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[RP]Vamos à la playa la lalalalla la!

Otissette
[ Taverne encore et toujours le jour J ]

Tiss avait écouté la Féline lui confirmer ses pires craintes… son pire cauchemar, sa jeune vassale si parfaite, avec un royaliste. Elle en avait des frissons la double V, qu’avait-elle donc manqué dans l’éducation de la Dégénéré ? Vraiment, elle n’était pas douée avec les mômes, faudrait qu’un jour elle arrête de les prendre sous son aile…

Regard qui croise celui de son Artésienne, pour finalement se poser sur le petit bout de chou qu’elle tient dans ses bras, et voilà la double V qui craque à nouveau. C’est pas encore aujourd’hui qu’elle arrêtera de prendre des gamines sous ses ailes…


Scario, Julio, Sylvio… c’est la même chose, puis c’est Sophie qui m’induit en erreur à chaque fois.
Des nouvelles ? Bah ils sont en chemin… mais où va savoir, les pigeons tu sais, ça se fait rare de nos jours ! Une espèce en voie de disparition !


Et alors qu’en généreuse Vicomtesse² qu’elle est, elle va chercher quelques verres son regard à nouveau croise celui d’Ize.

Vraiment Ize tu devrais te reposer… Je te garde Loulou si tu veux, faut que tu dormes ! Tu vas le faire fuir ton Angelo…


[ Quelques jours plus tard… ]

L’océan… depuis son arrivée, elle n'avait pas eu le temps de le voir, entre Louise qu’elle chouchoutait, Zodel à qui elle tentait de faire passer son horrible passion, Calyce qui la tourmentait, sa Duduche qu’elle cherchait partout… les journées étaient plutôt chargées.

Temps, il était grand temps qu’elle s’y attarde à cet océan puis surtout elle avait besoin de calme pour réfléchir… C’est qu’elle flippe grave la double V, elle une Penthièvre, elle qui n’a jamais peur de rien, toujours entrain de se battre pour ses convictions. Pour le coup elle en mène pas large, pas sûre d’elle du tout. Et si ça se passait mal ?

Pour la première fois de sa vie, elle avait cherché toutes les excuses possible, allant du "pas le temps j’ai rampo" à "faut que j’aille à la pêche aux moules" en passant par "j’suis malade". Elle le sait, si ça foire… elle morflera une fois de plus. Et question morflage, elle s’y connait, c’est qu’elle a pas mal donné ces derniers mois.

Poulaines à la main, sur la plage elle avance sans but aucun, si ce n’est celui de trouver un endroit désert ou elle ne croisera personne ou presque. Et lorsqu’enfin elle le trouve, sur le sable elle se pose, jambes repliées vers elle, bras qui les encerclent, mirettes qui au loin fixent un bateau. Elle est perdue…

Elle divine angevine parfois sanguine, lui requin artésien mais surtout bourrin…
Equation aux multiples inconnues…

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Felina
[Périgord, rappel de quelques envols de volatiles.]

La lettre à son fils faîtes, il était temps pour la Rastignac de répondre à eux personnes s'inquiétant du sort du petit blondinet. Pour l'une d'entre elles, elle s'en serait bien passé, mais elle devait laisser de côté sa haine farouche pour cet homme. Lui aussi tenait à Karyl, aussi était elle bien contrainte de le tenir informée. Elle avait donc pris plume et vélin pour écrire d'abord à Marie Alice, la rassurant sur l'était de l'enfant et l'assurant qu'elle allait rapidement prendre les mesures qui s'imposaient pour le mettre en sécurité afin que tout ceci ne se produise plus jamais. Laisser une chance à son gamin de devenir un adulte, comme elle se l'était promis.A la fin de la lettre, elle lui demandait d'informer son vassal, peu encline à lui écrire à nouveau.

Pourtant, quelque jours après et après la rencontre imprévue avec Alycianne, Félina s'était elle décidée à rédigerla seconde missive, plus difficile, celle là adressée à celui qui n'était pas encore Duc De Bourgogne mais juste Eusaias de Blanc Combaz, son pire ennemi (encore qu'il partageait ce privilége avec le Borgne Maleus depuis quelques mois.) La mercenaire avait en effet croisé quelques heures avant sa fille cadette, et c'est seulement à ce moment là qu'elle s'étaient souvenue que le Balbuzard lui avait demandé expressement des nouvelles de Karyl. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle avait donc écrit, expliquant le plus précisément la situation à son ancien bourreau.

[La Teste]

Les deux réponses se font pas tarder, et alors que La Rastignac sort à peine de la chambre qu'elle occupe pendant son séjour à la Teste, voilà que l'aubergiste lui tend deux missives adressées à son nom.
La première est une réponse de Marie Alice et dont la lecture ne peut que faire sourire la sauvageonne.




Bonjour,

Je vous remercie de ces nouvelles qui me rassurent quant à son état.

Qu'appelez-vous une sécurité définitive cependant? Parce que croyez-moi, ceci n'existe nullement et si vous songez à l'enfermer dans quelques lieux, sachez qu'au vu de son caractère, vous n'arriverez qu'à le faire s'étioler doucement.

Je serai sous peu en Bourgogne mais vais écrire de ce pas à Eusaias.

Cordialement.

Marie


La seconde, prévisible et pourtant toujours aussi surprenante, est signée Ecb. Qui aurait cru un jour que ces deux là échangeraient la moindre missive ? Quand je vous dit que Karyl est un magicien.




De nous Eusaias Blanc Combaz,
A Felina Rastignac,
Salutations.

Que de courriers entre nous et pour parler d'amour. Non pas d'amour entre nos deux être, je crois que c'est mort pour nous, bien que je vous aurai bien prise comme catin histoire de voir si la viande mercenaire est aussi dure que cela au lit. Non, ici on parle de l''amour à nos enfants, enfants de qui je n'ai aucune nouvelle d'ailleurs.

