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Information and comments (2)
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[RP-IG] Et la Loire rougit...

Linon
Il était là, assis à s'occuper de son épée, toujours torse nu dans le vent léger qui s'était levé et gonflait les voiles de la caraque. Et le ton de sa réponse n'était pas engageant.

Linon baissa le regard sur l'arme qu'il continuait à nettoyer. Maël était sans nul doute habitué à la manier, et certainement sa puissance alliée à l'épée le rendait-il redoutable pour ses ennemis. Elle sentit le regard sur elle et leva les yeux pour le regarder à son tour. Marine et acier s'observèrent... mais elle brisa l'échange pour tourner encore le visage vers l'arrière, vers l'Orient. La boule dans sa gorge l'étrangla à nouveau, ses paupières s'ourlèrent de larmes et elle dût serrer les lèvres pour les empêcher de trembler.

Elle ramena son attention sur l'homme alors qu'il s'engageait à la protéger et lui tendait une dague. Elle regarda l'objet dans sa main, la fit tourner lentement et dégagea un peu la lame du fourreau, songeuse devant l'acier luisant. Petit reniflement pour se maîtriser et poignet passé rapidement sous le nez, elle esquissa un sourire tout aussi raté que le précédent, faisant s'échapper une larme qui disparut dans sa manche. Elle battit des cils pour chasser les suivantes en essayant d'imaginer comment ça faisait de planter une dague dans quelqu'un... y arriverait-elle assez vite? Elle hocha néanmoins la tête en renfonçant la lame dans son fourreau, bien convaincue qu'en cas de problème, sa seule chance de salut serait Maël et que s'il lui arrivait quelque chose, elle le suivrait de près dans la mort.

Merci...

Se posa immédiatement le problème de savoir où mettre la dague. Dans la besace que Nicétas avait placée sur sa hanche? Elle aurait le temps d'être tuée vingt fois avant de la sortir de là. A la ceinture de sa jupe alors.. mais devant? Derrière? Derrière, même problème que dans la besace, avec celui supplémentaire de se la faire dérober sans même qu'elle s'en aperçoive. Restait devant... Linon coinça la dague dans la ceinture de sa jupe, constata qu'il lui serait impossible de s'asseoir avec ça. Ça tombait bien, Maël était assis, ce qui faisait qu'elle le dépassait un peu en hauteur. Pas au point de le snober, mais quand même, ça le rendait plus accessible. Et comme elle avait énormément de questions à lui poser, dominer un peu la situation même virtuellement pendant quelques minutes, était bien arrangeant.

Il attendait ses questions justement, elle chercha par quoi commencer. Parce que des questions, elle en avait des centaines. Qui pouvait presque toutes être résumées en une seule.

Pourquoi.

Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi étaient-ils partis sans emmener personne d'autre? Pourquoi ne renvoyait-il pas ce gros bateau vers Constantinople? Pourquoi alors qu'il était si fort et avait une épée, n'allait-il pas se battre? Pourquoi l'avoir sauvée elle et pas le vieil homme et ses livres? Pourquoi les renforts n'étaient-ils pas arrivés?

Des questions furieuses, odieuses, stupides. Pourquoi avait-il fui comme un lâche? Y avait-il un puits sur le port où le vieux couple pourrait se cacher ? Qu'est-ce qu'on faisait aux prisonniers? Est-ce qu'on violait les vieilles femmes? Et lui, ça lui arrivait de brûler des villages quand il avait trop bu? Et qu'est-ce que c'était que ce bateau? Où allait-il? Combien d'hommes y avait-il à bord ? Et pourquoi les ottomans avaient-ils attaqué? Où vivait le pape?

Maël était plus vieux, plus aguerri qu'elle, ce qui n'était pas très dur. Il n'avait sûrement pas passé toute sa vie dans un trou perdu. Les réponses, il les avait forcément. Linon lança sa première question.


Il faut faire demi-tour. Je veux y retourner.

Catégorique.

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--Coldtraker


Elle prit la dague d'un remerciement ce qui était déjà un début.....

Scrutant son visage , il y vit pas mal de choses qui semblaient refoulées et s'attendait à tout sauf à ce qu'elle dit.....

Elle voulait faire demi-tour et y retourner....

