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[RP] Plaise à Dieu que ...

Heloise_plaisadieu



Héloïse était sortie chercher un médicastre, elle s'était d'abord adressée à la taverne du village et avait suivi les indications qu'on lui avait données .
Elle avait trouvé un vieil homme qui n'avait pas hésité à la suivre, elle lui avait raconté dans quel état était son époux et le médicastre l'avait rassuré, beaucoup de repos et le temps ferait l'affaire ...

Elle était à présent en train de songer à leur dernière conversation avant qu'elle ne sorte, Renaud semblait triste, il pensait qu'elle ne le méritait pas ...
Héloïse l'aimait de toutes se forces, elle se rappellerait toujours la première fois qu'elle avait croisé son regard . Il la dévorait des yeux et ses yeux à lui étaient un aimant puissant .
A ce moment là, la jeune fille qu'elle était n'aurait jamais pensé pouvoir aimé un autre homme, elle avait le coeur brisé .
Renaud avait su lui redonner espoir et la faire sourire à nouveau .
Il était plus âgé qu'elle mais était quelqu'un sur qui elle pouvait compter .
Il est vrai que son caractère n'était pas toujours facile mais Héloïse avait pu avec le temps s'en accomm0der . Il ne savait pas très bien déclarer ses sentiments mais ses gestes tendres lui prouvaient chaque jour qu'il tenait à elle .

-Excusez-moi Monsieur le Médicastre, nous sommes bientôt arrivés, mon époux et moi avons pris pension à la taverne .
J'ai eu bien peur en découvrant le visage de Renaud tout à l'heure, je préfère que vous l'examiniez nous devons reprendre la route pour retrouver notre fille .

-Ne vous tourmentez point Dame, je ne suis pas trop inquiet suivant vos dires mais allons-y .
Je comprends que soyez pressés de rentrer chez vous .

Héloïse devança le médicastre et grimpa les escaliers pour monter dans leur chambre .
Elle ouvrit la porte et ils trouvèrent Renaud assis dans le lit, tentant de faire bouger au maximum son bras gauche .

-Mon chéri, je te présente notre sauveur, le médicastre du village .


-Bonjour Monsieur, alors ne perdons pas de temps , je vais commencer l'examen .


Le vieil homme sortit plusieurs accessoires de sa sacoche et examina Renaud très minutieusement . Après de longues minutes, il se prononça enfin .


-Alors, alors ... Votre épouse m'avait bien résumé la situation . Je pense que le surmenage est la cause de vos soucis, rien ne m'affole vraiment . Votre visage a presque repris son apparence, il suffira de quelques jours à quelques semaines, en ce qui concerne votre bras, puisque c'est lui qui a été le plus touché, je vous recommanderai de le faire travailler chaque jour un petit peu, ce sera douloureux au départ mais vous allez retrouver la même force et vivacité d'ici un mois ou deux .
De toutes les façons, je ne suis pas enclin à vous laisser voyager pour le moment, je pourrai vous suivre le temps de votre convalescence chez nous, et nous aviserons . Si, ce que je vous souhaite, les progrès sont plus rapides, vous pourrez avancer la date de votre départ, mais d'ici là c'est LE REPOS !
Me suis-je bien fait comprendre ?


Le médecin regarda Héloïse et ils eurent un sourire de connivence, elle lui avait dit que son époux avait du mal à se reposer, aussi avait-il insisté un peu !

Héloïse avança vers Renaud, lui prit tendrement la main et s'adressa au vieux monsieur :
-Je vous remercie beaucoup Monsieur de vous être déplacé . Nous voilà rassurés à présent et mon amour tu as compris, tu dois te reposer .

Elle déposa un baiser sur son front .

Le médicastre prit congé et referma la porte derrière lui .

-Renaud, tu vois, ce n'est pas trop grave cette fois, tu vas vite récupérer j'en suis sûre . J'ai quelque chose à te dire .
Durant le trajet pour aller chercher le médicastre, j'ai repensé à ce que tu as dit tout à l'heure .
Pourquoi dis-tu que je n'ai pas le sourire en ta compagnie ?
Ce sont des balivernes ! Je ne veux plus que tu dises des choses pareilles, tu entends !
Je suis à tes côtés parce que je t'aime, nous avons une fille que nous aimons tous les deux .
Même si ton caractère est bien trempé, je l'accepte, je t'aime pour le meilleur et pour le pire, ne remets jamais cela en doute !
Et s'il est vrai que je souris moins en ce moment c'est parce que je me faisais du souci pour Louise .


Elle se rapprocha de lui , laissa tomber ses chausses et se glissa dans le lit .
Elle voulait lui montrer que son amour était là et bien présent et aujourd'hui plus que jamais .
Renaud_plaisadieu
Héloïse revint assez rapidement avec un médicastre vieux comme Hérode.
L'homme connaissait sa science et rassura très vite les époux Plaise-à-Dieu.
Du repos, du repos, et ... du repos. Et avec un peu de chance, tout rentrerait dans l'ordre pour Renaud.

