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[IG/RP]Garnison "Royaliste" :Palais Jacques Coeur de Bourges

Theophile
Allées et venues incessantes, passages récurrents en la capitale berrichonne ... séjour prolongé cette fois. Jusque là, le grand brun s'était montré distant, solitaire. La paille d'une grange lui convenait et bouchonner lui-même son cheval ne lui avait jamais posé de problème. Au contraire, le plaisir semblait partagé et Black, sitôt la grange trouvée, ne se faisait pas prier pour s'allonger de tout son long dans la paille fraiche, pendant que son cavalier le brossait longuement. Le canasson tout comme son maître n'était plus de toute première jeunesse et bien que fier et toujours vif et rapide, il préférait se reposer en solitaire plutôt que de séjourner auprès des autres chevaux de l'armée.

Ce soir pourtant, Theo l'avait mené en écurie et après une longue discussion avec Esta, il avait décidé d'accéder à sa proposition de loger en l'hotel Dieu Coeur et avait promis de s'y rendre. Après tout, un séjour aux étuves n'était pas pour lui déplaire. Il avait l'habitude de faire rudimentaire toilette et l'idée de se glisser dans un bain chaud, entouré peut-être, qui sait de naiades qui lui masseraient les épaules - on peut rêver ^^ - n'était pas pour lui déplaire.

Il attendait donc son hôtesse sur les marches du palais, assis dos à la balustrade, regardant distraitement les entrants et les sortants...


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Ellana
La cavalerie légère qu'ils étaient, obligés d'aller à un endroit, à un autre, de revenir à Bourges, de repartir à nouveau pour enfin se retrouver encore une fois à la capitale. Pas moyen de se fixer à un endroit qu'ils repartaient déjà. Des pros du montage de campement qu'ils étaient devenus si ils ne l'étaient pas déjà, mais la routine s'était installée malgré tout. Ellana recomptait les stocks tous les matins, distribuait les vivres aux soldats, recomptait encore, vérifiait ses calculs, faisait un rapport, un deuxième si nécessaire, faisait ses tours de garde.
Une routine qui devenait lassante pour tous, si bien que trouver un sujet de conversation devenait dur, si on voulait changer du :
-"quoi de neuf"
-"bah rien en fait, et toi ?"
-"rien non plus"
-"bon"
-"alors on parle de quoi ?"
Ce matin, la guêpe avait revu en taverne un homme que l'on voyait peu, Théophile, et étonnamment la conversation était venue d'elle même et quand il avait fallut partir, ce dernier avait lancé : "on se revoit aux étuves ?"
Pressée par le départ, Ellana avait alors répondu un "si vous voulez", et ce ne fut qu'une fois sortie qu'elle réfléchit vraiment à ce qu'elle venait de lui répondre. Elle venait d'accepter un rendez vous aux étuves ...
D'abord elle eu l'idée de faire demi tour pour revenir sur ce qu'elle venait de dire, mais après avoir réfléchit quelques instants, elle haussa les épaules continuant son chemin. Cela changerait de l'ordinaire, et puis après tout ce n'était que les étuves et l'air y était suffisamment humide pour ne laisser entrevoir que des formes, à moins de vraiment s'approcher, enfin peut être.
Ellana avait donc finalement pris le chemin des étuves, et quand elle arriva devant les portes elle aperçut Théophile attendre sur les marches du palais. Elle lui fit signe qu'elle entrait et l'attendait à l’intérieur -c'est qu'elle préférait prendre ses aises avant qu'il arrive- et passa la porte découvrant une pièce vide d'occupants. Avisant un baquet pas trop loin, elle s'en approcha, retira la bâche qui la recouvrait pour garder l'eau chaude, se défit de ce qui l'habillait et se glissa dans l'eau en attendant qu'il arrive.

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Drunk
Bourges - Quelques jours plus tôt

Drunk était réapparu quelques jours plus tôt au Palais.
Celle pour qui, il aurait déplacé des montagnes venait de partir.
Le destin s’ingéniait à les séparer, rendant leurs séparations de plus en plus dure.

