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[RP ouvert] Mémoire d'outre-tombe

--Danaelle


Mini ! Mini avec qui je me sentais si proche ! Mini qui était le seul nom qui était resté gravé dans ma mémoire ! Mini qui semblait si sure en pensant que j'étais sa soeur disparue !

Tout le long du chemin, elle m'expliqua ce qu'elle et sa soeur, moi apparemment, avaient fait depuis la construction d'un petit hopital en campagne au sud de Chambéry jusqu'au développement de tout le domaine d'Albens. Pourtant ni les noms,ni les lieux ne faisaient écho dans ma tete vide.

Je jetais de fréquents coups d'oeil à ma voisine, le front barré d'une ride due à l'intense réflexion que je m'efforcais d'appliquer à mes méninges. Le voile de ma mémoire semblait se déchirer que sur des choses sans importance, ou du moins que je ne trouvais pas si importantes que ca. Mais tout devait etre lié, il ne fallait pas que je rejete un petit détail qui ne paraissait pas apporter d'eau à mon "moulin
".

Allez !! Viens voir un peu nos installations … Tu vas t'y sentir comme chez toi, je suis sûre !

Je pris sa main tendue et descendis du petit véhicule, Missy qui nous avait accompagnée, sauta à bas et se mit à courir en aboyant. Il y en avait au moins une qui savait où elle se trouvait !

Le premier batiment que nous croisames fut la maison de Mini, le Manoir du Pic Blanc. Nous entrames et elle me présenta à la nourrice de ses enfants. Celle-ci se jeta sur moi et m'embrassa, me hurlant dans les oreilles de son accent italien
.

Oh Dame Aphrodyti ! Je souis tellement heureuse de vous révoir ! Tellement contente qué vous alliez bien !

Puis Mini mit fin aux éffusions en l'envoyant nous chercher à boire. Je me renfrognais, je ne reconnaissais ni l'italienne, ni le manoir. Le souvenir que j'avais ne correspondait pas à cette batisse. J'avalais le verre de lait frais qu'elle nous apporta puis entrainais Mini à l'extérieur. Je voulais en voir plus, découvrir autre chose qui me mettrait sur la voie.

Viens ! Continuons la visite ! Je me sens mal à l'aise face aux gens qui m'appellent ... par un autre nom ...

C'était idiot d'avoir deux noms, de ne pas savoir lequel était vrai, qui mentait, qui disait la vérité ! Je posais mes mains sur mes tempes alors que nous reprenions la route vers l'Hospital.

La visite de celui-ci ne m'apporta pas plus de réminiscences que le premier batiment. Non vraiment, j'avais l'impression de n'avoir jamais mis les pieds ici et cela m'énervais. Lorsque soudain, le soleil se refléta sur une paroi vitrée, une serre visiblement qui commencait à se remplir de diverses couleurs printanières.

Je m'y dirigeais comme guidée par une intuition, y entrais, fermais les yeux un instant et les rouvris, cherchant ceux de ma ...soeur....Annoncant d'une voix blanche
.

Le cadeau d'une soeur à la moitie d'elle-meme ...... N'est ce pas ?

Un morceau du brouillard venait de se lever et je sentis les larmes couler sur mes joues. Nous étions soeurs, oui, je m'en souvenais à présent, pas de tous les détails, mais cette vérité là m'apparaissait clairement. Je la pris dans mes bras et entre deux reniflements, j'essayais d'aligner quelques mots.

Merci ...... Merci d'etre ma soeur, merci de n'avoir jamais baissé les bras ....

Je la relachais et allais m'asseoir à l'extérieur, sur l'herbe d'un vert tendre. Puis d'un ton un peu tremblant, je lui demandais.

Il faut que tu me dises quelque chose d'abord ...... Est ce que je suis ..... mariée ? Ais-je des enfants ?

Je retenais mon souffle, peur de la réponse, peur d'entendre des mots qui me feraient mal, peur d'avoir perdu plus que la mémoire. Je frottais mes yeux et la regardais, à la fois impatiente et effayée de la réponse à mes questions.
Mini.
Aphrodyti l'entraina à l'extérieur …
Mini la suivit avec plaisir, pensant que sa soeur se rappelait probablement quelque chose …
L'hospital se profila mais toujours pas de « tilt » …
La blonde ne se souvenait de rien au grand désespoir de la petite brune …
Lorsque le Soleil tapa sur la verrière …
Cela attira l'attention de la blonde amnésique et elle entraina aussitôt Mini dans son sillage …

Elle resta un instant, immobile, les yeux clos …
La petite brune la regarda faire et pria Aristote muettement …

*Pourvu qu'elle se rappelle … Faites que la mémoire lui revienne ! *

Puis d'une voix blanche, Danaëlle murmura …

Le cadeau d'une soeur à la moitié d'elle-même ...... N'est ce pas ?

