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[Rp] Le Domaine des Dict Du Cougain

Oriabel


Cet homme... qui était-il finalement ? Un homme sans plus, des plus séduisants cependant. Elle voulait bien à elle-même se l’avouer malgré qu’elle n’ait cessé de le repousser depuis la veille. Quelques années plus âgée qu’elle mais ce petit coté de maturité ressortant chez le Seigneur de Cordas avait tout pour susciter en elle des envies que pourtant elle avait depuis refoulé. Pourquoi ce changement soudain ? Le fait qu’il était marié ? Surement une des raisons, la curiosité la poussait à vouloir lui laisser une chance, à le connaitre… plus en profondeur, intimement. Mais l’élixir du Mestre Skip n’y était pas étranger. Plus calme, elle était plus propice aux rapprochements.

Confortablement installée dans son fauteuil qu’avec précédemment occupée le médicastre, elle dévisageait, voir dévorait son mari des yeux. Elle en appelait à sa mémoire les souvenirs mais elle marquait également dans son esprit chaque trait de son visage pour pouvoir mieux y rêvasser lorsqu’elle serait seule. Plus elle le regardait… plus cette chaleur volcanique se consumait en elle. Son cœur se mit étrangement à battre la chamade…. Elle se mordit la lèvre tout en tâchant de résorber de nouveau ce désir brulant. Elle voyait ses lèvres se muer aux siennes langoureusement… ses mains la façonner comme un artiste sculpteur d’argile…. A un moment elle fut si troublée qu’elle en serra crispement les jambes. Confuse, désireuse, envieuse elle l’était tout à la fois.

Il s’en fallu de peu pour qu’elle se rue sur lui pour l’embrasser jusqu’à lui couper le souffle. Autre chose attira son attention… mais pas qu’à elle seule et il ne s’agissait pas là de son mari. Un petit miaulement, une petite boule de poil qui s’étirait paisiblement dans un panier avait aussi attiré l’attention de l’énorme chien à ses pieds. Gamin avait redressé la tête, figé et prêt à bondir. Il n’était peut-être plus en âge de jouer mais ce genre d’animation dans la maison semblait rare et hors de question de laisser sa place à un intrus. La Dame du Cougain se leva d’un bon avant que son chien n’est pu seulement se redresse.

Gamin… Non… couché !

L’énorme nuage blanc la regarda avec son air dépiter mais se recoucha aussitôt sous les ordres de sa maitresse, une petite lamentation avant de nicher sa tête entre ses pattes résignée.

Je crois Sieur Castelreng que notre entretien va s’achever ici pour aujourd’hui je ne le crains… il vaudrait mieux pour ce chaton que je regagne ma chambre avec Gamin. Je vous remercie tout de même de cette entrevue. J’espère que cela fera ressurgir des souvenirs …

Elle lui sourit tendrement, de façon très franche et sincère. Loin de se douter à qui était désigné ce petit animal de compagnie sous son toit, elle lui adressa un regard admiratif. Tout lové en boule, il venait de s'assoupir de nouveau comme si de rien n’était… un profond sommeil le gagnant.

Nous nous retrouverons sans doute pour le repas du soir…

Comme elle allait partir, un toussotement dans la porte, Castel en train de se redresser pour la raccompagner tout aussi surpris qu’elle. Elle mira ses grands yeux bleus sur l’intrus. Elle lui sourit doucement, l’invitant à entrer du même fait.

Entrez … j’allais quitter si vous aviez à vous entretenir avec le Maistre de maison.

Employé ou pas, elle n’en savait rien et avait préféré l’appeler ainsi étant certaine de ne pas faire offense au garçon. Castel lui sembla le reconnaitre puisqu’il le regardait avec un air plutôt familier, elle s’attarda donc seulement un peu sur le pas de la porte, pour voir de quoi il en retournait… très curieuse la blondinette tout de même…

Gamin… tu viens…. ?

