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[RP] Tours et murailles

Eamon_de_treviere
Citation:
RP ouvert à tous... même les ennemis ^^... have fun.

~*je viens de mettre le titre en minuscules pas besoin de crier hein :p*~




Chinon, une soirée étrange


Depuis des semaines, nous tournons en rond dans l'attente d'ordres qui ne viennent pas ou contradictoires... La nervosité nous gagne, l’impatience nous rend fébriles, nerveux.
Après tout, si nous avons quitté l'Auvergne, c'est pour prêter nos bras à la Couronne...

Les combats font rage tout autour de nous, des amis, des parents tombent sous les coups de l'ennemi déstabilisé par la mobilisation des forces Royalistes.
Leurs rangs, peu à peu s'éclaircissent, se désorganisent.Ils se battent avec l'énergie de ceux qui savent leur cause perdue.
Mais cela ne nous console qu'à moitié... Notre groupe erre sur les routes, de taverne en taverne, désœuvré, une cruelle sensation d'inutilité au ventre.

Certes, nous sommes en contact permanent avec les Etats Majors de nos troupes, mais nos ordres d'intégration se font attendre.

Ce soir là au Trou du Cru, nous devisons avec nos camarades et quelques citoyens fidèles à la Couronne lorsque, discrètement, un coursier m'informe que je suis convoqué à une réunion secrète.

Je le suis donc sans explications pour mes compagnons et me voilà introduit dans la tente de plusieurs Hauts personnages et mis en présence de ma marraine, elle même Capitaine d'un Ordre Royal...

Bigre... impressionnant... regards qui me jaugent, me sondent... je me sens tout petit. Mais, prenant sur moi, je tente de n'en rien laisser paraître.

Après une courte conversation, ordre m'est donné d'intégrer une armée prestigieuse... Mortecouille ! Quel honneur !

Pourquoi moi ?.. Alors que la plupart de mes compagnons sont plus expérimentés que moi.

Mais,en ces temps troublés, on ne se pose pas de questions... on obéit.

Volontaire, je le suis depuis notre départ de Roanne, en pleine connaissance de cause... ce n'est pas au pied du mur que je vais reculer... Un Trévière ne recule pas, c'est bien connu !

La tête me tournant un peu, je sors de la tente instructions prises et sous les étoiles de cette douce nuit d'automne, je réalise que le plus dur ne sera pas de monter au combat, mais d'affronter le regard de mes compagnons condamnés encore à l'inaction et plus particulièrement celui de ma Princesse qui, j'en suis certain, ne manquera pas de me tancer vertement pour ce volontariat solitaire...
Mais, qu'y puis-je ?... Allais-je refuser ? Allais-je prétexter l'inquiétude de mes proches et m'y dissimuler faisant ainsi preuve d'une pleutrerie peu honorable ?

Certes non... Tôt ou tard, ma promise et mes amis comprendraient mon dévouement à la Couronne, mon attachement à nos valeurs et mon ardent désir de contribuer à rendre au Royaume sa sérénité et sa prospérité !

Et ça ne rate pas !

A peine le seuil de l'auberge franchi, le regard émeraude de Margaut m'incendie. S'ensuit une âpre discussion orageuse dont je vous passe les détails, mais au terme de laquelle, campant sur nos positions respectives tout en admettant et comprenant les arguments de l'autre, nous faisons la paix.
Fortes têtes que nous sommes, personnalités déjà marquées, rien cependant n'entache l'amour et la confiance que nous avons l'un pour l'autre et c'est d'un coeur plus léger que je prends congé d'elle et de nos amis pour intégrer mes quartiers, non sans un gros pincement au coeur... Les risques ne sont pas imaginaires.


Chinon, préparatifs de bataille.

Je suis venu de Murat montant mon grand poney, cadeau des Roanne. Hélas si cet ambleur remarquable que j’affectionne tant est idéal pour voyager, il est bien trop léger pour le combat, aussi, je le laisse aux soins du Maître d'Ecurie du camp qui me refile un grand hongre bai à l'allure peu commode... Une carne, en réalité. Et, malgré tout le respect que je dois à la gent chevaline, je ne peux m'empêcher de faire la moue... Làs... c'est la seule monture disponible... son cavalier est mort en selle au combat et l'animal porte des traces rougeâtres de blessures récentes... la selle ne vaut pas mieux... elle est encore tachée de sang.


Néanmoins, il me faudra m'en accommoder. Et pour cela, autant me montrer aimable avec lui. Je prends donc le temps de le panser et le soigner au mieux, l'animal semble m'en être reconnaissant car il se calme peu à peu.
Il est grand et lourd, plus d'une toise au garrot et son harnachement dans un état presque pitoyable.

Une fois l'animal soigné et logé, je m'attache à rafistoler du mieux que je peux bride, selle et caparaçon avec les moyens du bord, mon ingéniosité palliant au manque de moyens.

Cela fait, j'investis enfin la tente qui m'est dévolue et, soigneusement, je fourbis mes armes et vérifie mon équipement.

Bâtarde d'abord... Bigre, elle me paraît soudain bien légère... Dame elle devient trop petite pour moi... Déjà, je ne peux plus la manier qqu'à une main. C'est que, j'ai pas mal grandi depuis le jour où Père et moi la forgeâmes dans la forge paternelle.
Elle ne m'a jamais quitté depuis et fait partie de moi... Je répugne à m'en séparer d'autant que je suis devenu fort habile à la manier... Je n'aurais pas le temps de m'adapter à une lame plus lourde.
Je la fourbis donc et l'aiguise avec soin puis la range.

Je porte toujours ma fine dague au creux de mes reins et, pour l'occasion, j'en glisse une autre dans ma botte droite... on sait jamais.

Je vérifie alors les courroies de ce bouclier rond de type Celte que j'affectionne particulièrement. Il est fait de bois et de cuir bouilli bardé d'acier, léger et solide, hérissé d'une pointe d'acier taillée en diamant sur le centre, il est devenu le prolongement de ma senestre, il me sert aussi bien à me protéger qu'à asséner des coups violents.

J'ai délibérément choisi de ne point porter de casque ni heaume... Imprudent peut-être, mais on ne voit et n'entend presque rien dans cette carapace, je me sens plus libre te plus léger sans cette pièce.

De même l'armure. Maintes fois, à l'entraînement j'ai tenté d'en porter... Rien n'y fait, je ne m'y habitue pas.... J'ai besoin de liberté de mouvement, surtout en selle.
Aussi ai-je revêtu pour l'occasion une courte cotte de mailles sur laquelle j'ai passé une cuirasse de cuir lourd bardée de plaques métalliques et garnie de spalières lourdement cloutées.

C'est un peu encombrant, mais bien moins que l'armure complète et je sais que cet équipement me protègera efficacement tout en me garantissant grande liberté d'action.

Me voilà fin prêt... Et il en est temps, en effet !


En selle !


Au petit matin, alors que le soleil est encore loin d'être levé, Sonneries et cliquetis d'armes m'annoncent que l'heure est au départ.

C'en est fait de la quiétude. Tout le campement est en effervescence et chacun s'affaire aux préparatifs de départ.
Calmement, avec toutefois une pointe de fébrilité, je m'apprête. Appliquyé à ne négliger aucun détail, me concentrant sur chacun de mes gestes.
Je selle le grand bai méticuleusement... Il semble me reconnaître et ne bronche pas... Enfin , je monte en selle et m'avance au pas vers l'endroit qui m'est assigné.

Un regard vers les Capitaines... Bigre Ils ont pas l'air de vouloir sourire et je les comprends un peu.
Notre cavalerie est... somptueuse... gonfanons et oriflammes claquant au vent nocturne, les cuirasses luisant au clair de lune... Somptueux et irréel...

C'est le coeur gonflé d'allégresse que je prends place au milieu de mes compagnons d'armes et, sur un signal du Capitaine, notre troupe s'ébranle enfin... Impressionnante et majestueuse....


Au combat... enfin !


Le jour se lève lorsque, enfin nous prenons position sous les murs de Tours.

Précédé de notre infanterie, les archers couvrant nos flancs, notre cavalerie domine la plaine au pied des murailles.

A cette distance, j'aperçois nettement la masse de la piétaille ennemie hérissée de piques. Soldats de fortune, bernés par les belles paroles mensongères des meneurs ponantais. La plupart sont vêtus de guenilles, on les sent au bord de la débandade, même si leur nombre est encore impressionnant, on peut lire le découragement sur leurs visages las. Ils se jettent avec leurs dernières forces, dans une bataille qu'ils savent perdue d'avance... Les pauvres gens !
Derrière elle, la cavalerie ponantaise. Encore impressionnante, elle aussi, malgré les pertes subies au fil des combats.

La bataille ?... Je la sens âpre parce que désespérée. Ces hommes ne lâcheront pas prise facilement. Nous devrons y mettre tout notre coeur, notre rage même, à défendre les valeurs de la Couronne de France en délivrant les Tourangeaux de l'oppression bretonne.