Retourner vers la mort....

Posément, il posa la pierre à aiguiser puis ensuite l'espée bâstarde....

Il aurait pu se lever et se confronter à elle pour imposer son point de vue mais à quoi cela aurait-il servi....?

Non....

Il leva le bras droit et montra la direction de Constantinople et prit la parole:
-"Tu ne trouverais que la mort là-bas et si c'est cela que tu cherches, je ne serai pas en mesure de te protéger de toi-même...

Je vais quand même t'expliquer quelque chose alors que je n'y suis pas obligé...

Je suis venu dans TA ville pour TE protéger...TOI et toute la population de Constantinople....Bien sûr j'ai été grassement payé pour ce faire mais la mission valait bien plus que cela ...
J'ai tout de même accepté car le fait d'être mercenaire ne m'empêche pas de faire des choix dictés par la morale....

Si étrange que cela puisse paraître....

Ce fumier de Mehmet a mis un peu plus de 80 000 hommes sur les rangs et nous en avions 8000 en poussant bien.....
Nous avions quasiment aucune chance et tout professionnel aguerri savait cela depuis le début du siège le 02 avril dernier....

On a fait ce qu'on a pu et on peut même dire qu'on a fait du bon 'boulot' en regard de nos moyens et effectifs.....
Je sais que cela peut te paraître dégueulasse mais oui, c'est mon boulot...
La seule différence entre moi et les janissaires, c'est que même payé, je choisis mes causes comme je te l'ai dit....

Alors...
A ton avis que se passe t-il là bas?

Je vais te le dire....
Commençons par les enfants....
Tout ceux qui ne sont pas adolescents vont être tués, ils n'ont pas assez de valeur marchande pour être nourris....
Les femmes ensuite...
Le viol, l'esclavage et la mort pour celles d'entre elles qui sont les plus âgées....
Les hommes...Pour les soldats, la mort, pour les autres , l'esclavage ....

Et je ne compte pas les meurtres gratuits dans chaque catégorie...
Car la ville est pillée à l'heure qu'il est...

Cela te suffit-il ou as-tu encore envie d'y retourner?

Si cette envie n'est pas passé, sache que ce bateau ne fera jamais demi-tour et sache aussi que si on évoque ne serait-ce que l'idée d'un tel acte l'équipage se brossera de savoir si oui ou non je peux payer notre passage, il nous tomberont dessus et on se fera tuer.....
Je ne me laisserai pas faire mais la conclusion sera la même..."


Il empoigna le plat-bord et se leva enfin, il devait lui faire comprendre et reprit:
-"Tout ce qui faisait ta vie là-bas est mort....C'est fini ..cultive tes souvenirs en ton cœur mais oublie l'idée d'y retourner..."


Son regard changea quand il dit cela...Il eut l'image fugace de ses parent et de sa sœur qui avaient brûlé vifs dans le château familial attaqué...

Il soupira, il se laissait aller à des sentiments ...Ce n'était pas bon , il regarda la longue colonne de fumée qui montait dans le ciel au loin maintenant et regarda Linon à nouveau et reprit:
-"J'écoute tes questions...."


Il savait que son ton était dur mais elle devait comprendre....



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Une guerre à mener?De Morrigan-Montfort à vostre service...
Abraxes
[Angers, cathédrale]

Asile, Monseigneur ! Par pitié, par Aristote, par tous les saints passés et à venir, asile pour mon amie mourante !

Mais ni Aristote, ni le bienveillant évêque, ni même Sainte Bécassine patronne de l'Anjou n'avaient répondu. Faut croire qu'ils étaient tous occupés ailleurs, et à vrai dire ça ne surprenait guère ce mécréant d'Abraxes, qui avait toujours cru à la grêle et aux charançons plus qu'aux esprits lunaires, et au sol fertile plus qu'aux miracles édifiants. La seule à donner signe de vie, finalement, c'était la blessée, au souffle perceptible, un peu rauque mais régulier.

C'était pour elle, cette vaillante Soaz dont le corps supplicié refusait d'abdiquer, qu'il ne se permettait pas non plus de baisser les bras, tout endoloris qu'ils fussent. Toujours en prenant garde à ne pas toucher au trait fiché dans son flanc de peur de déclencher un saignement fatal, il la descendit tant bien que mal de la charrette et la traîna, sur son brancard improvisé, jusqu'à une petite porte sur le côté de la cathédrale. À lui, le souffle commençait à manquer.