Et Mini de hocher la tête pour confirmer, refoulant les larmes qui lui montaient aux yeux …
Lorsqu'elle avait construit cette verrière, Aphrodyti était au plus mal …
Han venait de mourir malgré leurs efforts à vouloir le sauver …
Et … peu de temps après, sa soeur avait perdu leur bébé, seul lien vivant qui la rattachait à lui …
La petite brune avait vu sa soeur sombrer dans une terrible dépression …
Ne sachant plus quoi faire pour redonner le goût de vivre à la blonde, elle s'était dit que le Soleil, souvent, soignait tous les maux, un peu comme les rires …
Mais Aphrodyti était devenue imperméable aux rires alors, il avait fallu trouver autre chose …

Mini avait travaillé d'arrache-pied, aidée du vieux Grégoire, et la maison aux parois de verre, avait fini par prendre forme …
Et un beau matin, alors qu'Aphrodyti était sortie de sa morosité habituelle, elle avait pris place, sur le fauteuil à bascule, et avait scruté l'horizon jusqu'à s'endormir …
A cet instant, la petite brune avait su que sa soeur adorée, était tirée d'affaire …
Qu'elle reprenait goût à la vie !
Qu'elle était à nouveau près d'elle pour la soutenir !
Qu'elles étaient à nouveau, ce duo d'Inséparables !

« Le cadeau d'une soeur à la moitié d'elle-même » c'est ce que lui avait murmuré Mini ce jour-là, afin que jamais, Aphrodyti n'oublie ce lien invisible qui les unissait …

Aphrodyti la prit dans ses bras, laissant libre cours à ses larmes, la petite brune la serra fort elle aussi !
Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle ne s'était pas blottie ainsi dans les bras de sa soeur …
Une larme de joie finit par courir sur sa joue, mourant sur ses lèvres …

Merci ...... Merci d'être ma soeur, merci de n'avoir jamais baissé les bras ....

Comment aurait-elle pu baisser les bras ?!
Comment aurait-elle pu laisser sa soeur livrée à elle-même alors que celle-ci avait toujours été à ses côtés …
Lorsque son mari était mort, Aphrodyti était là …
Mini avait cru ne jamais refaire surface après la perte de l'être aimé et pourtant …
Sa soeur l'avait soutenue lorsqu'elle avait incendié le Havre …
Elle était là encore, lorsque la petite brune était tombée sur le champs de bataille durant la guerre …
Sans cette soeur toujours présente lorsqu'il le fallait, comment aurait-elle continuer à vivre ?!

Puis Aphrodyti relâcha son étreinte et elles s'installèrent sur l'herbe encore fraîche …
Elle lui demanda si elle était mariée et si elle avait des enfants …
Mini ne savait pas trop comment s'y prendre pour lui dire ce qu'elle voulait savoir, sans lui briser le coeur …

Tu as … failli te marier, récemment … Et il y a déjà quelques temps, tu as … failli avoir un bébé … S'il avait vécu, il aurait presque trois ans aujourd'hui … Mais Aristote a décrété qu'il en serait autrement … Je … Je suis désolée, Aphro chérie !

La petite brune passa un bras autour des épaules de sa soeur, espérant n'avoir pas été trop brutale dans la manière de lui annoncer ce qu'elle voulait savoir …

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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!
--Danaelle


La brunette sembla chercher ses mots, surement pour m'épargner, ce qui me laissa imaginer le pire. Enfin les mots sortirent de sa bouche, un peu confusément, elle semblait remonter dans le temps.

Tu as … failli te marier, récemment …

Humm ! Cela signifiait donc que je ne l'étais pas, elle n'ajoutais pas que l'accident était en cause dans la rupture, il devait donc s'etre passé quelque chose avant. Peut-etre qu'un jour je me souviendrais du pourquoi ca n'était pas arrivé !

Et il y a déjà quelques temps, tu as … failli avoir un bébé … S'il avait vécu, il aurait presque trois ans aujourd'hui … Mais Aristote a décrété qu'il en serait autrement …

Mon coeur manqua un battement ! Un bébé, j'avais perdu un enfant avant meme de l'avoir eu ! Et le père ? Surement perdu aussi ! Un instant, je me demandais si j'avais vraiment envie de me souvenir de tout cela ! Quelle vie avait eu cette femme qui devait etre moi, qu'il fallait que je redevienne. Je fis une petite moue triste.

Je … Je suis désolée, Aphro chérie !

Non, ne le sois pas ! Tu as raison de répondre à mes questions, il faut que je sache, que j'arrive à remonter le fil des souvenirs et les remettre dans l'ordre. Et puis, c'est mieux comme ca, que je sois seule. J'ai eu peur un instant d'avoir perdu ma famille ....

Je la regardais en me rendant compte que mes paroles l'avaient probablement blessée.

Pardon ! Excuse moi ! En fait, tu es ma seule famille, et j'ai faillit te perdre, mais tu vois Aristote nous a ramené l'une vers l'autre !

Ses bras autour de moi me donnaient l'impression de protection. Je soupirais, essayant de remettre de l'ordre dans mes idées. Une petite fille blonde sur une plage, une soeur tant aimée et toujours près de moi, cette verrière qu'elle a construite pour moi, un petit chien blanc recu comme ... un cadeau, un bébé perdu, un mariage non conclu, un manoir inconnu et ......et un visage fantome ! Voila à quoi se résumaient mes souvenirs !

