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[RP] Auberge La Joute Hardie

Linette.


La joviale servante était redescendue et chantonnait doucement derrière son comptoir tout en astiquant les cuivres lorsque l'homme entra. Elle l'attendait puisqu'elle l'avait envoyé cherché, conformément à sa demande aussi ne fut-elle étonnée de le voir, bien que cela fut rapide.

J'y vais Sieur.

Chantonnant toujours sa fredaine joyeuse, elle grimpe l'escalier, frappe doucement à la porte de la chambre avant d'y pénétrer.

Damoiselle, un sieur est arrivé pour vous. Il fait dire qu'il monte...

La blondinette hésite un court instant. Peut-être Sorianne va-t-elle avoir besoin de ses services ? Mais elle ressort tout de même après quelques secondes, refermant la porte derrière elle. Son minois se tourne vers le maure qui se tient là, et elle cherche sur le visage sombre s'il est un danger pour la brune ou pas. Résolue à rester non loin afin d'être prête à intervenir à la moindre alerte.
Sorianne
Les yeux clos, elle se serait presque endormie. La tête appuyée au bord du baquet, elle laissait les gouttes échappées de ses cheveux mouillés, lui glisser sur le visage. Ne penser à rien était un exercice auquel elle s'adonnait depuis quelque temps. Fixer et se concentrer sur le noir et rien d'autre. Mieux valait cela que ressasser de mauvaises choses.

Au son sur la porte, la noiraude se redressa, surprise, pour voir entrer Linette. Un sieur? Achim... Non sans un remerciement de la part de la brune, la porte, de nouveau fermée, fut fixée un instant... Instant nécessaire pour que l'information monte à sa tête gourde. Baissant le museau sur ses genoux sortant de l'eau, elle fronça les sourcils et finit par se lever, elle ne pouvait décemment pas l'accueillir ainsi.

Le mouvement fut sans doutes plus rapide et nerveux qu'elle ne l'avait escompté, et elle dût chercher à se calmer un peu le temps que les remous du bain s'apaisent. Pas question d’abîmer le plancher. S'astreignant à plus de douceur, elle sortit lentement du baquet tout en attrapant le drap déposé là par la gentille blonde qui avait pensé à tout, et s'enroula dedans avant de rejoindre le lit où elle avait déposé ses affaires.

Drap lâché, séchée à la va-vite et cheveux gouttant encore, la So enfila rapidement la chemise ample qu'elle ne prit même pas le temps de lacer avant de chercher à démêler le cordon fermant la robe qu'elle comptait mettre.

Elle ne voulait pas le faire attendre... Finalement la tenue désirée fut rejetée et à défaut, elle passa la chainse qu'elle noua, elle, et enfila des jupes rapidement. Pas très présentable, mais un minimum tout de même... Ou pas... C'est surtout ça qu'elle pensa en se jaugeant rapidement. Avec une moue contrite, elle se pencha pour ramasser la sortie de bain pour essuyer doucement cette tignasse sombre. Et en redressant le nez quand elle voulut se rendre au couloir, elle stoppa tout geste.

Pas de surprise, et même un léger sourire. Au moins elle n'aurait pas à hésiter au moment de poser sa main sur la clenche et d'ouvrir la porte.


Achim...
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--Achim_al_quasim


Le chirurgien a certain sourire cynique lorsque Linette sort de la chambre, le détaille en cherchant à deviner ses intentions à l'égard de Sorianne. Il ne dit mot et patiente, adossé au mur, à quelques centimètres de la porte. Au point d'en entendre les remous de l'eau, les pas précipités à l'intérieur. Cependant, il trouve l'attente longue, et au moment même où il pose sa main sur la poignée de la porte celle-ci s'ouvre sur la brunette dont les lèvres tentantes prononcent son nom.

Il ne prend ni le temps de pénétrer complètement dans la pièce ni celui de passer en détail la tenue de sa promise. Ses mains viennent se poser sur ses joues et ses lèvres sur celles de la jeune femme. Sans la lâcher, il avance lentement et d'un coup de bottes referme la porte. Baiser tendre, presque chaste avant de la libérer et de l'étreindre contre son coeur.


