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[RP] Et au septième jour, il reposa.

Sadnezz
Jour premier.

Aux pas agiles de sa monture se joignirent d'autres, plus lourds, plus sourds. Son regard furibond vint écorcher celui de l'autre, plus doux et plus chaud, se dérobant. Mêlés par une cadence régulière , les deux cavaliers se rapprochèrent subtilement l'un de l'autre puis se séparèrent, s'égarant en différents chemins pour s'unir de nouveau au détour d'un bosquet. Le jeu s'étendit jusqu'aux abords de la ville, jusqu'à fatigue et lassitude, jusqu'à sentir l'adrénaline s'évaporer.

Depuis le retour de l'Eroz la Corleone restait prostrée dans un silence plus pesant qu'à l'accoutumée. Certes, elle n'avait jamais été un moulin a palabres mais ... Ses lèvres habituellement médisantes envers son acolyte restaient étrangement closes. Un mutisme qui intriguait l'intéressé.

Ils échouèrent Au Crapaud Baveux où ils avaient leurs petites habitudes, chacun accroché à ses pensées et questionnements. Leur visage pouvaient être connus dans d'autres duchés pour quelques méfaits ou coups d'éclats peu honnêtes, mais ici ils allaient et venaient l'esprit tranquille, comme diable en sa demeure.

Esprit tranquille... Ou pas. La brune dormait mal depuis quelques temps. L'idée de finir ses vieux jours pres de l'Eroz l'angoissait. Elle en avait perdu sa verve naturelle a l'égard de l'Adonis, ce qui ne présageait rien de bon. Ses yeux vinrent une fois de plus croiser les siens, et lors de ces quelques secondes éternelles , une ride de son front se creusa. Non qu'elle ne le supportait pas... Il lui avait mille fois sauvé la réputation, la mise, la vie .. Mais leur chemins se croisaient et se séparaient depuis depuis trop d'années. Le jeu l'avait lassée, le gout de l'affrontement ne nourrissait plus ses pensées nocturnes.

Elle détourna rapidement le regard, sourcils arqués de contrariété. Oui, ils jouaient depuis longtemps, heurtant leurs force de caractère comme deux pierres qui roulent l'une contre l'autre, et à trop se cogner un jour ou l'autre il fallait bien ... Qu'elles s'usent. Là résidait tout le problème; Sadnezz Corleone n'accepterait jamais de le laisser gagner.

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Les murs ont des oreilles, mes oreilles ont des murs... Spiritu Sanguis.
--_eroz_
Peu causante aujourd'hui..

Il la vit adopter cet air pincé des jours de mauvaise humeur, ce qui le fit sourire. Certainement une affaire ratée, une missive qui l'avait contrariée... Ou simplement sa rassurante mélancolie qu'elle lui offrait façon grincheuse. Mais derrière son sourire, pointait l'inquiétude. Comme le chien que son maitre ne malmène plus vient chercher le contact, il ne cessait de se demander ce que cachait son attitude marmoréene, dénuée de toute chose habituelle. L'envie de poser sa main sur la sienne lui brulait les doigts, peut-être pour réveiller en elle de vieux réflexes rassurants, une baffe ou la fuite. Les muscles fins de sa dextre frémirent, puis se ravisèrent.

Apres tout à quoi bon. Les femelles sont de si complexes créatures! S'il en était bien une qui rassemblait les paradoxes c'était bien celle ci. Pour preuve, il avait connu l'Infecte mère, cajolant ses agneaux plus que la plus douce des bergère. Il était peut-être là le privilège de savourer un instant avec elle, être de son sang, de son genre, ce qu'il ne serait jamais. Il avait eu beau l'aider, la surprendre, la suivre, l'éviter... Il ne caressait plus l'espoir de se l'approprier.

Des hommes qu'elle ait pu fréquenter il n'en avait connu qu'un, un qui lui fit des gosses et qu'elle avait aimé, un qui l'avait anéantie et transformée en cette pierre froide à laquelle il se heurtait depuis toute ces années. Une histoire des plus banales en somme, mais après cela il n'avait jamais compris cet amour des hommes à femme qu'elle avait toujours nourri. Le gout des coureurs, des frivoles, des salauds, l'envie de ces hommes sans considérations, collectionneurs d'oeuvres de chair, pêcheurs du cinq à sept. Longtemps il avait cherché la raison de ce gout du laid, sans succès. Lui, Il rassemblait depuis toujours tous les défauts d'un animal de luxure, sans cesse à courir à l'aventure mais... Peut-être que son coeur battait trop fort lorsqu'il posait ses yeux sur elle .