Mini ? Est ce que je vivais avec toi et les enfants au Pic Blanc ? Ou y a-t-il un autre endroit, un autre ....manoir ?

Il fallait que je trouve cet endroit, c'est ce qui m'avait amené à Chambéry, mais où était il ?
Mini.
Elle était tellement désolée que sa soeur n'ait pas connu le bonheur, autrement que furtivement, celui d'être aimée comme celui d'être mère d'ailleurs …

Et puis, c'est mieux comme ça, que je sois seule. J'ai eu peur un instant d'avoir perdu ma famille ....

Bien sûr que non, elle n'avait pas perdu SA famille …
Mais durant quelques semaines, SA famille pensait l'avoir perdue à tout jamais …
Aphrodyti crut bon de s'excuser …
Mais Mini avait bien compris à quoi elle faisait référence en parlant de SA famille …
Un mari ou du moins, un être aimé, des enfants …
Oui mais non, la blonde n'avait rien eu de ces plaisirs-là …
Enfin si … Mais si brièvement …
La petite brune laissa là ses divagations lorsque …

Mini ? Est ce que je vivais avec toi et les enfants au Pic Blanc ? Ou y a-t-il un autre endroit, un autre ....manoir ?

Elle adorait sa soeur, oui, c'était certain !
Mais de là à vivre avec elle, euh non, faut pas pousser !!
Elles passaient déjà le plus clair de leur temps ensemble alors un peu de tranquilité, pour l'une comme pour l'autre, le soir venu, n'était pas négligeable …
Mini hocha la tête …
En effet, il y avait bien un autre manoir …
SON manoir !
La petite brune saisit la main de sa soeur et l'entraîna à travers les prés jusqu'à la grande bâtisse …
Découvrant la demeure, elle lui dit en souriant …

Voilà … C'est ici chez toi !

Les émeraudes scrutèrent les réactions d'Aphrodyti, cherchant à savoir si ce qu'elle voyait lui rendrait la mémoire, ou s'il fallait que la petite brune se fasse une raison …
Après tout, la blonde se souvenait avoir une soeur, elle devrait s'estimer heureuse, non ?!

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--Danaelle


Sans rien dire, Mini me prit la main et m'entraina à travers la prairie. Le domaine était grand et je n'avais pas encore tout découvert. L'éclat d'un reflet du soleil sur une pièce d'eau me fit tourner la tete un instant dans ma course. Puis j'entendis la voix de ma soeur, son pas se ralentissant pour finalement se stopper.

Je me retournais vers elle
.

Voila ... C'est ici chez toi !

Je dirigeais lentement mon regard vers la batisse qui se découpait un peu plus loin, me figeant un instant, entre joie et peur, comme si je faisais face à mon souvenir mais cette fois-ci de facon palpable. C'était lui ! C'était bien le manoir de mes reves ! Je plissais les yeux et cherchais le nom, j'étais certaine de le connaitre, mais en vain.

Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de la batisse, attirée irristiblement par elle, je me demandais ce que j'allais trouver à l'intérieur. Toutes ces choses allaient forcément frapper ma mémoire, chacun de mes sens allaient retrouver son instinct et tout me reviendrait. Enfin, c'est comme ca que je l'imaginais.

Ma main toujours dans la sienne, je la tirais doucement en marchant vers le manoir, et murmurais d'une voix rauque
.

Reste avec moi ....

Peur ? Oui ! Peur des fantomes, peur des ombres, peur des douleurs que j'allais ressentir en mettant les pieds là dedans mais je n'avais pas le choix. Lachant enfin sa main, je poussais finalement la porte et entrais lentement. Une odeur m'arriva en tout premier, une odeur de maison vide, une odeur où se melaient milles et un parfums différents, une odeur qui me semblait presque familière, et je fermais les yeux un instant pour la ranger dans une case de ma tete.

Je déambulais ensuite, comme un peu ivre, à travers les pièces du rez de chaussée. Des draps avaient été jetés sur les meubles pour les protéger et donnaient à la maison une allure fantomatique. D'un mouvement de rage désespérée, je les jetais à terre, soulevant un nuage de poussière qui me fit tousser. C'est alors que j'apercu un petit cadre de bois gravé, je le pris dans mes mains et lu l'inscription : Manoir de Montmélian.

Voila ! C'était celà ! Le nom s'éclairait dans ma mémoire, j'avais choisi ce nom qui était celui de la vallée en contrebas. J'avais marchandé l'achat du manoir alors que ...alors que Ragnarock était maire de Chambéry. Le nom de l'homme m'était revenu facilement mais je ne pouvais mettre aucun visage dessus. Je secouais la tete et reposais le cadre, puis sortais de la pièce pour me diriger vers les escaliers.

Mini, toujours dans l'entrée, me sourit avec une douceur infinie, sans un mot, et je hochais la tete pour lui montrer que tout allait bien. Enfin .... je l'espérais.