Sitôt entré, il s'affala près d'elle dans l'ombre, se cognant contre un bénitier. Loin là-bas au bout de la nef centrale se déroulait une cérémonie, on aurait dit la célébration d'un mariage. Nul ne les avait entendus entrer, à cause des chants sacrés. Raison pour laquelle aussi ses appels du dehors n'avaient pas été ouïs.

Un bénitier ? Se redressant, il recueillit dans ses paumes un peu de l'eau bienfaisante et fraîche de la vasque, et en humecta les lèvres et le front de son amie en priant pour que la fièvre ne monte pas. Il avait soif aussi, mais se retint.

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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)
Navigius


En cette journée, l'Évêque d'Angers était sorti pour une série de visite paroissiales. Il avait fait le tour de plusieurs chaumières, soulageant l'esprit d'hommes et de femmes malades, offrant conseil à gauche et à droite. Lorsqu'il revint à la Cathédrale, il aperçu Messire Abraxes avec dans les bras, un cadavre, non, le corps d'une jeune demoiselle, grièvement blessée. Il s'empressa de s'approcher d'eux.

- Par Sainct-Ripolin, Messire Abraxes, que vous est-il arrivé? Qui est cette jeune demoiselle, ma foy, comment s'est-elle blessée aussi grièvrement? Est-ce encore cette armée bretonne? Ma foy, il faut vite s'en occuper!

Il se tourna vers son secrétaire et lui ordonna d'aller mander un méducastre. Il fit signe au jeune homme de le suivre avec le corps de la jeune demoiselle.

- Vite, nous allons l'installer dans un lit au presbytère! Expliquez-moi tout!

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Linon
La brutalité de la réponse l'assomma à moitié, l'odieuse disproportion des forces en présence lui donna la nausée. Elle sut immédiatement qu'il avait raison, qu'il n'y avait plus d'espoir pour le vieux couple. Et elle le détesta pour ça. Parce qu'elle ne pouvait pas encore l'accepter.

Un fugace sentiment de culpabilité et de reconnaissance la traversa quand il insista sur la protection qu'il avait voulu apporter à la ville martyre. Encore trop fugace pour s'ancrer dans sa raison qui vacillait devant l'inéluctabilité des faits, la mort du vieux grec et de l'empire, la fin brutale de sa vie heureuse. Elle entendit vaguement qu'il y était allé en sachant le combat perdu d'avance. Elle lui aurait sûrement demandé pourquoi si elle avait été capable de penser normalement, mais non, pas encore... Et ce qu'elle trouvait dégueulasse, ce n'était pas qu'il se fasse payer pour se battre, c'est qu'il sache se battre et n'y retourne pas pour sauver Nicétas !

Mais puisqu'il ne voulait pas entendre raison et y retourner, tant pis, elle trouverait le capitaine et obtiendrait de lui le demi-tour qui sauverait Constantinople.
Comme s'il avait anticipé son raisonnement, Maël doucha immédiatement cet espoir et là encore, elle sut qu'il disait vrai. Les regards qu'on leur jetait n'étaient pas des plus aimables, et même fort comme un boeuf, Maël ne pourrait pas tous les tuer. Quant à elle, n'importe lequel de ces marins la soulèverait sans problème d'une seule main pour la jeter par-dessus bord. Linon eut des envies de meurtre en regardant les marins qui s'activaient sur le pont.

Mael s'était relevé, la dominant de toute sa taille, et lâchait le couperet final. Accepter. Nan !!!

Il attendait ses prochaines questions, Linon au front buté, d'un geste large et furieux désigna l'arsenal qui occupait le pont.

Mais c'est quoi tout ça? C'est pas fait pour se battre? Il va quand même pas à la pêche ce bateau? D'ailleurs il va où?

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Miel.
[Ambiance ambiance]

Ainsi donc, l'hote se laisse faire, entre maladroitement, lentement, prudent. Trop prudent. Trop pensif.
Mais Miel n'en a que faire. Elle vient d'avoir LA révélation du siècle! ELLE est le Mâââââitre de Maison. Hahaha.

