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[RP] Taļau !

Aimbaud
— Cour de Corbigny —

Le jour peinait à se lever sur les terres des Josselinière, seuls quelques rayons d'un soleil pâle et faiblard parvenaient à percer le givre des remparts pour prodiguer aux gens du Castel, un peu de sa lumière. En bas dans la neige boueuse, des torches achevaient de se consumer dans les mains des domestiques. Les bouches coupées par le froid, tremblotaient sereinement, tandis que ces bonnes gens attendaient là en rang, serrés comme des cuisses de jouvencelles. Le jeune seigneur des lieux, du haut de sa tête de moins que tout le monde, inspectait cette troupe avec une main de fer, et plus précisément un index... qui se tendait vers celui qui devait faire entendre ses cordes vocales :


LAAaaaa.
Plus fort !
LAAAaaaa.
Parfait, tu iras à Digoine.


Le manteau de loutre traîne sur le verglas, et l'index se pointe vers un autre luron.

LAAaaaaÂâaa.
Plus fort !
LâââAaaaââ..
Nul ! Déguerpis !

LAAAaa !
Est-ce que je t'ai pointé du doigt ?
Non mon Seigneur.
Plus fort !
Non mon Seigneur !
Parfait, tu iras à Ciel.


Aimbaud contempla son troupeau de passables choristes et leur fit distribuer un exemplaire de parchemin à chacun, ainsi qu'une petite gommette rouge, pour les récompenser. Plus ou moins ravis, les serviteurs aux voix de stentors étudièrent le document tandis que le Josselinière-Junior prenait appui sur une statue de St-Bynarr en marbre, tourné vers la populace :

Bon nous allons faire une lecture commune, histoire que ceux qui ne savent pas lire soient quand même capable de répéter ce qui est écrit. Baissez tous la main, vous êtes interdits de question. Jean-Robert ! Je te prie de couper les mains qui se lèvent. Alors...

Aimbaud a écrit:

    A vous, gens de Noblesse Bourguignonne,
    De nous, Aimbaud de Josselinière, Fils premier d'Erik,

    Mes salutations.

    Afin de célébrer mon retour en Bourgogne, et mon installation décisive en ces terres ; afin de réguler le barème giboyeux de notre forêt, au profit de bonnes grillades et rôtis ; et afin de vous procurer de l'amusement, je vous convie à notre Chasse à courre, à cor et à cri, sur les terres de Corbigny, en ce onzième jour de ce mois de Décembre 1458. Rendez-vous à la mie-journée dans la plaine à l'Ouest du domaine, jouxtant les bois.

    Couvrez-vous bien, il fera frisquet.
    Que trépasse le coquin sanglier !


    Aimbaud de Josselinière



Ayant achevé les répétitions, les hommes furent envoyés dans les domaines nobles aux quatre coins de la Bourgogne, sous garantie d'obtenir une gommette jaune en récompense de leurs efforts.


Ce RP est ouvert à tous dans la limite de la logique. Quelques précisions sur le fonctionnement de la chasse :

Une table d'événements (numérotés de 0 à 9) a été mise en place. A chaque post, vous devez préalablement envoyer au MJ (Eusaias) une série de trois chiffres entre 0 et 9. Combinée à trois chiffres tirés au hasard par le MJ, votre série déterminera quel événement vous devez inclure dans votre post.

Exemples d'événements : Un lapin passe / Vous tombez de cheval / etc..

La Chasse prend fin lorsque le sanglier est débusqué et tué.
N'hésitez pas à participer !

_________________
Aimbaud
GRRRrrrrhh OUARF ! OUArrfff ! AARrgggHHHhFFf.. Grrrrrrhh..

Celui-là m'a l'air passablement féroce.
Ils le sont tous, messire !
Vous les avez mis à jeun, n'est-ce pas ?
Ils subissent un régime de petits-helvètes depuis deux jours.
Par-fait. Bons toutous !


Aimbaud gratifia la meute d'un large sourire, derrière les barreaux de l'enclos, pleins de bave et de traces de crocs. Puis ils s'éloigna en direction des écuries, suivit par une petite troupe de garçons de chasse. La poulaine légère, l'oeil vif, la fossette retroussée, il alla flatter le jabot de Pet-Gaz, VIIème du nom, un étalon brun foncé au regard vide. Pet-Gaz VII était tout neuf, monnayé la semaine dernière à un éleveur de chevaux de luxe, pour combler le vide causée par l'absence de Feu Pet-Gaz VI, une jument beige trépassée par la colique.

Vous lui avez mis une dose de la formule spéciale ?
Oui oui, un gros sac de trèfles, luzerne et avoine. Il va péter le feu, mon seigneur.
Ca va lui donner des gaz ?
Conséquence inévitable !
J'espère pour vous que l'incident de Pet-Gaz IVème du nom ne va pas se reproduire.
La combustion ?... C'était un malheureux concours de circonstance.. Si Bebert n'avait pas approché sa torche si près de la croupe de votre destrier au moment où la pauvre bête... soupirait par l'arrière, si je puis dire...!
Oui bon, l'erreur est humaine.


Trois pages interrompirent ces réflexions en dévalant les escaliers de la tour sud, les bras chargés, l'un d'une grosse peluche en forme de sanglier, l'autre d'un carquois et le dernier d'une arbalète flambant neuve.

Messire ! Messire ! Voilà vos effets.
C'est bien, Riri. Va planter la bête à l'autre bout de la cour.
J'ai graissé votre arme !
C'est bien, Fifi. Attention à la gachette, donne ça.
C'est moi que je l'ai chargée !
C'est bien, Loulou. Ecarte-toi, je risque de transpercer ton frère.


Le faux sanglier, parfaitement bien imité, étant désormais fixé à deux-cent pas du jeune métisse qui le mit en joue après avoir armé l'arbalète. Si Aimbaud n'était pas fameux en matière d'escrime — au grand dam de son père le duc — il n'avait pas son pareil dans la pratique des armes de jet — même si d'après son père c'était "Pas nobleuh ! Juste bon pour les péquenauds ! File dans ta chambre !". Il plissa donc la paupière et d'un geste franc, décocha un carreau qui trancha l'air pour mordre en plein dans le lard du sanglier de bois.

