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[RP] Au détour d'une auberge chalonnaise

Actarius
RP ouvert à toutes et tous, n'hésitez pas à intervenir si le coeur vous en dit !


Une vague de rouge déferla dans le godet. La cascade devint un faible filet qui tarit bientôt. Le pichet frappa sèchement la tablée qui trembla l'espace d'un instant sous cette énergique impulsion d'une solide poigne. Et alors se leva distinctement dans cette ambiance festive une voix grave et puissante aux douces et ensoleillées inflexions d'oc.

Tavernièr ! Encara...*

L'écho se perdit dans le brouhaha général. Quant au tenancier, il laissa échapper un soupir des plus explicites. Si une taverne pleine avait bien des avantages pécuniaires, le revers des écus avait un subtil goût d'amertume, un mélange de perspective en somme: celle de voir les réserves se vider rapidement et de travailler jusqu'à l'aube. Car la tablée de Seigneurs et celle des guerriers qui les accompagnaient demeuraient fort animées depuis les premières ombres du soir et ne donnaient encore aucun signe de faiblesse.

Tandis que les soldats chantaient leurs exploits militaires, jouaient ou buvaient pour les plus réservés en écoutant, les Seigneurs eux devisaient. Il y en avait un de belle carrure. Les temps légèrement grisonnantes trahissaient l'homme d'expérience. Bien que vêtu sobrement, sa prestance naturelle, son regard fier ne prêtait guère au doute, il s'agissait là d'un noble et d'un noble plutôt important à en juger par sa suite. Sa voix qui avait résonné quelques instants auparavant s'éleva à nouveau.


On peut bien deviser des jours et des jours, Adrien, au final les clercs sont de piètres capitaines. J'en avais l'impression après le simulacre de croisade l'an dernier, j'en suis désormais convaincu. Il but une gorgée et poursuivit. Enfin, je ne suis pas mécontent de retrouver le Royaume...

A cet instant, un messager pénétra en trombe dans la salle. A la mine réjouie qui se dessinait sous sa tignasse blonde, on devinait sans peine qu'il était porteur de bonnes nouvelles. D'un pas léger pour ne pas écrire zéphyrien, il rejoignit la table "seigneurial", s'inclina. Puis, avec la permission du Vicomte il approcha et lui murmura quelques mots à l'oreille. Le jeune homme fut remercié d'une franche tape sur l'épaule, le Phénix lui regarda tour à tour son épouse et son ami tandis que le brouhaha reprenait de plus belle après une légère et respectueuse accalmie à la tablée voisine.

Grogne bleu ! Mon aimée, Adrien, s'il vous plaît de trinquer avec un Pair de France, c'est le moment !

Ce disant il leva son godet.



* Tavernier ! Encore...

A noter que toutes les interventions qui suivent se font en occitan dans le rp.

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Adriendesage
"Mordious, meu amiç! Profaça*! Santat!"

Une main large vînt s'abattre sur l'épaule gauche du vicomte du Tournel et l'ébranla. La seconde main de cet homme là, porta le vin aux lèvres. Adrien vida son godet d'un trait. C'était un vin excellent. Il coûtait cher, mais l'Hibou s'en accomodait parfaitement, ce n'était pas lui qui régalait. La générosité d'Actarius était à la mesure de son influence: grandissante.
Le tavernier fît son office et apporta une cruche pleine. Adrien remplit les godets puis appela:


"Jaufre!"

L'un des hommes qui étaient à la table des soldats se leva. C'était un solide gaillard aux cheveux raides et d'un blond aussi sale que les chaumes de blé à la fin des moissons. Contrairement à tous les autres hommes d'armes attablés avec lui, il n'était pas vêtu de bleu. C'était de vert qu'il était vêtu et sa tunique était flanquée d'un hibou d'or. Jaufre était le seul soldat à la solde du baron de Crussol parmi cette troupe. Ce dernier tendit la cruche à son garde:

"Boit donc, ce nectar t'adoussira les humeurs et t'enlèvera les douleurs. Ton fessier oubliera le cuir de la selle crois moi! C'est comme péter dans du velour!" lança Adrien au grand gaillard.

