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[RP Fermé] A tire de rame

Istanga, incarné par Prunille.
Istanga a écrit:
Valence, en nocturne

Impossible de dormir, la chaleur est étouffante et, pour me calmer, je vais vers le pigeonnier du Tri Postal pour compter les pigeons.

Bien - ou mal?- m'en prend car au bout de trente, atterrit devant moi Rase-Poutine, l'un de ceux que j'avais confiés à Iskander dans l'espoir qu'il me donne de ses nouvelles, parfois.

Déroulant le papier légèrement humide, je lis.

....

Incompréhension totale : je me frotte les yeux des deux poings, façon mouche, et relis une fois, deux fois.

/SPAN>
Citation:


Nous aurions besoin ... à bord de L Ambuleuse... Cendres, Vero, Aubanne, Thorvald et moi....bébé ... enlevé Hersende.... couler l' Ambuleuse ...navires... à quai... Lyonnais Dauphiné....un stratagème ...

... Adeù... Iskander


Serait-il devenu fou?
Il ne manque en tout cas pas d'humour : me demander, à moi qui ai toujours dénié toute légitimité à ce marquisat, de l'aider à sauver les fesses de Hersende?

Pourtant, ce n'a pas l'air d'une farce... mais que puis-je faire? je ne suis rien... une simple ambassadrice qui n'a tâté que quelques jours de Genève, avant que les relations ne soient rompues, avant que l'on me nomme au Languedoc...
Que puis-je faire?

Je tourne la tête de gauche à droite, les yeux au ciel, avant de me décider pour une lettre.
Une lettre à la Duchesse Arwel qui, je l'espère, malgré le courrier empreint de fermeté adressé dernièrement à Genève, saura mettre de côté les griefs du Duché à l'égard du Capitaine de l'Ambuleuse pour s'attacher à l'intégrité de la Marquise du MAO.

Je ne suis pas certaine qu'elle apprécie la demande que je lui fais, mais l'amitié a des droits qui prennent le pas sur la raison.


Citation:



De : Istanga de Lendelin
A : La Duchesse du Lyonnais Dauphiné

Votre Grâce,

Vous me voyez très ennuyée car je viens de recevoir un pigeon de mon ami Iskander, ancien chancelier de Provence, et les termes de ce courrier m'ont anéantie. Je vous en fais donc part.

Iskander, ainsi que le baron Elyouf et son épouse, la dame Véro de Beausoleil, l'ambassadrice Aubanne et son compagnon Thorvald, tous de Provence, sont à bord de l'Ambuleuse, commandée par le Capitaine Cendres... celui qui a coulé le bateau de Monseigneur MrGroar en nos eaux.

Le gros problème, c'est qu'ils ont enlevé la Marquise de Provence, Hersende de Brotel et son valet, Yvain.

Iskander me demande si je pourrais lui obtenir un laisser-passer officieux (très officieux) en évitant d'envoyer des Lyonnais Dauphinois couler le bateau.

J'avoue que je ne sais que penser de cette demande, Iskander m'avait habituée à plus de raison... mais il apparaît toutefois délicat d'envoyer la Marquise du MAO par le fond.

Je laisse donc ces informations à votre appréciation.

Recevez, votre Grâce, mon plus profond respect.

Istanga de Lendelin


Pour plus de sûreté, j'envoie deux pigeons. Et je reste vissée à mon pigeonnier, dans l'attente.
J'en viens même à prier, c'est dire...
















Elriol
Elriol assista à la scène, légèrement médusé quand même. Il ne connaissait évidemment rien du passif entre les deux femmes mais visiblement il devait être lourd.
D'un autre coté il avait plutôt tendance à être d'accord avec Sa Blondeur. Il ne voyait pas bien ce qu'Iskander pouvait faire à sa mère. Tout plus le danger des voyages en bateaux était inquiétant, mais il avait passé l'âge de s'inquieter excessivement quand sa mère n'était pas à coté de lui.


