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[RP]Une sinistre arrivée, pour quel présage?

Argael
[Ma poussière adorée…]

Le fier, alternait conscience et absence. Ne possédant plus la notion du temps, la douleur refluait en son être. Un état d’inconscience, une évasion où l’esprit finissait de commander au corps. Si l’esprit lâchait, alors l’enveloppe charnelle n’y survivrait pas. En cet instant, il avait l’impression de vivre un rêve éveillé vers son étoile, la rejoindre loin de cette vie tristement terrestre, Adrienne de Hoegaarden mon aimée…

Je vole vers toi
Les nuages sont bas
Lueurs envoûtantes
Débâcle excitante

Mon corps, ma carcasse inhibés
Mon coeur, je ne veux pas retomber

Ma chair se dégrade
Mon âme s'évade
Je n'ai plus d'attache
Je grimpe sans relâche

Tue moi, ma poussière adorée
Mon coeur, je ne veux pas retomber….


Réveil brutal, le visage plein d’eau que contenait un sceau il y a peu. La montagne de muscles est là devant lui, à le regarder la moue boudeuse. Le montagnard devait rêver, ce monstre parlait avec une souris, et cette dernière semblait lui répondre. L’esprit perdait pied, Argael Devirieux le sentait maintenant, que la fatigue, le sang perdu, l’absence d’eau contribuait à sa propre faiblesse et à sa perte. Sa tête se balançait de gauche à droite et de bas en haut, maintenu de part et d’autre par deux énormes mains s’amusant à ces mouvements. Un pantin, il n’était qu’un pantin…

…Quelle heure pouvait il être, toujours attaché, il constata que le monstre de la nature n’était plus la. Plus un bruit dans le refuge, cela devait être la nuit. Les paupières collantes du sang séché il ne gardait les yeux tuméfiés qu’avec peine. Le nez cassé, lui faisait faire des sifflements étranges, la cloison de son appendice n’étant plus alignée.

L’obscurité comme compagne, il se surprit alors à repenser de manière totalement incohérente avec la situation présente, à ses mémoires commencées à être rédigées au conseil comtal, qu’il n’avait pas achevé. Même en cet objectif il avait échoué….

… Toujours pas de bruit, avait il sombré dans le sommeil ? il ne saurait le dire. Les liens le faisaient souffrir, les Coquillards les avaient serrés plus que nécessaires au vu de son état. De nouveau, il laissa son esprit vagabonder, il était là avec son aimée, lors d’une balade passée à cheval, loin, loin d’un refuge de coquillards, un temps béni, heureux mais révolu…

_________________
--_berthe




La collecte d’indices au marché n’avait rien donné. Tout le monde avait entendu parler d’une sinistre créature rôdant dans la forêt, du récit terrifiant du vieux pêcheur Eloi qui avait trouvé un corps d’adolescent décapité sur les bords des rives de l’Escaut ou de cette religieuse ayant découvert un crâne d’enfant sur les marches de l’église, des battues restées vaines dans les forêts avoisinantes, mais aucune piste sérieuse ne permettait de dissocier les rumeurs de la vérité. Berthe s’assit sur un muret, le visage sombre en regardant une mare de sang provenant de l’étal d’un boucher se déverser en rigole dans la rue.

Perplexe, elle sortit de son aumônière un bout de parchemin froissé, retrouvé au matin dans la poche du mantel brodé d’hermine du Fier. Dessus quelques mots griffonnés à la hâte : Impasse du Poulpe pourpre, 16. Elle soupira. Ce quartier était un lieu de dépravation où se côtoyaient bistrots mal famés et garçonnières. Un homme ne pouvait que s’y enivrer ou soulager ses instincts pervers en consommant de la chair fraîche. Fichtre, elle n’avait aucune envie de s’y rendre, elle préférait ne rien savoir mais cet indice était leur dernier espoir. Alors elle prit la direction des bas- fonds de Dunkerque, cette zone de non droit où régnaient tous les mendiants, brigands, délesteurs de bourses, coupes-jarrets et autres ribaudes, sentant dans son dos le regard vigilant des gardes de la Comtesse déguisés en loqueteux.

Ainsi accoutrés ils n’attiraient pas sur eux l’attention des gredins cherchant à vendre le fruit de leurs larcins et des péripatéticiennes à peine vêtues, exhibant leur poitrine et hélant d’une voix aguicheuse les passants. Berthe clopinait en tête sans prêter attention à cet étalage de vulgarité et parvint devant une petite chaumine à la façade croulante affublée du numéro 16. A son étonnement, l'adresse ne menait ni un bistrot ni un bordel. Elle fit signe aux gardes de se tenir en retrait et toqua. Des bruits de pas puis un œil méfiant la dévisagea à travers le judas.


Qui va là, que me voulez-vous !

Berthe décida de jouer la carte de la franchise. Levant un regard déterminé, elle dit de sa voix chevrotante, joignant ses mains noueuses en un geste implorant :

Je me nomme Berthe, dicte la rebouteuse. Avez-vous eu la visite d’un puissant répondant au nom d’Argael Devirieux ? Par Sainte Illinda je vous en conjure, parlez ! Il en va de la vie d’un homme.