Dès que le médicastre s'éclipsa, Héloïse , de sa voix douce et assurée, énonça :

-Renaud, tu vois, ce n'est pas trop grave cette fois, tu vas vite récupérer j'en suis sûre . J'ai quelque chose à te dire . Durant le trajet pour aller chercher le médicastre, j'ai repensé à ce que tu as dit tout à l'heure .
Pourquoi dis-tu que je n'ai pas le sourire en ta compagnie ?
Ce sont des balivernes ! Je ne veux plus que tu dises des choses pareilles, tu entends ! Je suis à tes côtés parce que je t'aime, nous avons une fille que nous aimons tous les deux .
Même si ton caractère est bien trempé, je l'accepte, je t'aime pour le meilleur et pour le pire, ne remets jamais cela en doute !
Et s'il est vrai que je souris moins en ce moment c'est parce que je me faisais du souci pour Louise .


Dire que les paroles de son épouse lui fit du bien, n'était pas peu dire. Autant, si ce n'est plus que l'avis médical du vieil homme, quelques secondes plus tôt.

"Pour le meilleur et pour le pire, oui je le sais bien, et peut etre que par le passé, tu as deja eu tant qu'assez le pire, avec moi. Est ce à dire que le meilleur nous attend ? Si la santé me revient...prions que ce soit ce chemin là !"

Héloïse vient se coucher auprès de son époux, pour lui tenir chaud. Ils se serrèrent alors de tendresse.

"eh oh ! que fais tu donc ? Tu veux te rassurer que ma troisième jambe obéisse à ma volonté ou à tes doigts ? C'est le cas, j'ai vérifié en ton absence ! Et tout semble dans l'ordre de ce coté là. Je ne te cacherais pas que j'ai eu peur un instant.

"Mais que fais tu encore, puisque je te dis que .... "
"Quel est ce regard malicieux dans tes yeux ?"

"Est ce cela le repos ? je ne crois pas ! Voyons "
"Bientôt, sois un peu patiente."



Renaud avait besoin d'etre certain de sa virilité, comme tout homme qui se sent affaibli par le sort, mais pour autant, il n'avait pas eu de fils avec Héloïse, malgré toutes ces années. Etait-ce sa punition ? Ne pouvait il pas en avoir ? Est ce que cela venait de son épouse depuis la naissance de Louise ?
Penser à cela ne lui apportait que de la rancoeur et des regrets. Et parfois meme de la colère quand il se laissait aller.
Mais ce n'etait pas le moment pour en parler, son épouse faisait de son mieux pour le supporter dans cette épreuve que le sort lui avait imposé.

Je suis lassé de devoir encore garder le lit, depuis toutes ces semaines, entre ma chute de cheval, et maintenant cette paralysie temporaire. Je ronge mon frein. Promets moi que demain nous irons marcher un peu, prendre l'air, sortir de cette chambre, et nous renseignez sur l' état des routes.
Et puis le pain blanc et l'eau , ca me saoule profondément. Demain, nous mangerons une poularde accompagnée de vin de loire. Puis tu me liras quelque chose
.


Les jours se suivirent, et l'état de santé de Renaud s'améliorait lentement. Des nouvelles facheuses n'annoncaient pas un départ imminent puisque les routes ne se réouvraient pas encore. Attendre, attendre, quelle lassitude.

[trois semaines plus tard]

"Alors, as tu appris quelque chose de nouveau Héloïse, ce matin, en allant acheter quelques provisions au marché ?"
Heloise_plaisadieu


Les jours avaient passé depuis que le médicastre avait annoncé son verdict .
Le vieil homme était repassé voir Renaud plusieurs fois depuis et son état s'était amélioré de jour en jour .
Une seule chose les retenait, l'état des routes .
Les Plaise à Dieu avaient pris leurs habitudes au village .
Ils essayaient de profiter de faire des grasses matinées puisqu'ils n'avaient rien d'impératif, puis ils prenaient leur petit déjeuner dans leur chambre .Héloïse partait ensuite au marché pour essayer de dégoter de bons produits frais, leur bourse le leur permettait et Renaud avait besoin de reprendre des forces .
Comme de coutume depuis plusieurs semaines, la jeune femme était sortie au marché et c'est le coeur léger qu'elle revint à la taverne . Elle avait de très bonnes nouvelles .
Elle courut dans l'escalier à en perdre haleine mais la joie ne la quitta pas .

-Renaud ! Renaud !


"Alors, as tu appris quelque chose de nouveau Héloïse, ce matin, en allant acheter quelques provisions au marché ?"

-J'ai quelque chose à t'annoncer, cela devrait te donner le sourire !
Les routes sont ouvertes à nouveau ! Nous allons pouvoir partir chercher Louise !
Cherchons de nouvelles montures !

Héloïse virevoltait dans la chambre comme une enfant ! Elle était tellement heureuse de revoir Louise, cela faisait des mois qu'elle n'avait pas pu serrer sa fille unique dans ses bras . Elle espérait que son séjour chez le sieur Bosk de Portkar se passait bien .
Son époux et elle avait décidé, quelques jours après avoir adressé un courrier à leur fille, d'écrire aussi à cet homme, tout d'abord pour le remercier et aussi pour le prévenir de leur arrivée mais sans vraiment préciser de date .
Elle se demandait comment son hôte et sa famille la recevaient, s'ils étaient gentils avec elle et toutes sortes de questions qu'une mère se pose ...

