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[RP] Le Ponant guyennois ou la vrai Guyenne ...

Millie
Dans la tente / distillerie de fortune

Millie avait installé une tente un peu plus spacieuse près de celle qu’elle partageait avec son barbichu.
Elle avait réussi à faire venir un petit alambic facilement transportable, de chez elle.
Cela lui permettait de continuer à faire ses mélanges débutés dans la grange/distillerie qu’elle avait rénovée dans l’ancienne forteresse de Blanquefort , avant que celle ci n’explose peu avant le reste des bâtiments.
Située pas très loin de « La taverne mouvante », celle-ci lui permettait d’entreposer les différentes liqueurs distillées pendant la journée.
Lorsqu’il fallait faire du réapprovisionnement, elle n’avait ainsi pas trop de chemin à faire avec ses caisses.
Des sacs de fruits différents, ainsi que des jarres pour les plus fragiles d’entre eux, s’entassaient le long des parois de toile.
Des étagères et des coffres commençaient à être emplis de bouteilles de différentes couleurs suivant les ingrédients utilisés.
Une table formée de tréteaux et de planches ainsi que des bancs installés de chaque côté, meublaient le centre de l’endroit.
Des chopes vides s’entassaient dans une caisse posée sur une étagère de fortune.
Quelques effluves d’alcool flottaient dans l’air, grisant l’esprit de ceux qui venaient lui rendre visite pendant ses préparations.
Au dehors, des crapauds nécessaires à la fabrication de sa spécialité de plus en plus prisée par nombre de connaissances, séchaient doucement à l’air automnal.
D’être dans les marais Poitevin avait son avantage tout de même, les batraciens ne manquaient pas et les réserves augmentaient plus vite que nécessaire.
Elle aimait bien se retrouver devant les cuivres chauds, écoutant gargouiller les tubes lorsque les jus se faufilaient à l’intérieur, avant de se transformer en boisson liquoreuse.
Pendant que la distillation s’effectuait, elle s’était installée à la table de fortune avec un écritoire et un tas de parchemins gribouillés, notant, raturant, modifiant, les recettes qu’elle voulait faire avant d’en parler avec son comparse d’expériences, le Maje Letiti.
Ils avaient à leur actif, plusieurs essais qui n’étaient pas franchement vus d’un bon œil par leur entourage.
Mais cela ne les empêchait pas de continuer encore et toujours leur recherches.
C’était « pour le bien » de tous qu’ils disaient, même si les autres n’étaient pas entièrement convaincus par leurs résultats.
Il faudrait bien qu’un jour leurs idées soient reconnues.
Toujours est-il, que les amateurs de boissons fortes savaient où la trouver lorsque la soif se faisait sentir.


Edité pour correction
_________________
Asophie
["A begining is a very délicate time..."*]

Une nouvelle pause dans la campagne, et ce dans tous les sens du terme. Encore. Tout est déballé vitesse grand V par des hommes et des femmes las de corps et d'esprits dans des gestes automatiques : tente, table, parchemin et plume. Avant qu'elle ne se laisse tomber, épuisée sur sa couche, son corps lui disputant désormais les heures de sommeil qu'elle refusait de prendre, elle se met à écrire, encore. Elle relut d'abord les quelques mots qu'elle avait griffonnés à la hâte pour son presque époux mais remet la missive dans son étui de cuir. Elle la finirait plus tard. Pour l'heure, une autre l'attendait, épreuve d'humilité et de douleur sourde... Pour sa belle-sœur.

D'abord l'entête... Une entame est toujours un moment délicat*. Mais cette fois plus que jamais depuis la dernière fois. Soupir. Bon, restons bref et concis. Précis. Sans fioriture. Usons du prénom, simplement. Et d'une main hésitante elle écrit :
"Arnaut". Nouveau soupir... Comment ne pas se laisser aller?
"... Les pigeons et estafettes nous ont rapporté que "le Lion Ruthénois", étendard si mal porté par ce faquin d'Alexandre-le-petit que vous avez l'indécence de suivre alors qu'il bafoue les couleurs de votre Comté bien aimé par sa seule existence, celui qui incarne la quintessence des lèches-fions et cours-le-titre, souille à nouveau les terres poitevines...". Voilà, voilà, c'est ce qui s'appelle déraper et qui vaut donc au parchemin de se retrouver roulé en boule et jeté à l'autre bout de la tente, comme si c'était gratos! Elle jette un regard noir à la boule qui la nargue en s'animant d'un vie propre lorsqu'il roule sous l'effet d'un courant d'air. Elle aurait pu le récupérer, le gratter et en faire un palimpseste. Mais il faut bien que sa colère s'exprime. Alors elle se lève à nouveau, attrape l'indélicat papelard et le jette rageusement dans le brasero qui diffuse une douce tiédeur. Un éclat de flammes qu'elle contemple, fascinée. Si loin, si proche.
Nouveau soupir, sa colère s'est éteinte avec la flamme qui a quitté la matière racornie et noircie : calcination des rages. Processus simple et connu. Pas besoin d'être alchimiste pour y procéder. Les yeux se ferment un instant et elle reprend :

