Heloise_plaisadieu
Héloïse était sortie chercher un médicastre, elle s'était d'abord adressée à la taverne du village et avait suivi les indications qu'on lui avait données .
Elle avait trouvé un vieil homme qui n'avait pas hésité à la suivre, elle lui avait raconté dans quel état était son époux et le médicastre l'avait rassuré, beaucoup de repos et le temps ferait l'affaire ...
Elle était à présent en train de songer à leur dernière conversation avant qu'elle ne sorte, Renaud semblait triste, il pensait qu'elle ne le méritait pas ...
Héloïse l'aimait de toutes se forces, elle se rappellerait toujours la première fois qu'elle avait croisé son regard . Il la dévorait des yeux et ses yeux à lui étaient un aimant puissant .
A ce moment là, la jeune fille qu'elle était n'aurait jamais pensé pouvoir aimé un autre homme, elle avait le coeur brisé .
Renaud avait su lui redonner espoir et la faire sourire à nouveau .
Il était plus âgé qu'elle mais était quelqu'un sur qui elle pouvait compter .
Il est vrai que son caractère n'était pas toujours facile mais Héloïse avait pu avec le temps s'en accomm0der . Il ne savait pas très bien déclarer ses sentiments mais ses gestes tendres lui prouvaient chaque jour qu'il tenait à elle .
-Excusez-moi Monsieur le Médicastre, nous sommes bientôt arrivés, mon époux et moi avons pris pension à la taverne .
J'ai eu bien peur en découvrant le visage de Renaud tout à l'heure, je préfère que vous l'examiniez nous devons reprendre la route pour retrouver notre fille .
-Ne vous tourmentez point Dame, je ne suis pas trop inquiet suivant vos dires mais allons-y .
Je comprends que soyez pressés de rentrer chez vous .
Héloïse devança le médicastre et grimpa les escaliers pour monter dans leur chambre .
Elle ouvrit la porte et ils trouvèrent Renaud assis dans le lit, tentant de faire bouger au maximum son bras gauche .
-Mon chéri, je te présente notre sauveur, le médicastre du village .
-Bonjour Monsieur, alors ne perdons pas de temps , je vais commencer l'examen .
Le vieil homme sortit plusieurs accessoires de sa sacoche et examina Renaud très minutieusement . Après de longues minutes, il se prononça enfin .
-Alors, alors ... Votre épouse m'avait bien résumé la situation . Je pense que le surmenage est la cause de vos soucis, rien ne m'affole vraiment . Votre visage a presque repris son apparence, il suffira de quelques jours à quelques semaines, en ce qui concerne votre bras, puisque c'est lui qui a été le plus touché, je vous recommanderai de le faire travailler chaque jour un petit peu, ce sera douloureux au départ mais vous allez retrouver la même force et vivacité d'ici un mois ou deux .
De toutes les façons, je ne suis pas enclin à vous laisser voyager pour le moment, je pourrai vous suivre le temps de votre convalescence chez nous, et nous aviserons . Si, ce que je vous souhaite, les progrès sont plus rapides, vous pourrez avancer la date de votre départ, mais d'ici là c'est LE REPOS !
Me suis-je bien fait comprendre ?
Le médecin regarda Héloïse et ils eurent un sourire de connivence, elle lui avait dit que son époux avait du mal à se reposer, aussi avait-il insisté un peu !
Héloïse avança vers Renaud, lui prit tendrement la main et s'adressa au vieux monsieur :
-Je vous remercie beaucoup Monsieur de vous être déplacé . Nous voilà rassurés à présent et mon amour tu as compris, tu dois te reposer .
Elle déposa un baiser sur son front .
Le médicastre prit congé et referma la porte derrière lui .
-Renaud, tu vois, ce n'est pas trop grave cette fois, tu vas vite récupérer j'en suis sûre . J'ai quelque chose à te dire .
Durant le trajet pour aller chercher le médicastre, j'ai repensé à ce que tu as dit tout à l'heure .
Pourquoi dis-tu que je n'ai pas le sourire en ta compagnie ?
Ce sont des balivernes ! Je ne veux plus que tu dises des choses pareilles, tu entends !
Je suis à tes côtés parce que je t'aime, nous avons une fille que nous aimons tous les deux .
Même si ton caractère est bien trempé, je l'accepte, je t'aime pour le meilleur et pour le pire, ne remets jamais cela en doute !
Et s'il est vrai que je souris moins en ce moment c'est parce que je me faisais du souci pour Louise .
Elle se rapprocha de lui , laissa tomber ses chausses et se glissa dans le lit .
Elle voulait lui montrer que son amour était là et bien présent et aujourd'hui plus que jamais .