Surtout qu'il l'avait laissée quatre ans lui même, il était mal placé pour se mettre dans tout ses états.

Je ne suis pas bien au courant de vos histoires de régence et autres. Il est vrai que cette éventualité n'est pas citée dans les statuts officiels du Marquisat. Quoiqu'il en soit si ce que vous dites est vrai, alors je ne m'inquiète en effet pas pour ma mère.

Tout au plus puis-je m'inquiéter pour la Provence, qui n'avait pas besoin de cette instabilité supplémentaire. Ma mère est plutôt mieux loin de toute l'hostilité qu'elle doit subir en ce moment.

_________________
François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Milady
Elle se laisse tomber sur sa chaise. Ce n'est pas le Marquisat qui aura sa peau contrairement à ce que dit cette "amie" mais plutôt ceux qui se détournent d'elle, qui l'esseulent jusqu'à prendre son fils arbitrairement pour arriver à des fins politiques.

Elle regarde Elriol.


Vous avez sans doute raison... Dois-je renoncer à chercher votre mère ? Préférez-vous quitter la Provence pour la rejoindre loin de cette défection ?

Elle ne regarde pas Prunille, d'ailleurs veut-elle encore la voir ? En cet instant elle est certaine que non.
_________________
Elriol
Non, je ne quitte pas la Provence, loin de là. Ma mère ne comprendrait pas que je laisse la Provence dans un tel état pour partir à sa recherche. Je ferais ce que je peux ici pour limite la casse.

Elle même doit être profondément angoissée à l'idée de ce qui peut se passer ici en son absence, et je doute qu'elle désire en plus que ceux qui peuvent agir laissent la Provence sans secours.

Tout ce que j'espère c'est qu'elle ne risque rien sur la mer ou sur les fleuves. Ce n'est pas comme ci le monde était un endroit sur.


Elriol eut une subite bouffée d'inquiétude en imaginant tout ce qui pouvait arriver à sa mère sur de tels voyages. Il réprima instantanément ce sentiment et repris.

Mais tout de même. Si vous avez du nouveau, sur elle, sur son bateau ou sur quoi que ce soit d'autre qui la touche, dites le moi ou faites le moi savoir, je vous en prie.
_________________
François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Vero5, incarné par Milady
[L'Ambuleuse le 13 au matin]

Sursaut et léger instant de lucidité, que mange-t- elle? une ronde et un immense grognement.
Furibonde va vers Yvain et se fait pire qu'un inquisiteur.

Elle mange... enfin elle boit, le lait de brebis, va fissa regarder ou ce trouve les réserves et reste en stase de contemplation, divers cliquetis dont un qui lui semble plus lumineux, débarquer une furie n'est pas dans ses intentions, par-contre un lait légèrement parfumé au sirop dodo, lui semble être plus adéquat.

Se retranche dans la cabine et sort sa boite de couleurs brut, mortiers, les minéraux se font poudre, les herbes distillées, langue pointé entre ses dents la mèche folle se balance au gré de sa concentration.
Un essai sur le pauvre agneau au lait qui plus gourmand qu'un autre était volontaire. Probant...

Verser la mixture dans la jatte et prévenir les autres de ne point y toucher.

Murir l'idée du lieux de captivité, prendre sa plume, elle si réfractaire à l'écriture sous forme missive ... va t'il accepter? Il avait dit que rien ne manquait au lieu... espérons qu'un cachot doré était en ses pouvoirs.

En parler aux autres, zut, oui voila la meilleurs des idées, prendre des decissions et les assumer ensemble
Milady
[Chancellerie toujours

Ne pas penser qu'elle vient de perdre une amie et la joie de ces soirs où elle contemple le visage de son enfant.
Se concentrer sur cet autre enfant dont la mère a été enlevée.

Sentir son estomac se nouer lorsqu'il parle de la sécurité de Sa Majesté et serrer très fort dans son poing, le courrier de l'Amirauté de France.


Il n'y a pas de raison que cela se passe mal, et elle n'est pas seule, Yvain est avec elle. Vous savez sans doute comme il lui est dévoué.