J'ai envoyé il y a quelques temps quelques un de mes hommes, visiblement, le Périgord ils nont pas trouvé, ou la mort les a fauchés, toujours est il que je n'ai pas plus de nouvelle d'eux.

Donc je vais devoir m'en remettre à vous pour commencer, chose bien étrange que je n'aurai jamais envisagez si Karyl et Alycianne n'étaient pas dans la balance.

J'ai accédé au trône de Bourgogne il y a peu, désormais je vais pouvoir peser un peu plus lourd dans la balance pour les aider, quant à vous, récupérez les au plus vite, nous préparons notre vengeance pour plus tard, mais le coin risque de s'embraser assez vite.

Qu'aristote fasse que vous puissiez me donner nouvelles.


Ebc,
Duc de Bourgogne.


Une étincelle s'allume alors dans les prunelles de la brunette lorsqu'elle en termine avec ce second courrier. Et si la solution se trouvait là.
La Bourgogne. Marie Alice et Eusaias ... ?
Ou bien encore l'Anjou et Kilia.

Il allait lui falloir leur en parler à tous, car pour elle cela devient évident. L'avenir de son fils passe par ces trois là.

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Asophie
[ Taverne encore et toujours le jour J ]

Voilà le quatuor de Teste enfin réuni, avec quelques jokers en plus et d’autres en chemin. Heureusement, parce qu’elle est carrément pas en forme l’Artésienne, avec des cernes qui lui tombent en bas des joues et les joues dans les godasses…

« Moi je me sens revivre… Mais toi, ma belle, va falloir qu’on fasse quelque chose… »

Sophie ignora superbement la mauvaise foi de la V² qui prétendait que c’était de sa faute si elle oubliait que le « fiancé » d’Izeliah s’appelait Sylvio et revint à la jeune mère épuisée.

« On va te trouver une nourrice, que tu puisses te reposer et profiter de ton beau gosse quand il arrivera. Et rebèque pas ! Considère juste que c’est notre cadeau de « maternité ». D’ailleurs, avec toute la marmaille qu’on se trimballe, ça va devenir nécessaire… »

Et de poser à cet instant précis les yeux sur Zodel qui… vient de sortir un des « noeuils de tristan » de son bocal et s’amuse à le faire rouler au sol.

« Ouais enfin… ptet pas tous si on veut pas les rendre dingottes… »


Un machin rond et improbable vient buter contre la pointe de sa botte et Sophie retient de justesse le réflexe qui lui aurait fait écraser le « noeil » dans un joli « spleurch » gluant ce qui n’aurait sans doute pas manquer arracher à la gamine quelques hurlements hystériques dont on va bien se passer. Au lieu de cela, elle le lui renvoie du bout du pied avec un petit sourire attendri et malicieux, ce qui fait découvrir à la gamine, aux anges, qu’on peut jouer aux billes avec des « noeil ». Super, bravo ! Clap, clap ! Belle idée… Ouais, mais c’était mieux que de la voir jouer avec le cadavre puant d’un chaton tout roide qu’elle trimballait partout comme un doudou, nan ? Faut dire qu’elle se sentait impuissante la vicomtesse face au spectacle surréel d’une enfant à l’innocence arrachée, meurtrie, piétinée qui mimait les jeux des autres gosses de son âge dans une joie glauque et ingénue à la fois. Juste que ses jouets étaient « différents », voilà tout… Comme la chanson paillarde qu’elle venait d’entonner avec un enthousiasme candide qui fait dresser les cheveux sur la tête des bonnes dames alors même que c’est tout ce qu’elle a pu apprendre comme comptine dans le bordel qui l’a vue naître. Gros plan sur l’ambiance décalée d’une taverne de la Playa…

Un autre enfant, à peine plus âgé retient aussi l’attention des bonnes âmes. Karyl, le petit prince blond qui fut fauché par une armée aveugle en Périgord et dont la moitié des têtes couronnées du royaume se soucie. Chacune s’empresse de demander des nouvelles à une Felina qui a retrouvé toute sa hargne et sa rage. Et chacune de partager son désir de vengeance ou de justice, appelez ça comme vous voulez. Après, on s’étonnera de trouver autant de gens qui sont prêts à se mobiliser pour aller raser ce comté où les barbares ne sont pas ceux qu’on croit et où les Bourrins peuvent donner des leçons de morale. Faute de leur avoir collé une bonne leçon.
Ainsi s’écoule la première heure d’une taverne de la playa pour la Sophie. Presque que du bonheur…




[Le bord de mer, un autre jour à la Playa… ]


En haut de la splendide Dune du Pilat, elle est assise, recherchant comme tous ces vacanciers un peu de solitude alors que le vent chiffonne les courriers qu’elle retient d’une main ferme pour les relire. Celui de Crys, d’abord. Sa blonde amie dont elle songe à faire sa vassale et qui lui manque. Elle aurait aimé que tout le monde soit là… Saisissant une pointe de fusain et plaquant le bout de parchemin sur une petite blanche de bois, elle griffonne à son tour :

Citation:
« Ma chère Crys,

Tu m’avais demandé de penser à toi quand je serai en haut de la Dune du Pilat et c’est de là que je t’écris… »


Mouais, bon... C’est un peu tout ce qu’on arrivera à gribouiller tant l’écriture au vent, sur un parchemin déjà mouillé par les embruns se révèle une gageure trop délicate. La suite, on l’écrira au sec, mais au moins, l’intention y est…

On tourne la page et on tombe sur une autre missive chiffonnée, rédigée d’une écriture droite et sèche comme celle qui l’a écrite, transmettant une angoisse qui lui est peu coutumière et un appel à l’aide qui a du en coûter à la fière jeune femme qui l’a écrite. Soupir… En un mois et demi, personne ne lui avait rien dit ni rien demandé ou presque. Et maintenant qu’elle cherchait à s’évader avec insouciance, la gravité d’une situation qui lui échappait la rattrape. Comme un avertissement contre le laisser-aller et le lâcher-prise. Tout ce à quoi elle voulait s’abandonner un peu, au fond, pour quelques jours, quelques heures…

