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[RP] Une Etincelle, pour dans les ténèbres les lier

Miguael_enguerrand
Le départ avait été rapide, à peine avait-il eu le temps de vérifier qu'il n'oubliait rien qu'on le poussait presque dans la voiture. Ainsi en était-il mais il avait toutefois pris le temps de s'assurer que les choses les plus importantes à ces yeux étaient avec lui, même si ce temps n'existait pas, Miguaël le créait toujours, obnubilé qu'il était par la peur de perdre l'une de ces choses auxquelles il tenait tant.

Le trajet avait été rapide, l'espace acoustique étant intégralement occupé par la voix de ses compagnes de route, il n'avait pas eu le temps de s'ennuyer. D'autres auraient pu l'être et chanter une bien célèbre chanson "emmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itou" "elle passe, elle dépasse, elle surpasse tout, elle m'emmerde vous dis-je", Miguaël lui était amusé et riait en écoutant les théories des deux jeunes filles, non par moquerie, mais plutôt par agrément. Il y avait participé aussi, mais pas tant qu'il l'aurait fait habituellement, il fallait bien dire qu'en plus des circonstances qu'on lui connaissait, le débit de parole de Jehanne Elissa ne laissait pas de place à beaucoup d'interventions et il convenait de les saisir avec discernement. Trêves d'attaques basses sur la personne de la petite Goupil, revenons en aux faits.

Il était entré dans la salle du trône un peu en retrait des deux vicomtesses. Après tout, lui n'était que noble par le sang et ne possédait pas de terre à l'heure qu'il était. Tout comme ses trois compagnes de voyage, il avait accompli une courbette protocolaire. Et tout comme elles, il avait souri lorsque Cassian s'était présenté. Si en l'entendant parler, il était certain d'une chose, c'était que celui-ci ne s'était pas encore étouffé dans son orgueil et sa prétention, et cela ne saurait tarder.

Puis ce fut au tour du Duc régnant de s'adresser à eux. Après quelques éléments de langage lancés aux demoiselles qui l'accompagnaient, Eusaias s'adressa à Miguaël d'une manière des moins cordiales.
Le jeune garçon était perdu dans ses pensées, détaillant les murs et plafonds avec parcimonie et force concentration, mais les mots qu'il venait d'entendre cinglaient à ses oreilles et réveillaient en lui une douleur très mal enfouie.

Cherchant quelque chose à répondre, il regardait d'un œil inquiet tout autour de lui, comme pour chercher sur le sol ou sur les murs des paroles écrites qu'il pourrait répéter seulement. Qu'il pourrait répéter pour éviter de réfléchir, pour éviter de se remémorer tout cela, pour éviter simplement de souffrir.
Et ses yeux en quête d'une issue salvatrice se posèrent sur Jehanne Elissa qui semblait elle aussi le regarder, il n'en était plus bien sûr. Mais ce dont il était certain, c'est qu'il partageait la même envie qu'elle de lui prendre la main pour chercher un peu de courage car le sien avait mis les voiles depuis quelques temps. Mais il ne pouvait raisonnablement pas agir ainsi, ce n'était pas protocolaire, cela contredisait les règles de bienséance...
On lui avait dit que tenir la main d'une personne lors de ce genre d'événement était proscrit, mais jamais on ne lui avait dit que toucher la main de cette même personne était défendu. Et c'est donc pourquoi, jouant avec les règles du protocole d'une manière assez mal habile et espérant ne pas ennuyer son amie, que de sa main il effleura celle de la Goupil. Le geste fut accompagné d'un sourire pincé, exprimant non seulement le malaise qui l'habitait suite à la question du Duc mais répondant aussi (et assez mal) aux regards de Jehanne Elissa.
Et bien que cela ne suffit pas à inverser le cours de l'histoire, cela lui permit de répondre avec un peu plus d'assurance.


Le Duc d'Amboise était mon père... Puis après quelques instants de silence, il reprit.
Mais je ne suis pas encore votre vassal... je ne sais quand cela sera effectif.

