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[RP] Bordel de cochonnou, l'a eu la peau du Juliuz !

Juliuz
Juliuz n'en pouvait plus, l'apocalypse selon Saint Jean s'était déroulée dans sa taverne.
Sa lassitude était telle que l'envie de hurler lui était passé. Il écoutait Amberle lui parler sans broncher.


Une corde??? pourquoi donc que t'aurais b'soin d'une corde? Pour pendre ce tas de pus de Labrinvilliers? J'tai dja dit, suffit de lui tordre le coup d'un coup sec et on en parle plus.

Bon d'accord d'accord.... j'en peux plus!! J'vais aller t'chercher tout c'qu'il t'faut et si j'peux trouver un toubib au passage que ça m'débarasse de cte saloperie d'malade!!


Juliuz tourna les talons et claqua la porte derrière lui et se rendit au marché. Chemin faisant il se rendit compte qu'il avait laissé son aumônière dans la taverne.

Bon foutrecul j'vais pas y r'tourner, j'vais faire les courses comme au bon vieux temps.

Il s'approcha de l'étal d'un charlatant ambulant tout chétif qui hélait la foule de sa voix aigrelette.
Remède en tout genre, potion de jouvence, ustensiles divers et variés...

Juliuz l'air furieux se pointa devant et constata avec soulagement qu'il trouverait ici les fournitures d'Amberle mis à part les seaux.
Il interpella le marchand sans ambages :
T'as pas d'seaux??

Le charlatant lui répondit d'une voix mal assurée devant le tas de graisse qui emplissait tout son espace visuel :
Bonjour noble seigneur, je pourrais s'il plait à ma clientèle tr..
Juliuz l'interrompit d'un ton qui ne souffrait pas la discussion tant son énervement le submergeait. Ta gueule!! J'm'en branle d'ton verbiage! T'as des seaux en plus de c'qui ya sur ton étal ou pas?
Le bonimenteur hocha la tête en reculant d'un pas et saisit sous son établi trois petits seaux qu'il montra au ventripotent de mauvais poil.

Sans un mot Juliuz renversa au sol les objets dont il n'avait pas besoin et laissa sur l'étal seulement ce qui lui avait été commandé par Amberle.

Mais...mais ....mais mais mais... Mon étal... se mit à balbutier l'infortuné baratineur.
Juliuz ignora ses protestations et enroula le tout dans la toile qui recouvrait la table et enfourna le tout sous on bras gauche.
Bon allons-y, lança-t-il au charlatan qui se décomposait.

Voyant que le marchand ne bougeait pas, Juliuz pris d'un coup de sang le saisit par le col et le tira vers lui.

Allez en route j'tai dit!! finasse pas mon gars chuis mal luné ce jour!

Il se dirigea donc vers sa taverne en trainant par le col son généreux fournisseur qui gémissait ses protestations contre un tel traitement .

Ah merde!!! Faut qu'jtrouve un toubib!! Il se retourna et souleva de terre l'attrape-couillon pour se retrouver nez à nez.
Tu t'y connais en médecine le drôle??
Le marchand terrorisé préféra mentir de peur de subir la colère du tas de suif qui le suspendait par l'encolure et acquiesça de la tête.
heu vous pouvez le lâcher maintenant??
NAN!! Tu t'traines trop allez hop! Juliuz saisit par la taille le frêle charlatan et le maintint à l'horinzotale sous son bras.

De loin Juliuz devait ressembler à une bête étrange, une masse énorme et flasque qui portait sous ses bras deux formes longues. De retour devant sa taverne il ne pouvait en ouvrir la porte puisque ces deux bras étaient pris, il pencha la tête vers son souffre douleur toujours horizontal qui semblait tenter de se réveiller d'un mauvais rêve

Toi! T'as une main libre! Ouvre cte porte!
Sitôt entré il héla Amberle!

Oh la drôlesse!!!! J'ai c'que tu m'a d'mandé! Ramène toi!
Amberl
[Et pendant ce temps là, dans la chambre du Jul' ]

VLAN !

Il avait pas mis longtemps à se tailler, le proprio. Et à vrai dire, il n'avait pas tort... Amberle aurait aimé prendre ses jambes à son cou, et dormir tranquillement, sans se préoccuper de la pestiférée. Trop tard, la brune n'arriverait pas à ignorer sciemment la malade...

Pendant que le tas d'graisses recherchait des ustensiles de tortures, hum, de médecine, la brunette s'affairait à border la poulette entre les couvertures. Elle aurait aimé descendre, lui faire un grog et vider la bouteille de poire par la même occasion, mais elle se devait de veiller sur la harpie qui sommeillait en Labrin... Elle serait bien capable de descendre une seconde fois en bas.

Au fur et à mesure que le temps s'écouler, bien trop lentement selon la brune, Amberle se rapprochait de la porte... Et, systématiquement, dès qu'elle pointait son nez hors de la chambre, la mourante s'animait.


Et merde.

Retour à la case départ : l'assise au bout du lit. Se tourner les pouces, et patienter, en essayant d'ignorer au maximum les écœurants bubons disséminés sur le visage de la poulette. L'atmosphère semblait de plus en plus étouffante, dans ce lieu confiné. La berrichonne déglutissait avec mal, lorgnant sur la porte.

Celle de la taverne s'ouvrit enfin. Amberle bondit, comme libérée de savoir que quelqu'un de vivant et de valide était présent. Un souffle d'oxygène dans cet endroit qui devenait oppressant. Pour un peu, elle aurait sauté au cou du gros lard.


Oh la drôlesse!!!! J'ai c'que tu m'a d'mandé! Ramène toi!


Crétin des alpes ! Viens donc, suffit que je tourne le dos pour qu'elle soit de nouveau entrainée dans un tourbillon de folie... T'sais.. les démons de minuits, c'est incontrôlable !

Hey... C'est qui lui ?


A voir l'allure peureuse du type recroquevillé sur lui même, Amberle comprit que le retraité était toujours actif ... On ne change pas de caractère si facilement. Baste. Peu importait comment il avait obtenu ce qu'elle demandait. Commenca alors l'inventaire.

Rin à battre des couteaux... Quoique celui de boucher... hum. passons.
Les serpillères, s'en fout... Les frippes, nan, mais j'veux bien garder le bustier pour moi, qu'est t'en penses, Jul', il irait bien avec mes yeux ?

...

Oui, bon, d'accord.. J'reviens à nos moutons.
Des cordes solides... Sont là...
Des seaux... Ouep. Va être pratique ca.
Un cadenas et des menottes ... Ca roule.

Me manque juste le principal : un toubib.

On la saucissonne avec toutes les cordes qui sont présente. Ca devrait l'faire.

Donnant une extrémité de corde à Juliuz, Amberle se plaça à l'autre bout du lit, et noua la corde au sommier. Opération qui fut recommencé une dizaine de fois. Menottes aux poignets, attachée au pied du lit, la brune respira enfin pleinement.


Ayé. On va enfin pouvoir se reposer.


L'aube se levait quand la brune s'endormit enfin...
_________________
Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente ... Ou pas.
"Y a Amberle, une vraie perle"
---- Rajoutez le "e" final à Amberle pleaze ----
--Le_mystere

[Toujours là au mauvais moment, au mauvais endroit... ]

A sillonner le royaume, on fait des rencontres plus ou moins incongrues.

Ménestrel à ses heures perdus, bouffon les trois quarts du temps, l'artiste savait être altruiste.
Malheur lui en pris, de sauver la vie à cette damoiselle, ce jour là, en Guyenne.
Plus jamais il ne s'attèlerait à la lourde tâche de soigneur. Pour sur.
Quitte ce duché en quête d'une terra incognito et délaisse le sud, le Bouffon.
Grelots qui valsent selon le vent, armé de sa seule mandoline, il chante sur son destrier,
Déverse des sonnets pour son plus fidèle ami, Capucin, attentif sur son épaule.
Sa monture s'essouffle, une halte s'impose donc en ville. Excellente moyen de visiter la Touraine, Chinon, son port.