On tourne la page et les yeux se posent sur un scel à la rare couleur bleu marine… "Vale e me ama". Nous y voilà. Un retour au galop comme la marée d’équinoxe qu’on est venu contempler. Comme s’il ne suffisait pas que sa conscience la travaille déjà, le principal intéressé qui s’était royalement barré depuis un mois et demi se rappelait à son bon souvenir. Et on va croire au hasard peut-être ?… Petite moue amère alors que les yeux parcourent tant de mots d’amour. Le sel marin sur ses lèvres, le scel marine sous ses yeux, elle plonge dans de nouvelles interrogations. Y croire encore ? Nouveau soupir et les yeux se posent sur les vagues, se portent vers d’autres horizons…

N’y aurait-il pas là bas une île proche de Cythère vers laquelle on pourrait s’embarquer pour ne plus jamais s’en revenir ? Où l’on pourrait à l’infini prolonger des vacances insouciantes et trouver sur ce monde un jardin aux délices terrestres ? Après s’être abandonnée à son fougueux Calydon qui redevenu lion docile, s’oublie dans une folie lointaine, l’Atalante s’embarquerait sur un frêle Argos vers un incertain trop onirique pour ne pas cacher des chimères en son sein. Peut être, en somme, tomber de Charybde en Scylla. Tourner le dos à une passion, un amour fou et ses souffrances pour s’avancer vers un rêve et ses promesses ou ses désillusions. Lâcher la proie précieuse et chèrement acquise pour une ombre lumineuse et incertaine.

Sans même s’en rendre compte, elle a rassemblé ses affaires et s’est laissée portée par ses pas vers les vagues, ses pieds s’enfonçant dans les grains tièdes de cette plage dont elle aimerait faire un sablier infini. Elle demeure plantée là, entre le ciel et l’eau, dans ce temps immobile, quelque part entre passé et futur, entre passion et rêve, face à cet océan sans fin qu’aucune clepsydre sur terre ne pourrait dompter. Au bord du monde. Et in Arcadia ego…

Un soupir achève la seconde et soudain, elle prend une décision immédiate quand les envies de son corps bousculent les tourments de ses pensées qui, si elle n’y prends pas garde, vont venir gâcher ses promesses de vacances. Ses sens reprennent le dessus. Avec empressement, elle se débarrasse de sa robe et de ses frusques et, comme on rejette le sol du monde trop réel, elle s’avance dans cette mer qui l’appelle comme un froid Léthé. Oublier le présent, ne plus penser. Plonger dans l’écume qui picote sa peau frissonnante de mille aiguilles glaciales. S’abandonner aux vagues qui fouettent son corps et chassent avec violence l’idée même de penser. Juste elle, les vagues et l’oubli.



Tout à l’heure, revigorée et rassérénée, elle ira rejoindre les autres, faire dresser une grande tente réchauffée par des braseros et des rires, boire du vin d’entre-deux-mers et manger du poisson grillé… C’était ça, en principe, les vacances qu’elle avait voulu. Alors, elle les prendrait.

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"Connais-toi toi -même et tu connaitras l'Univers et le Divin."
Izeliah
[ Taverne encore et toujours le jour J ]

Oui, je sais... du repos... du repos... du repos.

Elle répéta les mots machinalement, ne s'appercevant même pas qu'elle venait des les sortir en fait. Elle répétait les mêmes mots comme elle répétait les mêmes geste. Sa fille, Sa Louise, Sa Loulou d'amour lui prenait son temps et son énergie. du moins c'est ce qu'elle voulait laisser penser. Elle était tourmentée par autre chose l'Artésienne, La Bourrine. Son italien ne lui laissait pas de nouvelles et quand un Italien, blessé, ne vous donne pas de nouvelles ce n'est jamais de bon augure. Et si sa plaie s'était infectée ? Et si il devait perdre sa jambe. Non pas que ça la dérange d'être avec un cul de jatte, elle ne l'aimait pas pour ses jambes. Ses fesses par contre, elle devrait y songer.

Quoiqu'il en soit, elle était fatiguée et angoissée et comme à chaque fois que ça n'allait pas, ça se voyait.


Une nourrice, mais vous n'y pensez pas ? J'suis pas vicomtesse moi, j'ai pas de rente, j'ai pas de moyen...

Enfin si elle en avait quelques un d'un lointain héritage, mais en rentrant à cambrai il allait falloir construire la maison, du moins réaménager celle de Scario pour en faire la maison des Di sterna... Si l'italien revenait entier de cette escapade. Et puis là, à songer à lui qui devait arriver avec les autres elle s'effondra en regardant loulou qui s'était endormi dans ses bras.

J'veux pas qu'elle croit que je l'abandonne, mais j'peux p'us.

Elle leva les yeux vers Tiss, la V² souriait, elle savait qu'elle comprendrait et qu'elle lui garderait Louise pour les deux nuits à venir. Soulagée et tourmantée, elle les quitta là, prenant sa fille et promettant à Otissette de la lui amener pas trop tard...

Du repos...du repos... du repos


[Le bord de mer, un autre jour à la Playa… ]

Enfin ils étaient arrivé. Lui surtout. Il avait surgit dans la chambre alors qu'elle nourrissait Louise. L'effet avait été sans appel. Louise, devant le cri de surprise poussé par Izeliah s'était mise à hurler, lachant sans préavis le sein maternel. Izeliah, Reposée et sereine, n'avait pas vu le coup venir. Elle serra Louise contre elle, elle le regarda, interdite, amoureuse aussi quand elle reconnu ses traits derrière cette barbe naissante qui le rendait plus homme, plus amant, plus père aussi. Son Italien était revenu, et son coeur s'emballait de nouveau. Il se jeta sur elle et l'embrassa à en perdre le souffle avant de prendre sa fille chérie dans les bras et de ne plus la lacher de toute la nuit qui avait suivi. Elle aurait pu en être jalouse l'Artésienne. Il préférait être père qu'amant... et pourtant. Elle fut douce cette nuit à être blottit contre lui et à regarder Louise dormir sur son pôpa.