Sourire se voulant rassurant mais ne dessinant qu'un vilain rictus au bord de ses lèvres.

Je vous promets François, de vous tenir au courant de tout. Premier mensonge, elle ne peut lui dire que le navire est menacé. Sa voix tremble.
Je suis dans l'obligation de vous laisser, je dois envoyer un nombre de courriers assez important compte tenu des circonstances. Où séjournez-vous ? Je n'aime pas l'idée de vous savoir seul....
_________________
Elriol
Esquissant un sourire à la question. A qui croyait-elle avoir affaire?

Je vous remercie de votre sollicitude, j'y vois la marque d'une sincère amitié pour ma famille. Mais ne vous en faites pas je vous en prie.

J'ai coutume de dormir seul, aussi ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne suis plus un tout jeune enfant qui s'effraie de l'absence de sa mère. Mais si vous voulez me trouver je me rend à Brignoles dans la nuit, afin d'être sur place pour prendre mes fonctions à la mairie. Etant le seul candidat, il est probable, dirais-je, que j'ai quelques responsabilités à assumer là bas.


S'inclinant devant la chancelière Elriol prit congé et s'enfonça dans la nuit sur la route de Brignoles.
_________________
François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

--Hersende
[L'Ambuleuse, le 13 juillet]

D'après ses amis, ses "vacances" forcées auraient dû permettre à Hersende de se ressourcer. Il n'en était rien : au fil des eaux du Rhône que l'étrave de l'Ambuleuse fendait, remontant le fleuve de toute la puissance de sa voilure et habilement pilotée par le capitaine Cendres qui la guidait désormais plein est entre les bancs de sable, Hersende s'étiolait.

Habituée à travailler du matin au soir, elle ne supportait pas l'inactivité à laquelle elle était contrainte. Certes il y avait la traite des brebis à laquelle elle s'était essayée, les rires d'Anaïs, la certitude paisible d'Aubanne quand elle posait une main sur son ventre, la douceur de Véro... Iskander... Thorvald. Elle avait même tenté de se mettre au diapason ambiant en troquant ses robes pour des braies... mais rien n'y faisait. Elle n'avait plus d'appétit et avalait avec peine sa chope de lait de brebis matinale.

Sa terre, son peuple lui manquaient cruellement et les lieues parcourues étiraient le fil qui l'y rattachait, l'étranglant petit à petit.
Sous peu, elle le sentait, elle aurait besoin de la tisane de Véro, celle qui apportait l'oubli, afin de sombrer dans l'inconscience...

Mais pour l'heure, on lui avait autorisé un courrier à son fils. Elle prit la plume et commença :


Citation:
Elriol, mon enfant,

Il est dit qu'un funeste destin s'opposera toujours à nous voir réunis. Je vogue actuellement sur le Rhône vers une destination inconnue, sans doute Genève.
Mes ravisseurs affirment ne se soucier que de mon bien et de celui de la Provence. Je ne doute pas de leur bonne foi mais ils ignorent combien ils me font souffrir à m'arracher à ma terre et à mon peuple.
Mon fils, sois fort. Je ne sais pas ce que je vais devenir.
Prends soin de toi et de la Provence. Soutiens Milady que j'ai heureusement pu désigner pour assumer la régence comme je l'ai assumée moi-même du temps de l'ancien Marquis et dont la tâche doit être lourde... Transmets aux Provençaux mon amour et mon souhait qu'ils retrouvent la concorde. Si mon absence peut au moins amener cela, je n'aurai pas subi cette épreuve en vain.

Qu'Aristote te protège et bénisse les Provençaux!
Ta mère


Un courrier personnel lui avait-on demandé... Celui-ci serait-il accepté?

Elle alla au mess consulter Aubanne qui lui donna son aval sauf pour la phrase qui indiquait leur destination. Hersende changea donc en :


Citation:
Je vogue actuellement sur un fleuve vers une destination inconnue.