Malak...

Il savoure encore quelques instants le corps chaud contre le sien, devine presque quelques frissons, avant de s'écarter à peine, prenant les petites mains de Sorianne dans les siennes et de plonger ses yeux ébène dans les yeux verts de sa dulcinée.

Je ne peux rester très longtemps... Il vous faut me dire ce que vous savez...
Sorianne
Ne lui avait-il pas dit que c'était ce qu'il ferait? Et pourtant Sorianne en fut presque surprise. Vrai qu'ils s'étaient déjà trouvés très proches, mais jamais un baiser ne s'était trouvé échangé, du moins pas un de la sorte. Si? Elle avait l'esprit embrouillé au point que la mémoire lui faisait soudainement défaut. Et le corps qui s'était tendu, finit par s'alanguir un peu, même si un soupçon de doute s'insinuait doucement. Ah le curé avait bien œuvré. A n'en pas douter... Et si petit à petit elle le réalisait, ce n'était pas pour autant éclatant de certitude dans sa petite tête brune. Mais la tendresse était là, et c'est bien ce qui l'avait fait se détendre quelque peu.

Elle se laissait manipuler, reculant quand il avança, le claquement de la porte ne la perturbant nullement, tout juste un léger mouvement. Et l'étreinte fut appréciée, non sans lui en rappeler une autre. La noiraude se serra davantage dans les soieries, laissant de côté les pensées coupables, et essayant de tenir la promesse faite. Ne plus regarder en arrière. Même si bien plus facile à dire qu'à faire. Et si elle frémit, c'est à cause de ces pensées qui se bousculent alors qu'elle veut les retenir, et surtout parce qu'elle le revoit enfin après tout ce temps... Lui, qu'elle a accepté d'épouser.

En espérant que cela ne leur porte pas malheur...

Un frisson encore, en ayant une pensée pour celui à qui elle devait unir sa vie aussi... Mais elle chassa bien vite l'idée, profitant de la chaleur et du cocon qui s'offrait à elle. Et la voix chaude qu'elle imaginait en lisant les courriers, se fit douce à son oreille. Mais l'instant ne dura pas, et elle faillit pousser une plainte quand elle le sentit s'écarter. Levant le nez, la brune le regarda, curieuse, et... Hocha la tête, compréhensive quand il lui dit ne pas pouvoir rester bien longtemps. Une petite moue vint même jouer sur le visage de la jeune femme, un peu déçue, il fallait bien le dire, de ne pas pouvoir discuter plus avant.

Le reste lui fit froncer les sourcils.


Ce que je sais?

Les rouages de son cerveau se mirent en route, ce qu'elle savait...? Elle savait qu'il s'en faisait, elle savait pourquoi... Mais quoi d'autre? So secoua doucement la tête, contrariée de ne savoir répondre à une interrogation des plus simples.

A propos de quoi?

Une petite étincelle se fit jour, et machinalement, elle porta la main à la chaine qui ne la quittait plus, et qui n'était nullement cachée sous un quelconque col. Elle avait pensé la lui envoyer, sachant que c'était là que voulait se rendre Fourmi. Si cela pouvait l'aider... Était-ce de ça dont il parlait?

Fourmi?

Quoi d'autre?
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--Achim_al_quasim


Le maure s'efforce de ne pas se laisser envahir par la douceur, par toutes les sensations délicieuses que lui inspire sa promise. Il n'est pas temps et bien qu'elle semble presque réceptive à ses attentions, il sait les peurs de la jeune femme. Il les a déjà éprouvées à chaque fois qu'ils s'étaient retrouvés suffisamment proches.

Sa main caressante vient effleurer la joue de Sorianne, pour effacer la déception qu'il lit sur son visage... Avant qu'il ne se penche à son oreille, pour lui murmurer d'une voix suave :


Je ne serais pas absent longtemps n'ayez crainte...