La deuxième les rôles s'inversèrent. Il devint plus amant que père et, après avoir envoyé au Diable quelques recommandations de Sophie, elle s'employa à appliquer quelques "trucs" que la vicomtesse lui avait appris... Pas Torrides pour rien la Terride. Cette nuit là aussi fut douce... pas de la même manière mais douce quand même. Se retrouver dans les bras de l'être aimé, succomber aux plaisirs et aux désirs... il n'y a rien de mieux pour vous remettre dans une forme d'enfer une bourrine un peu trop sage en ce moment.

Scario partant à ses occupations, elle lui indiqua qu'elle allait montrer la playa à Louise. Peut être viendrait il faire un tour. Elle installa sa Loulou dans un panier et les voilàs partie en direction de la plage. Chausse enlevée, petit drap sur le panier pour protéger la petiote de rayon de soleil trop agressif, elle devala les dunes. Ses cheveux bruns au vent, sa jupe aussi d'ailleurs, le sable venant lui fouetter ses molets impudiquement dévoiler, En même temps, est ce vraiment impudique pour une cambrésienne ? Une silouette se détacha devant elle. Elle la reconnut sans soucis. La V², la marraine de sa Louise. Elle n'hésita même pas et alla la rejoindre.

Elle se laissa tomber à genoux à côté d'elle déposant le petit panier où sa fille dormait sagement à côté des pieds de l'heureuse marraine de la trogne d'amour. Main en visière pour abriter ses yeux trop bleu du soleil, petit mouvement de tête pour faire aller les cheveux et sourit malicieux accroché aux lévres


Bonjour la double. tu m'as l'air bien tristoune... et de lui faire une bise affectueuse sur son front. Faut pas ma belle, il fait un temps merveilleux. Les hommes sont revenus.

elle pointa du doigt le Black pearl.


Tient tu vois ? c'est la perle noire de Luzifer ça, Smurf devait aller y faire un tour. On devrait peut être aller faire chercher les copains pour qu'on s'amuse un peu ici, Pis Sophie aussi. Elle a triste mine en ce moment et j'aime pas ça. On pourrait s'organiser un match de soule ! on a une bonne partie des taureaux ici. Et une bataille d'eau de mer ? ça ne te dis pas une bataille d'eau de mer ?

Elle la regarda en souriant. Oui, la transformation était plus que visible entre le moment où elle était entrée, presque cadavérique dans la taverne et celui où elle avait rejoint son amie sur la plage, rayonnante et radieuse. Si La double était de bonne humeur, elle la chambrerait... si ce n'était pas le cas, elle lui répondrait à peine.
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Cyrinea
[Le bord de la mer, un autre jour à la playa]

La mer, la mer, toujours recommencée....ce qui la turlupinait dans le recommencement, était l’apprentissage de la natation. Elle avait longuement hésité car il y avait une marge entre quelques brasses dans le lac de Montluçon et l’océan et ses vagues impétueuses. Alors, pendant que son professeur préféré se remettait de ses nuits d’insomnie, elle avait finalement pris le chemin de la plage pour rejoindre sa Vicomtesse, la très célèbre, attendue, rejointe et accompagnée Asophie de Terrides. Elle se prit à sourire à songeant à son nom, réalisant soudain que l’absence de sagesse s’alliait avec un tempérament de feu. Hé oui, Terrides, torride...faudrait qu’elle lui en parle...même si elle n’était certainement pas la première à y penser, même si malgré tout sa Soph avait la tête bien plantée sur les épaules.

Pour l’occasion et puisqu’il semblait que la plage fût devenue le rendez-vous des femmes huppées du royaume et de leur marmaille, elle avait emmené Alrik avec elle. Elle allait lui dévoiler l’univers des pâtés de sable, des ronds dans l’eau, des rires qui éclatent lorsque l’écume vous saute au visage, des petits gâteaux au goût salé et celui du vent qui fait doucement voleter les cheveux. Un an déjà...bientôt, dans quelques jours. Il ne marchait pas encore, presque, ânonnait quelques mots à la signification souvent mystérieuse et qui étaient l’occasion de terribles colères pour peu que le mystère restât entier trop longtemps.

Pourtant, ce ne fut pas la nostalgie qui s’empara d’elle, alors que les premières dunes se dessinaient à l’horizon. Elle revivait la sirène. Réapprenait la douceur et domptait peu à peu une peur de souffrir en se laissant fatalement mais délicieusement aller à certaines évidences.

Elle fit une pause pour ôter ses bottes ainsi que ses bas. Les jeta négligemment sur la charrette qui lui servait de porte bagage et de porte bébé, Alrik bien campé entre deux ou trois coussins et poussant de petits cris émerveillés devant le vol en apparence désordonné de quelques mouettes maîtresses du ciel de Mars.


On arrive mon chéri, on arrive, tu vas voir la mer !

Sable foulé sous des pieds trop longtemps privés du contact salutaire de la terre, grains de sables comme une caresse, de celles qui épousent la forme du corps et vous envoient de ces décharges pétillantes dans un cerveau qui ne demande qu’à être étourdi. Elle emplit d’iode ses poumons et ferma les yeux un instant, emportée par le ressac. Une symphonie de sensations, un cœur gonflé de vie, la funambule se réconciliait avec la terre ferme et n’eût soudain plus peur de tomber.

Sophie !

