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[Rp] Et l'Amiral vogua ...

Cronos
Son écuyère était visiblement bouleversée et s'était éloignée et son amie était à deux doigts de lui sauter dessus pour le raisonner.
Pourquoi ne comprenait-on pas qu'il fallait se résoudre à partir. Malgré la maladie, la colère commençait à monter au nez du Vicomte mais avec une extrême faiblesse. Il fallait trouver un autre moyen que de hurler et de balancer tables et chaises en tout sens comme il pouvait parfois le faire.

Ses deux mains gantées de fer saisirent son heaume et le soulevèrent. Un visage pâle, collé par des cheveux très grisonnants et imbibés de sueur se dévoila aux clients de la taverne. Le visage était un peu ridé mais on devinait dans son regard la force qui l'avait habité il y a peu encore. Les yeux étaient encadrées par des cernes profondes.
Haletant, le Vicomte Noir fixa Kirah et affirma :


J'ai oeuvré pour le jeunesse du monde car ... c'est la mission que le Très-Haut ... nous donne à tous. Peut être ai-je oeuvré plus que les autres et aujourd'hui je ... suis épuisé.

Alors Il me rappelle .. car Il n'a pas fait l'homme éternel. Mon temps ici bas ... est écoulé. Mais cela n'est pas triste ... c'est simplement la vie. Comme la ... belle phrase elle commence ... par une majuscule et se termine par ... un point.


Il espérait avoir parlé assez fort pour Keilyah et tout ceux qui voudraient le pleurer dans cette gargote le comprenne. Essoufflé mais le regard encore ferme, il dû reprendre. Il sorti un papier froissé de son manteau. Il portait le sceau de Stannis, l'ancien parrain de Meghann.

Quant au sacrifice de mon épouse ... j'ai peur qu'il n'est pas permis ce qu'elle espérait.
Messire Stannis, qui avait reçu la garde de l'enfant ... l'avait fait placé dans la belle abbaye de Ligugé où on lui apportait surveillance et ... solide éducation.
Hélas, la mort l'a fauchée ... très tôt ... trop tôt ... Il a succombé à une maladie dont ... on ne sait rien ...


Le Vicomte se tut alors. Il était ému et cette fois chacun pourrait le voir car il n'avait plus de heaume pour se cacher. Cronos le Noir était humain et pour tous, se ne pouvait être qu'une découverte.
Keyliah
L’écuyère était émue. Il fallait attendre la fin de la vie du vicomte pour que celui-ci daigne se confier sur ce qu’il est, sur ce qu'était sa vie, sur ce qu'était sa famille.
La jeune fille avait vaguement entendu parler du double malheur qui avait frappé cette famille, c’était il y avait de cela un moment déjà, mais c’était aussi rougeoyant qu’une marque tout juste faite au fer chaud. Cela rappelait aussi l’importance du soin que l’on devait prendre pour conserver les liens qui nous unissaient à notre entourage.
Petgaz … Arne … la plus proche famille, la seule qui restait vraiment à la damoiselle, il faudrait qu’elle se rende à Rouen un jour pour retrouver son père adoptif et qu’ils parlent sérieusement. Il était clair que la donzelle ne pouvait tout faire seule, surtout pas continuer à élever un garçon qui grandissait bien vite mais qui surtout réclamait bien trop de temps et d’attention.

Tournant alors furtivement la tête, Keyliah avait eu le temps de voir à quoi ressemblait l’homme que tous espéraient voir un jour retirer le heaume.
C’était étrange tout de même … malgré l’âge de l’amiral, la brunette avait vu juste concernant ce visage, tout ce qu’il y avait de plus normal, ni trop laid, ni trop beau, juste une peau trop pâle ce qui n’était guère étonnant pour un mourant.

Chacun avait son lot de souffrances, autant physiques que morales, mais à croire que le monde que tentait de se construire l’avranchine s’écroulait plus rapidement qu’elle le bâtissait. Enfin, elle n’était pas là pour se plaindre de sa condition, après tout, voilà bien des risques à prendre et puis, il aurait bien fallu qu’elle se fasse à l’idée que son suzerain viendrait à disparaître, il n’était plus vraiment jeune, mais c’était encore un peu tôt à ce qu’elle pouvait en dire, même pour une personne dont la vie avait été continuellement bien remplie.