Malgré sa résolution, ses doigts ne peuvent s'empêcher de glisser sur le cou gracile, d'en effleurer la peau si délicate, longeant une veine bleutée qui palpite à son contact jusqu'à rejoindre sa gorge et rencontrer la main sur la chaine.

Le chirurgien inspire longuement pour ne pas céder à la tentation de rester là et de mettre à bas tous les doutes, toutes les inquiétudes de Sorianne. Accessoirement ses vêtements si légers pour l'occasion... D'un doigt il soulève la chaine, pose rapidement les yeux sur la chevalière accrochée et revient plonger un regard brûlant dans ceux de la brune. Pas un mot à ce sujet, à peine un sourire en esquisse avant qu'il ne poursuive.


Evidemment Fourmi... Que fait-elle à Saint Martin ?

La question posée le ton est devenu plus sourd, moins caressant. Et pour pallier à ce qui pourrait paraitre abrupt, ses doigts reprennent leur caresse légère sur la gorge blanche.
Sorianne
Le murmure lui fit fermer paupières, et elle se remémora cette fois, où ils s'étaient croisés à l'ombre des arbres de la Cité des Saules. Terrier particulier pour essayer de remettre en ordre ses pensées du moment, bien loin des actuelles. Et cette main qui l'effleurait ne faisait que la troubler, d'autant plus qu'elle tentait de rejeter en bloc ce désir qu'il faisait naitre. Mais la respiration douce s'en trouvait saccadée et So ne dit pas un mot non plus en ce qui concernait ce pendant qu'elle avait au cou.

Elle se contenta d'observer la réaction de son désormais fiancé. Savait-on jamais... Le ton avec lequel il reprit la parole la sortit finalement de son émoi, au moins pour un instant, le temps que la main sombre ne reprenne le jeu qu'elle s'efforçait d'ignorer sans y arriver. Si en allant trouver un amant, elle ne cherchait nullement désir ou plaisir, mais un rappel à ces mois d'Enfer, elle n'arrivait pas à retenir ces sensations avec le chirurgien, et elle s'en trouvait bien ennuyée.

Noiraude, perturbée, alla nouer ses doigts à ceux jouant sur sa peau, pour pouvoir enfin répondre, se rappeler. Oui Fourmi le lui avait dit, mais c'était vieux maintenant. Elle lui avait confié le rouleau... Frère... Son mari? Oui elle avait été surprise de la savoir veuve. La parole eut du mal à se faire, perturbée par les caresses dispensées.


Elle... Rassemblage d'idées... La main libre s'affaire à dessiner des ronds dans l'air, tandis que la brune désespérait remettre les mots sur les images qu'elle voyait. Elle... Parlait du Colosse... Oh, elle allait... Une affaire de famille, elle allait rendre visite au frère de son mari... Et... Oui, c'est ça, et elle voulait se montrer à la hauteur... Aller ça vient... A la Hauteur de son associé. A la hauteur de Crokie.

C'était ça. Elle l'avait déjà écris dans un courrier... Mais pour quoi? La mémoire lui faisait défaut... Eikorc? Ou Achim? Sans doute le Colosse... L'avait-elle envoyé? Rhaa, impossible de s'en rappeler... Inquiète, soudain, la brunette...

Il se passe quelque chose? Quoi?

Les Princes, il lui avait parlé des Princes de St Martin. Elle s'y trouvait? Pourrait-elle seulement aider? Elle en doutait fort, et il n'était pas venu le temps pour elle de s'y rendre. Que quand sa promesse serait tenue. Lâchant la main d'Achim, So s'extraya de la chaine portée, dégageant les cheveux qui s'y trouvèrent coincés en masse, pas aidés par l'eau qui s'y trouvait encore, et la tendit à l'homme.

Si vous avez besoin d'entrer, ça peut vous aider...
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--Achim_al_quasim


La sombre idiote...