Cri enthousiaste au vue d’une silhouette aimée et familière, pas qui s’accélère, jurons bien senti face à la résistance des roues de la charrette, sans que cela ne réussisse pour autant à lui gâcher son plaisir. Il est des jours où les contingences matérielles et la résistance qu’elles offrent à la légèreté n’ont aucune prise.

C’est nouuuuuuuus !!!!
Kilia
Ne pas revenir sur sa parole, elle avait dit qu'elle le ferait alors maintenant il fallait y aller. Peu convaincue du plaisir qu'elle en aurait mais certaine que si les autres le faisaient, elle aussi le pouvait. Le soleil aujourd'hui l'invitait à la plage. Et c'est une duchesse avec un gros sac en tissus sur l'épaule qui marchait pieds nus dans le sable.
Sensation étrange que ce sable. Il l'empêche d'avoir une démarche normal.
Elle devait emmener Tiss, se baigner avec Sophie, mais au final elle avait trouvé plus prudent de prendre son premier bain de mer en solitaire. Surtout au cas où elle aurait l'envie de faire demi-tour une fois que ses pieds eussent rencontrés le froid de l'océan.
Elle se savait têtue comme une mule mais autant frileuse.
Une fois un coin tranquille sans âme qui vive trouvé, la duchesse commença le déballage.
Grand drap étendu sur le sable, couverture, vêtements de rechange.

Quand faut y aller, faut y aller!

La duchesse s'effeuille et ne laisse sur elle que sa surcot.
Regarde à droite, à gauche, personne c'est le moment!
La duchesse se dépêche, il ne fait pas très chaud. Quand son pied droit rencontre la mer, elle ne peut retenir un: " Oh la vache!". Elle est froide, encore plus froide que ce qu'elle s'imaginait.
De toute façon, en ce jour, la tristesse a prit le dessus, incertaine de son mariage. Les missives de son époux ont oublié de lui arriver. Il l'avait réclamé juste pour qu'elle reste seule au château sans jamais le voir. L'amour a cela de terrible qu'il en remet l'être à un autre, ou les humeurs fluctuent au grès des sourires et des attentions de cet autre. Et quand les attentions se meurent, l'âme s'échoue.
Les pieds commencent à s'engourdir dans cette eau trop froide et le regard de la duchesse se tourne vers la plage. Faire demi-tour? Ce n'est pas son envie. Il faut savoir braver l'inconnu et aller contre ses limites. Alors l'angevine regarde l'océan, cet étendu infini et fait un pas en avant.
L'eau froide la saisit un peu plus, et là, elle n'a plus le choix, elle s'élance, court et se jette dans ce bain glacé et dans les grandes vagues qui ne sont pas là pour la rassurer.
Elle ne peut retenir un cri, nage malgré le froid qui la saisit de toute part.
Une vague passe au dessus d'elle, et elle tourne dans ce tourbillon gelé.
La mer ce n'est pas comme la Loire, les vagues, faut savoir les prendre et elle ne le sait pas.
Et si elle n'en ressortait pas? Et si elle se laisser endormir par le froid et trimballer par les vagues jusqu'à tout oublier?

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Dict Lumière de l'Anjou,EX-Paire. Future Reyne! Note JNCP: "Peut mieux faire"
Mayouche
[La-Teste-de-Buch, J-6: Annonce de la venue]

May avait réfléchit toute la nuit... Après que ses amies lui eurent donné rendez-vous à la Teste, Sophie lui avait proposé de se joindre à elles. Pourquoi pas? Mayouche adorait faire de nouvelles rencontre. Là était une belle occasion, surtout que Sophie et elle pourraient enfin se voir dans des lieux un peu moins formels qu'à leur habitude.

Mayouche en avait discuté avec Val et ils s'étaient mis d'accord pour rentrer à Marmande le temps d'une journée, le temps de voir Mary, et ils reviendraient à La Teste ensemble. Ainsi, ils se donnaient la chance de se retrouver. Promesses d'un côté, déclaration de l'autre, ils se préparèrent au voyage. Le projet était en marche!


[Marmande, J-3: Annonce de l'abandon]

Une fois arrivés à Marmande, ils se séparèrent. Chacun chez soi.

Un peu plus tard en matinée, un pigeon à sa fenêtre, porteur d'une nouvelle qui allait la détruire... Il reste à Marmande, malgré tout ce qui a été dit ou fait. Il lui souhaite un voyage sans heurts et lui dit qu'elle lui manquera. La lettre eut tôt fait d'être froissée et jetée plus loin. C'était décidé, May ne ferait plus de pas envers lui.

La brunette prit néanmoins le temps d'aller en taverne et pu croiser son amie. Elle se confia à elle, mais comprit bien vite que Mary était déchirée entre deux amis à elle. Après une longue conversation, elles se séparèrent et se dire leurs au-revoirs. L'une quittait le soir même pour la Teste, l'autre dans 2 soirs pour le Limousin.

C'est une fois la nuit bien entamée que May se trouva aux remparts de Marmande, se dirigeant vers Bazas, regardant droit devant elle, sans se retourner. Elle ferait le voyage seule, espérant que tout se passe au mieux.


[La-Teste-de-Buch, J-0: Arrivée]

Elle était arrivée, saine et sauve, et avait fait une belle rencontre sur le chemin. C’est d’ailleurs cette même rencontre qui la fit se diriger directement vers la plage. Se remémorant le chemin emprunté il y a maintenant plusieurs semaines, avec cette même personne, elle atteignit enfin la côte.

Douce brise iodée.. La même que durant ses promenades, lors de son précédent passade. Pas exactement le même, non, celui-ci était plus doux, reflet du printemps qui s’était installé entre temps.

Ayant toujours cette petite crainte de l’eau, depuis un certain jour fatidique, elle reste sur le sable, à une bonne distance des vagues. Car oui! Il y avait des vagues! Rien à voir avec le petit étang de Marmande où elle se baignait jadis. Pas qu’elle ne se tremperait jamais, la brunette, mais si ce n’était pas absolument nécessaire, elle pouvait se contenter d’observer, et non d’expérimenter.

