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[Rp] Frasques d'un sans frusques.

Sebelia
Le fracas assourdissant d'une épée qui chut à terre sortit brusquement Sebelia de l'hébétude dans lequel elle se trouvait plongée face à ce coup porté. Une expression de colère remplaça peu à peu le masque de surprise qui s'était peint sur le visage du blond. Les lèvres entr'ouvertes Sebelia fixait les gouttelettes de sang qui perlaient et traçaient de petits sillons le long du menton du jeune homme. Floc Floc Floc... faisaient elles en s'écrasant sur le sol. L'avant bras de la jeune femme se relascha lentement et reprit sa position initiale le long de son corps. La bella voulut effectuer un mouvement vers le biau masle qui s'était plié en deux mais ses doigts graciles se crispèrent davantage sur le pommeau de l'épée courte. Sa bouche s'arrondit formant un Ô parfait.

Jones avait alors effectué un geste vers elle pensant assurément que la mâconnaise s'apprestait encore à frapper, à l'achever mesme. Il se fourvoyait pourtant... Elle n'avait point voulu lui faire du mal et regrettait déjà son geste. Elle voulait cesser cet entrainement qu'elle ne maistrisait plus. La violence trop contenue ces derniers temps se manifestait à son grand regret par les coups portés par son épée. Visage fermé l'apprenti spadassin se redressa et s'arma à nouveau. Elle voulut ouvrir la bouche mais aucun son n'en sortit. Blondin réitéra son questionnement face à l'acte inconsidéré de Sebelia sans qu'elle ne puisse lui apporter réponse.

L'ours grogna la trogne et la voix emplein de fureur avant d'attaquer de front la jeune femme. Mordillant ses lèvres afin d'étouffer le cri qui menaçait de s'échapper et la rage au ventre la brunette riposta. Jo la provoquait du regard. Mais icelle semblait lasse, résolue peut-être. Les épées se fendaient, les coups fusaient, les deux jeunes gens bondissaient, en avant, en arrière, esquivaient. Sebelia s'essuya le visage avec la manche de sa chemise trempée et collée sur sa poitrine, leva son épée et pourfendit l'air en moulinets infructueux. Visage crispé, yeux plissés, elle attaqua de taille et d'estoc, essayant de pousser le jouvenceau dans ses retranchements, l'obligeant à reculer. Ce fut une erreur.

Le blondinet déséquilibré tomba lourdement sur la table entrainant dans sa chute Sebelia dont le crasne vint percuter le bois dur dans un horrible craquement. Le meuble se fracassa sous le poids du couple en plusieurs morceaux, jetant à terre flasques d'eau de vie et cervoise dans un étrange bruit de verre brisé. Les liquides se meslèrent puis serpentèrent prestement sur le sol avant de se jeter dans l'astre de la cheminée et d'en enflammer le manteau . Bientost le feu embrasa les poutres et une bonne partie de la pièce fut atteinte. Toussotant la bella tenta de se redresser mais une douleur intense oppressait sa poitrine et sa vue se brouilla. Elle tenta de résister mais ses oreilles bourdonnaient et un voile noire recouvrit inéluctablement l'encre de ses yeux. Un nom fleurit sur ses lèvres avant de sombrer. Un murmure...


Jo...
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Sic itur ad astra
J.v.jones
    Les yeux brulant d'une rage féroce, le blond fondait sur la brune mut par sa fureur, il était vif et puissant.
    Seulement la puissance face a la connaissance n'est qu'un fétu de paille dans le vent.
    La sueur acre avait collé sa chemise a lui, son souffle était court et emporté, il prit un instant pour reprendre ses marques, tout dans la pièce avait valsé sauf la table.
    Reprenant possible, il se fendit encore d'une attaque. La belle brune le repoussa dans ses retranchements, mais la table l'empêcha d'aller plus loin. Il bascula sur vers terre, essayant de se retenir, il attrapa Seb au collet ce qui n'eut pour résultat que de l'entrainer dans sa chute.

