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[RP ouvert] Palmipède en maraude.

Alienor_von_strass
Citation:
'Coute moi, tu vas t'rendre utile cette fois, tu m'dois bien ça. Attire l'attention d'la godiche et j'me charge du reste.

Directives murmurées au creux de l'oreille, sans appel.

Essaie d'm'enfler et j'te fais bouffer les couilles d'ton âne avant d'le buter.

Lentement, il la relâcha


Allons bon, il n'a pas le sens de l'humour le bougre ! Et en plus, il la maintient fermement contre lui. Ce n'est pas pour lui déplaire, mais... Ce n'est ni le jour, ni l'heure... En plus, il veut qu'elle fasse diversion ? Manque pas d'air le coco ! Prudente, elle acquiesce : elle fera diversion ! Son esprit fonctionne à toute vitesse ! Pas question de laisser ce triste individu mettre à mal son âne. Dès qu'il a lâché la pression, elle se retourne, face à lui, et cessant de réfléchir, espérant que la personne visée comprendra qu'il vaut mieux qu'elle se mette en garde avant qu'il ne réagisse, elle embrasse vivement ce mauvais garçon si séduisant.
Finn.
Pris de court, on pouvait le dire! Le pauvre allait de surprise en surprise. Moins douloureuse que la précédente, bien moins... Sa réponse au baiser volé ne se fit pas attendre bien qu'ébahi par la tournure des évènements et même, légèrement dépassé. Bras ballants, il failli en lâcher de nouveau ce qu'il empoignait, son gourdin. Mais reprenant ses esprits et sa respiration à la fois, l'Irlandais se ravisa et s'écarta maladroitement de sa captive qui avait eut vite fait de le rendre prisonnier de ses lèvres. Les affaires avant tout.

Un bond hors de leur cachette, la distance qui le séparait de la victime convoitée s'avala d'une traite. Il n'en fallut pas davantage à ses braies dont il avait négligé l'attache pour enfin chuter à ses chevilles. Sans s'en soucier, il surprit par derrière la jeune femme adossée à son tronc, l'invitant à retirer sa délicate main du pommeau à bout de gourdin.

Le rudimentaire morceau de bois avait tapoté délicatement, nulle besoin de l'estropier alors qu'il se trouvait déjà en position de force. Toujours en garde, il fit un pas de côté. Du doux profil qu'elle lui offrait, il put lire sa crainte.
Après un rapide coup d'œil à sa victime sans mot dire, il lui ôta son couteau et s'étonna relativement de voir la lame maculée de terre et de racines. Sèchement, il l'amputa de son arme, sectionnant la sangle qui retenait le fourreau à sa taille.

On f'sait sa timide..?

Un sourire fugace égaya sinistrement sa trogne à demi figée.

Tombe la bourse et la caillasse, lent'ment...

Et qu'ça brille!

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Canard d'un tube digestif monarchique.
"Kiss me, I'm Irish!"
Damefrenegonde


Frénégonde essayait de calmer son cœur fou en pressant le pommeau de son épée. Elle n'avait pas osé tourner une seconde fois la tête de peur de recroiser ce regard si spécial et n'avait donc pas vu la scène du baiser volé.
La trêve fut de courte durée. L'inconnu à grands pas avait traversé les quelques lieues qui les séparaient. Prise par surprise la rousse n'eut pas le temps de contre attaquer. Il faut dire que le spectacle qu'il offrait avait de quoi en désemparer plus d'un : Les braies aux chevilles offrant ainsi sa virilité sans pudeur, un gourdin dans une poigne et un regard indéchiffrable. Frénégonde sentit un frisson parcourir son dos alors qu'en tapant sur sa main il l'obligeait à lâcher son épée. Elle le fixait de son regard émeraude et transperçant sans pour autant montrer son angoisse. Elle fut aussi dépouillée de sa lame qu'elle n'avait pas pris soin de ranger et la sangle qui retenait son arme glissa le long de ses hanches. Il l'avait effeuillée comme une rose aux épines trop menaçantes. Pourtant malgré ses mâchoires crispées elle restait digne et ne cessait de le toiser du regard. Certes elle était sans défense mais elle n'en restait pas moins une Artésienne. Ployer l'échine n'était pas dans ses habitudes.


On f'sait sa timide..?
Tombe la bourse et la caillasse, lent'ment...
Et qu'ça brille!