Après avoir arpenté la campagne en long, en large et en travers aux côtés de ses compagnons d’arme de « La Guerre et Paix », il retourna au Palais pour se reposer dans sa chambre.
Les fraîches journées avaient rendus l’endroit glacial, mais au moins il retrouverait le confort d’un lit.
C’est qu’il s’était habitué au luxe l’ancien routier.

Tandis qu’il se dirigeait vers la cheminée pour allumer un feu, il remarqua sur le lit une rose à laquelle était nouée un court ruban de velours noir marbré de fils d'argent.
La belle innocente avait du la poser la veille, car la fleur était encore pleine de vie.
Il serra ses poings. Et sous l’effet de la colère, il prit le premier objet qui lui tomba sous la main et le balança dans le miroir qui lui faisait face.
L’objet en question était le tisonnier, le choc fit voler en éclat la glace dans un bruit d’enfer.
L’ire retomba aussitôt, à cette heure matinale, le bruit allait peut-être réveiller quelqu’un.
Il écouta si quelque dormeur réveillait en sursaut approchait, mais il n’entendit rien.

Drunk prit alors délicatement la fleur, il défit le ruban comme s’il avait retiré à sa maîtresse un vêtement.
Il plaça la rose dans un soli-flore et noua le ruban à son poignet.
Puis il se dirigea vers le miroir brisé et s’y mira.
Son reflet faisait peur, il se demanda comment la Dame de la Louveterie pouvait être attirée par cette brute ?

Il passa sa main sur sa barbe rugueuse poivre et sel et examina le fond de ses yeux.
Les doigts écartèrent les paupières, il se surprit à se demander si c’était par là qu’entraient les sentiments.
Puis à cette idée, il sentit son cœur bondir.
Il marmonna en plaçant sa main sur sa poitrine:

En tout cas ils passent par là…
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ellesya
~ Ecuries ~

Ou plutôt devant icelles.

La journée était lumineuse. Aussi radieuse que l'humeur de la cavalière était sombre.

Sa matinée avait été rythmée par l'éclat de sa lame contre la cible de bois qu'elle s'était évertuée à entamer autant pour exorciser ses démons que pour redonner force et vivacité à sa musculature.

Après un repas frugal, elle s'en était allée seule manier la lance hors les murs de Bourges. Pour profiter d'un mirage de liberté. Liberté qu'elle aurait bien partagé. Mais n'avait pu mettre la main sur les 3 personnes qui aurait pu l'accompagner.
Esyllt devait être occupée par sa nouvelle fonction et Sya n'avait pas jugé bon de l'en détourner, surtout après ce qui s'était passé au conseil.
Cette « broutille » avait d'ailleurs été la goutte d'eau et, prête à encourir la désapprobation ou le mépris du reste de la garnison, la jeune duchesse avait bouclé son sac. Un dernier tour en taverne avant le départ avait éloigné celui-ci. Définitivement ? Falco avait alors annoncé que Jean était libre de la rejoindre. Ce qui eut un effet salvateur sur son moral.
Mais c'était sans compter sur sa vieille compagne Solitude. Les activités de l'ancien brigand lui laissant le champ libre pour envelopper la petite Valkyrie de son manteau glacé.
En temps normal, elle se serait tourné vers le dernier des trois mais non le moindre. Son maître d'armes. Pour déterrer la franche satisfaction de s'affronter, être écrasée d'une saine fatigue. Sans compter que chaque duel avec lui était riche en leçons en tous genres. Leçons qu'elle acceptait snas mal malgré la façade provocante qu'elle lui réservait. Toutefois, il était en vadrouille avec une autre de leurs armées.

Elle était donc revenue de son escapade. Carnage était satisfait et ne cherchait plus à piaffer en étant mené à l'écurie. Si Dieu le voulait, leur vie commune serait longue car autant la cavalière que le destrier étaient jeunes. Aussi, elle prit soin de son frison, lentement, tranquillement. Pour meubler le reste de sa journée. L'inaction corrompait les esprits, rongeant la volonté et ouvrant la porte aux vices. Il fallait lutter pour la tenir éloignée.