Pour l'heure, les deux camps s'observent. Je sens le grand bai piaffer d'impatience. J'ai eu la nuit de voyage pour le prendre en main. Le courant ne passe pas bien... il semble rétif, ombrageux. Sa bouche un peu dure me désoriente un peu, moi qui suis accoutumé aux chevaux à la bouche sensible, je sens ma main trop légère... plus d'une fois, il essaie de m'embarquer et il me faut toute ma maîtrise pour prendre de l'ascendant sur lui.
Dieu merci, il répond parfaitement aux aides des jambes... De fait, mes mains seront bien occupées, je gage.

Je garde l'oeil sur les fanions et le Capitaine, attendant ses ordres...

Il lève enfin la main .

La troupe à pied se met en marche avançant vers la ligne ennemie... Au pas, nous la suivons. Toute la ligne de nos cavalier avance de front, majestueuse, en ordre parfait. Le terrain est en légère pente, à notre avantage.

Soudain, nos piétons s'écartent en deux fronts distincts laissant entre eux une large brèche. C'est alors que au cri de VIVE LA REYNE, les officiers dégainent leur lames et les portent haut !

Flamboiement d'acier... Mille feux surmontent nostre troupe... Lames étincelantes qui tournoient dans le matin cru... C'est le signal !

Ma lame a ajilli de son fourreau sans que je m'en rende compte presque et soudain, d'une voix que je ne me connaissais pas je me mets à hurler de concert :
- POUR LA FRANCE... POUR DIEU ET POUR LA REYNE... !!

Comme un seul homme, nous suivons le capitaine... au pas d'abord, puis au trot... Notre cavalerie forme un triangle avec à sa tête nos meilleurs combattants... Soudain, au grand galop, nous défonçons la ligne de piétaille ennemie...

Balayant lances et piques de coups d'épées rageurs, nos cavaliers percent une brêche sanglante dans les rangs ponantais.

Pour ma part, soudain galvanisé par l'action, je frappe dextre et senestre... quand ma lame ne tranche ou n'assène, mon bouclier heurte, renverse et estourbit tout ce qui passe à sa portée...
Curieuse chose m'arrive alors.
Eamon de Trévière fait place, peu à peu, à Eamon O'Sullivan.... Ce sang irlandais trop longtemps contenu en moi se met à bouillonner avec rage.
Bientôt, souillé par le sang de mes victimes, les cheveux sauvagement flottant au vent, le doux Prince se mue en guerrier farouche et sanguinaire ! Froide détermination, Cruelle lucidité qui me pousse à regarder mes ennemis dans les yeux avant de les voir tomber... Toute l’âpreté pugnace des mes ancêtres guerriers celtes se répand dans mes veines. Sans joie, ni sans remord !

Dieu me pardonne...ô combien la puissance que je ressentais alors m'enivra ... au point que je ne sentais ni coups ni estafilades...les articulations de ma dextres étaient en sang, ma lame vermillon et mon bouclier éclaboussé de rouge... Une pique ennemie jaillit à ma droite, je l'évite par un vif retrait du buste tandis que ma lame s'abat... La pique reste en travers de ma selle avec une main crispée dessus... Un soldat agrippe les rênes du bai??? d'un coup de pied, je lui pulvérise la mâchoire.
Le combat est sans merci... partout des corps mutilés jonchent le sol tandis que des hurlement de rage et de douleur emplissent le champ de bataille, résonant contre les murs de la ville.

Le grand bai m'emporte... vite, trop vite... laissant derrière moi une tranchée sanglante et m'isolant un peu de mes frères d'armes.

Tout à l'ivresse de mon premier sang versé... je le vois à peine arriver... La cavalerie ennemis est là... près... si près... trop près même...
Et pour moi... trop tard pour reculer, la route m'est barrée par des soldats qui tentent de se réorganiser...

Mortecouille Eamon !!! ..

Suivi d'une troupe importante de cavaliers, une espèce d'ours tout de brun vêtu montant un lourd destrier bai brûlé et armé d'une lourde masse fonce sur moi... Bordélious !

D'une violente talonnade, je fais faire une volte à mon cheval évitant la charge de l'ennemi de justesse... Las... pas assez cependant car, au passage, l'Homme faisant tournoyer son arme m'en assène un coup d'une violence inouïe sur le flanc droit...

Je pare comme je peux de ma lame dans une position impossible et une douleur intense et brutale me foudroie soudain le flanc tandis que ma lame vole en éclat...

Je sens le sang couler... un instant, je crois défaillir...je serre les dents de rage... je me suis laissé avoir comme un bébé... désarmé, blessé, au bord de l'évanouissement et sans avoir conscience de la gravité de ma blessure, je donnes un coup d e talon rageur dans les flancs du bai qui fait un bond de carpe et m'emporte au grand galop vers nos lignes, poursuivi un moment par la cavalerie ennemie.

Comment ai-je pu passer à travers le champ de bataille sans autre mal, je l'ignore...

Le bai s'arrête enfin non loin de nos lignes et, dans un brouillard épais, je me sens glisser le long de ma selle...

Exit Eamon...

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L0velune
Les ordres de la Couronne avait changé et les mainois ne feraient que traverser l'Anjou, leurs ennemis de toujours. Déception, certes, mais la Baronne d'Entrammes gardait espoir d'y revenir et de venger la mort de Gaelant. Mais les voilà en Touraine avec 3 autres armées royalistes. Une surprise pour leurs ennemis tout comme eux, car le plan avait été modifié.

Tours droit devant, la Capitale à libérer des félons de sa Majestés. Des abrutis, il va de soi, car il faut être con pour défier une Reyne. Marylune, à cheval aux côtés d'Eymerick, lui jeta un regard de détermination lorsqu'ils furent assez près pour apercevoir les murs.


Il faut foncer.

Et c'est ce qu'ils firent. C'est ce que les 4 armées firent en même temps. L'entrainement de Vaxilart pendant son adolescence se montra à nouveau efficace et plus utile que jamais. La poney rose, celle que l'on peut sous-estimer par son attitude et ses goûts vestimentaires (Même qu'on la remarque de loin avec son armure teintée de rose) en impressionnerait plus d'un. La Mirandole avait foncé dans le tas et avait massacré un homme qui tomba par terre, inconscient. Était-il mort? Espérons-le! Enfin, elle vit une femme aux allures importantes... Elle fondit droit sur elle à cheval, leva son épée et au même moment, un cri familier retenti:

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

Inquiète, elle blessa à peine son adversaire et tourna la tête. Lynette... Sans réfléchir, elle quitta le combat, galopa jusqu'à son amie et sauta de cheval.

Lynette! Lynette!

Du sang... il y avait beaucoup de sang...

LYNETTE!

Elle souffrait... C'était au moins un signe qu'elle vivait encore.

Tiens bon Lynette... Je vais te porter!

La poney rose prit son idole poney rose dans ses bras et réussit à la mettre en selle sur sa monture avec l'aide de Lys. Rapidement, elle entoura les mains de son amie avec les rennes puis déchira un long bout de sa tunique rose créée par les Ateliers des Doigts d'Or (Que ne ferait-on pas pour sauver une amie?) et stabilisa Erwelyn sur la monture.

Elle ne pouvait pas quitter le champs de bataille, mais Lynette le devait. Elle devait retourner au campement, là où elle recevrait de l'aide. En plein combat, elle serait vite oubliée et ne s'en sortirait pas.


Lynette, tu dois retourner au campement. Tu vas... LYNETTE! Regarde-moi!


Elle vivait toujours, mais était-ce une question de temps? Les yeux plein d'eau, la Mirandole poursuivit.

En l'espace d'une année, j'ai perdu mon fiancé et mon père, Lynette! Pas question de te perdre! Alors tu fonces et tu vis!

Elle avait claqué le flanc de son cheval et regarda son amie partir. Lorsqu'elle fut suffisamment éloignée et toujours en selle, Marylune reporta son attention sur le combat. Il y avait des corps un peu partout, des alliés et des ennemis... Lys tenait bon, Eymerick aussi. Le Capitaine de l'Ost se battait comme un vétéran. Il était temps de les rejoindre au nom de la Reyne (avec qui elle prendrait le thé un de ces jours).
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--Barberousse


Par la malepeste, je vais me faire estriper.. Et par sa famille et par la duchesse si c'est pas par le Duc.

Il court comme un forcené essayant de suivre la piste du cheval, à peine s'il perçoit les bruits de bataille autour de lui, plante sa fourche de guerre dans le ventre d'un homme qui lui bloque le chemin épée dressée, là bas, loin du tumulte le cheval s'est arrêté, son maitre affalé sur la selle sans connaissance.

Essoufflé il rattrape l'animal , le jeune Eamon a un côté trempé de sang mais respire.Il saute en croupe en retenant le jeune homme contre lui, puis guide le cheval au pas afin de rejoindre un village plus éloigné des combats, tremblant que le jouvenceau ne trépasse en chemin.

Il arrive à l'hostellerie où sa maitresse séjourne, hèle une servante.


Toi va chercher du monde , il faut l'allonger, trouve un lit et vite.

