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[RP] Plaise à Dieu que ...

Boskdeportkar
Quel emportement ! A n'y rien comprendre. Cela faisait à peine quelques heures qu'Héloïse etait aux Billanges, et c'etait de plus, la premiere qu'on pouvait se parler tranquillement. Avec la possibilité de comprendre ce que chacun était devenu.
Cela me rappela aussitot une scène, quelques mois plutot, où Louise s'était d'un coup animée d'une certaine colère ou ressentiment, que je n'avais pas compris sur le moment.
Bien sur j'etais flatté qu' Héloïse me porte encore des sentiments, mais j'avais honte de ce que j'étais devenu, de toutes les compromissions
que j'avais du faire par le passé. Si elle savait tout de moi, pourrait elle encore supporter ma présence ?


Héloïse, nous ne sommes pas des enfants, la réalité est amère. Je peux avoir tous les sentiments du monde envers toi, je dois prendre en compte le monde où nous vivons, où nos enfants grandissent. Tu sais, tu ressens que je suis Louis et Bosk à la fois, et il vaut mieux pas que tu ignores toutes les horreurs que j'ai pu commettre au nom de certains combats par le passé car tu changerais d'opinion bien vite à mon sujet. Demain, je ne veux pas d'une Phoébia qui pense encore à son Louis, ce jeune homme
adolescent qui se moquait alors des responsabilités d'adultes.
Je ne sais qu'à peine ce que tu es devenue, ce qui t'anime, ce que tu aimes faire, et les blessures que tu gardes enfouies. S'il y a une forme d'amour, il ne pourra etre qu'entre Bosk et l'Héloïse d'aujourd'hui, seule chose tangible possible.
Tu me dis aimer Renaud, mais tu te cabres à me parler de mirage, comme si tu envisageais derechef quelque chose avec moi.
Que penserais tu d'un homme comme moi, qui abandonnerait sa famille pour toi ? N'aurais tu pas peur qu'à le faire une fois, il soit
tenté de recommencer plus tard ?

Tu sais le trouble qui m'habite. Que veux tu que je fasse ? Aller trouver Louise, lui dire tout de go, "je suis ton père véritable".
Juste parce que je suis heureux de savoir que c'est ma fille, issue de notre sang commun !
Ne crois tu pas que je dois réfléchir un tout petit peu et voir ce qui est le meilleur pour elle, même si au fond de moi, j'ai une envie folle de lui révéler la vérité. Ne crois tu pas que cela me sera difficile de la regarder dans les yeux, et de ne pas la prendre dans mes bras, comme aimerait faire chaque père !
Ne sois pas impatiente, tout est sur le fil du rasoir ! J'ai besoin de savoir qui tu es, ce que tu attends de moi, et ce qui germe ou refleurit entre nous. Je ne veux pas non plus hypothéquer la moindre chance. Seulement, à agir de face, ou sans réfléchir, c'est le pire qui nous attend pour chacun d'entre nous. Que va penser ton époux, s'il te voit en un tel état ! Il fera tout pour nous séparer.
Voyons ! c'est le moment d'etre forte et sereine, cesse de pleurer sinon tu vas tout compromettre !


Mon visage semblait dur, mais surtout volontaire.

J'ai attendu tant d'années, que je peux attendre encore quelques jours...mais je ne peux pas faire cela tout seul.
Et ne me fais pas croire que tu ne vois pas que tu jettes en moi le trouble. Reprends patiente... et raison un temps.



J'avais besoin encore de la questionner, mais c'eut ete trop tot, elle semblait dans un état emotionnel si fragile. Je mis cela sur ces derniers mois passés sur la route à braver les dangers pour retrouver son mari.

Je ne savais toujours pas pourquoi elle n'avait pas essayé de m'ecrire pendant toutes ces années. Autant moi j'ignorais si elle etait en vie quelque part, autant elle, disposait d'une certaine liberté, meme apres son union avec Renaud, pour adresser des lettres à differentes personnes de notre pays natal, qui auraient pu la renseigner sur mon lieu de résidence. Qui avait abandonner l'autre ?
Ce n'etait pas le moment de lui poser la question.


Marchons un peu, que ces émotions te passent. Dis moi pourquoi n'as tu pas eu d'autres enfants !


A l'attente de la réponse d'Héloïse, je me mis à penser à Galaad. Avec cette idée affreuse qu'un jour peut etre, il faudrait que je choisisse, entre mes enfants, lequel vivrait à mes cotés. Tout simplement inhumain.
Heloise_plaisadieu


L'homme en face d'elle, n'était plus celui qu'elle avait connu, il était amer, presque blessant, voulait -il se protéger lui -même ?
Elle n'envisageait pas non plus de quitter son mari .
Elle avait juste espéré qu'il lui avait gardé une place au fond de son coeur ...
Mais tout cela appartenait au passé !
Il ne l'avait plus cherché, écoutant les rumeurs dire qu'elle et sa famille était décimés .
Il n'avait pas cherché plus loin .
Elle se demandait pourquoi toutes ses lettres étaient restées sans réponse , elle pensait à présent que c'était lié avec sa nouvelle identité, il avait changé son identité, Louis Denis n'existait plus, normal qu'il ne lui ai pas écrit non plus .
Elle le regardait et s'en voulut d'avoir toujours ce petit pincement au coeur en le regardant, en étant si proches ...