La honte s’empara peu à peu de Keyliah qui baissa finalement la tête. Elle s’était emportée, oui, elle savait qu’elle assumerait cet état de fait, mais si c’était pour rabaisser un homme qui était déjà affaibli par la maladie, cela n’avait plus aucun sens. Qu’il était beau d’ainsi pester contre une personne qui n’avait plus la force pour vous remettre à votre place ! Mais si le chevalier avait encore toute sa puissance, il ne faisait aucun doute que la désinvolte aurait terminé rapidement sa course bien amochée dans la cave …

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Sarga
SArga poussa la porte et jeta un rapide coup d'oeil dans la taverne.

Une pile de parchemins sous le bras, il semblait décidé a terminé ses comptes devant un bon calva.
Il s'installa a la table libre la plus proche, et commanda à boire.
Puis il sortit plume et encrier de sa sacoche. Il avait pris l'habitude de les transporter avec lui, ses armes de prédilection au sein de l'armée qu'il était venu renforcer !
Pourtant c'était des notes de commerce qu'il se devait de terminer ce soir, et il se rendit soudain compte que son encrier était vide ...


- Corne de bouc ! Il n'y a donc jamais moyen de travailler en paix !

Il se retourna vers l'assemblée avec le mince espoir qu'un encrier se trouverait sur une table.
Il en vit un, remonta alors son regard vers la personne située juste au dessus ... Keyliah !

Et soudain il se rend compte de l'ambiance chargée de la pièce.
Keyliah est triste; comment ne l'a t il pas vue en entrant?
pris d'une inspiration, il regarde le reste des tablées.

Kirah est là, avec une noble dame qu'il a déjà croisé , il en est presque certain; mais n'étant pas physionomiste, impossible de lui remettre son nom. Un homme se trouve avec eux; un homme inconnu a la peau un peu blanche.

Il rassembla ses affaires d'une main; s'approcha en saluant Key, ainsi que l'homme qui était assis près d'elle.


- Bonsoir Keyliah ! Content de te voir.
- Bonsoir messire,
En saluant Burger qu'il ne connaissait pas
- Puis-je m'assoir?


Et il se demanda encore se qui se passait dans cette taverne. Il avait toujours été étonné de la complexité humaines, et s'il sentait l'ambiance étrange il était bien incapable d'en saisir la raison ou le sens.
Curieuse chose que les histoires humaines lui ait toujours semblé mille fois plus compliquée que la comptabilité.

Et il n'avait plus Enox pour lui souffler discrètement ce qui lui échappait...



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Keyliah
Il commençait à faire un peu trop chaud si près du feu, si bien que Keyliah avait décidé de revenir s’asseoir à la place qui était sienne quelques minutes auparavant.
C’est alors qu’un homme entra, chargé d’un bon nombre de parchemins. Observant celui-ci, l’avranchine remarqua qu’il s’agissait de Sarga, mais oui, un érudit tel que lui, il pouvait bien être le seul à ramener de quoi travailler en taverne, lieu habituellement connu pour festoyer et se détendre après de longues journées de labeur.
L’ami de la brunette avait entamé ses écrits lorsqu’il fut véritablement à cours d’encre, venant alors se fournir auprès de Keyliah qui lui tendit bien volontiers son encrier, elle qui n’avait plus la volonté de poser ses mots sur un quelconque support à ce moment-là. Elle affichait toujours cette mine triste et depuis que Cronos avait retiré son heaume, il paraissait plus malade encore, on pouvait mieux constater l’étendue du mal qui le rongeait. Décidément, tout portait à croire que c’était bien la fin …

Mais il fallait pourtant penser à cet avant-dernier voyage, celui qui ramènerait l’amiral chez lui, à Yvetot, pour y finir ses jours le plus paisiblement possible. Le domaine semblait alors si loin … par ce froid, avec un homme malade, les jours paraitraient des semaines pour rentrer, à n’en pas douter …


Oui, oui, vous pouvez vous asseoir …

Sarga, lui, continuait ses petites affaires jusqu’à ce qu’il remarque enfin que quelque chose n’allait pas pour une soirée qui semblait des plus banales. Il n’avait d’ailleurs pas reconnu le vicomte, sinon pourquoi l’aurait-il nommé ainsi "messire" ? Mais pourtant, le forgeron était tout à fait excusable, l’amiral ne ressemblait pas à l’amiral une fois le surplus de métal ôté.
Un léger sourire sans joie adressé à Sarga, Keyliah se pencha en sa direction pour lui murmurer quelques mots.