Elle se souvient vaguement des cours inculqués par Linon.
Du latin, rapidement exédié (dommage, car la petite en été demandeuse : c'est bon, pour les formules majiques, les terminaisons).
De la danse -qui a donné à la petite puce la souplesse utile pour certains exercices perilleux, tels que l'esquive-en-douce-lors-de-trucs-chiants, ou plus basiquement: la contorsion necessaire pour se cacher dans des grottes très possibles.
Des arts, comme le chant.
Les bases des étiquettes nobles ('tention. les bases, les bases, c'est vite dit. Comprendre : "Miel, chez les Nobles, y a des procédures." Suivi d'une ribambelle de titres. Et en conclusion "Mais c'est pour les grands. Dis juste "Baronne" à Johanara, picétou." )
Et ... les bases... de la Prestance.

Et ca, mes amis, ca, elle s'en souvient, la puce.

Nonchalamment, et toujours sans s'occuper de son hôte, elle se dirige vers le feu, l'anime avec le tisonnier, avant de le replacer. Reposer les armes? Elle? Qui est encore prudente vis à vis du soit disant Maire De Ravioli?? Nooon.. Mais elle change de tactique.

Dos au blondinet, elle se remet dans l'ambiance. Le blond devient tata Jo, et elle, faut qu'elle fasse plaiz' à sa mère. Qu'est ce qu'elle devait dire déjà, quand on disait un nom inconnu? S'il vous plait? Enchantée? Merci? Votre grace?
Et de se donner un air de noble... La figure d'ange se relaxe, et devient ... mieilleuse, bienveillante. Limite digne.

Haute de ses 6 ans (et demi!), Miel se retourne, métamorphosée. Jauge son blondinet de Ravioli, et lui souffle

Vous auriez quand même plus fermé la porte. L'Esprit du Vent est contre nous, ne le fâchons point davantage.

Un sourire ironique se dessine. Elle a décidé de rendre de type complètement chèvre afin qu'il reparte en courant à perdre haleine, lui foutant la paix ainsi par la suite.

Une rafale de vent fouette à nouveau la porte, et dans la cheminée le feu se meurt, d'un coup. L'ambiance en est étrange... La grande salle à manger, ornée de hautes tapisseries et blasons (en fait, c'est plus pour isoler la pièce que de faire peur, mais dans le cas présent, cela peut tendre à impressionner le De Ravioli).


Ayez l'obligeance de vous asseoir, je vais demander à Suzette de vous préparer un remontant, vous m'avez l'air bien palichon, jeune homme.


Si protestations il émet, elle n'en n'a cure, et s'absente 2 minutes. Derrière la porte, a faire comme si y avait une bonne, alors que non. Et de le zieutter, dans l'entrebaillement, pour voir si l'obscurité, la grandeur de la salle, et le sifflement du vent allait ou non, augmenter sa pâleur.
Estimant que oui, elle revient, sourire doucereux, et s'excuse pieusement.


Désolée pour l'attente. Je vous écoute. Mon nom est ...

MIEL!

Et défection. Ca lui apprendra à avoir chasser les ondes majiques quand elle parlait avec De Ravioli. Oué mé oué hein. Elle n'est QUE apprentie, et c'est pas évident de gérer Et les conversations majiques ET les conversations humaines en même temps.
Fichue feignasse!
T'peux pas répondre quand j'te contacte?!

MIELLLLLLL!!!


...
Soupirs. Profonds soupirs. Il lui a niqué son effet en deux secondes. Et lui balance par télétransmission un cri du coeur, qu'il entendra à coups surs! " RHA PUTAIN SA RACE! DEGAGEEEEEEEUH
TU ME BOUSILLES MON JOUET BORDEL !!!
QUE TOUS LES ELFES TE MAUDISSENT, PAPOUNET!" :
[i]

Mine déconfite, elle regarde Charles et annonce, déçue

Oué, bin oué, je m'appelle Miel.
Et le voilà, le maître des lieux.


Pfffft.
Elle aura même pas eu l'instant jouissif de dire "hey boy, j'suis la Maitresse, what's up?... Bin quoi, tu t'attendais à une grande duduche, dans c'te tour de fou?"
Non. Même pas eu le temps.
Ô rage, Ô desespoir.
Il ne lui reste plus qu'à se pendre.