Pendant qu'ils s'affairent auprès du blessé, il se rue dans la salle, y trouve la duchesse.


Madame

votre Grasce,

le jeune Eamon......

je viens de le ramener...

il est...

non non pas mort,

mais il est blessé
Margaut_de_roanne


Chinon, une nuit…… et le lendemain

Des adieux, comme on n’en connaissait peu, c’est ce que je faisais à l’instant même ; de ceux qui passent du rire aux larmes et du calme énervement à l’intense apaisement. Malgré tout, jamais je n’avais cessé de le regarder avec une profonde fierté et un amour passionnel. Mon prince blond savait depuis toujours ce qu’il voulait et il était sur le point de réaliser ce pourquoi il était né, se battre. J’avais beau user de tous les prétextes possibles rien n’y ferait, cette nuit là je le savais je dormirais seule et il serait quelque part dans un camp où sur un champ de bataille. La journée m’avait éreinté, épuisé moralement, j’avais bien essayé de partager un moment avec ma mère, mais le départ d’Eamon résonnait dans ma tête sans jamais vouloir me lâcher. Promesse il m’avait faite de revenir et jusqu’à présent il n’avait jamais failli à aucune. Mais voilà, la guerre, ce n’est pas une partie de plaisir et bon nombre de soldats n’en reviennent pas qu’importe les éventuelles promesses qu’ils aient pu faire.

J’avais coupé court à toute discussion après la disparition de mon prince au loin, ce soir là, préférant me coucher espérant ainsi que la nuit m’emporterait rapidement dans un long et profond sommeil et qu’au petit matin tout irait au mieux.

Mais tout ne se passa pas exactement comme je l’aurais voulu. Je tournais et retournais sans cesse sur ma couche et lorsque mes émeraudes se fermaient je voyais le visage de mon prince me souriant, cela bien loin de m’apaiser ne faisait qu’augmenter ma crispation et ma panique. Je lui avais dit de ne pas y aller ce soir là, je ne sais pourquoi, peut être l’instinct féminin, mais je n’étais pas rassurée et ravie de cette nouvelle. Je tentais une énième fois de trouver le sommeil et à bout de nerf au cœur de la nuit je quittais ma couche pour prendre l’air à la fenêtre de ma chambre
.
Je pris un instant pour fixer le ciel dont la noirceur n’augurait rien de bon, pas une étoile dans le ciel, pour guider son chemin. Je soupirais longuement avant de poser mes mains sur le rebord de la fenêtre et me surpris à prier le Très Haut de veiller sur les armées alliées. Je décidais finalement de me recoucher arguant que si demain j’étais appelée à combattre je ne serais d’aucune utilité si je m’endormais avant même de pouvoir user de mon épée.

Je tournais et retournais encore les yeux grands ouverts, puis finalement m’endormis. Je pense que je n’avais dormi que quelques minutes d’affilées ce soir là, car bien vite mon sommeil fut agité.

Je me trouvais tout à coup à Roanne et le château résonnait de cris parvenant de tous les coins. J’étais assise dans la bibliothèque un livre dans les mains. « Des vertus des plantes à leur utilisation », je me plongeais dans ma lecture sans relever la tête tant ce livre me semblait essentiel voir vital. Je tournais frénétiquement les pages et lisais en biais tentant de m’imprégner le plus rapidement possible des enseignements que je pouvais en tirer. Je tournais encore et toujours les pages, fébrile, je levais rapidement les yeux sur la porte de la bibliothèque lorsque celle-ci s’ouvrit. Une voix me parvint alors :

- Margaut, nous n’avons plus le temps d’attendre, tu dois agir et tu dois le faire tout de suite .

Je laissais alors le livre tomber par terre et me jetais à corps perdu vers la porte de la bibliothèque
….

J’ouvris les yeux subitement pour m’apercevoir que le ciel était encore bien noir et sans que je ne comprenne pourquoi je sombrais immédiatement dans le sommeil et me retrouvais à nouveau à Roanne l’ambiance était la même mais la pièce avait changé.

J’étais dans ma chambre d’enfant sauf qu’elle avait évoluée mes objets d’enfants avaient disparu pour laisser place à une chambre d’adulte épurée, seul un lit avec deux coffres au pied s’y trouvait. Sur un des murs un long miroir, reflétait le dessus du lit. J’aperçu une ombre dans le miroir et m’avançais dans la chambre, l’ombre peu à peu pris forme et lorsque je vis son visage je poussais un hurlement d’effroi.

Je tournais sur ma couche le visage en nage, les cheveux collant sur mon front, je susurrais quelque chose d’imperceptible entre mes lèvres puis je me mis à crier dans mon sommeil.

Mon prince était là, dans ce lit, me regardant, il était d’une pâleur extrême qui lui donnait l’apparence d’un mort. Son visage était creusé et des perles de sueur ruisselaient le long de ses joues. Je m’avançais pour me porter à son chevet puis le fixais les yeux embués de larmes. J’attrapais sa main avant de lui susurrer au creux de l’oreille.

- Je suis désolée mon tendre amour, mes compétences sont limitées, je cherche mais je ne sais pas quoi faire, mais je ne peux te laisser ainsi sans ne rien faire.

Une larme roula sur ma joue pour venir se loger dans le creux du cou de mon Prince. Je me détournais alors rapidement pour ressortir de la chambre, je collais mon dos contre la porte puis fixais une personne devant.

- Quel médecin suis-je, si je suis incapable de sauver l’homme que j’aime


Je me réveillais en sursaut et me retrouvais assise dans mon lit le regard effaré, un hurlement s’échappa de ma gorge.

- Eamonnnnnnnnnnnnnnnnnnnn.

Je me calmais peu à peu et pris ma tête entre mes mains, me sentant tout à coup stupide je tentais de me résonner.

- Ce n’était qu’un cauchemar Margaut un simple cauchemar, ta peur prend le dessus sur ta tête et te fais t’imaginer de mauvaises choses.

Je me levais alors et entrepris de m’habiller le soleil n’allait pas tarder à se lever et je devais être prête à l’aurore pour cueillir les dernières informations. Allais-je me battre ce jour ? rien n’était moins certains. Mais tous les jours le rituel était le même, prendre les ordres pour le soir même.
Je pris rapidement l'escalier qui descendait à la salle de l'hostellerie où je devais retrouver mère, lorsque j’y arrivais elle y était déjà. Je m’avançais vers elle et déposais un baiser sur sa joue
.

- Le bonjour mère, veuillez pardonner mon apparence, j’ai eu une nuit agitée, j’ai, je crois, cauchemardé toute la nuit. Cette guerre et le départ d’Eamon m'affectent plus que je ne le pensais...

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Damisella


Au matin du 22 (suite)


Je n'ai pas le don ni les connaissances pour soigner les hommes, mais par contre je connais bien les chevaux, rejoignant la chambre où l'on a installé Eamon, toujours évanoui, je fronce le sourcil devant la plaie qu'il porte au côté droit. Les chairs ont été éclatées sous l'impact en dépit des protections qu'il portait, mais son souffle semble normal, pas de bulles sanglantes entre ses lèvres, il semble que le pire soit évité, car des côtes brisées peuvent provoquer le trépas.
Un médecin quéri en hâte, arrive confirmant ma première impression. Je le surveille un moment, il a l'air d'être habitué à soigner de telles blessures, donnant calmement des ordres clairs, qui font aller et venir les servantes de la cuisine à la lingerie et aux réserves.
Après m'être entretenue avec lui, je le laisse continuer ses soins un peu rassurée sur l'état du pauvre Eamon.


Il me faut maintenant prévenir ma fillote, elle qui appréhendait tant de le voir partir à son premier combat, elle va être effondrée.
Aura-t-elle été réveillée par le bruit de tout ce va et vient?


Je retourne dans la salle commune, je dois être la première à lui parler avant qu'une servante bavarde ne l'informe.

Elle ne tarde pas à se montrer, visage chiffonné par une nuit qui dut être agitée, et en effet


Le bonjour mère, veuillez pardonner mon apparence, j’ai eu une nuit agitée, j’ai, je crois, cauchemardé toute la nuit. Cette guerre et le départ d’Eamon m'affectent plus que je ne le pensais...


Je la regarde attendrie, la prends dans mes bras, la câlinant, essayant de trouver les mots pour lui annoncer la dure nouvelle.


Ma chérie, ma doucette il faut que je te dise, j'ai des nouvelles, une bonne, l'autre non....


Je lui parle doucement la gardant dans mes bras, ce n'est encore qu'une enfant pour moi, même si la date de ses quatorze ans approche. Son regard angoissé me bouleverse. Mais je dois continuer.

La bonne nouvelle ma chérie c'est qu' Eamon est ici, il se repose dans une chambre...

Elle lève vers moi un regard intrigué dans lequel perce à la fois joie et angoisse

J'ai du mal à laisser les mots sortir de mes lèvres


La mauvaise c'est qu'il a été blessé, c'est sérieux mais le médecin m'a assurée que sa vie n'était pas en danger. Il vivra ma doucette, c'est le plus important et ne sera pas estropié. Sous peu il sera vaillant, c'est affaire d'une dizaine de jours de repos et de bonne nourriture.