Mue par les fragments de mémoire qui me revenaient, je poussais la porte d'une chambre à l'étage, MA chambre je le savais. Tout était dans l'obscurité, un faible rai de lumière percait à travers les volets, laissant une petite marque claire sur le dessus du lit. Je m'en approchais, posais la main dessus et revis Missy sauter sur le lit pour venir me réveiller.

Un léger vertige me prit, je sentis mes yeux s'emplir de larmes, au fur et à mesure que les images venaient se cogner dans ma tete. Une si grande maison, pour une femme si seule ! Assise sur le bord du lit, je tirais doucement sur la poignée du tiroir de la table de chevet mais il était vide. Je me relevais alors et me dirigeais vers le boudoir où se trouvaient ma coiffeuse et mon miroir. Je pris un petit flacon et l'ouvris, l'odeur de jasmin envahit mes narines. J'avais toujours aimé le jasmin, fleur qui symbolisait l'ivresse d'un amour passionné, de son parfum dégageait une offrande sensuelle. Il me revint en mémoire une histoire que ma mère m'avait conté, celle de la reine Cléopatra qui avait enduit les voiles de son navire d'essence de jasmin pour que le beau Marc-Antoine soit averti, par l'effluve enivrante, de son arrivée.

Revenant sur terre, mes yeux se posèrent sur un coffret, délicatement ciselé, aux formes arrondies et douces. Je l'ouvris pour découvrir des lettres, des tas de missives, plutot anciennes vu l'état de certains parchemins, qui semblaient avoir été lues et relues une mutitude de fois. Je refermais le coffret et le gardais avec moi. Puis je me dirigeais vers l'armoire, dans laquelle je fouillais un peu pour découvrir des vetements richements parés, des accessoires et des chaussures comme je ne me souvenais pas en avoir déjà vu. Et un autre coffre, plus grand, que j'entrouvris. Je ne vis rien dans l'osbcurité et y plongeais la main. Mes yeux s'arrondirent de surprise ! Des écus ! Plus de la moitié du coffre était empli d'argent ! Et tout cela était à moi ! Je retint mon souffle un instant et refermais prestement le coffre, puis l'armoire. Inutile de penser et encore moins de parler de cela pour le moment.

Je ne trouvais aucune affaire d'homme. Légèrement décue, je m'attendais un peu à trouver quelques indices sur l'ex-prétendant au mariage ou à la raison qui avait fait échouer celui-ci. Un instant, le visage de mon fantome passa dans mon regard puis disparu. Je redescendis avec mon coffret au rez de chaussée et me dirigeais vers Mini
.

Je ... Je crois que j'en ai assez appris pour aujourd'hui ...

La poussière s'était collée sur mon visage, là où les larmes avaient laissé leur sillon, et je reniflais une dernière fois, avant de lui rendre un sourire timide.
Mini.
Cette fois, ce fut Aphrodyti qui la tira par la main …
Elles montèrent les marches du perron et la blonde ne la lâchait toujours pas …

Reste avec moi ....

Sûr qu'elle ne l'avait jamais laissé alors c'était pas aujourd'hui qu'elle l'abandonnerait …
Surtout pas en pareil circonstance, alors que la blonde était à mi-chemin entre passé et présent …
L'endroit lui était familier, Mini le sentit …
Sa soeur ouvrit la porte et la brune resta dans l'entrée …
Elle laissa la jeune femme redécouvrir sa demeure …

Aphrodyti ôta tous les draps que la petite brune avait disposé sur chaque meuble afin de les préserver …
Suite à la disparition de sa soeur, cette fameuse nuit près du Lac, Mini était restée prostrée des heures dans le fauteuil qu'elle affectionnait tant, comme si la blonde s'apprêtait à entrer sous peu …
Mais elle ne vint pas, hélas !
La jeune femme avait dû se faire une raison jusqu'à ce que Danaëlle surgisse …

Et voilà qu'aujourd'hui, la blonde emplissait à nouveau les lieux de sa présence …
Mini esquissa un sourire lorsqu'elle passa devant elle pour se diriger à l'étage …
Aphrodyti revisitait les lieux et sa soeur priait assidûment pour que la mémoire lui revienne …

* Faites qu'elle se souvienne … Peut-être pas de tout hein, mais du principal ! *

Puis la blonde redescendit les escaliers, un coffret dans les bras …
Mini, d'ordinaire si curieuse, ne posa aucune question sur ce qu'il contenait !
Le visage d'Aphrodyti gardait les marques de ce dont sa soeur n'avait été témoin, elle avait pleuré, c'était évident …

Je ... Je crois que j'en ai assez appris pour aujourd'hui ...

