Afficher le menu
Information and comments (9)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] Le crépuscule des Dieux

Crystal
Et voilà encore une nuit sanglante, une nuit de plus à se battre pour protéger celle qui, hormis son fils, comptait le plus à ses yeux. Mais cette nuit là, fut la dernière pour Crystal...

Sophie avait voulu à tout prix se trouver au beau milieu de toute cette pagaille. Il était déjà bien difficile de la tenir éloignée du temps où elle portait encore la vie en elle, mais la blonde et le reste de la troupe avaient jusque là réussit à l'épargner. Et voilà qu'à peine accouchée, la plus bornée de toutes les suzeraines ne tenait plus en place.

Cette nuit là, malgré le refus de sa vassale de blonde, la Divine n'en a fait qu'à sa tête... Et c'est parmi toute cette horreur que Crystal aperçu Sophie.

Bordel Sophie, qu'est-ce que tu fous ici ! tu devrais être auprès de ton fils bon sang ! retourne la bas...

Mais la blonde n'eut pas le temps de finir sa phrase que les voilà à présent encerclées. Dos à sa Suzeraine, épée tendue vers l'ennemi, l'adrénaline prête à exploser, Crystal s'apprêta à bondir sur quiconque oserait toucher un cheveux de Sophie.

Elle aperçu sur le côté, derrière tous ces chacals, la Rastignac.

Félina !!! on a besoin de toi ! viens chercher Sophie !

Quand la blonde sentit soudain une brûlure sur son bras droit, qui lui fit lâcher son épée. elle jeta un regard et y aperçut une entaille. Le sang chaud coulait le long de son bras, goutant de l’extrémité de ses doigts.
Elle avait été touchée. A peine avait-elle relevé les yeux qu'une lame vint alors la transpercer sur le flanc.

Une douleur atroce s'empara d'elle, lui coupant la respiration. Elle s'agenouilla d'abord, avant de s'écrouler à terre.

Les cris, les hurlements des Hommes, le fracas des épées qui s'entrechoquaient et la voix de sa Suzeraine qui l’appelait, n'étaient plus que des bruits sourds, qui résonnaient dans la tête de la blonde. Sa vision devint floue. La bas, au loin, elle vit Sophie se précipiter sur Félina, qui venait de tomber elle aussi.

La main posée sur son flanc, la respiration saccadée, elle essayait de sortir un cri, en vain...
Sophie... So---Soph...

Puis, dans un halo de lumière, une silhouette blonde semblait se pencher sur elle. Arelis...


Citation:

26-10-2011 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
26-10-2011 04:05 : Votre arme a été détruite.
26-10-2011 04:05 : Flaiche vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
26-10-2011 04:05 : Souveraine vous a porté un coup d'épée. Vous avez été légèrement blessé.

_________________
Asophie
["I tell you ! I tell you ! I tell you we must die..."*]

La prière.... Une supplique. Et puis une alerte, comme une goutte d'acide qui lui dévale l'échine, glaciale. Avec un détachement ignoble, lentement, elle se retourne et observe, écoute, comme si, pendant un instant, tous les sens en alerte, elle se découvrait trop lucide.


Sophie... So---Soph...

La main qui a rengainé l'épée est posée sur le coeur de la Féline... poum, poum, poum... curieux rythme... Lentement, elle hoche la tête et guette, agenouillée, elle cherche, elle scrute, entre les silhouettes qui se tordent abominablement, comme un ballet macabre et grotesque sur une mélodie irréelle : poum, poum, poum... les percussions des corps qui chutent lourdement, le crissement des gorges écrasées, la succion des armes qui s'arrachent des chairs, le tintement du métal, et crac, sur un bouclier... La voilà à quatre pattes, avançant dans une boue de sang, de terre et d'entrailles, fleurtch, fleurtch... Un bras. Merde, y a pas le reste... Bon, mais l'est trop poilu cuis-là, l'est pas à Crys...Continuer, avancer, esquiver le po-go géant. Et refouler, retenir, cette envie de rire soudaine... les joues se crispent dans un sourire nerveux, fichus zygomatiques...
J'arrive, j'arrive... Arrête de crier dans ma tête... Pardon, msieur-dame...