Le chien pris tout se temps à se lever, pas étonnant vu la grosseur quand y’a pas de chat pour nous titiller ! Elle sourit de nouveau à la voir faire, un air angélique et épanouie sur le visage…. Mais toujours aussi troublée de la présence de cet homme qui la rendait inconfortable et envieuse.

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--Castelreng


Sauvé par le gong….

Sauvé par le miaulement d’un chaton oublié…

Sauvé de ses pulsions qu’il avait mal à retenir au fur et à mesure que le temps coulait. Tel un venin puissant s’infiltrant petit à petit pour se propager vicieusement dans chacune de ses veines, le désir était proche de gagner son esprit. Un combat inégal faisait rage en lui, ses défenses tombaient les unes après les autres, fondant comme neige au soleil par un simple regard azuré, un sourire timide mais unique, une voix douce et cependant ensorcelante, un visage d’une beauté époustouflante, un corps à damner un Saint. Autant d’assaillants qui ne pouvaient que le laisser vulnérable.

Sauvé par les reflex encore vifs du vieux chien...

Non qu’il ne voulait plus avoir la présence de son épouse, au contraire ! Mais son état imposait qu’il se retrouve seul pour se reprendre et surtout tester l’efficacité de la médecine de Skip. Devoir prendre potion pour endormir ce qui fait de lui un homme ne lui plaisait certes pas, mais après cet intermède, il se rendait bien compte qu’il n’aurait pas le choix que d’endormir la passion que sa femme lui offrait par sa simple présence.

Debout, elle était à présent à regarder le chaton retourner à ses songes, le sourire attendri de son épouse pour cette jolie boule de poils n’échappa pas à Castelreng. Rien ne lui échappait la concernant, sans vraiment le savoir, il disséquait ses moindres faits et gestes, s’en délectant comme on le ferait à gouter au plus savoureux des mets. Il en aurait d’ailleurs bien fait un festin de sa belle épouse !

Non ! Surtout ne pas penser à ce qui pourrait être mais se concentrer sur ce qu’il devait être !! La dame de Cordas venait de lui signifier qu’elle allait se retirer dans ses appartements pour la sécurité du chaton, lui ne voyait là qu’un départ pour sa sécurité à elle, car tel le loup affamé devant sa proie, il était à deux doigts de se ruer sur elle pour la dévorer toute crue.


Ce fut un plaisir Ma Dame que de passer un moment en votre compagnie…

Une torture que de me retenir à t’enlacer et à prendre d’assaut tes lèvres … ajouta t-il pour lui-même.

J’aurais grand plaisir à vous retrouver au souper mon épouse… Acheva t-il en se redressant pour la raccompagner à la porte.

Un toussotement discret, Cordas tourna la tête vers la porte. Avant même qu’il ne puisse intervenir, il écouta sa fragile épouse faire son devoir de maîtresse de maison et en son fort intérieur en fut heureux. De l’entendre s’adresser au jeune valet le rassura sur le fait qu’elle se sentait à l’aise dans la demeure et la couva d’un regard empli de fierté. Le valet s’avança donc après avoir laisser le passage à la dame et tendit ce qu’il avait en main à son maitre en lui expliquant en quelques mots qu’il s’agissait là du mesureur et d’une notice concernant la médication qu’avait laissé Skip. Castelreng prit donc ustensile et parchemin, renvoya d’un mouvement de tête le garçon et s’empressa de lire le vélin, fronçant les sourcils devant le sérieux qui le prenait à chaque ligne qu’il parcourait. Il rangea ensuite le parchemin dans l’un des tiroirs de son bureau, alla jusqu’en cuisine afin de voir les fioles en question et donna les instructions strictes à la cuisinière concernant le régime spécial de son épouse, lui confia le mesureur en lui disant que cela devait commencer dès le prochain repas. Chose faite, il était maintenant grand temps d’aller rendre visite à sa fille ainée et pour ce faire, retourna chercher le panier où dormait le jeune chat et se dirigea vers la chambre de la damoiselle…

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