Puis elle attendit Iskander pour le lui montrer à son tour. Véro, elle, n'y verrait qu'un message d'une mère à son fils, elle en était certaine...
--Le_posteur
Tristan_masselet a écrit:
[Chamberry ... 13 juillet peut être ...]

Douceur de Savoie ... la chaleur de l'été atténuée par la fraicheur des rivages , la grandeur des montagnes ...
Tristan est reçu comme un Prince chez la Duchesse , il va de la cuisine à la bibliothèque , il lit Homère dans le grec et "les Bucoliques" de Virgile , hésitant entre prendre Hélène et labourer ...
Finalement , c'est avec un vieux manuscrit des Fables d'Esope qu'il va s'asseoir dans le jardin de l'Hotel de Luzerne , dont les feuillages agités par le vent invitent à la gaité .

Il pense à Hersende : comment lui faire passer un message ! Ses amis arriveront ils à la convaincre que sa prison est une échappée , que la vie découronnée vaut mieux que la mort décapitée ?

Tristan médite , et la douceur de l'accueil de la Demoiselle de Chesnot ne suffit pas à retirer ce poids qu'il a près du coeur . On lui a dit que ses amis voguaient sur un navire du nom de Ambuleuse , que ce navire est menacé d'être envoyé par le fond ! Aussi , c'est plus fort que lui , il crie , fiévreux :


Tirez pas sur l'ambuleuse ...

Un vent du sud souffle sur la Savoie , vent de douceur mais aussi d'orages . Prenant dans le livret d'Esope , le souffle tiède en tourne vivement les pages .
Tristan regarde , et soudain bondit ! Il sait comment faire passer sa lettre à Hersende .

Il saisit un parchemin et rédige vivement :




Chamberry , en l’Hostel de Luzerne , en ce jour de saint Henri .
à la Marquise des Alpes ,
Sa Majesté Hersende de Brotel

Votre Majesté ,

Je lis Esope , ses fables animales me rappellent que l’homme à la bête en tout point est bien égal. Même si je n’ose être un nouvel Esope , je vous envoie quelques réflexions , issues de mes pensées tournées vers vous et vos gardiens , vos gardes devrais-je dire !
Lorsque l’animal , pourchassé par la fureur de l’homme , voit la mort approcher , ses réactions diffèrent :

la biche , aux abois , pleure quand vient l’heure fatale . mais ses pleurs n’ont pas d’effet sur les cœurs durs et minéraux de ses pourchassants . Ses larmes sont moins fertiles que le sang qui s’écoulera de son flanc , percé par la dague brillante .

Le scorpion , lui , à l’approche de la fin , préfère s’injecter son propre venin , plutôt que de finir sous la botte étrangère qui lui brisera les reins .

Quant à la lionne , cette reine , ses crocs et ses griffes s’useront , retardant peut être de quelques instants , le moment où la lance vulgaire arrêtera en y pénétrant , son cœur vaillant .

L’autruche en enfouissant sa tête dans le sable , montre son derrière , faisant rire le chasseur , qui à la vue du croupion , se dépêche de l’en~….prisonner .

Que tout cela est vain ….

Alors , dame , croyez moi , soyez comme ces aigles , qui du haut de leurs cieux limpides contemplent amusés ces minuscules êtres qui s’agitent et hurlent en lançant leurs traits , qui leur retombent dessus , tandis que le fier rapace , libéré de l’attraction dés-astre , plane sereinement , étoile parmi les consternations .

Et comme je sais que vous appréciez mes citations , j’ajouterai , Majesté :

« Il vaut mieux jeûner avec les aigles , que de picorer avec les poulets «

Votre toujours dévoué ,



Puis il attache le parchemin entre deux bâtons ... voila une voile
il attache le tout sur un petit bois ... voila le mât .

Puis il plante l'ensemble dans une planche ... vogue petit bateau , vogue vers mes amis , leur dire combien je pense à eux ...