Renaud la regardait faire et semblait amusé, à lui également sa fille avait dû manquer !

-Alors mon ange, qu'en dis-tu ?
Je prépare nos bagages ?


Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, elle s'était jeté dans ses bras et l'embrassait follement .
Renaud_plaisadieu


Du repos, Renaud en avait eu assez. Et jour après jour, son bras gauche lui revenait, il pouvait fermer la main. à présent. Il se garda bien de dire à son épouse, qu'il n'avait pas recouvré toute la force d'avant, pour tenir un bouclier ou porter quelque chose de lourd. Et puis il était inquiet qu'à voyager en mauvaises conditions, il finisse par faire une rechute plus grave qui le paralyse bien plus.

Mais aujourd'hui son épouse s'en revint toute guillerette du marché, avec des bonnes nouvelles dans son panier.

"Les routes sont ouvertes à nouveau " dit-elle

Ah quel bonheur que voilà, enfin, ils pouvaient quitter Niort et se diriger vers Limoges.

"Et bien! Depuis le temps que j'attendais ce jour ! "


Les époux se morfondaient d'inactivité en cette ville. Hormis quelques promenades, quelques visites d'églises, il n'y avait pas grand chose à faire.
Héloïse avait tenu à écrire à l'hôte de sa fille pour le prévenir de leur arrivée prochaine.

Héloïse de répondre à son mari :

-Alors mon ange, qu'en dis-tu ?
Je prépare nos bagages ?


Comme elle se jeta dans les bras de Renaud, avec une grande joie, Renaud ne put qu'acquiescer.

Oui, ma petite Alouette. Rassemble nos affaires. Mais je préfère que l'on prenne la Diligence, il y en a une qui part à Midi pour Confolens et Limoges.
Dans deux ou trois jours au mieux nous serons à Limoges.
Comme c'est la grande ville du Comté du Limousin, il ne sera pas compliquer de se faire expliquer où se trouve le domaine de Sieur de Brocard !


Le temps de payer leur séjour à l'auberge, les époux Plaise-à-Dieu s'asseyaient dans une grande calèche fermée à quatre place, en compagnie d'un curé de campagne, et d'une grenouille de bénitier. C'etait donc foutu pour avoir une conversation débridée. Le temps allait paraitre long.
Hormis les présentations d'usage, et de discussions sur le temps qu'il fait ou la situation politique et militaire du coin, le silence fut d'usage.

La route finalement prit trois jours. La premiere nuit à Charroux, et la seconde à Rochechouart, car exceptionnellement le conducteur de la dilligence, bifurqua sur demande du curé qui devait se rendre à un pèlerinage local. Les époux prirent leur mal en patience, puisqu'ils n'etaient plus à cela près. Enfin dans la fin de l'après midi du troisieme jour, les clochers de Limoges eurent la gentillesse de se monter.

Ce fut une excellente idée de ne pas voyager à cheval. Les Plaise-à-Dieu frais et dispos, prirent chambrée dans une auberge au centre de la ville. Et après un vrai repas, de viandes goutues, les époux allèrent se coucher, pensant deja aux retrouvailles le lendemain avec leur fille .
Tout semblait si simple à présent.
Heloise_plaisadieu



Le voyage jusqu'à Limoges avait été assez long mais sans soucis, malgré un petit détour, tout s'était bien déroulé .
Héloïse et Renaud avaient donc pris une chambre pour la nuit en cette ville .
Elle était plus luxueuse que les précédentes, peut-être dû au fait que la ville était plus importante, quoiqu'il en soit, les époux ne rechignèrent pas et profitèrent de ce confort supplémentaire .
Après une bonne nuit de repos, Héloïse était toute impatiente de partir, sa fille lui manquait terriblement .
Ils avaient questionné le tavernier pour savoir s'il connaissait le domaine des Billanges et ce dernier en effet en avait connaissance, aussi leur expliqua t- il le meilleur chemin à suivre pour s'y rendre .
L'homme avait aussi pu leur fournir deux belles montures, le prix était en conséquence, mais au moins les bêtes ne retarderaient pas le voyage !

Ils partirent donc de très bonne heure et purent profiter de splendides paysages, les arbres commençaient à fleurir, la nature s'embellissait de jour en jour .
Sur le coup de midi, Héloïse et Renaud s'arrêtèrent dans une clairière d'où la vue était magnifique . Il y avait une cascade juste en face entourée d'un nombre conséquent d'arbres et de fleurs printanières .
Le choix était judicieux, les époux prirent le temps de déjeuner, de se reposer un peu, de profiter de ces instants de tranquillité où les mots n'ont pas leur place, seul la vision offerte par la nature et leurs mains mêlées suffisaient au bonheur de la jeune femme .