-Tu sais, Louis n'est plus, Phoebia non plus, j'ai bien conscience que nous avons changé tous les deux .
Quand je te parle d'illusion c'est que la gamine au fond de moi a perdu son premier amour et a cru un instant qu'il ressurgirait comme par magie, mais cela juste l'espace d'un instant .
Rassure toi je ne te demande rien, comme je te l'ai déjà dit .
Si nous étions libres, nous aurions peut-être pu envisagé la vie autrement mais ce n'est pas le cas .
Comme tu le dis, je ne connais pas la vie que tu as mené alors raconte moi .
Tu parles d'abandonner sa famille, et de recommencer une autre fois, mais ne m'as-tu pas déjà abandonnée par le passé ?
Pourquoi ne pas avoir répondu à mes courriers, ils sont tous restés sans retour, je pense qu'à force de t'écrire d'innombrables lettres, quelqu'un a eu pitié de moi et m'a écrit à son tour en me disant que toi et ta famille n'était plus à Portkar, qui a fui réellement toi ou moi ou encore nous deux ?

Je portais ton enfant, crois tu que j'aurai baissé les bras si facilement ?


La jeune femme s'était ressaisie, elle avait repris son aplomb,séché ses larmes .

-J'ai pensé aussi que tu étais mort, parce que le Louis que j'ai connu aurait remué ciel et terre pour me retrouver ou alors tu ne m'aimais pas autant que tu le prétendais ?

Elle aussi avait plein de questions sans réponse, il attendait des éclaircissements, qu'à cela ne tienne, elle aussi voulait qu'il lui en donne !
Boskdeportkar
Alors là, c'était le pompon ! S'entendre dire qu'il avait abandonné Phoébia ! J'aurais du répondre illico presto, mais la suite finit de m'aterrer. Héloïse m'avait écrit de nombreuses lettres, et pourtant je n'en n'avais recu aucunes !


De quoi parles tu ? des lettres ? mais quelles lettres ?? Si j'en avais recu , crois moi bien que je serais venu aussitot !

Le moment de colère passé, je réfléchis quelques instants.

A qui as tu adressé tes lettres, et pendant combien de temps ?
Forcement quelqu'un les a interceptés de mon coté, puisque tu dis qu'un jour tu as obtenu une réponse.


Je pensai à mes parents adoptifs, ces marchands dont la famille hollandaise s'était installéé lors des premiers assèchements des marais en bas poitou. Ces gens qui faisaient moultes commerces, et notamment avec
mes parents de naissance.

Manifestement, je ne vois que mes parents adoptifs pour avoir assez d'influence pour intercepter toute missive m'étant destinée. Il est évident maintenant qu'ils ont du voir le chagrin causé par ton absence, et ont jugé bon de ne pas raviver ton souvenir, à moins que tes parents de leur coté n'aient écrit aux miens, mais cela ne me parait que peu problable puisqu'ils n'avaient pas envie de divulger que tu étais enceinte hors mariage.
J'en conclus donc qu' on a jugé préférable de ne pas me donner de nouvelles de toi. Et puis apres quelques mois, et surtout la nouvelle de marchands ambulants signalant la destruction par les armes de ton probable village d'adoption, on m'a envoyé aux études à Rome, histoire de me changer d'air. J'y ai fait la rencontre de Giacomo, la bas,
celui même qui a retrouvé Louise.

A la fin de mes études, je suis revenu à Saint Hilaire, quelques temps.
Mes parents, ces marchands cachotiers, se sont mis à voyager pour le besoin du commerce. Et ont été victimes d'une fin tragique dans une chute de carriole. J'ai la certitude que cette mort n'est pas le fruit du hasard, d'autres indices me l'ont prouvé par la suite.

Mais tu parles d'une autre personne qui t'aurait ecrit ? Je ne vois pas qui donc ! Surement une personne malveillante puisqu'elle aurait pu en informer mon frère cadet resté à Saint Hilaire.

Et dire que j'ai ensuite passé des années à te chercher en compagnie de Giacomo. Je n'ai pas pu faire les recherches moi meme car confronté à des sbires d'une organisation secrete, qui, j'en suis sur, ont éliminé mes parents adoptifs.
Je ne pouvais donc pas mener des recherches de facon trop voyantes, avec la peur qu'ils finissent par connaitre ton existence, et me devance à te retrouver.

Mais toutes ces années, tu aurais pu réiterer tes courriers, tu aurais pu écrire au maire de Saint Hilaire, au curé, qui auraient peut etre été plus sensibles à ta demande.
Bon, n'en parlons plus, c'est ainsi. Le hasard s'est mal goupillé.
Je t'ai cru morte en vérité, même si j'ai continué à te faire chercher, avec la plus grande discrétion pour ta sécurité.

Je me suis jeté, entre temps, dans des batailles qui n'étaient guere les miennes puisque ma vie ne servait à rien, sans toi.
Je me suis retrouvé en Vandalousie, puis dans le nord de l'Afrique, avant de couler avec la galère barbaresque où je ramais en ma qualité d'esclave !


J'avais l'impression qu' Héloïse aurait pu mieux me chercher ou du moins, chercher mes proches qui vivaient toujours près de Saint Hilaire de Talmont, mais le Créateur avait voulu que nous prenions des chemins tordus pour nous retrouver ce jour.

Sofja sait que je t'ai cherché avec l'aide de Giacomo, et je peux comprendre que cela ne lui faisait guère plaisir de devoir lutter contre un fantôme de mon passé. Je suppose que Renaud digère mal mon existence et est très pressé de quitter les lieux.
Heloise_plaisadieu



Les propos de Louis la faisaient aller de surprise en surprise, il lui reprochait en quelque sorte de ne pas l'avoir cherché ?
Mais on croyait rêver !

Héloïse ne se laissa pas démonter pour autant .