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Esyllt_catarina
    Trois mots. Il avait suffit de trois mots pour que les jambes de la rouquine se mettent à trembler. Eleanore di Juliani. C'était la seule chose dont elle se souvenait, un prénom, sa sœur.
    Accablée par la surprise, celle qui se croyait la dernière di Juliani quitta la pièce du débat pour rejoindre le Palais Jacques Cœur, sans attendre ni réfléchir plus. Elle ne pouvait pas ! Elle ne savait pas !

    Un flot de sentiments la parcourait alors que ses pieds faisaient machinalement le trajet, ses yeux occupés à pleurer, les larmes cristallines ruisselant sur ses joues d'ordinaire rosées, son cerveau pensant à tout et à rien, surtout à tout et forcé à rien pour ne pas y songer, oublier, réfléchir.
    Comment l'aborder ? Était-elle une imposture ou bien partageait-elle ce sang, celui du fondateur d'un Berry resplendissant ? Une sœur de plus, une ainée de plus, serait-elle comme Ellesya cella qui lui apprendra tout sur ce parent ? Une chose était certaine, elle n'irait pas à son office de tribun aujourd'hui, elle n'en était pas capable . Son lit et un incunable au mieux lui tiendraient compagnie, lui viderait la tête pour appréhender la suite au mieux.

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    Fille de Juliano di Juliani, adoptée par un Monfort, habitante
    de Bourges et fidèle à la royauté. Comme quoi, tout est possible !
ellesya
~ Chambre d'Esyllt ~

Trois coups. Juste trois coups sur l'huis de la chambre de sa petite soeur. Mais comment lui dire ce qu'il venait de se produire ? Ce qu'elle avait découvert au détour d'une place berruyère.
Patience et fébrilité ne font pas bon ménage. Et Sya eut bien du mal à se tenir tranquille devant la porte.
Quelques bruits à l'intérieur la retinrent alors qu'elle allait tourner les talons et filer vers le bureau du tribun. Un nouveau coup sur la porte et elle l'entrouvrit.


Esyllt ?
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Esyllt_catarina
    ~ Chambre d'Esyllt ~

    Les coups à l'huis ne l'avaient pas interloqués plus que cela. Les travaux dans la capitale berrichonne étaient légions et les ouvriers sur les échafaudages frappant la pierre et le bois faisaient qu'on ne prêtait plus attention à ces bruits. La vie citadine était ainsi faite, réglée par les ventes à la criée et autres signaux sonores.
    Faut dire aussi qu'elle gémissait sous ses draps, Miguael, ce sacripant aurait dit qu'elle gloussait comme un dindon, et elle l'aurait enfermé dans l'un de ses coffres de chêne, ceux-là même qui lui servaient à ranger ses parures, pour le punir, pour se venger.

    Sauf que cette fois il ne s'agissait pas de la voix enfantine de son cadet mais de celle plus bienveillante, forcément plus féminine, de son ainée. La tête sous l’édredon sursauta sous cet amas de tissus et alors que ses mains s'employaient à essuyer ses yeux le plus vite qu'il soit possible de le faire, alors que la rouquine reniflait nonchalamment, le chef de la vicomtesse se dévoila, les joues rosies par la chaleur, les yeux par la douleur. Les cheveux n'étaient pas peignés comme pour un bal mais c'était pour l'heure un détail. Ellesya en avait vu d'autres.

    En tous les cas, sans attendre que plus de mots ne sortent de l'une ou l'autre des deux bouches, sans respecter le moindre protocole ou la moindre pudeur, Esyllt sortit du lit en envoyant valser les draps pour se réfugier dans les bras de sa sœur. De la chaleur du lit, elle chercha celle de ses bras pour s'y blottir et s'y morfondre. En cet instant, celle qui avait dirigé la Bourgogne et été la voix du Limousin, et ce, des mois durant, était redevenue une petite fille en proie à des doutes et des peurs. Et sans savoir trop pourquoi, sans comprendre comment fonctionnait sa cervelle pendant quelques secondes, la Vicomtesse marmonna


    Merci ..

    Merci d'être là et d'apporter un soutien qu'elle avait su donner sans même qu'il soit demandé.