    La table se brisa en deux sous leur poids, tout ce qu'elle portait se brisa, les godets de bière, la cruche... De la bière imbibant sa chemise, Jones mit un moment a se remettre de la chute, sonné, il se redressa un peu et regarda Seb qui elle ne bougeait plus et n'émettait qu'un faible son.

    C'est alors que le blond se rendit compte qu'il y avait une petite odeur de roussit...
    Se tournant sur le ventre, il regarda les flammes. La bière avait couler vers la cheminée, et maintenant elle s'embrassait, rapidement, l'alcool s'embrase sans attendre. Déjà les flammes grandissaient et léchait les pauvres murs de bois sec et âge de la masure de Jones.

    La fumée lui piquait les yeux, il lui était impossible de voir très loin, mais il savait ou été la porte et c'était là la seule sortie possible.
    Il secoua seb pour tenter de la faire mettre debout.

    "Seb ! Seb ! Lève toi vite... ça flambe ! Vite seb !"

    Il passa une main sur sa joue, et la regarda, le temps pressait, il fallait qu'elle se lève...

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Sebelia
Que la mort est doulce... songeait la brunette...

Elle ne ressentait ni douleur ni souffrance, elle ne ressentait plus ni colère ni chagrin. Le corps léger elle flottait entre deux eaux. L'enveloppe charnelle avait si peu de poids en ce monde... là tout n'était qu'ordre, calme et beauté, là où seules les masnes étaient acceptées. La noirceur de son asme lui permettrait-elle de se frayer un chemin et de trouver sa place près du Très Haut ? Elle qui s'était tant battue contre ses démons de minuit, elle qui avait tant aimé, tant pleuré, tant haï... Elle qui n'avait que la faiblesse de son cœur meurtri. D'aucuns effleuraient la façade et ne voyait qu'effronterie, sale carafon ou lunaticité. Peu s'aventurait à gratter le revestement pourtant fragile, protection ô combien utile dans ce bas monde où le loup dévorait l'agneau avec cruauté.

Des visages familiers défilaient, se superposaient. Celuy de son frère, Yvon soldat de l'Ost, qui l'avait recueillie icelieu à Mâcon. Iceux de ses amours passés. Puis l'éclat d'un anneau et l'odeur entestante d'une fleur si délicate, un edelweiss. Sebelia avait ouï dire que dans certaines contrées le pied de lion représentait la pureté et l'amour et la coutume voulait que, le jour du mariage, le fiancé en offre un bouquet à sa promise. Mais de mariage il n'y avait point eu. Le promis avait scellé ses lèvres avec volition brisant les resves de la brunette par résignation, dispersant en volutes de fumée ses espoirs d'union. Alors l'irrémédiable s'était produit, elle avait cédé aux avances de l'oisillon. Jo l'avait aimée avec une passion sauvage dont elle portait encore les traces.

Voleuse voleuse... la belle n'était qu'une voleuse de cœur. Ce cri résonnait encore à ses esgourdes alors qu'elle cheminait sur les routes de Bourgogne laissant là son blondin, perdue dans sa vie et ses intimes convictions convaincue qu'il se remettrait vistement de son départ. Que nenni ! Ce pucelage ne lui avait point été offert gracieusement, il était gage d'un amour bruslant qui consumait le biau masle et le rendait fol dingo. L'amour faisait mal, l'amour le véritable le vrai... elle ne le savait que trop bien. Elle n'avait su le protéger d'elle-mesme. Elle avait cueilli ses lèvres, son corps et son asme. Elle s'en était délectée jusqu'à la lie. Elle en paierait le prix...

Un voile se déchira et la voix lointaine de Jo parvint jusqu'à ses esgourdes. Une douleur affreuse traversa son corps. Elle ne pouvait plus respirer. Elle suffoquait. Pourtant à travers la brumaille, Sebelia ressentit la douceur d'une caresse sur sa joue. Un triste sourire éclaira son visage crispé. Elle desserra ses lèvres sèches tandis qu'elle sentait les larmes poindre et d'une voix inaudible laissa échapper.