Le" bateau" s'engage dans le courant , descend vers le sud ... Tristan sourit , ses efforts sont récompensés ....Mais un coup de vent -du sud- lui fait faire volte face pour remonter le courant ... le temps de le mettre en travers : tout bascule , mât , voile , parchemin qui colore l'eau d'une teinte sombre , aussi sombre que les idées noires de Tristan , emportant les débris de ses constructions navales et de ses illusions .

Pourtant , levant le visage vers les cieux , il hurle :


Je recommencerai , Dieu du fleuve , et cette fois elle l'aura mon message !!!!!
--Iskander
Citation:
Elriol, mon enfant ...


Je soupirai. Elle n'en démordait pas.

Et moi non plus.

Ce navire était un attrape-pigeon ! Il devait y avoir des graines spéciales.

Ou quelque chose.

Enfin.

Je me ferai oiseleur sans doute. Berger-oiseleur. J'avais envoyé des hérons, des cormorans, toutes sortes de volatiles aquatiques porteurs de missives, de lettres, de suppliques, de tout.

J'avais adressé une missive à Dame Istanga, qui me répondit, un peu déçue je crois. Je lui avais écrit à coeur ouvert. Enfin, on ne doit sans doute pas tout dire, ou pas ainsi. Adeù est un mot doux, après tout. Mais ... si définitif...

J'avais écrit à Borgnefesse Le Golif juste avant. Elle aussi son pigeon me retrouva.

Tristan, avec une nouvelle épitre truculente !

Puis la lettre de Mila m'était parvenue. Avec toutes ses angoisses. Toute sa colère. Son épuisement. Déjà.


Puis celle de l'Avoyère Tatoumi. Des mots de bienvenue, sincères et circonspects.

Nous arrivions.

La volière du pigeonnier ambulant était de nouveau pleine. Des sentiments épars.


Et j'étais de nouveau dans les petits papiers, partout.

Où donc m'étais-je fourvoyé ? .. Nulle part sans doute.

A force de vénérer la plume ... j'en avais tout plein partout.

Nous avions retrouvé Hersende.

σ 'αγαπώ veut dire "Je t'aime" en grec. Elle, elle devait dire tout cela pour dire la même chose.

Nous avions encore beaucoup de chemin. Mais l'essentiel y était, caché, timide.

Demain, Genève.
--Hersende
A la nuit tombante, le bateau s'était approché d'une ville imposante et avait réduit sa voilure. Les berges du fleuve portaient des constructions de plus en plus denses, au loin les murailles de la ville se dessinaient déjà. Sans doute leur destination... Genève.

Hersende s'était rendue au mess pour soumettre son courrier à Iskander et Véro qu'elle avait vu y entrer. Elle le leur avait lu docilement, guettant leurs réactions. Etrangement, sur le coup, il n'y en avait guère eu, à part quelques grognements et froncements de sourcils. Puis tous deux l'avaient interrogée sur son fils.

Hersende leur avait raconté leur histoire chaotique, faite de pertes et de retrouvailles comme si le destin s'était acharné sur eux, jusqu'à leur dernière rencontre en Avignon et le déchirement de la séparation qu'elle vivait à nouveau si peu de temps après.
Tout son amour pour François, qu'elle préférait appeler par le nom du petit vagabond de Forcalquier, Elriol, transparaissait dans ses propos. Elle alla même jusqu'à reconnaître par honnêteté que son absence, même si elle lui coûtait, aurait certainement un effet positif sur son fils :


Il doit vivre sa vie. Je ne veux pas l'étouffer... comme l'on prétend que j'ai étouffé la Provence, avait-elle ajouté avec amertume.

Alors était arrivée une remarque inattendue, non sur le fond mais sur le ton de la lettre, jugé froid et formel par ses deux auditeurs... Hersende avait pris conscience qu'elle n'avait jamais su dire "je t'aime". Pudeur? Peur de présenter une faille? de pouvoir être facilement blessée? Elle avait toujours voulu paraître forte... Mais ses proches connaissaient la tendresse de son coeur et savaient lire entre les lignes les mots qu'elle ne parvenait pas à coucher sur le papier.
Peut-être apprendrait-elle un jour... mais ce n'était pas encore le temps.