C'est la première chose qui lui vient immédiatement après la réponse de Sorianne.
Toutefois, la trame semble commencer à se dénouer peu à peu. Même si moult questions restent en suspens, il devine que sa fiancée n'en connait pas les réponses. Il évitera d'ailleurs de lui poser, le risque d'éveiller quelque soupçon chez elle était par trop grand.

Ainsi, c'est à cause de ce colosse que l'autre brune est entre les murs de Saint Martin. Ce type qu'il avait vu étalé, gisant dans son sang sous sa tente à Saumur, celui à cause de qui Fourmi s'était éloignée de lui.
Il ne voit cependant toujours pas la finalité de la hardiesse de Fourmi. Si ce n'est de risquer sa peau pour un homme qu'il déteste.


Et vous êtes venue seule...

Il lui semblait lors de leurs échanges épistolaires qu'elle avait parlé de prévenir le sinistre individu.
Il n'est guère étonné ceci dit et préfère garder ses pensées pour lui. Sa jalousie s'éveillant au sujet des deux brunes.


Elle est là bas...

Mâchoires serrées, il s'efforce cependant de sourire à sa douce fiancée, le regard pétillant lorsqu'elle lâche sa main et lui tend la chaine. Il vient refermer ses doigts sur la main, faisant refermer ceux de Sorianne, emprisonnant le tout avant de se rapprocher et de l'étreindre de son autre bras.
Un moment s'écoule ainsi, corps pressés l'un contre l'autre dans le silence, sa joue posée contre la chevelure mouillée. Respirant lentement alors que ses lèvres finissent par aller glisser sur le front de sa fiancée, sinuent sur sa joue pour terminer leur course dans son cou, où elles s'attardent. Un léger grondement de désir lui échappe avant qu'il ne resserre ses doigts sur la main prisonnière en murmurant d'une voix rauque :


Gardez la...

Puis il vient s'emparer de ses lèvres, d'abord avec tendresse, puis se laisse griser par la douceur de la bouche de Sorianne, réaffirme son étreinte de son bras pour la presser plus encore contre lui en passionnant le baiser, avant de se résigner à la libérer peu à peu, soufflant encore...

Toujours...
Sorianne
Cela n'avait pas l'air des plus encourageants, au vu de la réaction. Quant au fait qu'elle soit venue seule, la seule réponse qu'elle avait pu apporter fut baragouinée, presque timide à l'idée de le contrarier davantage.

La guerre...

Comme une excuse pouvant expliquer un tas de choses. Lui était bien revenu en mémoire l'envoi du courrier au Géant, mais lui n'écrivant jamais, nulle réponse en retour, et elle n'avait pas voulu insister, pensant bien qu'il savait ce qu'il était censé faire mais l'occasion de se jeter dans des batailles à corps perdu était bien trop belle pour lui.

Mais de savoir Fourmi dans l'antre des Démons n'avait rien de réjouissant, à entendre tout ce qu'on lui avait raconté sur eux... Pourtant, elle avait survécu à la rencontre avec l'un d'entre eux, pourquoi en irait-il autrement pour l'associée du Colosse?

So ne lâchait pas Achim des yeux, l'air pourtant neutre, malgré le sourire tendu qu'il lui offrait. La chevalière confiée en main, clé d'un mystère qu'ainsi elle partageait. Avarice ne pourrait sans doutes manquer la reconnaitre... Mais les doigts furent refermés dessus, et la noiraude se laissa enlacer, bon gré, la tête reposant sur le torse du Maure. Petit moment paisible dont elle profitait, consciente que ce n'était qu'éphémère... Pour l'instant.