Son amertume naturelle, il l'aimait.. Oui, il l'aimait.


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Sadnezz
La question lui arracha un haussement d'épaule.

Et ouais l'Eroz, y'a des jours ou on a pas envie de l'ouvrir, tu vois, ça s'appelle encore garder une part d'humanité. Puis tu m'agaces avec tes réflexions, t'as rien d'autre a foutre?


Une part d'humanité? Pour le coup, elle a du mal a croire ce qu'elle vient de répliquer. Sale jour pour la Corleone! Pas besoin de la compassion du brun, pas envie non plus de ses interrogations subliminales, même sans l'ouvrir il transpire les questions embarrassantes. Empathie d'marde.


C'est ça, cet amour imputrescible qui la bouffe crescendo, et ça dure, ça dure... Ce qu'elle aimait elle, c'était les hommes qui ne lui posaient pas de questions. Ceux qui ne lui voulaient rien d'autre qu'un moment, qui ne lui devaient rien, a qui elle ne devait rien. Pas de contraintes, le strict minimum de respect, un sourire, une nuit et elle disparaissait. Sa vie de femme éprise était bien loin derrière elle, un vague souvenir de fidélité achevé en eau de boudin qui ne brillait plus que du terne des décennies. Banal, banal... Tellement banal! Elle avait pris soin de bien choisir ceux qui avaient partagé ses nuits depuis et plus leur capital conquêtes était étendu, plus elle se sentait quiète. Assurance d'aucun engagement désuet...


Pourquoi t'es resté?

Elle le fixa d'un air grave.

j'veux dire... D'habitude tu viens, puis tu repars. Là... T'es là.

Et ce depuis dejà deux bons mois.
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--_eroz_
Une part d'humanité! La déclaration valait bien son pesant d'or, diantre! Comme si cette femme source de tous ses tourments dissimulés en possédait une once, de part d'humanité. Le tout le fit sourdement ricaner et il lut déjà entre les lignes de son étrange question le regret d'avoir formulé telle ineptie. Il réfléchit rapidement, sélectionnant soigneusement les plus crédibles réponses, éludant les véritables raisons de son séjour prolongé.

ça te perturbe?

Sourire narquois. Lorsqu'Eroz est embarrassé, il esquive, lâchement. Sa meilleure défense face à la Belladone reste les insinuations douteuses et les sarcasmes faussement désabusés. Tirer sur la corde sensible, titiller la susceptibilité, et dieu sait qu'il connait bien les points faibles de la brune. Fière et froide.

Jeune et beau, imbu, impudique, suffisant et arrogant. Tout ce qu'il faut à un homme pour se sentir maitre de tout lieux que foulent ses bottes, toute peau qu'effleurent ses doigts . Il avait depuis trop longtemps laissé à Sadnezz le plaisir de le voir partir et revenir au gré de ses caprices, de ses envies. Plus envie de jouer, plus envie de se leurrer...

Quelque chose était entrain de sombrer, de changer. Leurs yeux ne se toisaient plus du même éclat, de la même fougue que de par le passé... Une petite révolution de profilait à l'horizon sans qu'il ne puisse déceler si elle serait en sa faveur ou non. Le bras de fer allait bientôt prendre fin


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Sadnezz
Tsss!

La vipère s'offusque et fuit devant le danger, serpentant a travers les corps imbibés de la taverne. Elle pousse ceux qui l'obligent à les toucher de trop près et s'extrait du bouge , visage crispé. Perturbée? Connerie! Non elle n'était pas perturbée par cet imbécile.. Juste... dérangée. Il aurait du repartir depuis un moment, sad n'était pas accoutumée à cette proximité.

Le matin son premier regard était posé sur l'Eroz encore endormi sur une paillasse de fortune non loin de sa couche. Lorsqu'elle voulait faire un brin de toilette la Corleone avait toujours l'appréhension de se faire surprendre. Les repas étaient la plupart du temps partagés avec lui... Les silex qui se frottent l'un à l'autre font des étincelles.

Qu'il aille au diable! Sadnezz le détestait quand il adoptait ses attitudes de conquérant, de vainqueur du dimanche... Il était trop mâle pour elle, et elle... Trop fière pour laisser paraitre plus que de l'agacement elle préférait ne pas répondre à ses provocation, pour aujourd'hui du moins. Qu'il lui rende son air , foutu parasite!