On pousse un bout de corps : flotch, spreutch... On s'aplatit pour esquiver un membre volant non identifié avant de reprendre l'avancée. L'odeur est entêtante, insupportable, ferreuse. Le sang : elle y patauge joyeusement. Oui, joyeusement puisqu'elle rit. Tout en rampant, elle rit. Crys est là, à quelques mètres... Centimètres. Elle la touche ! Ca y est ! A tâtons, elle ouvre sa besace et farfouille d'une main tandis que de l'autre, elle écarte les mèches poisseuses, blondes il y a quelques heures encore et là, teintées d'un roux étrange. Dors un peu ma belle, tu l'as mérité... Mais elle ne sourit pas, sa Crys. Alors, elle lui caresse doucement la joue. Souris, souris ma belle...
Enfin ! La main fureteuse a finalement trouvé son trésor ! Le plus riche et le plus précieux en l'occasion : une flasque d'argent contenant un liquide ambré au feu délicieux. A la tienne ma belle... J'en peux plus...

Et là, assise au milieu du sang, du bruit, de la fureur et des tripes, elle rit. Au milieu de ses larmes, laissant couler dans sa gorge l'eau d'or et de vie, tout en caressant machinalement les cheveux de sa blonde, elle rit.


          [And I must have whisky, oh you know why !!!*]


*"I tell you ! I tell you ! I tell you we must die..." = "Je te le dis ! Je te le dis ! Je te le dis, nous devons mourir"
*And I must have whisky, oh you know why !!! : et il me faut du whiskey, oh tu sais pourquoi"
in "Alabama Song"ext. de l'Opéra de Quat'sous, Berthold Brecht.
/hrp]
_________________


Dernière édition par Asophie le 27 Oct 2011 13:39; édité 1 fois
Crystal
["We now must say goodbye..."]*

La douleur était insoutenable, c'était chaud, et ça brûlait. "Chiotte, c'que ça fait mal..." La blonde ferma les yeux, puis elle l'aperçut, à nouveau. Il était là, celui qu'elle avait tant aimé, celui qui lui avait donné son coeur, puis un fils. Arelis, encore plus beau que dans son souvenir. Il lui souriait tendrement. Elle sentait alors la douleur s'enfuir doucement, ne restait plus que cette chaleur, qui semblait l'envelopper. Elle était prête, à se laisser porter.

["Minuit se lève en haut de(s) tours
Les voix se taisent et tout devient aveugle et sourd
La nuit camoufle pour quelques heures
La zone sale et les épaves et la laideur"]**


Envole moi, emmène moi... loin de tout ça... Me laisse pas là.

Son visage redevint soudain flou, vague, tendant à disparaitre. Non, t'en vas pas, attend... Mais le silence s'oublie, et au loin, très loin dans sa tête, elle l'entend, elle entend sa voix... "Dors un peu ma belle, tu l'as mérité..." Sophie ? "Souris, souris ma belle... " Oui, c'était bien elle.
sourire... t'en as d'bonnes toi vu les circonstances... et dormir... j'aurai l'temps quand je s'rai morte. Ah m**** Crys, mais t'es en train d'crever banane !!!

Elle l'entendit rire, un rire pour soulager, un rire pour évacuer... et sentit sa main, lui caressant le visage... Cette odeur... Odeur de jasmin, qui, même au beau milieu de tout ce sang, amenait une touche de douceur.

La blonde, dans un effort, ouvrit un peu les yeux, pour la voir une dernière fois, elle, sa Divine... en train de...picoler !

A la tienne ma belle... J'en peux plus...

Dans une voix quasi inaudible Crys lui lança :
t'as rien d'mieux à faire là, tout d'suite ? rictus en coin - Il t'en resterait pas un peu ?

Foutue guerre hein !


Et, plus sérieusement : Moi Crystal, jure solennellement d’honorer et de défendre La Vicomtesse Sophie de Terrides jusqu’à ce que la mort me prenne.

Je crois qu'on y est...


["And must have whiskey, oh, you know why !"]*


* Nous devons à présent dire au revoir - Et il faut juste du Whisky, oh, tu sais pourquoi ! - Alabama song (The Doors)
** Envole moi (J.J Goldman)

_________________
Coldtracker
[Quel jour déjà?Ha, oui celui de la grande bataille de Tours]

Et sous la pluie battante , ils vinrent....