Visage qui se ferme derechef quand la silhouette de la jeune femme brune est reconnue.
Baisse son couvrechef sur son minois, le Bouffon, et croise les doigts pour qu'elle ne le reconnut pas...
Vite, un tour de magie pour se fondre dans la foule.
Grimace qui déforme son visage, pas assez de monde pour user un tour de passe-passe.
Marche à reculons, doucement... Pas envie de la recroiser. Pas envie de subir ses jurons.
C'était sans compter la mégère derrière lui, qui le houspille. Capucin lui avait monté sur le crane, et lui tirait les cheveux


- Mes excuses, Dame, il ... ce n'est qu'un singe...


Se pourfend en excuses, et s'incline respectueusement devant l'ancêtre, qui continue à s'énerver. Et d'une Amberle qui s'approche dangereusement de lui.


- Chuuuuut Elle pourrait me voir.

- Vous fuyez quelqu'un, mes Bras ?
- Du tout, belle damoiselle. Je vois que vous vous portez mieux.

- Mouais, grâce à vous cela. J'ai b'soin de vous. Suivez moi...

Récupère Capucin, qui se pose sur son épaule,
Se laisse tirer par la brunette, soulagé de ne pas entendre un "abruti chimérique", "face de courge avariée" ou encore "crétin des alpes" sortir de la bouche de la Dame, il obtempère, le Bouffon.
Sans savoir là où il mettrait les pieds. Comme toujours, avec elle.
Se risque à poser une question, grelots qui s'agitent selon le rythme de marche qui s'accélère


Où va-t-on, dame ?

Sourire mutin de la berrichonne, qu'il sait taquine, mais redoute quand même le pire...
Pique un fard devant la réponse suave de la brune


Dans ma chambre. Ca pose un problème ?

Déglutissant avec mal, il rougit devant tant d'impudence...
Timidement, pointe son nez dans la taverne, le Bouffon.. Et suit la damoiselle.

Mi soulagé de voir que sa proposition n'était pas indécente... mi scandalisé en se rendant compte du tableau qui était devant lui... Une autre Dame, attachée et gravement malade


Qu'est .. qu'est .. ce qu'elle a ?

La peste. J'compte sur vous pour la soigner, 's pas ? Vous avez bien réussi à me recoudre...


Soupire et s'approche.
Une pestiférée ? Les bubons qui explosent .. frissonne et secoue négativement la tête.
Recule de deux pas, prestement, instinctivement


Mais c'est contagieux ! Je sais pas soigner ca.


Ré-avance de trois, voir l'état de la malade, scandalisé
Jette un regard noir sur Amberle, reyne des chieuses, qui s'éclipsait en douce.
Lui fait signe de s'approcher, pointant du doigt les différents seaux, et ustensiles qui trainent, ca et là.

Restez. Vous serez mon assistante.


Ôte son bonnet à grelot, et attrape un seau.
Lance un linge dans la direction de la brune, le Bouffon, mécontent de s'être fait avoir.
Délace avec précaution la malade, grondant la berrichonne d'avoir infligée cela à la Dame.
S'affaire à enlever la chemise de Labrinvilliers, cachant son ecoeurement

Vous savez faire des saignées, j'espère ?

Se rappelant vaguement d'une scène, déjà vu dans un village.
Une grosse ponction de sang pour enlever les mauvaises humeurs...
Mais où pomper ? A la tête ? Dans les bras ? Dans le torse ?
Trou noir dans sa mémoire.
Se frotte les tempes, le Bouffon, et chante à voix hautes une vieille comptine
Narrant le récit d'un médicastre...
Et le suit à la lettre ! Pas sur que ce soit pour la peste. Mais, quelle différence entre peste, lèpre, fièvre ? Même combat !

Attrape l'outil, et pique dans le ventre de la pestiférée.
Les soins commencent, et la sueur perle sur son front.
Ordonne un premier seau... Et y verse le sang infecté des mauvaises humeurs dedans.
Une purgée. Puis deux. Puis trois.
Touche le front brulant de la malade, ooooops.


Elle va bien. Les mauvaises humeurs ont quitté son corps. Du bouillon et des potions pour la suite...


Délaisse la brune, et s'en va boire un coup,
Une choppine pour se remettre de ses émotions,
Et rire de Capucin, qui ébourriffe les autres ivrognes qui squattent la taverne.

Suite à venir ? Dépend de la patiente.


Labrinvilliers
[Le Baiser de la Femme à délires]


La saignée avait fait son effet ! Oh pour ça oui ! Elle avait laissé La Brinvilliers un peu plus faible qu’avant … Mais par contre, tout aussi fiévreuse … Plus de liens … Elle bougeait maintenant librement … Les tentacules qui l’avaient maintenu prisonnière d’une huître géante avaient disparus, sans doute happé par la pieuvre tapie dans l’ombre de la chambre … La Brinvilliers avait chaud, si chaud … Autour d’elle des seaux d’eau. L’aubaine ! Elle réussit à se lever de son lit, faible, grelottant et se battant encore contre la douleur … Elle prit un seau et en versa le contenu sur sa tête, s’aspergeant la nuque et la figure, la poitrine et les épaules … Beurk ! L’eau était tiède … Rien de rafraîchissant … Puis un hurlement :

Amberle !!!!!!!!!! Bordel de Dieu Amberle !!!!!!!!!!!

D’un regard éteint et comme fou d’absence, La Brinvilliers fit le tour de la chambre à la recherche de quelque chose pour se rafraîchir ... Une fenêtre ? Elle mit sa main sur les volets intérieurs et constata que ceux-ci étaient froids … Parfait ! Mais comment se débarrasser d’eux, qui l’empêchaient d’avoir accès à la fraîcheur qui se trouvait de l’autre côté ? Elle reprit le seau qu’elle venait de vider et commença à cogner sur les côtés des volets de toutes ses forces … Bientôt les gonds sautèrent et les pentures … et bien … pendirent, abîmées … Une bise glacée pénétra dans la chambre et enroba le corps nue de La Brinvilliers … S’avait-elle seulement qui elle était et où elle se trouvait ? Son esprit était comme vide, vierge de tout, sauf de quelques bribes de souvenirs épars, futiles perches pour une vie oubliée …

Putain de bordel à cul de Satan de mes deux !!! J’m'en va éparpiller tes molaires jusqu'en Artois !

Elle hurlait des phrases entendues, ici ou ailleurs sans s’en rendre compte … Les mots, les hurlements lui échappaient sans qu’elle y pense seulement, un peu comme on respire, un peu comme on survit …

Les seaux … Deux autres semblaient contenir eux aussi de l’eau tiède … Ils verraient ce qu’elle en ferait de leur eau tiède ! Elle prit le contenu de l’un et réussit à le transvaser dans l’autre … Bien, presque tout le liquide entrait dans un seul seau … Elle le prit et se dirigea vers la porte, qu’elle ouvrit. Puis vint l’époumonnage [oui, oui ! Mais pas besoin de chercher dans le dico, ça n’y est pas … NDLR] :

Tu comptes faire quoi, la soigner ??? Bordel de fiente d'âne à poil dru ! Un coup de pelle sur la nuque et hop on n'en parle plus !

Elle s’avança dans le couloir et se dirigea vers les escaliers qu’elle commença à descendre avec précaution, tenant le seau plein d'une main et la rampe de l’autre … Au bas de l’escalier, elle prit le seau à deux main et après avoir pris un magnifique élan, balança tout son contenu sur les clients présents ce jour là dans la taverne de Maistre Juliuz … Ceux-ci purent donc voir, stupéfait, une morte-vivante, complètement nue, couverte de bubons et de coulées de pus, le visage et tout le haut du corps d’une teinte rosée à cause du sang dont elle s’était aspergée, séché depuis longtemps mais le bas du corps verdâtre à force d’être blême … Les seaux, que dans son délire elle croyait remplis d’eau étaient en fait les seaux des saignées …

Sœur Marie-Bertille, vos pieds sont fourchus ! Des bassines ! Des bassines !!! Ventre-Dieu de morte-couille de ribaude d’armées à Satan !

