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[IG/RP]Garnison "Royaliste" :Palais Jacques Coeur de Bourges

Esyllt_catarina
~ Chambre d'Esyllt ~

D'une chose l'une, Esyllt était rassurée. L'angoisse et la fébrilité de son verbiage n'étaient pas son exclusivité, voilà déjà un point commun qu'elles partageaient. Il fallait relancer la conversation et cela n'était pas aisé. Ses titres ? Une dote et un jeu, enfin l'exercice du pouvoir. Pouvoir = Juliani, mauvais point. Lui rendre le compliment sur sa beauté ? Elle était incapable de dire à quoi elle ressemblait la dernière fois, ce n'était pas mieux que le premier.

Bon, elles n'allaient pas s’arrêter là, elle n'avait rien dit encore, pas plus que sa sœur. Un détail mais à présent il fallait préciser, elle n'avait connu qu'une sœur et qu'un frère, les fantômes des disparus, qu'ils soient Louveterie ou Juliani et voilà qu'il fallait préciser.


Je vous en pries Une déclaration de transition, il fallait meubler la conversation alors Esyllt avait décidé de faire appel aux meubles de la pièce. Invitant ses sœurs à prendre place sur les deux chaises se trouvant à côté de son lit, elle se réservait la place de l'enfant, celle du lit. Elle s’assoirait là et ses deux ainées face à elle sur une chaise. Et puis puisque la question lui brulait les lèvres elle la posa, insouciante.

Dîtes moi, quand êtes vous revenue exactement et pourquoi ? Parlez-moi de vous ? Êtes-vous mariée ? Où logez-vous ? Bon ça ne faisait pas qu'une question mais toutes avaient leur importance propre.
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    Fille de Juliano di Juliani, adoptée par un Monfort, habitante
    de Bourges et fidèle à la royauté. Comme quoi, tout est possible !
Eleonore_di_juliani
Chambre d'Esyllt

Éléonore s'assit sans se faire prier, toujours nerveuse. Cela devait faire au moins seize ans qu'elle ne s'était sentie aussi fragile, désarçonnée. Et arrivèrent alors un brusque flot de questions. Par où commencer? Cela risquait d'être long... Elle ne pouvait plus s'empêcher de sourire devant la curiosité de sa jeune sœur. Elle inspira lentement avant de commencer doucement son récit.

- Et bien je vais tenter de répondre dans l'ordre, et d'être la plus précise possible... Je suis arrivée il n'y a que quelques jours, directement depuis Cecina. J'espérais pouvoir retourner à Sancerres, où j'avais autrefois aménagé une coquette maison, mais nous n'avons pu nous y rendre.
A défaut de pouvoir y aller, je me suis dirigée vers Saint-Aignan, m'approchant ainsi un peu de Chenonceau.

La dame se mordit un instant les lèvres au souvenir du domaine familial. Les allées et venues des amis et vassaux de Juju, les réunions politiques dans les salons les plus privés, les longues balades dans les jardins, accompagnée du Vicomte Dragonet, le médecin de la défunte Reine Catherine. Elle se reprit néanmoins et continua son récit.


- Je me suis donc installée à Saint-Aignan où j'ai commencé à glaner toutes les informations qu'il m'était possible de récupérer. A Cecina, nous avions appris le décès de Morgwen de la Louveterie, mais nous ne savions ce que tu... vous étiez devenue.

Elle se surprit à jouer avec les plis de sa robe. Elle marqua un instant une pause, fixant ses longs doigts fins. Ils ne tremblaient presque plus. Elle se calmait peu à peu. Ravie de ce constat, elle reprit de plus belle.

- Lorsque notre père mourut, je suis partie me cloitrer au couvent d'une de nos cousines, Pia. Elle était destinée depuis sa naissance à porter le voile, et je dois avouer que cela lui plait assez, aujourd'hui.
Et lorsque mon deuil prit fin, je suis devenue une des dames de la suite de Grande Duchesse de Florence. J'ai vécu au milieu des courtisans, du faste et des fêtes jusqu'à... Éléonore butta brusquement. Et oui? Jusque quoi? Elle ne pouvait pas le dire, elle se le refusait encore. Une autre fois, un autre jour. Jusqu'à ce que je doive partir. De retour à Cecina, je fis mes adieux à la famiglia et je pris sur moi de repartir en France.

