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[RP] Appartements des Amahir

Keridil
Le brun avait cessé de fredonné. Paré, c'est à dire ceint, piqué à quatre épingles, cordonné au front - non, c'est pas excentrique ! - et bottes cirées, Keridil s'était levé à l'annonce de son cousin. Famille ou pas, Julien Giffard restait un Duc, et même si cela le navrait, l'Amahir n'avait que trop peu de connivence avec son maréchal de cousin.
Fort heureusement, recevoir la fille du Duc de Lillebonne dans sa mesnie rapprocherait probablement le Grand Ambassadeur de son côté maternel.

Della accueillit, en bonne maîtresse de maison - en l'occurrence d'appartements - leurs hôtes, et derrière ses talons, Bréméan inclina le chef.


Mon cousin, c'est un plaisir que de vous revoir. Nous nous voyons si peu, que je ne peux que me réjouir d'une occasion telle.

Et le jeune Seigneur de toiser la rouquine.
De mémoire, il n'a jamais croisé ce minois. La jeune fille semble bien élevée, et faire confiance à Della pour assurer l'entrée en société d'une noble est chose fort avisée.
Oui, Keridil est fier de son épouse, et ne doute pas qu'elle prodiguera une éducation et des manières parfaites à le demoiselle.
Imitant Lexhor plus ou moins bien, Keri Keri offre un regard chaleureux à sa cousine. C'est qu'il faudrait pas l'effrayer cette petite.


Enchanté, jeune Leha. J'imagine que nos noms vous sont déjà connus.

Le brun déteste dire qui il est, alors quand il peut éviter, il ne s'en prive pas. A son sens, on ne devrait jamais avoir à se présenter soi-même, on devrait laisser autrui nous présenter. C'est tellement plus commode. D'aucun dirons qu'il chipote, mais n'est pas Keridil qui ne chipote pas, valà !

J'espère que vous vous plairez à nos côtés.

Et redressant le visage vers son reflet, dont la ressemblance avait cessé de le troubler.

Resterez-vous quelques jours à Paris ? Nous vous avons fait préparer une chambre, au cas où...
Mais entrez, installez-vous, j'imagine, ma Mie, que vous brûlez de mieux connaître ma cousine.

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Della
Bien plus tard...

C'était l'été.
Tout aurait du bien se dérouler, pendant l'été.
Il y avait des projets, le couple avait des projets.

Mais Béatrice était tombée malade et Della était partie avec elle, en Bourgogne, pour la convalescence.
Kéridil avait été blessé et Della ne s'était pas précipitée à ses côtés, donnant la préférence à la Reyne.
Kéridil en avait ressenti de l'amertume, sans aucun doute, Della avait appris qu'il s'adonnait à un vil penchant, les herbes dont il semblait abuser.

Puis, advint le drame, l'attaque du carrosse royal, la mort de la Reyne, la rage de Della enfonçant sa dague dans le dos de la Gitane et le trou noir succédant aux blessures, on frôlait à nouveau la mort, épisode 2.

Le deuil, la veillée du corps, les prières...pendant des jours et des jours, Della n'avait vécu que dans l'atmosphère du trépas de son Amie, se laissant grignoter jour après jour par la culpabilité de n'avoir pas réussi à la sauver, le chagrin devenait étouffant et la Baronne manquait d'envie de vivre, l'acédie menaçait !

C'est le jour des funérailles qu'elle commença à remonter cette pente destructrice, lorsque son époux serra sa main dans la sienne.
Le geste aurait pu paraître anodin, banal mais pour Della, ce fut la main salvatrice qui allait l'arracher à un enfermement sur elle-même.
Il lui faudrait sans doute encore du temps, beaucoup de temps, mais désormais, elle savait que son époux serait là, près d'elle.
Ce fut aussi ce jour-là qu'elle décida de ne plus vivre loin de Kéri Chéri.
C'en serait terminé de ces séparations plus ou moins longues, lui en Orléans, elle en Bourgogne, ne se rencontrant qu'à Paris lorsque leurs tâches les y appelaient ! Terminé de ne pas vivre ensemble, sous un même toit !

Ce jour des funérailles, alors que tout était terminé, Kéridil d'Amahir et son épouse Della de la Mirandole rentrèrent main dans la main dans leurs appartements du Louvre.

Il se raconta, le lendemain, dans les quartiers des domestiques, que les Barons ne désiraient voir personne et qu'ils toléraient seulement qu'on leur apporte leurs repas. Certains allèrent même jusqu'à dire qu'il y avait bien longtemps qu'ils n'avaient pas vus le couple aussi proche...
Nous jetterons un voile discret sur ce qu'il a bien pu se passer ce jour-là, au Louvre.


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Della
En mai, fait ce qu'il te plait !

Della posa sa main sur la poignée de la porte puis, se retournant, elle contempla pour la dernière fois cet appartement où elle vécut partagée entre Paris, la Bourgogne et Orléans.

Le couple Amahir avait reçu le droit d'habiter au Louvre alors que Béatrice était Reyne...il y avait déjà si longtemps.
Tous deux avaient gravi des marches, tantôt avaient changé d'orientation pour avancer encore, toujours, selon leur code de l'honneur et du devoir envers la Couronne.

Aujourd'hui, c'en était terminé de Paris, du Louvre et des Offices Grand ou Petit.
Aujourd'hui, Della s'en allait, quittait ces appartements si riches, si luxueux.
Une montagne de malles avaient été déménagées, rien de personnel n'avait été laissé ici.
La place serait libre pour un prince ou un marquis, un Grand Officier ou personne. Qui s'en souciera ? Pas elle. Pas non plus Kéridil. Les valets ? Les femmes de chambre ? Peut-être...

Della ouvrit la porte, elle se retourna une fois encore, son regard se posa sur la large porte menant à la chambre et un doux sourire se dessina sur son visage. C'était là, elle en était persuadée, que leur enfant avait été conçu, un jour funeste.

Enfin, elle inspira un bon coup et...elle passa le pas de la porte qu'elle referma en laissant la clé sur la serrure...

Adieu le Louvre.

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