La petite brune se demanda, alors, si elle avait bien fait d'amener sa soeur jusqu'ici …
Si cela n'était pas trop prématuré …
Si cela aurait l'effet escompté …
Si cela la ramènerait à SA vie ou du moins, celle qui fut la sienne …
Un tas de questionnements pour une petite caboche comme la sienne, c'était le mal de crâne assuré !
Mini sourit à la blonde …

Rentrons à Chambéry, Dana … Tu en as assez vu pour aujourd'hui ! Il faut laisser le temps au temps … Je crois que c'est préférable …

La petite brune passa un bras autour des épaules de sa soeur, en signe de protection …
Elles remontèrent dans le coche et sans plus attendre, Mini guida les chevaux juqu'au coeur de Chambéry …

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--Danaelle


Retour dans ma chambre du Divin Nectar,

Tout devenait confus dans ma vie ! Tout semblait s'enchevetrer pour me rendre la compréhension encore plus difficile. J'avais pensé trouver les réponses à mes questions en Savoie, la vérité à cette absence de souvenirs et finalement, je me retrouvais avec un sac de noeuds indéfinissable, où la moindre de mes petites convictions se voyait explosée avec violence sous les impacts des révélations que l'on me jetait à la figure.

Je ne suis pas moi, je ne suis pas Danaelle, je suis une autre femme. Les larmes coulent sur mes joues, je tremble, le fantome a gagné, il doit jubiler dans le coin le plus sombre de mon esprit. La douleur se fait sourde et s'insinue dans chaque parole, chaque geste de mon oncle et de ma tante. Comment ont-ils pu ...... Comment auraient-ils pu, car je ne suis sure de rien à présent, me mentir, me cacher mon passé ? Je suis certaine qu'ils m'aiment, alors pourquoi ? La réponse me frappe en plein front ! Evidente, logique, infranchissable ! Parce qu'ils ne savent pas !!!

Je m'écroule sur mon lit, je regarde autour de moi. Flo ....Flo, qui m'avait apporté tant de calme, tant de douceur, tant de bonheur. Deux inconnus dans une ville inconnue qui tombent amoureux, la vie est simple, l'amour est tendre, et je n'avais pas besoin de penser à mon passé dans ses bras. Mais voilà ! Il a disparu depuis plusieurs semaines ! L'ogre du grand vide me ronge, me torture, avide de détruire la moindre carte que je pose pour reconstruire ma forteresse de papier !

Je me sens perdue, j'ai besoin de retrouver des bases solides et saines. Il y a trop de bouleversements en trop peu de temps, mon spectre profite de mon désarroi pour amplifier ses attaques et il me devient impossible de dormir, les insomnies s'enchainent au rythme des nuits.

Depuis notre retour du Manoir de Montmélian, mon manoir, chose qu'il m'était encore difficile à croire, mon coeur avait entendu l'amour fraternel qui émanait de Mini. Ca, oui, je savais que c'était une vérité, surement la première qui devait s'imposer à moi ! Pourtant le reste me troublait encore. Une telle vie de solitude ! N'étais-je donc vouée qu'à la souffrance, au manque, à la désillusion ?

Une fois encore, je pris le coffret et l'ouvris. Tant de missives, tant de noms inconnus, tant de choses que je n'osais pas lire. Un instant d'hésitation, je ferme les yeux et plonge ma main dans la boite, en ressort un parchemin vieilli mais guère abimé.

Il date de quelques années, envoyé par un pretre dont l'identité ne me donne aucun indice. Je lis les lignes qui suivent et un sourire éclaire un instant mon visage. C'est grace à cet homme que Mini et moi avons été réunies ! Je presse la lettre sur mon coeur, la replie et la range. C'est suffisant, je suis trop anxieuse pour jouer une autre fois à la “roulette russe” avec la boite de Pandore.

C'est décidé ! Je jete le coffret, quelques vetements, quelques nourritures dans ma besace et je repars chez moi ..... à Saint Claude. Je jete un oeil sur le lit, l'effleure d'une main, sent mon coeur se serrer durement. Y a -t-il une raison, un sens logique à tout ce qu'il m'arrive ? Est-ce que le destin à un dessein tout tracé pour moi ? Si oui, quel est-il ? Et pourquoi me faire souffrir autant ?

Je jete ma besace sur mon dos, referme la porte de la chambre en soupirant et dévale les escaliers. Personne n'est dans la grande salle, je siffle Missy qui dort dans la cuisine et sort dans la rue. Une grande bouffée d'air printanier et je prend la direction d'Annecy, d'un pas ferme, le visage clos sur ma détermination.
--Danaelle


Les quelques jours pour retourner à Saint Claude avaient été une torture ! Déchirée entre le sentiment de crainte qui me soufflait de faire demi-tour et le désir de savoir ce que cachait mon oncle, je ne dormais plus, je ne mangeais quasiment plus, l'esprit enfièvré et les nuits hantées par le visage sombre du fantome.

Sur le petit chemin qui me conduisait à la ferme, je tentais de préparer une sourire crispé sur mon visage, j'avais donné peu de nouvelles depuis mon départ. Quelques lettres pour dire que tout allait bien, j'avais à peine parlé de Flo pour ne pas les inquiéter inutilement, leur affirmant que mon travail me donnait suffisemment de revenus pour vivre décemment.

La batisse se découpa dans le franc soleil d'une belle journée de printemps, je m'arretais un instant, humant l'air de la ferme empli d'odeurs d'animaux et de fourrage, pourtant, contrairement à quelques mois plus tot, je n'y trouvais plus de plaisir. Je continuais d'avancer et vis ma tante, le tablier relevé, plein de graines qu'elle distribuait allègrement aux volailles dans la cour
.