Lueur d’hésitation dans les pupilles, et le verrou céda, laissant apparaître un homme de taille moyenne au crâne rasé, des yeux noirs enfoncés dans leurs orbites, un visage dur et une cicatrice triangulaire sur une joue.

Entrez. Vite !

Sans hésiter, elle s’engouffra dans le corridor, le cœur battant en pressentant qu’une pièce maîtresse du puzzle à recomposer ici se trouvait. La porte se referma sur sa silhouette courbaturée et elle fut menée dans une pièce aussi sombre que les habits de son propriétaire. Sans mot dire, elle lui tendit le bout de parchemin et leva vers lui un regard interrogateur. L’homme poussa un juron en tapant du poing sur la table.

Godferdom ! J'étais sûr qu'il allait leur arriver malheur.

J’ai bien eu la visite du Pair de France. Il était à la recherche des coquillards, une bande bien connue de mes informateurs. J'étais réticent mais il était prêt à mettre le prix et hier j'ai envoyé un éclaireur à l'endroit où l'on suppose qu'ils se terrent. Depuis je suis sans nouvelle ...


Berthe hocha de la tête, des rides d'inquiétude assombrissant son front.

Peut-être n’est-il pas trop tard, dites-moi tout ce que vous savez sur ces misérables. Vous serez copieusement récompensé, il en va de l’avenir des Flandres.

Comprenant la gravité de la situation, ne voyant en la vieille bique aucune menace et alléché par l’appât du gain, l'homme parla tout bas, comme s'il craignait qu'on l'entende :

A la lisière de la forêt au nord de Dunkerque, là où le ruisseau du village rejoint l’Escaut, vit un vieux sinistre. Il est connu de nos services pour avoir diligenté des pillages en Orléans et en Bourgogne. Il s’est depuis reconverti dans le crime et est un proche du Roi des coquillards. Il vit reclu en ermite dans un refuge de bûcherons avec son monstre de fils et sa fille, dont la perversité n’a d’égale que sa beauté. Certains prétendent que c’est une sorcière … Ces gens-là sont damnés et vous feriez mieux croyez-moi de renoncer à vous mêler de leurs affaires.

La vieille se signa comme pour conjurer le mauvais sort et se leva péniblement, prenant congé de cet intrigant personnage pour aussitôt avertir les gardes qui trépignaient devant la porte.

En début d'après-midi, munis de leur panier empli de racines sauvages et de fruits des bois, ils pénétrèrent au cœur de la forêt et suivirent un sentier sinueux longeant le ruisseau pour se rendre à l’endroit indiqué. Un garde avait repéré une épaisse fumée grise s’élevant au-dessus des cimes et leur fit signe de s’agenouiller en silence derrière les buissons pour poursuivre leur progression. Le refuge de bûcherons se dressait là, à quelques distances, visiblement habité.

Longtemps ils restèrent tapis là, retenant leur souffle, à l’affut du moindre signe de vie, s’attendant à en voir surgir un monstre ou une sorcière ! Pour tuer le temps, le plus jeune des gardes dessinait un plan du chemin à suivre et une esquisse du refuge. Ils sursautèrent tous lorsqu’une jeune femme en sortit, tenant un seau à la main, se dirigeant d’une démarche ondulante vers la rivière pour y puiser de l’eau, sa chemise négligemment entrebâillée laissant entrevoir sa gorge. La vue de la vieille étant mauvaise, elle demanda qu’on lui en fasse une description détaillée. Longue chevelure noire, taille fine, regard de glace, bouche charnue, … Un éclair d'excitation traversa les pupilles de Berthe tandis qu'elle chuchotait.


C’est donc bien cette garce qui se faisait passer pour une marchande auprès du Pair de France. Bon, mes appolons, la récolte est suffisante ! La maîtresse sera pour sûr satisfaite. Battons en retraite, il est grand temps de préparer l'assaut.
--_lancelot


Berthe avait bien mérité sa bouteille de gnole. Ils étaient à présent tous attablés dans le salon du Pair de France, les gardes avaient troqué leurs haillons contre leurs uniformes et la tension était palpable. Sur la table, le plan de la forêt et une esquisse du refuge des coquillards que Lancelot étudiait attentivement. La masure était rustique, construite en rondins de bois, le tout solidement charpenté coiffé d'un toit de chaume et comptant deux fenêtres seulement.

Cette nuit, nous emprunterons le sentier menant à cette cabane. Dès que nous aurons franchi le troisième guet, nous éteindrons nos torches et progresserons sans bruit pour encercler la demeure. Il nous faudra alors agir très vite, nous sommes cinq et nous positionnerons comme suit ...

Une voix l’interrompit.

Je viens avec vous !

Regard exaspéré du chef des gardes, pris de cours.

Votre Grandeur vous n’y songez pas !!

La Comtesse s’était avancée et avait posé les deux mains à plat sur la table, fixant le chef de garnison droit dans les yeux. Le ton était tranchant, impérieux.

C’est moi qu’ils veulent. Peu m’importe d’y risquer ma vie, ils m’ont enlevé celui qui lui donnait un sens. Je veux être auprès de lui, mort ou vif !