Le soldat s'exécuta avec entrain et provoqua l'émoi à la tablée des hommes d'armes. Jaufre retourna s'y asseoir narquois et ne manqua pas de narguer ses camarades. Cela anima la taverne de plus belle. Les orgueils virils des soldats s'échauffèrent et bientôt les premiers défis étaient lancés: Les godets se vidèrent à grande vitesse et les premiers duels de bras de fer s'organisèrent, au grand dam du tavernier.
Adrien Desage observait la scène avec un sourire songeur. Cette vie aventureuse lui avait manqué et chaque journées de ce voyage lui semblait être une étincelle de plus, dans le brasier qu'était sa vie et qui s'était essouflé ces derniers mois.
Une clameur s'éleva de la table des soldats: Jaufre, après avoir gagné deux duels, venait de voir son bras plaqué à la table par l'un des hommes du Tournel. Adrien secoua la tête en riant, puis se retourna vers le couple vicomtal, ces amis si chers, et leva son godet avec ferveur:


"Santat!"

Après avoir bu, il s'essuya les lèvres du revers de la main, passa ses doigts dans sa chevelure bouclée, qui s'aventurait en désordre devant son visage, et posa sur l'épouse d'Euphor son regard passionné, si caractéristique de la fougue incarnée qu'était le baron de Crussol.

"Nanelle, ce n'est pas du repos! Tu devras veiller doublement sur ton bouillant d'époux! Ces grands officiers de Paris ont fait entrer un volcan dans les bureaux de la Reyne! C'est un chardon dans une soupe de carotte que cet homme là!" s'exclama-il en désignant Actarius de la main.

"C'est une belle chose mon ami, mon frère, continua-t-il en s'adressant à Actarius, il faut des grands hommes comme toi! Du bon sang languedocien, de notre feu, parmi ces pédants officiers de la cour!"

*Au sens "félicitation!". Le personnage d'Adrien s'exprime également en occitan, écrit en français parce que c'est plus pratique.

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Nahysse
La porte de la taverne s’ouvrit sur une adolescente dont la mise signifiait clairement son appartenance à la noblesse.
Avec un peu de chance Nahysse espérait l’avoir semé, ce fichu pirate.
La jeune fille ne voulait plus voir son visage, elle ne supportait plus sa présence. Il l’avait blessée et elle se vengerait d’une manière ou d’une autre. En attendant, elle avait une bonne nouvelle à fêter…
Le visage encore un peu assombrit par l’insulte dont elle venait de faire l’objet, elle s’installa à une table. Mais sitôt son fessier posé sur une chaise que le borgne franchissait à son tour la porte de la taverne.


Foutre Dieu ! Laissa-t-elle échapper entre ses dents serrées.

Ses azurs partirent à la recherche d’une aide quelconque qui lui permettrait de se soustraire à cet être qui avait été si vil avec elle. Quand elles s’accrochèrent à une tablée de Seigneurs, la petite baronne vit là un signe. Ils ne parlaient pas françoys ni le breton d’ailleurs mais peu importait, vu comme le tavernier se pliait devant eux, ils devaient être de bonne naissance. Elle n’avait donc rien à craindre d’eux et pouvait même espérer leur aide.
Naïve la blondinette ? Très certainement. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de quitter Salbart et ne connaissait pas grand-chose à la vie. Aussi approcha-t-elle de la tablée avec toute son innocence et son insouciance coupables.


Messires… Nobles gens, accepteriez-vous la compagnie d’une demoiselle, le temps de partager un verre ?

Puis plus bas dans un souffle alors que son regard ne se décroche pas du pirate qui déjà s’avance dans sa direction.

S’il vous plaît, on me pourchasse, venez-moi en aide !

Mais pourquoi avait-elle dit cela ? Les mots étaient sortis tous seuls sans que sa raison ne puisse intervenir. Ah voilà ! A ne pas réfléchir, elle allait peut-être s’attirer encore plus d’ennuis… Et s’ils ne comprenaient pas un mot de françoys, elle serait au comble du ridicule !
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Flex
« - Messire, puisque ma vue semble vous déplaire et ma bêtise vous agacé, gnia gnia.
Le borgne répétait les derniers mots de Nahysse l'air dénigrant. Alors que l'entrée de l'auberge n'était plus qu'à quelques pas, il prit une grande inspiration pour calmer son ardeur.

Sa mère la comtesse bonne à tuer un roi de France mais incapable de donner des coups de trique à son héritière, palsembleu !