Tante Clara ! C'est moi !

Elle lacha immédiatement son tablier, les graines formant un petit tas à ses pieds sur lequel les poules se précipitèrent en un instant. Elle courru vers moi, de son petit pas pressé et se jeta sur moi. Je n'eu pas besoin de forcer mon sourire, son amour était si fort qu'il me redonnait immédiatement un semblant de confiance.

Danaelle, ma chérie ! Quelle merveilleuse surprise ! Je suis si contente que tu sois revenue ! Mais pourquoi ne pas nous l'avoir dit ?

Je riais presque de voir passer sur son visage tous les sentiments qu'elle pouvait ressentir, aussi contradictoires puissent-ils etre.

Tout va bien, tante Clara, j'ai juste pris ma décision à la va-vite. J'ai ....J'ai besoin de parler à oncle 'Toine ....

Son sourire se figea sur son visage et elle me scruta.

Tout va bien Danaelle, tu es sure ? Ce jeune homme dont tu nous as parlé ....

Je l'interrompis rapidement, je n'avais pas envie de parler de Flo, pas encore.

Tout va bien, ma tante, je te le promet. Je te parlerais de lui plus tard mais pour le moment .... C'est de mon passé qu'il s'agit, pas de mon avenir ....

Je vis son regard se diriger derrière moi et je sentis "sa" présence avoir de l'entendre. Je me retournais vivement en lui souriant.

Bonjour Dana ....

Son regard était las, presque triste et je jetais un oeil sur ma tante qui avait baissé la tete. Je me jetais dans les bras de mon oncle et l'embrassais sur la joue.

Tu m'as manqué .... Vous m'avez manqué tous les deux ....

Il resserra ses bras autour de moi et je sentais son coeur battre vite, trop vite. Il savait, il savait qu'un jour comme celui-là arriverait, il savait qu'un jour il lui faudrait parler.

Viens ... Entrons dans la maison, tu dois avoir faim et soif ...

Le sourire revint sur tous les visages, comme avant, comme quand j'étais leur "fille", comme quand j'étais chez moi ....
--Danaelle


Deux jours et deux nuits étaient passés.

Deux jours où je retrouvais mes marques, où je flanais dans les champs et où le ramassage d'oeufs se finissait en bataille rangée avec les poules, accariatres volatiles qui n'avaient pas envie de se laisser prendre leur future couvée.

Deux nuits où le sommeil fuyait, où les heures défilaient, deux nuits entrecoupées par les réveils en suée à cause de mes cauchemards. Ils étaient revenus plus durs, plus terrifiants, il me semblait entendre ma voix hurler dans ma tete : Mais qu'as-tu fait ? Mais qu'as-tu fait ?

Le regard noir du fantome semblait empli de tristesse, de colère, de désillusion, me donnant l'impression d'etre en faute. Je sentais parfois qu'il me demandait de l'aide et d'autres fois, qu'il me haissait. Je me réveillais en proie aux douleurs les plus terribles, mon coeur battait à tout rompre, semblant vouloir sortir de ma poitrine et souvent, je ne pouvais me rendormir qu'apres m'etre éreintée par une crise de pleurs.

Il était temps que l'on ai cette discussion, il fallait que je sache et ce soir là, au repas, mon silence et les regards de mon oncle en dirent suffisemment pour qu'aucun mot ne soit nécessaire. Lorsqu'il sortit fumer sa pipe, comme chaque soir, je le suivais en silence, déposant un baiser sur la joue de ma tante qui se dirigeait vers la cuisine.

Je m'accoudais près de lui, sur la barrière et jetais un oeil au loin, sur le soleil couchant
.

Nous ne t'avons jamais menti Dana ! Et nous t'aimons vraiment, tu es l'enfant que nous n'avons jamais eu, meme si tu es arrivée dans notre vie il y a si peu de temps.

Je hochais la tete, incapable de sortir un mot, ou meme de faire un geste. Je le laissais continuer.

J'ai .....inventé .... certaines choses. Les mots butaient dans sa bouche, avec difficulté, et je posais une main rassurante sur son bras. Il n'y a pas eu d'accident....Je ne connais pas tes parents .... Nous ne sommes pas ... Je resserrais la pression de ma main sur son bras, il était inutile qu'il aille jusque là, pour moi cela ne changeait rien à l'amour que je leur portais. Il soupira, puis relevant la tete vers le ciel, il poursuivit.

Nous t'avons trouvée sur le bord de la route, inanimée, pale, pour ainsi dire morte et complètement trempée de la tete aux pieds. Nous t'avons ramassée, soignée, aimée....

J'enregistrais avec difficulté les informations qui s'entrechoquaient dans ma tete. Ce que je pressentais s'avérait juste, je ne suis pas Danaelle mais alors qui suis je ? Je repris ma main et resserrais mon chale sur mes épaules en frissonnant. Il passa ses bras autour de moi et me fit faire demi-tour.