Et elle qui avait clos les paupières, se vit ouvrir doucement les yeux en sentant son souffle parcourir son visage pour aller se nicher dans son cou. Et s'il gronda de désir, elle se tendit d'angoisse à ressentir le même, et le réfréna du mieux qu'elle le put : chose bien peu aisée à faire. Sorianne se contenta donc de hocher doucement la tête aux mots prononcés, ne pouvant parler sans trahir ces sentiments rejetés. Pourquoi cet homme était-il capable de la mettre dans un tel état à chacune de leurs rencontres? Et pourquoi fallait-il qu'elle se retienne maintenant? N'avait-elle pas fait une promesse? N'était-elle pas libre, dorénavant? Et alors qu'il se redressait, elle réalisa à quel point la peur pouvait être sournoise.

Elle le désirait. La main de la jeune femme qui était venue s'accrocher à la nuque du chirurgien ne faisait que le montrer. Mais la brune ne faisait qu'étouffer cette bouffée de chaleur insidieuse qui se répandait sans lui laisser la moindre chance. Elle le désirait, mais s'efforçait de jouer l'automate, voulant en laisser paraitre le moins possible, hormis quelques signes involontaires. Et le Très Haut savait pourtant à quel point ce baiser l'avait retournée. Et elle se mordillait la lèvre qu'il venait d'abandonner à regrets, yeux clos afin de le garder en mémoire, avant d'hocher la tête de nouveau.


Toujours.

La petite moue résignée refit rapidement surface. Il fallait dire qu'elle ne s'en rendait même plus compte tellement elle était devenue habituelle, et la brune finit par relever le nez. Un sourcil se haussa, curieux, il ne lui avait pas demandé ce que c'était?

Pourtant vous... Elle vous serait utile. Je pense...

Un regard fut posé sur les mains liées, et So haussa doucement les épaules. S'il n'en avait pas besoin, il devait savoir ce qu'il faisait. Et s'il s'était résigné à s'écarter, elle n'était pas dupe, c'était sans doutes qu'il devait repartir... Déjà... Machinalement, la noiraude se rapprocha de nouveau, posant sa tête contre lui.

Quand allez vous revenir...?
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--Achim_al_quasim


A Saint Martin aussi...

Là bas un autre genre de guerre est mené, plus périlleux et incisif qu'un champ de bataille. La vie que l'on perd n'est rien à côté de ce qui est extirpé des âmes.
Le chirurgien baisse les yeux sur le visage de Sorianne et sourit. Elle ne peut comprendre, elle a été épargnée. Elue ou maudite selon qui y regarderait de plus près.
Lui aussi s'efforce de garder la tête froide. La journée à peine commencée promet d'être longue et surprenante vu la tournure des évènements. Comment ne ressent-elle pas l'émoi dans lequel elle le plonge ? N'entend-elle pas son coeur battre avec violence contre son oreille ? Bien malgré lui, il referme à nouveau le bras autour de sa taille, et se met à tourner très lentement en la conservant contre lui, les lèvres posées sur son front... Il murmure les yeux clos...


Ne vous inquiétez pas... pour moi...

Comme il voudrait la garder ainsi, jusqu'à ce qu'enfin elle le réclame, ne pas être obligé de partir, de la laisser même pour quelques heures à peine. A grand mal, il se détache, et afin de s'assurer de ne pas céder, le maure recule lentement pas à pas vers la porte.

Je serais revenu avant la nuit, soyez en sûre.
Sorianne
Elle l'entendait ce cœur, le sien battait au même rythme si ce n'était pas plus. Mais la nervosité, couplée à tout ce qu'on lui avait asséné durant des mois entiers, l'empêchait de se livrer comme elle l'aurait souhaité. Et pourtant... Elle était bien là, lovée à l'abri de bras semblant aimants... La petite noiraude ne pensait à rien d'autre qu'à la chaleur d'Achim. Un léger froncement de sourcils trahit tout de même la nouvelle vague de déception qui l'envahie à l'idée qu'il doive déjà s'en aller. Mais il le fallait toutefois... Et le murmure entendu lui fit pousser un soupir sans pour autant essayer de bouger, se laissant guider doucement... Et elle ferme les yeux, se laissant porter sous le dolmen de Saumur, le temps d'un instant, même fugace.

Je vous fais confiance...