Lancelot lança un regard désespéré au plafond. Il ne manquait plus que ça ! Il n’était pas d’accord avec la décision de la Lionne qu’il jugeait déraisonnable mais il savait aussi que rien ni personne ne pourrait la faire changer d’avis. Il soupira en guise de résignation.

Nous serons six et …

Nouvelle interruption d’une vieille bique à moitié beurrée :

J’laisserai point ma maîtresse crever seule, j’suis des vôtres !

Les sourcils de Lancelot se froncèrent de désapprobation. Il ôta d'un geste sec la bouteille des mains de la rebouteuse et donna ses directives à chacun. Ils n'avaient pas droit à l'erreur, toute faiblesse leur serait fatale.

A la nuit tombée, le groupe s'enfonça dans la forêt dense en direction de l'antre du vieux sinistre ...
--Bete_du_diable


[Quand l’homme devient marionnette]


Papa ne voulait pas qu’il touche le monsieur la une fois ramené au refuge. Celui-là tu ne l’approches pas qu’il lui avait dit ou sinon je vais me mettre en colère avait dit le paternel.

Il était la tout excité tenant sa souris dans sa main tandis qu’il regardait son père s’exercer sur ce grand noble de France.

Pourquoi garder le monsieur en vie se demandait-il, il avait une belle moustache, une bien belle tête qu’assurément il aurait aimé conservé, mais il ne fallait pas, il devait être un bon fils.

Il observa donc avec attention, son père arracher les ongles de l’homme, après l’avoir matraqué de coup. La tête serait moins belle après cela, il espérait bientôt pouvoir l’ajouter à sa collection, une maison pour Souricette son familier qui parlerait bientôt.

Il voulut ensuite se manifester lorsque la queue de cheval fut coupée, la tête n’avait plus autant d’attrait si elle n’avait plus de cheveux.

Il se décida à quitter le spectacle de ce corps devenant inerte au fil du temps, préférant ne pas voir comment papa abîmait la maison de son compagnon. Un vrai gâchis, il grogna dans son coin, d’humeur boudeuse, d’un enfant que l’on prive de son plaisir et de ses jouets.


Tu vois Souricette, j’avais une belle maison pour toi, mais papa il la casse, mais je t’en trouverais une autre hein Souricette, tu seras la plus heureuse des souris, moi je te le dis, je vais te trouver une belle tête. Vient on va sortir, te faire un beau lit avec des feuilles et des branches. C’est pas drôle de voir le monsieur plus rien dire et tout casser.


Il sortit alors du refuge, bien décidé à oublier l’homme inconscient et sa tête prometteuse perdue, se concentrant sur la fabrication d’un lit pour sa souris et puis il fallait lui apprendre à parler, aujourd’hui elle allait commencer à parler et papa il sera fier de lui….

[En attente de propositions de Rp motivées et crédibles sinon et bien tant pis je poursuivrai seul avec mes 3 pnj à mon rythme, mais la je vois vraiment de quoi faire un petit rp sympa avec l'église, les forces armées entre autre]
Adrienne
[ La nuit tous les chats sont gris ... ]

La Lune, haute dans le ciel, baignait le paysage d'une lueur blafarde, d'un gris cendré aux airs mystérieux, presque lugubres ... Une procession silencieuse de torches dont les flammèches ondulaient dans la nuit se dirigeait vers l'antre des coquillards. La rebouteuse, agrippée au bras de l'éclaireur, son rouleau à tarte attaché à la ceinture, indiquait de son doigt crochu la direction à suivre. Les yeux fermés elle aurait pu s'y repérer, elle connaissait la sylve dunkerquoise comme sa poche.

Fermant la marche, la Comtesse, méconnaissable avec sa longue cape rehaussée d'une capuche noire, avançait la rage au ventre, le fourreau en cuir rougeâtre de sa dague sur son flanc droit, insensible aux ronces qui lui éraflaient les joues au passage, repoussant inlassablement les branches et racines entravant sa marche, tandis que ses bottes s'enfonçaient dans le sol spongieux.

Elle ne craignait pas l'affrontement, elle n'entendait que son âme crier vengeance et sa seule crainte était la vision d'horreur qui l'attendait dans ce refuge maudit où son montagnard, son Ours, cette force de la nature, était à la merci de la cruauté de ces brutes sans pitié. Une bouffée de haine l'envahit.

Après avoir franchi le pont en bois, d'un accord tacite, ils éteignirent les torches et les yeux mirent un instant à s'habituer à la pénombre. Les silhouettes avancèrent alors à pas feutrés le long du sentier boueux. La rebouteuse se figea, à l'orée de la clairière, et laissa les hommes se faufiler devant elle. Là-bas, les contours du sinistre refuge se dessinaient dans les ténèbres, un filet de fumée blanche s'échappait de la cheminée. Aucun bruit ne filtrait à part le gémissement du vent sifflant dans les feuillages.

Tous prirent place selon le plan préétabli. La Comtesse avait dû promettre au chef de garnison qu'elle et sa servante ne se battraient qu'en cas d'extrême nécessité. Il avait été convenu qu'elles resteraient à bonne distance de la mêlée et ne sortiraient de leur cache que lorsque les ravisseurs auraient été maîtrisés. A contrecoeur, elles laissèrent les soldats s'éloigner, les suivant du regard jusqu'à ce qu'un nuage capricieux vint masquer l'astre lunaire, les plongeant dans une obscurité angoissante.