Si ça ne tenait qu'à lui, Enguerrand aurait déjà enfermé la baronne de Lusignan dans un caniveau sans souper ni lumière pendant quelques jours. Il avait bien placé sa fille homosexuelle dans un couvent pour s'en débarrasser, et surtout s'assurer de sa virginité, alors il n'en n'était pas à un placement de plus.
Lorsqu'il pénétra dans l'auberge, en plus de ressentir l'odeur alléchante de l'alcool, dont les vapeurs eurent un instant le don de charmer le borgne, ce dernier trouva Nahysse assise à une tablée, qui remuait des lèvres à sa présence. Avant de lancer la charge, le jeune Mirandole dit à voix haute :


Nahysse Algédor de Plantagenet, baronne de Lusignan, vous m'avez fracturé la jambe ! »
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Melisende_
Le couple Vicomtal accompagné du Baron de Crussol avaient quitté Genève depuis plusieurs jours déjà sans faire de halte. Le voyage était long et pénible pour la vicomtesse qui se remettait difficilement de ses blessures. Quand son époux lui annonça qu'ils passeraient quelques jours à Chalon, Nanelle en fut ravie. La compagnie des soldats qui les accompagnaient mettaient de l'animation en taverne, ceux ci étaient très bruyants. Mais la Vicomtesse s'en accommodait, le bonheur d'être auprès de son époux lui permettait de supporter beaucoup de choses. En effet, la Dame n'avait pas, au contraire de son époux, une âme de guerrière, mais les occasions d'être auprès de lui étaient rare. Elle avait donc immédiatement acceptée de l'accompagner quelques semaines plus tôt.

Les godets se succédaient quand un messager échangea quelques mots avec le Vicomte. L'épouse quelque peu inquiète observa son époux, à sa réaction, celle ci comprit aussitôt que le jeune homme était porteur d'une bonne nouvelle. Le regard de sienne qui se posa sur elle le confirma.


Grogne bleu ! Mon aimée, Adrien, s'il vous plaît de trinquer avec un Pair de France, c'est le moment !

"Mordious, meu amiç! Profaça*! Santat!"

Le sourire au lèvre, Nanelle accompagna les deux amis et trinqua à son tour.

Mon aimé, quelle bonne nouvelle, félicitation à toi. Santat!

Furtivement la Vicomtesse posa sa main sur celle de son mari et la pressa doucement sans autre mot. Elle connaissait assez son époux pour savoir qu'il n'aimait pas être démonstratif en public, mais elle savait que ce simple geste signifierait beaucoup pour lui. Ils avaient souvent parlé de son désir d'être Pair de France, elle était très fier de la personne qu'était devenu son poète. Ce doux rêveur était devenu un homme sur de lui, qui n'avait pas peur de ses opinions, n'en déplaisent à beaucoup. La Vicomtesse se mit à rire en entendant les paroles du Baron. Celui ci connaissait lui aussi très bien le tempérament de son ami.


"Nanelle, ce n'est pas du repos! Tu devras veiller doublement sur ton bouillant d'époux! Ces grands officiers de Paris ont fait entrer un volcan dans les bureaux de la Reyne! C'est un chardon dans une soupe de carotte que cet homme là!"

Tu lis dans mes pensées Adrien, j'imaginais justement l'emportement de mon sanguin d'époux qui ne mâchera pas ses mots. Mais je lui fais entièrement confiance pour assumer cette nouvelle fonction, et il sait qu'il pourra compter sur mon soutien.

La tablée allait trinquer à nouveau quand une jeune fille fit son entrée et s'invita sans gène. Les évènements s'enchainèrent très vite, la demoiselle parlait à voix basse lorsqu'un borgne en furie s'approcha à son tour.


Nahysse Algédor de Plantagenet, baronne de Lusignan, vous m'avez fracturé la jambe ! »

Cela ne présageait rien de bon.
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Clemence.de.lepine
La table des dames, elle, était raffinée, charmante et joliette. On l’observait de loin et on pouvait sourire, d’y voir rassembler tant de bon goût et de coquetterie, car la Dame, par nature, se veut gracile et élégante. Et de loin, donc, on la voyait, cette table, d’un œil approbateur quoiqu’un peu songeur, d’y trouver deux dames, seules, installées. Elles avaient le port droit et la mise soignée, l’allure distinguée et une prestance affirmée. Tout laissait à croire, de la coiffe à la vêture, de la pose jusqu’à la gestuelle, qu’elles étaient issues de haute noblesse.

Rien ne laissait penser qu’elles étaient ici depuis assez de temps pour avoir le sang rougi et chauffé par le vin.