-Dés que j'ai rejoint le couvent à Bourges, j'ai commencé à t'écrire, environ une fois par semaine au départ puis toutes les deux semaines ...
Au bout d'un certain temps, une lettre "anonyme", surement quelqu'un de bien intentionné, m'a répondu et dit que tu n'étais plus dans ce village et peut-être à ce jour, plus de ce monde non plus .
J'ai eu beaucoup de mal à "encaisser" cette missive, tu t'imagines !
Mais en t'écoutant j'ai la sensation qu'il s'agissait de ta famille, elle voulait nous séparer ou bien te réservait un autre sort que celui de vivre à mes côtés . Je n'avais bien entendu jamais mentionné le fait que je portais ton enfant dans les courriers mais on pouvait certainement discerner tout l'amour que j'avais pour toi et l'envie de vivre à tes côtés .
Tes parents ont dû penser que je serai un obstacle pour toi en me laissant dans l'ignorance, ou pire en m'orientant pour que je pense que tu pouvais être mort .
Ils voulaient que nous tournions la page et malgré nos sentiments c'est ce que nous avons fait l'un et l'autre en construisant une famille .
Je ne t'ai jamais oublié et je ne le pourrai jamais en regardant Louise chaque jour même si je le souhaitais .

Je pense que ton épouse ne doit pas être heureuse de me trouver en ces lieux aujourd'hui, même si je ne sais pas ce qu'elle sait vraiment de moi ou de "nous" .
Quant à Renaud, il a toujours connu ton existence et mes sentiments à ton égard, élevé ta fille à ta place , il s'est battu contre un fantôme du passé, comme tu dis, et aujourd'hui ce fantôme prend forme humaine ! Mets toi à sa place cinq minutes !
Il y a de quoi s'énerver !
Je le comprends et en même temps j'espère qu'il ne sera pas un obstacle si toi et Louise décidez un jour de créer des liens .
J'aimerai bien que vous appreniez à faire connaissance dans quelques temps .
Ne crains rien, je n'ai pas du tout envie que tu lui révèles la vérité et je voudrais même le faire moi même mais pas tout de suite .
Nous venons juste de la retrouver après de longs mois, nous avons du mal à accepter la vérité, nous autres adultes, alors Louise c'est une autre histoire .
Tâchons de la préserver un tant soit peu, tu es d'accord ?

Quand à nous deux, je ne sais que te dire .
Bien sur que je voudrais que nous apprenions à nous connaître à nouveau mais il va falloir laisser passer du temps, digérer toutes ces choses et rassurer nos conjoints respectifs .
Que savent-ils en somme ?
Mais une chose est sûre, je ne veux plus te perdre .
Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait mais tu en feras partie .



Héloïse avait peut-être été trop explicite .
Louis lui avait cruellement manqué, elle ne voulait plus l'ignorer .
Renaud n'allait pas apprécier mais une partie d'elle était morte il y a bien longtemps lorsqu'elle avait perdu Louis et elle avait envie de penser aussi un peu à elle pour une fois, jouir des moments de bonheur que la vie lui offrait !

-Et toi Louis, que penses-tu de tout cela ?
Pouvons-nous garder le contact ?
Boskdeportkar
Et Héloïse de me dire :

Mais une chose est sûre, je ne veux plus te perdre .
Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait mais tu en feras partie .
...
Et toi Louis, que penses-tu de tout cela ?
Pouvons-nous garder le contact ?



Quelle confusion ! Je n'avais pas prévu un tel chambardement dans ma vie plutot monotone ces derniers temps. Meme si Louise avait apporté un peu d'animation ces mois derniers en vivant aux Billanges.

Je me sentais déchiré entre Sofja et Héloïse, entre Bosk et Louis-Denis. A aimer deux femmes qui ne pourraient le comprendre et le supporter. A vouloir les garder toutes deux, à ne pouvoir le faire.
Et à ce petit jeu là, tout allait etre perdu. Je me consolais de savoir que j'avais une belle et jeune fille, Louise. Inattendue surprise en vérité.
Mais à penser aux jours prochains, des décisions facheuses devaient etre prises.

Etrangement, c'est une envie de solitude profonde qui me gagna, le besoin de me replier sur moi même, de tourner le dos au reste du monde. De m'isoler pour découvrir ce dont j'avais besoin finalement.
Une esquisse de réponse se dessinait, mais j'avais besoin de certitudes.

Héloïse m'avait posé une question, à laquelle je mis plusieurs secondes à répondre.

Moi non plus je ne souhaite pas te perdre à nouveau. Mais le Bosk que je suis et le Louis-Denis qu'il me reste sont bien confus.
La situation ici bas n'est pas tenable. Et tu t'en rends bien compte. Il me faudra du temps pour savoir ce que je veux sincerement.
J'ai tout perdu il y a plusieurs années, me voilà avec deux femmes dans ma vie, avec un enfant de chacune.

Comme un pacha, j'aimerais que rien ne change, et savoir aimer ces deux femmes comme elles le méritent. Mais en vérité, tu mérites qu'un homme se consacre entierement à toi, et pour Sofja c'est également la même chose.
Je me sens perdu. Littéralement perdu. J'ai peur de perdre mon fils Galaad. Il n'est pas question que je perde Louise non plus !

Je voudrais te montrer qui je suis profondément, et pour l'instant ce que tu vois de moi n'est pas bien reluisant.
Je t'ai porté en moi toutes ces années, avec forces et douleurs. Mais tu n'es pas libre. C'est le moins qu'on puisse dire.
Où ca va nous mener ? J'aimerais etre plus vieux de quelques mois pour le savoir.

Alors bien évidemment, nous n'allons pas nous perdre de vue, tu m'ecriras, et j'aurai plaisir à te répondre. Et l'on se reverra.
Parce que l'envie demeurera de mon coté. Te revoir et revoir notre fille.
Je ne sais pas si tu sauras apprécier l'homme qu'il reste en moi. Bizarrement, j'ai une grande envie de solitude, comme pour tout laisser se décanter, et savoir ce qu'il me manque.
Ce que je désire. Ce qu'il m'est possible de désirer sans plus souffrir.

Rentrons maintenant car nous allons faire jaser.