Aux abords de la cabane, deux gardes armés d'un arc s'étaient accroupis de chaque côté du refuge tandis que Lancelot et deux autres gardes s'étaient placés face à la porte, flamberges au vent. Au signal, un archer alluma sa torche et aussitôt le chef de garnison et ses hommes s'employèrent à faire céder le verrou de la porte. Celui-ci céda sous leurs efforts enragés comme l'archer projetait sa torche sur la vitre qui vola en éclats. Et la voix de Lancelot s'éleva dans la nuit :


Debout déjections du diable, où est le Pair, où est-il ? Coquillards, rendez-vous ou vous brûlerez dans les flammes de l'Enfer !

Tapi dans l'ombre, le tandem féminin, tous les sens aux aguets, ne distinguait rien de la scène sanglante opposant les ravisseurs aux soldats. Mais elles entendirent le bris de la fenêtre volant en éclats, la porte cédant sous ses gonds, le cri de Lancelot, le crépitement de la paille s'embrasant, des gémissements étouffés, des bruits de lutte, le fracas des fers se croisant mêlés à des hurlements de rage ou de douleur, puis un silence terrifiant, un silence de mort ... La Lionne tendit l'oreille. Rien. Ah si ! Le bruissement de l'herbe foulée ... Des bruits de pas. Berthe et elle se regardèrent, le souffle coupé. Quelqu'un approchait !
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Argael
[Ab origine fidelis, Memento quia pulvis es ]

L’homme est capable de voler, tel Icare, Argael Devirieux s’envolait désormais, insensible à l’agitation autour de son enveloppe charnelle. Les yeux étaient clos, l’épuisement l’avait gagné sous les coups et les privations ; « Deus lo vult! ». Jamais le nom d’Adrienne de Hoegaarden ne serait sorti de sa bouche durant ces séances sadiques. Jamais il n’aurait voulu leur donner ce plaisir d’une supplique, jamais ce nom ne devait être prononcé dans un déchirement ou des trémolos.

L’épuisement disais je, l’avais gagné, une plénitude l’enveloppait, un halo de bien être, loin des considérations terrestres. L’attraction était si forte, lui céder si facile, et pourquoi résister d’ailleurs…

“Acta fabula est" … Voila une phrase pour clore le chapitre d’une vie ne pensez vous pas, ami lecteur. « La pièce est jouée », c’est sur le rideau de fin, ce voile devant les yeux s’y apparentant à merveille, qu’il avançait en apesanteur.

Combien l’avait mis en garde, à commencer par ce père d’église lui enseignant les préceptes d’Aristote en latin : " Audi, vide, tace, si vis vivere ". Cet homme plein de sagesse avait vu en cet enfant taciturne mais plein de conviction quelle serait son fardeau dans la vie. Cette impossibilité, même devant une Reyne de taire ses convictions, cela l’avait mené bien haut, la chute n’en avait été que plus brutale, inexorable et soudaine bien que dénué de toutes raisons….


Debout déjections du diable, où est le Pair, où est-il ? Coquillards, rendez-vous ou vous brûlerez dans les flammes de l'Enfer !

Inconscient des appels de l’extérieur, des sollicitudes à son égard venant de ses sauveurs indistincts, il volait toujours, flottait devant lui une porte, LA porte il le savait, l’heure du jugement approchait. De l’autre côté, il goûterait assurément la damnation pour l’éternité. Sans héritier, de son vivant il avait souffert son incapacité à enfanter, sa matrice incapable de reproduction en condamnation de ces fautes…

Il se surprit à sourire avec certaine tristesse, il n’aurait même pas pu dire combien, il estimait les membres de sa famille, combien il était fier de son aimée. Il n’aurait pas l’occasion, la faucheuse rodait elle n'était pas loin, bien qu’il ne la voyait toujours pas, en cet instant seule LA porte s’approchait.

"Contra vim mortis non est medicam en in hortis!", il n’existe aucune rémission sans volonté, et cette volonté n’était plus depuis la perte de cette femme qui occupait l’espace entier de son cœur, cette Lionne, cette Flamande à nulle autre pareille, depuis également la mort de la Couronne corrompue par une femme et ses sangsues : "Corruptio optimi pessima"…. Comme une ultime certitude, il re-prononça en son esprit cette dernière phrase : "Contra vim mortis non est medicamen in hortis !"
A l’heure de répondre de ses agissements, devant le Très Haut, le latin prenait son sens dans une mise en scène dramatique.

_________________
--Le_vieux_sinistre


[L’illusion est elle forme de pouvoir ? vous avez 4 heures...]

Le dénouement approchait, amis lecteurs vous le sentez maintenant, même si en cet instant le vieux sinistre n’en savait rien. L’issue incertaine, certes, mais une fin certaine, qui ne pourrait se faire d’évidence que dans le sang, œil pour œil dent pour dent selon la célèbre loi du Talion né du côté de Babylone il y avait maintenant plus de 3000 ans…

De fin en cet instant où la nuit de son manteau recouvrait le ciel, il n’en était pas question pour notre vieux sinistre, aux idées des plus sadiques, imaginant son membre dressé prendre l’arrière de cette garce, sa « fille » le tout sous le corps interdit du pair de France. L’idée de jouir, devant cette déchéance humaine, cette loque amputée, l’idée de l’inonder de sa matrice au moment ultime lui plaisait énormément. Pouvait on descendre plus bas que d’être souillé de la sorte ? Le sourire était sur son visage tandis que son envie grandissait, le faisant comprendre à sa « fille ».