Ca se décoche tout seul ! Beau travail, bande de punaises. Retournez chez votre oncle Donald. En route, vous autres ! Vaille que vainque ! Dans la plaine. Nous avons des invités à réjouir.

Un moment plus tard, les rouages du pont-levis faisaient grincer leurs chaînes monumentales. Aimbaud et une dizaine de cavaliers déboulaient dans la campagne au milieu des abois de chiens, suivis par des piquiers aux couleurs de Corbigny qui couraient derrière dans leurs livrées rembourrées. Ils massacrèrent la neige sur leur passage en direction de la plaine, vers l'immense forêt du domaine.
_________________
Erwelyn
Chope en main, n’oeils fixés sur le feu qui crépite dans l’âtre, bottes collées sur le bord d’une table, Lynette se mordille la lèvre, en pleine réflexion intense. L’invitation du jeune Aimbaud était bien arrivée jusqu’à elle. Au début, l’idée d’une chasse à courre ne l’avait pas particulièrement enthousiasmée. C’est vrai quoi, des chiens affamés, courant la bave aux lèvres après une pauvre bestiole apeurée, l’image n’était pas forcément très appétissante. A rajouter une bande de nobliaux chevauchant au son du cor et le tableau arriverait presque à vous faire rendre votre quatre heure. Donc, sur l’instant, la mainoise, maintenant installée en Bourgogne, allait décliner poliment l’invitation.

Seulement, son regard était tombé sur le parchemin dessiné avant leur aller-retour en Touraine, quand elles étaient allées chercher Rambo. Alors, ses lèvres s’étaient ourlées en un sourire, laissant apparaître deux ou trois quenottes. Oui, l’instant serait finalement plus que propice à la réalisation du plan numéro C bis, version 2.3, qui consistait à ce que son futur mari se fasse occire par une autre main qu’elle. Et évidemment, que cela passe complètement inaperçu. Elle devrait alors s’arranger durant cette chasse pour qu’il se trouve pile au mauvais endroit, au mauvais moment. En somme, pile dans la trajectoire d’une flèche décochée ou d’un coup d’épée.

Une moue interrogative se forma sur son visage. Est-ce que les épées étaient utilisées lors d’une chasse à courre ? C’était pas vraiment sûr ça… M’enfin, elle improviserait sur le moment et trouverait bien comment faire pour que le Vaxichou trépasse enfin !
C’est donc l’espoir gonflant sa poitrine qu’elle prit un parchemin et sa plume pour écrire une missive à son pas futur mari mais vraiment bientôt mort.




Mon amour,

Le jeune Josselinière, que nous avons escorté de Touraine jusqu’en Bourgogne, nous convie à une chasse à courre en son domaine.
Je serais fort heureuse, que dis-je, je serais enchantée, que vous vous joigniez à moi pour cette journée.

Qui plus est, ne serait-ce pas là bonne occasion pour vous de présenter votre future épousée à vos amis présents et aux membres de votre famille ?
Si fait ! Cette demande ne souffrira point de refus, il est grand temps que notre union éclate enfin au grand jour. Je m’en réjouis d’avance, vous ne pouvez imaginer à quel point…

Je sais que telle idée pourrait vous angoisser, mais si vous vous cachez, sachez que je trouverai le moyen d’envoyer quelques ponettes vous débusquer. Et croyez-moi, elles ont des ressources inespérées !

Votre future,
Erwelyn de St Antoyne de Rochefort

Et voilà, parchemin enroulé et confié à un jeune gars du bourg qui partit direction Cosne. Fier d’elle, ses gambettes maintenant plus agiles que plusieurs mois en arrière retrouvèrent leur place sur le bord de table. Maintenant beaucoup plus souriante, son regard se planta à nouveau sur les flammes qui dansaient devant ses yeux.

[Quelques jours plus tard, effervescence totale du côté des poneys roses]

Hiiii itizebigdaille !
Qui a planqué mes moufles en fourrure de renard teintes en violet ?
Pousses-toi tu marches sur ma caaaapeeeuh !
Et tu crois qu’il y aura des animaux ?
Mais pourquoi on prend les poneys si c’est une chasse où il faut courir ?
Vous croyez qu’on peut emporter combien de tonneaux ?
Pfff, moi courir dans la neige j’aime pas ça, ça va abîmer mes nouvelles bottes…

C’est donc une troupe des plus bigarrée qui se tenait sur la place du bourg, prête à se mettre en branle. Lynette s’adressa au petit groupe, perchée sur Tralala. Hors de question de faire sortir Poneybouboule par ce froid et avec toute cette neige, c’était un coup à lui faire attraper une bronchite.

Bon, les filles, tention, un peu de tenue !
Y aura tout plein de nobles aujourd’hui, et c’est notre première sortie officielle en tant que vraies nobles du Royaume qui sentent bon.
Alors, hauts les cœurs et portons fièrement nos couleurs ! Montrons qui sont les poneys roses et de quoi nous sommes capables.
En route !


Tendue comme une catapulte, Lynette donna le départ. Pour elle, c’était un grand jour, celui où enfin, elle retrouverait sa liberté et où on la lâcherait avec ces histoires débiles de mariage.

_________________
Eusaias
A Digoine.

Le Balbuzard en-armuré accompagné de son écorcheur Hector traversait la cour du Château direction les écuries. L’Ecorcheur boitillant lui affichait un visage perplexe surmonté d’un œil interrogateur.

Vous allez chasser en armure ?
Oui !
Ce n’est pas très discret.
M’en fous !
Vous ne la quittez plus ?
Non, j’en vois pas l’intérêt !
Même pour dormir ?

Le Balbuzard cessa de resserrer les sangles de la scelle du son destrier et se retourna dans un soupir.