C’est le vicomte d’Yvetot que vous venez de saluer, je sais, son apparence est assez … déroutante … effrayante même … il est gravement malade … consomption d’après la princesse Armoria …

La voix tremblotante, il fallait bien qu’elle le mette au courant de la situation car elle savait ce que c’était de se retrouver là, pantois, à se demander quel drame se jouait sous ses yeux et de finir par faire ou dire des âneries qui n’étaient point appropriées dans l‘instant.
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Kirah
Ohhhh le farceur ! Que ce soit celui là haut sur son nuage ou celui en face d'elle.
N'eut elle eut une chaise juste derrière elle placée à bon escient qu'elle en serait tombée par terre.
Sans voix ! Il la laissait sans voix.

Qui eut cru qu'après toutes ces années à tenter par un moyen ou par l'autre de savoir à quoi il ressemblait, et malgré les maigres indices que Meghann lui avait confiés, il se montrerait tete nue de son vivant ? Qui l'eut cru ?

N'eussent été les paroles qui accompagnèrent ce geste et la glacèrent plus que tout, elle aurait entammé une carolles dans la taverne en signe de victoire. Mais ce que ses yeux enregistraient, c'étaient avant tout certains détails dénotant une fatigue importante. Un certain négligé aussi qui n'était pas ce dont il les avait habitués.
Quant aux nouvelles concernant son fils... son coeur en saignait pour lui, maintenant qu'elle avait appris ce que la maternité pouvait apporté et que chaque jour elle tentait de réparer les dégats commis dans sa jeunesse... quand elle ne vouait pas aux gémonies les idées farfelues de la dite "erreur de jeunesse"....

Mais Nachue elle était, Nachue elle restait. Et ce que ses yeux voyaient, son esprit le refusait.

Tentant le tout pour le tous, elle continua dès lors :


Et le reste ? on peut voir ce qui fut réservé à votre épouse jusque là ?


Toute à sa forfanterie, c'est d'un court hochement de tete qu'elle salua l'ancien maire d'Avranches qui était lui aussi entré dans cette taverne idéalement située sur la route menant au centre de Dieppe.
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Burgerqueen



La princesse et Dame Kirah c'étaient offusqué de la nouvelle que leur avait apporté le Vicomte... Chacune l'avait rudoyé à sa façon dans l'espoir de le faire réagir, de ne pas se laisser aller... essayant de piquer son estime et de réveiller la combativité qui fut la sienne et devait toujours être quelque part au fond de lui... Pourtant celui-ci avait répondu d'une manière surprenante. Il avait ainsi, devant tous, en quelque sorte déposé les armes en retirant son heaume et en révélant l'humanité que recelait le personnage historique du Vicomte...

Burger qui était toujours debout près de Keyliah restait muet. Il était même ému de voir ce visage que nombreux avaient voulu voir... Burger en apprenait aussi sur la vie du Vicomte en écoutant dame Kirah. L'idée lui vint d'écrire l'histoire de la vie de celui-ci, de son ascension, de ses batailles et peut être aussi de ses amours...

Burger restait observateur, contribuant peut être par son silence pesant à l'atmosphère chargé de la taverne. Il était conscient d'assister à une scène hors du commun. Lorsqu'un homme entra et vint s'assoir à sa table. Burger détourna la tête juste un instant lui adressant un faible sourire alors qu'il entrait en conciliabule avec Dame Keyliah. Puis, vint comme une boutade bien à propos pour alléger quelque peu l'atmosphère pesante la suggestion de Kirah,


Et le reste ? on peut voir ce qui fut réservé à votre épouse jusque là ?

Burger ne put s'empêcher de sourire... En se disant qu'après tout le Vicomte ne devait pas être homme à vouloir que l'on s'apitoie sur son sort... Mais plutôt qu'on lui offre ce respect auquel son état physique ne lui permettait peut être plus de prétendre, mais dont ses qualités humaines devaient toujours lui assurer la pérennité. Alors Burger fouilla dans sa poche pour en tirer quelques menue monnaie de sa main droite et tendant la main gauche qui contenait toujours la pièce d'obole, il pris la parole...

Eh bien moi aussi, je vais vous faire un tour de prestidigitation ! Après le coup du heaume amovible, voici le changement du fer blanc en calva !

Il referma la paume de sa main qui contenait la pièce et après un mouvement habile des mains, l'a rouvrit pour y laisser apparaître quelques pièces d'argent. Puis avec un large sourire.

Tournée générale ! En l'honneur du Vicomte d'Yvetot ! Que grâce lui soit rendu pour tous ses efforts pour notre noble patrie ! Et en témoignage de notre reconnaissance !

Burger pensait que puisqu'il n'y avait visiblement rien à faire pour la guérison du Vicomte, tout compte fait, mieux valait-il qu'il passe ses derniers instants dans la joie et la bonne humeur.