Elle resta une seconde sans bouger ni parler. Jaugeant l'individu que sa nudité ne gênait en rien. Ses émeraudes se posèrent un instant sur ses attributs et un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres ourlées.
Puis les relevant en les plantant dans les iris sombres elle lança


"Faire ma timide? Non point. Il m'avait semblé vous voir occupé."


Ses mains tremblaient et rapidement elle les cacha derrière son dos pour ne pas se trahir.

"Vous souhaitez être ébloui? Il faut que cela brille pour vous satisfaire?
J'ai certainement de quoi vous combler."


Elle le scrutait essayant de déceler une faille sur ce visage impassible. La voix s'était radoucie. Elle bomba sa poitrine, prenant une pose aguichante.

"Mon corps en a déjà ébloui plus d'un. Oseriez-vous me contredire?"


Elle essayait de le déstabiliser en prenant ses dires sous une autre forme.

"Ne mentez point. Votre entrejambe parle pour vous."


En effet le badaud ne restait pas insensible à ses charmes. Pourtant elle jouait avec le feu. Elle risquait de perdre bien plus que sa bourse et il fallait qu'elle se prépare à toute éventualité...

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--L_ane
Pendant ce temps là, l'âne dégustait sa pomme tranquillement sans véritablement prendre part à ce qui se passait.

Ils sont fous ces humains et dire qu'ils osent dire qu^'etre un âne c'est être bête. Non mais regardez les jouer à se montrer leurs fesses, seins ou autres attributs....

L'âne avait tout de même compris que l'homme ne l'appréciait absolument pas.

J'me fiche je ne l'aime pas non plus. J'lui donnerai bien un coup de sabot dans son fessier histoire qu'il ne puisse plus s'asseoir
HIHIHIIIIIIIIIIHAAAAAAAANNNN


L'âne était amusé et riait façon âne; c'est à dire fort bruyamment. Il riait si fort qu'il failli avaler sa pomme de travers.
Finn.
L'aristocrate faisait la fière, même tenue en joue par le second gourdin se dressant entre les jambes du gueux défroqué. Ses paroles ne le laissaient pas de bois à l'évidence. Une bavarde, mais de talent. La proposition pour le moins inattendue n'en restait pas moins alléchante. Du buste aux chevilles, son regard vagabonda le long des courbes voluptueuses dont la propriétaire vantait les mérites. Publicité mensongère? A voir comme le bougre la désapait de son œil torve, la réclame avait fait mouche.

Son petit air fiérot le turlupinait tout de même. Quel gâchis s'il venait à découvrir qu'elle en avait dans les braies. L'irlandais repoussa bien vite cette affreuse pensée avant qu'elle n'affecte l'état de son sceptre royal. Sans fausse modestie aucune.

Songeur, l'Irlandais se défit non sans mal de sa contemplation léthargique pour déglutir une bonne fois pour toute.


J'oserais pas, ça non...

On cause toujours mieux de c'qu'on connaît sur l'bout des doigts, j'te fais confiance là d'ssus.


Le couteau emprunté à la jeune femme dansait habilement entre les doigts cordés du gueux.

Si ta mise recèle tant d'trésors, j'm'en voudrais d'pas avoir l'audace d'les débusquer.

Se laisser soudoyer en nature ne masquait en rien la cupidité de l'Irlandais qui imaginait l'appétissante silhouette détentrice d'une bourse, quelque part. L'un n'empêchait pas l'autre, loin de là. Une fouille s'imposait...

Le gourdin de bois rejoignit ses braies au sol tandis que Finn s'approchait d'une démarche traînante de l'impétueuse rouquine. L'avidité que trahissait son regard, ne put échapper à sa victime dont les boucles étaient à présent balayées par un souffle chaud sur sa gorge. Lame au clair, la pointe souillées de terreau caressait le décolleté avec nonchalance. Et de lui susurrer:


Montre moi ton côté sauvage, ma belle...