Oui même pour dormir ! Puis bordel c’est fini les questions ?
Heu…. Vous allez puer.
Oui et bien pas grave. Si on ne m’aime pas on ne m’approche pas, si on m’aime : on m’aime avec mon odeur !
Pas faux…
Ceci dit, je t'interdis de faire pareil. Les hommes sont prêts ?
Oui, j’ai fait préparer votre lance à sanglier et les jumeaux mèneront les molosses.
Brave petit qu’est cet Aimbaud, en 15 ans que je côtoie Corbigny, jamais il m’a invité chasser ! Faut que ce soit son fils qui le fasse !
Oui mais avant, Corbigny et vous c’était plutôt à couteaux tirés non ?
Oui ben c’est pas une raison ! Il aurait pu m’inviter !

Un arc fut placé sur le côté de sa monture par le Mauvais et quelques flèches remplirent le carquois.

L’arc c’est pourquoi ?
Ben je sais pas qui vient à cette chasse, alors si par hasard il faut faire un petit accident sur quelqu’un, l’arc est bien utile.



Tout proche de Corbigny.

Le balbuzard menait la marche, du moins suivait les veneurs, mais devançait le reste des hommes. La lourde et longue lance reposait sur un des étriers et sur l’épaule du baron. Les gargouillis de la neige boueuse sous les sabots accompagnaient le sifflotement des mercenaires alors que le regard de l’homme au faciès d’oiseau de proie se détachait de la fumée sortant des naseaux de sa monture pour se porter sur les couleurs de Corbigny qui arrivaient face à eux.

Halte ! Et le bras du baron se dressa afin d’appuyer l’ordre d’arrêt à ses hommes.

Les oriflammes du Balbuzard claquaient au vent, alors que le baron fit avancer son cheval au pas en direction des Corbigny.

La dernière fois que j’ai vu le duc de Cobigny il était moins juvénile et plus ventru. J’en conclus donc que tu es Aimbaud de la Josselinière. Le bonjour à toi, damoiseau.
_________________
Ygerne
[Dans un autre monde]

Tagada tagada tagada

Vous là-bas au coin, je vous ai vu grogner ! Faites un foutu effort d’imagination ce TAGADA symbolise le cheval en course folle, je vais quand même pas vous donner TOUS les détails et tout ce qui va avec… bref.. Ou en étais-je.. Ah oui :


Tagade tagada tagada voila les dalt… oups c’était pas ça… comment ça j’ai plus qu’une vie avant qu’on me vire du récit ? Même plus droit de faire des brouillons grrrmrrrpff..
Donc !


Tagada tagada tagada

Dans un monde rose bonbon, un blanc destrier monté par un blond chevalier course un lièvre et de son arc en forme de cœur envoie des petites étoiles pour illuminer la vie de ce beau lapin qui, enfin heureux, ira cueillir des petites fleures roses (évidemment). Le beau prince récupéra le magnifique bouquet qu’il offrira à sa magnifique…

- Hey p’tit gars tu baves sur la table
- Grmmpfff… m’fiche mon .. rince viendra… *rrrr* sauver… fichez moi la paix.
Mais Aiiiieuuuuuux !

Ouverture des yeux : fait. Rajustement du chapeau : fait. Identification du lieu : taverne miteuse perdue sur les routes de Bourgogne, fait. Détection de la chose qui tente d’entrer en communication : pas possible on dirait un mur, ah non il est grand en faite… C’est quoi déjà trois coups rapides, deux coups lents ? Mince le code d’alerte c’est quoi déjà ?

- Bon p’tit gars, sais pas qui t’es, mais la c’est ma place depuis qu’j’suis venu au monde alors t’vas dégager fissa sinon tu vas la bouffer c’te place.
- C’est que vous voyez je…
- ‘Tain en plus il fait des phrase de plus de trois mot le gamin ! t’veux qu’on règle ça comme des hommes ?
- C’est que vous voyez je….
Hey ma chemise !
- Oohhh mais c’est qu’il l’mignon est tout gringalet, le petit.
- Dites c’est normal que mes pieds ne touchent plus vraiment le sol ?

....
- Ah merci… j’ai retrouvé le sol… y a même un non tu retiendras le hiiiii j’ai failli le bouffer cafard… mais z’êtiez pas obligé de me le faire voir de si proche… pi d’abord, j’suis pas un petit gars.

Rire gras derrière. Non ne te retourne pas, il fait trois fois ta taille et cinq fois ton poids, pas le moment de chercher des ennuis. Relève-toi avec un air digne et diriges-toi vers le comptoir sans regarder derrière.

- T’sais que t’es mignon toi.

Vla que la patronne des lieux lui fait des avances…
Chuchotement :


- J’suis pas un garçon
- Ah… ? dommage


Sourire gêné. Va quand même pas falloir lui expliquer à celle-ci que la rouquine, si elle se ballade déguisée en homme, c’est pour éviter les mauvaises rencontre… c’est qu’elle avait vite appris que vagabonde à 16 ans, malgré sa maigreur et sa rousseur, c’était perdre des années sur son espérance de vie, valait mieux être vagabond, on vivait plus longtemps, elle avait estimé à deux ans de plus. Et de toute façon les hommes ça puent, c’est crade, ça sait pas s’tenir, sauf les princes ! et Gandrel.. mais ça ! c’est une autre histoire…

Bon elle avait quand même un problème urgentissime à régler… plus de sous ! C’est qu’elle a pas de chez elle et passe de petit boulot en petit boulot… ou dors dehors, mais en hiver vaut mieux se trouver un job au chaud. Enfin la, pas un sous, p’têtre que la bonne dame pourrait l’aider ?


- Dites… je cherche du boulot dans l’coin. Z’auriez pas une idée ?
- Savez faire quoi ?
- Euh…. D’la couture ?
recoudre un bouton ça elle sait faire… à manger ? miam c’est bon que de la soupe… bref je sais tout faire ! ouai autant résumer.
- Ah ! me semble qu’un jeune nobliau, l’organise une chasse à courre, peut-être qu’il a besoin de monde
- Oh un noble…
c’est quoi une chasse à courre ?… pff pose pas trop de question tu verras bien.
- Cherchez un certain : Aimbaud de Josselinière
- Oh… il est blond ?