Jo... saches que je t'ai aimé sincèrement avec force et mesme déraison...

Maintenant...

Sauve toi bel ange... Cours... et ne te retourne point... je t'en supplie...

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Sic itur ad astra
J.v.jones
    Ce cri... Ce cri le poussant vers la survie. Terrifiant, comme venu d'un autre age... Jo en fut glacé jusqu'à l'os. Frissonnant de terreur, oui de terreur, malgré son air sauvagement courageux, cet air qui semble dire qu'il foule au pied la peur, le grand blond fut secoué par une frayeur incontrôlable. Une horreur qui le laissa pantois, glacé et immobile malgré les flammes désormais ronflante dans sa demeure, cette demeure qui se meurt n'était plus un lieu propice à leurs amours...

    Le blondin caressa le biau visage de la douce, l'unique douce qu'il est eu dans ce monde. L'unique. Mais il n'aurait put resver mieux, douce et passionnée, brulante et fougueuse, aimante et violente a la fois... C'était une femme de contrastes, ils s'étaient aimé a mourir, puis perdus. Amour et désespoir.
    Elle avait été furieuse et déçue, il avait été furieux et fou...

    Il avait désormais ses deux pupilles de glaces perdus dans ses noisettes, il lui souriait avec une tendresse infinie, sa terreur avait fuit, remplacée par cet amour qui lui portait, qui lui avait toujours porté. Amour déraisonnable et contraignant, vivifiant et assassin.
    Se penchant sur elle, il l'embrassa avec toute son asme, de tout son cœur. Depuis quelques instants, il avait saisit l'enjeu de la situation, l'un des deux devait payer, il payerais le tribu pour elle. C'était lui, pour elle.
    Au dehors, la brune avait son homme, au dehors lui n'avait qu'elle. Il fallait qu'elle rester, il fallait qu'elle survive pour lui. Il le fallait. La belle avait tout a apporter au monde, lui n'avait rien a leur donner.

    "Hors de question ma Douce..." Dit-il d'une voix enrouée par les fumées qui envahissaient la pièce, il ne la laisserait pas là, jamais.

    La prenant dans ses bras, il la souleva en la serrant contre lui, la jeune femme était trop estourbie pour marcher. Lui mesme titubant sous son poids et sous l'effet des coups reçut, il réussit a esquisser quelques pas.
    Il savait que pour passer la porte, il fallait traverser la pièce en évitant les chutes de charpenterie.
    Chancelant, il prit le chemin de la sortie, alors qu'il avançait, plusieurs poutres s'affaissèrent sur eux, ils n'étaient qu'à un pas de la sortie. Le blond eut pour seule réaction de se jeter en avant, avec la donzelle dans les bras ce ne fut exercice aisé, et il se rata littéralement...
    Une des poutres l'atteignit a la jambe, celle-ci se brisa nette, les frusques du blond bruslant sur elle, la douleur fut si vive, et si inattendue que le grand germanique hurla de douleur, la belle brune quant à elle était presque sortie d'affaire, elle n'avait qu'a pousser la porte, mesme si ce fut en rampant, elle devait sortir de cet enfer.

    Jones lui était complètement coincé sous le poids de la poutre, incapable de se sortir de là, il tenta tout de mesme de se dégager, vaine perte de temps. Il regarda la brune, les yeux brulant presque autant que sa demeure. Il murmura doucement:

    "Belle... Vas... Vis... Aime... Bas-toi... Je t'aimerais toujours, mesme si l'enfer m'attends pour cela. "

    Disant cela, il laissa pour la seconde fois couler ses larmes devant elle, cette fois, il était certain de la perdre, il la regarda avec douleur, non pas parce qu'il souffrait de sa blessure, mais parce qu'il ne pouvait supporter la souffrance de l'abandonner, ou peut estre est-ce lui qui ne voulait pas estre abandonné, il l'aimait a mourir, il mourrait de l'aimer.