Elles chuchotaient entre elles, et parfois, lorsqu’elles lançaient un mot un peu trop fort, elles jetaient un œil inquiet à la ronde, un léger sourire au coin des lèvres, le rire prêt à s’envoler à la moindre occasion. Certains noyaient leur ennui, leur chagrin ou leur honte dans le vin. Clémence, elle, portait la coupe à ses lèvres pour s’aider à rire, pour s’excuser la phrase de trop, et comme tous les autres, pour s’éviter de penser – de penser, elle, à ce qui pourrait n’être pas convenable. Et, si Clémence préférait trouver toujours prétexte à pouffer derrière une main laiteuse, Blanche, quant à elle, aimait mieux s’épancher et livrer son cœur d’une voix presque exagérément chevrotante. Si l’on s’était rapproché, alors on aurait compris que décidément, l’une ne ressemblait point à l’autre, et que la tendance se vérifiait également lorsque l’alcool commençait à leur jouer ses tours espiègles.


« Blanche ! » jeta soudain Clémence d’un ton qu’elle voulait sévère mais qui n’était qu’amusé. Elle leva les sourcils d’une façon presque comique, observant son ami de son œil azuré, et planta ses coudes sur la table, son menton entre ses mains, les gestes un peu trop saccadés et un peu trop exagérés.

« Règle numéro une : on ne larmoie pas dans une auberge… » fit-elle en levant un index en direction du plafond « … ni en présence d’un homme, et moins encore de plusieurs… » Son index se tourna lentement en direction de la tablée où les Languedociens buvaient et parlaient « … et moins, moins encore en présence d’étrangers ! ». Le doigt effectua deux petits cercles pour finalement venir se replacer auprès de ses confrères. Et tout cela la fit rire, parce que c’était délicatement absurde. Blanche n'était-elle pas elle-même, une étrangère ? Ne l'était-elle pas non plus un peu, l’Épine, Champenoise exilée en terres bourguignonnes ?

« Je ne comprends absolument rien à ce qui se dit là bas ! » Souffla-t-elle à la blonde Hermine qui lui faisait face, se penchant au dessus de la table pour signifier que ces paroles étaient de prime importance, un secret capital – et pourtant, il n’y avait rien de plus futile que ce genre de remarque.

Et puis, on entendit enfin la langue d’oïl s'exclamer au dessus des autres voix, et, écarquillant ses yeux, la Demoiselle de Decize forma un
« Ah ! » muet de ses lèvres, à l’attention de Blanche, comme si enfin le spectacle allait pouvoir réellement commencer.

Spectatrices et critiques d’un monde qui vit. Autour d’elles, avec elles, le mouvement de ce monde qui jamais ne s’arrête.
Actarius
Pliant sous le joug de la flatterie, des marques d'affection, le Vicomte laissa libre court à son oppressante envie de rire. Grogne bleu ! Que tout cela paraissait absurde et tellement peu en concordance avec le lieu. Non pas que l'auberge fut un bouge infâme, mais les éclats d'hilarité, l'ambiance festive, les plaisanteries lui avaient semblé si peu en rapport avec la solennité de l'annonce que le rire avait fini par s'imposer comme la plus libératrice des issues à ce petit caprice du destin.

Ce même destin allait réserver une autre étrangeté qui se matérialisa par l'apparition inopinée d'une blonde demoiselle. Cette jeunette-là, tant il était absorbé, le Phénix ne l'avait pas vu venir. Rapide promenade d'un regard d'ocre brûlé et la réponse, courtoise, de mûrir comme une grappe au fond de la gorge, de se présenter alléchantes aux lèvres et de flétrir soudainement. Besoin d'aide ? Léger rictus de surprise. Mais dans un élan de paternalisme, qui présentait encore tous les symptômes d'une attitude de bon aloi, - de bon aloi car en réalité l'humeur du puissant Languedocien était excellente, voire euphorique sous les premiers assauts chaleureux de la boisson, que jamais il n'imaginait qu'en intervenant innocemment il allait mettre le pied sur une pente doucement mais assurément glissante - il fit résonner son accent d'oc en un oïl que nous oserions qualifié d'assuré.


Et bien...

Nahysse Algédor de Plantagenet, baronne de Lusignan, vous m'avez fracturé la jambe !