Le fils était sorti, l’instant était trop beau, il descendit ses braies pour laisser sortir son attribut de virilité déjà en émoi. Les braies aux chevilles, il intima ordre à sa garce de venir honorer et faire durcir son membre. Elle lui fit alors plaisir, elle était si perverse, c’est à quatre pattes qu’elle s’approcha de lui, le regard sans équivoque sur sa gourmandise et son envie de répondre à ses attentes.

Arrivée à son niveau, il lui attrapa les cheveux et lui imposa de prendre en bouche toute la longueur de son sexe, ce qui eu pour effet de lui arracher un râle d’envie. Il imprima un rythme soutenu son membre dans la gorge de sa « fille » lui assénant au passage de manières irrégulières de violentes gifles. Il était tout puissant, il était la coquille …..

C’est à ce moment des plus explicites qu’une voie sortie de nulle part se fit entendre.

Debout déjections du diable, où est le Pair, où est-il ? Coquillards, rendez-vous ou vous brûlerez dans les flammes de l'Enfer !

Le temps s’interrompit du moins c’est ce qu’il aurait paru à une personne omnisciente et particulièrement voyeuse fixée sur la scène. Bien vite cependant les impératifs prirent le dessus et la partie de jambe en l’air des plus alléchantes et prometteuses fut renvoyée aux oubliettes des priorités.

Il ragea, et se maudit de ses certitudes, et ses croyances. Comment Diable se pouvait il, lui menacé et par qui ? Par une Comtesse, il était de la coquille, d’un mouvement brusque et sans ménagement il poussa la gourmande pour venir se placer derrière une fenêtre, afin de tenter de discerner quelque chose au dehors.

N’arrivant à rien discerner, il fit signe à la belle de se tenir près de l’otage de circonstance. Combien pouvait il être au dehors, s’agissait il d’esbroufe. Sans doute pas au regard de la position de l’offensé. Les méninges en ébullition, il tentait de raison garder pour analyser au mieux la situation.

A leur situation devenue inconfortable, l’espoir tenait essentiellement au fiston sorti, pris comme des rats dans le refuge, l’issue ne pouvait se trouver que dans la nuit, le fiston et l’otage. Des choses bien maigres en vérité.


Le nobliaud est avec moi, inutile de donner une indication sur leur nombre, il vous salue bien bas, autant que je vous conchie et attend l’enfer avec délivrance. Faites donc brûler, je suis prêt à partir en pleine lumière et à y entraîner avec moi le mutilé. Retirez vous sans tarder, ou alors je donne d’autres doigts aux animaux de la forêt.

Afin de montrer sa détermination il sortit du plus profond de lui-même un rire sonore, un rire qui se voulait mélange de folie et de férocité et au final qui sonnait étrangement juste avec le personnage.

Déjà la fumée épaisse pénétrait le refuge, et les coups sur la porte se faisaient entendre. La Coquille se tenait prête à faire résonner le nom de son existence. Les lames allaient entrer dans une danse endiablée et rougissante.


Coquillards, rebecquez-vous de la montjoye
--_lancelot


Coquillards, rebecquez-vous de la montjoye

Ainsi ce vieux fou voulait faire de la résistance, un rire sardonique s’éleva du refuge, un rire à vous glacer le sang. Les soldats redoublèrent d’efforts pour enfin voir le verrou céder et s’engouffrèrent à la suite de leur chef dans cette atmosphère sulfurisée. Le courant d’air provoqué par leur entrée attisa l’appétit des flammes qui se mirent à lécher le mobilier avec voracité. D’un coup d’œil rapide, ils avisèrent la situation. A leur étonnement, seuls deux coquillards, le père et sa diablesse, se dressaient devant eux, la lame au poing, prêts à en découdre. Au fond de la pièce gisait le Pair de France, aucun sursaut de vie ne semblait animer ce corps inerte recroquevillé sur lui-même.

En poussant un cri de rage, le chef de garnison se jeta lame en avant sur le vieux sinistre et un duel à l’épée sans pitié s’amorça. Le jeune soldat Alexis et son frère Flavien foncèrent droit sur la sorcière qui tentait de fuir pour la maîtriser mais la garce, aussi agile qu’une loutre, esquiva l’attaque et rejoignit sa proie inanimée. Accroupie sur lui, elle posa sa dague sur sa gorge d’un geste menaçant.


Arrières ! Un pas de plus et je saigne le montagnard comme un porc !

Les soldats s’arrêtèrent net dans leur élan, pris de cours, comme l’air chargé de fumée devenait difficilement respirable et que les fers s’entrechoquaient dans une valse macabre. Lancelot lui, ne s’attendait pas à ce qu’on lui offre une telle résistance, il frappait sans relâche, poussant le vieux pervers à reculer vers les flammes.