Ils reprirent la route, apaisés, sereins .
Enfin, ils aperçurent, au détour d'un chemin, un domaine qui s'étendait .
Lorsqu'ils avaient traversé le dernier village, un vieux monsieur leur avait indiqué comment rejoindre les Billanges .

Un grand sourire se dessinait sur le visage d'Héloïse, elle regarda Renaud :

-Mon Chéri, enfin nous y sommes, nous allons retrouver Louise !
Vite, vite, galopons, veux-tu ?
Ptit_jacquot


Louise avait recu hier une lettre de ses parents, et depuis, elle sautait de joie dans tous les sens. Ptit Jacquot se sentait bien triste, car cela signifiait que bientot Louise allait forcement partir. Fini les promenades, fini ses beaux yeux et ses taches de rousseur.
C'est donc tout pensif, qu'au petit jour, il accompagna Bosk nettoyer les pourtours de la croix qui bordait l'allée à l'entrée du Domaine.

Les herbes portaient encore la rosée du matin, et avaient envahi le socle de la croix.
La petite barriere de bois avait depuis longtemps perdu face au temps qui passe, et face aux intempéries. Le bois vermoulu partit en miettes aux premieres secousses.

Au bout d'une demie heure, les herbes, les ronces, le lierre, avaient cédé, et s'entassaient sur le bord du chemin. Quelques coups de marteau, et de masse, achevèrent d'oter les barres horizontales qui reliaient les gros poteaux aux angles. Ces derniers avaient tenus le choc, car faits de chene.

Le soleil commencait à donner, et l'humidité du matin doucement se retira.
Ptit Jacquot, dans l'allée centrale, remontait la barriere en facade de la croix, comme elle l'etait précédemment. Bosk, fit quelques navettes pour ramener le bois et les chevilles necessaires. Un coup de scie par là , un coup de marteau par ici, la barriere reprenait vie. Bosk, coté champ remontait une petite murette de pierres seches, que le vent et les animaux avaient maltraitée.

La matinée passa assez rapidement, à travailler pour une bonne cause. Remettre ce petit calvaire en état.
Bosk avait opté pour un chapeau de paille pour se proteger du soleil, car les nuages avaient pris la poudre d'escampette.
Mine de rien, la tâche etait plus ardue que prévue, et la matinée ne suffisait pas.
Fantine vient leur apporter un peu d'eau, du pain, un morceau de lard et une pomme.

A peine après avoir repris l'ouvrage, Ptit Jacquot entendit des chevaux au loin. Le galop caracteristique de sabots sur un sol dur. Il se retourna et depuis sa position dans l'allée centrale, apercut deux cavaliers qui approchaient.
Il posa ses outils, et les mains sur les hanches attendit.

Un homme et une femme, bons cavaliers, s'arreterent à ses cotés.
Ptit Jacquot les dévisagea discretement. L'homme semblait fort, peut etre un militaire, puisqu'une épée tronait à sa selle. La femme, élancée et sûre d'elle, arborait un beau sourire. Il y avait quelque chose de familier en elle.

Ptit Jacquot mit plusieurs secondes pour comprendre qu'il avait devant lui, un couple, et plus qu'un couple, probablement les parents de Louise. Il se sentit tout penaud.
Bosk continuait de remonter la murette à partir de l'interieur du champ, masqué par la végétation de genets et d'églantiers qui formaient la haie du pré.

Quand les chevaux s'arrêtèrent et que le silence s'en revint, masquant le souffle des betes, Ptit Jacquot se hasarda :

"Vous, vous allez au Domaine des Billanges ? C'est le bon chemin, il vous suffit de continuer cette allée . C'est pour ... Louise ?."
Heloise_plaisadieu



Héloïse et Renaud en avaient presque fini avec leur chevauchée fantastique, le domaine des Billanges se profilait à l'horizon .
Ils galopèrent quelques minutes et pénétrèrent dans la propriété .
La jeune femme aperçut en plein milieu de l'allée centrale un jeune adolescent qui attendait de façon décidée au milieu du chemin . Il devait être un employé et semblait affairé à sa tâche qu'il quitta pourtant pour les accueillir .

C'était un enfant, certainement dans les âges de Louise, il avait des cheveux bruns assez longs qui lui retombaient sur le visage, cela faisait tout son charme .

Les chevaux s'arrêtèrent près de lui .


"Vous, vous allez au Domaine des Billanges ? C'est le bon chemin, il vous suffit de continuer cette allée . C'est pour ... Louise ?."


Héloïse lui sourit gentiment et de façon maternelle lui répondit :

-Bonjour mon garçon .
Oui, nous cherchons bien le Domaine des Billanges, c'est bien ici ?
Nous aimerions rencontrer le seigneur de ce domaine et pour répondre à ta deuxième question oui nous venons chercher Louise, notre fille . Tu la connais ? Tu sais où nous pouvons la trouver ? Nous avons tellement hâte de la revoir !
Boskdeportkar
Ptit Jacquot se mit à parler à des inconnus. Des cavaliers qui s'arreterent à sa hauteur.