Et de laisser la suite des opérations à son Mâje. Ou de bousiller par moment ce qu'il fait. Après tout hein. Il lui a bien fichu en l'air tout ce qu'elle avait espéré!

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Princesse féerique de Linon & Letiti. Môme de 6/7 ans.
Apprentie Maje, sur-douée mais pas encore douée. Trop dans la lune... Bcp trop.

« Ça y est... Je vois trouble. C'est le manque de gras, je me dessèche. » (Karadok)
Linon
Afin de rendre Linon au présent de 1459 et le topic aux blessés et aux soignants, le rp de 1453 est transféré sur le forum secondaire aux aRPenteurs, et très bientôt sur RPartage : "Souvenirs d'Orient". Merci à tous ceux qui nous ont lus


Ses yeux s'ouvrirent et fixèrent le plafond. Quelque chose n'allait pas... elle avait épouvantablement mal partout et respirait difficilement. Mais surtout, pourquoi avait-elle Maël en tête? le breton disparu de sa vie depuis si longtemps...?

Peu à peu, le souvenir de la virée sur le Kiflote lui revint en mémoire, sa respiration se fit haletante en imaginant ce qui avait pu arriver aux autres, et surtout à son mari. Ils avaient été attaqués dès la descente du bateau par cette maudite armée bretonne à la solde de Finam. Sans doute était-ce la nationalité des soldats qui avaient réveillé ses souvenirs... Mais avait-elle eu le temps de les prévenir ? Impossible de s'en rappeler... Une larme de douleur quitta son oeil pour se perdre dans son oreille. Quelque chose n'allait pas...

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Abraxes
[Angers, presbytère, intérieur jour]


Quel calme, quelle reposante sobriété d'un décor conçu pour ne pas détourner l'esprit des méditations essentielles, — et surtout quelle sensation de sécurité, enfin.

Soaz reposait à présent sur une couche digne de ce nom, où des gens de l'Évêque avaient aidé son compagnon à la transporter car il aurait bien incapable d'y parvenir seul après tous les efforts qu'il avait fournis depuis l'aube. À peine s'il avait pu murmurer, en réponse aux interrogations du prélat :


Oui, Monseigneur, c'est l'œuvre des Bretons. Grâce pour mon amie, sauvez-là s'il se peut encore ! Elle est Saumuroise, elle aussi.

Et maintenant que le médicastre s'était penché sur elle et lui avait longuement délivré des soins compliqués, parvenant sans provoquer de reprise de l'hémorragie à extraire le carreau d'arbalète (cette arme frappée d'anathème depuis plus de trois siècles et pourtant toujours employée, quelle honte), Abraxes par bribes plus ou moins cohérentes contait à Mgr Navigius les péripéties du désastre.

La route terrestre infestée de soudards, nous venions de Saumur par bateau, indignés de la confiscation du trône, bien décidés à prêter main forte au rétablissement d'un pouvoir légitime.

Le gueux soupira, repensant à la colère sacrée qui les avait lancés sur l'onde alors que transigeaient, larmoyaient et atermoyaient les nobles les plus indiqués pour botter les fesses à l'Usurpateur.

Notre petit groupe n'avait pour lui que sa détermination et sa confiance en le bon droit.

Hochement de tête lugubre.

Mais Barbe-Bleue le pleutre et Brennus son complice se réfugient derrière une force bretonne brutazle, qui ne sait pas ce qu'elle fait et tape sur tout ce qui bouge. Pardon pour mon ire… Le capitaine de notre bateau et ma pauvre amie que voici avaient quitté le bateau en éclaireurs. Je n'ai pas revue la première, et voyez ce qu'ils ont fait de la seconde sitôt débarquée…

Sans nouvelle, n'y tenant plus, à mon tour j'ai gagné le quai et, la découvrant en cet état épouvantable, depuis lors j'ai cherché de l'aide…

Une affreuse pensée lui traversa l'esprit.

Oh, Monseigneur, je crains d'avoir gravement péché. La charrette sur le parvis, je l'ai volée dans une ruelle…

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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)
Letiti
[Tour de Lenay]

Visage qui s'éclaire en voyant enfin sa fille.