Debout, donc, déchaussée, elle tortillait les orteils dans le sable, appréciant bizarrement ce touché rugueux sous ses pieds. Ce faisant, elle regardait droit devant elle, à l’horizon. Les images de la veille, à Bordeaux, lui emplissaient l’esprit et elle replongeait dans ce tourbillon d’émotions qu’elle avait ressenti. Juste sa présence l’avait apaisée.. et ils étaient restés ainsi de longs moments. Combien de temps? Elle ne saurait dire…

En même temps, la dernière fois qu’elle se tenait ainsi devant les vagues testerines, c’était en compagnie de celui qui, trois jours plus tôt, l’avait blessée profondément; celui qui avait volé son cœur.. .et qui le lui avait rendu tout meurtri.

Finalement, ce temps de « retraite », loin de sa vie telle qu’elle la connaissait jusqu’ici, lui ferait le plus grand des biens. Retraite? Oui, mais elle ne s’empêcherait pas d'écrire à sa rencontre bordelaise, de prendre de ses nouvelles et de demander des siennes, lui son ami qui avait autant besoin d’elle, qu’elle avait besoin de lui.


[La-Teste-de-Buch, à peu près 1 semaine après l’arrivée]

Une semaine était passée, et quelle semaine! Autant de fou rires, de divertissement et de détente – relative, car toujours au Conseil – qu’elle n’avait pu en avoir depuis des semaines. Elle avait découvert Sophie sous un angle tout autre et avait fait la rencontre de quelques personnes intéressantes et avec qui elle passait un très bon temps : Aureanne, le grain de folie, la surnommée V2, son présumé futur non époux, et plusieurs autres.

Jusqu’ici, son temps « hors Conseil » se résumaient à du bon temps en taverne, à boire de la bière et à rigoler autant à propos d’histoires toutes faites et farfelues que de vraies histoires toutes aussi farfelues. La soirée la plus mémorable? Celle au bord de la plage, en soirée, autour d’un feu de joie, à manger des grillades délicieuses. Vraiment, comme elle l’avait écrit à son ami, elle devait vraiment trouver une manière de remercier Sophie, car inconsciemment – ou consciemment? – elle lui avait offert des vacances loin de sa vie qu’elle n’aurait jamais prises autrement… Mais qui étaient nécessaires!


Edit: corrections...
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Chancelière de Guyenne
Otissette
[ L’océan ]

Elle est assise là depuis un long moment déjà, mirettes perdues dans les vagues, pensive encore et toujours, le problème dans tous les sens elle a tourné, sans solution aucune… lorsque sur le panier les azurs se posent.
Sourire qui sur le visage de la double V s’esquisse, la gamine et sa bouille d’ange ont don de le lui faire retrouver. Tête qui vers son Artésienne se tourne, s’il est une personne qu’elle a envie de voir, nul doute c’est bien Ize. Elle seule peut la comprendre en ce moment…


Tu as raison Ize, il est là…


Au regard de suivre le doigt de son amie, de regarder le bateau avant de grimacer lorsque l’Artésienne lui parle de soule.

On va peut être oublier l’histoire de la soule… me rappelle de mauvais souvenirs…
Tu sais ce que je veux ?
Et sans laisser le temps à son amie de lui répondre.
Je veux me baigner, je veux griller du poisson sur la plage, je veux ramasser des coquillages, des vacances quoi ! Je veux pas me prendre la tête maintenant… je veux profiter de vous, de lui.


Et d’un bond de se lever et de tendre la main vers l’Artésienne pour l’aider à se relever.

On va chercher les autres ? Tu viens ? Sophie nous a promis une grande soirée, et je la veux !
Allez Ize un peu de nerfs, bouge !

A la double V de se baisser pour se saisir du panier dans lequel son adorable filleule dort paisiblement et d’avancer sur la plage.

C’est pas Kiki là bas ? Mais bordel elle est folle, la vague !!!!

Et de fermer les yeux un instant, avant de poser le panier au sol pour se précipiter vers sa Duduche, non elle ne la laisserait pas la lumière d'Anjou s'éteindre !
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Mayouche
[La-Teste-de-Buch, jour de départ]

La voici réveillée aux aurores... C'est qu'elle était anxieuse, la Mayouche, de quitter la Teste-de-Buch, ville qui - loin de ses attentes - s'était avérée être le lieu de jolies petites vacances.

"Bon, ben faut profiter d'être réveillée tôt", se dit-elle et donc elle s'habilla et prit la direction de la plage sans même prendre la peine de manger une bouchée. Elle marchait lentement ne pensant à rien de particulier... Elle laissait ça pour après; pour maintenant, elle s'emplissait les poumons de cet air iodé qu'elle ne respirerait peut-être plus de sitôt.

Une fois arrivée à cette intersection entre la terre et la mer, elle se déchaussa et au lieu de se planter là, comme elle l'avait fait quelques jours plus tôt, elle entreprit une marche. Une marche assez proche, mais pas assez pour se mouiller, de l'eau. Eh oui... Toujours cette foutue crainte qui prenait toute la place. Mais pour une raison obscure, elle était bercée par le bruit du va-et-vient des vagues et par le bruit lointain de l'eau qui se fracasse contre les rochers.

C'est à ce moment que ses pensées revinrent envahir sa tête. Deux jours qu'elle lui avait écrit.. Toujours sans nouvelles. Avait-elle trop demandé? Peut-être n'aurait-elle pas dû... Lui donner cet espace dont il semblait avoir besoin, même loin d'elle. La microscopique.....minuscule.....petite? pointe de jalousie qu'elle avait ressentie à la lecture de sa dernière lettre refit surface. Peut-être préférait-il la compagnie de cette autre amie que la sienne. Pourtant, il y a quelques mois de cela... Il lui avait dit qu'elle était son guide - quelqu'un d'une autre époque aurait pu appeler ça "coach de vie". Quand il avait "besoin d'espace" ou de temps pour réfléchir, il se tournait vers elle, en général... Quoiqu'elle tentait vraiment d'effacer ces idées absurdes, elles semblaient vouloir s'accrocher à tout prix, dans le coin de sa tête.