Elle releva doucement la tête, souriant à la question à laquelle elle s'apprêtait de répondre. Fixant les poutres du plafond, elle semblait se remémorer quelques souvenirs plaisants. Un fugace souvenir de l'autrefois jeune et claironnant Baptistin de Cheroy lui revint même en mémoire, alors qu'il lui faisait la cour, au grand déplaisir de son père.


- Je n'ai jamais été mariée, et tu... vous n'avez pas de neveu ni de nièce. Pas de mon côté en tout cas, s'empressa-t-elle de rajouter en penchant son visage souriant vers sa belle-sœur. Les occasions ne manquent pas, surtout en Italie... En France également, lorsque l'on porte un nom aussi prometteur que celui de "di Juliani".

Et elle amorça enfin la conclusion en poussant un long soupire las.

- Que dire d'autre? J'avais dix-huit années à ta naissance, Nicolas en avait cinq de plus... Aujourd'hui me voilà donc à ma trente-troisième année. Notre père m'avait suggéré timidement d'entrer dans les ordres, ce qui lui aurait permis d'avoir un œil sur les affaires de l'Église, mais ce n'était pas de mon goût, et il abandonna.
Il voulut plus tard me donner des terres pour me constituer une dote aussi aguichante que mes charmes de jeune fille de l'époque, en commençant pas Saint-Fargeau, mais ce domaine est en Bourgogne, et il n'avait nul droit là-bas... Cela a été terrible... Je me suis même ridiculisée à m'entêter devant le héraut de l'époque, Hugoruth si je me souviens bien.
Ensuite je devais récupérer Déols, mais les affaires trainèrent en longueur, notre père était parti au sud pour prendre la charge de Com's... et enfin nous retournâmes à Cecina...

Elle se retint d'ajouter à sa phrase "lui pour mourir et moi pour le regarder inutilement". Elle préféra se tourner vers sa sœur et reprit sur un ton enjoué.

_ Et t... vous, Catarina? Parlez-moi de vous! Une toute jeune femme comme vous doit déchainer des passions, non?
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Esyllt_catarina
~ Chambre d'Esyllt ~

L'ambiance se détendait au fur et à mesure que les mots se faisaient entendre. Les réponses la surprenaient parfois, l'enthousiasmaient souvent. A défaut d'images, n'étant jamais sortie de France, Esyllt se réfugiait dans ses rêveries, imaginant châteaux et décors majestueux, cours riches en or et parures. Courtisane elle n'avait jamais essayé.

A quelques reprises la rouquine avait retenu de justesse des "Oh" ou "Ah" variant de la surprise enfantine, à l'étonnement et parfois au soulagement presque indécent. Bien sur une question lui brulait les lèvres, pourquoi n'avait-elle pas cherché à la retrouver, pourquoi n'avait-elle pas prit contact ou envoyer de ses nouvelles mais puisque le dialogue était lancé, Sylt ne voulait pas le briser avec de la douleur et des cris.

De savoir que de ce côté là non plus il n'y avait pas eu alliances ni descendance l'étonna et d'un autre côté elle se disait qu'Ellesya qui se disait en retard ne l'était sans doute pas trop. Et puis il fallut aborder son cas ..


Si tu le souhaites, je connais bien le Duc de Saint Fargeau ! Syllt esquissa un sourire franc, elle ne pouvait pas s’empêcher de plaisanter. Sans aucun doute elle profitait de son âge pour ces quelques inconstances. Et puis elle avait glissé un "tu", deux choix s'offraient alors à elle, se rétracter ou faire comme si de rien n'était ..