Il était l'une des rares personnes en ce Royaume, à qui elle pouvait dire cela. Et elle ne laisserait pas le doute s'immiscer, pas ici, pas entre eux. Tandis que le beau chirurgien se détachait d'elle, So resta en place, l'observant, silencieuse, à se faire une raison -et non des moindres, la vie de Fourmi devait sans doutes en dépendre- mais... Petit à petit... Il s'en va...

Il s'en va, la porte sera bientôt passée... Avant la nuit il serait revenu... Il était encore tôt... Un signe de tête se fit, pour signifier qu'elle avait compris. Le laisser partir ainsi? Ils étaient fiancés, n'était-ce pas là le pire affront qu'elle pouvait faire au curé? Mais elle ne voulait pas le voir en lieu et place d'Achim, elle.... Pourquoi cette retenue? Pourquoi cette réserve et cette tension?

Un pas fut esquissé en sa direction, hésitant. Il fallait qu'elle le laisse s'en aller. Toutefois, plus les secondes s'écoulaient, et plus elle était sûre. Il lui fallait contrer cette angoisse qui montait, à l'idée de trahir les idées d'un homme qui l'avait tant marqué. Elles n'étaient pas siennes, elle ne les partageait pas et lui avaient été inculquées et rentrées en tête par la force. Il lui fallait les oublier. N'était-ce pas sa promesse? Ne pas regarder en arrière?

La main qui ne tenait pas la chaine se tendit finalement, et la boiteuse rejoint rapidement son fiancé. Fiancé, elle allait avoir des difficultés à l'intégrer, mais c'était pourtant le cas. Pourquoi se retenir, finalement, alors qu'il n'avait de cesse de lui retourner les sens? Qu'était-ce qu'un baiser à son promis? Un baiser ne porterait pas l'image détestée devant ses yeux, non...


Achim...

Aller de l'avant, ne pas écouter les jugements... Un baiser, un vrai. Pas de retenue, ou si peu qu'elle n'en fit pas cas, les remords viendraient après, pas d'hésitations. C'est ce qu'elle lui offrit, là, sur le pas de la porte qu'il s’apprêtait à franchir, après qu'elle l'ait attiré à elle, la chaine enroulée à ses doigts, ses mains perdues sur sa nuque, sa joue. Il était dorénavant seul à lui porter un peu de véritable tendresse, à s'en inquiéter...

Se détacher fut compliqué, mais la raison l'emporta, que ce soit parce Fourmi courait des risques, ou parce qu'elle ne voulait pas fuir maintenant... Mais la tête délicatement posé sur lui, la jeune femme attendit un court instant avant de le libérer.


Je serai patiente... Et éviterai la Cour.

Un baiser pour un merci.
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--Achim_al_quasim


Comme il est difficile de s'arracher à la douceur quand elle revient à la charge. Pour la première fois, c'est elle qui vient se pendre à son cou, l'embrasser à le rendre fou. Oh, comme il le savoure ce baiser, refermant ses bras autour d'elle pour la serrer contre lui, la soulever... Jusqu'à ce qu'elle donne elle même le signe qu'il était temps pour lui de partir.

Du bout des doigts il vient attraper une mèche de sa longue chevelure humide, l'enroule autour de son index, en esquissant un sourire avant de la libérer et d'ouvrir la porte avant de céder à l'Envie. Un dernier regard, lourd de promesses, et le chirurgien referme la porte.

Là, la taulière attend. Et il lui fait signe de redescendre avec lui, lui soufflant quelques consignes dans l'escalier avant de quitter l'auberge, disparaissant dans les ruelles parisiennes en direction de la cour maudite.
Sorianne
La porte fut longuement fixée après qu'elle se soit trouvée close. Toute naïveté envolée depuis une bien amère expérience, le regard que lui avait lancé le Chirurgien avait été aisé à comprendre. Et malgré toute sa bonne volonté à changer ce qu'elle était devenue, une pointe d'appréhension se fit sentir, comme une petite boule d'angoisse grossissant au creux de sa gorge... Et si c'était au curé qu'elle songeait?