"Un voyage en solo ... Pourquoi pas?" se dit-elle, se rendant à l'évidence. Un voyage? Elle disait cela, mais en fait, n'en savait rien.

On lui avait souvent posé la question "Et maintenant, quelle est la prochaine étape?" Qu'en savait-elle? Tout à coup, plusieurs projets lui trottaient en tête... Et franchement, elle ne savait quelle direction sa vie allait prendre à partir d'aujourd'hui. Ce voyage qu'elle avait proposé à son ami, les destinations du voyage, une autre proposition de voyage mais pour plus tard, un tour de Guyenne, ... ce n'était pas les idées qui manquait.... Mais la motivation et la volonté de foncer qui la caractérisait pourtant tellement bien.

Elle ne se l'avouait pas tout de suite, mais Mayouche avait le coeur brisé, meurtri, en miettes... Et vivait un déni total. Elle était forte! Elle passait à travers cette rupture, comme un couteau passe dans le beurre! Pouet...

C'est noyée dans ce déni qu'elle continua à marcher droit devant elle, bercée continuellement par l'incessant mouvement des lames...

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Chancelière de Guyenne
Arnautpantagon
[La Teste, soir du départ]


[H-2 La Taverne]

Depuis plusieurs jours déjà il savait qu'il devrait partir ce mardi soir, se sentant d'avance coupable d'abréger ses vacances. Et voilà que ce dernier jour, qui aurait du être intense en émotion comme tout dernier jour de vacances, s'était avéré morne et interminable, maintenant que celles-ci avaient perdues leur essence, le matin même. Curieuse journée d'attente, parce qu'il n'y avait plus rien à attendre ici ...
Jusqu'au soir, il traina ça et là, errant sans fin de la ville à la grève, de la grève à la ville, comme cherchant un détail, nouveau, qu'il n'aurait pas déjà vu malgré ses pérégrinations. Ou simplement un endroit où capter de l'air pur, pas celui qui emplit les poumons, mais celui qui regonfle le moral, aère l'esprit. Il avait besoin de comprendre ce qu'avait été ce voyage. Au fil que la journée s'était écoulée, il lui sembla que cette dernière quinzaine de mars avait été autant la synthèse que la possible conclusion de ces longs mois passés en Guyenne. Du mois c'était son sentiment, son intuition, mais il n'avait pas vraiment d'avis cohérent sur la question, dans l'attente de certitudes, car les seules qu'il avait jusqu'ici paradoxalement nourrissaient ses doutes.
Le repas du soir avait été frugal, au prétexte devant l'aubergiste étonné qui le savait bon mangeur qu'il devrait voyager cette nuit. En réalité, c'est parce que la route serait longue qu'il s'était imposé d'avaler ce qu'il pouvait, ayant été incapable de manger quoique ce soit depuis l'aube. Oh certes faim il avait, mais celle qui le tenaillait était tout autre, et nulle part à la Teste il n'aurait pu l'assouvir. Il était temps d'aller dire au revoir à ceux qu'il connaissait et qui étaient en ville le soir. Boire une dernière choppe ensemble, échanger un au revoir ... qui serait peut-être des adieux sans le savoir

Il passa la porte de la taverne, May était là. Malgré le plaisir sincère de la voir, le masque souriant ne fit cette fois pas illusion mais après tout c'était mieux ainsi ... l'heure des départs n'est jamais vraiment celle des réjouissances, alors pourquoi sourire lorsqu'on se quitte ? Mais de fait, il ne cherchait plus la cohérence, car elle semblait totalement absente de l'endroit. Si la tristesse nous emplit face à une existence difficile, c'est l'angoisse qui habite les réalités qu'on ne parvient pas à comprendre.
Comprendre, c'est ce dont il avait besoin, comprendre ce qui se tramait dans ce pays qui avait été celui des merveilles. Pour entreprendre ce voyage du retour, le destin lui avait donné une guide, la meilleure qui soit en la circonstance, une charmante hase, la pétillante et sautillante Folie, copulatrice de blonds et grande mangeuse de carotte devant l'Eternel. Il l'avait retrouvée elle aussi en taverne, et bien que parlant du voyage qui s'annonçait, c'était une foule d'autres questions qu'il lui posait des yeux.


Dis moi jolie Lapine Blanche ? était-ce donc le pays des merveilles ? C'est vrai que j'y ai rencontré la Folie .. Oui toi aussi mais .. je parle de l'autre, la Grande, celle qui détruit tous nos codes, toute notre logique .Me guideras-tu dans ce Duché du non-sens, où tout est sans queue ni Teste?


Même un rapide constat le démontrait: une demande en mariage qu'il tente en vain de faire alors qu'il ne peut pas, pauvre May. Vouloir mériter au moins une fois l'amie fidèle qu'il n'a jamais su vraiment aider, pauvre Emi . Ne pouvoir consacrer que très peu de temps à celle qu'il n'a pas vu depuis des mois, pauvre Frederine. Pis ces Nains qui n'en sont pas, et qui mangent des trucs qui n'existent pas . Et l'amour, sensé être immatériel comme tout sentiment et qui pourtant devient si palpable. Plus de dessus, plus de dessous, tout sans dessus dessous ... maudite Guyenne erratique ... hérétique ... érotique ...