Mon enfance fut insouciante et douce. J'ai grandi entre la Touraine et la Bourgogne, où ma mère s'est installée suite à son dernier mariage. Son époux fut mon père, une figure d'autorité et d'amour, il nous a d'ailleurs adopté Ellesya et moi et il nous a élevé seul, quand Morgwen est décédée.

C'est en Bourgogne que j'ai vécu mes premières passions.
L'enthousiasme d'abord quand je me suis lancée dans la gestion de la citée, un plébiscite quand pour ma première fois sur une liste, je fus élue et Duchesse qui plus est avec 10 voix or la mienne, et ce malgré les modestes trois sièges de ma liste. Un mandat de fougue où nous avons tué des hérétiques quand l'Anjou avait déclaré son indépendance sous la houlette de son Duc schismatique, reçu les félicitations de Rome et renforcer les relations de nos alliés.
La haine ensuite qui me valut un procès pour Haute Trahison construit de toute pièce lancé le jour suivant le décès de notre père adoptif qui plus est. Je me suis défendue et je suis partie.

Partie en Limousin où celle qui est aujourd'hui Reine de France m'avait invité pour reprendre la diplomatie en main. Six mois à sa tête, de nouveau officier royal au Secrétariat d’État et là d'autres passions sont nées. Aujourd'hui je suis pour ainsi dire fiancée, avec celui qui entame son second mandat de Comte du Limousin & de la Marche et qui est aussi le fils de sa Majesté.

Il y a eu plusieurs retraites au couvent, la participation à cette guerre depuis l'été avec un moment destiné à panser mes blessures au monastère placée sous la protection de Droux, en Marche, et puis je suis revenue combattre et m'installer ici, pour un temps, pour réfléchir.

Voilà pour ainsi dire ma modeste vie, j'ai pour moi la chance qu'elle ne fait que commencer et je n'imagine pas encore les surprises qu'elle me réserve.


Là elle n'était pas loin de sautiller sur son lit, contente d'elle, contente de cette rencontre, ravie de ce visage qui lui faisait face. A laquelle des deux ressemblerait-elle le plus d'ici quelques années ?

Une fois la guerre finie, il me plairait beaucoup de vous faire visiter mes terres, toutes bordent la Loire me permettant ainsi de voyager entre la Bourgogne et la Touraine via les voies navigables, c'est fort plaisant et beaucoup plus apaisant que les secousses d'une voiture ou d'une monture.
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    Fille de Juliano di Juliani, adoptée par un Monfort, habitante
    de Bourges et fidèle à la royauté. Comme quoi, tout est possible !
Eleonore_di_juliani
"- Si tu le souhaites, je connais bien le Duc de Saint Fargeau !"

Éléonore rit de bon cœur. A ses dix-huit ans, une vie de courtisane et de privilégiée avaient fait d'elle une chimère aux sentiments traitres, tantôt douce et sage, tantôt colérique et buttée. Il avait fallu beaucoup de temps, et la mort de leur père pour en faire une femme accomplie, beaucoup plus réfléchie. Malgré tout, elle n'avait jamais songé sérieusement au mariage.

Elle écouta la bouche entrouverte le récit des exploits de sa jeune sœur. Lorsqu'elle parla de son élection presque miraculeuse comme duchesse, alors que rien ne laissait espérer un tel succès, elle ne put s'empêcher de pousser une légère exclamation surprise. Et quand Esyllt en eut terminé, Éléonore s'était redressée, souriant mystérieusement. Ses yeux plissés fixaient la jeune femme aux cheveux de feu avec un sentiment de fierté mal contenu. "Vois, mon père, se dit-elle, vois donc enfin ton chef d'œuvre, la digne fille que tu as là!"
Elle souriait toujours lorsqu'elle reprit:

- Je serais ravie de les visiter, et j'irais même volontiers faire quelques lieues jusqu'au Limousin. De mon côté, que pourrais-je te montrer? Le Cher, et les endroits que nous préférions... Cecina, si un jour vous souhaitez visiter toutes ensemble la Maremme et qui sait, pourquoi pas, élargir cette promenade à Florence?
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