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    Fille de Juliano di Juliani, adoptée par un Monfort, habitante
    de Bourges et fidèle à la royauté. Comme quoi, tout est possible !
ellesya
~ Chambre d'Esyllt ~

Illusoire rempart contre les évènements extérieurs. C'était ce qu'on pouvait dire de la muraille charnelle créée par deux bras. Mais d'être enserrée dans ceux de Jean et d'avoir tant tenu Marine contre elle lui avaient rappelé l'étreinte chaleureuse de celui qui avait été un père pour elle, avant qu'elle ne devienne « froide ». Sans ambiguïté mais d'un tel réconfort pour l'âme. C'était tout ce qu'elle pouvait offrir à sa soeur pour l'heure.

Sans la lâcher, elle la reconduisit vers le lit en bataille et les firent s'asseoir. Une main caressait, berçante, le dos secoué par les sanglots. L'autre posée sur l'arrière de la tête de la petite vicomtesse la protégeait.
Le « merci » avait ébranlé l'ainée. Ainsi donc Esyllt devait avoir connaissance de ce retour étonnant et suspect. Sya resta un moment ainsi, à offrir un peu de chaleur et de réconfort à sa soeur. Se réjouissant dans la foulée, égoïstement, de cette proximité si peu éprouvée jusqu'à présent. Elles avaient été élevées différemment, séparées, et même, passé leur majorité, leurs parcours les avaient tenues éloignées l'une de l'autre. A tel point que Sya ne savait pas comment s'y prendre avec sa cadette pour lui confier certaines choses, lui avouer ses élans du coeur et ses peurs, en confidence. D'autant qu'elle se devait d'être là pour protéger et veiller sur sa famille et non point s'épancher.
Elle était donc dans son rôle mais n'avait pas à se forcer. La détresse d'Esyllt remuait en elle ce lien qui les unissait et le resserrait.
Jugeant que le silence avait trop duré, elle parla avec douceur.


Tu as du avoir vent du retour d'une certaine Eléonore... Qu'en penses-tu ? Et puis-je faire quelque chose pour toi ?

Si c'est bien elle... je crois que c'est un évènement heureux. Dans le cas contraire...

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Eleonore_di_juliani
[A la Grande Porte]


Éléonore fixait la façade du palais, admirant les formes aériennes et gothiques, les nuances et autres détails à foison. Auprès d'elle, la vieille Clarisse se triturait les mains. Horriblement nerveuse, elle ne cessait de jeter des regards paniqués à sa maîtresse, tandis que celle-ci semblait totalement absorbée par l'étude du bâtiment.
A Florence, l'architecture aurait paru dépassée selon les goûts modernes. Les fenêtres étaient trop petites, les fresques pas assez réalistes... Mais la dame ne s'en souciait pas.


- Le Palais Jacques Coeur. C'est un beau bâtiment, ne trouves-tu pas, Clarisse ma pauvre?

Elle n'eut pour simple réponse qu'un faible grognement, tandis que la gouvernante s'occupait avec minutie à détruire un bout de tissu entre ses gros doigts.

- Je vais entrer seule, si tu veux bien, ma bonne. Vas te reposer, tu es trop nerveuse... Je ne pourrais jamais tenir si tu restes près de moi.

La vieille servante ne se fit pas prier une seconde fois et fila droit à l'auberge où sa maîtresse et elle étaient descendues. Éléonore fit un premier pas vers le poste de garde... et vacilla. Finalement, parviendrait-elle à ne pas bousculer la garde pour entrer de force, hurlant à pleins poumons le prénom italien de sa petite sœur?
Elle tapota doucement ses joues, replaça le col de son manteau, et avança vers le garde en poste.


- Je viens rencontrer... Catarina di Juliani.
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Esyllt_catarina
~ Chambre d'Esyllt ~

Ce réconfort et ses bienfaits n’étaient pas feints. Voilà des mois qu’elle ne s’était laissée aller à des larme, et pour cause, voilà des mois qu’elle ne s’était retrouvée avec Guigone, sa nourrice. Depuis des années, elle l’avait suivi, avait été de tous ses voyages, de toutes ses péripéties, de toutes ses confidences. Ellesya avait trouvé une place qu’Esyllt ne lui avait jusqu’à lors pas destiné, et malgré que l’ainée se soit vu imposée la situation, l’atmosphère était douce et réconfortante.