Ah! te voila mon p'tit troll.

Sourcils qui se froncent devant la mine de Miel. Il n'a rien entendu mais à parfaitement compris ce qu'elle devait penser.

'tention Miel!
J'admettrai pas de grossièreté tout court et encore moins envers ton père!
Tu s'ras une grande dame!
Bordel à cul!


Avisant Charles dansant d'un pied sur l'autre au milieu du salon, il hausse un sourcil:

Euh.. salutation Charles....
M'enfin asseyez vous.
Qu'est ce vous faites la?
Z'etes v'nus voir linon?


Revenant à miel encore une fois, très fier de lui:

T'vois Miel j'savais pas qu'elle était la, mais poursuivant mon enquête, j'ai éliminé piste après piste pour enfin trouver un témoignage sans faille et dénicher où ta mère avait filé.

Si tu continue à bien suivre mes leçons, un jour tu d'viendras une aussi grande détective que moi retrouvant les plus fabuleux trésors.


Ayant hate de la revoir après tant d'inquiétude:

Bon et elle est où?
Elle fait sa toilette?

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--Giscard_de_franchimont




Le médicastre repassa par la chambre de Dame Linon, ou comme il aimait bien l'appeler désormais, le moulin, tant tout le monde y entrait et sortait en véritables girouettes, bafouant la sécurité même du presbytère. Il jeta un regard sur la pauvre blessée, la fièvre semblait avoir tomber. Il déposa son nécessaire sur la table, remarquant qu'elle venait de reprendre conscience. La pauvre, elle n'aimerait pas ce qui allait suivre.

- Pauvre dame, pauvre dame, c'est qu'ils ne vous ont pas manqués. Votre fièvre est tombée, mais il me faut bien recoudre vos plaies. Vous auriez du rester dans les vapes, c'est que ça risque de ne pas vous plaire.

Il sortit de son sac une petite lanière de cuir, qu'il trempa allègrement dans un peu de jurançon, avant de la placer entre les dents de Dame Linon. Il plaça la bouteille d'alcool béarnais près de sa main, étant un adepte de la médecine française qui s'exerçait souvent dans l'hébriété du patient. Ignorant les gémissements plaintifs et les cris, il entreprit sa besogne, progressant rapidement de plaies en plaies, avec un doigté que ne laissait pas présager sa carrure. En un peu moins d'un heure de dure souffrance, qui laissa la pauvre demoiselle exténuée, il eût terminé, sifflotant même tout en recousant les dernières plaies.

- Alors ma petite dame, il faudra pas bouger pendant plusieurs heures, sinon vous allez vous rouvrir les tripes. Deux sacristains vont venir vous aider, vous êtes déplacée dans la chambre de Monseigneur pour votre convalescence, selon ses ordres arrivés de La Flèche ce matin. Je repasserai en soirée pour surveiller votre état, si vous désirez communiquer, un page est à votre disposition pour prendre vos dictées.

Il quitta, sans autre cérémonies, laissant la place aux deux hommes qui avec gentillesse portèrent la blessée dans la chambre de Monseigneur, ou elle pourrait récupérer dans un environnement plus calme que la chambre humide du premier.
Linon
Un dingue… un psychopathe ! Malgré ses gémissements implorants et ses cris de douleur, le médicastre sadique entreprit de la recoudre avec semblait-il, la plus grande jubilation. Exténuée et larmoyante, Linon sombra à nouveau dans l’enviable inconscience qui lui évita les affres du transport de blessé fraîchement recousu.

Quand elle rouvrit les yeux, elle était dans un lit confortable placé dans une pièce claire et chaude. Un page entrait et sortait régulièrement. Mais à part lui, personne…
Elle sombra silencieusement dans le désespoir, convaincue que son mari et tous leurs compagnons étaient morts, et qu’on ne voulait pas le lui dire. Les yeux clos, elle essaya de mourir.

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Miel.
Haussement d'épaule face aux réprimandes du père.