Armoria
Elle n'eut pas le temps de rodidjiuter que Kirah prenait la relève, et bellement, d'une façon qu'elle-même n'aurait pas pu se permettre de faire. A liens différents, méthodes différentes. Elle laissa donc l'orage kirien se déverser sur le heaume, un peu comme on hésite à séparer deux chats qui se battent.

Et si elle se tut un instant, ce fut pour étudier avec attention les traits qui, enfin, apparaissaient hors du heaume. Non pas par curiosité, ce qui aurait été le cas dans d'autres circonstances, mais cherchant les traces de ce que sa grand-mère appelait le masque. Ces traits que la mort en s'approchant s'amusaient à dessiner sur chaque visage, et qui donnait au bout du compte un air de famille à tous ceux que la maladie emportait.


Il n'est point temps... Il n'est point temps encore, murmura-t-elle.

Du geste d'abandon qui consistait pour Cronos le fait de montrer son visage, elle se défendait, refusant de baisser les armes, et se concentrant sur les bases d'un diagnostic. La mort n'était pas encore à l'oeuvre. Oui, le bout de son instrument commençait à laisser sa trace, mais elle n'en était qu'à une vague esquisse. Aussi Armoria se dirigea-t-elle vers sa besace, où elle farfouilla jusqu'à sortir un parchemin enroulé avec ses semblables. Elle le dégagea et se dirigea vers le trio formé par Keyliah, Burger et Sarga. A ce dernier, elle tendit le document.


Messire, je vous saurais gré de prendre la peine de faire copie de ceci et le bailler à la damoiselle, je vois que vous avez de quoi écrire...

Damoiselle vers laquelle elle se tourna ensuite.

Jeune fille, si vous tenez à cette tête de cochon plus buté qu'un troupeau de mules artésiennes, veillez à exécuter à la lettre les soins et recommandations qui figurent sur cette écrit. Cela n'est point miracle, mais s'il s'en doit sortir, c'est à ceci qu'il le devra, ainsi qu'à un entourage dévoué et aimant, et à sa volonté.

Vif quart de tour, pour faire de nouveau face à Cronos, et se diriger tout droit vers lui.

C'est Dieu, en effet, qui a décidé de vous imposer cette épreuve. Mais Dieu ne vous a point dit de renoncer. Et en ne faisant point usage de cette volonté, de cette combattivité qu'Il a jugé bon vous bailler à votre naissance, je n'y vois rien d'autre qu'une façon de vous montrer ingrat envers Lui. N'est-ce point par ces dons que vous être connu, et reconnu ? Par la malepeste, mésuser des dons de Dieu, c'est le souffleter, Vicomte !

En disant ces dernières paroles, elle était venue poser ses mains sur le bord de la table, se tenant un peu penchée vers lui, des étincelles dansant dans le vert de ses yeux rivés sur ceux du Noir à présent si pâle et comme sans défense, livré à l'un des pires fléaux qui puisse exister sur terre : la colère de femmes, colère alimentée par l'amitié et l'inquiétude.
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[Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique]
Cronos
Ignorant superbement les dames qui s'acharnaient contre lui, Cronos salua Sarga qui n'avait visiblement pas l'air de l'avoir reconnu. Le Vicomte ne pouvait lui en vouloir car après tout, personne ne l'avait jamais vu ainsi si ce n'est son épouse.

Il fut un temps où, lorsqu'on lui tenait tête avec tant de ferveur, il aurait saisit la table en désirant ardemment l'écraser sur les contestataires. Car comme il aimait à le penser, si la violence ne résout c'est parce que, parfois, on ne frappait pas assez fort.
A défaut de frapper, car son corps était trop lasse pour cela, il préféra le silence pendant un temps avant de continuer son pénible discours.


Demain, je partirai en litière ... vers Yvetot et j'espère ... que vous m'accompagnerez toujours Keilyah.
Sarga ... mon ami ... je suis désolé de ne pouvoir ... vous escorter plus loin. La vieillesse ... m'a rattrapé.

Quant à vous mesdames ... j'espérais que vous puissiez ... comprendre que la vie ... doit un jour s'achever pour que ... le monde en ressorte grandi.
Je pense ... que si vous vous y opposez ... c'est par amitié et non par ... mésentente.
Puissiez vous ... comprendre mon choix ... quand l'heure sera venue ... pour vous aussi.
Kirah
Amiral...

Enfin elle retrouvait la voix... Passant derrière celui-ci, elle posa une main furtive sur sa joue, geste qu'elle ne se serait jamais permis autrement et qui était plutot là en signe d'amitié réelle et profonde.