Avait-il conclu d'un ton sentencieux. Certes, ses paroles n'exprimaient pas vraiment le fond de la pensée. Il aurait eu envie de lui dire qu'un suzerain se devait de connaître ses vassaux et leur famille, mais d'une part il n'avait pas l'assurance nécessaire pour sortir une telle phrase, et puis il ne voulait pas embarrasser celles qui l'avaient accepté à leurs côtés pour le long périple qui conduit du Languedoc en Bourgogne.

Toujours sous la pression du moment et celle de recevoir d'autres questions à propos de feu son père, Miguaël tourna la tête vers ses compagnes de voyage. Peut-être descellerait-il une réaction de Jehanne Elissa suite au signe d'affection qu'il lui avait montré.
Ah ! que c'est dur la vie d'adolescent !

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Eilinn_melani
Un nouvel invité se présenta, visiblement suivi de son précepteur qui fit un descriptif fort savoureux du jeune garçon. Eilinn eut un demi-sourire aux lèvres. De surcroit, cela devait être lui qui avait joué la chochotte et ne s'était jamais présenté au duel courtois auquel il s'était inscrit à Cauvisson. Comme quoi Eilinn avait trouvé pire lâche qu'elle dans ce monde.
Les yeux glacés détaillèrent un instant Cassian, avant de décider que tout autre objet dans la pièce était plus digne de considération.

Le Duc se leva à ce moment-là et s'approcha de la petite troupe. Il fallut tout son calme à Eilinn pour contrôler le réflexe provoqué par la main du Balbuzard sur son épaule. Non pas que le contact du Duc lui répugnait. Non, c'était tout contact physique avec des inconnus, des hommes de surcroit, qui la terrifiait.

Le discours du Duc eut deux effets indésirables : rendre muette Jehanne Elissa, ce qui était en soi un exploit, et émouvoir de façon inattendue Miguael Enguerrand, pris au piège par son ascendance paternelle. Il tenta de lancer des bouées de sauvetage à qui mieux mieux, notamment à la rouquine aux dents du bonheur, mais il était à craindre que son manège ne passe pas inaperçu.

Eilinnn fit alors une chose qu'elle n'aurait jamais pensé faire. Elle posa une main légère sur le bras du Duc, en réponse à la légère pression sur l'épaule qu'il avait exercé un instant auparavant. Le ton enjoué qu'elle adopta trancha avec l'ambiance étrange qui s'était installée.


Votre Grasce, j'ose espérer qu'au cours de ce diner nous pourrons goûter aux vins bourguignons dont on m'a tant vanté les mérites ! J'ai grand faim, et l'on dit tellement de bien de la gastronomie de votre province.
Vous comprendrez bien qu'en tant que responsable des cuisines du Louvre, j'ai à coeur de vouloir servir des plats de sa province d'origine à notre bien aimée Reyne... Dites-moi tout !


Allez hop, changement de sujet. Le tout avec une inattendue familiarité pour quiconque connaissait l'Avize.
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Eusaias
Le sourire du Balbuzard aurait pu se montrer féroce à ce moment, ce n’était pas tous les jours qu’on accueillait le fils d’un ennemi. Mais de ce sourire, pas l’ombre d’un redressement des coins des lèvres n’apparut, le visage resta donc fermer. Une main se posa sur son bras ce qui détourna son attention sur Elinn. Il la toisa du regard un court instant avant enfin de sourire. Petit retour des yeux sur le futur Sombernon avant de mentir pleinement.

Mes condoléances. J'ai bien tenté de lui venir en aide, mais l'ennemi était bien trop nombreux, je fus blessé également...

Suivi d'un second mensonge.

J’espère que vous serez digne successeur, votre père nous manque à tous, puissiez vous vite reprendre les fiefs.

Puis à la jeune vicomtesse d’Avize.

Evidemment jeune fille que je vais vous faire gouter à nos spécialités culinaires.

D’un geste de la main il invita ses convives à le suivre dans la salle réservé au banquet.