Elle avait demandé à Véro de confectionner de sa tisane. Elle aspirait à connaître un répit et seul le sommeil engourdirait la douleur.

Au moment d'accoster alors qu'on attendait la permission du chef de port, le Capitaine Cendres était venu dire adieu à ses passagers. Hersende n'avait pas eu encore l'occasion de le rencontrer, même si elle avait admiré ses compétences de navigateur... Un homme intéressant, aimable et rassurant, mais que l'on sentait inflexible. Si tous les combattants de Genève étaient de cette trempe, la cité lémanique ne céderait jamais d'un pouce. Un défi de taille à relever pour un groupe de diplomates...

Mais déjà la tisane qu'Hersende avait bue avidement avait commencé à obscurcir son esprit. Le sens de la conversation lui échappait et quand après avoir remercié le Capitaine, elle s'était retirée, un peu brumeuse, Véro avait insisté pour l'accompagner jusqu'à ses quartiers.

C'est donc inconsciente qu'elle avait été débarquée à Genève...
--Le_posteur
Tristan_masselet a écrit:
Tristan avait enfin trouvé le moyen de faire passer son message . Comment n'y avait il pas pensé plus tôt ?

Il écrivit son parchemin qu'il entoura autour d'un rondin . Puis il enserra le tout dans un tissu imperméable sur lequel il avait inscrit , en grosses lettres "Pour Hersende" .

Avançant près du fleuve il vit une voile et un navire apparaître . C'était donc ça le piège inventé !pour l'empêcher de correspondre ? Souriant mauvaisement , il murmura :


Dieu des fleuves , tu ne te mettras pas en travers de mon chemin , cette fois !

Il attendit un peu que le bateau soit à sa hauteur , pour lâcher en toute sécurité , son précieux colis nautique , qui partit vaillamment dans le courant .

Parfait ! Tristan était fier , tout se passait pour le mieux , cette fois, il s'attendait presque à entendre des applaudissements du pont du bateau .
Le bateau ... son nom était inscrit en lettres brillantes sur la poupe :
L'Ambuleuse ....

Tête basse , soupirant comme une forge , il décida d'aller se coucher .
Elriol
Un oiseau. Etrange en effet. Fatigué.

Il y a longtemps qu'Elriol n'avait plus vu un tel oiseau. En fait... Depuis qu'il lui était parvenu, éreinté mais fier du trajet, dans une taverne de Lyon.

Cet oiseau là! Hersende! Mère.

Enlever le message. Le poser sur la table de nuit, près de la bougie tremblotante. Se coucher. Surtout ne rien ouvrir, garder pour les ombres même ce masque d'impassibilité qu'il avait montré à Constance de Champlecy.

Les ombres grandissantes sur lui et sur la Provence.

Se relever dans la nuit et regarder au dehors la pluie tomber drue sur les rues de Brignoles. La table de nuit. Là.


Citation:
Elriol, mon enfant,

Il est dit qu'un funeste destin s'opposera toujours à nous voir réunis. Je vogue actuellement sur un fleuve vers une destination inconnue.
Mes ravisseurs affirment ne se soucier que de mon bien et de celui de la Provence. Je ne doute pas de leur bonne foi mais ils ignorent combien ils me font souffrir à m'arracher à ma terre et à mon peuple.
Mon fils, sois fort. Je ne sais pas ce que je vais devenir.
Prends soin de toi et de la Provence. Soutiens Milady que j'ai heureusement pu désigner pour assumer la régence comme je l'ai assumée moi-même du temps de l'ancien Marquis et dont la tâche doit être lourde... Transmets aux Provençaux mon amour et mon souhait qu'ils retrouvent la concorde. Si mon absence peut au moins amener cela, je n'aurai pas subi cette épreuve en vain.