Apostrophant le troubadour, et fixant du regard la main où se trouvaient quelques piecettes, elle poussa la main dans sa poche et lui envoya une des bourses contenant une cinquantaine d'écus qu'elle y conservait toujours

Garde la monnaie, Troubadour. Il ne sera pas dit qu'un troubadour aura du payer la boisson d'une tablée de nobles sans retour...
Régales nous plutot de tes chants, le morceau entonné tout à l'heure à mon entrée était plutot plaisant !


Puis rejoignant le bar, elle apporta le plateau que tenait l'aubergiste à leur destination pour s'occuper les mains. Et déposant celui-ci sur la table à l'attention des convives attablés, elle continua

Il y a de la marge entre comprendre et accepter. Surtout chez les bourriques.

Mais.... je n'ai toujours pas eu réponse à ma question !


C'est vrai après tout... maintenant qu'elle en avait vu un bout, et compris que l'Amiral ne reviendrait pas sur sa décision de ne point combattre le mal qui l'étreignait, elle n'avait aucune envie de finir cette journée sur une note morose. Des souvenirs du Vicomte, elle n'en manquait pas, loin de là. Il faisait partie de ces figures emblématiques qui faisaient partie de la Normandie, de ces pilliers qu'elle avait toujours connus, comme d'autres à qui elle avait rendu hommage encore récemment en la salle du trone de Rouen.

Mais elle savait aussi que si elle devait mourir un jour, elle préférait que cela se passe dans un éclat de rire, laissant un tel souvenir à son entourage plutot que dans un silence glacé empreint de la maladie, la compassion et le malaise.

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Burgerqueen



Burger avait encore le bras levant sa chope lorsque la Princesse intervint énergiquement en tendant un pli à Messire Sarga. Burger y jeta un coup d'oeil au passage et y vit une liste d'ingrédients... Cela devait probablement être la décoction dont elle avait précédemment parlé... Zipava la bohémienne et l'autre... comment c'était déjà ? Ah oui Asterius... Des noms dont Burger n'avait jamais entendu parler...

Diable quelle énergie dégageait la princesse ! On eu cru une mère défendant bec et ongles ses enfants, une mère luttant avec la force et le courage du désespoir pour une cause déjà perdue, une mère qui jamais ne se rend et reste digne quelque soit sa condition, son apparence ou ses moyens afin de rester toujours droite face au destin. Son acharnement, sa ténacité inspirait un profond respect à Burger qui voyait là l'expression même d'une volonté souveraine qui ne renonce pas et ne voit jamais nulle honte à échouer, mais uniquement à renoncer... Burger n'avait jamais pleinement saisit le pouvoir fédérateur que la Princesse était susceptible de dégager... Si le Vicomte noir n'avait pas répondu si prestement aux injonctions de la Princesse, Burger l'aurait suivit en criant à son tour, "Oui messire, battez vous ! Nous sommes avec vous ! Vous n'êtes pas seul ! Dieu attend de vous votre plus grande bataille et nous nous tiendrons à vos côtés pour la livrer !"...Mais il sentit ces paroles dérisoires... Son talent était décidément bien pauvre en comparaison de celui de la Princesse à soulever des montagnes...

Après les paroles douloureuses du Vicomte, Dame Kirah avait eu la gentillesse de porter les boissons à leur table, et par là même avait eu le cœur elle aussi de vouloir rendre ces heures moins pénibles, de passer ces heures, ces minutes restantes en en éloignant le pathos, comme on le ferait en goutant les derniers moments que l'on vit avec un être cher dont on a partagé les combats. Burger la gratifia d'un sourire... Il savait que ce n'était nullement parce que l'on accepte l'inéluctable que l'on en est pour autant traitre à ses idéaux, mais tant qu'à faire ce peu, il valait mieux que ces derniers instants restent de bons souvenirs.

Finalement, Burger se sentit bien misérable fasse aux émotions qui venaient en son sein le bouleverser. Il se dit qu'il était bien peu de chose. Il essuya une larme en espérant que personne ne l'avait vu, et afficha un sourire qu'il tenta de rendre le moins triste possible... C'est qu'il était sensible le bougre.
Sarga
SArga blêmit au paroles de au paroles de Keyliah; son murmure venait de lui faire prendre conscience qu'en effet il connaissait bien le heaume posé sur la table !