En nombre...

Déferlant innombrables vers le camp du Ponant....

Le Maréchal de Bretagne se tenait sur une plateforme surélevée d'arstillerie et criait:
-"Attendez!

Attendez encore...

Encore...

Encore..."


Les distances de tir devaient être respectées...
Il s'avéra bientôt que l'ennemi était assez prêt alors le colosse hurla:
-"Hommes de traits ...Tirez!!!"

Et le ciel déjà sombre se teinta plus encore de la noirceur des traits mort les qui s'envolèrent pour s'abattre en une pluie mortelle sur les assaillant alors les arbalestriers se mettaient à tirer lentement mais avec grande puissance...

Sans s'émouvoir , le colosse enchaîna:
-"Arstillerie, Boutez le feu!"

Alors le champ de bataille résonna du sourd grondement des canons...

Bombardes de gros calibre, veuglaires, fauconneaux....Rafales de ribaudequins et autres joyeusetés...

L'ennemi qui voulait créer la surprise semblait....Surpris ..

Et les armes tracèrent des sillons rouges dans leurs rangs qui néanmoins parvinrent devant le camp...

Là, le combat face à face commença...
Et la boucherie prit place...

Maël qui allait mieux dégaina sa bâstarde et se joignit aux hommes d'armes toujours entouré d'officiers à qui il donnait des ordres....

Le camp adverse se fracassait sur les défenses et bientôt son nombre diminua et là le Duc De Rhuys prit une décision:
-"Sortie!!!"

Les hommes d'armes montés du Ponant qui rongeaient leur casque en attendant l'ordre de rentrer dans la bataille hurlèrent de concert quand on fit ouvrir la palissade.
Ils chargèrent comme un seul homme dans la masse ennemie qui au contact des défenses sans appui d'hommes de traits ou d'arstillerie ne put endiguer la vague du ponant....

Une boucherie...

Le Maréchal De Bretagne, le harnois souillé de boue et de sang, blessé, fourbu grimpa de nouveau sur une plate forme d'arstillerie et regarda le combat qui continuait quand un officier s'adressa à lui:
-"Maréchal ils font retraite que fait-on?

On les poursuit?

On fait des prisonniers?"


Le Maréchal de Bretagne pensa à sa petite fille décédée récemment de maladie, il aurait du être près d'elle, près de son enfant...Mais la guerre avait empêché cela..
Nébisa avait empêché cela...
La masse des combattants ennemie avait empêché cela....

Et la douleur revint, une douleur à en vomir....
Mais le colosse lui barra le chemin à coups de colère, une colère terrible et froide....

Lentement, il déboucla son armet et le visage balafré contempla l'officier et répondit:
-"Poursuivez les et massacrez les tous...Jusqu'au dernier....aucune pitié..
Je ne ne veux plus voir un étendard ennemi debout ce soir..."


Le colosse observa les autres camps du Ponant et vit que la décision prise était la même....
Tout le monde semblait d'accord...

Ses comparses, chefs du Ponant ressentaient-ils tous la même colère que lui...?
Il n'en savait rien...

Et peu lui importait au final..
Tout le sang des gens de Nébisa ne pouvait suffire à atténuer sa colère...

Rien ne le pouvait...

Il redescendit de la plateforme et se mit en selle, il y avait du travail à finir....

Il y avait fort à parier que des ennemis allaient réussir à s'échapper...
_________________
Une guerre à mener?De Morrigan-Montfort à vostre service...
Ceraphin
[Tours... entre remparts et chemin de ronde... ce jour-ci ou un autre, ils se ressemblèrent tant...]

De la haut, la virevolte régulière des oriflamme semblait presque obéir aux mouvements d'un vent automnal.
La hauteur conférait presque aux divers bannerets la taille de feuilles mortes plus ou moins ballotées par les éléments...
A ceci près que les éléments motivant tels mouvements sont bien moins naturels que les premiers frimas annonciateurs d'un hiver précoce.
L'homme n'a d'ailleurs rien à envier aux rigueurs hivernales... son penchant martial l'entrainant par trop souvent dans des brutalités qui n'ont plus rien de naturel.