Ainsi, les clients avaient pu assister, trop interloqués pour songer à fuir, au jet du contenu du seau que tenait La Brinvilliers … Une bonne partie de la taverne, du comptoir, des denrées mais surtout des clients se retrouva aspergée de sang mauvais, sang contaminé et porteur de mort … Glacés d’effroi, certains, mécréants bien connus, se signèrent pourtant … On n’est jamais trop prudent …

À l’aide ! Le jardinier me tue ! Au Diable ! Au Diable ! Les donzelles tarifées ! Mais quel abruti bercé trop près du mur !

Elle fit le tour de la taverne, personne n’osant approcher cette pestiférées nue, couverte de bubons, de pus et de sang, et qui se mettait tout à coup à hurler des propos incohérents, des obscénités, bribes de phrases, morceaux de souvenirs …

Ses yeux se fixèrent enfin sur un malheureux client qui essayait tant bien que mal de se rapprocher mine de rien de la sortie et tendrement, amoureusement, elle le regarda et murmura :
« Abélard ? »
Alors elle eut un but et cessa de faire le tour de la pièce de façon aléatoire … Elle fixa l’homme que dans son délire elle prenait pour SON homme et ne regardant plus que lui, s’approcha doucement, les mains tendues en avant, un sourire grimaçant fait par une bouche et des lèvres déformés par les bubons et les boutons de fièvre … La bouche en amorce de baiser, ses deux mains plaqués sur le visage du malheureux client tétanisé et aux yeux exorbités, La Brinvilliers réduisit doucement les centimètres qui séparait la bouche « d’Abélard » de la sienne et tendrement, amoureusement, lui roula une magnifique pelle …

Pendant que le client se penchait sur le côté afin de vomir, un nuage passa sur l’esprit fiévreux de La Brinvilliers et ses yeux devinrent aussi noirs que l’orage qui se jouait dans son cerveau malade, elle hurla une dernière fois :

Juliuzzzzzzzz ! Petit salopiaud ! La retraite forcée ! Les liens pourris ! Les liens pourris ! Non d'un Aristote de mes roustons !

Avant de s’effondrer au milieu d’une flaque de sang qui n’avait pas encore eu le temps de sécher …

La taverne, encore une fois en avait souffert … Juliuz y laisserait sûrement quelques cheveux … Mais le malheureux client, devenu Abélard le temps d’un délire, ne s’en remettrait sûrement jamais … Marqué dans sa chair mais, ô chose affreuse, aussi et surtout dans son esprit … Même s’il est vrai qu’il n’avait jamais été aussi soulagé de sa vie de voir une femme inconsciente, peut-être morte, le baiser de la femme à délires le suivrait toute sa vie … Il eut tout juste le temps de se pencher de côté avant de vomir à nouveau …
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« Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux » (Emiliano Zapata)
Jarnsaxa
Jarn , après sa convalescence à Thouars , avait repris le chemin indiqué par Nessty vers Chinon où s'trouvait l'gros que la môme recherchait depuis des lustres...
Avec sa jambe blessée , le chemin avait été long , elle avait dû se défendre seule , ruser surtout afin d'échapper aux diverses agressions qu'une mioche pouvait rencontrer sur les routes , les plus dangereuses étant celles d'hommes ne voyant en elle qu'une possibilité d'assouvir un besoin que sans doute ses formes naissantes rendaient possiblement irrépressible !

Arrivée à Chinon , Jarn avait beau écumer les tavernes , point de traces du ventripotent et tonitruant Juliuz... déçue mais n'abandonnant point , elle était résolue à l'attendre , têtue ...
Elle avait trouvé une vieille cabane délabrée, vu qu'elle était sans le sou et qu'un lit en ville était hors de ses moyens , la ptiote en avait fait son antre , y délogeant rats et insectes divers .
La paillasse pleine de vermine ayant servi d'allume-feu , la gamine dormait sur un tas d'paille qu'elle avait volé dans la grange voisine , grelottant chaque nuit vu qu'la bicoque était une vraie passeoire , menaçant de s'effondrer au moindre coup de vent, sifflant de toutes ses fentes comme une flûte demoniaque...
Jarn ne quittait jamais son bâton ce qui lui avait été bien utile , la puberté de la donzelle se faisant affolante , son corps de gosse devenant peu à peu celui d'une femme , étirant ses frusques , elle avait plus d'une fois dû le brandir accompagné de cris sauvages afin de faire fuir les mâles avinés aux yeux luisants de convoitise...

Puis , à force de demander , on lui avait indiqué une bicoque peu recommandable d'après les dires , établissement d'un vieux brigand où se retrouvaient filles et voyageurs en mal de tendresse .

Jarn n'avait pas laissé le temps à la bienpensante société de finir sa phrase et avait détalé en direction de la dite maison ...close... L'gros serait devenu maquereau? Elle n'allait pas tarder à le savoir , et s'en fichait royalement , seul son sourire huileux et ses blagues foireuses suffisaient à la séduire.

La mioche entra hors d'haleine ... et resta sur le seuil, une flaque de sang visqueux au sol la fit se demander si elle n'était pas tout simplement en enfer...
Labrinvilliers
[Une missive, une déception et un délire]

Du fond de son délire et des quelques moments de répit que lui laissait la fièvre, La Brinvilliers vit que quelqu’un avait posé près de son lit une missive cachetée … Cachet intact … Avec fébrilité, les mains tremblantes et le cœur battant à tout rompre, elle étendit un bras et se saisit de la missive … Elle se prit à espérer que celle-ci provenait de De Mesdeuzes … Le tavernier et les drôles de gens qu’elle apercevait parfois à son chevet, au travers de la brume de son cerveau malade, auraient bien entendu respectés la confidentialité d’un pli provenant de son homme … Elle l’ouvrit, atrocement déçue de voir que ce n’était pas d’Abélard mais d’une femme qui se faisait appeler « La Grande Vilaine » ! La Brinvilliers lut, sans rien comprendre à ce message … Qui était ce Juliuz ? Des chapons ? La soie ducale et les pigeons fienteux ? Mais de quoi donc parlait cette femme ? Et qui était cette grande vilaine ? La Brinvilliers referma avec peine le pli et le mit tant bien que mal dans sa besace avant de tourner de l’œil et de retourner au pays des délires et des hommes :

Dame Labrinvilliers,

Ne soyez point effarouchée par cette missive. Nous ne nous connaissons point mais un vent de sud-est, l'un de ceux qui porte des effluves putrides peu avant un orage, a porté à mes oreilles un fait des plus étranges. J'ai appris que vous aviez un certain regard sur l'un de mes amis. Certes le bougre ne laisse point indifférent tant par sa corpulence gélatineuse que par son parfum de purin en pleine effervescence mais quand même... un peu de retenu jeune fille ! L'on ne picore pas ainsi un Juliuz !

Toute fois, je vous exhorte à rester à ses côtés sans mourir écrasée ou asphyxiée car vous semblez être l'une des seules à pouvoir le supporter. A croire que vous être dénuée d'odorat comme de vue. Mais peu importe, j'arrive sous peu pour l'obliger à prendre un bain ! En effet, le gueux pouilleux et bouseux qu'il est ne peut prétendre être maire en continuant à se vautrer avec ses porcs alors qu'il a une cohorte de gorets à mener à l'abattoir ! D'autant plus que ces ptits cochons sont parait-il fort mignons tant ils ont le groin rosé et un fessier bien lisse à force de flatuler dans la soie ducale. Je soupçonnerai même ce Gras Double d'avoir enfoncé quelques bouchons dans le fion de ces pauvres bêtes, soit à coup de taloche dans le derrière, soit par la plus grande malice pour y planquer la preuve de toutes ces bouteilles débouchonnées par lui seul...