Les Plaise-a-Dieu resterent dans leurs appartements jusqu'à l'heure du repas. Et Bosk et Sofja se gardèrent d'évoquer des sujets brulants.

Le souper se fit rapidement, à échanger quelques banalités, sans plus, comme si un cessez le feu avait été accepté par toutes les parties presentes
de facon tacite. Chacun regagna ensuite sa chambre sans s'attarder . Seule Louise gardait sa joie de vivre habituelle, inconsciente des evenements qui se tramaient.

Bosk apprit par Fantine que les Plaise-à-Dieu(1) n'avaient pas defait leurs bagages, et que Renaud avait fait reserver par un palefrenier trois places au depart de la diligence postale dès demain en fin de matinée. Qu'il chargeait P'tit Jacquot de revendre leurs deux montures et de garder l'argent en remerciement pour s'etre occupé de Louise.



(1) Avec l'accord des protagonistes pour faire avancer le RP en ce début d'été peu propice aux longues tirades.
Heloise_plaisadieu


Héloïse comprit que Louis était désemparé, il ne savait plus que penser, en quelques heures sa vie avait littéralement basculé .
La jeune femme n'était pas épargnée non plus, d'un côté la joie d'avoir retrouvé son amour de jeunesse et de l'autre une impasse, chacun avait sa vie, ses enfants et un conjoint ...

C'est avec douceur qu'Héloïse prit la main de Louis, ce contact lui faisait ressentir des petits frissons tout le long de son corps .

-Louis ne te tracasse pas ! Maintenant que nous savons qui nous sommes et ce que nous sommes devenus et surtout que nous soyons en vie l'un et l'autre, ne brusquons pas les choses .
Je me doute que toutes sortes de pensée te traversent l'esprit, il en va de même pour moi, j'aurai envie d'être Phoebia et de pouvoir partager ma vie avec toi mais je suis Héloïse et je suis mariée à Renaud .
Même si mes sentiments pour lui n'ont jamais atteints l'intensité de ceux que j'éprouvais pour toi, je l'aime d'une autre manière .
J'ai aussi Louise qui me comble chaque jour, elle est insouciante et je n'ai pas envie de la mêler à nos histoires même si un jour il le faudra certainement .
Tu as ta femme et ton fils ...

Comme tu le dis si bien, le temps nous aidera ...
Nous allons rentrer à Bordeaux, apaiser les esprits et retrouver une certaine sérénité si on le peut .
Je t'écrirai si tu le souhaites ?


Rentrons maintenant car nous allons faire jaser.


Héloïse et Louis repartirent jusqu'à la maison .
La jeune femme grimpa à l'étage pour y retrouver son mari .
Quand elle entra, il était assis sur le bord du lit la tête enfouie dans ses mains, il pleurait . Le coeur d'Héloïse se serra, elle s'avança tout doucement, le scruta, il avait l'air d'avoir pris une dizaine d'année, un sentiment de culpabilité l'envahit .
Elle passa son bras autour des épaules de Renaud avec une infinie douceur .
Il n'était plus en colère mais très affligé .
Elle savait que son mari connaissait à quelques choses près la nature de sa conversation avec Louis ou Bosk, il s'était résigné .

-Mon chéri, je sais que cette situation n'est pas confortable pour toi mais elle ne l'est pour aucun d'entre nous .
Comme tu t'en doutes, j'ai tout avoué à Louis .
Il a été très surpris et a besoin de "digérer" la nouvelle, cela peut se comprendre .
Il n'a en aucun cas l'intention de dire la vérité à Louise, du moins pas dans l'immédiat .
Entre adultes nous avons déjà du mal à faire face pourquoi y mêler Louise ?
Je te propose que nous rentrions chez nous au plus vite, nous allons aller remercier nos hôtes et prendre nos dispositions, qu'en dis-tu ?
Renaud_plaisadieu


Renaud était remonté dans ses appartements, pensif après cette discussion peu courtoise avec Bosk. En entrant dans la chambrée, il tomba sur Fantine qui s'appretait à defaire leur bagage.

"Non, n'en faites rien. Nous ne resterons pas. Ouvrez simplement ce coffre ci pour Madame. Et puis laissez moi, j'ai besoin de repos.
Attends, dites à un palefrenier d'aller nous réserver trois places demain en partance de Bourganeuf pour Bordeaux ".



Renaud vint à la fenetre, histoire d'apercevoir l'horizon, et vit sa fille marcher auprès de sa mère tout pret de la maison. Puis Louise courut rejoindre P'tit Jacquot, qui semblait être un bon camarade. Héloïse revint sur ses pas, et forcement , à prendre cette direction, elle finirait pas croiser Bosk.
Sinon, elle devrait etre remontée à l'etage en quelques minutes.
Minutes qui passerent, sans entendre le son des pas de son épouse dans le couloir.

Ils se parlaient. Héloïse et Bosk. C'etait certain. Et ca, ca le rendait fou !
Il sentait que sa femme se mettait à rêver à autre chose, à son passé. Et qu'il ne faisait plus partie de l'histoire. Perdre sa femme, et perdre sa fille, car c'etait bien lui le vrai père de Louise, lui qui avait veillé sur ses nuits d'enfant.
Trop ! Cette journée était de trop . Qu'elle etait longue ! Infinie même.
Il etait en train de la perdre, sa femme ! Pour qui ? pour ce type deja marié !
(*) [ série de jurons qu'il vaut mieux ne pas entendre].

Renaud s'allongea sur le lit, massant son bras gauche endolori une fois de plus .

"Seigneur, pourquoi m'imposes tu une telle épreuve ? Qu'ai je fais pour mériter cela. J'ai épousé cette femme , fille-mère, j'ai élevé sa fille comme la mienne. J'ai toujours aimé mon épouse et notre Louise. Alors en quoi t'ai je fâché pour me faire subir cela ! Où est ta miséricorde ? "

Pas de réponse. Juste le silence autour de lui. Renaud s'assit sur le bord du lit, tenté pourtant d'aller voir à la fenetre. Mais il ne se leva pas.