Regard songeur de la tavernière, rougeur sur les joues de la gamine

- Je voulais dire.. il est bon ?
- Hey la ! laisse ce mignon et vient tâter de l’homme !
- J’ai du boulot.. t’verras bien


Et c’est ainsi qu’une Ygerne de rien du tout, se retrouva à chercher la demeure d’un certain Aimbaud… P’têtre enfin le beau prince, grand, riche toussa toussa qui la sortira de sa misère. Peut-être même qu’il a des potes princes ! Un gang de prince ! Comment ça c’est des histoires pour enfant ?
.mahaut.
Dans la vie, il faut fixer tout de suite des barrières mentales entre les choses. Ce qui est noir est noir, et il n'y a plus d'espoir. A l'inverse, ce qui est blanc, est blanc, et ça rend bien sur les dents. C'est avec ce genre de pensée simple qu'on arrive à se débrouiller dans le monde.
Prenons un exemple : la chasse.
La chasse, c'est tuer pour manger. Ou pour montrer comme on a plein d'hormones, mais l'un n'empêche pas l'autre. He bien, analysons ensemble la chasse à l'aide de la pensée simple :
chasse pour les gueux : indigne. Houuuu, interdite, on tue des gens pour ça, même que ça s'appelle le braconnage.
chasse pour les nobles : merveilleuse. Belle, digne, même quand on est 40 avec des meutes et des chevaux pour traquer un pauvre renard mort de faim. C'est l'expression de la force et de la réussite sociale.

Ainsi, on ne décline JAMAIS une invitation à une chasse à courre. Suite à l'invitation de leur ami, les filles étaient donc ravies de découvrir cette nouvelle activité de noooooobleuh jeunes filles. Disons le tout net, elles ne savaient pas vraiment comment elles allaient pratiquer ce sport, mais après tout peu importait, c'était juste follement amusant.
Accoutrée chaudement de diverses fourrures et de velours (à la fois chic et casual), Mahaut installait sur sa tête un vulgaire bonnet en laine blanche.


- Mahaut, sincèrement, ça jure.
- Ouais mais non. M'man m'a dit de toujours bien me couvrir la tête. Que c'est de là, qu'on perd le plus.
- AH ben ça, j'dois dire, elle vous connait bie... AIEUUUUU !
- Taisez-vous Anatole. Et il me faut mes beaux gants en cuir rouge aussi. Là, par-fait ! Oh la la, on ne va connaître personne...
- Vous avez peur ?
- Mais non, enfin ! On va rencontrer plein de nobles avec plein de titres ! C'est une telle occasion d'en collecter de nouveaux ! Hiiiii !


Enfin prête, elle enfourcha Petit Tonnerre, son poney. A force de voyager, sa peinture rose s'était écaillée et elle avait fini par écouter les conseils d'un valet d'écurie en se contentant de bien le tresser au niveau de la crinière, pour assurer une meilleure prise au vent. Et tant pis pour la couleur rose, ça reviendrait pour l'été.
Suivant Lynette, qui paraissait elle aussi absolument ravie de cette animation, elles arrivèrent près du castel où quelques personnes attendaient déjà.


- Youhouuuuu ! Bonjour Aimbaud, tu es superbe, c'est le dernier modèle d'alezan, non ? Je l'ai vu en vitrine à Paris, je le voulais mais papapair a dit que ça voyageait très mal, pfff. Messire, enchantée. Je suis Mahaut de Nabinaud, et voici Erwelyn de Saint Antoyne de Rochefort. Décidément je suis oveure jalouse de ce titre, il claque au vent. Quelle merveilleuse idée, une chaaaasse ! C'est comme chasser le gueux mais avec une sorte de gros cochon avec des dents, c'est ça ? J'ai hâte !
_________________
Aimbaud
— Dans la Plaine —

Les bannières de Corbigny s'ourlaient en claquant au rythme des bourrasques, tandis que dans le champ immaculé, les chevaux fouillaient du museau dans la neige pour gratter l'herbe noire, les hommes bâillaient sous leurs casques, et Aimbaud piochait dans un sachet de crisckpcrops fort nourrissants. Y'avait pas foule à première vue... C'était pas la grosse ambiance, dirons-nous. On aurait pu entendre au lointain sonner les notes sauvages d'une cornemuse, et rouler au gré du vent une boule de neige solitaire, dans une ambiance de western hivernal.

La pupille de l'Angevignon se resserra en voyant paraître un point noir sur la tranche de la colline, il termina ses crisckpcrops avec un air sévère avant de laisser tomber les miettes à son cheval en se tapant les gants. Parenthèse ouverte, la recette des crisckcrops s'apparente de près à celle des céréales grillées aux fruits secs, pour ceux qui douteraient du caractère médiéval de cet encas, non je dis ça parce que je ne suis pas fondamentalement anachronique dans le fond, parenthèse fermée. Bientôt, Aimbaud pu identifier à l'horizon l'oriflamme des Blanc-Combaz, il talonna gentiment Pet-Gaz VII qui éructa sous la pression, et cataclopa face à celui que certains bourguignons disaient Légendaire.


La dernière fois que j’ai vu le duc de Cobigny il était moins juvénile et plus ventru. J’en conclus donc que tu es Aimbaud de la Josselinière. Le bonjour à toi, damoiseau.

Cet oriflamme ne m'est pas inconnu, j'ai déjà vu un blondin l'arborer à quelques unes de mes festoyeries ! Hé hé. Vous, ami de mon père, et moi, ami de votre fils, nous avons toutes les raisons de bien nous entendre. Heureux de vous rencontrer, baron.


Quelques chiens dans la meute se mirent à aboyer pour saluer la venue de nouveaux invités. Les garçons de chasse se démenaient pour empêcher les bêtes de s'élancer à la poursuite des poneys bariolés lesquels, il est vrai, en y regardant avec un oeil, en louchant et en forçant les éclairages, pouvaient vaguement ressembler à des sangliers. Aimbaud accueillit ses ménestrelles de toujours avec un large sourire plein de dents saines.