Alors ma ptite dame, en attendant que je vienne tâter le saint doux d'Juliuz, prenez en grand soin. Noble tâche que je vous confie auprès d'une tache qui risque de vous confire. Avant tout, veuillez ne pas l'exposer trop longtemps au soleil sous peine de le voir fondre comme la motte de beurre salé qu'il est ou encore de voir le soleil blêmir à sa vue au moment où il se déculottera pour honorer de sa gratitude quotidienne certains fumiers locaux. Ne venez pas me dire que vous n'avez point été prévenue, hein ? ou encore qu'il a fondu sous votre charme de poulette pestiférée car, aussi chapon charnu qu'il est, il en restera toujours un bon morceau.

Quand à vous, soyez prudente de ne point vous faire plumer par cet ogre ! Je n'irai pas prier Aristote pour qu'il vous protège car l'un de ses potes d'aristo a tenté de me faire avaler son cierge la dernière fois que j'ai demandé qu'on fesse ! Je vous certifie avoir vu un jour Jul le goulu aspirer un pauvre volatile de l'intégralité de sa substance pour se remplir une dent avant de le transformer en baudruche sanguinolente. Paix à l'âme à cette pauvre bête qui était l'un de mes pigeons les plus fienteux...

Vous l'aurez compris, je confie entre vos mains innocentes et pures un bougre des plus terribles que, malgré tout, j'affectionne particulièrement.

Au plaisir de vous rencontrer un jour.

Fait en ce dernier jour dominicale du mois de mars 1457 sous pli hautement confidentiel



Grande Vilaine en quémande de la bedaine gourmande de son Jul
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« Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux » (Emiliano Zapata)
Nessty
[Une dinde qui se dirige vers un chapon !]


Petit matin d'un jour d'avril 1457, un vieux canasson s'essoufflait dans la brume de Touraine. Sur son dos, une brunette enchignonnée et une jeunette à la chevelure de corbeau ballotaient toutes deux au rythme des pas chevalins. La première laissait ses noisettes pétillantes se balader sur le paysage de cette nouvelle contrée qu'elle découvrait pour la première fois. La seconde sommeillait, confortablement avachie contre la première. La vieille carne suivait un autre cavalier, l'un de ces bougres taillés dans le roc dont rien que la vue faisait fuir les bigotes et frémir les putrelles de tout le royaume, un ancien bourreau, le plus fel et féal ami d'une grande Vilaine parait il. On les distinguait parfaitement au loin de par le pelage rougeoyant tant de la bête que du bestiaux.

Hey Kram ! C'est pas le clocher de Chinon que l'on voit déjà là bas ? L'Jul m'a dit qu'il y avait une poule dans son bénitier.

Le gros rouquin se mit à réfléchir à l'aide de l'une de ses énormes battoires glissée dans ses braies. La réaction en chaine fut immédiate : les morbacs se réactivèrent furieusement, laissant le Kram du Kon répondre à la gueuse dans un grognement :

C'est un coq, Ness ! On est presque arrivé...

Hein ? Un coq ? Ben j'vois pas ses pices d'ici moi !


Nessty était tellement impatiente de revoir son autre ami hors du commun, un être des plus odieusement pourri par la nature le jour où celle ci commis l'erreur de le mettre au monde, qu'elle n'eut pas conscience de l'ânerie qu'elle contait là. Surement un résidu éthylique de Saumur où elle avait trainé la veille en fort mauvaise compagnie. Il faut dire qu'elle y avait été particulièrement gâtée entre un Cosmik_Roger l'arrosant pour qu'elle aille nourrir les poissons du lac angevin de son vomi, l'haleine d'un Letiti qui ne désenivrait jamais même pour lancer ses duels, les affronts arrogants d'un Aurélien de quelque chose, les piqures vénéneuses d'un Scorpion aussi nommé Kallias. Peu importe canailles, maurauds et pochtrons, elle avait bravé toutes les intempéries afin de venir jusqu'ici, non pour élargir sa culture sur les volailles mais pour goûter aux délicieuses tartines de son charcutier préféré. Pendant qu'elle le regarderait macérer dans le bain qu'elle allait lui infliger, elle se délecterait de rillettes et de rizettes comme au bon vieux temps du Périgord. En effet, le Juliuz avait été élu à Chinon et la gueuse poitevine venait préserver le velours du fauteuil de maire de ce gros lard plutôt habitué au lisier de sa porcherie.



Un coup de talon dans les flans de son vieux canasson et elle le mit au trot pour presser la petite troupe. La malheureuse faillit perdre son chargement aux couleurs charbonneuses. Jarnsaxa éveillée par les voix et les soubresauts intempestifs du cheval, eut juste le temps de se cramponner à l'impétueuse cavalière, sous peine de verser dans le fossé. Les pensées de Nessty à l'approche du bourg étaient les mêmes que lors de l'intégralité de son trajet depuis Niort, toutes dirigées vers le Jul, avec quelques incartades bien sur pour son blondinet breton. A la différence que là elle commençait sérieusement à saliver à l'idée de ce petit déjeuner qu'il allait leur préparer. Ceux qui ont la capacité de percer ce qui se trame sous un chignon y découvriraient une étrange ode à la charcutaille.



[Ode à un charcutier]


Les dames aux joues de rosette qui lui picoraient le morveaux de Morteau ou qui lui roulaient un steak comme des andouillettes ne faisaient point roussir ce filet de mignon pourtant avide de poitrines.

Aussi chapon charnu ou couillon sans rognons qu'il était, il n'en paraissait pas moins un bon morceau dans les coeurs de tous les boudins ou encore une sacrée crème comptant fleurette aux Mauches.

Tailler bavette avec lui ne signifiaient pas causer comme des charcutiers car, quiconque le rencontrait, ne tartinait pas mauvais foie devant ce fils de galantine sans frémir à la vue de ses oignons.

Lorsque de sa corpulence gélatineuse s'échappait des fumets sortis droit de son pétoire en pleine fermentation, il ouvrait son museau de pou laid non pour ingurgiter des rillettes mais pour offrir en rire la vision du fond de ses braies.

Ce cher cuité fidèle à sa chair cuitée bavait toute fois devant les gens bons du cru et préférait laisser mariner sa crépinette gâtée de la tignasse plutôt que de la voir faisander loin de sa langue épicée.

Aux serfs, aux veules et aux las, le chien chaud chatouillait la couenne et pressait les boyaux jusqu'à faire monter la moutarde au nez et ainsi leur prendre le chou comme des sots sis to loose.

A confire de la sorte, il aurait pu finir en pâté et ses sales amis, des gens d'arme, auraient été obligés de rentrer dans le lard des aligots pour rogner jusqu'à l'os cette cochonnaille qu'il encanaillait tant.

Il parait que pour une grande Vilaine, ce bougre était son Jules, l'unique maire du mauvaise genre, le dénommé du Gras Double à la panse triple et à la cervelle quadruple et que, s'il venait à reposer en pets au paradis gorets, elle s'écrierait : Juliuz va à la mort Adèle !

La vieille carne au jarret moelleux, même menée à l'abattoir à coups de peau de saucisson, restera toujours le plus rustaud des marauds, le plus drôle des drôles, le plus ridicule des bidules aux yeux noisettes d'une sarcastique.

Mais les petits doigts boudinés viendront un jour lâcher à jamais sauciflards par lesquels il exprimait si savamment le graillon de ses pensées et il ne ressemblera plus qu'à un gigot ayant perdu filet, ventripotent et les tripes persillées à l'air.

Ses porcelets, enfin libérés de la cordelette tenue par ce corps de blettes, se précipiteront alors dans les ruelles en criant au Sodome du troufion venu du nord en cirant de sa gomme le gravillon.
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Liamchaa
[Entrée en Touraine]

Sur lui.
Ça changeait.
Puis la charrette avait un chauffeur.
Zélé.
Ils faisaient l'amour.
Lentement.
Au rythme des mouvements.
Puis repos.
Les yeux dans les étoiles.
Le toit de la charrette ouvert.
Contemplation de la voute céleste.