Qu'Aristote te protège et bénisse les Provençaux!
Ta mère


Soi fort. Transmet. Les Provençaux. Un rictus déforma la bouche du jeune homme, mais il se reprit. Soit fort. Transmet. Etre digne même pour les ombres. Surtout pour elles.

Soit fort. Transmet.

Elriol se recoucha, vaincu par les ombres. La lumière de la bougie tremblotait dans la chambre. La pluie battait les fenêtres. Près de la table de nuit une lettre posée, ouverte, froissée.

Soit fort. Transmet. Amen.

_________________
François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

Iskander, incarné par Milady
Et ce moment où l'on passe à quai ... pour voir un gamin nous vendre un journal où on parle tout plein de nous.

...

Les gens pouvaient être injustes.

J'avais envie de dire, d'écrire ...


Hum, mon garçon, tu pourrais porter quelque chose à ceux qui t'envoient ?

Attends, je dois écrire ...




Bonjour à tous,

Je suis Iskander. J'ai enlevé Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales. Enfin, c'est, techniquement, un enlèvement. En pratique, ce sont surtout des vacances forcées, un peu.


J'aimerais avoir l'occasion de vous faire connaître une personne d'exception.

Cendres. Capitaine de L Ambuleuse, qui nous a emmenés.

Je sais, il a coulé un navire de l'Eglise, sur ordre de sa ville, pendant la guerre. Et tout le monde semble lui en vouloir beaucoup pour cela.

Nous avons navigué avec lui, tout plein, entre Genève et la Provence.

C'est un marin de talent, tant sur la mer que sur le Rhône. Il a couru sur les vagues, les lames et les vents, portés par eux, même quand ils étaient contraires.

Quand il a appris qu'il était poursuivi par tous, il nous a demandé si nous voulions poursuivre notre route. Et quand nous avons répondu "oui", il a redoublé de talent et d'efforts.

Il est resté modeste tout ce temps, bravant tout dangers, avec maîtrise et calme.

Il a su trouver les mots justes pour parler à Hersende. Et, de tout le voyage, j'ai vu, à ses paroles, poindre en elle cette étincelle des espérances.

Et au soir de notre arrivée à Genève, le voilà prêt à repartir, pour sa ville, ou à ses ordres.

J'ignore si on a chanté ses louanges. Je l'ai vu beaucoup décrié.

C'est un homme loyal à sa ville, courageux, fidèle à sa parole et humain.

C'est un grand homme.

On le tuera peut-être prochainement. Ou pas, car il force magnifiquement les blocus.

J'aimerais juste que cela soit connu.

Il se nomme Cendres. Capitaine de L Ambuleuse.

Voilà.

Iskander
Iskander, incarné par Milady
S'asseoir tout près d'un refuge. Et prendre une autre plume.



Excellence,
Elriol,

Nous sommes arrivés au bout de la partie navale de notre périple.

Votre mère se porte bien. Elle dort. Elle est encore fort agitée dans son sommeil.

Elle vous aime. Elle a certainement une manière étrange de le dire. Mais elle vous aime, soyez-en certain.

Elle a refait sa coiffure. Et cela lui va magnifiquement. Cela peut paraître trivial, je sais, mais c'est sans doute la première chose qu'elle a faite juste pour elle depuis une éternité.

Je dirais que c'était un bon début.

Hier, elle a conversé avec notre capitaine. J'ai vu briller son regard, partir son esprit dans des questions et des méandres. Les affaires de l'Etat étaient toujours présentes, mais il y avait quelque chose de plus qui, j'en suis certain, parviendra à s'exprimer.

Donc, nous la gardons encore un peu.

Nous verrons si d'ici une semaine, ou un peu plus, elle sera remise. Si elle l'est, elle pourra décider de son destin, librement.

Nous allons la laisser correspondre avec vous, un peu. J'espère qu'elle en viendra à oser parler de vous, à vous, comme elle a su si bien le faire un bref instant encore.

A très bientôt, Elriol.

Cordialement,

Iskander


Et de confier ce message à un héron cendré ... et le voir s'envoler lourdement vers le midi ...
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