Le routinier mendois tressaillit légèrement au son de cette voix. Prescience du danger ? Il se retourna et comprit le pourquoi de son tressaillement. Flex... Il l'avait côtoyé quelques temps lors de la campagne de Provence, lui semblait-il. Un "frère" d'arme en somme. Oui, enfin pas tout à fait tant il était indéniable que la réputation de cet homme - ah ! rumeur - poussait le Mendois à une méfiance certaine.

Le Pair fraîchement nommé prit le soin de terminer sa phrase avec un calme d'une horizontalité étonnante au vu de l'irrémédiable pente qui se dessinait peu à peu sous ses pieds.


Prenez place demoiselle. Ces mots furent accompagnés d'un geste d'invitation on ne pouvait plus explicite. "Alea jacta est", soupira-t-il en silence avant de se lever et d'approcher de l'inflexible Mirandole. A la respectueuse et peu marquée inclinaison de tête, succéda un franc sourire ou plutôt une nuance chaleureuse portée sciemment à un regard pas forcément docile.


Monseigneur... il est écrit que des circonstances particulières entoureront toujours nos rencontres. Vous semblez en quête d'une personne... Une évidence d'une rare banalité qu'il ponctua sur un ton un peu plus discret. Et j'imagine fort bien que cette personne pourrait être notre nouvelle convive, celle-là même qui semblait fuir un danger imminent et a quis notre aide. Petite étincelle mystérieuse dans le sable bruni de ses iris. Une déduction aisée, peu méritoire et si facile qu'elle ne pouvait être conclue que par un innocent palindrome. Non ?
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Nahysse
Le visage de la blondinette se décompose à l’interpellation de Flex.
Fracturé ? Il exagérait !
Ses lèvres généreuses s’entrouvrirent pour laisser échapper le fond de sa pensée mais les paroles furent retenues à la dernière minute lorsque le messire de la tablée qui lui avait répondu, se leva pour se rendre à la rencontre du pirate.
Oh… Mon… Dieu ! pensa-t-elle.
Et lorsqu’elle comprit enfin qu’ils se connaissaient déjà, la jeune fille manqua défaillir. Les jambes coupées, elle ne vit rien de mieux à faire que de se laisser tomber sur la chaise qu’on lui avait présentée.
Ses azurs observèrent les deux hommes échanger.
Elle n’avait vraiment pas de chance, ce borgne connaissait beaucoup trop de monde. Enfin, de toute manière, elle n’aurait pas put lui échapper bien longtemps étant donné qu’elle était sous sa responsabilité. Mais là… C’était sur, il allait la bastonner pour la punir dès qu’il en aurait l’occasion ! Belle manière de fêter sa nomination à la Chambre !
Sa gorge se serra à cette idée et elle envisagea sérieusement de fuir la Bourgogne. Elle n’avait encore jamais voyagé seule mais il semblait que c’était une absolue nécessité dans le cas présent.
Très vite la petite baronne éloigna cette idée saugrenue. La punition serait pis encore si elle osait faire cela.
Dans un soupir de résignation, elle appuya son mention sur ses mains jointes, en appuyant les coudes sur la table. Le cœur battant, elle se demanda si elle devait intervenir et si oui, de quelle manière ?

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Flex
Enguerrand jeta des regards autour de lui. Si Nahysse avait su conquérir les pulsions sexuelles de sa chasteté des Languedociens pour obtenir leur hospitalité, le borgne devrait pouvoir en faire de même. Ce dernier lança à Nahysse un regard sournois, puis il répondit d'un air hautain.

« - Il n'y a que les conneries de ce genre qui ne devraient point être écrites. Un vélin est un socle au savoir, point à la gastrite. Je m'en vais boire.

Il tourna les talons une bonne fois pour toute. Nahysse devrait sans doute s'attendre à autre chose de sa part, lui-même d'une nature imprévisible ne savait pas qu'il aurait autant de cran. En effet, une tablée remarquablement bien construite à l'autre bout de la taverne l'attira, comme le nectar à l'abeille. Enguerrand s'y installait tandis qu'il observait la réaction de Nahysse.