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Sebelia
Combien de fois s'était-elle noyée dans les eaux glacées et profondes des opalines du blond masle ? Il avait toujours su ce qu'il voulait. Il avait toujours eu ce qu'il voulait. Il avait conquis la forteresse balayant du revers de sa main toutes les défenses argumentaires de la bella qui s'était offerte à ce nouvel amant trahissant ainsy l'homme qu'elle avait toujours aimé mais qui la délaissait au profit d'une nouvelle maitresse, la mairie. Époussetée de temps à autre tel un objet, Sebelia s'était peu à peu emmurée dans le silence jusqu'à sa rencontre avec un certain J.v. Jones.

Il lui caressait le minois avec une infinie doulceur. Il était si biau, si jeune, si vigoureux. Elle appréciait la chaleur de ses mains sur sa peau qui se couvrait à présent de plaques rouges. Les lèvres serrées, elle réussit à lever son bras, à effleurer sa joue du bout de ses doigts. Un geste comme une invitation à un dernier baiser. Le baiser de la mort. L'osmose entre deux asmes sœurs pour lesquelles toute parole était devenue inutile. Il s'était penché sur la brunette et elle avait senti son souffle chaud sur son visage. Leurs lèvres s'étaient unies, tempo d'un baiser sage allant crescendo. Sebelia s'abreuva et se délecta une ultime fois de la salive de l'oisillon, puisant dans le peu de force qu'il lui restait avant de s'éteindre.

Mais Jones ne voulait point l'abandonner aux flammes qui embrasaient maintenant toute la maisonnée. Elle avait voulu protester mais il l'avait soulevée tel un fétu de paille, démarche chancelante pour tenter de regagner la sortie. Elle s'abandonna ,paupières lourdes, tout contre le géant blond, teste brinquebalante contre son torse, frottant son menton en delta contre sa chemise comme pour mieux s'imprégner de son odeur, nonobstant celle de roussi qui emplissait ses narines . Le toit s'effondrait et les poutres tombaient tout autour du couple. La porte se dessinait enfin et le jeune homme allait les sortir de l'enfer quand un élément de charpente s'abattit sur iceux. Sebelia se sentit propulsée vers l'avant tandis que Jo hurlait et s'écroulait sur le sol.

Toussant à qui mieux mieux la jeune femme rampa vers son ex amant découvrant l'horreur de la scène qui se dressait devant elle. Jo se retrouvait coincé sous une poutre. Non ce ne pouvait estre... Non... Les cordes vocales touchées le cri de Sebelia resta coincé au fond de sa gorge. La poussée lacrymale trop longtemps contenue ne put estre endiguée davantage. Les larmes coulèrent le long de ses joues traçant de longs sillons noirastres sur sa peau couverte de suie. Il avait donné sa vie pour elle. Elle vivrait pour lui. Elle s'allongea sur le dos jambes pliées et d'un geste rageur enfonça la porte à coups de talons. Se retournant une dernière fois la bella plongea ses noisettes dans les puits sans fond de celles de son blondin emportant dans la tombe l'encre de ses yeux.


Adieu doncques mon ange...

Que le Très Haut guide ton asme près de lui.


Roulant sur le costé, Sebelia s'extirpa de l'enfer des flammes, gisant sur le sol plus morte que vive, respirant difficilement, regard fixé sur la vouste d'un ciel étoilé, à quelques pieds d'un grand brasier. La fontaine de ses larmes s'était tarie, mais son cœur n'était plus que plaie béante. Ainsy l'élève ne dépasserait point le maistre. Ainsy se terminaient les frasques d'un sans frusques. Ainsy en avait décidé le destin...

Sic itur ad astra...

Je t'en fais la promesse Jo... C'est sous les étoiles que nous nous retrouverons....

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Sic itur ad astra
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