La porte avait claqué, ce soir elle ne dormirait pas chez elle.

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--_eroz_
[ Au soir]

Comme un animal en cage Eroz faisait les cent pas dans la baraque. Chacun de ses passage réveillait la vieille poussière du sol, agitait les flammes dans le foyer de la cheminé et faisait grincer le bois du plancher. Les doigts se rejoignaient dans son poing serré puis allaient se perdre dans ses cheveux bruns en un geste stressé. La porte fut mille fois ouverte pour regarder si l'ingrate qui avait découché s'était décidée à revenir, peine perdue.

Il souffla et grogna, soupira et gromella... Puis il saisit une bûche qu'il envoya valdinguer dans l'âtre. L'écorce craqua dans les flammes, léchée de milles petites flammèches. Ha pour être rassuré de la bonne santé morale de son amie, il l'était! Chassez le naturel il revient au galop! Eroz avait déjà compris qu'elle ne reviendrait pas ce soir et cela l'exaspérait au plus haut point. La solitude, sa pire ennemie.


Ha c'est comme ça...

Tant qu'à passer une nuit de liberté, il décida de ne pas tout perdre. Saisissant sa cape, il jura. Le brun se faufila hors des murs , direction un bouge bien connu des âmes esseulées du coin. Que croyait-elle? qu'il allait l'attendre sagement comme son chien sur le seuil de sa porte? Non mais pour qui se prenait-elle pour se comporter comme une pucelle impubère?! Il avait bien senti qu'il était devenu indésirable, ça ouais. Elle le regretterait. Elle était folle de lui, ça creuvait les yeux! personne ne résistait à Eroz!

Monte.

Ce fut la seule parole qu'il accorda à la puterelle à qui il venait de lancer sa bourse. Le bouge était peu fréquenté ce soir, peut-être que les chambres étaient toutes prises. Montant les marches d'un pas lourd l'adonis déboutonnait déjà sa chemise, les yeux déjà vidés de tout éclat. Il cracha au sol comme il aurait souhaité cracher aux poulaines de la Corleone et pénétra dans sa chambre d'accueil pour la nuitée.

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Sadnezz
Jour second..


Sad entra dans la baraque au matin, maussade et mal coiffée. Un rapide coup d'oeil circulaire pour vérifier que l'Eroz ne trainait pas dans le coin et un soupir plus tard, la Corleone déposa tout ce qu'elle avait rapporté de sa nuitée loin du village. Quelques breloques et écus, rien de bien folichon. Devant sa porte, deux gosses attendaient. A sa venue, ils sortirent de leur léthargie, se redressèrent et prirent un air sérieux. Leurs guenilles en disaient long sur leur caste, celle des bâtards pas assez vieux et rusés pour faire croire aux autres qu'ils n'en étaient pas. Les petites gens.. Rang qui était malgré tout le sien.

De l'index, la belladone tria le maigre butin et le partagea en deux parts égales, faisant glisser les piécettes sur le bois rugueux de la table. Elle revint sur ses pas et les considéra sans expression particulière. Son doigt noueux pointa le plus sale des deux et elle déclara:

Toi, au labour, le champs derrière le lavoir.

Même gestuelle pour le second, mais le timbre se fit plus dur:

Toi, la semaine dernière tu as oublié les parcelles en jachères, alors tu me soignes tout ça et tu me vends 30 sacs au marché. Bougez vous les miches les culs terreux.

Les piécettes tintèrent dans les paumes salies des deux mioches et Sad s'en retourna à l'intérieur. S'il y avait bien une chose dont elle avait une sainte horreur, c'était de se salir dans les champs. Elle n'avait jamais au grand jamais touché aux lopins qu'elle avait acquis grâce à ses occupations mais avait su les faire fructifier via la marmaille affamée. sans s'attarder sur les petits trafics qui venaient arrondir le tout, la Belladone pouvait constater que les affaires se portaient bien. Les breloques furent dissimulées sous sa paillasse, rejoignant quelques pierreries bonnes pour un troc à la cour.

Son esprit revint sur sa nuit blanche quelques instant alors qu'elle délaçait son corset. Une nuit bien peu lucrative, bien peu palpitante. Peut-être était-ce le résultat de ses humeurs ou de ces images incessantes qui revenaient la déranger... Quoi qu'il en fût, elle s'allongea sur sa couche un long soupir aux lèvres et ne tarda pas à sombrer dans un sommeil sans rêves.