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Damefrenegonde


Ce qu'elle redoutait tant prenait forme sous son regard clair légèrement teinté d'angoisse. Elle avait réveillé en lui bien des démons et sa virilité ne cessait de s'accroitre alors que son regard obscène la dévisageait sans pudeur.
Le cœur fou, la gorge serrée Frénégonde réussit néanmoins à déglutir en se tassant un peu plus contre le tronc. Les paroles qu'il prononça lui glaçèrent le sang mais ses émeraudes le toisaient toujours, menton relevé, minois sévère.
Il s'approcha n'ayant aucun gêne à marcher malgré ses braies aux chevilles, il était attiré par cette femme plus que désirable. Son faciès particulier se posta devant le sien et un instant la rousse baissa le regard. Le sien était si perturbant, dévoilant une certaine folie dans son esprit. Un contact froid au creux de son décolleté la fit tressaillir et elle prit conscience que la lame de son couteau glissait le long de sa peau. Sa respiration se fit haletante provoquant une secousse violente de sa poitrine bombée par le corsage.
Les mots susurrés tel un souffle dans son cou lui donnèrent la nausée et son visage se figea. Il était séduisant certes mais Frénégonde n'était pas une ribaude prête à ouvrir les cuisses au premier venu. Elle avait trop de respect et d'orgueil.
Mais elle n'avait pas le choix et devait se faire violence, du moins un instant. Juste le temps de le faire succomber et qu'il en perde sa lucidité.
Alors jouant la comédie elle se fit féline, sensuelle. Plantant ses émeraudes dans celles de l'inconnu elle lui sourit. Une main fine et blanche se releva et caressa doucement l'épaule massive. Puis d'une voix fiévreuse


"Tu as bien raison mon tout beau. L'audace permet de découvrir bien des trésors."


Passant outre sa répugnance elle l'attira à elle et l'embrassa fougueusement. Elle sentit qu'il s'abandonnait à cet échange subtil et maitrisé. Ses mains glissèrent alors le long de son dos et cherchèrent le mont dressé. Une seconde elle joua avec puis profitant de ce relâchement elle l'attrapa avec violence. L'homme sous la douleur se dégagea et se courba en deux. Avec un sourire mauvais Frénégonde saisit l'occasion et lui assigna un majestueux coup de pied dans le bas ventre. Cependant il n'avait pas lâché le couteau et lors de la confrontation elle fut blessée au flanc. Ce flanc qui avait déjà été assailli d'un coup de lame. La souffrance provoquée lui fit crisper les mâchoires alors qu'elle portait une main à la blessure. Mais elle devait fuir, vite! Puisant dans le reste de ses forces elle se mit à courir en gémissant, des larmes perlant au coin de ses yeux.

Allait-elle avoir la chance de le semer?

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Finn.
Ivre de désir, le bougre s'était laissé submergé par ses viles pulsions. A trop s'approcher de la jeune femme à la couronne de feu l'Irlandais s'y était brûlé les lèvres. Le nuage cotonneux qui le berçait tantôt s'évapora et bientôt, la crapule geignit à terre, enveloppant des pognes son entrejambe meurtri. Sacré poigne la rouquine. Elle avait mené sa barque d'une main de maître, alors que lui venait de chavirer à ses pieds.

Paradoxalement, la mésaventure accentua la fiévreuse convoitise qu'il portait à la jeune femme. La pulpe gorgeant sa virilité, pressée puis battue, bouillonnait d'une hâte nouvelle. Un brin masochiste, le maraud ne crachait pas non plus sur les sévices qu'il exécuterait sur la fugitive.
Promesse d'arracher au joli minois un dernier râle et d'en savourer la douce mélopée. Lorsque la souffrance enfante le plaisir d'une violence débridée.
Des complaintes lointaines lui parvinrent, l'extirpant de sa douloureuse inertie. La belle se faisait la malle et semait en route larmes et perles de sang. Il décida de joindre la sueur d'une traque effrénée à l'inventaire des pertes de sa proie.

Tel était son vœu, amen.

Juché sur ses cannes encore engourdies, Finn tituba sur les premiers pas comme un faon en plein apprentissage. Les braies furent réajustées, aucun obstacle n'irait à l'encontre de son objectif. Sur ses traces, goutte après goutte, de brin d'herbe plié en fragment de terre retourné, le prédateur filait sa bête blessée malgré sa vue trouble. Terre souillée est bonne informatrice pour qui sait en interpréter les présages. L'allure de ses pas chancelant prospérait sans relâche. Ce petit jeu ne manquait pas de le mettre en appétit.
D'une lame qui balayait sur son sillon broussailles et autres saloperies entravant sa progression, l'espoir d'apercevoir la robe rousse danser à l'horizon grandissait. Les sens à vifs, l'œil fouillait le décor défilant au rythme de ses pas haletants.