- Grand Dieu , Cronos ...

et il en resta sans voix, encore sous le choc de l'improbable.
Les parchemins et les comptes lui semblaient bien futiles à présent, et déjà il cherchait a rassembler dans ses souvenirs quelques choses d'utiles pour lutter contre les maladies. Peine perdue; il s'était toujours endormi pendant les cours de médecine !

La Noble Dame s'approcha soudain de lui et lui tendit un parchemin avec ces quelques mots :

- Messire, je vous saurais gré de prendre la peine de faire copie de ceci et le bailler à la damoiselle, je vois que vous avez de quoi écrire...


L'éclair se fit lorsqu'elle approcha , et malgré sa répugnance habituelle pour la noblesse, la fermeté et les convictions d'Armoria écrasèrent ses appriori; il ne pu que répondre dans un léger salut :


-Princesse ...

Elle était déjà retourné sur Cronos et SArga consulta le parchemin

Citation:
Recommandations de Zivapa contre la consomption
...


De nombreux conseils s'étalait sur le parchemin, et il entreprit de le copier fidèlement.

Un moment de silence suivit dans la pièce, seul le grattement de la plume sur le parchemin se laissant entendre, puis Cronos reprit la parole :


- Demain, je partirai en litière ... vers Yvetot et j'espère ... que vous m'accompagnerez toujours Keilyah.
Sarga ... mon ami ... je suis désolé de ne pouvoir ... vous escorter plus loin. La vieillesse ... m'a rattrapé.



SArga éclata d'un rire sans joie,

- Seigneur, pour une fois nous inverserons les rôles, c'est moi qui serait votre escorte jusqu'à Yvetot, c'est bien le moins que je puisse faire pour vous!
Vous avez a maintes reprises du de lever votre bouclier pour protéger mon nez souvent trop insouciant du danger !
Mes affaires sont déjà prêtes pour prendre la route, et Yvetot sera notre destination.



Il termina la copie du parchemin et le confia à Keyliah en lui glissant dans un murmure :
- Avec cela il peut encore y avoir un espoir !


Kirah avait apporté les verres , une Duchesse servant à boire, décidément cette soirée ne ressemblait a aucune autre.
Il prit son verre d'un air pensif et se rassit aux côtés de Keyliah.



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Keyliah
Les choses commençaient à se clarifier, les femmes ne voulaient lâcher prise, le vicomte campait sur sa position et les trois autres, eux, observaient, bien silencieux, jusqu’à ce que le silence soit rompu par Burger qui, par des mains habiles, en vint à échanger argent contre or, or contre calva !
Mais les nuages se dissipaient donc car finalement, tous acceptaient, plus ou moins, la décision de l’amiral du non acharnement des traitements qu’ils soient médicaux ou de faveur.


Au vicomte !

La princesse confiait donc une copie des recommandations de la bohémienne pour soigner au mieux la consomption. Tout se trouvait sur ce parchemin, ce serait bien utile, et cela changerait partiellement les fonctions qu’occupait alors l’avranchine. Provisoirement guérisseuse, si sa mère voyait cela ! Et Thael, lui qui méprisait tant le corps médical. Keyliah riait intérieurement. Elle imaginait d’un côté Meliana l’encourageant, lui tapotant l’épaule et souriant de toutes ses dents, fière de ce que pouvait accomplir sa peste de fille, et de l’autre côté un Thael fulminant et pestant contre ces médicastres qu’il ne pensait bons qu’à utiliser comme projectiles contre les armées ennemies.

Merci votre altesse pour cette aide qui sera précieuse je n’en doute aucunement.

La copie remise des mains de Sarga, la jeune fille la rangea précieusement dans sa besace avant de retourner s’asseoir. Kirah apporta les verres commandés et d’où s’échappaient déjà les vapeurs d’alcool si douces aux narines de la brunette qui tendit légèrement le cou en direction du comptoir pour s’imprégner de l’odeur.
Laissant le héraut répondre, elle enchaîna ensuite:


Oui, la réponse, je serai curieuse de l’entendre également !
En tout cas, je remarque que vous ne vous refusez rien … une litière … avec ou sans dorures ? Et le tissu, de quelle couleur ?


Il serait dans leur intérêt de prendre grand soin de ce véhicule. Et puis il fallait deux chevaux pour couronner le tout, et ben, voilà une mission à la hauteur de la jeune fille. A Dieppe on devait bien trouver cela, même s’il s’agissait d’une ville portuaire, mais elle était capable de dénicher de bien remarquables choses en des endroits insoupçonnables.

Une fois de retour chez vous Monseigneur, il est certain que je serai la seule décisionnaire, que vous le vouliez ou non, ça ne me dérangera pas de vous traiter comme un enfant, j’ai l’habitude de le faire avec le dernier d‘Orbieux !