Retrouver La Touraine.
Retrouver Le Juliuz.
Bonne impression.
Il aimait le ton du gars.
Puis, il était maire.
Il parait.
Ça s'arrosait.

Après leurs ébats.
Sur le dos.
La blonde contre lui.
Une jambe passée sur une des siennes.
Tête sur le torse.
Elle dormait.
Il caressait le dos.
Doucement.
Les émeraudes dans les étoiles.
Puis tout noir.

Dormir.
Kar1
Que de Tours, de demi-tours et de pas en arrière, mais ce que vit la blonde depuis deux nuits, à profiter de son Noir n'est que pure folie. Mais quelle folie, tellement addictive, envoutante, agréable, à en faire rêver plus d'un. En plus, les compagnons de voyage les ménagent. Personne ne les dérange. Leur intimité est plus que respectée. Parfois, elle en entend certains marcher aux cotés de la charrette. A force, Karine commence à reconnaitre le rythme des pas respectifs. Et puisque Brillantin est aux rênes, ce ne peut être que le deuxième couple de l'épopée, la Cadavrette ainsi que le Lin, son homme. Pis enfin, la blonde s'endort le sourire aux lèvres, à point fermé, comme cela n'a pas été le cas depuis des lustres. Elle est apaisée, tout simplement.

Un œil puis un autre, la charrette commence à ralentir, ils s’ouvrent. C'est pareil que la veille pour la blonde, c'est comme un réveil. On arrête de la bercer, elle se réveille illico. C'est dur pourtant, ses yeux sont bouffis. Y z'en redemandent eux. Veulent encore rester dans le Noir, à caresser le Noir, à imaginer le Noir et ses formes dans cette pénombre.
Karine se redresse. Touraine, ils en viennent tout de même. Pas le temps de faire la Bourgogne qu'il faut aller voir un bouffeur de cochonnaille qu'elle n'a que très, ou trop, peu croisé.

Le Noir avait insisté. Elle avait cédé.

A Loches, un recteur, sympa, Vénérable et Con parait-il. C'est ce qu'Hijikata n'a fait que répéter toute la soirée. Ca l’a fait sourire la blonde, pis elle découvre qu’en plus, c'est un pote de Liam. Le sud, les amis et les connaissances en commun.
La blonde devient curieuse. Comment est la Nys tiens. A part l'avoir croisé rapidement en taverne pour se prendre une rouste, rien, néant, pas connu. Karine aurait peut être pu l'apprécier en d'autres circonstances. Mais après quelques questions suivies de réponses vagues plus que vagues, elle se ravise. Peut être un peu inapproprié.

Ils passent à autre chose. L'université, l'anatomie.. Ca dérive, elle continue de sourire. Karine ne dit rien mais n'en pense pas moins. Elle résiste, et pense, pour la peine, à la peau de Liam qu'elle a encore envie de découvrir, ce soir, sur les routes..
Ils prendront de la place encore. Les mains sur les hanches, il la tiendra. Entreprenante elle le sera.

Sur les routes..

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Karine de Pommières.
Nessty
[Comment le cul de Satan vérolé a été récupéré par Aristote]


Le gueuse impétueuse arriva enfin avec sa petite troupe à Chinon mais... n'ayant pas l'adresse de Juliuz, les voici donc dans l'obligation d'écumer toutes les tavernes de la ville. Première taverne, une tite mousse pour se remettre du voyage. Seconde taverne, une tite chopine pour épancher leur soif. Troisième taverne, un tit godet pour ne pas râler de ne pas trouver le gros. Quatrième taverne, un tit verre car tout cela donne encore plus soif... Tout cela en déambulant gaiement dans les ruelles du bourg et en se perdant au point de revenir à chaque fois à la première taverne. Dans chacun de ces haut lieux de la houblonnerie, l'on entendait ceci : JuuuuuUUUUUUuuuuul ! Mon saint doux d'pourceau, t'es oùùùUUUUùùù ?

Ce n'est donc que fort tard dans la nuit qu'une enchignonnée plus que déterminée à retrouver son amie arriva devant la porte de la Chignogniaise. L'une de ces bâtisses qui n'avait pas besoin d'enseigne pour que l'on devine instantanément qu'il s'agissait d'un bourdeau. Entre les cris des coureuses de rampart chatouillées par les convives et les cris de gorets implorant qu'on leur laisse la vie sauve, ils étaient probablement chez le Juliuz du Gras Double. Puis cette odeur... Une fumée s'échappait d'une annexe. Surement le fumoir du charcutier dans lequel se consumait doucement du bois de cèdre pour que naisse dans la nuit le songe de l'une de ces croquantes saucisses. Mmmmm la gueuse salivait à nouveau jusqu'à ce qu'un relent de... hum... qu'est ce que cela pouvait bien être ? Une émanation d'égout, un lisier débordant, une décharge municipale, un caniveau alimenté par des ivrognes ? Et bien non, cela venait d'un sépulcre en lattes moisies, surement la chapelle du Jul plus communément appelé latrines. L'impétueuse en eut un haut le coeur et il lui fallait une bonne chopine au plus vite pour qu'elle se rince la truffe.

Le Kram, alerté par les cris des femelles qui mettaient en offrande leurs molles gargamelles et leur vérole de putrelles, était déjà accroché à l'huis du tripot. Prêt à jouer de l'ergot pour décrocher le première poule aux formes généreuses contre quelque rémunération onéreuse, il caressait sa bourse pleine avec toute fois l'espoir de voir l'ami bordelier lui faire une petite ristourne. Impatient, le rouquin harangua les deux jeunes filles pour les inviter à entrer.

Raaaaaa vlà le bouge du gros, zavez vu la porte à double battant ?

Nessty, avec une main devant la bouche : Oui, je crois qu'on est bien chez le Jul. J'reconnais l'odeur qui émane habituellement de lui ! Elle désigna de l'autre main la pancarte semi décrochée au dessus de l'entrée.





Le gros rouquin ouvrit le bal. Il défonça la porte plus qu'il ne la poussa, envoyant voler de part et d'autre chacun des battants contre le mur, effrayant tant la clientèle que les gorets en liberté. Il était talonné par les deux donzelles, venues spécialement depuis le Poitou pour voir le patron. Ce dernier était là ! Une brunette et une noiraude, arborant des sourires jusqu'aux oreilles sur leur minois d'ange, laissèrent échapper le joie en cirant : JuuuuuUUUUUUuuuuul ! Aucun regard, aucun égard pour l'entourage, il n'y avait plus que la masse de saindoux qui existait pour elles. D'ailleurs comment faire autrement, il n'y avait en ces lieux rien de plus imposant pour attirer l'attention. La taulier ne put ignorer cette entrée en fanfare et... Waaaaaaaaaaaaa ! Une grimace à la dentition gâtée vint déformer encore plus son visage déjà hideux. Un sourire ! Juliuz venait de reconnaitre là ses amis poitevins : Jarnsaxa, Nessty et bien sur ce bon vieux Kram. Bien que le gros rouquin ne soit pas physiquement au goût du tavernier grivois... La taverne se mis à résonner de cris répétitifs et la scène suivante mérite d'être observée au ralenti pour y trouver une similitude avec l'une de ces propagandes quelconque pour... un saucisson meurtrier peut être...

Effieu? Mais qu'est ce qui voilà t'y pas ?

JuuuuuUUUUUUuuuuul !

Bordel à cul de Satan de vérole d'Aristote de mes deux !!! Mes ptiotes !!! Mes déesses !!!

JuuuuuUUUUUUuuuuul !

Bordel à cul de Satan de vérole d'Aristote de mes deux !!! Ness !!! Jarn !!!

Juliuz contourna son comptoir et se mit à courir vers ses gueuse. Courir, une façon de dire... Il s'avança donc, la mort aux trousses avec la faux brandie, et un morceau de saucisson qui dépassait du bec. Sa bedaine oscillait à chaque pas jusqu'à lui recouvrir les yeux... Mais mais qui est le con qui s'amuse avec la lumière, je vois qu'un pas sur deux.