Il entendit alors la porte s'ouvrir sur Héloïse qui prononça ces mots en venant le serrant dans les bras :

-Mon chéri, je sais que cette situation n'est pas confortable pour toi mais elle ne l'est pour aucun d'entre nous . Comme tu t'en doutes, j'ai tout avoué à Louis .
Il a été très surpris et a besoin de "digérer" la nouvelle, cela peut se comprendre . Il n'a en aucun cas l'intention de dire la vérité à Louise, du moins pas dans l'immédiat .
Entre adultes nous avons déjà du mal à faire face pourquoi y mêler Louise ?
Je te propose que nous rentrions chez nous au plus vite, nous allons aller remercier nos hôtes et prendre nos dispositions, qu'en dis-tu ?



Ca y etait donc ! Elle lui avait tout dit. Le pus était donc sorti !

Grand bien lui fasse qu'il sache que Louise est sa fille naturelle. Ca ne lui donne aucun droit, compte sur moi. Dieu merci, tu retrouves raison, car effectivement la seule chose à faire est de partir au plus vite.
Mais rassure toi, je peux faire un dernier effort, et bien me tenir. On descend diner, mais on ne traine pas. Puis nous prendrons congés de nos hotes demain dans la matinée. La mascarade a assez duré.
Tu as pu parlé à Bosk, c'est parfait. Ca ne m'interesse pas de savoir ce que vous vous etes echangés. Cela te regarde. Tu es assez grande pour savoir ce que tu fais. Je me suis toujours bien conduit avec toi et Louise, pourtant j'ai l'impression d'etre le dindon de cette farce.

Mettons des lieues entre nous et cette famille DePortKar, au plus vite.
Rien n'est sain ici. Je te trouve toute chamboulée et cela me fait peur.
Est ce que toutes ces années ensemble s'écroulent à cause de quelques mots échangés entre toi et Bosk ? Non, ne me réponds pas.
Faisons comme si de rien n'etait, c'est un cauchemar, je vais me réveiller.
Mangeons, dormons, partons.


Renaud se leva, embrassa sa femme sur le front, alla passer un coup d'eau sur sa figure.

Allons, faisons bonne tenue, montrons que nous sommes un vrai couple de bonne famille, et ne faisons pas attendre nos hôtes.


Le repas se déroula du mieux du monde, entre gens presque civilisés en telles circonstances. Renaud se leva le premier prétextant une fatigue bien reelle.
Il fit part de son intention de reprendre la route au plus vite, histoire de retourner en leur domaine aquitain. Les Plaise-à-Dieu se couchèrent ce soir là bien tot, et n'echangèrent que peu de mots. La nuit vint apaiser les esprits.
Heloise_plaisadieu



Héloïse n'avait pas pour habitude de voir son mari en position de vulnérabilité, il paraissait fort et solide, rien ne semblait pouvoir l'atteindre, pourtant sous cette carrure imposante reposait un homme fragile qui s'était forgé une carapace .
Elle le voyait ainsi fragile et elle n'eut que de bonnes intentions à son égard .
La situation était certes difficile pour elle mais Renaud avait tout à perdre, il avait été présent depuis toujours pour elle et sa fille et elle comprenait qu'il se sentait menacé devant la tournure des évènements .
Elle n'avait jamais caché les sentiments qu'elle portait à Louis et la présence de leur fille le lui rappelait chaque jour, même si elle avait voulu l'oublier cela aurait été impossible .


Grand bien lui fasse qu'il sache que Louise est sa fille naturelle. Ca ne lui donne aucun droit, compte sur moi. Dieu merci, tu retrouves raison, car effectivement la seule chose à faire est de partir au plus vite.
Mais rassure toi, je peux faire un dernier effort, et bien me tenir. On descend diner, mais on ne traine pas. Puis nous prendrons congés de nos hotes demain dans la matinée. La mascarade a assez duré.
Tu as pu parlé à Bosk, c'est parfait. Ca ne m'interesse pas de savoir ce que vous vous etes echangés. Cela te regarde. Tu es assez grande pour savoir ce que tu fais. Je me suis toujours bien conduit avec toi et Louise, pourtant j'ai l'impression d'etre le dindon de cette farce.

Mettons des lieues entre nous et cette famille DePortKar, au plus vite.
Rien n'est sain ici. Je te trouve toute chamboulée et cela me fait peur.
Est ce que toutes ces années ensemble s'écroulent à cause de quelques mots échangés entre toi et Bosk ? Non, ne me réponds pas.
Faisons comme si de rien n'etait, c'est un cauchemar, je vais me réveiller.
Mangeons, dormons, partons.



Renaud était blessé dans son amour propre, cela elle le comprenait tout à fait !
Il avait endossé le costume du mari jaloux et comptait bien garder "ses" petites femmes avec lui, pas question qu'elles lui échappent !
Si la situation avait été moins tendue, la jeune femme s'en serait certainement amusée !

A présent, elle était à peu près en paix, Louis était au courant, il avait envie de réfléchir et souhaitait aussi garder le contact, que demander de plus ?
Que Renaud lui donne son consentement ?
Il ne fallait pas non plus exagérer !

C'est avec un semblant de bonne humeur que les Plaise à Dieu partagèrent leur repas avec les PortKar, un repas sobre et convivial mais un peu tendu .
Ils souhaitèrent une bonne nuit à leurs hôtes et regagnèrent leur chambre, un baiser avant de s'endormir et les époux s'endormirent sans plus de discours .
Au petit matin, leurs bagages étaient prêts, restait plus qu'à remercier Louis et son épouse et prendre congé .
Boskdeportkar
Etonnament, le sommeil s'etait présenté sans refus la veille au soir. A dormir presque comme un loir.
Et au petit matin, quand le coq fit son office, c'est d'un pas vif et alerte que je me levai. La demeure dormait encore, et je fis quelques pas dehors, dans l'air frais du matin. Une poule faisane marchait d'un pas rapide au fond de l'allée centrale qui menait à Bourganeuf.