De l'autre côté de la pièce, une flèche décochée par le soldat Gunther positionné à l’extérieur devant la fenêtre siffla dans les airs et vint se planter dans l’épaule de la belle, lui arrachant un cri de douleur ce qui donna un regain de vigueur à son père qui en un rictus de haine, enfonça son épée dans la panse de son assaillant jusqu’à ce qu’elle lui transperce l’abdomen.

Un rideau de fumée noire l'empêcha de voir le soldat Flavien se précipiter sur la belle, blessée, pour la maîtriser, celle-ci en un sursaut de vengeance lui planta la dague qu'elle tenait toujours en main en plein cœur. Le soldat la regarda hébété, avant de s'écrouler dans une flaque de sang.

Alexis, au milieu de la confusion qui régnait, en profita pour porter à la furie un violent coup à la tempe avec le manche de son épée, celle-ci s’effondra et Gunther rejoignit son compagnon d’armes à l’intérieur pour l’aider à détacher les liens du Pair de France toujours inconscient. Le toit commençait à se consummer en un brasier ardent et ils suffoquaient.

Ils entendirent le chef de garnison pousser un hurlement d’agonie tandis que son adversaire jubilait en retirant la lame à laquelle restait accroché un lambeau de chair ensanglantée. A la vue de son sang se déversant à flots et de ses boyaux sortant de la plaie béante, Lancelot comprit que ceci serait son dernier combat.
--Bete_du_diable


[Le loup, le renard et la belette]


Souricette allez Souricette, répète après moi, Bon- Jour, Bon Jour ….

Pfff Souricette un effort et tu auras une belle maison en récompense…


Déception, sa souris se montrait peu coopérative, entraînant une moue prononcée du fils. Visiblement peu assidue, la journée n’avait rien donné, improductive, l’animal restait muet à prendre la parole, ce qui chagrinait le grand enfant.

Parti du refuge plus tôt, il venait de passer de nombreuses heures de patience, à vouloir faire parler son familier, dans l’indifférence complète de ce dernier. Partie remise, il gardait l’espoir devant ce petit museau attachant. Il ne renoncerait pas, avec patience il réussirait ce tour de force, et pourrait impressionner papa il impressionnerait sa sœur, il impressionnerait tout le monde.

Il était sur le chemin du retour quand il entendit non loin du refuge un cri, qui précéda de la fumée. Un cri surprenant dans la nuit, un cri humain menaçant, on en voulait à sa famille.

Debout déjections du diable, où est le Pair, où est-il ? Coquillards, rendez-vous ou vous brûlerez dans les flammes de l'Enfer !

Son petit cœur s’emballa alors, et c’est une course effrénée qui s’engagea, papa était en danger, les gens voulaient à nouveau faire du mal, pas papa, pas sœur….

Quand il arriva a vu du refuge ce fut pour voir ce dernier prendre feu, entendre sa sœur hurler de douleur. Sans prétention militaire il n’hésita pas il fallait sauver sa famille. Il ne prêta aucune attention aux soldats sortant le pair de France. Dans le début de fournaise, il aperçut sa sœur blessée et son papa suffoquant sous la fumée. Partir il devait partir, les gens de la ville ils sont méchants, toujours méchants. Se servant de sa force, il prit sous chacun de ses bras un membre de la famille afin de les sortir dehors.

L’autre porte lui dit son père en toussant, et sans hésiter plus il entreprit de sortir de l’autre côté du refuge. La porta vola sans mal sous la force du fils, et sans plus attendre il commença à courir… Cependant il était un détail oublié depuis le début, un archer avait été positionné dans l’éventualité d’une sortie arrière et une flèche vint se figer dans la cuisse du fils qui perdit l’équilibre et s’écroula avec sa cargaison humaine.

Il n’eut que le temps de voir papa rebondir et s’enfoncer dans la noirceur de la nuit, avant que le soldat l’arc bandé ne soit devant lui et sa sœur blessée. Prisonnier, de retour les gens lui voulaient du mal.

En un réflexe il porta la main à sa poche, et en ressortit le corps sans vie de sa souris, écrasé par la chute du monstre. Morte Souricette était morte, et c’est non de la douleur d’une flèche plantée dans le corps mais de la tristesse de ce confident perdu que le fils se mit à pleurer.
Adrienne
[ La vengeance d'une brune ]

Une silhouette colossale et trapue avait surgi du taillis derrière elles, la Comtesse et sa servante poussèrent un cri horrifié mais le mastodonte poursuivit sa course en direction du brasier sans même les voir.

Médusées, les deux femmes le suivirent des yeux, là où le voile de ténèbres avait cédé la place à un halo incandescent : le refuge des démons se faisait engloutir dans les flammes. Dans le ciel, des volutes de fumée et des braises rougeoyantes s'envolaient en un tourbillon insaisissable.

De cette fournaise sortirent deux hommes portant un corps inerte. En reconnaissant les bottes et la cape de son fiancé, la Comtesse perdit alors toute raison. Se moquant du danger, faisant fi de la promesse faite à l'infortuné Lancelot, sourde aux injonctions de Berthe, elle se mit à courir à perdre haleine vers eux alors que déjà les hommes d'armes repartaient précipitamment à l'intérieur du brasier.