Je la sens vaciller puis se raidir dans mes bras.

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Cahuete


Un pigeon l'avait trouvée au petit matin alors qu'elle sortait d'une baignade tres matinale dans le lac glacé, qu'importe, il n'y avait que le gel qui l'empechait de nager. le pigeon donc, portait un message

Citation:
Eamon blessé, combattu cette nuit en armée


un juron lui échappa alors qu'elle se revêtait. plus tard, elle prit quelque renseignement auprès de l'homme qui l'avait ramené, elle apprit quelque détails, une armée inconnue, un cheval prêté, combattu comme un lion, tombé avec honneur... mais pourquoi diable avait il était combattre sans eux?

Prestement la demoiselle prit le chemin qu'on lui avait indiqué en fulminant, elle enrageait littéralement. Elle en voulait a Eamon, en voulait a ceux qui l'avait engagé et s'en voulait a elle même, aux 45, même si par la force des choses ils n'avaient pu combattre ensemble.

Oui mais voila, s'ils avaient été ensemble, ils auraient veillés les uns sur les autres comme ils l'avaient toujours fait. De colère, elle ne vit pas le chemin fait et elle arriva devant la chambre, un médecin en sortait et quand il croisa son regard se contenta d'un "il s'en remettra" et fila.

Elle entra, vit le jeune homme allongé, pale mais vivant, l'air vaguement cotonneux, elle ne put se contenir et s'emporta


EAMON DE TREVIÈRE ESPÈCE DE SOMBRE IMBÉCILE !

le timbre de voix, habituellement toujours calme virait au cri sous la colère froide de la demoiselle

QU'EST CE QUI T'AS PRIS DE VOULOIR JOUER LES HÉROS? AVAIS TU BESOIN DE PARTIR SANS NOUS? JEUNE INCONSCIENT!

les risques qu'il avait prit, le manque d'aide et de conseils qu'il avait eu la mettais en rage, elle savait qu'il n'avait pas été bien équipé.

AVEC UN CHEVAL QUE TU NE CONNAISSAIS PAS EN PLUS!

peu lui importait que le gamin c’était illustré dans la bataille, qu'il avait fait montre d'un courage exceptionnel. pour elle, il avait été inconscient, l'ivresse du premier sang l'avait mené a avancer sans protection et il en avait payé le prix, peu élevé certes, il était vivant, mais cela aurait pu être tellement pire...

Et sa famille d'adoption n'avait pas été la pour empêché cela... nul doute que Dami, Pierre et Cah ne l'aurait pas laissait partir seul dans la mêlée, a son age on ne faisait pas la différence entre courage et inconscience... les adultes y auraient pallié.

c’était important dans une guerre d'avoir des frères d'arme que l'on connaissait, avec qui on s’était entraîné afin de connaitre leurs réactions, prévoir leur geste, savoir quand les aider ou quand compter sur eux... important aussi de ne faire qu'un avec sa monture et cela, ça ne se faisait qu’après des mois d’entraînements, pas juste une nuit...

la peur rétrospective se calmait un peu quand même, a constater qu'il s'en sortirait mais le remord persistait et par la même la colère restait. Ses éclats de voix avaient du résonner dans toute l'hostellerie et assurément un soignant ou autre allait débarquer lui sommant le calme pour l'alité... ils ne la connaissaient pas...

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bannière executée par Kalopsite la fée aux doigts d'or


























Margaut_de_roanne


Je ne sais pourquoi le moment présent me semblais comme une vaste frasque, comme une pièce de théâtre avec un mauvais jeu de comédien. Le regard que mère posait sur moi m'interrogeais et j'avais raison de le faire. Bien vite elle me saisit et sans rien me demander me colla contre elle comme elle le faisait lorsque j'étais petite fille et que j'avais un gros chagrin. Je n'osais plus bouger, mère faisait souvent ce genre de chose mais je ne sais il y avait dans son geste une compassion qui me surpris. Deux nouvelles me martelèrent avec violence, transformant mon corps en celui d'une poupée de chiffon. Deux sentiments contradictoires vinrent prendre possession de mon esprit me laissant dans un état second....

Eamon, mon prince blond se trouvait ici même à Chinon, cette nouvelle loin de me ravir me laissa pantoise. Je cherchais une bonne explication, une raison plausible à la présence d'Eamon icilieu. Peut être avait-il loupé le départ de l'armée ?? Peut être c'était-il endormit dans un champ pour ne se réveiller qu'au petit matin et rejoindre l'hostellerie ?? Ou bien encore avait-il décidé au dernier moment de tenir compte de mes propos et avait-il fait le choix de rester à Chinon ??? Toutes ses explications sonnaient faux à mon esprit, et je repoussais avec vigueur les pensées moins tendres qui me venaient à l’esprit, parce que non c’était impossible que cela arrive à mon Prince blond.

Je tentais de me persuader que tout allait bien, oui que tout était au mieux, que nous allions rentrer à Roanne et que tout ceci serait bien vite oublié. Cette guerre, cette peur, cette douleur, tout ceci ne serait bientôt qu’un vague souvenir que j’oublierais bien vite. Je fixais ma mère avec intensité et supplication essayant de lui faire comprendre que je ne voulais rien savoir, rien entendre, je ne voulais même pas être là, à cet instant, à cette minute, dans cet endroit.

Cependant, la nouvelle tomba et bien que mère pris un soin énorme à l’enrober pour mieux faire passer la pilule, elle resta au fond de ma gorge, me coupant par la même la respiration. Peu importe qu’il s’en sorte, peu importe que ce ne soit pas dramatique, il était ici non pas pour une vulgaire erreur, ou bien pour m’avoir écouté. Non, il était ici parce qu’il avait combattu malgré mes recommandations et tout ce que je retiens des propos de ma mère c’est qu’il était blessé. Je me sentis défaillir et fis un effort considérable pour garder contenance. Je levais mes mains pour les poser sur mon visage qui virait peu à peu de couleur pour prendre une pâleur angoissante
.

- NONNNNNNNNNN, ce n’est pas vrai, c’est juste un cauchemar, nonnnn pas lui.

Je ne savais l’ampleur de la blessure en question et je n’avais pas pris conscience que mère m’avait dis qu’il s’en sortirait, seul mon cauchemar de la veille me revient en mémoire et l’effroi que j’avais ressenti dans mon sommeil, fis surface dans la réalité. Une phrase de mon cauchemar resta figée dans mes pensées :

- Quel médecin suis-je, si je suis incapable de sauver l’homme que j’aime

Je respirais alors profondément et me décollais de ma mère. Je n’avais plus qu’un seul souhait le voir et le voir tout de suite
.

- Je ne veux plu rien entendre mère, Où est-il ?? Quelle chambre ??

Mon regard émeraude fixait les yeux de ma mère et sure de moi je restais de marbre devant l’agitation qui régnait dans la salle de l’hostellerie. J’allais répéter une nouvelle fois ma demande lorsqu’un crie parvint à mes oreilles. La voix qui résonnait dans la salle ne nous était pas inconnue, ni à mère, à en juger par sa réaction, ni à moi. Je me retournais prestement et sans attendre je me mis à courir vers l’endroit d’où provenait le crie.

Cah, c’était Cahuète, qui semblait-il avait trouvé Eamon bien plus vite que moi. Mais le cri égaré dans l’hostellerie me fit un haut le cœur. Elle hurlait certes, mais sur la prunelle de mes yeux, sur mon avenir, sur mon tendre prince blessé. J’arrivais à pas de course dans le couloir menant à la chambre d’où provenait les cris et m’engouffrais dedans pour apercevoir Cah faisant les cent pas devant le lit de Eamon le regard furibond.

Je la regardais avec acharnement et la colère s’empara de mon être. Je ne pouvais tolérer que quelqu’un d’autre que moi ne hurle sur mon Eamon, et je ne le faisais que très rarement. Mais là alors qu’il était blessé cela m’était insupportable. Je m’avançais quelque peu dans la chambre qu’importe comment il fallait que je la fasse taire. Mon prince avait besoin de repos, et d’aide, d’amour même, mais point de hurlement de la sorte.

Je tendais mon bras vers la porte tout en fixant Cah. La vassale de mes parents mais avant tout une amie de la famille, traitant avec si peu de considération mon promis. Je pris une intonation qui ne prêtait à aucune équivoque, sans crier, avec un calme étonnant, mais une volonté farouche de me faire entendre et un regard noir de la fille prête à bondir si la réponse ne la satisfaisait pas
.

- Dame de Saint Maurice, sortez de cette chambre, immédiatement.

Je ne savais alors si mère m’avait suivit et je ne pris pas le temps de vérifier, mais je n’étais pas sure qu’elle accepte que je parle ainsi à Cah. Je savais d’ailleurs que cette dernière n’aimait guère c’est démonstration de titre, je savais que cette simple phrase lui ferait comprendre où je voulais en venir.