Je posais une à une des pierres seches tombées coté champ. Je ne pouvais apercevoir à qui s'adressait Ptit Jacquot. Je compris juste de sa part : "... C'est pour ... Louise ?."

Pas le temps de réagir de mon coté, qu'une voix lui répondit : "
-Bonjour mon garçon . .

Une voix venue d'outre tombe ! J'en restai tétanisé. Une voix qui se frayait un chemin dans mes souvenirs enterrés. Comme si le cadenas d'un caveau volait en morceau, et que s'engouffrait dedans un bol d'air frais.

J'aurais du répondre, manifester ma présence, mais j'en fus incapable. A me concentrer sur cette voix, un peu plus rauque, un peu plus posée que ma mémoire me soufflait.

Et d'entendre alors :
Oui, nous cherchons bien le Domaine des Billanges, c'est bien ici ?
Nous aimerions rencontrer le seigneur de ce domaine et pour répondre à ta deuxième question oui nous venons chercher Louise, notre fille . Tu la connais ? Tu sais où nous pouvons la trouver ? Nous avons tellement hâte de la revoir !
.

P'tit Jacquot semblait hypnotisé par la bienveillante voix qui s'adressait à lui. Il m'avait carrement oublié, et je l'en remerciais, car je n'aurais sur quoi dire sur l'instant.
Il bafouilla :

""Oui, oui, gente Dame, je, je la connais, je l'ai amené de Gueret jusqu'ici. Elle a des tas de tâches de rousseur, encore plus que vous, et des très beaux yeux comme vous".

Les époux se regarderent, se souriant, devant la gentille naïveté de P'tit Jacquot face à cette belle femme qui lui parlait avec amabilité.

""Oui, le billanges des domaines de la Vicomtesse Louise, euh, je voulais dire, le domaine des Billanges chez Monseigneur le Vicomte de PortKar, où Louise habite depuis quelques mois, c'est la bas, dans ce sens. Elle doit y etre ce matin, j'ai bu mon lait avec elle."

P'tit Jacquot se sentit bien idiot de trop parler.
Les cavaliers le remercierent et pressés de retrouver leur fille, firent galoper dans un dernier effort leurs montures.
Le garçon resta pentois quelques secondes, puis revint sur terre, et prit conscience que j'etais de l'autre coté de la haie.

"Petit Jacques, laisse ton ouvrage, suis les, et occupe toi d'eux, en mon absence, je fais le tour du domaine pour me changer et les recevoir. Fais les patienter."




(hrp : merci au JD P'tit Jacquot de m'avoir autorisé ces quelques propos à sa place )
Heloise_plaisadieu



Héloïse et Renaud partirent alors en direction de la maison .
Qu'il faisait bon humer toutes ces odeurs printanières !
Le domaine semblait très bien entretenu ce qui fit penser à la jeune femme qu'il y avait déjà un moment qu'elle avait quitté le sien .
Elle avait aussi envoyé un courrier à ses gens pour les prévenir qu'elle avait retrouvé son époux et qu'ils allaient rentrer dans quelques temps .
Elle était partie dans ses rêveries quand elle entendit à l'arrière le jeune garçon qui courait pour les rejoindre .
Elle regarda Renaud et lui fit signe d'arrêter sa monture .
Jacques arriva enfin à leur hauteur essoufflé et la mine rougie, il leur dit qu'il allait les "escorter" jusqu'au propriétaire .

-Prenons quelques minutes pour donner le temps à ce jeune homme de reprendre son souffle, veux-tu Renaud ?
Nous allons marcher à tes côtés, nos montures n'y verrons aucun inconvénient je pense !

Héloïse souriait, même si elle était impatiente de retrouver Louise, ce jeune Jacques lui inspirait une profonde sympathie . Il n'allait tout de même pas courir derrière les époux et eux resteraient tranquillement assis sur leurs chevaux !

C'est ainsi que tous trois bavardèrent un moment tout en se rapprochant de leur but .
Jacques leur conta vaguement sa vie ici, puis sa rencontre avec Louise, il paraissait apprécier la jeune fille .

Héloïse prit une profonde inspiration, ils étaient au pied des marches de l'entrée principale .
Louise_plaisadieu


Louise était entrée dans la cuisine afin de chercher un vase pour mettre son énorme bouquet des champs .
Elle laissa vagabonder ses pensées, tantôt vers ses parents, pensant à leur prochaine venue, tantôt vers Jacques .
Les mois qu'elle avait passés ici les avaient rapprochés .
Il avait fallu que Louise rassure souvent le jeune homme qui ne se sentait pas autorisé à partager trop de temps avec elle étant donné sa situation .
La jeune fille appréciait beaucoup son nouvel ami et préférait sa compagnie aux "mondains" qui souhaitaient pour la plupart regarder les autres de haut .
Certains n'avaient aucun mérite et avaient juste hérité leur position sociale de leurs parents, mais pourtant ils pouvaient se révéler de vrais prétentieux et cela la jeune fille détestait !

Elle entendit des cris qui se rapprochaient, c'était Fantine qui l'appelait .