Tel un funeste avertissement de son arrivée imminente, un rire à gorge déployé résonna dans la cambrousse...

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Damefrenegonde


Portée par les forces du dernier espoir Frénégonde courait à en perdre haleine. L'entaille dans son flanc répandait de grosses gouttes carmines sur son passage mais elle n'en avait cure. Malgré la douleur qui la courbait en deux elle avançait plus déterminée que jamais. Dame nature n'était pas de son côté dans cette épreuve. D'une main invisible elle martyrisait la pauvre Artésienne en jetant sur elle branches et buissons qui l'égratignaient à chaque pas. Elle maudissait par colère mais aussi par angoisse cette végétation bien trop abondante alors que sous peu elle l'admirait et la remerciait. "Ne te retourne pas!" cette obligation ne cessait de résonner dans son esprit fou alors que ses pieds battaient le sol.

Un rire satanique retentit tout à coup dans le silence pesant de la forêt. Malgré sa ténacité Frénégonde perdit son sang-froid face à cette hilarité troublante. Une seconde d'inattention et la poulaine buta contre une racine volumineuse. Happée vers l'avant, la rousse se retrouva à terre le visage enfoui dans l'herbe fraîche. Un râle de douleur sortit de sa bouche crispée alors que dans un effort désespéré elle essayait de reprendre appui. Impossible, la blessure certainement aggravée par la chute vidait son reste de force.
Les sens en éveil elle entendit alors derrière elle l'herbe crisser... Il était là, elle pouvait sentir son souffle court. Dans un dernier effort elle glissa et s'enfonça dans un buisson d'orties. Peu importe les blessures il valait mieux cela que de perdre la vie.

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Finn.
Une complainte retentit sur sa dextre, suivi du crissement de l'herbe humide. Attentif au premier, il perçut le second. Sous ses airs fantasques, l'homme pouvait parfois rassembler sa raison fragmentée aux quatre coins de son esprit torturé et ainsi échafauder quelque ruse. Il devina la jeune femme affalée sous les chênes, les quatre fers en l'air, prête à se revoir sa réticence à lui ouvrir les portes de sa flore intime. L'écho guttural de son exaltation avait réussi à déstabiliser la fugitive dans sa course.

Claudiquant jusqu'ici, à présent, l'Irlandais sautait comme un cabri. Une façon comme une autre de ramener sur la terre ferme ses baloches envoyées sur orbite par le spectaculaire lancé de jambe de la flamboyante. Les bonds sur ses talons réorientèrent le lièvre en rut jusqu'à l'endroit même où la nature l'avait vengé.

Une enivrante fragrance s'y répandait. De celle qui lui avait fait perdre ses esprits un peu plus tôt. Quelques tâches carmines souillaient l'herbe courbée. Avec la plus grande naïveté, il en goûta l'arôme métallique, semblable à la plus précieuse menue monnaie. Bientôt, le croc en estimerait la valeur.
Un objet non identifié retint son attention l'instant suivant. Endormi contre une racine apparente reposait un soulier de belle facture. Il l'arracha à son sommeil sans hésitation aucune et se laissa guider par le doux fumet à travers les bois. La démarche trottinante, l'Irlandais arpentait l'espace boisé la truffe au vent. Le soulier se balançait avec insouciance au bout de ses doigts, au gré de ses enjambées sautillantes.

Ses déambulations s'accompagnaient d'un air guilleret que l'énergumène sifflotait avec entrain. Finn planta les talons au détour d'une souche, ponctuant sa halte par un revirement mélancolique dans sa mélodie. Dos au buisson d'orties, l'homme observait les alentours, alerte. Cette présence si particulière dégagée par la femelle exacerbait ses sens, et lui martelait qu'il en était tout proche. Mais pas assez. Sa poitrine partiellement velue était le théâtre d'un tapage incessant. Roulement de tambour enflammé.

Grisé par l'impétueux tambourinage drainant l'essence vitale qui animait son corps sèchement sculpté, l'Irlandais s'abandonna à son côté fleur bleue le temps de déclamer sa prose à sa muse.

Mais où es-tu? Où t'caches-tu ma princesse??

J'ai à t'faire enfiler une pantoufle aux mensurations divines!

La voix de coutume railleuse s'éclaircit, adoptant un accent pompeux.