Simple spectateur par contrainte, le jeune d'Azayes contemple la cohue qui, jour après jour, joue et déjoue sous son regard perçant.
Loin de s'enflammer dans la prise d'un parti, survolant quelque peu au delà des propagandes généreusement dispensées, Ceraphin analyse la situation du haut de ses seize années.
Lui l'enfant du Berry conquit par lucioles d'autrefois, n'hésitera pas à défendre de nouveau capitale tourangelle.
Son histoire synthétise bien toute la complexité et les paradoxes qu'engendrent les guerres humaines...
Car là ou certains voudraient résumer allègrement, à leur avantage, ces épisodes sanglants à une simple confrontation du bien contre le mal... il n'est en réalité, qu'affaire d'ambitions et d'égos déguisés sous apparat de bienséance et de justifications sommes toutes bancales.

Soupir...

Mais après tout, qui est-il pour juger ceux-là?
Au moins n'est-il pas tenaillé par quelque rage meurtrière.
Pour l'heure, il patiente, simplement... et prie le Très Haut pour les vies qu'il estime.

Il attend l'heure de son rétablissement, l'ordre du médicastre de le laisser aller ou bon lui semblera.
Et il sait déjà que la direction choisie sera la même que celle qui le conduisit là ou il est... la défense de la capitale tourangelle contre l'envahisseur ponantais.

Car lui à qui fut inculqué par la geôle qu'un pouvoir établit par le vote ne se reprend pas par les armes, même sous couvert de bon droit, estime qu'on ne peut encore moins dispensé de la même condamnation de trahison ceux qui lèvent l'épée contre la plus haute autorité élue du royaume.
Ajoutant à cela l'hérésie grandissante et non dissimulée qui gonfle les rangs du Ponant et qui heurte ses convictions profondes ainsi que la vénération qu'il porte à son oncle et cardinal préféré... l’alliance honnis faite avec la perfide Bretagne dont les familles les plus illustres sont de fait ennemis héréditaires de ceux qui l'adoptèrent... mais aussi les liens éphémères mais tissés avec La Memento, celle dont le nom se murmure prudemment dans moult taverne du royaume... autant de raisons qui font que le Griffon repartira sans faillir porter le fer à perce harnais, et graver généreusement armoiries de Bourdeille à force d'écu sur chairs tendres.

Patience et longueur de temps font plus que force, ni que rage.
Et l'Azayes a, malgré son jeune age, patience chevillée à l'âme.
Alors...
Alors, en attendant que s'achèvent ses jours d'inactivité, il se souvient qu'il y a quelques jours, avant de tomber sous les coups d'autrui, lui aussi a participé à la mêlée furieuse...


Citation:
22-10-2011 04:04 : Cruchot81 vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
22-10-2011 04:04 : Vous avez frappé Orick95. Ce coup l'a blessé superficiellement.
22-10-2011 04:04 : Vous avez frappé Filou45. Vous l'avez légèrement blessé.

_________________
--_felina


[Le Rideau tombe sur le Dernier Acte.]


Et l’Ombre flotte désormais au dessus du charnier qu’est devenu le champ de bataille. Plus de larmes, plus de douleurs … Elle est si bien, enfin débarrassée de cet étau qui toute sa vie durant lui enserrait le cœur. Ce chemin vers l’Autre Monde, elle l’a déjà parcouru tant et tant de fois et à chaque fois, à l’heure du choix, il a été décidé de lui laisser une autre chance. Alors elle devait redescendre et retrouver les tourments d’une vie chaque jour un peu plus lourde à porter.
Mais cette nuit, elle ne manquera pas le rendez vous. Elle y est pour de bon, et elle le sait, il n’y aura pas de retour possible.


Tout est enfin terminé.


C’est l’histoire d’une sauvageonne qui a grandit trop vite, jetée bien trop jeune dans ce que la vie pouvait offrir de pire. L’histoire d’une enfant a qui l’on a volé son innocence, et qui n’a eu de cesse dans sa misérable vie que d’essayer d’oublier, de se venger et de faire souffrir comme elle avait souffert. Des dizaines de vie prises pour une vie gâchée. Une épée au service de la Mort et de sa propre vengeance. Une femme sans cœur et qui pourtant a su réapprendre à aimer, à s’attacher aux autres. Elle avait pourtant lutter de toutes ses forces pour ne plus jamais rien ressentir mais en vain. La Vie avait gagné, envers et contre tous. Pourtant, ce soir, c’est la Mort qui remporte le dernier round.