S'agenouillant auprès de l'homme qu'elle aimait, elle glissa une main sous sa nuque et un soulagement infini la submergea en sentant sa chaleur réconfortante, il vivait ... Elle serra ce corps à jamais marqué par les atrocités commises par ses tortionnaires et la voix tremblant de tristesse et de colère, elle posa sa joue contre la sienne pour lui murmurer au creux de l'oreille :


Mon amour, pardon, pardon d'avoir été si faible, d'avoir douté de vous ... Un montagnard est résistant au mal, il ne peut ainsi succomber, cela ne se peut. Vous serez vengé mais je vous l'ordonne, vivez pour moi, pour nous.

Un baiser salé vint colorer les lèvres asséchées de celui à qui elle se destinait et sa main effleura son front avec une tendresse inégalée tandis qu'autour d'eux, en une vision apocalyptique, se consumait l'antre du diable. Les soldats se recueillaient sur les cadavres calcinés de Lancelot et Flavien, et l'archer tenait en joue la diablesse se contorsionnant de douleur alors que son frère demeurait inconsolable, ses yeux brouillés de larmes rivés sur la carcasse broyée de Souricette gisant dans sa grande paluche. Le vieux avait réussi à filer, elle enrageait.

Relevant la tête, la Comtesse les regarda avec mépris et pointant un index rageur sur eux, ordonna d’une voix glaciale.


Soyez maudits, guenon du diable, suppôt de Satan ! Il vous en coûtera d'avoir osé me défier et devant ma Justice vous devrez répondre de vos crimes. Je veillerai à ce que les souffrances que vous avez infligées à mes proches ne soient rien par rapport à celles qui vous attendent.

Gaaaaardes ! Emmenez-les en nos geôles, et qu'ils y croupissent en compagnie des rats avant que le Juge ne règle leur sort.

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--_berthe




[ Quelques semaines plus tard ... ]


La sombre histoire des Coquillards continua à faire grand bruit durant les semaines qui suivirent. D'autant plus que Berthe l'intarissable commère contribuait largement à la diffusion des derniers rebondissements et ses récits se répandaient comme une traînée de poudre, relayés et amplifiés par la rumeur, aux quatre coins des Flandres.

Confortablement assise dans son fauteuil à bascule, une bouteille de vin rouge posée à ses pieds, la vieille ne se lassait pas de relater les faits durant les longues soirées d'été où les villageois souvent se rassemblaient au terme d'une dure journée de labeur autour d'une table en bois reposant sur des tréteaux. Il y en avait toujours bien un pour lui poser une question et la lancer sur son sujet de prédilection. Et la vieille jamais ne se faisait prier, c'est que malgré son âge avancé, elle avait encore de la suite dans les idées ! Si sa vue se brouillait, si ses mains tremblaient, si ses vieux os la faisaient souffrir, sa mémoire était intacte et sa langue toujours bien pendue.

L'auditoire captivé, composé de petits comme de grands, frissonnait d'horreur lorsqu'elle décrivait avec moult détails l'état des cadavres retrouvés aux abords de la forêt. Il vibrait d'espoir quand elle leur contait, non sans fierté, comment elle avait contribué à ce que les soldats trouvent le repère des démons. On poussait des soupirs de soulagement pour la libération du Pair de France, des cris d'enthousiasme quand elle racontait, prenant plaisir à maintenir l'assemblée en haleine, la lutte infernale entre les soldats et les coquillards. Tantôt on s'apitoyait sur les braves hommes ayant péri sous les lames, tantôt on s'indignait que le vieux sinistre soit parvenu à s'échapper.

Ce soir là, sentant la somnolence la gagner, la narratrice s'interrompit lorsque les dernières lueurs orangées du jour s'estompèrent à l'horizon.


Oooh raconte nous la suite, s'il te plaît !

Berthe offrit un sourire édenté face à la moue de déception affichée par la petite Alix, et poursuivit tandis qu'on allumait quelques torches et déposait un châle sur ses épaules.

L'jour d'leur procès, une grande agitation régnait dans l'salle du tribunal, beaucoup d'curieux étaient venus assister à l'audience. Oh plus par curiosité d'voir l'monstre d'la nature exhibé comme une bête de foire qu'par intérêt judiciaire, leur sort était joué d'avance. Huées et insultes fusaient à leur entrée, ils étaient sales et affaiblis par leur séjour en geôle. Entravés par leurs chaînes ils prirent place sur l'banc des accusés pour entendre l'énumération d'leurs méfaits : crimes, rapt, tortures, mise en péril d'la stabilité du Comté.

Cette harpie garda la tête haute face à l'vindicte populaire et aggrava son cas en s'moquant d'la justice, allant jusqu'à cracher sur l'corpus législatif.


Berthe saisit la bouteille de peket et en but une longue rasade pour se rincer le gosier avant d'enchaîner, des trémolos d'indignation faisant vibrer sa voix.

Quant à son frère, c'dépeceur d'enfant, il feignait ne point comprendre c'qu'on lui reprochait. Il a même outragé l'procureur en l'traitant de : « Souricette » !!

Sans surprise et mettant fin à cette mascarade, l'Juge prononça l'sentence suprême : mort par pendaison.