-La beauté, pour l'sexe, est un rare trésor. De l'admirer jamais on ne s'lasse ; Mais c'qu'on nomme bonne grâce est sans prix, et vaut mieux encore.
*

A force d'absurdes gesticulations, son séant vînt se planter sur l'épineux buisson.


Merde..

Et ouais, les orties ça pique.



*Charles Perrault
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La traque était lancée contre une femme devenue fugitive contre son gré. Le chasseur à l'esprit torturé avalait d'un pas sûr les sentiers terreux en jouissant de ce jeu injuste et imposé.
Frénégonde, recroquevillée sur elle-même sous son amas piquant priait le très Haut de lui venir en aide. Une main s'était machinalement emparée de la croix sertie de rubis qui pendait à son cou. Glissant entre les doigts tremblants elle apportait à sa propriétaire un réconfort inespéré.
La voix radoucie et nasillarde de l'inconnu fendit le silence pesant de la forêt endormie et glaça le sang de la rousse. Il l'appelait essayant de l'appâter afin qu'elle baisse sa garde et qu'elle se livre. Mais la prose sonnait faux. Le cœur de l'Artésienne cessa alors de battre lorsque devant ses yeux exorbités se dessinèrent les semelles boueuses de son bourreau. Un cri fut rapidement étouffé par une main venue se poser sur sa bouche grande ouverte. Elle avait encore une certaine lucidité mais il s'en était fallu de peu...
Crispée, apeurée, le ventre noué au point de lui donner la nausée Frénégonde ferma les yeux et essaya de s'échapper de cette réalité horrible. Son esprit embrumé laissa enfin au bout de plusieurs minutes entrevoir un souvenir heureux et apaisant : Son domaine, Roeux. Son château aux pierres lisses et aux fenêtres cintrées. La bonne odeur d'une sauce au fumet préparée par sa chère Gersende. Le rire de son petit page et les recommandations de son chef de garde. Ciel que tout ceci lui manquait cruellement à cette heure! Cependant la manœuvre s'était avérée être concluante car son cœur se calmait déjà et sa respiration se faisait plus profonde. Mais sans comprendre elle fut tirée de son rêve éveillé par un poids qui s'était affalé sur elle. Les épines affûtées qui protégeaient les orties se plantèrent dans sa peau lui arrachant un râle de douleur. Hors d'elle la rousse se débattit en crispant les mâchoires et d'un coup de pied propulsa l'inconnu vers l'avant. En hâte elle sortit de sa cachette devenue un objet de torture et se laissa choir au sol, totalement vidée. Son visage était marqué de griffures et de plaies mais les prunelles vertes flambaient d'un feu ardent et de colère. L'homme surpris était encore à terre et c'est dans un élan de désespoir et de nerfs à vifs qu'elle se jeta sur son dos. La tigresse hurlait en martelant le dos de coups de poing.


"Allez vous en maraud! Jamais, vous m'entendez! Jamais vous ne me toucherez!"

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Finn.
L'homme s'était affalé sans avoir eu le temps de dire « Ouf ». Le charme sauvage des contrées boisées d'Irlande n'est plus ce qu'il était. Hagard, il pataugeait lamentablement dans la boue tout en cherchant à comprendre la succession des évènements. De petits poings osseux lui piétinaient l'échine, ce qui ne facilitait pas la réflexion. La déchéance de la situation fut à son apogée lorsque la gueulante de son bourreau acheva de lui ôter toute ouïe.

-La Providence nous a finalement réu.. Aïe!, s'enchanta l'idiot.

En effet, ils étaient réunis, uniquement pour le pire. Reclus en lui-même, au cœur de son havre de paix, l'Irlandais s'interrogea sur le comment du pourquoi en était-il arrivé là. Le palpitant tambourinait au rythme du matraquage de cartilages. D'abord les griffures de la folle-dingue, maintenant les coups de la Flamboyante. Prendre des vacances? La retraite? Arrivé à un certain point, faut savoir raccrocher la crosse et enfiler ses charentaises.

Un tintement clair perça la bulle introspective dans laquelle le maraud s'était réfugié. Les saintes cloches divines carillonnaient, le Seigneur l'appelait! Du moins l'espéra-t-il l'espace d'un instant. Tout était bon pour échapper à son triste sort.
Prêt à prendre son envol et à s'élever dans les cieux, direction l'astre solaire, Finn aperçut la lumière... Rouge? Une étrange lueur rubiconde se distinguait des mèches rousses qui lui brossaient les rouflaquettes. Il tourna la tête à se la décrocher vers l'objet qui se remit à tinter sous les féroces gesticulations de son ex-victime .