La noiraude se détourna de la porte après avoir tapé de son pied nu sur le sol. Il n'était pas temps de penser à cela. La journée allait s'annoncer longue et pleine d'incertitude, et il lui fallait passer le temps en attendant le soir. Eviter au maximum de tourner et retourner dans la chambre, et aller arpenter la Capitale afin de voir la journée s'écouler plus rapidement.

Rapidement, elle passa ses bas, arrangea les jupons qu'elle avait mis à la va-vite, noua les lacets de ses chemises, enfila bracelets cachant les vilaines marques à ses poignets, bottes pour lutter contre le froid descendu. Cheveux brossés et nattés rapidement, laissant échapper négligemment quelques mèches épaisses -c'était plutôt arrangeant et cachait la cicatrice qu'elle avait au front-, et la jeune femme descendit les marches tout en enfilant le lourd manteau de laine.

Il y avait un souci pas négligeable si elle voulait vraiment faire les choses bien, aussi alla-t-elle trouver Linette.


Ce bain a vraiment été un régal. Merci. Et merci aussi d'être venue me prévenir. Un sourire en esquisse, et la brune continua sur sa lancée. Qu'est-ce que vous croyez que je peux faire aujourd'hui, pour voir le temps passer plus vite?
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Charles_de_raveline


Le voyage avait été long et pénible depuis la Lorraine. Mais le jeune homme avait promis à sa compagne de l’emmenée à Paris, et notamment au quartier des Halles et aux Galeries LaFayotte. Il avait envie de lui faire plaisir, tout simplement. Et quel meilleur endroit qu'un lieux où l'on pouvait acheter ce que l'on voulait? Bien évidemment, il fallait que la bourse suive. Mais celle du jeune homme était bien remplie. En espérant qu'il ne se la ferait pas volée. C'était pas rare de se faire voler à Paris. Lui-même avait été victime de larrons à deux reprises lorsqu'il était plus jeune, à Paris. Mais après ces deux-fois, il avait pris de bonnes habitudes, et il espérait ne pas avoir perdu la main dans ce domaine, ni les réflexes utiles.

En arrivant à Paris, il avait demander au cocher de les mener à une auberge respectable, et il se retrouvait donc, avec sa tendre et leurs bagages, devant une auberge qui avait l'air d'être bien tenue. En tout cas, c'était l'impression qu'elle donnait. Un regard à son majordome qui portait les bagages, puis un autre à sa libellule, accompagné, cette fois-ci, d'un tendre sourire. Avant qu'il ne passe la porte pour se diriger vers le comptoir et demandé:

Auriez-vous une belle chambre pour moi et ma compagne, ainsi qu'une chambre simple, mais attenante pour mon majordome?

Et oui, il allait payé la chambre pour son domestique. Mais la raison était qu'il ne pouvait supporter de savoir qu'une autre personne était présent dans sa chambre alors qu'il était au lit avec sa compagne. Et même s'il savait d'ailleurs que celui-ci, s'il voulait garder sa place, avait pour devoir de tenir sa langue et de ne même pas évoquer une remarque. C'était une préférence que le jeune homme avait toujours gardé, il tenait à son intimité. Et cela, depuis tout le temps, car il aimait pouvoir quitté discrètement sa chambre lorsqu'il le voulait. Mais pour le moment, il attendait une chambre où pouvoir dormir cette nuit, car la nuit n'allait pas tardé à arriver, et il ne savait pas encore combien de temps durerai leur séjour dans la grande capitale françoise...

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Fidelis.di.leostilla


Charles lui avait parlé d'une surprise, sans trop lui dire où ils iraient tous les deux, un long voyage où elle devait emporter ses plus belles toilettes. Intriguée la jeune femme n'avait pas réchigné et ravie d'aller visiter une autre ville, avait préparé une malle d'effets assez somptueux, souvenir d'une vie romaine trépidente. Il fallait bien qu'elle l'avoue, la Lorraine était ennuyeuse à mourir et si il n'y avait pas eu Charles, elle se serait sans doute enfuie avec le premier groupe de voyageurs qui passaient par Epinal. Et encore, Epinal était plus animée que Nancy. Plutôt étrange de voir ainsi une capitale si dénuée d'animation.