Ce dont la rouquine avait besoin, elle l’avait trouvé. Désormais assise sur son lit, les mains de sa sœur continuant leurs actions apaisantes, Sylt se rassérénée. Et puis le silence fut rompu. D’une voix aussi douce que ses gestes, associant les actes à la parole, Sya essayait de débloquer une situation et encore une fois, elle voyait juste.


Je ne sais pas ... Je ne sais pas ce que je dois penser, dire ou faire. Je suis comme ce Thésée dans son labyrinthe, tout n’est qu’obstacles quand j’aurai besoin de mon Ariane.
Éléonore, si c’est elle, revient quand rien ne le prévoyait. Je dois avouer que je n’ai pas souvent pensé à elle, je devais à peine marcher quand je l’ai vu la dernière fois. Je n’ai d’elle ou de notre frère aucun portrait, tout juste celui de notre père auquel sans cesse je suis comparée. Je ne suis même pas en capacité de la reconnaitre.

Et pourtant comme il me plairait d’en savoir plus, où était-elle tout ce temps ? Elle pourrait me donner des détails sur Juliano, son caractère, elle était avec nous en Béarn, un épisode dont je ne sais rien. A deux, le poids de cet héritage serait moins lourd, honorer sa mémoire plus facile et précis. Je me suis construit un héritage di Juliani basait sur les souvenirs des autres quand elle semble bien plus légitime que moi.

Plus que jamais il me faut la rencontrer.


Les yeux d'Esyllt plongèrent alors dans ceux de sa sœur pour jauger de son approbation. Et puis sans avoir à l'attendre, sans s'y être préparée non plus, on leur fit savoir que le rendez-vous était pris pour elle. Éléonore était là. Panique à bord ! Ses yeux rouges, ses vêtements froissés et sa mine dévastée n'arrangeaient rien à l'image qu'elle donnerait ... Réunion de crise, alors Esyllt demanda à Ellesya de l'accueillir pendant qu'elle se changeait, c'était l'histoire d'une dizaine de minutes.
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    Fille de Juliano di Juliani, adoptée par un Monfort, habitante
    de Bourges et fidèle à la royauté. Comme quoi, tout est possible !
ellesya
~ En vadrouille dans le Palais ~

A l'annonce de l'identité de la visiteuse, Sya avait lentement relâché son étreinte. Et répondit à sa soeur.

Je ne me souviens guère d'elle. Nous étions de toutes jeunes filles à l'époque et toi, un enfançon. Je ne puis la reconnaître avec certitude. Je ne peux m'empêcher de vouloir prôner la prudence et la retenue. Quitte à prendre conseil auprès de ma Marraine.

Il n'est pas rare que des soit disant disparus reviennent et l'histoire ne se finit pas toujours bien. Savais-tu que notre mère nous a tous fait ... comment dire... elle a fait en sorte que nous ayons tous le même indice ineffaçable de notre identité. C'est ainsi que j'ai pu m'assurer qu'Aldur était bien celui qu'il affirmait être. Je te montrerais le document la prochaine fois que nous irons à Amboise. Il avait été gardé scellé et m'est échu après sa mort.

Mais je m'égare... Je ... vais aller la chercher.


Sur ce, la jeune duchesse s'en était allée par les couloirs. Sa soeur ayant besoin d'un peu de temps pour se rendre présentable, elle en profita pour passer par la chambre de son compagnon. Cette fois, elle n'avait nulle rose à y déposer puisqu'elle était censée pouvoir profiter de sa présence. Son absence commençait doucement à l'inquiéter. Il avait beau l'avoir prévu qu'il serait souvent en vadrouille, une sourde angoisse lui étreignait les entrailles, enflant à chaque heure écoulée.
Son regard argent pailleté d'émeraudes se refléta dans le miroir brisé.
Un soupir plus tard, elle quitta la pièce abandonnée et repartit vers l'entrée principale de l'Hostel Cuer.
La silhouette de la dite Eléonore lui apparut bien vite. Sur un ton poli, elle l'invita à pénétrer dans le lieu de résidence de la garnison.