-Mademoiselle Louise ! Mademoiselle Louise ! Vite, vite venezzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz !

Au départ Louise fut un peu surprise et craignit qu'une catastrophe fut arrivée mais le sourire de Fantine lui prouva le contraire .

-Qu'y-a-t-il Fantine ?

-Mademoiselle, ce sont vos parents ! Ils sont là !

Le coeur de Louise s'accéléra et elle courut sans savoir dans la maison puis dans l'entrée, elle découvrit ses parents en train de laisser partir leurs chevaux avec un employé des Billanges .
Retrouvant son âme de petite fille, elle dévala les escaliers et sauta dans les bras de sa mère, les larmes ruisselaient sur ses joues, qu'elle était heureuse !

-Maman, Papa, vous êtes là, enfin !
Comme je suis contente !
Vous allez bien .


Après avoir serré sa mère fort contre son coeur, elle sauta au cou de son père, qui pourtant pas très démonstratif d'ordinaire, la saisit et la fit virevolter comme lorsqu'elle était petite .

-Vous m'avez tellement manqué !
Boskdeportkar
Je pris le temps de poser une derniere pierre seche sur le muret , histoire de laisser mon coeur reprendre un rythme normal.

Je venais de demander à P'tit Jacquot de suivre les cavaliers et de les faire patienter. Mais quel idiot ! J'aurais pu lui demander vite fait de me dire comment etaient ces cavaliers, si la femme avait jolie minois, comment etait l'homme qui l'accompagnait. Cela m'aurait aidé à me préparer.

Mais à me préparer à quoi ?

Quelques centaines de metres me séparaient de la bâtisse, et ce court chemin, pourtant si long à la fois, me parut une éternité.
Tout et son contraire m'envahirent l'esprit comme ces petites tornades qui balayent les champs de blés pendant l'été.

En apparence tout etait pourtant simple. J'hébergeais Louise depuis quelques mois en attendant que ses parents reviennent. J'avais connu adolescent sa mère, et avait, à l'epoque, moultes sentiments pour elle. Héloise avait pourtant disparu de ma vie depuis belle lurette, et n'avait jamais donné signe de vie. Parce que forcement elle n'en n'avait eu cure de moi ! Donc tout etait prévisible. J'accueillerais les époux Plaise-à-Dieu, Louise serait alors la plus heureuse du monde. Héloïse me regarderait en essayant de remettre un prénom sur mon visage, son époux se demanderait qui est cet individu qui connaissait sa femme depuis longue date. Ils me remercieraient, passeraient un jour ou deux avant de repartir. Fin de l'histoire.

Alors pourquoi je gambergeais tant ? Parce la fille d'Héloïse s'appelait Louise, peut etre en hommage à mon prénom Louis-Denis ? ou pure vanité de ma part !
Héloïse allait elle me reconnaitre ? ou faire semblant du contraire, devant son époux, pour ménager sa fille ou ... Sofja, qui sera là !
Est ce que ma "Phoébia" aura changé ? Sera t elle aussi désirable ?
Mais pourquoi cette pensée ?

Je sais pourtant bien, que ce Louis-Denis n'existe plus, ou guère plus. Que Bosk l'a remplacé, avec toute son amertume, ses désillusions des années anciennes. Que Bosk a surgi des cendres sous le souffle de Sofja. Que la vie a repris en lui alors que rien ne prédestinait à cet amour puissant.
Je sais pourtant bien, que cette Phoébia, n'etait qu'une construction romantique, poétique, romanesque d'Héloïse. D'un amour platonique, et ancré qui vous marque au fer rouge. Héloïse etait à présent mariée et Louise sa fille.

Qu'allait il se passer quand je croiserais le regard d'Héloïse ? Serait ce comme un miroir vers le passé ? Une autre chance ? De quoi ? De tout solder.
D'enfin pouvoir sourire de ce passé, l'accepter enfin.

Les murs de la maison se dessinaient. J'allais tourner à l'angle de la demeure, tourner à l'angle pour mieux tourner une page de mon existence.
A la premiere marche du perron, derriere le batiment, j'eus l'impression que j'allais enterrer ma premiere vie, classer dans mes souvenirs ce grand amour avec sérénité, accepter de laisser partir Louis-Denis, accepter tout simplement de vieillir.
Et choisir le seul chemin de la raison et du coeur, celui de ma famille.

Je priai le Seigneur de me donner la force de résister au malin, à la tentation, à l'illusion d'une verte plaine, ailleurs.
Au bord du précipice, j'avais besoin d'avoir confiance en moi meme.
Et pourtant j'ignorais qui j'allais être.

Passant par la souillarde, puis la cuisine, je montai à l'etage, me changeant.
Une boule à la gorge m'etraignit tout le temps que je m'habillais.
Je pouvais entendre les cris de joie de Louise qui retrouvait ses parents.
J'avais des devoirs. Simplement des devoirs. Et aujourd'hui, c'etait jour de fete pour Louise. Je me devais de recevoir nos invités, Les Plaise-à-dieu.