Tout est enfin terminé.

Il est temps maintenant de rejoindre enfin les hommes de sa vie … Ses frères, Guillaume, Devil. Son amant maudit, Jules. L’heure des retrouvailles a sonné.
Tout est enfin terminé.


Félina !

Non !

Revenez !

Non !

Félina !

Laissez-moi … J’vous en supplie.

Combat intérieur qui se livre alors dans la caboche de la semi morte. Laissez moi tranquille ! Partez ! Laissez moi crever en paix ! Et la première bataille est perdue comme la prière de la vicomtesse trouve le chemin vers elle. Les yeux de la Rastignac s‘entrouvrent alors à demi et la tête tourne sur le côté, lui laissant entrevoir Sophie, rampant dans la boue et la sang et s’éloignant d’elle.

Non … revenez ! M'laissez pas toute seule !!

Elle s’étrangle, elle tousse, elle a si mal … Avec le retour de la conscience, renaissent ses souffrances et sur son ventre, une blessure béante la traversant de part en part laisse s’écouler sa vie en flots incessants de fluide carminé.

Elle a froid, elle a si mal …

Sophie !!

Elle doit la rejoindre, elle doit lui dire ! Elle a si mal …
Alors, dans un gémissement inhumain, l’estropiée se retourne sur le ventre et à la seule force de sa main valide, elle se hisse et rampe sur le sol, se traînant comme une loque en direction de la vicomtesse devenue folle.


Sophie ! Sophie !!

Les gémissements supplient, appellent et hurlent. Et soudain Sophie semble reprendre pied, et les deux regards se croisent. La Féline s’accroche alors comme une désespérée, progressant mètres par mètres vers une vicomtesse qui fait le même chemin en sens inverse. Dans le dédale puant et gémissant des cadavres et comme au loin les combats font rage, deux destins tentent désespérément de se rejoindre.

Un dernier effort et les mains se touchent, s'unissent, s'accrochent.

Elle si mal.

Elle ferme les yeux une seconde, cherche cet air salvateur qui ne vient pas la soulager, avant de rassembler une dernière fois ses forces. La voix est faible à mesure que ses dernières forces l’abandonnent. Mais elle doit parler, elle ne peut pas partir sans lui dire.

Elle a si mal.


Sophie … J'veux pas mourir comme ça ! J'veux pas crever comme une paria !

Sophie … Maleus … Confiez moi à lui … Confiez mon âme à votre Dieu … J’vous en prie …


Et la main à griffes de caresser son ventre ensanglanté et duquel la vie s'échappe inexorablement à chaque seconde.

Mon bébé … mon bébé n’avait rien d’mandé … Il était innocent … Doko ... Oh mon Dieu pardonnez moi !

Les yeux s’embuent, la Rastignac gémit tant et plus. Elle pleure, elle perd pied …

Sophie …

Karyl … Retrouvez le ! Aimez le comme j’n’ai jamais su l’faire …
Dites lui comme sa maman l’aimait … Pardonnez moi …

Mon Dieu, pardonnez moi d’avoir échoué.

Pardon Karyl …
Pardon d’avoir été une si piètre mère.
Pardon d’ne pas avoir été celle qu’tu méritais
Pardon d’n’avoir pas été à la hauteur.
Pardon de t'laisser tout seul.
J’suis si désolée mon ange …
Je … J'veux pas crever, pas maint’nant …


C’est si dur … C’est trop dur. Elle n’a plus la force. Elle a si mal. Quelques longues secondes encore pendant lesquelles la Féline ne quitte pas le regard ami, s’ accrochant avec la force du désespoir, y cherchant la rédemption qu’elle sait ne pas mériter. Et soudain, contre toute attente, sur le visage encrassé et sanglant de la jeune femme, un fin sourire vient se dessiner comme la main se crispe une dernière fois dans l’autre et que les yeux eux, laissent échapper de grosses larmes.

La Rastignac pleure comme une enfant, et la main valide monte jusqu’à la joue de Sophie, pour y écraser d'un pouce les mêmes perles salées. Les lèvres s’entrouvrent une toute dernière fois, mais aucun mot ne parvient à en franchir la barrière.