Mahaut ! Ma parole, tu as inventé le concept du bonnet de chasse ? J'aime, ça peut marcher très fort à la saison prochaine. Oui j'ai changé de monture, j'avais besoin d'un modèle plus sport. Ca se conduit tout seul, je te fais du 25 lieues de l'heure sans même forcer sur l'étrier. Et mate le revêtement, hyper confort ce cuir. Ah euh mais oui... Jouvencelles, voici le baron de Digoine, 'savez le père des triplés qui ont dansé au rythme de vos ballades à ma dernière renaissance-teuf, qui j'espère saura vous donner l'exemple bon en matière de chasse.
_________________
Ygerne
[Il est caché par ici]

- M’sieur
- *hips *


J’ai toujours dit que c’était une énorme blague que de dire que l’église est la pour aider à trouver son chemin…

- M’sieur je…
- *hips * c’est pour *hips * un mariiageuuuux ?
- Non je cherche un certain Aimbaud de…
- J’sais *hips * que j’suis beauuuu *burp*
- Non c’est pas…
- Jeune *hips* insolente ! vous *burp hips* osez dire que j’suis pas *hips* beau ?
- Si vous êtes beau mais je cherche Aimbaud
- Bah *hips* il est *hips * en face de vous * hips *
- Non pas vous…


Comme l’impression qu’on n’est pas sorti de la chapelle.
Mais il fait quoi la, à agiter ses deux mains graisseuses devant mon nez… beurk… il va pas oser non.. Quand même pas…
Tactique d’évitement des gros soulons 2.7 : léger déplacement sur la gauche BOUMMMM, l’attaquant est au sol.


- Je cherche un noble qui organise une chasse à….

RRRRRRRRRRRRRRRRRppprrfRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR


[Elle repassera par là]


Continuez 500 mètres tout droit, puis au prochain croisement prenez la deuxième sortie, prenez la deuxième sortie… votre chemin mène nulle part, faites demi-tour avec prudence, continuez 200mètres puis destination à droite.


- Le vl’a votre château mon p’tit gars
- Grrmmpff j’suis pas un p’tit gars
- Vous voyez, l’es la votre Aimbaud


Froncement de sourcil.
- Le grand la ?
- Non le petit…
- Vous êtes sure qu’il n’y a pas plusieurs Aimbaud dans le duché ?
Je cherche, un grand, blond, âgé… un homme quoi. Mais la on dirait un mioche.
- Faites pas votre timide



Bon après tout, mes poches sont vides. Même si ce n’est pas le bon, il aura peut-être du travail pour moi…

Mais c’est qu’il y a du beau monde. Allez fais pas ta timide approches toi…

Non mais c’est une mauvaise idée. Y a un pont agréable pas très loin d’ici, je l’ai lu sur le guide routier du vagabond. Il sera idéal pour la nuit et je pourrai même imaginer un feu.

Allez vas-y dis quelques choses ! Et enlève-moi ce sourire bête.


- Hum Hum


Ils ne réagissent pas, je fais quoi ? Je peux encore repartir et faire genre j’ai vu un papillon, peut-être qu’ils auront rien remarqué ?

- Bonjour

Non mais je dis quoi ? Bonjour, je suis la clodo du coin. En passant sur la route, je me suis dit que peut-être en cette période de l’année vous vouliez faire preuve de charité, en plus vous avez un bien joli domaine, alors riche comme vous êtes, vous pouvez bien m’engager à rien faire ?

- J’suis Ygerne, paraît que vous partez chercher du gibier ?

Et… ? On avait dit : pas le sourire bête…
Alycianne
Alycianne aimait son père, que dis-je, elle l'adulait ! Mais à une certaine distance de survie d'odorat tout de même. Ne passant que peu de temps auprès de lui, elle n'avait pas eu le temps d'arriver jusqu'au chapitre XII "Pour prendre tes enfants sur tes genoux, un bain tous les deux jours tu prendras" du pavé acheté une fortune dans le Maine quand elle guérissait de sa blessure, intitulé "De l'Éducation des Pères". Aussi trottait-elle sur un Poney d'occasion à quelques mètres derrière le Balbuzard.
Les cheveux tressés, une grosse écharpe en laine autour du coup, l'habituelle cape rouge et de nouvelles bottines en peau de loutre, elle avait tout misé sur le distingué aujourd'hui, pour sa première chasse à courre. Le petit bémol étant certainement son poney qui semblait vouloir faire démonstration de claquettes, et qu'elle ne parvenait à maintenir en place.

Face à eux, la troupe aux couleurs de Corbigny, accompagnés de la rosée bande de troubadours.
Elle adressa un petit signe de la main à Aimbaud, se demanda un instant s'il se souvenait de son nom aujourd'hui, en conclut qu'après tout cela n'était pas bien grave, ils étaient des meilleurs amis mortels-de-vie-de-ma-mère, ou quelque chose du genre, cela valait bien des petits trous de mémoire occasionnels. Un grand sourire au Poneys Roses, avec qui elle avait passé une soirée inoubliable dont elle n'avait aucun souvenir, mais la conviction qu'elle était délicieuse, et bien arrosée, à la vue du mal de tête qu'elle avait eu le lendemain.


- Bonjour ! Car il fallait le caser tout de même.
Papa, ce sont les ménestrels que je vous ai parlé. Ils chantent plutôt-vraiment bien !

Sa monture gigoteuse remua sa large croupe un poil de trop, et la fillette se rattrapa in extremis à sa crinière, se repositionna avec un sourire crispé.
Personne il m'a vu ? Si ? Eh ben môssieur/madâme, farpaitement que je sais monter du cheval ! C'est pas de faute si on m'a donné de l'étalon fougueux qui donne du fil tordu !
Ses yeux tombent sur une rouquine, qui lui dit vaguement quelque chose. Sourcils qui se froncent. Elle dépare ici, au beau milieu d'armes luisantes, fourrures et noms à rallonge.

- Oh, mais je vous connais vous, non ?
Illumination. Ah, vous étiez avec la bande à Karine... Lèvres qui se tirent sur ses quenottes blanches. Bonjour !

Mini-sourcil qui se hausse, tandis qu'elle ne sait si lui revient le droit de demander : Mais qu'est ce que vous faisez là ?
_________________
Ygerne
[Y a comme un cheveu sur la soupe]

Ah, vous étiez avec la bande à Karine

Erf…

C’est que : profession, brigande, délits en tout genre, ça fait franchement taches sur le CV quand on veut trouver un boulot correct dans une maison correct.