Je redescendis les escaliers. Puis posais la main sur le loquet de la grosse porte en bois. Je pouvais entendre les eclats de rire de Louise.
Sofja n'etait pas là, guère loin en vérité, au hameau voisin, pour une petite promenade. Elle serait de retour bientot.
Devais je l'attendre ? Serais je dans l'embarras ? Que me réservais le sort ?

J'avais pourtant affronté la peur et la mort en moultes escarmouches ou batailles, sans hésitation aucune. Mais là devant cette grande porte de bois, ma main tremblait, et un frisson me parcourut l'echine.

De l'autre coté, il y avait Héloïse.
Je respirai un grand coup. Pourquoi n'étais pas libéré de la revoir ?
Pourquoi cette angoisse ?


"Allez du courage, pour Louise."
Renaud_plaisadieu


Les PLAISE-A-DIEU, lancèrent un dernier galop dans l'allée centrale. Puis sous la demande d'Héloïse, ils attendirent P'tit Jacquot qui tentait de les rattraper.
Quand le jeune homme eut repris son souffle, il ne s'arreta pas de parler et raconta les derniers mois de Louise en ce domaine.
Les époux Plaise-à-Dieu ignoraient que Bosk faisait le tour et que P'tit Jacquot devait les faire patienter , et ce dernier se mit soudain à parler du Domaine des Billanges, des travaux récents, histoire de gagner du temps.
Le couple écoutait vaguement les explications architecturales, car impatients qu'ils etaient de retrouver Louise.
Ils ne durent pas trop attendre, puisque la porte principale tourna sur ses gonds, et que Louise , à pas de géant, rejoignit ses parents.


-Maman, Papa, vous êtes là, enfin !
Comme je suis contente !
Vous allez bien .


Qu'il etait heureux, Renaud, que sa fille lui saute au cou, et l'inonde de baisers. L'absence avait ete interminable. Et Renaud pouvait à présent esperer des jours meilleurs.

"Ah ma fille, te revoilà enfin ! Que c'est bon de te serrer dans mes bras ! Mais tu as encore grandi ! Et tu as bonne mine. Je suis soulagé de te voir ainsi.

"Tu ressembles de plus en plus à ta mère."


La famille Plaise-A-Dieu passa quelques minutes à se retrouver, à évoquer les péripéties de chacun. Puis Renaud ne put s'empecher de demander à Louise.


"Parle de moi du maitre des lieux. C'est une belle batisse que voilà. Il doit etre à l'aise financierement ! Mais a-t-il été correct avec toi au moins ? Sinon .... même s'il t'a hebergé... il va savoir qui je suis !
Mais où est il ? Puisque selon ta mère, il faut au moins que je le remercie quand même... de t'avoir supportée "


Renaud se permit un sourire taquin. Content de cet instant de bonheur.
Louise_plaisadieu



"Ah ma fille, te revoilà enfin ! Que c'est bon de te serrer dans mes bras ! Mais tu as encore grandi ! Et tu as bonne mine. Je suis soulagé de te voir ainsi.

"Tu ressembles de plus en plus à ta mère."


Que c'était bon de se retrouver dans les bras de son père, de sentir cette puissance et de se sentir si bien protégée !
Louise profita de ses rares moments de démonstration que lui offrait son père .


"Parle de moi du maitre des lieux. C'est une belle batisse que voilà. Il doit etre à l'aise financierement ! Mais a-t-il été correct avec toi au moins ? Sinon .... même s'il t'a hebergé... il va savoir qui je suis !
Mais où est il ? Puisque selon ta mère, il faut au moins que je le remercie quand même... de t'avoir supportée "


Louise éclata de rire, il était si drôle !

-Mais non papa, ne t'inquiète pas ! Bosk est très gentil, très prévenant, il a été un peu comme un père pour moi .
Il a veillé à ce que je ne manque de rien, m'a mise à l'aise chez lui et a été d'une agréable compagnie .
En plus, tu sais, ce n'est apparemment pas tout à fait un inconnu .
Il m'a dit qu'il se connaissait avec maman mais je lui ai répondu que je n'avais jamais entendu parler de lui ou alors je ne m'en souviens pas ...

La jeune fille regarda la mine stupéfaite de sa mère lorsque Renaud tourna la tête vers elle, elle ne paraissait rien comprendre .

-Il était à travailler dans les champs ou je ne sais où avec Jacques mais il ne doit plus être loin à présent .
Heloise_plaisadieu


Héloïse était toute attendrie de voir son époux et sa fille se retrouver, un tableau magnifique s'offrait à elle .
Renaud ne put s'empêcher de questionner Louise sur son hôte, nul ne saurait dire si en cet instant il s'agissait de lard ou de cochon quant à ses propos sur Bosk de Portkar .
Louise arracha un rire à sa mère lorsqu'elle éclata de rire devant les propos de Renaud .
Elle les regardait amusée jusqu'à ce que Louise dise :


Il m'a dit qu'ils se connaissaient avec maman mais je lui ai répondu que je n'avais jamais entendu parler de lui ou alors je ne m'en souviens pas ...