Viens .... Je dois te montrer quelque chose !

Je le suivais docilement, le barrage était ouvert, le flot dévalait en moi et il fallait que je sache tout ce qu'il savait, je ne repartirais pas sans avoir ramasser jusqu'au dernier indice. Nous rentrames dans la maisonette puis il m'entraina dans leur chambre, me fit m'asseoir sur le lit et se dirigea vers une armoire qu'il fermait toujours à clé. Il l'ouvrit et en sortit quelques livres. Je ne comprenais pas où il voulait en venir !! Mon passé était-il écrit dans un livre ? Mais qu'étais-je donc ?

Il vint se poser sur le fauteuil en face de moi et me regarda intensément. Je frissonnais sous la crainte de ce qui pouvait suivre
.

Tu te souviens de l'histoire de cette reine aimée d'un dieu, une reine d'une grande beauté, de ce dieu qui lui apparut sous la forme d'une pluie d'or, de cette Danaé d'où j'ai tiré le nom que je t'ai donné, comme je l'aurais fait pour mon propre enfant .... Je l'ai choisi pour la couleur de tes cheveux, une pluie de cheveux d'or.

Il sourit doucement et je le lui rendis, lui montrant que je me souvenais et que j'aimais ce nom. Puis il continua.

Cette reine habitait un pays lointain, un merveilleux pays dont le nom est la Grèce. Ce nom ne fit aucun écho dans ma mémoire percée. Lorsque nous t'avons trouvée, sous l'emprise de la fièvre, tu as parlé, tu as prononcé des mots ..... Il sortit un petit parchemin, plié dans un des livres. J'en ai noté quelques uns parce que je me doutais qu'un jour il faudrait que je te parle de tout cela.

Il me tendit le morceau de papier, griffonné de quelques mots : Mini, amour, mourir, plusieurs fois non, et d'autres choses incomprehensibles, qui ne semblaient avoir aucun rapport les unes entre les autres. Je le regardais dans l'expectative, incapable de comprendre quoi que ce soit.

Il y a autre chose mais je n'ai pas pu l'écrire car c'était une langue que je ne comprenais pas. Puis quelques semaines plus tard, mon esprit cherchant malgré moi, je me suis souvenu de cette reliure ancienne que j'avais acheté à un marchand ambulant, il y a quelques années.

Il me tendit le livre, usé, au cuir vieilli, à l'odeur moisie et le déposa dans ma main. Je le regardais, quelques sigles à moitié éffacés sur la couverture : Ἰλιάδος Αʹ, et d'une main tremblante, je l'ouvrit.



Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος
οὐλομένην, ἣ μυρί᾿ Ἀχαιοῖς ἄλγε᾿ ἔθηκε,
πολλὰς δ᾿ ἰφθίμους ψυχὰς Ἄϊδι προΐαψεν
ἡρώων, αὐτοὺς δὲ ἑλώρια τεῦχε κύνεσσιν
οἰωνοῖσί τε πᾶσι· Διὸς δ᾿ ἐτελείετο βουλή,
ἐξ οὗ δὴ τὰ πρῶτα διαστήτην ἐρίσαντε
Ἀτρεΐδης τε ἄναξ ἀνδρῶν καὶ δῖος Ἀχιλλεύς. ***


Les signes dansèrent un moment devant mes yeux, puis ils devinrent des lettres, qui elles meme formèrent des mots, et en quelques secondes je me rendis compte, dans la plus grande incrédulité, que je comprenais parfaitement ce qu'ils signifiaient !

Je tournais les pages, les unes après les autres, de plus en plus vite, et là où se posaient mes yeux, mon cerveau lisait les mots. Je redressais la tete, le regard affolé, lancant une supplique muette à mon oncle
.

Mais ....qu'est-ce que ca veut dire ? Comment est-ce possible ?

Il vint s'asseoir près de moi, referma le livre et prit mes mains dans les siennes.

Cela veut dire que tu es grecque ....Je secouais négativement la tete, je n'étais pas "ca", je ne savais meme pas ce que c'était. Je devais pourtant bien l'accepter, ca semblait plus qu'évident.
Dana ...Tu viens d'un autre pays, tu viens de loin, et je ne peux pas te dire comment tu es arrivée jusqu'ici, toi seule peut le trouver. Je ne sais pas non plus comment tu as perdu la mémoire mais à Chambéry, près du lac, tu trouveras surement la réponse à tes questions.

Je le sentais las, fatigué de la guerre qu'il menait à lui meme depuis des mois, de la peur qui le rongeait de perdre "l'enfant" que le hasard lui avait donné. Je me blottis dans ses bras et fermais les yeux. Il fallait que je prenne du repos, il fallait que je soit seule et que je réfléchisse à tout cela. Je me levais, laissant choir le livre sur le lit mais il le rattrapa et me le tendit à nouveau.

Garde le ! Il te sera plus utile qu'à moi..... et peut-etre peut-il t'aider.

Je le pris, le serrais fort contre moi et sourit à mon oncle, murmurant un léger merci. Je m'éclipsais, montant rapidement dans ma chambre, soufflant la chandelle et restant là, immobile, allongée sur le lit dans la semi-obscurité.