J’ai réclamé en cuisine une pièce de bœuf cuite a l’étouffade dans du vin, quelques louignes en rost, un faisan et bien que réserver normalement au petit peuple, j’avoue être friand de pâtés de lapereaux. Vous verrez c’est délicieux. Le tout sera accompagné à n’en point douter d’œufs meurettes, de fèves, de tartes et de pain d’épice.

Il se tourna vers la vicomtesse de Cauvisson afin de la sonder.

Vous connaissez bien notre cuisine jeune fille ? Nos moutardes, nos épices, nos sucres. Nous devrions nous régaler.
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Cassian_darlezac
Depuis qu'il s'était fait annoncer et entraîner en arrière plan par l'ampoulé, le jeune Blanc Combaz était resté parfaitement silencieux et immobile.* Seul son regard naviguait d'une personne à l'autre, détaillant un à un les invités. Et c'est avec une indifférence non feinte qu'il assistait aux échanges courtois qui avait lieu. Déjà parce qu'il s'en fichait éperdument mais aussi parce qu'il tentait de mettre un nom sur les différentes trognes présentes.

Pour ce qui est des Vicomtesses ce fut pas trop difficile. Tout d'abord il y avait la Volpilhat, aimable pucelle – du moins le supputait-il – qui aurait pu être de son goût si elle n'avait pas été si rousse et doté d'une dentition si... singulière. M'enfin nulle bonne femme n'est parfaite et un Vicomté pouvait bien suffire à camoufler cet odieux interstice qu'elle exhibait à chaque sourire. En somme elle eut été reine de France qu'il l'aurait jugé superbe.

Venait ensuite Eilinn il-ne-savait-plus-trop-quoi, une jeune religieuse à ce qu'il avait entendu dire. Il venait d'ailleurs d'apprendre qu'elle était également Vicomtesse, chose qu'il ignorait jusqu'à présent. En somme il ignorait tout d'elle, si ce n'est qu'elle lui était particulièrement antipathique. Outre Papa c'était la seule qui semblait réellement se plaire dans ce genre d'échange insignifiant, chose somme toute normal chez une bonne femme qui ne cessait sans doute jamais de se gaver de lectures ennuyeuses, quand elle n'était pas entrain de se pavaner en société. Préjugé quand tu nous tiens. Voilà donc la jeune Vicomtesse parquée dans le rangs des emmerderesses, à cheval sur les principes ; succomberait-il à certaines dévotions devant elle qu'il la verrait bien lui ouvrir tout grand son missel sur le dos.

C'est en effet au cours des festivités qui avaient eu lieu à Cauvisson qu'il avait rencontré les deux jouvencelles. Il ne leur avait alors que très peu adressé la parole, préférant passé le plus claire de son temps avec Maman et la bavouilleuse ou encore avec Isaure. Si au début l'idée de rencontrer d'autres jeunes gens dans un cadre différent de celui du collège l'avait charmé, une fois sur place ses préjugés avait pris le dessus. Il n'y avait là que des chochottes inintéressantes et il avait déjà bien assez d'amis pour ne pas se sentir obligé d'aller s'en faire d'autres en terres étrangères. En fait, il ça avait été plus d'un caprice du moment que d'autre chose. Il n'en reste pas moins que des activités auquel il s'était inscrit sur place, il n'avait participé à aucune. Le regrettait-il à présent ? Sans doute pas ou peu, il s'en carrait surement à vrai dire.

Au petit Duc de poursuivre son inspection quand son regard s'arrête le fils de Sombernon. Du jeune Miguael Enguerrand il ne connaissait rien non plus, tout juste avait-il la net impression d'avoir déjà vu ça tronche quelque part. Probablement à Cauvisson, voir en Bourguogne, il était bien incapable de le dire. Il savait juste que le Duc d'Amboise était loin d'être un ami de Papa, malgré l'air actuellement peiné de celui-ci, un repas festif avait même accompagné la mort de l'homme. La bonne humeur du Baron atteignait ce jour funeste son apothéose et le vin coulait à flots. Même Elvix avait eu le droit de pousser un court instant la chansonnette. Une soirée en tout point charmante donc, pour qui détestait ou méconnaissait le défunt. Il était difficile dès lors pour l'intrépide branleur d'éprouver de la compassion pour le jeune Amboise. Lui même avait pleuré son lot de morts, les pleurait toujours et ne voyait pas l'intérêt de s'apitoyer en sus sur ceux des autres.