Habituellement, c’est à ce moment là qu’on prend ses jambes à son cou et qu’on se tire rapido en espérant qu’ils ne lâchent pas les chiens.

Mais l’Ygerne, finaude comme elle est, lâche à la gamine un espèce de borborygme non identifiable entre le : tais-toi, bonjour, ravie de te revoir mais oublie moi, avec son éternel sourire d’attardée.

En plus cette foutue bande : c’est bien une sacré erreur de jeunesse ! Elle y a gagné quoi ? Un tatouage qu’elle a meilleure temps de cacher si elle ne veut pas se retrouver épinglée comme brigande, pas un sous et le retour sur les routes, seule, à devoir se chercher des petits jobs en tout genre pour dormir au chaud.


- Heeeeuuuuuuu hum, Karine ? Oh ! Elle va bien ? Va falloir que je la pigeonne un de ces quatre, ça fait une éternité que je n’ai plus eu de ses nouvelles.


Faire genre c’est une vieille bande de pote, moi aussi je peux me la jouer sale gosse de riche qui brigande pour s’amuser de temps en temps.

Enfin elle a beau faire genre, elle est super mal à l’aise la rouquine. Elle a bien remarqué qu’elle fait tache dans le tableau. La seule sans monture et avec une tenue de clodo… Pour passer inaperçu, elle aurait pas pu mieux tomber !

J’ai comme une impression que ça va tourner en chasse à la Ygerne.
Eusaias
Il est vrai qu’il n’y a pas point de raison pour une discorde entre nous jeune Aimbaud.

Le Balbuzard continuait à maintenir fermement son cheval. Les yeux d’oiseaux de proie scrutaient le jeune fils de son ami à la recherche des traits « bourguignons ». Puis regardant les nouvelles arrivées entre coupé d’un furtif regard vers sa fille bien embarrassée sur son « destrier de besace » qui lui présentait elle aussi les fameux poneys roses.

Ravi de vous rencontre les…. Jouvencelles. Et bien Alycianne tu n’auras qu’à les inviter à Digoine afin que vous vous saouliez, chantez et je ne sais quoi autre en « EZ » si tu le souhaites. Je te laisserai le domaine si tu me promets de me le rendre en bon état. Je ferai placer trois vougiers pour dégager les indésirables. Enfin bon, nous en reparlerons.

Les yeux onyx se firent perçants quand sa rouge fille parla de la bande à Karine. D’un geste sec il tire sur les rênes afin de rejoindre le rescapé de la bande à Karine et Burrich. En tout bon rapace, il dessinait des cercles autour de sa proie, le visage ferme.

Alors comme ça le blondasse t’avait dans son groupe. Soit tu es doué, soit tu es idiot pour les avoir suivi, peut être les deux qui sait.

Il reteint un ricanement à faire pâlir une hyène et rejoint Aimbaud.

Nous avons un veneur de plus signe du menton pour désigner Ygerne. Puis d’une main lourde il lui administra une tape « amicale » sur l’épaule de l’angevignon.

J’espère que tu as l’épaule solide, car c’est avec un pique que tu abreuveras le sol noir de Corbigny du sang vermeille d’un sanglier avant d’abattre ce dernier de ton épée. Tu prendras garde en t’approchant, une fois acculée elle se battra de toute sa force. Nombreux chiens seront éventrés et peut être aussi quelques uns de nos gens si l’animal est imposant, tu es prévenu. Alycianne, tu ne t’écartes pas d’Hector ou je te prive de vin un mois.

Tout semblait être dit, il n’y avait plus qu’à !
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Aimbaud
En dèche d'herbe à brouter, Pet-Gaz s'était approché de la monture d'Erwelyn, sûrement curieux de voir de près son homologue nain, tout comme les humains sont curieux d'observer les culs-de jatte aux fêtes foraines. Aimbaud en profita pour glisser un mot à la Mainoise :

Eh bien Lynette, ton époux bi-Duc ne sera pas de la partie ? Nous voilà une fort petite équipée, mais j'augure que nous saurons bien nous amuser tout de même. Baste, la neige les aura tous rendus frileux !

Il expira une nuée de vapeur avant de planter le regard dans une petite forme dépenaillée qui s'approchait en s'enfonçant dans le sol gelé. Il nota que quelques mèches rousses taillées à la garçonne, s'échappaient des lambeaux crasseux.

Nous avons un veneur de plus.

Fort bien. Garçon ! Tu es préposé au ramassage du gibier. Prends garde aux crocs des chiens et ne ralentit pas la marche. Gîte et couvert pour tous les rabatteurs !


Un hourra général s'éleva parmi les serviteurs, que les chiens galvanisés par le bruit accompagnèrent de leur fureur. L'espace occupé par la troupe de chasseurs était désormais labouré par les sabots boueux, les bêtes ne tenaient plus en place. Il flottait dans l'air un parfum de départ imminent. Le jeune Josselinière prêta l'oreille aux paroles d'Eusaias, l'épaule légèrement broyée par la poigne du terrible seigneur.

Point de mouron, cher Baron ! La lice m'a fait l'épaule, je ne risque pas de faillir. Et puis la vue du sang n'est pas pour me dégoûter...

La fierté gonflait visiblement son poitrail. Il tendit le gantelet pour recevoir l'arbalète qu'un homme de Corbigny lui remit fermement. Puis se hissant sur ses étriers pour s'adresser à toute la horde, il fit trottiner Pet-Gaz ci-et-là afin d'être entendu de tous :

Mes amis ! Faites vos derniers ajustements. La forêt de Corbigny peut s'avérer être un terrain semé d'embûches. En cas que vous vous perdiez, piquez tout droit à l'Est en tournant le dos au soleil afin de regagner le Château. Je vous enjoints à ne pas vous laisser distancer et à rester aux aguets, surtout vous mes dames... Mais partant, que la vitesse nous grise, que nous soyons victorieux, et que cette folle course vous mette en allégresse ! Je le veux ! Êtes-vous prêts ?