*** version originale de l'Iliade de Homère.
Danaelle, incarné par Aphrodyti
Sur la route de Chambéry.

Ma vie venait de voler en éclats ! Enfin ce qu'il me semblait etre ma vie, car finalement elle ne l'était pas, je n'avais rien. Ni famille, ni liens qui me rattachent à cette terre, j'étais d'ailleurs, d'un autre monde.

Et mon nom ? Aphrodyti m'avait on dit, Mini et les quelques personnes qui semblaient m'avoir connu dans la capitale savoyarde. Mais Aphrodyti qui ? Aphrodyti quoi ?

Le départ de Saint Claude avait été terrible. Je leur avais promis de revenir, juré que mon amour pour eux serait toujours aussi fort, mais le doute s'était insinué dans chaque coeur et brassait, malmenait les sentiments que nous avions les uns pour les autres.

J'avais entre vingt et vingt cinq ans, sans époux, sans enfants, sans patrie, et je devais repartir de zéro. Une chance diraient certains ? Un malheur pour moi ! Je me sentais plus seule que jamais mais j'avais éludé la question de ma tante au sujet de "l'amoureux" disparu soudainement et avais répondu par le plaisir d'avoir trouvé une soeur. Cela leur avait mis un peu de baume au coeur de ne pas me savoir complètement seule là bas
.

Chambéry.

J'avais passé les portes de la ville juste avant la nuit, juste avant qu'elles ne soient fermées pour la sécurité des habitants. J'avais hésité pourtant, me demandant si j'avais envie de voir des gens, ces gens qui me regardaient bizarrement sans me parler. J'avais hésité à contourner la ville et à me réfugier directement au manoir, m'enfermer à jamais dans ma solitude.
Mais Mini devait attendre de mes nouvelles, je l'avais prévenue de ma décision de partir alors que j'étais déjà depuis deux jours à Saint Claude. Il en était passé presque une quinzaine et il fallait bien que je la rassure.

Le Divin Nectar semblait vide, j'en poussais la porte presque à regret et me dirigeais vers le comptoir, dénichant un morceau de parchemin vierge et une plume.




Ma chère Mini,

Tu es la seule pour moi à présent, la seule qui me rattache à cette terre, à cette vie. Je ne veux pourtant pas devenir un poids pour toi, pour ta vie amoureuse ou ta tache maternelle. Je serais là pour t'aider, tu le sais, mais je vais me réfugier à Montmélian, me retirer du monde vivant. Je ne me sens pas capable d'affronter le regard des "autres".

Je passerais régulièrement à Chambéry pour me rendre à la basilique, afin de prier dans la solitude d'un lieu pieux. Je crois qu'après tous mes échecs, c'est le seul sens que je peux encore donner a ma vie.

Dana .... Aphrodyti, ta soeur qui t'aime.


Je pliais la missive et la déposais sous un petit vase qu'elle avait placé là pour décorer. Puis je fis un saut dans ma chambre pour déposer mon baluchon et ressortis de l'auberge pour me diriger vers le lieu saint.
Aphrodyti
Les semaines s’étaient égrenées, lent défilé de minutes en heures, intervalles réguliers de jours et de nuits, froids et solitaires. Il y avait eu plus de bas que de hauts mais grâce à l'aide de Mini, j'avais tenu bon. Puis elle m'avait trouvé de l'occupation, beaucoup d'occupations !

Mais l'aide la plus certaine m’était venue d'une autre présence, silencieuse, forte, drôle, qui avait su insuffler en moi un nouvel élan. L’appréhension qu'engendrait mon nouveau désir de vivre était devenue mon leitmotiv. Il me fallait user de patience car ma mémoire avait besoin d’être claire et limpide, je voulais être sure de moi, ne pas commettre d'impair et blesser sans raison, même involontairement.

Ma boite à secrets avait délivré peu à peu les derniers noms, les dernières douleurs, les derniers cheminements dans ma tête, et plus d'une fois je fus prise de regrets de l'avoir ouverte. Mais si je voulais avancer, progresser, découvrir ce que le Chat cachait derrière son Mont ..... Il me fallait vider le coffret jusqu'au bout.

La basilique de Sainte Nitouche avait vu ma présence quotidienne l'emplir de larmes silencieuses, puis les jours passants, elles s’étaient taries d'elles-mêmes, jusqu’à ce que mes yeux ne me brulent plus si souvent.

Je me sentais prête ! L'avenir était devant moi, même si la solitude avait décidé de gouverner ma vie, mon cœur avait retrouvé sa liberté, et gambadait à nouveau comme un poulain dans une verte prairie. Bientôt, il trouverait maitre à qui se vouer, qui saurait l'amadouer et l'apprivoiser.

La Savoie était ma terre d'exil, ma terre d'accueil et je voulais en faire la terre de ma future famille. Tout ce que j'avais vécu jusque là, ce retour en arrière, m'avait fait prendre conscience d'une chose, ici et ici seulement j’étais chez moi !

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