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--_eroz_
C'est en milieu de matinée que l'Eroz quitta sa chambrette d'un soir, mal rembraillé mais bien éveillé. Tenant sa cape sur une épaule , un brin de paille entre ses dents, son regard riait. Sa démarche décontractée dénotait avec le sérieux de sa tenue, la même que la veille. Mantel sur mesure, bottes cirées... Des gouts de luxe qu'il ne pouvait s'offrir qu'en faisant un pied de nez au Tres Haut et à la morale et qui lui seyaient avec perfection. Point de cernes sous ses yeux, juste les plissures d'un homme de bonne humeur et qui avait copieusement arrosé son moment avec sa barbe de trois jour.

Eroz progressa dans le village avec entrain, fit un clin d'oeil à une jeune lavandière du coin de la rue qui s'empourpra immédiatement et fit mine de se concentrer sur le blanc de son linge. Cela le fit rire. Point de jeunes âmes qui se présentaient à l'autel du coin avec la pureté qui devait accompagner celle de leur robe... L'Adonis était passé par là! Que voulez vous, il fallait bien que jouvence se fasse. Les granges à fourrage, il les connaissait aussi bien que les donzelles du village lorsqu'il déposait leur croupe dans la chaleur du foin...

Sa gaieté s'envola des lors qu'il pénétra dans l'antre de la belladone. Il la vit immédiatement, endormie sur sa couche. Le brin de paille retrouva la poussière du sol et la cape fût déposée près de la table, les traits de l'Eroz se figèrent ce qui lui donna un air plus âgé. Elle était revenue l'ingrate, La sans coeur. Il soupira tout en s'approchant d'elle. Le bord de la paillasse accueillit son fessier, le plus précautionneusement du monde. Ne pas la réveiller, ne pas briser le charme. Car oui, couchée là le visage serein, elle était angélique. Pas d'yeux noirs qui jetaient des éclairs, pas de paroles dures ni de jurons en une autre idiome juste pour l'agacer...

Sans une once d'hésitation il enroula son index dans une boucle ébène, puis effleura sa crinière laissant finalement courir sa caresse jusqu'à sa joue. Etrange sensation, c'était la première fois qu'il la touchait vraiment. Dans ce calme presque indécent, il pouvait même percevoir les pulsations de ce dont il la croyait être dépourvue au creux de sa gorge.

Mais l'instant se brisa.

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Sadnezz
Ses doigts noueux emprisonnèrent avec fermeté la main trop curieuse qui avait osé fouler l'interdit. Les sombres pupilles Corleonienne devinrent minces au possible ... Elle le surina du regard, broyant sa dextre, force de la colère prenant le pas sur celle de la femme.

Que fais tu!

Tu outrepasses les règles. Les règles sont faites pour l'être me diras-tu car si c'est interdit, c'est que... C'est si bon. Elle avait mandé sans vraiment le faire, il entendrait plus un cri outragé qu'une question. Pourquoi l'homme va coucher dans un autre lit que celui du devoir conjugal? Parce que c'est ailleurs qu'il trouve le plaisir. Pourquoi la femme accorde des regards aux autres hommes lors de son marché quotidien? Parce que c'est là que réside le rêve. Pourquoi rougir... Parce qu'on caresse l'interdit, et qu'au fond on aime cela.

Mâchoire serrée, sa main libre cherche à l'aveuglette son corset et s'en saisit rageusement, ses yeux eux restent plantés dans ceux de l'Eroz. Sadnezz se redresse, raide comme la justice. La réaction est épidermique, presque malgré elle, le rejet immédiat. En un geste aussi vif que mécanique elle repousse l'indésirable pogne comme elle lancerait une pierre à la surface de l'eau, avec la conviction de la voir disparaitre après quelques ricochets. Le trouble se lit à présent à fleur de ligne et elle s'en indigne.

Un revers de cape et ses pieds ne la portent plus, ils la font voler. En quelques enjambées mal assurées elle s'éclipse, disparait , se fond dans le décor en laissant tomber derrière elle de la vaisselle qui trainait au bord de la table. Le tout s'étale et éclate parterre... Le bellâtre est abandonné à lui même et à son air interloqué pendant que la pièce retrouve un calme étrange.