Héloïse eut soudain un drôle d'air, elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait .
Qui pouvait être cet homme, pour sûr elle ne connaissait aucun "Bosk de Portkar", sinon la petite ville "Portkar" qui était adjacente à son village natal à elle ...
Mille questions lui passait par la tête, s'il avait mentionné sa mère et non son père c'est qu'elle avait dû faire la connaissance du seigneur des Billanges par le passé, non vraiment elle ne voyait pas ...

-Tu veux dire que cet homme prétend me connaître, pourtant son nom ne me dit rien du tout, il me rappelle juste la ville près de Querry Pigeon, nous nous sommes d'ailleurs fait la réflexion avec papa . Je ne vois vraiment pas ...

Ou ne voulait-elle vraiment pas y penser ...
Elle n'eut pas le temps de se poser plus de question que la poignée de la porte d'entrée se mit à grincer et bientôt à s'ouvrir ...
Boskdeportkar
Je pris mon courage à deux mains, soulevai le loquet de la porte, et tirai celle ci vers moi. La douce chaleur de l'apres midi remplit l'air soudainement, et le soleil me nimba de lumiere.

Le premier pas vers l'avant fut le plus difficile, car je ne cessais de penser à ce moment précis où le regard d'Héloïse croiserait le mien. Qu'y verrais-je ? L'indifference, l'etonnement, la surprise, la gratitude d'une mere. Ou simplement la courtoisie neutre d'un visiteur face à son hôte.

Je relevai la tête, et choisis mon plus beau sourire. J'entre-aperçus dans les rayons du soleil, Louise qui étreignait sa mère de toute sa fougue.
L'homme sur ma droite devait fatalement etre Renaud, et je le dévisageai aussitot. Homme costaud, bien sur les appuis, machoire carrée, cheveux blond, la mine d'un baroudeur, peut etre un peu plus vieux que moi, et à peu près de ma taille . Une expression d'interrogation sur son visage, dont j'ignorais totalement la cause.

Je m'approchais de lui, en lui tendant la main pour le saluer, sans faire cas d'un quelconque protocole.

Vous êtes Renaud, Renaud Plaise-A-Dieu ? le père de Louise. C'est un plaisir de vous rencontrer enfin.
Je m'appelle Bosk, Bosk de PortKar, seigneur de ce domaine des Billanges, et Vicomte de Bellegarde également.
Soyez les bienvenus icilieu. Depuis le temps que Louise et moi, vous attendions avec impatience !
Ma demeure est la votre pour autant qu'il vous plaira.


Et c'est une bonne et franche poignée de main de ma part qui solda mes premiers mots.

Puis je me tournai d'un quart vers Louise, qui se trouvait entre moi et sa mère dont je ne devinais qu'une partie de la chevelure.
La jeune demoiselle fit un pas en arriere pour que nous formions un triangle parfait, afin que sa mère puisse m'apercevoir.
Je n'osais pas regarder Héloïse aussitot, préférant faire une discrete révérence du haut du corps pour la saluer.
Le silence n'avait, politesse oblige, pas sa place à ce moment précis, et je me devais d'engager conversation. Conversation qui se devait d'etre banale et de bienvenue.

"Dieu soit loué. Remercions le Très-Haut d'avoir veillé sur vos personnes et de permettre ainsi à Louise de retrouver ses parents qu'elle chérit tant"


Quelques mots tres simples et tres sincères qui me laissèrent le temps de contempler Héloïse. Très jolie de sa personne, malgré les années écoulées. Etait-ce la meme femme ? Oui et non, enfin pas tout à fait. Malgré moi, je me mis à chercher la jeune demoiselle en elle, dont j'avais le souvenir marquant, mais elle n'etait plus devant moi, même si ce visage faisait remonter en moi des souvenirs profondément enfouis.

Pas moyen de dire si j'étais décu de ne pas retrouver complètement Phoébia ou si j'étais au contraire enthousiaste... de lui parler enfin.
Nul doute possible, Héloïse m'observait à son tour, mais le temps avait fait son oeuvre, et force est de constater que je n'étais plus que partiellement
ce Louis-Denis qu'elle avait connu jadis.

Les yeux d'Héloïse se posèrent sur mes traits.
Son regard, arme fatale, me pénétra sans que je puisse l'en empêcher, sans que je veuille le contraire.
Que pensait elle à cet instant précis ? J'aurais donné cher pour le savoir

"Madame, à vous voir ainsi, je sais à présent pourquoi."

Je marquai un temps d'arret, me retournait, fit deux pas.
Que savais-je de moi meme, de ce qu'Héloïse avait gardé de moi dans son coeur ? De ce que l'avenir me réservait.


"...je sais à présent pourquoi votre fille, Louise est aussi gracieuse."


A part cela, je ne savais strictement rien de moi-même, de ce passé que j'allais prendre de plein fouet, à n'en pas douter.


"Mais je vous en prie, ne restez pas sur le perron, faites moi l'honneur de ma maison..."


Ca n'aurait servi à rien que je parle du passé, d'entrée de jeu.
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