Juliuz se retourna tout en maintenant sa course, doigt levé et tira la langue à la faucheuse : BLBLBLBLBL tu m'auras pas ! tu m'auras pas ! Son pied vint heurter de plein fouet un goret. Vol majestueux au dessus d'un nid de coucous. Incroyable, le gros volait !
(en italique : réadaptation des mots du Jul au RP)


Vol gracieux et grassouillet. Atterrissage rebondissant, la face en avant dans les frécas de deux trépas insoupçonnés :

Spoïng ! Grouiiiiiiiiiiiiiiii ! Spoïng ! Grouiiiiiiiiiiiiiiii ! Spoïng ! Grouiiiiiiiiiiiiiiiic ! Splatch ! Aaaaaargl... Gri...

Le bruit de la graisse s'étalant sur un sol poisseux et sur un autre malheureux goret fut terrifiant. A un tel point que le silence se fit dans toute l'assemblée. Personne ne vit que le goret assassin gisait dans un coin, assommé par la bousculade. Personne ne remarqua non plus la disparition de cet autre goret, aplati à maintes reprises par le poids du charcutier. Personne ne tenta de relever la masse. D'ailleurs qui aurait eut la force de soulever ce double quintal sans la magie d'une poulie ou d'un robuste levier ?


Les trois poitevins se précipitèrent toute fois vers le Jul qui battait des pieds et des jambes pour tenter de se relever. Il ressemblait plutôt à un grenouille nageant dans sa marre tant le ventripotent semblait en suspend sur son énorme bedaine. Ne cherchez point la ressemblance entre le grenouille et le boeuf. Un certain La Fontaine vous expliquera un jour que la grenouille n'était pas plus grosse qu'un oeuf et qu'elle enfla jusqu'à l'explosion tant elle voulut ressembler à un boeuf. De cette nuit, Nessty vous décrira un bougre castré, donc un boeuf, cherchant un air qui ne lui venait point dans des mouvements convulsifs dignes d'une grenouille.

Un peu de farine jetée que sol pour éviter l'effet ventouse des bourrelets de l'obèse sur la crasse du parquet, un peu d'huile de coude pour pousser la barrique vers un autre angle, un peu de bibine aussi pour se donner la motivation nécessaire à l'effort et après moultes efforts, le Jul fut roulé sur le côté. La vision laissa pantoise toutes les personnes présentes : le gros lard était allongé au centre de sa taverne, bras et jambes étendues comme s'il paressait sur sa paillasse, sourire béat sur son visage comme s'il venait d'achever son dernier repas, une peau de saucisson dépassant des lèvres avec bien sur un peu de bave autour, les yeux grands ouverts fixant avec un air moqueur l'enchignonnée qui était penchée sur lui. Rien d'anodin si... s'il n'y avait eu cette tache imprimée sur la chemise de Juliuz. Oui, c'est ainsi que l'on retrouva le goret disparut, imprimé sur le tissus voir incrusté dans la brioche du bonhomme.

Nessty ne voyait point le supplice du porcelet tant elle souriait à son ami en lui murmurant des : Jul ! Comme je suis heureuse de te revoir ! Elle lui colla l'une de ses fameuses bises sonores sur le nez.

Blurps.... grmlraaaargeuhgrml

Jul ??

La gueuse commençait à s'inquiéter de la loquacité de cette réponse plus que du râle et secoua le bougre en le saisissant par les épaules, enfin elle ébranla avec ses ptites mains une masse flasque dont les ondulations se propagèrent jusqu'aux orteils.

Juuuul ??

Elle se décida donc à tirer sur la peau de saucisson pour lui permettre de mettre en action son moulin a parole surement un peu enrayé par la bouftifaille. Qui sait si depuis leur dernière entrevue en Périgord, le Jul ne s'était pas mis à péter dans la soie et à appliquer la consigne du "on ne parle pas la bouche pleine". Plus rien ne surprendrait une Nessty, connue pour être très à cheval sur la bienséance, avec ce Gras double. Elle voulu donc tirer sur le bout d'intestin qui enveloppait par le passé un sauciflard. Le corniaud ne desserra pas les dents pour lâcher sa prise ! Elle tira encore et encore, allant jusqu'à s'aider des deux mains mais rien n'i fit. L'enchignonnée commençait à comprendre : pas un geste, pas un mot, pas un souffle putride sortant de sa bouche.... Mais malgré la hauteur de son esprit accrue par son chignon proéminent, l'entendement de la gueuse ne voulait toujours rien laisser percevoir.

Naaaaaan, pas possible, pas toi ! Il n'y a aucun cercueil assez grand pour te contenir ! Hé ho le Jul ! T'as fini de faire ton andouille ?

Inutile de vouloir poser une oreille sur la poitrine du pouilleux pour chercher à écouter les battements de son coeur tant ceux ci risquaient d'être atténués par la couche gélatineuse le recouvrant. La Vilaine posa tout de même sa tête contre la poitrine farcie pour lui murmurer avant d'éclater en sanglots :

T'as suffisamment mis les couilles de Satan à l'air qu'il ne veille pas de toi ! Juuuuuuuuuuuul....
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Vampirette
La brise restait fraîche. Vamp fronça le nez et se rapprocha de son homme. Malgré le fait qu’elle venait de pays froid, le climat de par chez les françoys l’avait un peu ramollie. Elle se frotta le nez d’un revers de manche. Ils n’avaient pas l’habitude d’être transportés en charrette sur les routes, et la marche leur avait manqué. Aussi avaient-ils passés la nuit à marcher aux côtés de la charrette et la voilà avec la goutte au nez. Magnifique atout de séduction. Le couple s’était chamaillé toute la soirée, enchaînant moqueries et sarcasmes… Leurs jeux favoris. Vamp avait trouvé en Lin le compagnon de jeu parfait.

Le regard noir de la jeune femme se posa sur l’horizon qui commençait à s’éclaircir alors que sa main blanche glacée cherchait celle du jeune barbu. Des traînées rosées se dessinaient sur l’étendue céleste. Romantique… Très… Trop pour Vamp…


- Groumblblblb

Ventre du Cadavre. La jeune femme fit comme si ce n’était pas elle, tentant d’échapper au sourire ironique de son compagnon. Peine perdue. Et puis ce sourire… Il a la sale manie de la désarmer à chaque fois. Sale Barbu. La pâle jeune femme grogna, avant de donner un coup dans les côtes du jeune homme. Un sourire étira malgré elle ses lèvres.

- J’reviens !


Elle donna une tape sur les fesses de son compagnon et s’écarta de la charrette, prenant la direction du centre du village. Ses bottes claquant sur le sol des rues pavées, la jeune femme se mit en quête du premier étal de marchand ouvert. Son regard noir coula le long des murs, cherchant une lumière, un indice qui pouvait l’attirer vers un vendeur éveillé. Il était encore tôt. La pâle jeune femme finit pourtant par trouver et se pencha sur l’étalage d’un marchand encore emmitouflé dans son sommeil. Elle lui prit un pot de miel. Et des bâtons de sucre. Oh et ça c’est quoi ? C’est joli… J’prends aussi… Vamp lui prit aussi un sachet de beignets ainsi que des petites boules rondes et dures qu’elle ne connaissait pas mais qui étaient drôlement sucrées ! La jeune femme au teint de mort paya l’homme avant de se presser vers le chemin qui la mena à la charrette, les bras encombrés. Elle venait de dépenser une petite fortune en sucrerie et à peine avait-elle rejoint la charrette et ses occupants, qu’il manquait déjà deux beignets et trois bâtons d’sucre. Bah… Personne savait qu’ils manqueraient d’toute façon… Elle laissa tomber les quelques misérables deniers dans la paume du jeune homme, un sourire innocent aux lèvres. Lèvres recouvertes du sucre des beignets.

