisant semblant de tuer des gens qui n'existe pas mais qui ne veulent pas se soumettre à moi. J'ai pas vraiment le choix, pour une fois fois qu'on me traite comme un roi je vais me prendre au jeu. La bas un espèce de sale félon qui cherche à tuer maman, je prends mon arc imaginaire, je le bande et vlan je lui envoie une flèche dans la tête. Touché !!! Personne fera de mal à maman !

Maman attention derrière toi !!!

En effet derrière sa mère vient de surgir une créature imaginaire brandissant deux grosses haches qui tourbillonnent dans les airs. Kilia a se retourne juste à temps et embroche le monstre qui disparaît en une multitude de bulles de savon. Puis la bataille reprend de plus belle. Trouvant que l'arc est une arme de lâche, Thibauld l'abandonne dans les taillis, tire sa royale épée et à la tête d'un détachement de cavaliers ainsi réels qu'un certain Giscard dans le lit d'une princesse Diana fond sur le flanc gauche des hordes barbares ! Le combat fait rage, le choc est brutal, du sang gicle de partout mais rien ni personne ne peut arrêter le grand Thibauld Ier qui taille et qui retaille sans se soucier du reste.
Une fois épuisé, il s'arrête et retourne voir sa maman qui met genoux à terre devant lui pour le consacrer roy de l'île "Thibauld de Chandos-Penthièvre".


Comme ça fait bizarre normalement ce sont les gens qui s'agenouille devant maman. Pas le contraire. C'est trop rigolo. Tient voici le général Néron qui vient à la tête de son armée portant un message pour la reine douairière. Ils discutent quelques temps puis le général revient vers moi tandis que maman part en courant de l'autre côté de l'île. Je me demande pourquoi et Néron me répond qu'un dernier foyer de résistance au roi moi existe encore au sud de l'île et qu'elle est partie avec ses troupes pour le défaire. Je dis d'accord

Bon Néron on va rentrer dans mon château d'accord ! C'est pas là suivez moi

Chevauchant son fier étalon des rêves, sa majesté le roi de l'île part le long de la plage en courant devant le pauvre Néron qui a du mal à traîner sa bedaine et à suivre le rythme du jeune garçon. C'est qu'il est certifié 100 % muscle le petit Thibauld. Pas un pète de graisse sur son beau corps de futur duc. La visite de l'île se poursuit sauf la partie au sud que Néron déconseille fortement à plusieurs reprises au jeune homme car elle n'est pas sure et encore peuplée de traîtres à la couronne qui pourraient le hacher menu et le manger. Malgré quelque insistance royale, le général parvient quand même à faire entendre raison au roi qui retourne flâner dans la capitale et ce jusqu'à ce que sa mère promue grande maréchale du roi revient victorieuse annonçant le banquet royal. Mais elle n'a plus le même ton joyeux qu'avant. Elle est de nouveau toute blanche et morose et ça coupe le petit ducaillon dans son jeu. Ils vont pique niquer puis reste quelques temps sur la berge le temps de digérer avant de retourner au bateau où ils retrouvent Brutus qui avait disparu.
Ils embarquent, les deux généraux redevenus matelots désensablent le navire qui reprend la route de Saumur Kilia ayant avertit son fils du risque de rencontrer des pirates, ils préférèrent faire demi tour.
Assis sur le pont, Thibauld regarde la poupe septique.


Y'a quoi dans cte barque derrière ? Elle y était pas à l'allée et maintenant elle est là attachée à une corde ? C'est quoi ? Le butin de guerre ? C'pas possible c'était pas la réalité ? Peut être que maman elle sait. Je me lève, je vais la voir et je lui montre la barque.

Dis maman ? Il y a quoi dans cette barque là bas. Avec le drap dessus ? Tu sais toi ?

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