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Eamon_de_treviere


On dit souvent que, au moment de passer de vie à trépas, on voit défiler en un instant tout le fil de sa vie.

Dans la nébuleuse et douloureuse torpeur de ma perte de conscience, je n'avais vu qu'une seule chose : Les merveilleuses émeraudes de ma promise... ce qui me laissait vaguement comprendre que mon heure n'était pas encore venue.

De fait, je me sentis empoigné fermement mais sans brutalité et, complètement avachi en selle, je me laissai aller...

La douleur de mon côté semblait s'estomper pour faire place à un engourdissement lancinant sournoisement inquiétant.

Dans cette brume d'incertitude je percevais vaguement des mains s'affairant sur moi... puis, sans doute vaincu par les émotions et la douleur, je perdis totalement connaissance... du moins c'est ce que j'en conclus car il me semblait avoir perdu tout contact avec la réalité.

Cette demi conscience fit place, peu à peu à un songe irréel dans lequel je me voyais chevaucher une Licorne, aux côtés d'Aengus, serrant contre ma poitrine, le corps chaud et souple de ma Princesse...

Làs, ce rêve se termina brutalement lorsque des coups puissants résonnèrent au tréfonds de mon cerveau me forçant à émerger à une réalité douloureuse et sonore.

Une douleur aigüe me vrilla le flanc droit tandis que mes oreilles bourdonnaient de cris aigus, d'invectives me sembla-t-il... Cela acheva de me ramener au monde.

Ouvrant péniblement les yeux, j'entendis la voix lointaine et feutrée de Cahuète émerger de mon brouillard d'inconscience...

En un instant, je réalisai que je me trouvais dans une chambre inconnue, le torse comprimé dans un bandage serré. Chaque respiration était une torture et je ne parvenais pas à émettre le moindre son, car, à mesure que je revenais au monde, je réalisais la scène se déroulant devant moi.

Cahuète, furieuse, gesticulait dans la pièce et semblait en proie à une violente colère dans laquelle je percevais néanmoins une lueur d'inquiétude...

De ces propos, je ne retins que quelques mots, tels : Imbécile, héros, inconscient...Le reste s'engouffrait dans mon pauvre cerveau en borborygmes significatifs, mais totalement incompréhensible dans l'état où je me trouvais.

Confusément, je réalisait qu'elle me reprochait d'avoir suivi l'armée de manière trop inconsidérée... ce en quoi, finalement, elle n'avait pas tort... mais de là à vouloir m'achever sur mon lit de souffrances ...

Je n'arrivais pas à articuler le moindre mot tant ma bouche était sèche... une soif intense me rongeant soudain à mesure que je reprenais conscience.

Je voulus lever un bras...une grimace me tordit le visage..; J'avais bougé le bras droit... du côté de la douleur... Je tentai un nouvel essai de senestre cette fois et j'eus plus de succès... néanmoins, Cahuète ne sembla pas s'en apercevoir et mon bras retomba lourdement sur ma couche.

Je reprenais mes esprits et avec eux, la conscience de ce qui se passait....

Quelqu'un, sur le champ de bataille devait m'avoir assuré ma sécurité en me conduisant ici - mais où donc étais-je .- où sans aucun doute on m'avait soigné... Chinon certainement puisque Cahuète était là...

J'avisai, sur un e table basse à côté de ma couche un broc de porcelaine et m'apprêtais, en un geste désespéré à le faire basculer afin d'attirer l'attention lorsque la porte s'ouvrit...

Une fée aux joues rouges d"émotion et aussi de colère, me sembla-t-il venait de faire sa gracieuse apparition : Ma Princesse !!

Cahuète masquait en parie sa silhouette à mon regard encore flou, mais je l'entendis clairement prononcer d'un ton que je ne lui connaissais pas et qui ne supportait pas la réplique :



- Dame de Saint Maurice, sortez de cette chambre, immédiatement.


Mortecouille... comme elle y allait... Je grimaçai douloureusement torturé par la pensée que des amies si chères à mon coeur en venaient à se disputer pour les sottises que j'avais commises... aussi, en un geste désespéré, je lançai mon bras gauche qui heurta violemment le broc de porcelaine, l’envoyant se fracasser au sol en un bruit incongru :


- *BLANG*

Les visages se tournèrent vers moi et je parvins enfin à articuler d'une voix faible, oh... si faible :


- à... à b... boire...



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Eymerick
[Chroniques de deux jours de combats, par un Vicomte commandant d'armée]


Chinon. Voilà que nous quittons l'Anjou pour la Touraine, au plus grand désarroi de mes hommes. Les questions affluent, alors qu'ils désiraient plus que tout taper de l'angevin. Je leur donne les réponses attendues, serein et calme. Ceci contraste avec mes troupes, impatientes. Cela les calme quelques peu, mais pas trop. La nervosité des premiers combats à venir sans doute.

La ville est calme, malgré les centaines de bottes qui foulent les chemins. J'attends patiemment les ordres, là, assis dans ma tente, réglant quelques détails logistiques. De nombreuses allées et venues égayent ma journée, même si mes pensées sont tournées ailleurs.

Il est venu le temps des ordres et un jeune auvergnat se trouve là, devant moi, dans la tente de commandement, prêt à intégrer l'armée mainoise. Je l'observe, je le jauge, puis hoche la tête et lui fait intégrer la section du Capitaine Royal. Je suis sûr qu'il sera bien entouré. Tout le monde est au parfum des opérations, il ne reste plus qu'à donner les ordres aux hommes. Je convoque chaque chef de section et leur donne les directives.

Enfin, tout le monde en rang, les armées royalistes prennent la route de Tours.

Un silence de mort règne dans les rangs. Seuls les bruits de bottes foulant le sol sec tourangeau, accompagné du cliquetis des armes, et des bruissements d'armures se font entendre, en plus de la respiration de chacun, accentué par l'effort et le froid. Les chevaux aussi font voir qu'ils sont là de temps à autre en plus du bruit de leurs pas. Mais c'est tout. Tout le monde est concentré, tout le monde enfouit sa peur face à la mort au plus profond de lui même, tout le monde sait ce qu'il a à faire.

Je regarde droit devant, concentré également, même si mes pensées sont ailleurs par moment. Les lumières du camp ennemi se font de plus en plus nettes au fur et à mesure que l'on avance. Ils sont là, prêts à se battre. Une rude bataille nous attend.

Le signal est donné, je lève la main. L'assaut commence. Les différentes armées s'entrechoquent. Aux premiers contacts, des soldats tombent déjà. Des deux côtés. Je me bat avec sérieux et application, mettant à mon service et celui des autres mon expérience. Je frappe, je porte des coups d'épées, mais n'atteint pas mes cibles. Je pare également à tous les coups. Mon bouclier tient bon. Je regarde instant autour de moi, jaugeant la situation. Beaucoup de mes hommes tiennent bons, certains sont blessés, d'autres plus sérieusement. Je vois Mary s'occuper de Lynette, et je frappe autour d'eux pour lui laisser le temps d'agir. Le jeune auvergnat est mal en point également, nous nous faisons son bouclier à trois-quatre, pour lui laisser le temps de quitter le front. Le temps, la chose la plus primordiale lorsque l'on est blessé. Plus vite on a les soins, plus on a de chances de s'en sortir.

L'heure est au repli défensif. Je n'ai rien. Je vais au chevet des blessés que l'on a pu ramener avec nous et fait le point sur les soldats encore en état de combattre. Nous sommes en rase campagne. Je fais rapatrier les blessés les plus graves vers Chinon, là où ils pourront être prise en charge par des médicastres. Voilà désormais le temps des bilans en compagnie des autres commandants. Puis je vais me reposer. Je ne dors que peu, je repense à la bataille et à mon amie, entre la vie et la mort. Puis mes pensées se tournent vers ma compagne, coincée à Orléans. Je soupire longuement, puis finit par tout de même fermer les yeux.

Le lendemain, on remet ça. Les ordres fusent, on se refait une santé mentale et physique comme l'on peut entre les différentes corvées assignées à chacun. Je ne rechigne pas à la tâche et aide mes hommes. Puis nous prenons de nouveau un peu de repos avant la bataille à venir.

Enfin, tous en rangs une nouvelle fois, mais de taille moindre, les armées refont mouvement vers la capitale tourangelle. Cette fois nous sommes attendus de pied ferme. Il n'est plus là le temps de la surprise, mais celui de la bataille rangée.

Nous sommes moins nombreux, et cela se ressent. Les coups fusent de toute part. C'est un vrai carnage. On se bat à un contre plusieurs, faut avoir les yeux partout, et les bons réflexes. Je me bats comme un forcené, pour survivre et aider mes frères d'armes. Mais le combat est inégal. Je vois mes hommes, mes frères et soeurs de combats, mes amies, tomber les uns après les autres, agonisants dans les marres de sang qui jonchent le sol de Touraine. Je veux les aider, mais je ne peux pas. Je suis déjà aux prises avec des lames ponantaises qui arrivent de toute part. Je suis essoufflé, épuisé, prêt à rompre physiquement, mais mon mental et ma concentration m'aident à tenir bon jusque... une lame ponantaise vient transpercer ma cuisse, là où déjà une cicatrice est présente, alors que j'étais en train de combattre avec un autre, parant les coups, et lui en donnant tout autant.