A peine son regard effleura-t-il la dernière inconnu qu'Eilinn prenait la parole, attirant son attention. Puis Papa lui répondit. Un léger sourire naquit alors sur ses lèvres tandis qu'une idée venait de trouver naissance dans sa tête et faisait son petit bout de chemin. Après tout son père semblait prendre les Vicomtesse en considération, il ferait donc preuve de politesse. D'autant que l'offre – si elle prenait un jour forme réelle – pourrait se révéler distrayante. Au gamin donc de s'avancer avec les autres à la suite de Papa et de rattraper la jeune Vicomtesse brune pour lui glisser ces quelques mots, tout en cheminant en sa compagnie.


« Vicomtesse ? Je souhaitais vous faire savoir que j'ai bien pris note de votre désir légitime d'en apprendre plus sur les vins bourguignons. Aussi, puisqu'il vous est impossible en une seule soirée – en tant que bonne... euh... jeune femme – de goûter tout les grand crus que compte la Bourgogne sans en perdre la raison, j'ai une proposition à vous faire.

Il y a peu le jeune Minouche – écuyer de ma marraine, l'illustre Grand Maître de France – me demandait s'il m'était possible d'organiser pour celle-ci une tournée des plus grandes caves de Bourgogne. Je lui répondais évidement par l'affirmative : "Tudieu oui, voilà de l'idée toute charmante !" m'exclamais-je plus précisément avec moult entrain. Donc, puisqu'il semble évident qu'une telle visite sera organisée, voilà ma proposition : souhaiteriez vous, en compagnie de l'autre vicomtesse, vous joindre à nous lors de cette excursion ? Bien entendu le jeune Amboise pourra viendre aussi, s'il le désire... »

Au jeune Paon de marquer alors une légère pause, afin d'introduite la chute. « A moins, bien sûr que vous vous sentiez pas apte à garder votre dignité intacte tout au long de cette journée, où le vin ne manquera guère... » Un sourire malicieux prit place sur ses lèvres alors que les voilà arrivé dans la salle du banquet. Il venait lancer à Eilinn ce qui sonnait comme un défi et scrutait sa réaction. Alors : cap' ou pas cap' ?

* Pour la précision vu que ce n'était pas très clair dans mon post précédant, je partais en fait du principe que mon môme et son précepteur s'était fait annoncé par un larbin quelconque. Enfin après on s'en fiche puisque ça ne change pas grand chose au final. C'était juste histoire de clarifier.

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Eilinn_melani
La tentative de diversion sembla faire effet, le Duc de Bourgogne décidant de les mener vers la salle du diner. Un infime soupir, tandis qu'Eilinn emboitait le pas à Eusaias, et que celui-ci se mettait à énumérer les plats qui seraient servis.
Les mâchoires de la Salamandre se contractèrent à l'évocation du pâté de lapereaux, et elle regarda la vicomtesse de Cauvisson, se demandant quelle serait la réaction d'icelle à la provocation, voulue ou non, du régnant bourguignon.

Après l'inquisition du jeune Louveterie, la fourberie culinaire envers la Goupil, Eilinn se demanda quelle serait l'attaque dirigée contre elle, puisque le Baron de Digoine semblait prendre soin à malmener ses invités.

Mais l'assaut eut lieu de côté, quand une ombre apparut à son côté, et la voix du Blanc Combaz se faisant doucereuse pour une proposition, une invitation qui semblait un coup fourré au ton de la dernière phrase. Eilinn releva ses yeux bleu glacé vers Cassian, évaluant tant l'invitation que le jeune homme qui l'émettait.

Il y eut un court instant de silence, pendant lequel Eilinn ne cilla pas, continuant à marcher près du Duc de Bourgogne tout en regardant son fils. La voix n'était pas ce qu'on appelait chaleureuse, mais du moins ne charriait-elle pas d'iceberg, et une ébauche de sourire courtois apparut.