Pendant tout le trajet, la jeune femme se lovait dans les bras de son tendre amoureux. Il lui semblait que ce fut hier qu'ils s'étaient rencontrés en pleine forêt, au milieu de la nuit. Sauf qu'il ne faisait pas aussi froid. Drappée d'une long manteau de fourrure blanche, l'italienne ne s'habituait pas au froid de ces régions. Elle frissonnait de tout son être mais les bras de son bien aimé adoucissait ces instants glaçons. Et pendant le voyage, il finit par lui dévoiler leur destination : Paris ! La jeune femme n'en revenait pas qu'ils aillent tous les deux dans la capitaine du Royaume de France, le lieu même où le palais du Roy se trouvait. Toutefois, elle s'inquiéta légèrement des tumultes pouvant avoir lieu sur place. La situation dans le Royaume de France n'était pas des plus simples. Il y aurait sans doute beaucoup d'agitations.

Ils arrivèrent en fin d'après-midi dans un quartier correct et Charles aida Fiorella à descendre de la voiture qui les avait mené jusque là. Le domestique de Charles s'occupait des malles alors que le couple entrait se réchauffer dans l'auberge. La jeune femme observait les lieux pendant que Charles négociait avec l'aubergiste. Elle ôta lentement ses gants, tout en fixant les personnes présentes. Méfiante, son instinct lui dictait de toujours retenir le visage des gens afin de pouvoir les retrouver un jour s'il se passait quoi que ce soit. Ceci fait, elle retourna près de Charles et passa sa main sous son bras avec un grand sourire. Son impatience était renouvelée.

Tout va bien mon Ange ? Ils ont encore des chambres pour nous ? J'ai hâte de pouvoir me changer. Y a-t-il des thermes à Paris ? Où irons-nous demain ? Hmm ... tu sais que je t'aime toi ?

Et elle lui posa un délicieux baiser au coin de ses lèvres pour sceller ses mots.
Isandre.watelse
Suite à une rencontre mouvementée

Le trajet de l'orfèvrerie à la taverne n'avait pas pris bien longtemps. En fait, Isandre n'avait jamais mis les pieds dans cet établissement, mais c'était le plus proche et de l'extérieur, il semblait assez calme.

Perdue dans ses pensées, elle avait escortée Dame Ellya en silence dans la rue commerçante, insensible au brouhaha ambiant. Entre les risques de représailles de son père qu'elle avait planté seul à la boutique et la discussion qui l'attendait, elle avait bien assez de choses en tête.

Finalement, assises face à face à une petite table un peu en retrait, voilà que les deux femmes se retrouvaient face à face, sans la présence intimidante et irritante du Maistre Orfèvre.

Un peu gênée, l"apprentie contempla ses mains quelques instants pour trouver les mots qui semblaient la fuir.
Ses mains... marquées par le travail rude de la création des bijoux, noircies par le feu et tâchées par les émaux.

Se redressant, elle les cacha sous la table avant de prendre la parole :


- Dame Ellya... tout d'abord, je voudrais vous présenter mes excuses. Je voulais notre rencontre depuis longtemps, mais certainement pas de cette manière.

La servante semblait prendre un malin plaisir à les éviter ou les ignorer, aussi la jeune femme continua.

- Mon père... enfin, votre époux n'aurait pas du vous annoncer mon existence de cette façon. J'avais essayé de vous écrire, mais la lettre n'a point du vous parvenir.

La situation s'enlisait un peu. Isandre était à court d'idées pour meubler la conversation. Elle l'orienta sur un terrain moins douloureux.

- Juste sera heureux de vous voir, j'en suis sûre. Vous lui avez beaucoup manqué.

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