Eléonore, je vous en prie.

Catarina di Juliani, avait répété le page venu transmettre le message du garde jusqu'à la chambre où s'étaient tenues les deux filles de Morgwen.
Catarina di Juliani ? Ou Esyllt de la Louveterie ? Une once de défiance supplémentaire s'instilla dans les veines d'Amboise. Si c'est bien elle, sera t'elle une rivale ?
Sans se départir de sa courtoisie un peu froide, Ellesya précéda Eléonore.


Esyllt Catarina est au courant de votre arrivée et m'a demandé de vous conduire jusqu'à elle, si vous le voulez bien. Elle vous recevra en sa chambre... La salle commune ne se prête guère à ce genre de rencontres.

En lambinant un peu, Sya traversa des couloirs et monta une volée d'escaliers avant d'enfin s'arrêter devant une porte et d'y frapper un coup avant de l'entrouvrir pour la seconde fois de la journée.

Esyllt?
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Eleonore_di_juliani
Éléonore se courba en une gracieuse révérence, avant de suivre la silhouette familière à travers les couloirs. La dame plaqua nerveusement les volutes de tissus qui semblaient flotter autours d'elle.
Depuis toutes ces années, ses goûts vestimentaires n'avaient pas changé. Elle portait toujours des robes longues et amples, serrées au buste et à la taille par de grands corsets seyants, impressionnants et maladroitement encombrants lorsqu'on n'y était pas habitué.

Tout en marchant, elle fixait la nuque de sa belle-sœur, puisqu'il devait en être ainsi, tentant de se remémorer les rares occasions où elle dût la rencontrer. De fait, ni Nicolas ni elle n'avaient vraiment fréquenté les enfants de Morgwen. De toute manière, Nicolas était bien trop occupé à jouer les Narcisses, tandis qu'elle convoitait ardemment sa place de courtisane au Louvre.

Ellesya s'arrêta alors devant une porte. Une simple grosse porte en bois de chêne, comme il devait en exister des milliers. Une simple porte qui lui barrait encore la vue du dernier membre de sa famille qui lui restait.
On frappa une fois, puis la porte s'entrouvrit doucement.

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Esyllt_catarina
~ Chambre d'Esyllt ~

Ellesya était sortie et avec elle la dernière larme que devait contenir le corps de la rouquine. Il n'était plus temps de se lamenter mais de faire face alors Sylt passa machinalement la main sur son visage pour essuyer la gouttelette ruisselante. Et ceci juste avant de se tapoter les joues pour faire circuler le sang et ainsi les rougir et raffermir. Il était trop tard pour le bain de rosée de Guigone alors il fallait faire autrement.

La Vicomtesse fouilla pêle-mêle dans ses coffres de vêtements tout en bénissant l'idée qu'elles avaient eu de revenir avec d'Auxerre. Oui, Esyllt devait songer à Auxerre, c'était un moment heureux et récent, une cérémonie d’anoblissement, la Bourgogne, des gens proches. Cela dés'embrumerait son esprit, le viderait même, pendant qu'elle choisirait une tenue. Le choix fut cependant rapide car la campagne militaire n'aidant pas, la diversité n'était pas là. Un tissu pourpre et un col carré, une mode italienne ... Le haut de son corps était gainé tandis que le bas était allongé par la traîne, la silhouette cambrée au niveau des reins, large sur les hanches, ajustée sur le buste. Bien sur vint le moment maudit de la fermer, le faire seule n'était pas aisée heureusement la jeunesse aidant, après trois ou quatre essais, la souplesse de la vicomtesse triompha. Il ne restait plus alors qu'un coup de peigne pour brosser une tignasse pas mal amochée par l'épisode du lit, la fougue naturelle de son cuir chevelu n'aidant pas particulièrement, elle ne les noua pas, ils étaient relâchés quand elles entrèrent dans la pièce.


Esyllt ? Demanda Sya, elle était toujours assise, le regard plongé dans son miroir piqué.