Je ne saurais me prononcer pour mes compagnons, mais je serai pour ma part ravie d'une telle visite.

Si cela se faisait, je souhaiterais à ce moment m'adjoindre la dame de Volvent, dont j'apprécie l'expertise concernant le vin bourguignon, pensez-vous que cela serait possible ?


Plusieurs raisons poussaient Eilinn à proposer cela : tout d'abord s'assurer de ne pas être sans appui dans une telle visite face à des personnes qu'elle ne connaissait pas, ensuite de juger sur le terrain le premier Echanson du Louvre. Cette visite pourrait même être l'augure de la sélection des premiers fournisseurs de la Bouche du Roy.

Quant à rester digne, le péché se situe dans l'excès, non dans la consommation raisonnée et raisonnable des mets et boissons que le Très Haut nous permet d'apprécier.

Que Cassian la prenne pour une froussarde ou une bigote ne présentait pas le moindre intérêt pour Eilinn, qui voyait seulement dans sa proposition une opportunité de servir sa charge royale.
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Cassian_darlezac
Loin des considérations culinaires du jour et ne connaissant rien des lubies lapinesques de la jeune Volpillhat, l'adolescent était à mille lieux d'imaginer le drame qui pour la Vicomtesse allait se profiler. Et quand bien même il l'aurait su, il se serait sans doute contenter de l'épier d'un air narquois afin de savoir si elle aurait l'audace de renoncer à goûter à l'un des plats. Mais non, aucune perversité de ce genre ne pouvait se lire dans son regard satisfait ; la pudibonde Eilinn venait de répondre à son invitation, sans se laisser démonter. Certes elle avait bien enchaîné par quelques fadaises sur la consommation raisonnées et raisonnables des boissons alcooliques et gnagnagna et gnagnagna... Mais il saurait bien lui montrer en temps et en heure qui était l'homme de la femme ; qui était l'étrangère du fier Bourguignon.

C'est donc en attendant que son père les invite à prendre place autour de la tablée qu'il lui répondit en ce qui concernait la délicieuse Railli. « Voilà un choix fort bigrement judicieux Vicomtesse ! Vous trouveriez difficilement plus fine connaisseuse en matière de pinards burgondes que la vassale de Sa Majesté ! Sans compter que sa présence égayerait sans nul doute notre journée. Qu'elle vienne donc si tel est votre bon désir, je m'associerai même à votre requête ! Et pour ce qui est de vos compagnons... comprenez que je ne voudrais guère attirer d'avantage l'attention sur moi. Surtout quand c'est le Duc de Bourgogne que vous êtes viendu honorer ce jour d'hui. Je vous laisserai donc leur présenter la chose plus tard, si cela ne vous dérange pas bien sûr ? » Qu'il était difficile pour le jeune Digoine d'employer un vocabulaire séant du début à la fin. Mais avec les chastes oreilles de la Vicomtesse d'un côté et l'air pincé de ce cher la Molasse de l'autre, il se devait de faire cet effort. Et s'il on l'en croyait, il venait de s'en tirer avec brio.
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Jehanne_elissa
Il est fou. Il est fou ! Lui toucher la main, comme ça, devant le Duc alors qu’ils étaient franchement plus proches de la représentation que du naturel, plus proche du spectacle des politesses que de la convivialité d’une auberge ou du naturel imposé dans les jardins de Cauvisson… Oh elle comprenait bien son geste, elle y avait pensé aussi car toucher les mains, prendre les mains, serrer un avant bras était monnaie courante chez elle, pour dire merci ou soutenir, pour remercier ou demander, mais pas dans une salle du trône ! Mais de grâce le geste était apparemment passé inaperçu aux yeux du Duc qui, bon comme il se devait de l’être avait présenté ses condoléances. Eilinn, alertée puis alerte avait elle eu la présence d’esprit de faire diversion… Ils étaient saufs.