Poussée par l’élan insufflé par le reste du groupe, Keyliah n’y allait pas non plus de main morte. Après tout, il fallait savoir se faire obéir de cet homme, car comme l’avait souligné la princesse, le vicomte était une véritable tête de mule ou pouvait même dire qu’à lui seul il valait bien tout un troupeau.
La compassion n’était pas le meilleur moyen de l’aider, alors l’humour et la poigne seraient peut-être les armes les plus efficaces pour finalement veiller à son confort.


Et vous savez, plutôt que de vous trouver une litière, je vous propose de voyager à dos de Sarga, on dit ce transport tout à fait seyant ...

Elle donna un coup de coude amical au concerné, Sarga donc, avant de poser son regard sur Burger et de le remercier pour la tournée qu’il avait précédemment payé.
Il faudrait peut-être qu’elle débourse à son tour quelques écus pour rendre la pareille.


Monseigneur, avez-vous arrêté une date pour le retour à Yvetot ? … que je puisse discrètement vous observer lorsque vous prendrez un bain …

Chuchota-t-elle pour elle-même sur un ton tout à fait enlevé, mais une boutade qu’il fallait surtout prendre au second degré si jamais une personne autre qu‘elle, l‘avait entendu. Voir le vicomte sans son heaume c’était déjà perturbant, alors dans son plus simple appareil, pouah !
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Armoria
La peste soit des entêtés, maugréa-t-elle.

Elle pensait cependant que la damoiselle mettrait tout son coeur à essayer les remèdes de Zivapa. Après tout, Dieu tenait leur destin à tous entre Ses mains. Aussi fit-elle contre mauvaise fortune bon coeur, et accepta-telle le verre offert par le troubadour.


Elle s'approcha de nouveau de la tête de mule que ces dames ne bousculaient guère que par amitié, et baissa d'un ton en lui parlant.

Au moins pour la jeune damoiselle ici présente, qu'elle ne se sente pas impuissante à vous regarder mourir, et même si vous êtes persuadé que ses efforts seront vains... Laissez-la essayer, de grâce. Pour elle, faites-en serment, Vicomte.

Au diable les apparences et la satanée étiquette qui s'échinait à tenter de mettre de la distance entre le reste du monde et elle. Elle prit la main gantée de fer du Normand.

Chaque route est bonne à croiser, Vicomte... C'est ce que me dit notre rencontre, en tout cas.

Bien, fit-elle ensuite en levant le menton, refusant toujours de se laisser aller à une émotion par trop visible, puisque l'heure est à boire, et que nous sommes en taverne, point ne sera dit que j'aurais dérogé à mes habitudes...

Elle se leva, et alla se placer au centre de la pièce. Sa voix s'éleva lors, son regard braqué sur celui de Cronos, comme un artiste de foire cherchant à captiver une victime plus ou moins consentante.

Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Si vous y tenez autant que moi
Prenons rendez-vous
Un jour n'importe où
Je promets que j'y serait sans faute
A Noël comme à la Pentecôte
En Normandie ou dans le Poitou
Plus on est de fous
Plus on rit de tout
Nous nous reverrons un jour ou l'autre
J'y tiens beaucoup

Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Le monde est petit profitons-en
Si votre chemin
Passe par le mien
Ma roulotte croisera la vôtre
Comme il ne faut pas tenter le diable
En disant à la prochaine fois
Faites comme moi
En croisant les doigts
Ou si vous trouvez ça préférable
Touchons du bois

Le hasard souvent fait bien les choses
Surtout quand on peut l'aider un peu
Une étoile passe, et je fais un vœu
Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Si Dieu le veut.

[Source]

[Edit : j'ai changé le lien de la chanson, même si les paroles y sont incomplètes, le sourire de Leluron remplace largement les mots qui manquent. A bientôt, LJD Cronos.]
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[Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique]
Kirah
De ces danses, elle en avait entendu parler. Zivapa lui en avait meme fait une belle démonstration à une époque et le chant entonné lui rappelait ceux de la bohémienne.
Oui, les danses de la princesse étaient connue, mais sous le couvert du manteau plutot. Elle se rappelait d'ailleurs d'une discussion à la pairie où... Castelmaure... oui c'était bien lui, avait pris fait et cause à l'encontre de cette attitude qui était dérogeante selon lui.