Murmure d'approbation des villageois et battement des mains ravis d'Alix la blondinette :

Ah Souette on va pouvoir leur zeter des pierres à ses méssants !

Berthe accquiesça en tapotant de sa main noueuse la chevelure dorée de l'enfant.

Oui ma p'tiote, en c'jour du Seigneur, après l'office dominical, nous pourrons tous nous réjouir d'voir ces créatures du Diable s'balancer au bout d'une corde. Puissent-ils endurer toutes les souffrances de l'Enfer, c'est là tout c'qu'ils méritent !
--Belle_sinistre


[Je suis pêcheur, je le sçay bien, à moy la montjoye]

Un procès pour quoi faire, à ses côtés son « frère » inconsolable de la mort de sa souris confinant au pathétique. Il ne souhaitait que la rejoindre au ciel pour lui apprendre à parler, tandis qu’enchaînés ils devaient subir la lenteur d’une justice à l’issue connue. Le sort pour des assassins, voleurs, kidnappeurs, leur sort se ferait au bout d’une corde, la seule incertitude concernant la bête du diable comme la populace l’appelait. Le bûché pouvait aussi se faire sentence….

Que l’attente de la mort maintenant pouvait se trouvait longue et douloureuse. La belle n’éprouvait nulle peur, elle était condamnée à la damnation depuis de longues années, seule la durée sur terre restait un facteur incertain.

Elle plaida coupable, le nier serait renier ce qu’elle était, ce en quoi elle avait cru et croyais encore, en la Coquille. Tout le reste du temps elle resta silencieuse, son esprit se tournant vers ce vieux sinistre qu’elle ne reverrait plus et dont elle espérait qu’il vengerait leur mort sans vraiment y croire…..

La pendaison arriva bien vite, jugement et application de peine dans la foulée, tout juste le temps depuis la geôle de voir la potence se monter et de passer deux nuits dans la cellule humide, sans confort. Il était dangereux de menacer les puissants, la Comtesse Adrienne de Hoegaarden n’aurait aucune pitié, elle n’en attendait pas moins du personnage…

Ils furent sortis de la prison, encadrés par des gardes, placés sur une charrette, enchaînés. Devant eux une foule hostile, injurieuse jetant sans pitié aliments, pierres, elle se devait d’être forte, garder tête haute pour son vieux sinistre, il serait la elle n’en doutait pas, il lui donnerait la force.

Toujours sous une pluie de projectiles et protégé par la maréchaussée, ils furent débarqués et invités à monter sur l’échafaud. La les attendait le juge, le religieux et en contrebas une foule qui par volonté divine entrait dans un silence de cathédrale.

Cherchant du regard, espérant le voir, elle commença à faiblir de ne pas le trouver. Se pourrait il qu’il ne soit pas venu lui dire adieu…. Soudain cette délivrance du cœur, dans la foule il était la, un collier portant une coquille visible sous une capuche elle le trouva. A ses côtés 2 autres coquillards, même coquille autour du coup, l’hommage de l’organisation à ses membres qui allait perdre la vie avec honneur.

Le frère fut le premier à se faire passer la corde atour du cou. Inconscient de son sort, seuls les mots de « Souricette j’arrive » sortirent de sa bouche. Il ne réagit pas lorsqu’on lui passa la corde autour du cou, pas plus lorsque le sol se déroba, il allait rejoindre Souricette et seul le manque d’air lui retirèrent ce qui semblait être un sourire…

Puis vint le tour de la belle. Le juge de nouveau commença à énumérer les actes dont elle avait été jugée coupable, une liste bien trop longue, elle demanda une faveur le sourire aux lèvres.


Ai je le droit à une dernière volonté ? Soyez aimable de finir le verdict de ma culpabilité une fois morte, je suis pressé d’en finir sans avoir à entendre votre voix qui m’insupporte.

Dernière bravade ? Non, pour la Coquille pour lui, elle devait partir avec courage, elle inspira.

Le religieux s’avança alors, cherchant la repentance pour le salut de son âme, elle parla à voix inaudible. Le religieux soucieux de vouloir entendre son repenti s’approcha, et c’est alors qu’elle sauta sur le religieux et que sans perdre de temps planta ses dents dans l’oreille de ce dernier pour venir lui arracher l’appendice dans un mouvement de tête. Le religieux s’écroula de douleur amputée d’une oreille crachée dans la foule. Profitant de l’effet de surprise, elle se jeta sur la corde, qu’elle se passa autour du coup avant de se pendre elle-même en ne quittant pas des yeux son vieux, sous le regard d'une foule déchainée…….

Amis lecteur qui aurez suivit cette narration, il est temps de clore l’histoire. Un merci sincère aux différents participants bien sur et à vous qui avez je l’espère, pris plaisir à cette histoire.
Au moment de finir une tranche de vie qu’il me soit permis de rendre hommage à un personnage de l’histoire de France qui a existé et dont l’appartenance à la Coquille ne fait plus guère de doute ; François Villon. Je vous encourage à découvrir le personnage et l’œuvre reprise encore de nos jours.
A François Villon donc et en vieux François, sa plus célèbre composition dont vous chercherez peut être une traduction moderne, si la curiosité comme moi fait partie de vous.

La ballade des pendus

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutesfois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre.
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
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