Oui je vous en prie, je suis à vous. Et là elle se leva, poussant en arrière le siège qui avait accueilli ses fesses quelques instants. Tourner la tête, le regard porté au revêtement du sol, alors que ses hanches puis ses pieds faisaient de même. Un dernier souffle, un dernier appel de courage. Les paupières sont fermées et elle seule distingua les mots que ses lèvres prononçaient mais que sa voix ne portait pas. Elle redresse la tête et sans trop savoir quoi dire ou quoi faire, plus réservée, plus protocolaire qu'une heure auparavant. Une inclinaison de la tête à Ellesya pour la remercier et une main tendue pour lui demander de rester. Alors elle se lance, la voix se voulait claire mais l'hésitation pouvait se faire sentir.

Je suppose que vous êtes Éléonore di Juliani. Ma sœurEsyllt s'adressait toujours à la nouvelle des deux Je vous présente la votre, Monseigneur Esyllt Catarina de la Louveterie-Juliani, Vicomtesse de Vitry-sur-Loire & dame de Moncontour. Ce vouvoiement se voulait respectueux mais au final il installa ce qu'Esyllt ressentit comme une distance. Le fait qu'elle se décline dans un propos impersonnel et protocolaire ne devait rien arranger mais le choix des mots en ces instants n'avait rien de facile, surtout à quinze ans.
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    Fille de Juliano di Juliani, adoptée par un Monfort, habitante
    de Bourges et fidèle à la royauté. Comme quoi, tout est possible !
Kayhan
Longtemps quelle avait pas mis les pieds au Palais. Longtemps qu'elle était partie de l'Enece, et de Bourges par la même occasion. Mais il semblait qu'au final, ce serait aux côtés de ses anciens compagnons d'arme qu'elle devrait ferrailler encore. Mais pour l'instant, ce n'étaient pas les combats à venir qui monopolisaient son esprit, mais une idée plus festive.

Aussi elle déboule dans la salle commune, choisi le mur en face de la grande table, et déplie une affiche faite par ses soins, donc rudimentaire, sans fioriture, sans tralala, et la cloue au mur :




Bonser !

Le 12 courant, c'est les neufs ans de la mioche. Enfin, de Marine quoi. Venez au Berry Royal. Gnôle et pitance fournies, mais allez pas vous priver d'amener du rabiot surtout. Tirage de gueule, discussions sur la politique, le religieux, et la place des dames ou des braillards dans la société : interdits. Cadeaux autorisés. Toutes tenues admises, tant que ça reste décent en début de soirée au moins.

A tantôt !

Kay

Post scriptum : merci de pas envoyer de pigeon de confirmation. J'ai horreur de les voir collés à ma fenêtre le matin au réveil par parquets de dix.


http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=1828127



Elle recule, incline la tête. Au palais Jacques Coeur, l'affiche a bien sa place, comme Marine l'a eue un temps. Un sourire en coin, et elle repart aussi vite qu'elle est venue. Après une petite hésitation. Dormir au palais dans son ancienne chambrée, si elle est restée vacante depuis son départ ? Dormir au campement de la nouvelle équipe dans laquelle elle est désormais ? Bah. Il est tôt encore. La nuit commence à peine. Elle verra bien, qu'elle se dit.
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Eleonore_di_juliani
Chambre d'Esyllt


- Que de titres pour de si jeunes épaules... Que... Comme tu es devenue belle...

Éléonore ne savait plus où se mettre. Elle aurait voulu partir en fumée après ce brusque élan familier. Une main sur le cœur, elle venait de perdre pied et sentait tomber dans un puits sans fond. Elle ne savait plus quoi faire si ce n'est une ample révérence.

_ Et bien oui, je suis Eléonore di Juliani... Et bien que vous ne devez avoir aucun souvenir de moi, je suis... Je suis votre sœur.

Que dire d'autre? Que fallait-il exprimer? Éléonore n'en savait strictement rien. Elle fut vite prise d'une vague de culpabilité alors qu'elle continuait d'admirer le poupon qui n'en était plus du tout un. Elle aurait dû être là. Elle aurait dû rester, et non accompagner leur vieux père pour son dernier voyage avant qu'il ne meurt. Mais comment exprimer ce regret? Fallait-il demander pardon? Si oui, comment?
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