Je pris mon premier repas tout seul, puis vaquait à mes occupations matinales, allant informer mes intendants des tâches prioritaires sur le domaine.

En revenant du hameau voisin, une heure plus tard, mes gens de maison s'affairaient à remplir une petite charette confortable avec les bagages des Plaise-à-Dieu. On m'informa que ceux ci s'etaient levés et déjeunaient à leur tour.
Je donnai quelques ordres bien inutiles, puisqu'on me repondit à chaque fois qu'on y avait deja pensé. Un bon panier avec des fruits frais, du pain chaud, du fromage, et quelques bouteilles de rouge et de blanc.

La charrette devait emmener nos invités jusqu'au relais de poste de Bourga qui, par la diligence habituelle, menait à bon port ses passagers, vers Limoges puis ensuite d'autres villes. Les chevaux qui leur avaient servi pour venir jusqu'ici seraient vendus sur place, car Renaud ne voulait pas retourner en Guyenne par ce moyen peu confortable. Et puis ce coup ci Louise rentrait egalement avec eux.

En fin de matinée, la maisonnée retrouverait son calme. Sofja s'etait excusée en fin de repas hier soir, de ne pas êtrele lendemain matin présente pour saluer les Plaise-à-Dieu au moment de leur départ parce que d'autres obligations pressantes la reclamaient.


On vint me chercher aux alentours de midi, le soleil n'ayant pas atteint son zénit. Je sortis donc sur le perron. P'tit Jacquot posait les derniers bagages à main dans la charrette.

"Jacques, tu veux bien accompagner les Plaise-à-dieu, et veiller sur leur bon départ de Bourganeuf. Merci à Toi".



"Louise, venez là, ma jolie demoiselle qui va beaucoup me manquer".


J'aurais du lui dire." Ma fille, mon sang" . Mais qu'il etait dur de la voir partir, sans pouvoir lui crier que j'étais son père.

"Louise, tu as été un rayon de soleil dans ma maison, ces mois derniers, et c'est le coeur lourd que je me résouds à te voir retrouver ta chère guyenne. Promets moi de penser un peu à moi. "


Renaud se trouvait à quelques metres de moi, suffisant pour que je rajoute.

"Louise, pense à m'ecrire et donne moi de vos nouvelles. Tu feras un heureux dans ce cas."


Je lui baisai la main, incapable d'en dire plus sans que mes mots ne me trahissent.

Louise me sourit avec tendresse, et promit discretement de m'écrire. Puis elle rejoignit Jacques.

Héloïse fraiche comme la rosée, semblait attendre qu'un bref instant l'on se parle, guettant du coin de l'oeil si Renaud n'était pas trop près.


"Ma chère Héloïse, te revoir m'a bouleversé. Et ce que tu m'as appris bien plus encore. Je dois quand meme me résoudre à te voir partir ce jour. Alors pense à m'écrire, et dis moi si je puis en retour te répondre.
Prends soin de Louise qui est une demoiselle remarquable.
Tu... tu sais bien que j'eusse aimé avoir plus de temps pour évoquer des tas de sujets, mais j'ai la certitude que nous nous reverrons. "


Renaud s'approchait de nous deux.

"Je prirai pour que votre voyage se passe sans encombres. "


J'aurais souhaité prendre les mains d'Héloïse dans les miennes, mais c'eut ete deplacé. Un long regard, empli d'affection et de tendresse. Voilà tout ce que je pouvais lui donner à cet instant.

Puis Renaud vint me saluer, attendant que ses dames daignent monter dans la charrette bien remplie.

Je l'enviais, il partait avec ma fille, sa fille également, et son épouse Héloïse, celle que j'avais aimée dès l'adolescence.
Finalement il gagnait cette partie.

"Sieur de Plaise-à-dieu, ne gardons pas entre nous de rancune ou d'animosité. Vous vouliez le bonheur de votre famille, et vous l'avez. Ces dames ont bien de la chance de vous avoir pour veiller sur elle.

Faites bonne route. Que le Très-Haut vous garde sous sa protection".



Jacques donna un ordre, et les montures commencèrent à tirer la charrette. Les cailloux crissèrent sous les roues de bois.
Quelques sourires échangés, un signe de la main.
L'attelage disparut au coin de l'allée, direction Bourganeuf.


La maison était quasiment vide à présent.
Sur la grande table, un mouchoir brodé d'une initiale.

"H".
Louise_plaisadieu



La jeune fille avait retrouvé ses parents sains et saufs, elle avait pensé qu'ils allaient resté quelques jours aux Billanges, le temps de se reposer mais quelle ne fut pas sa surprise quand sa mère lui annonça qu'ils partiraient le lendemain .
Elle ne cessait de ressasser tout cela, Bosk et sa mère se connaissaient effectivement mais personne ne semblait vouloir donner plus d'explications .

Elle regardait à présent par la fenêtre de la chambre qu'elle partageait avec Fantine, passait en revue tout ce magnifique paysage qui était devenu son quotidien depuis plusieurs mois .
Il fallait bien l'avouer, elle se plaisait ici et avait noué des liens particuliers avec Bosk .
Il était plus vieux, mais elle le considérait comme un "ami" plus sage et il avait aussi un côté paternel, il l'avait guidé pendant son séjour, peut-être comme un oncle ?
Elle était attristée de partir, le quitter lui, quitter Jacques, il lui plaisait beaucoup et elle ne pourrait même pas correspondre avec lui, le pauvre n'avait pas eu la chance d'apprendre à lire et à écrire ...
Bosk lui avait proposé de revenir quand elle le voulait et secrètement elle espérait pourvoir le faire .

