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[Rp] Dis man’, c’est comment la Bretagne ?

--Thais_harcout
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[Au Castel des Pendragons]

Retour dans sa chambre après la discussion qu’elle avait eu avec son ainé, la blonde compris vite qu’elle ne pourrait pas y rester… Son fiancé y dormait paisiblement et elle savait qu’elle ne réussirait pas à fermer un œil avant longtemps. Alors se penchant vers lui, elle l’embrassa sa peau nue avant de sortir de nouveau de la pièce, un chandelier dans les mains…

Où aller à cette heure de la nuit ? Dehors ? Les journées étaient belles certes mais les soirées restaient fraiches… La grande salle ? La cuisine ? Aucune ne lui donner envie… Elle devait être aussi sombre que froide… La bibliothèque ? Oui, en voilà une idée ! Une bonne lecture lui changerait les idées à coup sûr…
Alors c’est d’un pas rapide et décidait que la jeune femme s’y rendit. Les flammes des bougies projetaient, agrandissait sa silhouette sur les murs des couloirs, au fur et à mesure qu’elle avancé. Elle ouvrit la lourde porte aussi discrètement que possible… mais gongs grincèrent tout de même… Amplifié par le silence pesant de la demeure, lui donnant l’impression que chaque bruit trouvait son écho sur les blocs de pierre… Même celui de ses pas sur les dalles…
Entrant à pas feutrée, elle se dirigea droit vers l’imposante cheminée, ravivant les quelques braises encore chaude. Tirant un fauteuil qu’elle amena au plus près des petites flammes, elle se blotit dedans… Non finalement, la lecture ne la tenté pas…
« Je ne veux plus en entendre parler ! »
Les mots de son frère résonnaient dans sa tête, comme le grincement sur les murs… Comment pouvait-il ne plus vouloir entendre parler de son propre sang ? Car c’est bien de cela dont il s’agissait… de l’enfant à venir ou déjà venue, quand s’avait-elle après tout… Un bonhomme ? Une donzelle ? Un neveu ? Une nièce ?... Qu’aurait-il ? Un fils ? Une fille ?… Comment pouvait-il simplement décréter comme cela qu’il ne souhaitait plus en entendre parler ? Dieu comme elle aurait aimé continuer… Lui expliquer… Le convaincre… Lui faire réaliser ce qu’il perdait…

De colère son poing s’abattit sur l’accoudoir ! Le souvenir des paroles qu’il avait prononcé à l’encontre de leur cadette, le jour du retour de la petite, lui revenait en mémoire… Comment avait-il pu lui reprocher l’abandon de sa fille alors qu’il s’apprêtait lui aussi son enfant… Allice avait des raisons, des excuses… Lui n’en avait pas !
Mais l’abattement la repris et elle rejeta la tête en arrière, les yeux fixaient au plafond… Que faire ? Fronçant les sourcils, se fut cette fois la lettre de la bretonne qui se rappela à ses souvenirs… Devait-elle l’en empêcher comme son premier réflexe ? Son frère lui-même ne semblait pas le vouloir… Pourtant il avait lu là lettre… Mais non…
« Je ne veux plus en entendre parler ! »
Pourtant cet enfant était un Pendragon, qu’il en porte le nom ou pas… Se décidant enfin, la blonde se leva et alla s’installer à un bureau, le chandelier, du vélin, de l’encre et une plume devant elle… Réfléchissant quelques secondes, elle se mit à écrire.

Citation:

De nous : Thais Pendragon de la Duranxie
A vous : Izéa Salaun de Kerkrenv

Demoiselle,


Je pense que vous devinez aisément la peine que me procure votre lettre. Mais je n’ai pas le pouvoir de vous empêcher… Je doute même, pour certain points, dans avoir l’envie… Pourtant me voici à vous répondre.