"...Arnaut, Les pigeons et estafettes nous ont rapporté que votre armée avait investi à nouveau la Trémouille. C'est là que ma belle-sœur Maëlis de tourraine, a été transportée après avoir été horriblement massacrée par vos enflures de petits copains qui se sont ensuite carapatés comme des lâches, des pleutres, des couards ainsi que vous l'avez fait à la Trémouille deux jours avant ! N'avez vous pas honte? L'honneur n'est-il qu'un joli mot qui vous fait accepter des duels débiles mais que vous oubliez dès qu'il vous faut réfléchir plus loin que vos titres et les ordres assassins répétés par une demeurée congénitale et scccrrrrrrrrcchhhhhh..."

Gémissement. Boulette. Brasero. Soupir. On reprend.
"Arnaut, Les pigeons et estafettes nous ont rapporté que votre armée avait investi à nouveau la Trémouille. C'est là que ma belle-sœur Maëlis de tourraine fut transportée hier mortellement blessée.... Je sais pouvoir compter sur votre amour, du moins je l'espère encore malgré votre rejet empreint de dégout pour ma personne la dernière fois que nous nous sommes vus. Ce ne fera jamais que trois fois que vous me repoussez, après tout, on dit jamais deux sans trois et j'ai pris l'habitude de vous détest..."

Un cri de rage, cette fois, du fond des entrailles et un chapelet de jurons qui doit faire pâlir les soldats qui font le planton devant sa tente... Comment est-ce qu'il peut-être si difficile d'écrire trois pauvres mots sur un foutu parchemin. Elle se prend à détester sa belle-sœur pour avoir eu le culot de mourir, à détester la Trémouille de s'être laissé prendre, à détester plus encore que jamais ces fichus royalistes, à détester cette guerre et à le détester lui et tout ce qu'elle ne devrait plus ressentir. Rhhhhaaaaa !
Plume. Parchemin. Boulette... Enfin, tout ça dans l'ordre et elle reprend maudissant aussi son bidon qui l'empêche de se pencher convenablement. Dedans, la "crevette" s'agite. Manquait plus que ça, tiens... Bref. Plume. Parchemin...
"...sur votre amitié pour veiller sur elle et prendre soin de ses besoins. J'espère néanmoins que cette fois vous ne pousserez pas vos attentions trop loin comme la dernière fois que j'ai eu la bonne idée de vous confier une de mes "amies" laquelle n'a pas mis une semaine avant de se retrouver dans votre plumard. Vous aurez donc bien l'amabilité de ne pas vous taper ma belle-sœur, profitant du fait que son mari mon frère est encore entre la vie et la mort...".
Et pfff.... Plume, boulette, jurons, toussa... Le commencement est délicat, le milieu est pénible et si on arrive à finir sans se flinguer, c'est un miracle !

Citation:
De Sophie Aficus, encore Vicomtesse de Terrides, de ce côté des armées,
A Arnaut Pantagon, Coms de Najac, de l'autre côté des armées.

Arnaut,

      Les pigeons et estafettes nous ont rapporté que votre armée avait investi à nouveau la Trémouille. C'est là que ma belle-sœur Maëlis de tourraine fut transportée hier mortellement blessée. Je sais pouvoir compter suffisamment sur votre amitié pour veiller sur elle et prendre soin de ses besoins.
      Que Dieu vous garde.





    PS : si le ton de cette lettre vous semble sec, c'est que je retiens les mots trop durs qui me viendraient à l'esprit et qui contrediraient les pensées trop tendres que je ne puis étouffer car même si je vous en veux, je ne vous hais point.

    Faict au camp de la "Veneratio Vel Nex", dans la campagne pictave, le Quinzième jour d'Octobre de l'An de Grâce Quatorze-Cent-Cinquante-Neuf.