C'était là un beau cadeau que faisait la princesse. Rappelant aussi au passage, qu'en ce Royaume de France, la noblesse n'était pas faite que d'héritage mais que nombres étaient ceux qui s'élevaient par le travail et l'investissement, sans pour autant renier leurs premières amours, leurs premieres activités. Que ne soupirait-elle elle-meme après son atelier et sa table d'expériences où s'accumulait maintenant la poussière... quand ses fils n'y venaient point, menés par une envie d'aventure, et ne laissaient que des miettes à leur mère.

Se détachant un instant de tout ce qui l'entourait, elle se laissa porter par la chanson, regrettant que nul luth ne vienne accompagner celle-ci.

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Alcalnn


La porte déjà branlante par une entrée fracassante précédente, Saint Michel, enfin le Vicomte, pas l'archange, quoique... la poussa délicatement afin de s'introduire dans le logis où était Yvetot. On avait dit son mentor mourrant. A vrai dire, il n'en savait rien. La dernière fois qu'il avait vu l'Amiral c'était au Mont, ce dernier l'informant qu'il avait été appelé à Paris et qu'il ne pouvait participer avec lui à la Grande Aventure.

Ainsi, c'était un message de Burguerqueen qui avait informé Alcalnn de l'état de l'homme qui lui avait tant appris. Il était un peu triste de ne pas avoir été mandé à son chevet. Mais l'animal était fier et cela expliquait il peut être pourquoi ce dernier ne l'avait pas fait. Vaine conjecture. Bardé de fer, car le Connestable de Normandie ne cessait de scruter au nord et recevoir ses francs chevaucheurs au rapport, craignant une attaque; il se présenta dans la taverne où on l'y avait guidé. Faisant rapidement le tour des présents, il trouva qu'un recoin était particulièrement rempli de tissus riches et décorées... Il se douta que c'était là que gisait le lièvre... ou plutôt le chevalier noir.

Il s'avança et vit que l'Amiral était augustement entouré. Le bougre, toujours prêt à se faire câliner par les femmes... C'était bien le seul tour qu'il n'avait pas appris au Chat! Il s'avança doucement, comme un félin qui sait qu'il n'a rien à craindre. Il posa une main sur l'épaule de Sarga, salua de la tête les trois femmes présentes et doucement, vint s'agenouiller auprès de l'Amiral.

Grand Dieu! Il se retint d'hurler, mais l'étonnement devait être visible sur son visage... car celui du Vicomte Noir était découvert! Un visage tavellé, qui en disait long sur la rude vie de son propriétaire... Un flot de souvenir afflua de la mémoire du Blackney.

Il se retrouva au large, sur un pont qu'il connaissait bien, celui de la fière cogue de guerre, l'Immaculée. Il en avait briqué, et rebriqué chaque pouce de plancher. Les embruns lui balayait le visage, et sur la plateforme du chateau, la silhouette noire du Vicomte, vigilante...
Changement de décors, une ville en feu dans la nuit. Rempart sud d'Avranches après le désastre de Fougères. Le mur avait cédé aux pierrières bretonnes et il fallait se battre coude à coude sans céder un pousse de terrain. Alcalnn n'était qu'Alcalnn, simple soldat, mal équipé, qui tentait de faire de son mieux dans l'art d'ouvrir des sourires sur la pomme d'adam de l'ennemi... Le Vicomte Noir lui, était là, magnifiquement dressé sur son destrier, assénant de gauche à droite sa lourde masse sur tout ce qui passait à sa portée. Giclée de sang et de cervelles, bruissement d'oeuf qu'on écrase, métal poché, et râles d'agonie...
Puis il eut une autre vision, celle d'un Vicomte au sommet de sa gloire, le manteau de Pair sur les épaules... artisan de la paix.
Le Chat revint au présent et à ce visage qu'il ne connaissait pas mais qu'il respectait depuis longtemps. Il prit la main du Vicomte et dit d'une voie douce mais qu'il ne voulait pas pleine de compassion, l'Amiral n'aurait pas aimé tant de faiblesse:



-Amiral, je suis venu en l'instant. On a osé me prétendre que vous alliez livrer vostre dernière bataille. J'ai tenu à en y être. Voyez, je suis tout harnaché.


Ce qui était vrai, il était poussiéreux et en semi harnois. Il tendit la tête vers les deux augustes Dames:


-Princesse, Duchesse, n'y a t il aucun mire que vous ne puissiez convoquer instamment? Et toi SArga, dans ta sagesse n'y a t il aucun remède que tu ne connaistrai?


Il posa son regard vers le trouvère et l'escuyère... Puis il revint vers les yeux saillants de l'Amiral...


-Oh Dieu...

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