Elle se décida alors à lui écrire .

Citation:

Cher Bosk,

Il y a certaines choses que j'avais envie que vous sachiez .
Je suis triste de devoir partir de chez vous, j'y avais pris mes petites habitudes et nos discussions vont me manquer, vous avez sut combler mes lacunes sur bon nombre de choses et j'ai trouvé intéressant de pouvoir enrichir mes connaissances .
Je comprends que mes parents soient pressés de rentrer à la maison mais je ne pensais pas que le départ serait si précipité !

J'espère que nous pourrons avoir une relation épistolaire, faute de mieux ?
Peut-être en avez-vous cure d'une jeune fille comme moi et ne voudrez pas perdre votre temps à m'écrire ?
Je ne vous en voudrais point, vous avez bien assez à faire .

J'ai beaucoup apprécié votre compagnie et vous remercie encore pour tout ce que vous avez fait pour moi .

Je vous embrasse,

Louise .



Louise plia sa lettre précautionneusement et chargea Fantine de la remettre à son maître quand elle aurait quitté les lieux .

Boskdeportkar
J'étais seul dans la grande piece de la maison. Mon épouse s'étant repartie aux Billanges, et les Plaise-à-Dieu ayant décidés de s'en retourner en leur domaine.

A peine rentré dans la demeure suite à leur départ, Fantine vint me remettre un pli, m'expliquant que Louise voulait que je le lise après son départ.
J'ouvris donc ce pli et le parcourus.


Citation:

Cher Bosk,

Il y a certaines choses que j'avais envie que vous sachiez .
Je suis triste de devoir partir de chez vous, j'y avais pris mes petites habitudes et nos discussions vont me manquer, vous avez sut combler mes lacunes sur bon nombre de choses et j'ai trouvé intéressant de pouvoir enrichir mes connaissances .
Je comprends que mes parents soient pressés de rentrer à la maison mais je ne pensais pas que le départ serait si précipité !

J'espère que nous pourrons avoir une relation épistolaire, faute de mieux ?
Peut-être en avez-vous cure d'une jeune fille comme moi et ne voudrez pas perdre votre temps à m'écrire ?
Je ne vous en voudrais point, vous avez bien assez à faire .

J'ai beaucoup apprécié votre compagnie et vous remercie encore pour tout ce que vous avez fait pour moi .

Je vous embrasse,

Louise .



La lecture de ses mots fut comme une épreuve. Qu'il etait donc difficile de voir partir sa propre fille au loin. Et à parcourir des yeux son écriture, le sens de ses mots, ce fut comme une douleur supplémentaire. L'absence, son absence, après tant de mois vécus ensemble sous ce toit. Louise me manquait déjà. C'était ma fille , j'aurais voulu lui répondre, lui dire que j'étais de son sang, qu'elle etait le fruit inattendu d'un bel amour de jeunesse. C'est pourquoi je décidai de ne pas lui écrire aussitot. C'eut ete dangereux de laisser parler mon coeur, et mes larmes. Il fallait la préserver. Et c'est donc quelques heures plus tard que je pris la plume.


Citation:

Ma très chère Louise,

Je déplore déjà ton absence. Et ta joie de vivre me manque, et manque en ma maison.
Je suis heureux de lire que ton séjour t'a ete agréable et que j'ai pu t'apporter quelque chose. Il doit te rester de nombreuses questions en tete, peut etre que ta mère pourra y répondre à ma place.
Je ne peux te promettre que nous nous reverrons bientot, puisqu'à l'évidence ton père ne serait probablement pas d'accord, mais j'espere que tu ne m'oublieras pas de sitot, et si tu veux bien revenir aux Billanges, je t'enverrai une escorte pour t'accompagner.
Embrasse ta mère pour moi. Et prends souvent la plume pour me donner de tes nouvelles.
Je prierai pour que le Destin permette de nous revoir.

Bosk.
Heloise_plaisadieu



Héloïse avait décidé d'aller s'aérer un moment .
Tout naturellement elle choisit son meilleur étalon au tempérament de feu comme sa maîtresse, ne dit-on pas qui se ressemblent s'assemblent à moins que ce ne soit les contraires s'attirent .

Elle s'en alla au trot longeant tout son domaine, le jour était à peine levé, la brume se dissipait, la jeune femme adorait ce paysage, ses idées vagabondaient quand elle se décida à talonner sa monture, cette dernière accéléra et ils ne formèrent plus qu'un .
Les cheveux au vent, Héloïse respirait l'air frais, elle était si bien .
Enfin, elle décida de laisser reposer son cheval, elle s'arrêta dans une clairière où elle venait souvent quand elle avait besoin de réfléchir .
Elle descendit et s'assit le dos contre un vieux chêne, elle releva un peu son col, l'air matinal était un peu frais .

Elle repensa à cette lettre qu'elle venait de confier à un pigeon, elle avait repoussé le moment depuis longtemps mais elle en ressentait le besoin, il fallait qu'elle LUI écrive .

Citation:

Cher Louis,

Tu voulais que je te donne des nouvelles et c'est avec joie que je le fais .
J'espère que tu vas bien ainsi que toute ta famille .
Nous avons retrouvé notre domaine, nos gens s'en sont bien occupés .
Mes relations avec Renaud sont assez tendues depuis qu'il connait la vérité à ton sujet, tu t'en doutes .
Il sait aussi qu'il ne peut rien y faire, je ne veux pas tout avouer à Louise dans l'immédiat mais il faudra bien qu'un jour elle connaisse la vraie identité de son père .
Je tenais à te dire que j'ai été heureuse de te revoir et j'espère que l'on pourra se croiser encore .
Nos retrouvailles ont fait ressurgir tant de sentiments enfouis ...
J'aime Renaud, j'ai beaucoup de tendresse et de reconnaissance pour tout ce qu'il représente mais toi tu es mon premier amour et nous avons eu un magnifique enfant ensemble ...