Je ne chercherais donc pas contredire votre premier choix. Jamais, je ne voudrais vous imposer la présence d’un homme qui, selon vos propre mots, à une compagnie qui vous répugne… Mais en revanche, je vous conjure de ne point à mentir à votre enfant sur la mort de son père. Je ne vous demande pas de l’autoriser à le voir, pas plus que je ne vous demanderais d’en faire l’éloge auprès de lui. Vous aussi bien que moi, connaissons ses défauts ! Mais ne pensez-vous pas qu’il sera capable de se faire son propre jugement sur son géniteur quand l’âge viendra ? On peut le haïr, en avoir pitié ou passer une vie à tenter de le comprendre… Il est nécessaire à un enfant de savoir QUI est son père…


Croyez-moi, en disant cela, c’est par expérience que je parle…

Donnez-lui, en ne lui mentant pas, la chance de choisir, lui-même, si un jour il souhaite le connaître ! Elicas est loin d’être parfait ! Je doute qu’il sera un jour capable d’être un bon époux… Il aime beaucoup les femmes pour cela ! Mais je suis certaine qu’il ferait un excellent père… A la désertion du notre auprès de moi, il est celui qui en a pris la place et les responsabilités… Comprenez-moi bien ! Je ne cherche point à le racheter à vos yeux, je souhaite simplement qu’il ait la possibilité, un jour, de connaître le fruit de sa chaire.
Alors, ne mentez pas à votre fils ou à votre fille…

Car que vous le désiriez ou non, qu’il en porte le nom ou pas, cet enfant est un Pendragon ! Cet enfant est celui du corbeau ! Alors pour cela, je vous réitère la promesse que je vous ai faite de pouvoir comptez sur notre soutiens aux moindres besoins pour lui.


A tous cela, j’ajouterai une dernière question… Accepteriez-vous de me donner, de temps en autres, quelques nouvelles de lui ? Ou m’autoriser, moi, à en prendre ?

Sur ceux, j’espère que vos dernier mots sont un présage et qu’un jour nos routes se croiseront. Dans de bonne ou mauvaise circonstance ? Là, seul Aristote le sait.


Avec tout mon respect,
Thais P de la D.



Elle l’avait écrite d’une traite la blonde et, sans même la relire, la plia et la scella du sceau de cire de la famille. Elle hésita juste quelques seconde… devait-elle se rendre à la volière maintenant ? Oui, cela sera fait ! Et d’avoir pu exprimer sa pensée, son inquiétude, même si ce n’était qu’à un simple parchemin, la laeredenn s’en retrouvait soulagé… un peu…
Ressortant comme elle était entrée, la missive à la main, le chandelier dans l’autre, elle parcourue de nouveau les sombre couloirs de la vieille demeure, allant jusqu’à la volière avant de retourner à sa chambre… Se déshabillant, elle repoussa l’idée de passer une chemise et se coucha ainsi, nue.
Serait-ce une fille ou un garçon ? Aura-t-elle la chance de le rencontrer un jour ? Sa lettre, sera-t-elle lu et entendu ?
Se blottissant contre le corps chaud, endormie, elle ferma les yeux et se laissa gagner doucement par la lassitude… Une main posée sur son ventre arrondit, elle s’endormit…


______________________________________________

Izea
[Crozon - Château des Salaun de Kerkrenv]

Les mois ont passé. Les minutes se sont écoulées. Rien n’a changé.

La jeune femme s’en était retournée dans sa ville natale, la ville du bout du monde autrement dit la Belle Brest, avec sa progéniture sous le bras. Dès lors qu’elle avait mis un pied au domaine familial, elle s’était empressée de rechercher une nourrice pour élever sa marmaille. Sitôt fait, l’enfant avait été confiée à une donzelle à la poitrine non négligeable et Izéa ne s’en était depuis que très peu préoccupée. La routine avait repris ses droits comme si rien ne c’était jamais passée. Plongée entre travail et décadence, Izéa Salaun de Kerkrenv avait poursuivi sa vie. Elicas Pendragon n’avait jamais existé et Chelsie Salaun de Kerkrenv n’avait jamais vu le jour.

Cependant, cette nuit-là, une nuit froide pour la saison, allongée seule dans ses draps de lin en quête d’un sommeil réparateur qui tardait à venir, la jeune femme entendit d’abord des semblants de gazouillements qui se transformèrent en pleurs. Le bruit semblait venir de l’aile gauche. Elle perçut également les murmures de sa bonne pour tenter d’apaiser l’enfant. D’abord étonnée d’entendre des pleurs, elle fut soudain stupéfaite en prenant conscience qu’il s’agissait de sa progéniture. Cependant, irritée par ses bruits nocturnes désagréables, en grinçant des dents, Izéa s’extirpa des draps et enfila l’une de ses robes de chambre. Elle entrouvrit la porte de sa chambre et se dirigea vers la pièce d’où provenait les bruits.