Bonjour mesdames, pardonnez mon intrusion. A cause d'une mauvaise éducation, une demoiselle infâme, ma jeune amie, s'est enfuit auprès de Languedociens. J'offre le vin. »


Il ne savait pas à qui il avait affaire et tant mieux. Flex s'en moquait, le plus important était de surprendre la baronne de Lusignan, pour lui montrer qu'en dépit de son âge adulte, Enguerrand pouvait tout autant avoir un comportement juvénile.
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Blanche_
Ne sous-estimez pas les effets de l'alcool sur les femmes.
Il les rend amusantes, roses un peu, riantes surtout. Et Blanche, quoique de surtout vouloir à raconter sa vie -sa trépidante et désirable vie-, n'avait de cesse de regarder les uns et les autres, sans retenir ce rire que Clémence, elle, avait tant de mal à garder discret.
Flex, dont un détail de cuir sombre cachait l'oeil manquant, vient au détour d'une table à les rejoindre.
Et, bien qu'attentive à ce qui se passait autour d'elles, Blanche ne remarqua l'homme que bien après. Et l'oeil, cela va sans dire, lui échappa totalement.


Oh !
Lança t'elle en se reculant brutalement, manquant, si l'agencement des chaises n'avait pas posé la sienne contre un mur, à tomber en arrière. Mais elle se retient, et sentait la masse de bois faire le trajet retour, en profita pour serrer la main tiède de Clémence.
Promiscuité d'avec un homme ? Prohibée.
Les circonstances n'avaient aucune importance, si l'on suivait les conseils prodigués par un clerc bourguignon, qu'elle avait payé pour alléger sa conscience, et sauver son âme.


Marquise, chuchota t'elle très grossièrement à l'oreille de sa comparse. Je crois qu'on nous observe.
Et, face à elle, l'oeil unique qui colmatait son impolitesse derrière une chape d'humeur aqueuse. L'indifférence. Ou l'envie ?
Elle plissa les yeux, traitant à grand peine les informations envoyées à sa cervelle ; c'était comme un transit, un parcours commercial empêché, où les chariots et porteurs s'entasseraient en criant pour vendre leur étal.
Elle fit taire tout le monde, levant un droit comme pour mander le droit à la parole.
L'ongle tanguait, vacillait, et elle fut presque contraire à écouter sa diatribe pour ne pas oublier sa pensée.


Je ne sais pas si vous savez, mais il vous manque un oeil.

Et toi, ma chérie, il te manque tout autre chose !
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Adriendesage
L'apparition de la jeune fille -qui était arrivée par derrière lui- déclancha une suite d'évènements devant lesquels le baron de Crussol resta interdit quelques instants. Elle avait certainement l'âge de sa propre fille et elle avait en tout cas, sa couleur de cheveux. Cette analogie s'était imposée soudainement à lui et l'avait rendu songeur. Le pâle appel de détresse lancé à mi-voix par la demoiselle ne lui était même pas parvenu aux oreilles.
C'est la voix du borgne qui le tira de cet embarras nostalgique. Adrien connaissait également cette voix et l'oeil qui l'accompagnait. Tout comme Actarius, c'était un souvenir de la guerre de Provence, puis de la traque aux brigands de l'Hydre, en Languedoc. Adrien Desage était à cette époque là, le général de l'armée languedocienne et Enguerrand de la Mirandole, un officier royal qui avait proposé son aide au Languedoc.
L'hibou s'apprêta à se lever à son tour et prit appui sur son épée, dont la pointe du fourreau était posée au sol. Il fût coupé dans son élan par la sèche réplique du borgne envoyée à Actarius.


"Merdièr, il était plus respectueux la dernière fois!"

La locution lyrique était occitane, mais il avait par fait exprès prononcé la suite en langue d'oïl, au demeurant mal assurée. Le baron suivit le borgne des yeux, puis se retourna en haussant les épaules.
Derrière, les soldats du Tournel et celui de Crussol avaient cessé leurs amusements virils. L'entrée successive de la demoiselle et du vicomte et leur arrivée à la table des nobles languedociens avait couvert l'animation bruyante d'une nappe de silence. Il n'y avait à présent que des murmures et le bruit des godets qui claquaient sur la table.
L'ancien général languedocien jeta ses azurs sur la jeune femme et tenta de maîtriser la langue du Nord par un trait grammatical complexe et une figure de style téméraire:


"Buvez- vous, demoiselle?"
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Angelyque
La porte s'ouvrit à nouveau.

Sur la Duchesse de Bourgogne suivie de près par deux gardes


Allez voir ailleurs si j'y suis, oust!!