Alors que la troupe prend le chemin de la salle du repas la Goupil lance un regard étrange vers Miguael. Car toute cette histoire… Oui il y a car c’est assez osé de toucher la main d’une jeune fille ainsi, à cet âge là ou l’excuse de l‘enfance n’est plus de rigueur, alors que rien ne les unit mais aussi, et surtout, qu’elle est promise à un autre… Si ça avait fait un esclandre, si les domestiques avaient vu ce geste, s’ils en avaient parlé ça et là, si c’était remonté aux oreilles de Fauconnier… Oh Seigneur non, ne pas y penser, pour sur pour cette main frôlée elle aurait acquis une sérieuse réputation de jeune fille de petite vertu, une coureuse de remparts, une cuisse légère, une suce cannelle comme elle l’entend – sans savoir ce que ça veut dire bien sur, non mais oh -… Enfin oui, elle est troublée la Goupil, un rien titille son imagination extravertie, un rien d’intime en public met selon elle sa vertu en danger. Et plutôt mourir que d‘entacher sa vertu !

Se sont les paroles du Duc décrivant le repas qui la ramènent un tant soit peu à la réalité de la situation, qui donnent des couleurs moins rosées à ses joues. L’émotion est passée, les hormones retrouvent leur calme et l’attitude redevient celle des cérémonies. En plus entendre les premiers mots décrivant ce qu’ils vont manger vient lui rappeler quelle a faim, son ventre se tord un peu et…


- … Lapereaux…. Moutarde….

Ah ça oui, si elle est moins rosée elle vire presque au livide, la Goupil. Le Duc allait leur faire servir du lapin ?! Le trop grand regard vert de la Vicomtesse se pose, presque provocateur, sur le faciès de leur hôte. Est-ce qu’il se moque d’elle ? Cette invitation n’est elle en réalité pas plutôt une invitation à la barbarie, une invitation pour se jouer d’elle, et même une invitation au sacrilège des pauvres petites bêtes innocentes face au dévorant appétit d’un homme sans cœur ? Non, non, minute papillon, on se calme. Le Duc a du cœur car le Duc regrette la mort d’Asdrubael. Le Duc a du cœur car il les invite ici, il les invite a dîner mais aussi à séjourner au Palais des Ducs. Le Duc a du cœur, le Duc n’est juste pas sensibilisé à l’importante cause des lapins, le Duc à juste pensé que comme les trois quarts du Royaume le lapin était souvent présent à leur table… On respire, on se calme.

- « Vous nous offrez un repas de Roi Votre Grâce… Mais…

Mais vous êtes un butor sans cœur ? Un boucher ? Un être immonde qui ne connait de pitié pour les pauvres petits lapins qui au lieu de giser, tués dans le sang et la souffrance, dans un plat devraient être entrain de gambader gaiement dans les pleines et de bouger leur petit museau au rythme de leur appétit ?

- « J’espère que vos moutardes que je ne connais pas adoucissent le gout du lapin qui ne plais pas trop...


Ça a été dit, grande folle, grande impolie que d’avouer ne pas aimer un plat préparé en leur honneur ! Mais avouons-le ça a été plus murmuré, dit à la va vite, hop comme ça passé en douce. Ben ouais, le courage, on nait avec ou pas. Mais qu’importe elle l’a dit ce qui selon elle, même si personne ne l’a entendu, légitime sa future attitude face au plat qui leur sera servit. Oh là, autre épreuve à préparer, quelle doit être l’odeur ? Non non non, une fois encore on se calme, on se calme, on va trouver une solution, voyons une solution… Regard qui se pose sur Eilinn… Non Eilinn ne doit pas être ta solution à tout et oh, oh un sujet de discussion tiens, les vins, les vins… Elle a déjà trempé les lèvres dans du Bourgogne oui mais préfère de vin d’Anglade, de chez elle, du Vaunage, et puis même le vin, elle évite… Ce n’est pas joli une fille ivre…

- « J’accepte aussi votre proposition avec plaisir ! Nous avons tellement de choses à découvrir en Bourgogne… Que nous conseillez-vous à découvrir, après les vins ? »