Et enfin, dans un dernier soupir, les paupières se referment définitivement sur cette vie qui s’envole.

Un aller simple vers l’Enfer.
Plus de seconde chance.
Tout est enfin terminé.

Le rideau tombe sur le dernier acte.


Yo ho …*

Le roi et ses pairs
Ont enfermé le peuple,
Dans des duchés condamnés.
Nous voyageons, et par ses pouvoirs
Moi et mes frères combatteront.

Yo ho sur l'heure,
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, les mercenaires
Jamais ne mourront.
Yo ho quand sonne l'heure
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, les mercenaires
Jamais ne mourront.

Il y a les morts il y a les vivants,
On ne peut fuir le temps.
Grâce au clé de la cage
Il faut payer le diable
Et piller levan.
Les morts ne peuvent pas faire route vers les mystères
Du funèbre royaume.
Mais nous ne sommes et soyons forts,
Et rentrons au fort.

Yo ho quand sonne l'heure
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, les mercenaires
Jamais ne mourront.



*[RP] : La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte

______________________

Ljd Falco a écrit : "Jouons. Peu importe la victoire, pourvu que le spectacle soit beau."
Asophie
["Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris Vian : Je voudrais pas crever. .]


La lucidité revient, froide et brutale, autant que la folie qui s'était abattue sur son esprit traumatisé. La main de Crys qui se tend vers elle et son précieux brevage alors même que sa blonde lui répète son serment d'allégeance file à la Terrides un électrochoc radical.
"J'te défend bien de mourir, tu m'entends... T'as pas le droit..."

La voix se voudrait assurée, elle chevrote. Le visage se voudrait dur, il est nimbé de larmes creusant des rigoles claires au milieu de la boue de sang qui lui macule la trogne. Mais elle y croit la vicomtesse, à sa parodie d'autorité. Il lui faut bien ça, sinon, elle décroche. Alors, elle colle la flasque dans la main de sa blonde et se retourne pour observer, aux aguets, une silhouette familière qui tente de s'approcher.
"Bois ça. Bouges pas. Je vais chercher la Féline et je reviens... "

Là encore, elle y croit. Il faut bien. Pour se remettre à ramper dans ce bourbier écœurant, pour avancer, pouce après pouce au milieu du carnage et rejoindre la main qui se tend... "Bordel ! Pouvaient pas crever côte-à-côte les deux, là!" Dans sa tête, le cynisme a pris la voix masculine d'un ours mal-léché bien trop loin en ces heures tragiques. Et alors qu'elle franchit les derniers centimètres qui la séparent de la féline, elle répond à cette voix imaginaire : "Pourriez pas être là, vous ?! Au lieu de me laisser toute seule dans c'merdier!". Bon dieu, c'qu'il lui manque, à l'heure où toutes ses protections s'effondrent, à cette heure là, plus que jamais, à l'heure où ses yeux plongent dans ceux, troubles et profond, de la Rastignac.

Le froid, le mal, la douleur : tout ce qui se peint comme un masque grimaçant et torturé sur le visage de la sauvage délicatement apprivoisée qui la regarde suppliante, comme si elle attendait qu'on achève ses souffrances. Qu'on la comprenne. Qu'on lui pardonne. Qu'on l'écoute...

Un dernier effort et les mains se touchent, s'unissent, s'accrochent.

Le froid, le mal. Elle le ressent, elle le souffre en écho. Encore un effort pour s'approcher et venir se coller contre la Rastignac. Les mains se crispent l'une dans l'autre, s'accrochent. Au tour de la féline de supplier en silence : "Me laissez pas seule."

Je suis là...

Le regard a suivi la griffe et les entrailles ouvertes, désormais vides de la vie qu'elles contenaient : un merveilleux secret dont Sophie était l'une des rares dépositaires quand, perdue, la Rastignac était venue lui confier ses doutes un matin et qu'en bonne sage-femme, la montalbanaise lui avait confirmé l'impensable. L'enfant, Doko, Karyl... Toute sa vie en quelques noms que Felina essaie, au plus vite, de lui léguer. Ses dernières volontés avec son dernier souffle...
Je vous le promet, Felina...