Bouffée d'air salvatrice. Dans sa tête une incommensurable cohue, l'impression de déjà vue tant redoutée. NE ME TOUCHES PAS! Tu n'as jamais été de mon monde, je ne veux pas t'y faire une place... Je t'ai... Je t'haine. regarde moi, regarde moi... Une ligne invisible franchie,voilà, désormais je ne me sens plus en sécurité dans ma solitude étriquée, libertine liberté... Joues pas comme ça, c'est terrible. C'est toujours moi qui choisis ! Voilà. Voilà pourquoi tu n'aurais pas du rester.

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--_eroz_
Attends!

Elle ne peut pas partir comme ça, pas maintenant! Non pas après ce qu'il s'est passé, elle a fait voler en éclat son masque, elle l'a mis à nu. Pris sur le fait, en plein délit de contemplation béate... Qu'il se sent con. Elle va le détester maintenant, le mépriser.. Mépriser. C'est une méprise! Non il n'est pas amoureux d'elle! Non non! Il n'est pas épris depuis si longtemps! Il en est fou!

Il se relève en chancelant, encore un peu sonné de ne pas avoir été frappé quelle ironie, encore un peu stupéfait de la voir détaler sans demander réparation. Elle l'aurait provoqué en duel de par le passé, comme tous les hommes qui lui avaient - à son sens - manqué de respect. Il l'avait certainement indignée, elle ne voudrait plus jamais de lui. Il se voyait dejà, lui qui avait été voilà de nombreuses années son jeune écuyer, avec sa besace et ses quelques affaires au pas de sa porte...

A...A...
Attends!! Attends moi...

Il tenta de la suivre, de la rattraper. Eroz n'était pas fier, adeù jeune prétentieux et conquérant . Le voilà à courir désespérément jusqu'à l'essoufflement pour la rattraper ... Retrouver. Où est-elle? Est-ce la bonne direction? Il ne sait plus, mais il court. Jusqu'au lac abandonné au soleil il croit l'avoir repérée . L'envie de s'y jeter s'invita, ses yeux fixèrent à la surface de l'eau l'image anamorphosée de sa personne, courant apres quoi..? Il ralentit pour finalement s'arrêter . Apres le vent. Elle avait déjà disparue.

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Sadnezz
Son visage est grave, comme si une tragédie avait frappé son existence tranquille.. Des mots d'amour Sadnezz s'en fout, des promesses d'avenir sadnezz s'en fout... Sa liberté est un joyaux bien plus doux. Le secret de cette aversion réside simplement en une profonde désillusion. Lorsque l'homme l'a trahie elle a cessé de l'aimer, son esprit n'a plus voulu garder que les meilleurs souvenirs de ce qui l'avait unie un jour à un monstre. Vivre dans le passé, comme une vieille toile enfermée dans un grenier. Ne plus vouloir retenter l'expérience, ne garder qu'une seule odeur , un seul grain de peau, un seul gout sur ses lèvres. Ne plus savourer aucune étreinte et surtout ne plus accorder la moindre parcelle de son âme à une autre. Encenser une souffrance, n'en faire qu'une douce nostalgie. Tous les autres pouvaient bien aller au diable, elle aurait toute l'éternité pour les aimer. Les hommes sont des pommes qui cachent tous en leur coeur le vers. Le vice.

Elle entra dans l'église du village lorsque le soleil commençait à décliner. Ramenant ses longs cheveux en chignon, elle fit génuflexion sur les marches de l'autel. La Corleone ferma les yeux devant la force du regard éteint d'une icone et se signa. Commença une longue litanie silencieuse, un recueil nécessaire. Lorsque régnait la confusion dans cet esprit déjà si troublé, l'appel du silence des lieux saints la ramenait à l'essentiel. Etre voleuse ou infanticide ne dispensait pas d'être assidue aux rendez-vous divins...Et des amants qui avaient effleuré son dos, nul ne pouvait ignorer la croix du genre humain, à tout jamais gravée en ses chairs.

Elle ne trouva nulles réponses à ses questions en priant pour choisir le bon chemin, nul réconfort au pieds de la madone. Son air marmoréen avec son sourire mystérieux n'avaient su rassurer la belladone sur les changements qui s'opéraient autour et en elle. Lorsqu'elle s'apprêta à rentrer chez elle, Sad fit un arrêt à la porte de la maison du Tres Haut.