La môme réanime le feu, éclairant ainsi la sombre pièce.
Le blondinet ne semble toujours pas réagir. Réel agacement de la bouille d'ange. Qu'est ce qu'il foutait là, alors, s'il restait planté, bras ballant et tête d'enterrement, sans piper mot?
Mais le Mâje semblait le connaitre... Elle retient donc une parole acerbe.

Le bois sec crépite, les flammes recommencent à danser dans l'âtre.
Un étonnement non feint vient animer ses propos. Et le malaise de tout à l'heure grandit. Elle l'avait dit, que la porte semblait maléfique. Que l'ombre les guettait. Mais quoi, qu'est ce... Aucune idée. Surement des lutins farceurs qui tentaient de chopper leurs esprits.


Bin elle est pas avec toi, M'man?
Nan parce que j'suis seule ici, hein. Z'avez pas honte d'abandationner vot' fille ainsi? Tata Kilia elle est occupée au chateau hein.

Tu l'as perdu à Angers?
J'parie que t'as trainé dans les tavernes, et tout et tout.


L'insolence cache l'angoisse qui l'envahit. Peu importe si elle se prend une autre soufflante.

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Princesse féerique de Linon & Letiti. Môme de 6/7 ans.
Apprentie Maje, sur-douée mais pas encore douée. Trop dans la lune... Bcp trop.

« Ça y est... Je vois trouble. C'est le manque de gras, je me dessèche. » (Karadok)
Charlesdecastelroy


Charles vit arriver le Maje. Celui-ci était aussi rouge que ses habits... Il ne fallait pas se douter où il avait traîner... C'était plutôt pitoyable même... Il réfléchit alors, comment allait-il lui annoncer ça? Sa femme était dans un presbytère, entre la vie et la mort.

Mais le Maje le priait déjà de s'asseoir avant qu'il n'ai pu dire un mot. Mais lui n'avait pas envie de s'asseoir, cela aurait plutôt à eux de s'asseoir, ce qu'ils allaient entendre les choqueraient sûrement... Et il commença donc à parler d'une petite voix:


Hmm... ça serait plutôt à vousde vous asseoir car ce que je vais vous dire...


Mais sa voit se tu. Ils ne l'écoutaient pas. Aucun des deux ne l'écoutaient. Et c'était pas très cool pour lui car déjà qu'il savait pas comment leur annoncer... Il soupira alors et les regarda. Ils avaient l'air bien ensemble, quoique Letiti avait l'air fatigué entre-autre. Ce ne devait donc pas être une servante... Mais la fille de Letiti et Linon. C'est vrai que maintenant il se rendait compte que la jeune fille avait des ressemblance avec ses parents. Des ressemblances qu'il n'avait même pas remarquer... Pourtant le caractère de cochon qu'elle avait, il était sûr que cela venait du père, quoique la mère avait aussi son caractère bien trempé...

Le jeune garçon finit quand même par s'avancer, pour pas qu'on l'oublie. Bon c'est vrai qu'il avait tout fait pour précédemment mais bon... Il commença alors à parler un peu plus fort que précédemment, pour mieux se faire entendre:


Sir Letiti, je voulais...


Mais sa voit se tu une nouvelle fois. Ces deux idiots s'étaient décidés à arrêté de parler juste quand lui augmentait la voix! Ils auraient pas pu se taire tout à l'heure! Il avait l'air d'un idiot, ou plutôt d'un sourd à parler comme ça. Mais trop tard, et il évita de se laisser décontenancer. Et puis ça commençait à lui peser lourd sur le cœur, il avait le plus grand mal à garder cela pour lui pour le moment. Il continua donc:

... vous dire que Dame Linon est... est...

Il sentit sa voit s'étrangler. Les mots n'arrivaient plus à sortir. Les larmes commencèrent à couler à nouveau sur ses joues. Il la revoyait dans son lit (lit du presbytère hein?!), secouer de tremblement, de sa toue. Il revoyait le médicastre voir comment elle allait régulièrement, et jim en train de lui humidifier le front. Et les derniers mots sortirent, quoique difficilement:

... au presbytère, entre la vie et la mort... les bretons...

Mais là tout s'arrêta, il eu l'impression que le monde tournait autour de lui.