C'est tout ce qu'elle arrive à articuler à chaque demande, à chaque requête. "Je vous le promets...". La gorge nouée se serre tellement que le moindre son semble croasser au cœur du charnier, quelques heures avant le festin des corbeaux.

On s'occupera de Karyl, je vous le jure... On s'en occupera, ne vous faites pas de soucis...

S'il est encore en vie... Voilà ce qu'elle n'ose ajouter. D'ailleurs les mots cruels se refuseraient à franchir ses lèvres. Et s'il ne l'est plus, il vous attendra, là-bas...


Je … J'veux pas crever, pas maint’nant …


Il n'est plus de mot. Aucun ne peut répondre à ça. Juste le regard qui reste accroché jusqu'à la fin. Juste la main qui serre l'autre. Juste sa chaleur pour tiédir le froid qui peu à peu va prendre la Rastignac... Et un sourire. Si Félina s'était proclamée son ombre, c'est parce qu'elle s'était découvert sa lumière. Sophie était son guide vers la rédemption. Karyl son chemin. Doko son avenir...
Au coeur de la pluie, un rayon de soleil. Toujours. Un sourire au milieu des larmes. Vas Feline... N'aie plus peur. Je suis là pour veiller sur tes arrières et Dieu t'attend...


Il vous pardonne, Felina... Il vous attend... Allez...

La main qui vient effleurer sa joue est si douce, mais si froide déjà alors qu'elle murmure sur les yeux qui se ferment. "Miserere Nobis..."* Il aura pitié. Je le sais. Parce qu'Il est Père. Parce qu'il est Mère aussi... Et qu'il est là, dans mes yeux qui vous sourient et vous rassurent. Dans mon corps qui vous serre. Dans ma main qui ne lâche pas la tienne. Dans mon oreille, posée sur ta poitrine et qui écoute pulser les derniers battements de ta vie.

Reposes en paix, Rastignac...

Enfin...



*Miserere nobis : prends pitié de nous.

_________________
Blackpearl...
Cette guerre la lassait.. Passait le temps certe, amenait des gens, mais elle détestait la souffrance que ces pauvres gens affamés dégagent. La succube avait décidé de ne pas se mêler ni à l'un, ni à l'autre. Cette guerre la laissait froide comme un glaçon, pour la seule et unique raison qu'elle n'y avait pas d'intéret à se battre pour ceux qui ne savait écouter. Pas plus que pour ceux qui cherchait l'occasion de se venger.

Alors que son pas silencieux s'éloignait à travers les bois, elle tendit l'oreille au son des épées, des cris de douleurs, des feux... Combien de fois elle avait vu cela? Combien de guerre avait-elle mener? Quel qu'en soit la teneur, elle l'ignorait. Elle avait arrêter le compte.

La brise fraîche d'automne soulevait ces longues mèches d'ébènes, caressait sa peau de lait.. À chacun de ces pas, elle sentait le sol tremblé sous l'effondrement d'un autre homme, de son cri..

La belle devait avouer, elle se mentait encore à elle même. Elle ne se tenait pas éloigner des champs de bataille seulement parce qu'elle ne voulait s'y mêler. Non. Le problème, c'était elle.

Guerrière aguéris, elle n'aurait eut aucun mal, ni aucune peur à combattre. Ce pourquoi elle se tenait éloigné, c'était la maladie qui la dominait alors qu'elle entendait ces cris, ces hurlements..

Le berseker était sa malédiction.. Une chose qui la rendait meurtrière.. Qu'elle s'efforçait de contrôler.

Levant les yeux vers le ciel si clair en cette nuit de tuerie, la belle soupira en rebroussant chemin. Llyr fesait de son mieux, mais pas assez.. Longtemps elle avait proposé de l'aide à la Touraine. En retour, on l'a renvoyait au trou. Dommage.

Mais voir tous ces hommes, ces femmes revenir en taverne le jour levé, en sang, mourrant, cela lui arrachait le coeur.

Lilith possèdait un don particulier de guérison. Si elle ne pouvait combattre.. Pourquoi ne pas utilisé ces talents d'herboriste et de médicastre pour aider ceux qui ont mal et qui souffre? Cela aurait été la moindre des choses.

Tournant les talons, d'un pas décidé, la jeune femme se dirigea vers la ville, elle alla quémander audience au comte.
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)