    Un dernier coup d'œil, une dernière ligne jetée sans y reposer un regard et un scel posé sur la missive qui se retrouve pliée et tendue à un larbin quelconque. En regardant le pan de la tente se refermer, elle hésite entre éclater de rire et pleurer vu le temps qu'elle avait passé à pondre ces quelques lignes. Au lieu de ça, elle enfourna une poire au sirop qui lui tendait les bras depuis trois ou quatre parchemins avec un soupir d'aise... et s'endormit avant de l'avoir finie.


    * "A begining is a very delicate time..." référence à l'entame du film Dune de David Lynch (1984).

    _________________
    Isambre
    [Sous la tente ducale: chapitre 2, Présentations d'une fiancée]

    La duchesse observait la sortie du Maje, songeuse. Son regard ambre s’attardait sur son curieux accoutrement lorsqu’il se posa sur deux nouveaux venus. La Duchesse se redressa discrètement et étouffa un soupire de mauvaise aloi. Ses yeux froids s’attardèrent encore un instant sur le volume qu’il lui fallait définitivement renoncer à lire puis se reporta sur la jeune blondeur que le Vicomte semblait vouloir présenter.

    La voix dure de la duchesse raisonna entre les pans de la tente ducale :


    - Je suis enchantée de constater que vous vous portez au mieux, Vicomte.
    _________________
    Fanch.


    Devant la tente des Chefs.

    Le maje sortant de son entretien, lui demanda s'il savait ou était la tente de Millie et si celle-ci avec du crapaud pas loin.

    Fanch réfléchi quelques instant et lui répondit.

    Je crois qu'elle n'est pas très loin. Je pense que je vais vous accompagner car j'ai toute confiance en le Vicomte Bétoval pour protéger la Duchesse pendant mon absence.

    Fanch, pour essayer de réconforter le maje, celui-ci avait vraiment un teint blafard, le pris par l'épaule et lui dit.

    Allez viens Maje, on va aller se jeter un petit crapaud en attendant l'action.
    Et sinon, pour vous rassurez mon ami, je n'ai ni sixième sens ni bonne ouie.
    J'ai juste beaucoup de chance.


    Il parti dans un rire fort et franc tout en continuant à marcher avec le Maje.

    _________________
    Maëlis_de_Tourraine, incarné par Elisea_domenc
    Après deux premiers jours compliqués, Maëlis avait repris quelques forces, suffisamment du moins pour consulter son courrier. Les mauvaises nouvelles paraissaient aller vite, elle fut surprise d’avoir autant de courriers et surtout d’apprendre que certains des expéditeurs la croyaient morte. La dernière lettre de sa sœur l’avait particulièrement interpellée.

    Bien que fatiguée, elle décida de lui répondre afin de la rassurer. Elle avait demandé à ce qu’on lui apporte le nécessaire en conséquence. Elle souffrait de violents maux de tête sans discontinuer depuis qu’elle avait repris connaissance, et ne pouvait guère se déplacer. Cependant, elle n’était pas mourante, et ce démenti qu’elle souhaitait apporter. Faute de concentration suffisante, il lui fallut user plusieurs parchemins pour obtenir un résultat qui ne lui convînt qu’à moitié. Toutefois, l’important n’était ni le style, ni la longueur de la lettre, mais le message à transmettre.



    Citation:
    Chère Elisea,

    J’ignore ce qui t’a été dit, mais je ne suis pas aussi mal que tu puisses le croire. Je ne suis pas mourante, du moins plus maintenant. Ce qui a pu prêter à confusion, c’est que j’ai été retrouvée sans connaissances. Il n’est question que de quelques semaines de convalescence.
    En ce qui concerne ton engagement, tu es assez grande pour prendre tes propres décisions. Je les respecte, bien que je n’y sois pas favorable. La seule chose que je te demande, c’est que tu fasses bien attention à toi.
    Que Dieu te garde,

    Maëlis


    Ayant cacheté sa lettre, elle griffonna quelques mots sur un autre parchemin à l’attention de sa belle-sœur et de son amie Niwiel.


    Citation:
    Niwiel, Sophie,

    Je ne sais pas si mon état suscite des inquiétudes de votre part, mais si jamais cela est le cas, j’aimerai vous dire qu’il n’est pas nécessaire de s’inquiéter outre mesure. Je ne me porte pas comme un charme c’est certain, mais pour autant mon état est plutôt favorable et je serai bien vite de retour parmi vous. J’espère tout aussi que de votre côté les choses vont bien et dans le bon sens. Faites néanmoins attention à vous.
    Bien à vous.