Me voilà donc à genoux, sous la douleur qui transperce ma jambe de part en part, la lame bien enfoncée dans ma chair, grimaçant de douleur et la sueur perlant sur mon front. Mais je me protège. Je pare de nouveau un coup venu de mon assaillant du début, brisant mon bouclier au passage alors que je flanque mon épée droit dans les entrailles d'un autre venu m'achever pendant que j'étais occupé avec le premier. Mais le fourbe qui m'avait mit à genoux entre temps retire son épée de ma cuisse pour profiter que je sois à découvert, et me la fait pénétrer dans l'abdomen avant de la retirer sèchement.

Mon bouclier en morceaux, mon épée brisée dans les entrailles de l'un de mes adversaires, me voilà, les deux mains ensanglantées sur ma blessure au ventre, avant de vaciller vers l'avant et m'écrouler, visage contre terre. Ils s'en vont, me laissant agoniser là, la respiration de plus en plus difficile. Je revois des visages, qui défilent dans ma tête. Ma famille, mes amis, et surtout ma fille puis ma compagne et ses enfants. Je la vois là, entourée de ses fripouilles et les deux mains croisées sur son ventre grossissant. Un de mes bras se mouve dans un ultime effort, dans l'espoir de me relever et survivre, pour eux, pour tous ceux que j'aime. Mais cela n'est pas suffisant. Mes yeux se ferment doucement, et je tombe doucement dans l'inconscience, alors que mes lèvres s'entrouvrent lentement pour laisse échapper dans un léger soupire...


Shao...

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Erwelyn
Chacun mon tour...

Lynette ne parle pas beaucoup ces derniers jours. Son esprit est obnubilé par la bataille qui s'annonce, quelque part. Ils ont tous cru que ce serait en Anjou, prêts à en découdre avec ce peuple ennemi de toujours. Ils ont tous aiguisé leurs lames avec patience et détermination, espérant occire un Finam ou un autre angevin ou breton du même acabit.
Durant des jours, celle que l'on surnommait la chargé rose d’événementiel de l'armée avait sillonné le campement. Ici et là, la baronne récupérait les informations de la nuit. Qui avait perdu son arme, qui s'était battu, qui manquait d'équipement... A force elle avait réussi à mettre un nom sur ces soldats mainois au départ inconnus.
Durant leur déplacement, juchée sur le cheval qu'elle s'était procuré avant de partir – impossible d'amener Pneybouboule ou encore Tralala sur un champ de bataille – elle menait sa section, essayait de les rassurer sur les combats qui s'annonçaient. A ses côtés, sa suzeraine, une de ses meilleures amies, Mary, et tant d'autres qui comptaient pour elle, comme Eymerick, ou encore Anorion. C'était une véritable famille qui foulait depuis plusieurs jours les routes du Maine, d'Anjou, et maintenant de Touraine.

Mais Lynette ne parlait pas beaucoup, en tout cas pas pour faire autre chose que pour rassurer les troupes et remplir la mission qu'elle avait au sein de l'armée mainoise. La baronne détestait les combats et prenait sur elle pour ne rien en faire paraître, lisant la peur dans les yeux des soldats pour la plupart jeunes et sans expérience particulière de la guerre. Elle s'était dévouée longtemps à la diplomatie, évitant par là même les armes et le flot de sang qu'elles pouvaient faire couler. Cette décision de se battre par les mots, ou encore de soigner sur un champ de bataille plutôt que de se battre, elle l'avait prise il y avait bien longtemps de ça. C'était une ancienne époque, où le juge mainois était alcoolique et elle éperdument amoureuse de lui, où Mayenne la belle était devenue ville franche, où les tavernes de sa ville voyaient encore des Mu, des Lora, des Pointbarre, des Cleopitre ou des Letro. Elle avait combattu à Laval, et avait vomi tout ce qu'elle avait pu de voir ces hommes estropiés, la gangrène les prendre au bout d'une semaine à peine, pleurant et appelant leurs mères en perdant la raison. Oui, la guerre était infâme. Mais c'était pourtant le lot quotidien des nobles gens. Ce qu'elle était devenue...

Royaliste jusqu'au bout des ongles, il lui fallait respecter son serment. Se battre entre son écœurement des armes et sa promesse faite à sa reyne, sa suzeraine, à son royaume.

Les lèvres pincées, Lynette avançait donc vers l’inéluctable combat. La buée s'échappait des naseaux de leurs chevaux, qui piaffaient d'impatience à chaque arrêt. Même parmi les équidés, certains ne se relèveraient pas ce soir...
Le trouillomètre à zéro, la bile au bord des lèvres, la baronne s'agrippait à ses rênes comme à son destin. Elle ne se sentait pas immortelle ce jour. Un étrange pressentiment la tenaillait depuis la veille, alors même qu'Eymerick lui avait appris ce qui les attendait. La poney rose censée porter bonheur n'était pas une pro du maniement des armes. Il lui faudrait lutter pour qu'un adversaire ne lui enfonce pas dès le départ son arme dans le corps. Et malgré cette peur qui lui vrillait le ventre, elle montrait un visage impassible, pour ne pas effrayer les troupes. Car elle était noble, chef de section, et celle qui devait rassurer, pas faiblir.

Mais elle est cependant une des premières à tomber en ce premier jour de combat. Parce qu'elle veut les protéger. Parce qu'elle veut que personne dans sa section ne tombe avant elle. Parce qu'elle ne veut pas les retrouver plus tard sous la tente du médicastre, attendant la mort en souffrant. Et c'est ce qu'elle fait, la poneytte. Elle combat avec ardeur, criant des ordres, poussant comme elle peut les assaillants ponantais. Mais une seule lame ennemie a raison d'elle. Le métal froid qui la transperce la glace d’effroi et de douleur. Les larmes jaillissent, recouvrant un visage crispé. Deux mains tremblantes viennent se blottir contre son ventre, là où le coup a été porté.
Maman, Aristote, que ça fait mal. Pire que cette chute des remparts qui l'avait plongée dans le coma. La lame est enlevée, laissant un sang épais couler le long de sa cuisse. Un genou atterrit à terre, puis un autre. Alors qu'elle s'écroule au sol, les yeux se ferment.

La poney rose ne sait plus quoi penser. Elle qui avait tant supplié la faucheuse de venir la cueillir, elle en a maintenant une peur bleue. Il fait froid, elle frissonne. Dans le brouillard ambiant qui happe son esprit doucement, elle entend son amie crier. Lui crier qu'elle doit vivre. Mais à quoi bon... Une paupière s'ouvre, elle aimerait lui dire que toutes les choses ont une fin. Elle aimerait lui dire qu'il faut continuer à y croire, qu'elle retrouvera l'amour. Pas comme elle, l'éternelle célibataire qui venait d'épouser l'homme qu'elle détestait le plus au monde. Elle aimerait lui dire qu'elle l'aime, comme une sœur, qu'elle la remercie pour toute cette joie de vivre qu'elle lui amène. Elle aimerait lui dire qu'elle aurait voulu dire au revoir à Mahaut et Orka, qu'elles aussi, faisaient partie de sa vraie famille. Elle aimerait lui dire tant de chose... Seulement aucun son ne sort de ses lèvres.
Elle se voit hissée sur un cheval, attachée par un tissu... rose ? Sa paupière se soulève, jetant un dernier regard à Mary, avant que la rousse ne claque sa monture qui part au galop vers leur campement.

Le corps de Lynette est bringuebalé sur l'étalon de son amie, et la baronne essaie de se rattacher à la minuscule partie de vie qu'elle sent encore en elle. La poitrine écrasée contre la crinière de la bête, elle sent tous ses mouvements. Elle les sent... de moins en moins. Sa respiration, le bruit de ses sabots martelant le sol se font de plus en plus lointain.
Le cheval finit par s'arrêter au milieu des tentes, où du monde se met à courir vers lui en criant. Les médicastres du campement ont eux aussi appris à reconnaître tous les soldats. Et encore plus les nobles qui composent l'armée mainoise. En un bruit de craquement, le tissu qui retenait la mainoise sur la monture de Mary cède. De tout son poids, Lynette chute au sol. Pas de cri de douleur n'accompagne le bruit de ferraille qui s'échoue au sol. La baronne est déjà loin dans un autre monde.

Pas de lumière pour elle, mais du sombre, des ténèbres qui l'envahissent
Ainsi c'est donc ça la mort... Elle voit une forme s'approcher. Deux en fait. La première, elle la reconnaît instantanément. C'est lui, quinze ans plus tôt. C'est lui, le juge alcoolique. C'est lui, qui l'avait accueillie dans la battisse Louvelle les yeux embué par la liqueur. C'est lui qu'elle avait embrassé dans cette taverne avant qu'il ne parte pour l'Anjou et pour une fille plus jeune.
Ainsi, lui aussi est mort...
C'est bon de le retrouver, il n'a pas changé. Malgré le froid qui commence à l'envahir alors que les médicastres la portent dans une tente pour la soigner en urgence, un étrange sourire se dessine sur les lèvres de la mainoise. Celui d'avoir retrouvé l'être aimé. Était-ce enfin pour l'éternité, ce moment que toute sa vie elle avait attendu ?