- Bon alors bien sûr, j’ai pas pioché d’dans avant que tu choisisses ce que tu veux hein… Tu m’connais…

La jeune femme lui tendit le paquet à beignet, se calquant de nouveau sur le rythme de la marche.
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Leinad
[Les membres du conseil municipal apprennent la terrible nouvelle ]

Il était tard, leinad était encore dans son bureau à la mairie il voulait mettre a jour ses relevés de pêche de la dernière quinzaine. Ceci fait, au moment de quitter son bureau, il se rendit compte qu’il n’était seul. Zébra, lui aussi était encore là, penché dans ses dossiers à jongler avec les chiffres, exercice dans lequel il excellait. Leinad lui fit remarquer qu’il était peut-être temps d’arrêter et invita Zebra à l’accompagner vider une bonne chopine à la Chignogniaise.
Imperturbable, Zebra noyé dans les chiffres ne releva pas l’invitation et se contenta de répondre par un signe de tête. Le connaissant Leinad avait compris qu’il en avait encore pour un moment. Il le laissa donc dans ses comptes et lui proposa tout de même de le rejoindre quand il aurait fini. Il lui souhaita bon courage et s’en alla.


D’un pas nonchalant, Leinad se dirigeât vers la Chignogniaise espérant faire de bonnes rencontres et passer un bon moment pour se détendre.

Les portes battantes de l’établissement à peine poussée, il cria en entrant :

Tournée générale ! C’est leinad qui rince !

Il salut les quelques personnes présentes en faisant un tour d’horizon, quand il vit dans la pénombre du lieu enfumé, un masse sur le sol et une gente dame Nessty accroupie sur ce qui ressemblait à Juliuz.

Nessty était en pleure et les gens présents hébétés comme des ahuris autour du gros.

Haaaaa !!! L’gros ! Il a abusé de la chopine et s’est vautré ? Non mais je n’y crois pas. Haaaaaa !!!!

Leinad rigolait mais...

La réaction de Nessty et de ceux qui l’entourait alors que Leinad rigolait, le laissa quelque peut pantois. Il avait compris qu’il se passait quelque chose et que cela ne les faisaient pas rire. Intrigué, Leinad s’approche du centre d’intérêt et rajoute pour tenter de détendre l’atmosphère :

C’est rien ! Il en aura vu d’autres l’Juju ! Aller on va l’relever !

A cet instant, Leinad ne rigolait plus. Le visage du gros était violacé, les yeux révulsés donnaient l’impression de vouloir sortir des orbites. Les dents serrés, laissaient pendouiller une peau de saucisson plein de bave.

Mais que s’est-il passé ?! Demandait Leinad.

Nessty était toujours en pleure et tentait d’expliquer ce qui s’était passé en jacassant des paroles incompréhensibles.
Leinad écarta tout le monde et se penche sur le corps du Juju. Mais très vite, il se rendit compte que celui-ci avait rendu l’âme. Il était trop tard ! On ne pouvait plus rien pour le sauver.


Leinad apprit qu’il s’était étouffé avec une peau de saucisson.

Il récupère une toile de jute qui pendait derrière le comptoir, puis recouvrit le visage de Juju.

Il demanda aux personnes présentes de calmer Nessty puis de l’aider à déplacer le corps de Juju.

Cela fait, Leinad courra à la mairie, espérant que Zébra y serrait encore.

Il apprit la malheureuse nouvelle à son ami Zébra qui n’en revenait pas.

Les deux hommes retournèrent à la Chignogniaise. Ils décidèrent sur le chemin, de fermer la taverne et que l’un d’entre eux allait prévenir les membres du conseil.

Leinad allait se charger de faire sortir les quelques personnes dans la Chignonaise et de fermer l’établissement. Nessty qui avait l’air proche de Juju était restée.

Zébra, lui allait toquer chez chacun des conseillers pour les prévenir et de leur demander de rejoindre Leinad à la Chignogniaise.

Les conseillers arrivèrent un à un, les derniers arrivés furent Prince accompagné de Zébra.

Abattus, certains en pleur, ils étaient assis autour d’une table les yeux fuyants. Avant de décider quoi que se soit, Prince invita tout ce petit monde à se lever et à prier pour Juliuz.

Chacun s’exécuta et répétait les paroles du Diacre. La prière faite, un silence pesant régnait un instant jusqu’à ce que Zébra le plus ancien d’entres eux prit la parole. Il expliqua aux autres qu’il fallait prévenir le Duché le plus tôt possible. L’instant était triste et grave, mais il fallait réagir vite avant que la nouvelle ne se répande et que des esprits malveillants ne profitent de ce drame pour investir la mairie. Il fallait donc prévenir le Duché et demander son aide.
Chacun avait approuvé l’initiative du sage dans cet instant dramatique.


Zébra accompagné de Prince le Diacre se dépêchèrent donc rejoindre le château pour en faire part au Duc et de lui demander la protection de l’armée de Dragoond qui heureusement était déjà dans la citée.

Les autres étaient restés à Chignogniaise pour veiller sur leur Maire et ami Juliuz.
Lilouz
[Plusieurs façons d être triste ou l’art d’être compliqué]

Lilouz était assise prêt du corps de son ami… sans vie, si froid, si immobile… et la pénombre s’était abattu dans la taverne tout d’un coup comme si la mort rodait encore… quelque chose de froid envahissait la pièce….

Lilouz se leva et mis une buche dans la cheminé….
Elle chuchota…

Casse-toi la mort c’est bon tu l’as eu… pas besoin d’en rajouter une couche…

Elle prit une couverture et la posa sur les épaules de Nessty…

Drôle de moment pour faire connaissance….
Je m’appelle Lilou… je suis la tavernière de Juliuz…

Non d’un chien, quelle crétine ! J’aurai dû être là quand c’est arrivé !


Elle baissa la tète et la secoua…. Elle s’en voulait terriblement…
Puis la colère, mélanger a de la tristesse, monta en elle… elle fronça des sourcils et elle se mit à engueuler le corps flasque et sans vie de son ami, avec de grands gestes de bras.


Et toi alors ! Tu meurs maintenant ! Comme ça ! Tu viens d’être élu… on s’est battu pour toi ! Pour que tu gagnes !
Tu peux pas nous faire ça maintenant quand même !
Espèce de …
Espèce de…

Raaaaaah je te hais si tu savais comme je te hais de nous abandonner comme ça…
T’as pas le droit !

Nan… t’as pas le droit….


Les autres la regardaient crier, jurer, … mais Lilouz était tellement triste… elle ne contrôlait pas vraiment ce qu’elle faisait ou disait…. Il est évident qu’elle ne pouvait pas le haïr mais tout se mélangeait, tout lui passait par la tête… même l’idée que l’aliéné du village ait pu lui jeter un sort traversa son esprit ! Après tout… tout était possible… il le haïssait et le maudissait du plus profond de son âme… donc pour Lilouz, cette idée n’était pas si bête…

Puis elle regarda les stocks de saucissons qu’il y avait dans le bar….

Elle leva les yeux aux ciels et rajouta :


Avec une peau de saucisson en plus… ça c’est bien toi ! Y a pas de doute !

Elle tourna son regard vers Nessty, puis vers les autres et se mit à rire… un rire nerveux qu’elle ne pouvait pas du tout contrôler ! Ce n’était surement pas le moment pour rire ! oh non, vu la tête des autres… c’était surement pas le moment… pourtant elle ne put s’en empêcher… Tout le monde la regardait comme si elle était folle… Bientôt les larmes venant tellement elle riait et tout en continuant à rire, elle ajouta avec difficulté et en se tordant :

Ce nigaud s’est étouffé avec une peau… de sauciflard….

Il aurait pu faire une crise cardiaque dû à la graisse….

Se faire tuer d’un coup de poignard ou kidnapper et torturer pour avoir ruiné des familles entières…

Mais non ! Lui ! Il choisit de mourir étouffé avec de la bouffe en bouche !!!!!!!!