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[center][/center]
Letiti
Alors voila! En bon père conscient qu'il doit éduquer correctement sa fille, il lui explique les mérites et avantages d'avoir un esprit vif et pragmatique, et elle, sa môme de 6 ans se permet de la traiter de poivrots assoiffé.
La gifle serait très certainement partie s'il n'avait pas bloqué la bouche ouverte au moment où elle lui annonça que Linon n'était pas la.

La douleur au ventre le repris de plus belle. Il l'avait cherchée partout... c'était le dernier endroit où il avait pensé la trouver. Où était t elle donc?

Il aurait peut être vu une trace d'une angoisse semblable chez sa fille s'il n'était pas obnubilé par la sienne.

Et voila Charles qui s'y met.

Il tourna brusquement la tête vers lui, lancant un regard noir du genre:


Quoi encore?!

Les sourcils se relèvent lentement à l'évocation du nom de sa femme.

Qu'est ce que c'est que ce merdier encore?!

Finalement la mâchoire tombe, la bouche sèche:

de... de...

Il s'approche lentement de Charles, repoussant sa fille d'un geste protecteur derrière lui, après un déglutition difficile, la voix se fais douce, contrastant terriblement avec ses émotions qui le retourne littéralement:

C'est une blague ..
hein Charles?
Rien qu'une mauvaise blague?


Enfin le barrage cède, les deux mains, agrippent brutalement le maire par le col. Il le secoue, s'entend à moitié hurler ses questions.. qui reviennent en boucle:


Charles Bordel!
C'pas vrai!
Salop'rie!
Menteur!
Crevure!

Ment...


Il ne faut pas tirer sur le messager normalement... Le petit homme n'en est plus la. Il voit dans le regard de Charles, son visage, qu'il n'a pas menti, et l'absolue vérité remplace l'inquiétude persistante.

De rage et de désespoir il lâche le bonhomme. D'autorité il attrape sa fille dans ses bras et se dirige à pas pressés vers le cheval qui l'a porté jusque la. Il ne peut ajouter un mot à l'attention de Charles.. pas pour le moment en tous cas. D'un geste plein de sombre détermination il dépose Miel à califourchon avant de monter derrière elle.


Y s'pourrait...
Y s'pourrait que maman ait besoin d'nous Miel...
Ne trainons pas

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Miel.
Enfin il ouvra la parole. Miel en fut soulagé. Plus vite il déclarerait son message, plus vite il partira, et l'Ombre le suivant aussi.
La môme en était persuadé : il était oiseau de mauvaise augure.

Au fur et à mesure que les bouts de phrases étaient lâchées... lentement ... de plus en plus faiblement (si bien qu'elle dut tendre l'oreille et remercia les Elfes de lui avoir donné une assez bonne ouïe).

Mais elle n'eut besoin d'entendre la toute fin. Linon, vie et mort. Ces seuls mots la firent vaciller. Elle l'avait senti dès le départ, que ca allait mal finir. Cette aura maléfique lui collait aux chausses.

Le bruit d'un effondrement se fit entendre.
Ses jambes l'avaient lachées en réalisant que son ton. Traitresses.

Elle aurait aimé le chasser, le traiter de menteur, de chacal, hyènes, le maudire pour les générations futures. Mais aucun son ne sortait. Cordes vocales muettes, nouées.

Hagarde, anéantie, elle laissa le père passer devant elle et secouer comme un prunier le De Ravioli.

Tenter de se reprendre, et se relever. Etre digne, comme sa mère l'aurait voulu. Et le veux encore. De toutes façons, elle n'a pas le choix, le Maje l'a déjà choppé par la peau du dos et la traine sur son canasson... Même pas un merci/au revoir au messager. Non pas qu'il ne le mérite pas. Juste que la situation se prête à l'urgence.

A califourchon derrière son père, Miel n'était que l'ombre d'elle même. Et le Philosophe aussi... Anéanti ... Jamais elle ne l'avait vu ainsi. De sa petite voix fluette, elle tenta une parole apaisante.


Entre la vie et la mort ...
Les fées l'aideront à vivre, j'en suis sure.

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Princesse féerique de Linon & Letiti. Môme de 6/7 ans.
Apprentie Maje, sur-douée mais pas encore douée. Trop dans la lune... Bcp trop.

« Ça y est... Je vois trouble. C'est le manque de gras, je me dessèche. » (Karadok)
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