Une seule larme s’écrase sur sa joue, signe que la baronne d'Evron n'a pas encore rendu son dernier souffle, et que peut-être, celle-ci peut encore échapper à la mort.

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[Une Corleone peut en cacher plein d'autres]
Stratovarius
Déjà le deuxième jour de combats, seulement trois jours qu'ils étaient en Touraine. L'armée avait traversé l'Anjou de part en part, sans se battre, sans croiser personne et là, en terre amie, ils avaient à sortir les armes une seconde fois... Décidément, le pays avait changé. Après tout, c'est qu'il fallait aller chercher les Angevins ailleurs que chez eux...

Les Mainois marchaient, la mine basse et l'oeil haineux, c'est qu'ils avaient perdu quelques-uns des leurs, la veille !
Le Capitaine Royal avait la tête ailleurs, sa tête pleine d'images du combat de la veille. Quelque chose le turlupinait... Pourquoi n'avait-il touché aucun ennemi le combat précédent ?

Tout était allé pour le mieux pourtant ! De bonnes esquives, de belles parades, mais aucune attaque n'avait portée ses fruits. Tout cela était fort vexant et décevant pour le vétéran qu'il était. Stratovarius était bien décidé à changer ça à la prochaine bataille, et elle ne s'était pas faite attendre.

Quelques heures qu'ils marchaient, le même chemin qu'à la retraite de la veille, de toute façon personne n'y prêtait grande attention.

Ils étaient arrivés, le bruit des armes ennemies résonnait, porté par le vent. Un coup d'oeil vers Eymerick, un signe et c'était parti.

Les Ponantais étaient bien plus nombreux qu'eux, bien trop. Ils avaient eu le temps de se préparer à l'assaut pendant qu'eux avaient marché. Enfin bon, il était trop tard pour reculer, ils vendraient chèrement leur peau !

Le premier choc, lames contre lames, épées contre bouclier, quelques bruits mats, indiquant que certains étaient pourvus que de la plus simple des armes. Certains étaient déjà tombés, les autres combattaient durement, les premières secondes étaient les pires.

Le Capitaine Royal esquivait, parait, toutes les attaques étaient vaines. Ils étaient bien trop pour eux, pas le temps de tenter un coup que deux soldats ennemis lui tombaient dessus...

Strato entrevis un mouvement rapide de la gauche, ni une ni deux, dans un geste de survie il présenta le bouclier à la lame ennemie. Un choc s'en suivit, le bouclier vola en éclats.

D'un geste désinvolte, le CR le jeta, maugréant et pestant contre ceux qui faisaient des boucliers autant fragiles, et prit son épée à deux mains. Au moins, à elle, il pouvait faire confiance. Cette fois s'en était assez, il fallait qu'il frappe quelqu'un, qu'il se défoule, tant pis pour le prochain qui lui tomberait dessus.

Il jeta un coup d'oeil aux alentours, son voeu avait été exaucé, avec un peu trop d'enthousiasme... Trois ennemis se présentaient à lui. Serrant sa garde, respirant un bon coup, et il sauta sur eux, un regard de fou brillant dans ses yeux et un sourire aux lèvres.

Pas le temps de porter un coup qu'il était déjà percé à la cuisse. Il parât un coup sur la droite, mais une douleur aiguë lui transperçait déjà le flan opposé. Le troisième luron, étant apparemment frustré de n'avoir participé à la fête, lui plongea son épée dans le bas-ventre.

Strato s'écroula, face contre terre. Il vit rapidement quelques personnes qu'il connaissait déjà à terre ou en difficulté. Eymerick, Pellabs, Lysesl, Aubane, Anorion. Tous ces gens qu'il aimait...

Il respira un bon coup et murmura quelques mots avec difficulté.


Maudits ponantais, si j'me r'tnais pas... Et vive le Maine et la Reyne !

Il tenta de cracher, un petit caillot de sang sorti de son nez, mais rien de plus. Puis, le noir...
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L0velune
Pour une fois, la Mirandole avait davantage de chance que ses amis. C'est que le Très Haut la protégeait, ce ne pouvait être que ça. Ou alors, les macarons que son Chambellan Arutha lui avait fait parvenir était porte-bonheur. Elle les avait mangé le coeur lourd en pensant à Lynette et n'avait pas eu le courage de manger les roses. Manger un macaron rose c'était comme manger les derniers souffles de vie de Lynette. Elle n'avait pas pu, symboliquement.

La deuxième journée fut la plus difficile. Déjà inquiète du sort de sa cousine par alliance (Lynette pour ceux qui suivent pas), elle vit de nombreux mainois tomber. Même si la Mirandole vivait désormais en Bourgogne, ses amis mainois avaient toujours gardé une place dans son coeur. Et c'était par devoir qu'elle s'était déplacée de Saint-Fargeau pour répondre à la levée de ban du Maine, elle, la Baronne d'Entrammes. Baronne parce que destituée par Finam il y a plus d'un an et demi. Lorsque son regard croisa justement celui de Finam au moment où un mainois lui transperçait le corps, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle n'avait pu s'en empêcher.


You got what you deserved.

''Tu as eu ce que tu méritais''. L'Anglaise n'avait pas non plus pu retenir ce commentaire. C'est vilain la vengeance, mais combien appétissant. Il ne lui restait plus qu'à tuer Brennus et ses vengeances seraient toutes à terme.

Marylune combattait très bien jusqu'à maintenant avec la lance de commandement de l'armée, Eymerick à ses côtés. C'est que le second ne quittait pas le Chef de l'armée afin de recevoir ses ordres et les retransmettre, mais aussi parce qu'ils veillaient l'un sur l'autre. C'était son meilleur ami. Du coin de l'oeil, Marylune reconnu Lys en grande difficulté. Reste concentrée Marylune, tout va bien se passer... Elle vit Anorion arriver aux côtés de la Comtesse, sa suzeraine. Il lui venait en aide, très bien. Concentre-toi Marylune. Lys et Anorion vont bien faire. De l'autre côté, elle vit le Capitaine de l'Ost mainoise au sol. Mais que se passait-il? Elle informa Eymerick dans un murmure, parant un coup d'épée.


Stratovarius est tombé...

Et ce n'était pas tout. Anorion et Lys tombaient l'un après l'autre à droite. Elle avait tournée la tête un instant et n'évita pas le plaquage qu'on lui réservait. Elle eut l'impression qu'on la lançait, car elle recula d'au moins 4 mètres avant de tomber sur les fesses. Elle se releva avec mal et trop lentement pour venir en aide à Eymerick. Tout ce qu'elle vit fut son corps lourd tomber à genoux, puis face la première dans l'herbe ou dans ce qu'ils restait d'herbe à cause de la Guerre.

EYMERIIIICK!

Et quand je dis qu'elle fut plus chanceuse que ses amis, c'est parce que la jeune femme s'en sortie presque indemne. Il lui fallait secourir son ami... Un inconnu se chargeait de transporter Stratovarius. À droite, il fallait attendre que la ligne se reforme pour avancer et permettre aux soigneurs de récupérer Lys et Anorion. Droit devant, elle vit un ennemi brandir son épée pour achever le Vicomte. Et s'il s'agissait du coup fatal? La rouquine courut les quelques mètres qui la séparait de son meilleur ami et lui donna un coup d'épée, lequel fut interrompu. L'épée de la Baronne lui glissa des mains et disparu dans le néant.
Le félon qui se trouvait en face d'elle prit le temps de réaliser qu'elle n'était plus armée avant de fondre sur elle. D'ailleurs, la Baronne du le réaliser elle-même. Ce qu'elle était surprise! Sauf qu'elle ne se laisserait pas abattre aussi facilement. Elle freina l'hérétique d'un coup de bouclier en plein visage. Vous avez bien lu, un coup de bouclier. C'est que ça surprend! Les boucliers à poings sont très pratiques pour ça, croyez moi. Il recula, laissant Marylune se positionner par-dessus le Vicomte, une jambe de chaque côté du corps. Elle lui servait donc de bouclier humain si on peut se permettre cette expression.


Tirez-le!