    Maëlis
    Letiti
    La bonne humeur du capitaine était communicative. Le Maje avait retrouvé le sourire en arrivant à la tente de Millie. Celle-ci n'avait pas perdu son temps contrairement à lui dont la tente devait encore se trouver en vrac dans la boue.

    Ola Millie!
    J'crois qu'Fanch veut tester notre dernière... trouvaille


    Il avait failli dire expérience. Aspic mariné dans de l'orge fermenté rehaussé d’œuf de truite. Il fit un grand sourire au gaillard et un clin d'oeil discret à Millie.

    T'reste un peu d'crapaud pour moi?


    Après s'être installé sur le dos d'un coffre, avoir débouché la bouteille avec les dents en tachant de ne pas s'arracher la machoire, et bien évidemment après s'être longuement humecté le gosier, il enchaina:


    Dis donc, j'aimerais utilisé ton attirail de distillation si t'as pu en sauvegarder un bout de la charbonnière explosive...
    J'te f'rai découvrir mes expériences d'parfumerie. Vous m'en direz des nouvelles.
    Ca te dis un parfum qui à du r'tour pas vrai Cap'taine!

    _________________
    Betoval
    [Sous la tente ducale: chapitre 2, Présentations d'une fiancée]

    Laissant le Maje à autre compagnie.


    - "Je suis enchantée de constater que vous vous portez au mieux, Vicomte".

    Le vicomte salua la Duchesse d'une révérence.

    Votre Grâce,je vous remercie de l'attention que vous portez à ma santé, en effet je me porte comme un charme.
    Ce dernier renforcé par une estafilade "à la bretonne" qui sans nul doute renforce mon autorité guerrière et mon apparence virile.

    Je vous remercie de nous recevoir.

    Voilà ma Demoiselle que je viens vous présenter, Agnesia de Noldor, fille du Vicomte Gilgaalad de Noldor dont sa grâce a du vous entretenir.

    Agnesia, je vous présente ma suzeraine, sa grâce la Duchesse Isambre de Blanquefort, Baronne de Luzzerch.


    Et là, moins brave que dans la bataille, en remarquant l'air mi figue mi raisin de la Duchesse, il fit un pas en arrière laissant la première place dans l'arène à sa compagne.
    _________________
    Agnesia
    [Sous la tente ducale...]

    A peine pénétrer dans l’intérieur de la tente, la jeune fille sentit le regard intense de la duchesse se poser sur sa personne. Elle sentit bien vite l’autorité et la dureté de cette femme par le regard et la voix. Agnesia espérait de tout cœur lui porter bonne image afin de ne pas décevoir son père.

    Lorsque l’échange de conversation se fit entre les deux personnes pour faire les présentations, elle sentit son cœur s’accélérer à cet instant. L’heure était venue de faire face avec une grande inquiétude. La timidité prenait le dessus quand betoval recula d’un léger pas en arrière, se laissant mettre en valeur dans la tente..

    Se retrouvant face à elle, sachant que tous ces gestes seraient épiées..
    La jeune fille s’avança timidement en lui faisant une révérence, baissant les yeux légèrement puis les relevant en s’adressant d’une voix douce et timide.


    « Vostre Grâsce, c’est un honneur de vous rencontrer. J’ai entendu bonne parole à vostre sujet. Je suis heureuse de pouvoir porter un visage sur vostre personne.»
    _________________
    Arnaut.Pantagon, incarné par Mayouche


    [Pendant ce temps, dans l'un des campements royalistes de la Trémouille]


    En ce lundi, le Comte de Najac était tranquillement du côté du chariot de ravitaillement à faire le point sur les stocks lorsqu'un pigeon lui parvint. Il se saisit de l'animal et plus particulièrement du message attaché à sa patte. Il considéra un instant le volatile plutôt grassouillet qui ne semblait pas souffrir de la guerre et jeta un regard instinctif vers le contenu du chariot. Celui-ci était plein, sans compter les nombreux lapins que Maryes avait encore rencontré dans les fourrés durant la nuit; bref, aucun motif ni aujourd'hui ni demain à verser dans la colombophagie, et puis le message en question nécessiterait peut-être réponse.