Alors ça ! Ça ! J’avoue que c’est du grand Juliuz !!!!


Puis elle se tourna vers le cadavre, en essuyant ces larmes…

Décidément, tu nous auras étonné jusqu’au bout, mon gros Juliuz…

Puis elle se pencha sur lui et posa sa tête sur le bide… elle lui chuchota :

Repose en paix mon ami… j’espère que là haut… tu ne seras plus impuissant… et que tu te taperas toutes les petites angesses saligot de chapon ! et prépare nous, à moi et Zebra… une place bien au chaud, tu sais qu’on aime le confort ! Passe le bonjour à mes parents aussi… dis leur que je les aime… autant que je t’ai aimé mon Juliuz… mon ami, mon frère de cœur, mon petit polisseur de bar…

Puis Lilouz n’arrivais plus à parler tant la gorge était serrée… elle ferma alors les yeux… et imagina avec le sourire tout de même, un gros Juliuz de 3 quintaux de graisses… avec de toutes petites ailes… au paradis… à courir après les petites angesses encore pucelle qu’il ne s’était pas tapé sur terre ! Pourvu qu'il soit heureux là où il est...
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Mariée à Zebracolor, l'amour de sa vie et heureuse maman de leurs jumeaux Joran et Aurë

`•.¸¸.•´ '~Bergère~' `•.¸¸.•´'~Boulangère~'`•.¸¸.•´
--Le_prince_des_marais
[ODE A UN AMI]






Il était un jour de Mars 1456,j'arrivais à Chinon les yeux bleus écarquillés comme des grenouilles en rut...
Mes pas étaient chancelants mais je me dirigeais comme un aimant à la Chignonaise où je fus accueillis comme un Prince.
Humeurs,bonne humeur,rires et blagues m'accrochèrent comme une moule à un essaim.
J'ai grandi entouré de personnes d'une bienveillance naturelle,sans fioriture,ni manigance.
Elles sont dans mon coeur à tout jamais.
Je ne les nommerais pas par pudeur .
Si! D'un je parlerais car à cet instant,je suis mal,très mal car j'ai perdu un ami,un ami très cher!
Vous voyez de qui je veux parler,du gros sac!
* excusez,les larmes me viennent*

ça va être dur,très dur de continuer...
J'ai ce formidable don que Dieu m'a insufflé de trancender les personnes et je viens vous dire ici que l'amitié pure existe de par les mots.
J'en suis maintenant convaincu.
Je vais rester sobre avec une pointe d'humour comme il aurait aimé.
Quand il écrivait,vous pouviez deviner son sourire et son rire gras...
Juju,tu vas nous manquer
Juju, ta bonne humeur,ta sempiternelle histoire d'odeur
ça va nous manquer
Tu as dis "que l'on pouvait s'attacher"
OUI je le confirme,on peut s'attacher à toi
ce fût facile pour moi et ce ne fut que PLAISIR
Les longs discours tuent alors je voudrais pas te tuer une deuxième fois;
Où que tu ailles,je te souhaite le meilleur
J'honorerais toujours ta mémoire et surtout je la ferais respecter.
De part les pouvoirs qui me sont conférés ici bas,je te fais un bisou avec mes lèvres ,je le pose sur ma main droite et je souffle dessus pour te l'envoyer là-haut ...

*ça recoule les yeux*
--L.ankgoz
[ l'Ankgoz ]






La faucheuse dict l'Ankgoz était arrivée à l'heure pour le dernier rendez-vous du Jul'. Elle était restée discrète dans un coin sombre de la taverne à observer tout un chacun, à rire, boire et ripailler.
Ah le Jul' pour savoir ripailler, ça il savait oui. Cela se voyait à son physique hors du commun. Une sature large mais d'un flasque sans égal, le moindre de ses mouvements agitait sa graisse tels des creux de vagues un jour de tempête.

Adossée au mur dans son recoin obscur, l'Ankgoz assista aux retrouvailles du Jul' et d'amis à lui qui venaient lui rendre visite. L'Ankgoz se redressa alors pour se rapprocher sans bruits du joyeux groupe bruyant. Curieusement le Jul' se rendit compte de la présence de l'Ankgoz. Et oui quand son heure arrive on le sait. Celui-ci se précipitant sur ses amis tira la langue à la faucheuse l'air de dire "Tu m'auras pas, tu m'auras pas !".
Un sourire sadique s'afficha alors sur le visage de l'Ankgoz, elle se rapprocha encore, lentement, sournoisement vers sa proie du moment.
Rien ne pouvait répugner la mort pas même le sourire putride du Jul' et son aspect gélatineux tel un bonhomme en Jell'O.

C'est alors que celui-ci se pris le pied dans un des gorets qui se baladait dans la taverne, il fit un vol plané et tomba face contre terre. La force gravitationnelle propulsa le morceaux de peau de sauciflard, qu'il avait dans le bec, dans le fond de son gosier, lui obstruant la trachée.
Ses amis riaient, ne se rendant pas compte tout de suite que le Jul' était entrain de rendre son dernier souffle.

L'ankgoz alors tout proche de lui, souffla à l'oreille du Jul' :

"C'est pas beau çà de me tirer la langue comme çà ... Tu sais Jul', je suis là spécialement pour toi aujourd'hui. Et oui aujourd'hui c'est ton jour..."

L'Ankgoz se redressa et fit le tour de la masse graisseuse étalée au sol, caressant délicatement, presque amoureusement du bout de sa faux chaque bourrelets du Jul'.
Les amis du Jul' le retournèrent, un sourire béat se dessinait sur son visage au triple menton. L'Ankgoz se rapprocha de nouveau, de façon lassive, ondulant ses formes parfaites et généreuses. Elle se pencha au dessus du Jul' lui offrant une vue imprenable sur un décolleté généreux dont on ne voyait pas le fond. Elle lui caressa sa joue tombante du bout de sa faux, elle lui sourit tendrement tout en se penchant toujours un peu plus. Le doux visage de la mort approchant irrémédiablement vers le visage bouffit du Jul', approchant si près que les lèvres pulpeuses de la mort s'apposèrent sur celle du Jul' ... Un dernier baiser, le baiser de la mort.
L'Ankgoz se releva, aguicheuse lui faisait signe du doigt de le suivre.

""Viens avec moi mon beau Juliuz, viens ... Je vais te faire découvrir des choses encore insoupçonnées ... Viens suis moi ..."

De sa voix charmeuse et de sa gestuelle à corrompre un curé, l'Angoz attirait à elle le gros ventripotent. Il était comme hypnotisé par cette dernière. Elle avait agrippé son col crasseux de la pointe de sa faux et le tirait.

"Viens avec moi Jul' ... N'ai pas peur, tout se passera bien. Je te jure que tu passeras des moments forts agréables en ma compagnie..."

La faucheuse, tout en reculant, faisait ondulée ses formes aux mensurations parfaites, ses hanches bien dessinées et sa croupe rebondie à souhait. Quel homme aurait pu résister à de tels arguments ...

"Viens avec moi, je t'emmène au royaume de la luxure ..."

Le Jul' finit par céder aux avances plus qu'aguicheuses de l'Ankgoz et la suivit dans l'autre monde.
Néanmoins elle se retourna un instant se délecter du spectacle des pleurs, c'était presque jouissif de voir les réactions des uns et des autres. Puis une femme l'interpella, ressentant sûrement sa présence.

"Casse-toi la mort c’est bon tu l’as eu… pas besoin d’en rajouter une couche… "

L'Ankgoz ne pu réprimer un rire démoniaque avant de lui répondre d'une voix à glacer le sang.

"T'en fait pas ma belle ton tour viendra, même que si tu es sage je le ferais moi même ..."

Puis elle quitta la pièce emmenant avec elle le Jul' dict Juliuz de Gras Double.


*Pour séduire la mort prend toutes les formes possibles, même les plus beaux rêves des hommes...*



Clin d'oeil d'une floodeuse du JNCP
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