Son amertume s'envola aussi surement qu'il reconnut des rubis incrustés dans un bijou en forme de croix.

C'est un signe!

Ragaillardi par sa découverte, l'homme s'empressa de se dépêtrer de ce bourbier. Parfois, faut aussi savoir se sortir les doigts du cul comme dirait l'autre.
La femelle bascula brutalement de son perchoir sous l'impulsion masculine, entraînant une succession de roulés-boulés à l'issue desquels l'ornemental pendentif fut arraché de sa gorge. A force de morsures, l'Irlandais parvînt à prendre le dessus et la guirlande sacrée changea de main. Inutile de préciser que l'immonde crapule en profita pour palper la poitrine qui se refusait à lui.
Son forfait accompli, toute son attention s'érigea autour du bijou pressé contre son torse velu. Enfin! Il n'avait pas subi tout cela pour rien. Le dos en miette, les grelots en compote... Tout ça faisait parti d'un plan, celui du Tout-en-Haut. Il ne l'avait pas abandonné!

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Frénégonde était entrée dans une colère noire. Telle une lionne sans se soucier de ses actes et de leurs répercussions, elle s'acharnait toutes griffes dehors contre son bourreau impuissant. Impuissant... Il ne le resta que quelques secondes... Le bruit d'un métal précieux blottit entre ses vallons fermes le sortit de sa léthargie profonde.
Sans comprendre le revirement de situation, la rousse alors perchée sur son promontoire humain se retrouva à terre écrasée sous le poids conséquent de l'Irlandais. Une lutte violente éclata entre les deux furies à coups de morsures et de griffures. La flamboyante ne lâchait pas prise, s'agrippant de toutes ses forces à l'inconnu elle hurlait de rage en s'attaquant à son visage. Il voulait s'emparer de sa croix sertie de rubis! Le seul présent qui lui restait de son amour défunt! Jamais! Oh grand non, jamais! Quitte à y laisser sa vie, vendre son âme au diable, ce bijou seul bien matériel la rattachant à son Caskblinder resterait autour de son cou et ce jusqu'à sa mort! Cependant l'avidité des hommes fait faire de bien vilaines choses et décuple la force et la détermination... Dans un tintement douloureux la chainette se brisa et libéra le cou de sa propriétaire l'abandonnant pour des doigts mauvais. Frénégonde totalement désemparée et hors d'elle ne s'indigna nullement des attouchements commis en douce par l'irlandais. Après tout que représentait son corps?? Son âme était pure et seule elle comptait, du moins se forçait-elle à le croire pour ne pas flancher.

Meurtrie dans sa chair, le regard vague et embué, elle laissa retomber sa tête au sol en scrutant l'homme admiratif devant sa trouvaille. La croix scintillante se balançait entre les doigts crasseux, la narguant insolemment de son tour. Désemparée, vidée, souffrante, La noble dame de Roeux perdit espoir devant le regard fou et sans sentiment de son voleur. Un instant elle ferma les yeux en sanglotant doucement. Ne lui restait plus que sa foi inébranlable et elle se mit à prier avec ferveur. Elle n'attendait qu'un signe du ciel pour la sauver de cette horrible séquence, elle ne pouvait rien faire d'autre.

Ses prières si pures furent entendues par le Très Haut car un signe providentiel fendit le silence par son apparition bruyante. Caramiel, son fidèle destrier, certainement alerté par les cris de sa maîtresse arriva au galop vers eux. Sa crinière vanille au vent le cheval sans cérémonial chargea l'Irlandais. Dans un hennissement hargneux il le culbuta d'un coup de sabot et se cabra pour le piétiner. Frénégonde dans un cri de désespoir arrêta in extremis sa monture.


"Non!!!!!!"


L'animal surpris stoppa sa manœuvre et se recula en reniflant bruyamment. Sans attendre il s'approcha de la rousse exténuée et la consola d'un coup de museau affectueux. Elle se releva doucement et caressa avec joie la crinière soyeuse.


"Mon tout beau... Merci... Merci"

Mais rien n'était joué, l'homme semblait inconscient mais il tenait toujours fermement dans son poing son précieux bijou...

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