Du bout des doigts, elle poussa la porte. La scène qu’elle aperçut par l’entrebâillement de la porte lui coupa le souffle. Une magnifique petite fille s’égosillait et gigotait autant qu’elle le pouvait dans les bras d’une domestique empotée comme pas deux et qui commençait à élever le ton. Effarée à l’idée qu’on puisse lever la voix sur un si petit être, aussi insupportable puisse-t-il être, un instinct maternel s’empara de la brestoise qui poussa brusquement la porte et s’écria :


Il suffit !
Donnez-moi cet enfant. Est-ce dont pour cela que je vous paye : élever la voix pour réprimander sur ma fille ?

Le simple mot « fille » réveilla en elle un long frisson. Elle venait de reconnaitre publiquement qu’elle était dorénavant mère, chose incroyable et encore jamais arrivée jusqu’à l’heure. L’effet de stupéfaction dura quelques secondes. Les cris de l’enfant la ramenèrent rapidement à la réalité. Déambulant d’un pas calme et secouant doucement et délicatement sa marmaille, Izéa finit par réussir à l’assoupir. Où avait-elle appris ses gestes ? Même elle l’ignorait. Elle l’allongea dans son berceau et y resta penchée une dizaine de secondes pensive. Elle murmura d’un ton sec à sa suivante :

Que je ne vous y reprenne plus où je vous congédierais sans vous verser le moindre écu !!

Sans un mot de plus, la bailli tourna les talons et s’en retourna dans sa chambre. Choquée par ce qu’elle venait de faire, elle s’allongea de tout son long sur le lit en jurant de ne pas avoir d’amant avec qui se détendre et oublier les évènements de la nuit. Et puis soudain une lettre lui revint en mémoire celle de Thais Pendragon de la Duranxie. Cette missive, elle l’avait à peine lue dans son intégralité s’étant juré de tirer un trait définitif sur cette maudite famille qui avait failli causer sa perte. Poussée par une soif de curiosité, elle se releva, alluma un chandelier, et ouvrit le tiroir de son bureau où elle conservait l’intégralité de ses courriers personnels. Entre deux « piou piou fais l’oiseau », elle extirpa cette fameuse lettre et en entreprit la lecture.

Amusée, la fille de l’enfoiré décida d’apporter une réponse à cette jeune femme qui lui rappelait par certains traits sa sœur aînée : l’envie de s’occuper des autres, le calme, le désespoir…
Elle alla s’installer à son bureau, sortit de l’encre, son vélin et sa plume et coucha les mots suivants sur le papier :


Citation:
De nous : Izéa Salaun de Kerkrenv
A vous : Thais Pendragon de la Duranxie


Demoiselle,

Selon votre désir, par la présente lettre, je vous informe que j’ai donné naissance à une adorable petite fille. Je l’ai prénommée Chelsie Salaun de Kerkrenv. Elle portera mon nom et non celui de votre famille et cela jusqu’au moment où je m’unirais à un homme devant Aristote. Elle s’épanouit et me ressemble en tout point mise à part pour sa chevelure qui vire au noir ténébreux…

Apprenez que je vous autorise également à prendre de ses nouvelles, mais vous et seulement vous. Si par malheur une lettre d’un autre membre de votre famille me parvient je la déchirais et couperais tous liens entre nos deux familles. Ma décision sera irrévocable. Je vous interdis aussi de m’adresser la moindre réprimande concernant l’éducation de mon enfant, j’élèverais ma fille comme bon me semble. Si j’ai le temps j’apporterais réponse à vos lettres, sinon vous devrez patienter.

Nous sommes deux à être tenue au courant de la vérité concernant cette naissance. Je vous prie de ne pas essayer d’ouvrir un scandale qui pourrait me nuire à moi ou aux miens, ma réponse pourrait être sans appel.

Concernant le mensonge, la discussion restera en suspens pour le moment et jusqu’à ce que ma fille me questionne sur l’existence de son paternel.

En espérant que vous en accuserez bonne réception,

Recevez mes respects,


Izéa Salaun de Kerkrenv



La lettre se ferma. Elle partira vers sa destinataire dès le lendemain.

Les mois ont passé. Les minutes se sont écoulées. Tout a changé.

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