Le souffleur se tint prêt, s'apprêtant à sonner le cor pour le lâcher de chiens.
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Erwelyn
C'est dans un air glacial et sous un ciel gris que les poneys roses s'approchèrent enfin du domaine de la famille Josselinière, où claquaient au vent les bannières de Corbigny. Un vrai temps de cochon pour se geler les miches toute la journée quoi... Chemin faisant, Lynette avait réussi à oublier le duc, pensant surtout au fait de se retrouver là, à participer à une chasse à courre entourée de nobles. Voilà bien une chose à laquelle elle n'avait pas pensé non plus plusieurs années auparavant, elle qui se faufilait dans Mayenne la nuit pour aller ouvrir les barrières des moutons et des cochons, afin qu'ils ne se fassent pas tuer parce qu'elle leur avait donné des prénoms. Sourire en coin, c'est vers Pointbarre que ses pensées s'envolaient, lui qui se doutait bien que la fuite de ses bestioles à laine avait forcément un lien avec elle.

Elle était donc restée relativement silencieuse durant le chemin, mais sourire accroché aux lèvres, et avait laissé Mahaut faire les échanges d'usage à leur arrivée, non sans marquer son approbation à l'évocation des "jouvencelles" par Aimbaud.


Rambo, merci de nous accueillir en ton domaine ! Si jeune et savoir déjà parler aux dames, ma foy, tu pars bien dans la vie gamin !

C'est vrai quoi, se faire traiter de jouvencelle à son âge, ça fait toujours plaisir. Elle retint de justesse un gloussement de plaisir à cette pensée alors que les présentations furent faites avec le Baron. Quant à la jeune Alycianne, outre le fait qu'elles avaient passé une soirée avec elle à leur arrivée en Bourgogne, la gamine avait déjà été croisée en Maine, mais à l'époque elle ne donnait pas cher de sa vie quand elle l'avait ramassée en forêt. Mais sans avoir le temps de lui administrer une quelconque pommade ou panser ses plaies, la gamine avait été embarquée par un homme qui était sorti d'on ne sait où, elle n'avait donc pas su ce qui était advenu d'elle.

Baron, enchantée ! Ainsi donc c'est vous qui serez notre guide ce jour ?

Petit sourire en coin de la mainoise. Guider des ponettes dans une chasse à courre, quel courage ! Y avait de quoi se marrer quand même. Pauvre homme, il ne savait vraiment pas à quoi s'attendre et surtout dans quoi il s'embarquait...

Jeune Alycianne, toujours aussi ravie de vous voir en grande forme !


Et là, ding ! La lumière se fit alors que le Baron parlait de Digoine et de sa fille. C'était le Eusaiaisas dont leur avait parlé la jeune fille, celui dont Lynette avait noté le nom pour un éventuel futur mari pour Mahaut. Ben ouais quoi, personne n'arrivait à y croire à cette histoire de Roudoudou qui fabrique les faire-part ou les ronds de serviettes ! Alors Lynette avait promis à son amie de lui trouver un mari noble, avec plein de titre et éleveur de poney qui plus est. Et foi de ponette, elle s'y attellerait !
Du coup, Tralala est amenée tout doucement vers Alycianne, et tout bas :


Ooooh, voilà donc votre père ? Hmmm
Élève-t-il des poneys par hasard ?


Avant de tourner son regard avec étonnement vers la silhouette qui vient de se poser à leur côté et qui s'adresse à eux d'une toute petite voix. L'accueil n'était pas forcément chaleureux pour le pauvre garçon qui cherchait du travail.

Mais c'est aussi une mine boudeuse qui accueillit la réflexion de Rambo sur Vaxichou. Mouais, le duc, elle l'avait oublié celui là, d'autant plus qu'il n'avait toujours pas répondu à sa missive. Elle avait espéré le voir à son arrivée sur le domaine, mais à moins qu'il n'arrive plus tard, cette journée de chasse se ferait sans le Mirandole. Feuqueuh ! Tous les espoirs qu'elle mettait au dedans de cette journée allaient s'envoler en fumée !


Moui...peut-être avait-il peur de ne pas être à la hauteur de cette chasse et de décevoir sa future femme ?

Haussement d'épaule de la mainoise. Rhaaa, comment que c'était trop râlant ! Fièrement, elle réajusta sa cape et s'adressa à l'assemblée.


Le duc n'est point là, mais je lui ferai honneur ! Je lui ramènerai un gibier ce soir pour festoyer, qu'Aristote m'en soit témoin !

Encore une fois, son regard se posa sur le jeune venu chercher travail et le manège du Baron qui lui tournait autour, tel un oiseau de proie. Plissant des yeux, Erwelyn s'approcha d'eux, observant avec attention le soit disant jeune homme. Lui, un veneur ? Cette chose toute maigre et qui ressemblait à une fille ? Tiens d'ailleurs, elle avait envie d'aller voir ça de plus près la Lynette. Une fois le Baron éloigné, Tralala est amenée juste à côté de ce qu'elle n'a pas encore défini comme une fille ou un garçon.
Le menton est pris entre ses doigts et le visage relevé vers elle, se retenant de justesse pour ne pas enlever les saletés de sa figure façon "t'as du chocolat sur le visage, mamie va te nettoyer ça !" (oui, vous visualisez tous : un doigt plein de salive qui vient vous frotter la figure).


Fais voir ta bouille toi ?

Un sourire s'afficha alors sur le visage de la mainoise.

Mais mon Aristote... tu es une fille ! Et bien, et bien messieurs, vous souhaitez faire d'une jeune femme une de vos veneurs ?

Et un petit rire se fit entendre dans la froidure de la journée.

Vous permettez, Aimbaud, Baron ?

Une main se tendit alors vers la jeune femme, l'invitant à grimper sur son cheval.

Cette demoiselle sera mes yeux en cette journée. Ne me décevez pas jeune fille, j'ai l'estomac d'un duc à contenter au retour de cette chasse !

Et avec un peu de chance, la pauvre bestiole tuée sera atteinte d'une bonne maladie qui fera crever le vieux... Croisons les doigts hein !