Un papillon de nuit agitait ses ailes fatiguées de derniers spasmes de vie sur le parvis. En le nichant dans la paume de sa main une petite voix lui souffla des vérités qu'elle connaissait déjà... Voit comme la vie est éphémère, un nuage de passage... Pourquoi se raccrocher à de vieux souvenirs, des ressentiments poussiéreux? Pourquoi fermer les yeux devant les présents de la vie...

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Les murs ont des oreilles, mes oreilles ont des murs... Spiritu Sanguis.
--_eroz_
Ha! Haha! Tu l'aurais vue la "Belladone"! La tête qu'elle a tirée! *Hips*

rire surjoué puis silence hésitant


Non mais elle se croit belle! *Hips* Hiiiiiideuse! *Burp* J'irais... J'irais cracher sur ton tombeau!

éclat de rire, bruit de vaisselle cassée

Sorceresse! Pauvre... Même pas charm... *Hips*

Poing qui tape sur le bois d'une table, voix enjouée


A boireuh tavernier!!! A boire et a trousser!

voix larmoyante et désabusée

... A trousser...

Il avait échoué dans sa seconde maison où un écriteau "ici est mort l'obséquieux" aurait eut toute sa place, se donnant en spectacle après un bon litron alcoolisé au milieu des putains distraites par les masques qu'il passait. Du rire aux larmes le bellâtre amusait la galerie malgré lui. Ce qu'il était venu faire dans ce trou , aseptiser une vieille plaie à grands coups de degrés , dissoudre son esprit tourmenté dans le malt et le velours, perdre pieds sous un corsage ou derrière un battement de cils. Sa voix aussi cassée que ses forces perçait d'éclats désaccordés le désordre ambiant, comme pour crier aux poivrots du bouge que c'était lui, lui seul le plus désespéré.

Une belle rousse aux mamelles généreuses vint enlacer ses épaules de ses fêles bras. Son regard vitreux vacilla, la pièce tournait dangereusement autour...Il se redressa et tenta de se lever en s'agrippant à elle. Basculant, boiteux, branlant, bronchant, croulant, défaillant, délabré, faiblissant, flageolant, hésitant, instable, oscillant, précaire, tanguant, titubant, trébuchant...Son état ne lui permit pas de remarquer que sa cavalière l'avait allégé de sa bourse tout en le conduisant.


Rousse, bonne pour le gibet! Qu'importe , pourvue que l'impie soit douce.

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Sadnezz
Jour troisième

Cette fois c'était lui qui avait découché, ou peut être qu'il était parti. Ne reviendrait-il donc jamais? Cette idée auparavant bienfaitrice n'apportait pour l'heure qu'amertume à la brune qui se tenait pres de la porte, à la fixer idiotement. Le regret serrait son ego gonflé d'une fierté putride, la ramenant à faire ce qu'elle détestait : se remettre en question. Et cette fois ce fut laborieux, il lui fallut l'accord du seigneur et de ses fantômes , il lui fallut étouffer les visions de remords au profit des regrets, il lui fallut... Du coeur.

L'idée que celui à qui elle avait tant de fois cherché querelle pouvait un jour apaiser son contentieux avec le genre humain avait germé apres moultes et moultes années de guerre froide et de fuite délibérées. Mille fois repoussé, mille fois déprécié, il avait fait ses preuves .. Du moins c'est comme cela qu'elle souhaiter se voiler la face, s'agrippant à sa dernière once de fierté comme a un dernier cheveux noir.

Elle l'a trouvée devant sa porte, un soir où elle rentrait chez elle. Partout elle lui fait escorte et tous les jours elle est là la renifleuse des amours mortes. Elle l'a suivie pas à pas. la garce, que le Diable l'emporte ! Elle est revenue, elle est là... Avec sa gueule de carême et ses larges yeux cernés, elle lui fait le cœur à la traîne et bien parfois le coeur à pleurer. Elle lui fait des mains blêmes et de longues nuits désolée la garce, elle lui ferait même l'hiver au plein cœur de l'été.

Dans ta triste robe de moire avec tes cheveux mal peignés t'as la mine du désespoir, tu n'es pas belle à regarder. Allez, va t-en porter ailleurs ta triste gueule de l'ennui, je n'ai pas le goût du malheur va t-en voir ailleurs si j'y suis ! Je veux encore rouler des hanches, et même saouler de printemps... Je veux m'en payer des nuits blanches à cœur qui bat, à cœur battant.