Votre grâce, Digoine nous a donné l'ordre de ne pas vous lacher d'une semelle, il y en a qui vous en veulent. Il a promis de nous écorcher si on désobéissait

Combien de fois dois je vous le répéter? il suffit de ne rien dire à Digoine, faut dire oui à tout ce qu'il dit, il gobe tout! vous lui direz que vous m'avez raccompagnée comme tous les soirs au Palais et que vous avez attendu la relève pour rentrer. C'est clair?

Oui madame la Duchesse

Allez zou!! filez!! et n'oubliez pas que je suis à la recherche d'un sourd muet pour la Procureur. Si vous en trouvez un, vous le baillonnez, lui bandez les yeux, le saucissonnez et me l'amenez. Je m'occupe du reste.

Elle claqua la porte sur eux sans attendre de réponse.

Enfin seule. Libre.

Parcourant la taverne du regard, elle bloqua un instant sur le borgne, son intuition ne l'avait pas trompée, il etait là.


Enguerrand, quelle surprise! ainsi c'est là où vous vous cachiez...avec...votre servante?
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Clemence.de.lepine
« J’offre le vin ! »

Clémence jeta un œil nonchalant au fond de sa coupe avant même de le lever en direction de cette voix qui avait jaillie au milieu de cette douce brume de gaieté et d’harmonie. Elle l’agita, perplexe. Tiens, elle n’avait pas souvenir de l’avoir vidée à un moment ou à un autre… C’était étrange. Elle darda un regard accusateur en direction de Blanche, alors même que cette dernière lui faisait part de sa sensation d’être observée.

Le « Ah ! » muet de tout à l’heure se transforma en « Oh ! » de surprise, le même que celui de Blanche quelques instants plus tôt et auquel elle n’avait pas réagi, le nez dans son verre. Car son regard se leva sur l’homme, et l’homme était grand, et l’homme n’était pas là avant… avant d’être là, et l’homme, oui, l’homme n’avait qu’un œil !


Cela vous donne un air… de malandrin. Dit-elle à la suite de Blanche. Elle avait le sourcil froncé, pensif, ce qui lui donnait un air sérieux, quelque peu décalé, qui cadrait bien avec l’ensemble – avouons-le. Enfin assurément vous ne l’êtes pas puisque… elle traîna sur la dernière syllabe, laissant la suite en suspens, et ajouta finalement, un sourire entendu au coin des lèvres – autant pour l’homme que pour la jolie Baronne - … vous offrez le vin ! Et le Très-Haut vous en sera reconnaissant, car la pénurie est actuellement grande, à notre table !

Ses doigts se portèrent brusquement à sa bouche, alors que ses prunelles s’agrandissaient de stupeur. Han ! J’ai associé le Très-Haut à un manque de vin ! J’ai impliqué le Très-Haut dans mon souhait de boire encore !

Sa confusion n’avait d’égale que sa gaieté : en était-ce touchant, ou burlesque ? Et la jeune femme se mordit les lèvres pour ne pas rire, quand ses yeux, à eux seuls, transpiraient d’allégresse – ou bien était-ce l’ivresse ?


Le temps de reporter son attention sur l’inconnu masculin que celui-ci s’était déjà vu accaparer par…

C’est la Duchesse de Bourgogne ! souffla-t-elle pour Blanche, de la même intonation dont cette dernière avait usée quand elle lui avait signifié qu’on les observait. De quelle servante parle-t-elle ? Tu es sa servante, toi, à cet homme qu’elle nomme Enguerrand ? Moi, je ne le suis pas. Se défendit Clémence, la mine contrariée, se redressant sur son assise pour adopter le port le plus noble qu’elle puisse se donner.
Ciaram
Dès qu'elle eut poussé la porte , Ciaram se retrouva dans une cohue indescriptible , un brouhaha assourdissant , des tables bondées et caquetantes , un comptoir inapprochable , plusieurs rangées d'impatients faisant déjà obstruction , un tavernier débordé et braillard et pour finir , tout plein de monde allant et venant entre les tables, essayant d'attraper au vol les choppes sur le plateau de la pauvre serveuse, débordée et assaillie de toutes parts...........enfin bref une taverne quoi !!

Elle restait là sans trop savoir de quel côté aller quand elle entendit une voix familière vous m'avez fracturé la jambe ! Elle tourna la tête et chercha d'où venait la voix mais elle ne réussit pas à la repérer, trop de monde tout partout !!