J'espère que tu me donneras de tes nouvelles,

Tendrement,


Héloïse .
Boskdeportkar
La journée avait été bien chargée à veiller sur le domaine, à donner les ordres pour l'automne qui arrivait, même si chacun savait bien ce qu'il avait à faire. Les moissons fructueuses engrangées, les fruits en nombre cette année, la nature dans la mesure du possible, nous avait couvert de sa bonté généreuse.
C'est avec une certaine lassitude physique que je m'assis à la grande table pour le repas du soir. M'attendait une lettre qui m'intrigua. Je ne pus resister, et parcourus avec plaisir les premiers mots d'Héloise.
Apres tant de semaines, tant de mois, enfin, des nouvelles.
J'etais curieux d'en lire plus.

Et les mots que je decrouvris alors etaient dans la droite ligne des dernieres pensées dont Héloïse m'avait fait part.
Son trouble de me revoir transpirait dans ses lettres bien formées.
Sa vie me semblait bien compliquée à vivre auprès d'un mari à qui l'on ne pouvait pourtant pas faire le moindre reproche, mais sans pour autant connaitre un bonheur complet. Héloïse n'avait pas eu le courage d'annoncer à sa fille, la vérité sur son père, mais cela n'avait guère d'importance. Je preferais savoir Louise dans l'ignorance jusqu'au moment opportun.

La faim pour une fois n'épargnait, et je me rendis à mon bureau pour aussitot répondre à Héloïse.

Citation:

Ma Chère,

Quel plaisir à vous lire ce jour, et je m'empresse de vous répondre.
J'ai tant crains que vous ne puissiez me donner de nouvelles de vous et de notre fille. J'ai le souhait que ce courrier arrive à bon port, même si ce que j'écris peut bien etre lu par votre époux.

Comment va notre fille, elle me manque tant dans ma maison. Si tu veux qu'elle vienne en villégiature, je t'enverrai des gens pour l'escorter. Tu serais bien evidemment la bienvenue également, mais les circonstances sont un peu compliquées de ton coté.

Je dois bien avouer que ces dernieres semaines ont été fort eprouvantes, puisque l'officialisation de la dissolution de mon mariage a été prononcé. Je ne peux pas te dire que je le vis bien, et je ne devrais pas te dire ce que je ressens encore pour Sofja.
Elle est et demeure la mère de mon garçon. Il est assez inconvenant de te l'exprimer, mais puisque c'est la vérité, il te faut bien la savoir. Je viens de passer une période detestable à ronger mon humeur noire, barricadé dans la pénombre de ma maison.
Me voilà donc bien seul chaque jour qui passe. Et la distance qui nous sépare n'est guère enviable. Toi en Guyenne avec notre fille, moi en Limousin, avec la gueule de bois.
Je ne sais ce que nous reserve le Destin. Les prochaines semaines me seront necessaires pour retrouver le gout des choses, et le désir
d'avancer. Parfois l'envie de faire un saut jusqu'à l'atlantique se dessine, mais ton époux me revient en mémoire, et il serait malvenu que ma présence te fasse mauvaise réputation.

N'oublie pas de m'écrire souvent, pour me tenir à flot.
Tu me manques.

Louis qui t'embrasse.

Heloise_plaisadieu


Héloïse était en train de brosser son cheval, cela lui permettait de se changer les idées qui étaient un peu embrouillées ces derniers temps .
Eugénie, une de ses servantes, arriva vers elle pour lui tendre un courrier .
Son coeur s'emballa soudain, elle LUI avait écrit il y avait de cela quelques temps et elle espérait sa réponse .
Elle remercia la jeune fille, reposa sa brosse et s'assit tranquillement .
Elle décacheta le courrier et le parcourut .
Les choses avaient évolué depuis qu'ils étaient rentrés à Bordeaux .
Louis s'était donc séparé de son épouse ...
Elle même et Renaud ne connaissaient plus les même sentiments qu'au départ, la "vraie" rencontre avec le père de Louise avait bouleversé leurs vies .
Ils essayaient de se retrouver mais le mal était fait .
C'est alors qu'Héloïse Plaise à Dieu avait décidé de s'octroyer quelques jours de repos et d'aller se changer les idées en son moulin de Querry Pigeon .

C'était alors à son arrivée sur la côte qu'elle avait répondu à Louis .
Citation:

Mon Cher Louis,

J'espère que ma lettre te trouvera en bonne santé .
Je suis désolée pour ton mariage même si une part de moi ne l'est pas totalement égoïstement .
Chez moi, l'ambiance n'est pas au beau fixe non plus . Renaud a beaucoup de mal a accepté ta "venue" dans notre vie et surtout dans celle de Louise . Quelque chose s'est délabré dans notre relation et je ne sais pas vraiment si cela s'arrangera !

Tu as été franc avec moi alors je tiens à mon tour à l'être avec toi .
Je t'écris de Querry Pigeon où je me suis installée pour quelques temps, l'atmosphère était devenue invivable à la maison et d'un commun accord avec Renaud, nous avons décidé de nous laisser du temps à chacun et c'est tout naturellement que j'ai rejoins ma terre natale .

Louise se porte bien, peut-être me rejoindra t-elle dans quelques temps .
Elle est un peu tourmentée par cette situation même si nous ne lui avons rien révélé, elle sent bien que quelque chose a changé entre son père et moi .

Ma porte est ouverte si le coeur te dit de venir me voir .

Bien affectueusement,

Héloïse .
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