J'ai l'impression d'avoir été trop curieux à venir ici .. ça m'apprendra une fois de plus. Remarque je m'en doutais un peu, mais je pensais qu'avec un peu de savoir-vivre et de patience ... mais qu'importe, oui je le sais, tu peux le dire "Tu es en retard, en retard, en retard" ...d'une journée au moins

Le fil de sa pensée avait rejoint celui de la conversation, car il était en effet plus que l'heure de partir. Sortant de la taverne, il passa par la Halle municipale où s'étalaient de longues séries de quatrains, lui qui la précédente fois qu'il avait apposé quelques vers, se demandait par lesquelles il conclurait. Pas ceux qui lui traversèrent furtivement la tête De ce combat entre raison et démence suis-je l'a lice ? Et elle le prix ? Le trophée, le calice ? Celui qu'on boit jusqu'à la lie ... Mais l'heure n'était pas à l'écriture, plutôt obnubilé par le calcul, car en son for intérieur, la somme des questions était telle qu'elle en devenait multiplication, lui toujours divisé entre le doute et l'espoir , le crainte et l'envie, la colère et la tendresse avec pour quotient commun cet amour duquel il ne parvenait plus à se soustraire


[H-1 l'Ecurie]

Partir, partir, partir .. échapper à cette folie. Il fallait en trouver le moyen au plus vite, et ses pas le conduisirent naturellement vers l'écurie où il avait donné des ordres pour que tout soit prêt. Au moins il y aurait quelquechose de familier, de réconfortant à retrouver son frison qui l'avait déjà mené sur tant de chemins. Le palefrenier se tenait auprès d'une jolie jument camarguaise, qui n'avait pas la prestance d'un palefroi mais dont la douceur et la docilité en ferait la meilleure des haquenées. Arnaut vint passer sa main sur l'encolure de son noir étalon dont le museau cherchait déjà son autre main. Les animaux étaient meilleurs que les hommes, ça il n'en avait jamais douté.

- 'Soir vot' Grandeur ! c'est le grand départ alors ?

- Oui, un dernier détour par l'océan, je récupère une amie et on file

- Z'avez vu comme il est beau vot' frison messire ? c'est que 'j'l'ai bichonné ! J'ai aussi fait préparé la camarguaise que vous avez fait venir, comme vous z'aviez demandé.

- C'est bien .... mais la personne à qui elle était destinée est partie ce matin et je n'ai pas eu le temps de te prévenir qu'il fallait lui sceller. Fais mener la jument à Blaye, et si la destinataire dit qu'elle préfère son baudet aérophage, fait la reconduire à Cahors.

- Ah parce qu'ça peut arriver ça ? qu'on préfère un baudet ch'aipasquoi à une jument de race ?

Pour toute réponse le Najacquois ne put qu'hausser les sourcils dans une profonde inspiration, avec en conclusion légitime un lourd soupire à peine contenu en guise d'acquiescement. L'homme comprit qu'il valait mieux pas insister, surtout s'il espérait quelques sous

- Et .. à qui donc j'dois la faire mener ?

- Une jolie vicomtesse, qui parfois a le coeur mieux fait que la tête mais moins bien que le reste

- L' AFicus ? da Belle plante ...Verte qu'elle devrait être d'avoir si peu de bon sens ! Pas l'style empotée pourtant ... surtout d'là à préférer une mule à un ...

Alors que le palefrenier ne finissait sa phrase que par un regard en direction d'Arnaut, celui ci lui en rendit un, tout aussi aiguisé mais amusé à cet homme, qui visiblement connaissait aussi bien sa Guyenne qu'il maitrisait l'humour de bas-étage. Mais bon, au moins quelqu'un avait réussi à lui faire décrocher un sourire, et même si celui-ci avait été pincé, c'était déjà un miracle. Arnaut prit les rênes de son cheval et grimpa en selle. Il tendit une petite bourse de cuir à l'homme, qui serait assurément surpris de la couleur des pièces qu'elle contenait. Mais qu'importe, à ce point de démesure, on n'allait pas devenir radin.


[Heure H, l'Océan]

Il savait que Folie n'avait pas tout à fait fini d'empaqueter ses carottes, aussi avant d'aller la reprendre à l'auberge, il prit le temps de descendre vers l'océan. Certes seuls les reflets de la lune lui laisserait l'entrevoir, mais cela ne rendait cette immensité noire que plus puissante, elle qui peu avant déjà venait d'avaler le soleil. Un instant il se dit qu'il n'était peut-être pas le seul à regarder ce spectacle, dernier trait d'union entre eux, encore un instant du moins. Comme si elle était juste devant lui, dans un murmure il s'adressa à la mer


Oui ... nos nuits furent plus belles que leurs jours mais leurs aurores furent mes crépuscules.

Immense fût la peine qui l'envahit à cet instant, le bruit des vagues qui se brisent sur ce rivage se faisant désormais l'écho du martèlement sourd que son coeur fait résonner en lui; l'air lui manque. Mais peut-être est-ce dû au vent de tempête qui lui semble souffler désormais, celui qui étouffe lorsqu'on marche face à lui. Faut-il donc fuir, lui tourner le dos, et le laisser nous envelopper de chagrin, nous pousser vers la désespérance ?

La détresse laisse place à la colère ... ainsi donc sur ces côtes atlantiques, le jusant n'est jamais recouvert que par une marée d'amertume. Qu'elle fait mal, cette lame de fond jusqu'au fond de l'âme ...
N'était-il donc venu ici que pour se noyer ? Une fois encore y aura-t-il une rédemption ? Peut-être mais pour l'atteindre, la route qui s'annonce, c'est celle du Nord, celle du froid, de la solitude, là où jamais ne se tient l'astre solaire, le phare de nos vies. Ainsi condamné à errer dans le noir, sans plus personne pour prendre sa main et le guider vers la douce chaleur de la tendresse ou le feu ardent de la passion.
Ainsi va le cycle de la vie, fait de haut et de bas, de chaud et de froid , de joie et de peine, d'amour et de haine mais toujours une constante demeure malgré tout,
la solitude dans ce monde de fous
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