Elle s'avança plus avant , bien décidée à découvrir si son suzerain avait besoin de ses services ou non alors elle prit une grande inspiration et entama un périple sinueux et inquisiteur dans la taverne

Elle dépassa une tablée de militaires éructant , vocalisant et surtout détonant à tout rompre , elle accéléra le pas , verrouillant ses tympans au mieux qu'elle put et s'engouffra plus avant dans la salle
Une seconde tablée , de Nobles cette fois , semblaient fêter une bonne nouvelle mais elle ne comprit pas trop , elle ne connaissait pas leur langue , néanmoins , elle leur sourit aimablement en passant juste à côté , juste comme ça en signe d'amitié ....Santat !!! ah ça elle connaissait , des Languedociens très certainement , elle avait maintes fois trinquer avec une de ses soeurs , femme d'armes comme elle et qui justement venait de Béziers ...elle eut une pensée attendrie au souvenir de ces beuveries de la campagne du Maine mais chassa rapidement ces pensées , autre temps autre vie , aujourd'hui elle était Ciaram de Bourgnac et se devait d'aller de l'avant

En passant devant eux et en y regardant de plus près , elle finit par apercevoir Nahysse, installée au beau milieu de s convives, un homme de haute stature aux tempes grisonnantes s'adressait lui à une autre personne de l'autre côté mais Ciaram n'arrivait pas à voir .....ah voilà déjà la jeune baronne de Lusignan , elle ne devait pas être très loin du but

Eh bien , Baronne , vous avez déjà trouvé des amis dans cette ville ??? mais juste comme elle prononçait ces mots , elle aperçût une silhouette bien reconnaissable qui s'éloignait et se dirigeait vers la table de deux dames de fort belle allure

Elle s'était inquiétée pour rien , Flex savait très bien se débrouiller tout seul , pas qu'elle en doutait mais depuis qu'elle avait du l'opérer et l'énucléer en urgence , elle se sentait responsable en quelque sorte

Rassurée , elle décida de rebrousser chemin et se dirigea vers le comptoir , J'aurais bien besoin d'un petit remontant , moi , après toutes ces péripéties !
Flex
L'une des deux femmes semblait avoir l'air complètement ivre. Enguerrand n'y trouva en rien d'alarmant, puisqu'il était aussi habitué d'être plus ou moins saoul toute la journée. Tout dépendait du moment et de son emploi du temps, les circonstances marquaient en plus, une ingurgitation d'alcool différent. Par exemple, si c'était une journée de poésie, Flex buvait dès le réveil deux verres d'alcool doux, pour pouvoir s'envoler doucement. Or, quand il s'agissait de devoir prendre de grosses responsabilités militaires, comme pendant la guerre en Provence, ce fut obligatoirement de l'alcool très fort et mentholé - pour dissimuler l'odeur du tanin.

Il prit une grande respiration pour répondre à la provocation de Blanche, soutenue par la marquise.


« - Moy je trouve que ça me va à merveille,
dit-il en balançant en arrière sa longue chevelure brune. Il se mit de profil.
Le comble est que je vois mieux que la plupart des gens. On n'a jamais vu Médusée empailler Cyclope, hahaha !

Cette phrase était l'une de ses citations cultes. Un rire qui se termina en un ravalement de salive quand Enguerrand aperçut la duchesse de Bourgogne débouler dans l'auberge. Elle le suivait absolument partout. Une vraie sangsue, mais le borgne adorait beaucoup son caractère - il se comparait souvent à elle, Angelyque reflétait le borgne en féminin. Sa vulgarité fut toutefois déconcertante. Le borgne dû expressément rappeler la courtoisie à la tablée.

Duchesse Angelyque, ce sont deux femmes de bonne compagnie je vous en prie. Je vous présente.. Mmh ?

En effet, il ne savait plus quoi rajouter. Flex avait été dépassé par l'attitude à rendre jalouse la baronne de Lusignan que plutôt, s'intéresser totalement à Blanche et à Clémence. Pour briser le silence et la sensation de défaite, lui se présenta d'un air pédant.


.. Mmh mmh, je suis Enguerrand Louis-Perceval de la Mirandole-Rochefoucauld et de Dublith, ci-nommé Flex. »

Enguerrand fit secouer son chapeau plume d'une manière très efféminée. Enfin, la présence rassurante du médecin de la Casa Aussona, le docteur Ciaram de Bourgnac remplit son cœur de joie. De la partie, elle était la seule à ne pas prendre part. Car, le borgne voyait se dessiner là deux clans : ceux qui entouraient Nahysse, et sa tablée.
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