Un peu trop d’enthousiasme dans la voix alors qu’on parle de vinasse et qu’elle est plutôt eau bénite et jus de pomme mais bon… Faut pas penser à ce qu’elle va manger, faut noyer son aveu…
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Alice_liddell
Et ça discute, et ça discute... Ils sont ennuyeux les grands ! Ils parlent toujours pour dire des choses inintéressantes. Entre celui qui arrivent et qui prend dix minutes pour se présenter, le duc qui parle à tout le monde mais oublie même de la saluer (elle ! Eilinn avait bien dit que c'était sa pupille, mais il l'avait même pas remarqué ! Il était messant !), Eilinn qui leur répond très sérieusement, et Miguael qui est perdu dès qu'on lui adresse la parole, c'est pas un endroit où elle peut bien s'amuser. Oh, elle va pas faire de bêtise. Nan, Eilinn, elle lui avait dit de rester sage. Et Eilinn, elle avait pas l'ai de rigoler quand elle avait dit ça. Alors elle allait resté tranquillement debout en attendant qu'ils bougent. Mais c'était ennuyeux.

Bon, bien sûr, elle laisse traîner un peu ses yeux partout. En plus, y a des tentures qu'elles sont trop jolies dans la salle du trône. Et puis le trône aussi ! Il est beau, majestueux et tout. Elle irait bien l'essayer, la sale gamine. Mais quand elle avait jeté un regard d'approbation à Eilinn, elle lui avait fait un regard qui aurait désintégré du roc sur place. Eilinn, elle rigole avec les bêtises. Elle l'a pas encore vu donner une punition, l'albinos, mais une chose est sûre : quand elle en donne une, il doit plus rester grand chose du puni après. Alors elle se redresse, droite comme un i, et elle regarde même plus le trône. Elle pourrait l'abîmer si elle le regarde trop intensément, vous comprenez.

Ah, et puis si, y a eu un truc qui a quand même était intéressant : y a Miguael qu'il a touché la main de Jehanne. Quand un garçon touche la main d'une fille, ça veut dire qu'ils s'aiment, nan ? Alors Miguael il est amoureux de Jehanne ? Et puis y a eu Jehanne qui a rougit. Elle est aussi amoureuse de lui ? Mais alors pourquoi qu'elle va épouser quelqu'un d'autre ? C'est pas bien ça ! Le mariage, c'est pour que deux personnes qui s'aiment, et ben elles puissent être ensemble pour toujours et avoir des enfants ! Alors pourquoi ils peuvent pas se marier ? Elle regarde à nouveau Miguael de haut en bas. En tout cas, elle, elle pourrait pas l'aimer, lui. Il est trop disgracieux !

Et puis là, y a le duc qui en rajoute encore une couche... Il dit qu'il y va y avoir du lapereau à manger. Du lapereaux ! Ça fait pas longtemps qu'elle a rencontré Jehanne, mais même elle, elle sait qu'elle aime les lapins ! Et lui c'est un duc, c'est sûr qu'il le sait. Alors pourquoi il propose du lapin ?! Et y a Eilinn, elle parle de vin et tout ça. Pourquoi y a personne qu'il réagit ? Pourtant, ils savent tous qu'elle aime les lapins ? Bon, ben si ni Eilinn ni Miguael ils veulent rien dire, il reste plus qu'un personne. Telle une héroïne de roman, la gamine dépasse le duc en courant (sauf que les héroïnes, elles courent pas en fait), s'arrête et lance un regard noir au duc (encore un truc qu'elles font pas les héroïnes, mais chut, faut pas lui dire). Et puis elle lance :


"Vous êtes un méchant ! Jehanne, elle aime les lapins. Et vous voulez lui en faire manger ? Vous êtes vraiment un méchant ! Et en plus, vous faites devenir triste Miguael ! Il a même été obligé de toucher la main de Jehanne alors qu'il peut pas lui dire qu'il aime ! Je vois pas comment on pourrez vous aimer !"

Et elle croise les bras l'air décidé. C'est bien, elle a pas oublié le vouvoiement. Très important le vouvoiement ! Bon, heu... Elle en a pas un peu trop dit ?
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