    Réponse un peu tardive d'ailleurs, car vu la date, le pigeon avait semble-t-il lui aussi observé la trêve dominicale. Mais l'attention du Rouergat fut surtout retenue par le sceau apposé. Un léger trésaillement parcourut le najacois. Qu'est-ce qui pouvait bien justifier une missive de la part de Sophie. La politique ? non, ce sujet diviseur était mis au ban de leur conversation en général. Quelquechose de doux à lire ? voilà quelques temps déjà qu'ils ne récitaient plus ensemble ce genre de crédo. Une mauvaise nouvelle alors ? aussi bien la guerre que son état pouvait laisser craindre le pire. Dans cette dernière perspective, le Comte préféra se mettre un peu à l'écart et alla de caler contre des sacs de maïs. Il entama la lecture. Celle-ci ne dura pas longtemps tant la missive était courte mais ce qui avait rendu le visage d'Arnaut impassible aux yeux de certains, fermé aux yeux des plus avisés, était surtout le sujet bien neutre de cette lettre. Il s'attendait à tout sauf à ça. Un instant son esprit revint à l'objet de la lettre. Mais aussi bien le soin apporté aux blessés que le post-scriptum le ramenèrent à ce dernier. Tendresse et colère n'avaient donc su accoucher que d'un sujet bien secondaire eut égard à ce qui les avaient si longtemps liés ? Accoucher ... accoucher .... ce mot vint secourir le Comte qui se refusait de simplement répondre par une autre banalité. Aussi comme souvent chez lui, au moment de saisir à son tour plume et parchemin, le côté pensif laissa place à son esprit taquin, histoire aussi de se venger un peu qu'elle n'eût même pas daigné donner nouvelles de son état.



    Citation:
    Ma Chère Sophie,


    J'avoue être étonné de votre missive et plus encore de son contenu, en l'occurrence de vous assurer que nous nous occupions correctement des blessés des deux camps. Mais quelles fariboles raconte-t-on encore du côté du Ponant pour penser qu'il en serait différemment ? que nous les mangeons ?? Je vous rassure donc, notamment pour le cas de votre belle-soeur, tout est fait au mieux et elle n'a rien à craindre: nos estomacs sont pleins, nous sommes parfaitement ravitaillés et à titre personnel, les guyennoises ne furent jamais vraiment à mon goût, sinon vous.

    Ne vous faites donc point de soucis, surtout dans votre état si inadéquat à la guerre, tant que je serai à la Trémouille, je veillerai personnellement à ce que votre Maëlis reçoive les soins que son état requiert, n'ayez donc aucune crainte à son sujet autre que les plans auxquels le Très-Haut la destine.

    Par ailleurs, j'espère que vous prenez bien soin de votre ventre et son petit habitant, et vous me voyez fort attristé que les premiers sons qu'il perçoive de ce monde soient ceux des armes; si un champ de bataille n'est déjà pas la place d'une femme enceinte jusqu'aux dents comme vous devez l'être, c'est encore moins la place d'un enfant ... a fortiori pas encore né. Vous me direz que vous avez vos motivations d'être présente mais il aura bien le temps et le droit d'avoir les siennes propres. Je prierai donc qu'il n'entre pas au panthéon des victimes innocentes que cause la guerre.

    Et au nom de ce que nous appellerons donc désormais, pour la bienséance et en tout hypocrisie, notre amitié, je vous serai gré de tout faire pour concourir à sa protection, ainsi qu'à la votre bien entendu qui ne m'est pas moins chère, bien que nous nous trouvions aujourd'hui sur les positions les plus contraires parmi toutes celles que nous eûmes le plaisir de connaitre jusqu'alors.


    Qu'en attendant que la paix vienne sur ce conflit, qu'elle soit sur vous.


    Arnaut



    Faict à la Trémouille, le dix-septième jour d'octobre de l'an de Grâce MCDLIX



    L'allusion en fin de dernier paragraphe lui arracha un petit sourire malicieux. Le souvenir de Sophie ne se résumait pas qu'à des sentiments et depuis si longtemps que cette guerre durait, le comportement civilisé des troupes royales ne laissaient qu'au seul esprit le loisir de ce genre de sujet; Et si ça pouvait colorer ne serait-ce qu'un instant les joues de la Vicomtesse surement fatiguée, ça ne pouvait pas faire de mal. Mais au-delà de ces taquineries, par-delà les idéologies et les querelles, la réponse du Comte de Najac contenait surtout l'espoir que la vie et la paix furent ne serait-ce qu'un instant une préoccupation dans cette guerre, au moins pour cet enfant à naître et celle qui devrait le mettre au monde.

    Le Comte rangea plume et encre, puis alla quérir le pigeon afin qu'il aille retrouver l'expéditrice initiale avec cette réponse. Puis il retourna à ses comptes du côté du chariot.

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