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Blanche_
L'évidence qui avait frappé Blanche lorsque le valet de Corbigny était arrivé en sa -miteuse- chambre à l'auberge locale, c'est que bien que loin, perdue, abandonnée, laissée pour compte dans sa toujours aussi miteuse chambre de miteuse auberge, et miteux duché, elle était toujours, inexorablement, retrouvée par l'un ou l'autre de ses soupirants, et cela avait de fâcheux qu'elle se retrouvait alors à fuir ; unique chose qu'elle savait en ce temps faire, si l'on prétendait l'aimer. Ce qui était étonnant, c'est que la demande formulée par l'homme ne semblait pas, en premier lieu à une déclaration éperdue d'amour, ni un quelconque sentiment refoulé, une métaphorique lyrique à la hauteur de l'émoi qu'elle devait susciter chez

Qui t'envoie, redis moi ?
Aimbaud de la Josselinière, Madame la Baronne. Le fils de...
Je sais de qui il est fils.


Ce qu'elle ne savait pas, en revanche, c'est le pourquoi du comment d'une passion fulgurante envers elle. Elle était certes belle, sauvage, à l'esprit de buse et des hanches de charentaise, mais ces qualités, Dieu l'en préserve, n'avaient alors pas sembler susciter au sein de l'esprit de l'enjôleur angevin autre chose qu'un mépris certain.
Quoique...


Couper les mains qui se lèvent ?

Elle haussa un sourcil, narguant son interlocuteur. Un peu de la même façon que l'on dit à un enfant dont on exècre les parents, qu'il ne réussira jamais à rien dans la vie.

Vous avez dû rater un passage, mon brave.

L'homme continuait. Il était question de sangliers, de bataille, d'un feu, et d'une action à laquelle il lui faudrait se mêler à coup-sûr pour sentir en elle l'adrénaline monter, l'hystérie du danger si proche, et la satisfaction de perdre dans ses critères bovins une classification apparente.
Elle sentait surtout, à l'instant d'alors, que l'auberge n'avait pas été lavée l'avant-veille, et que le sol qui sous ses pas grouillait contenait un écosystème potentiellement plus dangereux qu'un sanglier. Le choix était fait.


On va à Corbigny !

Les malles furent préparées (car dans la précipitation, Blanche rendit clefs et chambre à son hôtesse malheureuse de perdre sa meilleure cliente) et la môme Walsh regagna son carrosse, qui eut grâce de la couper du vent jusqu'en terres paternalo-Josselinièriennes.
Elle n'était, lorsque sa voiture s'arrêta près d'Aimbaud et de ses invités, pas encore sûre d'être arrivée au lieu-dit. L'entrée au domaine s'étant passée sans qu'on l'en avisa, elle s'habillait alors, pour paraître à la dernière mode française en matière de tenues de chasse. Mode qu'elle portait comme d'habitude, avec classe et surtout beaucoup d'orgueil, quoiqu'il l'ait quittée lorsque l'étincelle lui avait ordonné de briller à sa place.
A sa place, il y avait donc une gamine fraichement arrivée en terres françaises, qui d'une voix naïve, et portante, gueulait à son valet une remarque forte à propos.
Audible, probablement, de la part de tous.


Je sortirai de ce carrosse quand vous m'aurez juré qu'il n'y a pas dans cette forêt d'animal plus dangereux que le lapin adulte !
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Riches, tenez bon !
.mahaut.
Petit Tonnerre piaffait d'impatience. Au dessus de lui, Mahaut n'était guère plus calme, regardant partout autour d'elle si un sanglier n'essayait pas de les narguer en passant entre leurs jambes (parce que si elle était sanglier, elle, ben elle le ferait).
Tandis qu'elle réajustait son bonnet-de-chasse-trop classe, elle s'aperçut qu'un petit jeune s'était avancé vers eux pour chercher du travail. Voilà qui lui plaisait. Quitte à chercher de quoi se payer à manger, autant viser les nobles, ça avait toujours été son crédo, à elle. Aussi adressa-t-elle un chaleureux sourire au garçon aux mèches blondes vénitiennes (voire auburn mais pas plus).


- Fort bien ! Un veneur ! Il nous fallait justement quelqu'un pour vener. Ou veneurer. Ou peu importe, à vrai dire. Bonjour jeune homme. Vous prenez part à la plus épique chasse au sanglier du siècle, le saviez-vous ? Vous pourrez raconter ça à vos petits enfants, au moins.


Mais on parlait, on parlait, et toujours pas de sanglier. Elle regarda Aimbaud et le baron-qui-pue, interrogative.

- Nous attendons encore des gens ? A quelle heure avons-nous fixé le rendez-vous avec la bestiole au juste ?

Elle regarda du coin de l'oeil Lynette qui lorganait le petit jeune. Voilà qui était embêtant. Si elle commençait à lorgner les petits jeunes AVANT le mariage, Aristote seul savait comment le Duc le prendrait. Le mariage, pas le petit jeune. Quoique.
Et voilà qu'elle le faisait grimper en selle.


- Cette demoiselle sera mes yeux en cette journée. Ne me décevez pas jeune fille, j'ai l'estomac d'un duc à contenter au retour de cette chasse !
- Fichtre ! Une transvestie. Nous nous porterons garantes de votre honneur, jeune fille, n'ayez crainte. Nous avons nous aussi été de frêles jeunes âmes errant sans protection.


Ou des terreurs lâchées en ville, tout dépendait du point de vue. Elle allait s'approcher d'Alycianne pour lui raconter ce que c'était que de sortir du couvent, puisque la jeune enfant ne connaissait pas cette terrible éducation, quand un carrosse arriva et qu'une voix s'éleva.


- Je sortirai de ce carrosse quand vous m'aurez juré qu'il n'y a pas dans cette forêt d'animal plus dangereux que le lapin adulte !


Mon foie, la remarque avait du sens. Mahaut avait déjà accompagné un braconnier à un ramassage de collets pour lapins, et l'épisode avait été particulièrement animé. Pas tant à cause des lapins que de leurs protecteurs, certes, mais quand même.

- N'ayez crainte. Nous sommes parfaitement équipés pour affronter ces bestes sauvages. Nous avons des hommes pour ça. Et un veneur qui est une veneuse, ainsi que des armes pointues. On m'a garantit que c'était le plus efficace en termes d'armes. Vous ne risquez rien. En plus, j'ai bien retenu le côté par lequel il fallait la tenir, l'épée, maintenant.

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