Elle a dit : "Ouvre-moi ta porte,je t'avais suivie pas à pas. Je sais que tes amours sont mortes, je suis revenue, je sais que tu es là. Ils t'ont récité leurs poèmes tes beaux messieurs, tes beaux enfants... Tes faux trouvères, tes faux semblants et ben c'est fini maintenant." Depuis elle me fait des nuits blanches et elle s'est pendue à mon cou, elle s'est enroulée à mes genoux. Partout elle me fait escorte et elle me suit pas à pas. Elle m'attend devant ma porte, elle est revenue elle est là! Ma solitude*...

Tenace, vorace, elle est pourtant bien accrochée... Il est peut être temps de la déloger. Sadnezz dénoua le chignon qui retenait sa tignasse brune, se saisissant d'un peigne. Le regard perdu dans le vague, ses doigts accompagnèrent les mèches avec délicatesse pour dénouer tout ce qui pouvait l'être, se faire plus douce...


* By Barbara. Tu fais chier Breiz, mais j'avoues t'es balèze.
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--_eroz_
Une rue, deux rues, la grand place, trois rues.. Fallait bien cesser de trainer ses bottes au hasard du matin qui passait et affronter sa décision. Aspirant une bouffée d'air comme on cherche un regain de courage, il revêtit un masque d'indifférence en arrivant devant la bâtisse.

Lorsqu'il rentra pour récupérer ses maigres affaires il tomba aussitôt dans le regard sombre de la Corleone qui, assise sur sa couche , peignait la masse corbeau de ses cheveux. Mais se reprenant, le menton haut il se mit à attraper tout ce qui trainait et qui par définition était à lui sans plus lui accorder un regard. - Tiens, elle se peigne, je ne savais pas que les femmes dans son genre connaissaient le peigne. - La pensée lui arracha un ricanement qui de toute évidence attira encore plus le lourd regard de Sad vers lui. son visage se creusa.

Ses effets personnels ramenés en tas devant la porte, il manquait cependant quelque chose à l'appel. Eroz fouilla frénétiquement dans la pièce, prenant quand même soin de ne pas trop faire face à Sad. C'est qu'il était encore empreint d'un parfum lourd, de la sueur de la nuit qu'il avait passé, de celui de la rousse , de celui du départ précipité. Les cheveux en bataille d'avoir été trop agrippés, les yeux rougis des lendemains éthyliques. Mais il le vit.

Entre ses mains qui caressaient sa crinière comme une harpiste caresse son oeuvre, son peigne démêlait les torts que la nuit avait causé à ce qu'elle négligeait tant. Il serra les dents. D'une main décidée tendue vers ce qui lui appartenait, il la toisa , le regard quand même moins assuré. La lumière devait tout lui révéler, comme il était facile de lire sur un visage qui criait intérieurement dans le rayon solaire qui le caressait. Il interrompit la brune en partageant le contact de l'objet qu'il désirait récupérer.

Soupir rageur contre prostrée capillaire, pourquoi les adieux restaient aussi moches? Le commun des mortels ne pouvait pas prétendre être plein d'assurance quand venait l'heure de claquer une porte. Ne pas lui laisser la facilité de la fuite, pas comme elle. Duel silencieux et futile pour quelques secondes perdues...

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Sadnezz
Ne rien lâcher, serrer plus fort, serrer encore. C'est un peu ce que son geste laisse entendre, lorsqu'agrippée au peigne elle toise l'Eroz qui sent la nuit décadente à dix lieues à la ronde. D'ailleurs, ça la rend plus déterminée cette barbe sale et ce relent de vieille putain dans le cou. Comme si le geste qui se voulait de retenir se transformait en geste pour emmerder proportionnellement aux nombre de cernes que la sad pouvait compter les uns sur les autres sous les yeux bouffis du brun.

Mais pourquoi voulait-il ce satané peigne? Puisqu'il avait visiblement décidé de se tirer, il pouvait lui laisser au moins ça, ce petit peigne sale , trônant au sommet d'une montagne de remords. Ses sombres prunelles fixèrent les siennes, cherchant peut-être l'éclat d'envie qu'elles redoutaient avant. C'était donc ça la peur? la peur d'amour, cette peur ... Elle l'avait déjà ressentie. Il y a si longtemps... Non, plus jamais elle ne souhaitais ressentir ça. La gorge sèche, lui échappèrent quelques chuchotis.


Je... Ne pars pas.


voilà, voilà comment se désavouer en trois mots.
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