Pendant qu'un soldat tenta de recula Eymerick, la rouquine bloqua, bloqua et bloqua contre 4 assaillants. Diantre qu'elle était douée pour bloquer! Ça lui rappela l'Ordre Livonien il y a plusieurs années. Était-ce un don que de bloquer? Le hasard faisait drôlement les choses ou alors avouons-le: Marylune était douée pour bloquer les coups. Surprise par son propre talent, Marylune sourit, prête à en prendre à nouveau et à narguer l'adversaire d'un air trop confiant. Et elle bloqua encore... jusqu'à ce que la ligne de sa propre armée recule. On avait à peine reculé Eymerick... si elle ne faisait rien, ils l'abandonneraient là! Alors qu'elle se retourna, pour prendre la situation en main, l'une de ses adversaires lui érafla la joue de sa lame (Avouez qu'elle est chanceuse! C'était peut-être grâce aux macarons d'Arutha aussi. Qui sait?).
Marylune prit son ami par les dessous de bras en vitesse et elle-ne-sut avec quelle force, réussit à l'éloigner du combat. Et comme la malchance la rattrapait toujours, elle tomba sur le dos en reculant, le pied dans un trou et Eymerick par-dessus elle. S'il pouvait ouvrir les yeux, ils seraient très content de la vue, hein, c'est moi qui vous le dit.


Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

L'air commençait à lui manquer. Eymerick était encore plus lourd inconscient que conscient. Qui l'aurait cru? Comme si un Hulk sommeillait en elle (aussi surnommé Adrénaline), la Baronne poussa le Vicomte sur le côté, retrouvant son souffle.
Prochaine étape: un cheval. Le sien était à Chinon, ayant servi à raccompagner Lynette. C'est en se levant que Marylune se rendit compte qu'elle s'était foulé la cheville dans un trou, ressentant une certaine douleur quand elle s'était levée.
En boitant, elle prit le premier cheval libre qu'elle vit, peu importe à qui il appartenait et y fit monter Eymerick avec l'aide de quelques soigneurs. Il était plus difficile à faire grimper que Lynette, alors il fallait plus de gens. Au moins, il était en selle, bien qu'inconscient, mais bien en vie, car il respirait. Blessée à la cheville, donc, Marylune grimpa derrière lui et galopa jusqu'à Chinon, là où ils recevraient de l'aide.


À Chinon

D'ici demain, votre cheville devrait aller mieux. En attendant, veuillez marcher dessus le moins possible.


Un bandage au pied et une canne étaient les seules choses dont la rouquine avait eu besoin. Elle sortit rapidement de la tente de soigneurs et alla rejoindre celle de Lynette, toujours inquiète de son état. Elle était là, bandouillée de partout. En voyant son regard inquiet, une soigneuse lui expliqua avec honnêteté:

Madame, si votre amie s'en sort, c'est que le Tout Puissant l'aime énormément.

Les yeux de Marylune se remplirent d'eau. Difficilement et avec sa canne, elle s'approcha et prit la main de Lynette dans les siennes. Elle aurait voulu lui dire quelque chose, mais quoi? Les mots lui manquaient et seul son geste pouvait lui transmettre tout ce qu'elle ressentait pour elle.

Elle respire, mais ses blessures sont très graves.

À côté d'elle, Lys respirait. On voyait son ventre monter et descendre avec difficulté. Stratovarius et Anorion recevait des soins, il ne valait mieux pas les déranger. Quant à Eymerick...

Comment va-t-il?

Elle replaça la main de son amie sur la civière avec délicatesse et s'avança vers le Vicomte.

Et bien...
Et bien quoi?
... Son état s'aggrave.


Marylune avait failli s'effondrer.

Mais il va s'en sortir.
Et bien...
Il va s'en sortir je vous dis. Il me l'a promis. Il me l'a promis quand Chris et mort. Et une promesse, ça ne se rompt pas. Non, il l'a promis.
Je... et bien... je l'espère madame...


Sur ce, la soigneuse était sortie, beaucoup trop mal à l'aise pour rester. Marylune avait jeté sa foutue canne qui lui donnait l'air d'un vieillard par terre et sautillait jusqu'au chevet d'Eymerick.

Dis-moi qu'elle a tord, Eymerick. Tu as fait une promesse... n'est-ce pas que tu l'as faite? Tu as dit ''non'' quand je t'ai demandé si tu allais partir. Et moi, je n'oublie jamais les promesses que l'on me fait. Alors respire...

Elle posa une main sur son torse nu et blessé pour voir s'il respirait...

RESPIRE J'AI DIT!

C'est de la colère qu'elle ressentait maintenant.

Madame, je crois qu'il vaudrait mieux que vous sortiez...
Non! Je reste ici jusqu'à ce qu'il respire!
Mais madame la Baronne, vous êtes dans un état troublée, vous devriez sortir.
NON! NON! NON! ET NON!


L'une des soigneuses posa la main sur le bras de Marylune, tenta de la forcer.

ESPÈCE DE PETITE INSOLENTE! COMMENT OSEZ-VOUS ME TOUCHER? Vous voulez croupir dans un donjon peut-être? Vaxilart en a un très joli! Demandez au diacre de Mayenne comment il a apprécié son séjour!

Rassurez-vous chers lecteurs, la Baronne est simplement dans un état de panique. Ce n'est pas dans ses habitudes de parler ainsi avec les gueux, bien au contraire. Tout de même, ses paroles eurent l'effet escompté, car la soigneuse lâcha son emprise très rapidement.

Je reste ici, c'est compris?
Oui madame, mais...
Pas de mais! Jusqu'à ce qu'il respire!
... Oui madame, mais calmez-vous, svp.
Je suis très calme. Vous voyez pas que je suis calme? Il faut vous faire un dessin peut-être?
Oui, heu... je veux dire non madame.


L'une des deux soigneuses s'occupa du Vicomte, retirant un bout de couverture tachée de sang qui recouvrait l'une de ses jambes. Sa cuisse était dans un sale état... Pourrait-il à nouveau marcher? Ne pouvant plus supporter la vue d'une cuisse ouverte, la jeune femme se rendit au chevet de Lys, lui prit la main, et maudit le ciel d'avoir fait en sorte qu'elle soit la seule noble du Maine dont la vie ne se trouvait pas si près de la mort et d'avoir à souffrir de toutes ses inquiétudes de les perdre tous, l'un après l'autre...
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Lysesl


Elle n’aimait pas la guerre. Elle n’aimait pas se battre. Elle n’avait pas vraiment pensé qu’elle intègrerait une armée. Après tout, son vassal la représentait pour la levée de BAN car elle était maire à ce moment. Il la représentait toujours alors elle n’avait pas vraiment l’obligation d’y aller. Mais aller taper de l’angevin était tentant, après tout ce qu’ils avaient fait au Maine.

Ils étaient partis nombreux pour l’Anjou. Ils y étaient restés quelques jours. Mais voilà qu’on ne tenait plus parole et l’armée fut envoyée ailleurs. Oui, bien sur il y avait de l’angevin en Touraine, mais l’idée de départ était de se battre en Anjou. Elle s’était sentie trahie, mais avait suivi son chef d’armée.

Après Chinon, il y eut une première bataille. Plusieurs avaient été blessés ou tués au combat, l’armée avait été fragilisée. Elle n’avait rien eu.
Malgré une armée fragile, ils avaient été envoyés au combat une deuxième nuit de suite. Envoyés au combat ou à une mort certaine ? Elle penchait plus pour la deuxième option. L’armée n’était plus assez forte pour résister. Et la suite des événements lui donna raison. Une véritable hécatombe. Par quel miracle l’armée n’avait pas été décimée, elle ne le savait pas. Retournerait-on le squelette d’armée se battre encore cette nuit ? Elle espérait que non mais avait bien peur que oui. Mais elle ne serait pas là pour le voir. Elle ne serait plus là pour le voir.

Pendant cette deuxième nuit, il y avait des combats partout. Ils étaient trop peu devant l’adversaire trop nombreux.
À peine avait-elle eu le temps de sortir son épée et de brandir son bouclier qu’elle sentit la pointe d’une lame lui traverser le bras. Elle essaya de se défendre, mais un autre coup lui effleura un poumon. Cherchant son souffle, elle s’écroula alors qu’on troisième coup lui transperça le ventre.
C’était le début de la fin…

Étendue sur le sol, son arme brisée, son bouclier détruit, elle pensa à son mari, à ses enfants. Comme elle les aimait, comme ils lui manqueraient. Aurait-on au moins la décence de les prévenir ? L’EMDR se souciait-il des familles des victimes ?
Elle souhaitait seulement qu’on rapatrie son corps chez elle, mais serait-ce fait ?

Et alors que la vie s’enfuyait lentement, un mot franchit ses lèvres avant de sombrer dans un dernier sommeil…


Tak…
L0velune
Les quatre soldats les plus amochés de l'armée étaient donc quatre nobles qui répondaient fièrement à la levée de ban:
- La Comtesse Lys de Monty Saint Pierre
- Le Vicomte Eymerick de Châteaucerf
- La Baronne Erwelyn Corleone, vassale de Lys de Monty Saint Pierre et
- Le seigneur Anorion, lui aussi vassal de la Comtesse Lys de Monty Saint Pierre.

Leurs civières étaient l'une à côté de l'autre sous la tente des blessés mainois, puisqu'ils reposaient tous entre la vie et la mort. Quand les soigneuses voulurent sortir le corps d'Anorion, prétextant qu'il était déjà mort, Marylune avait protesté, car elle avait espoir, un espoir sûrement utopique. Il était vrai qu'on ne percevait aucune respiration, mais peut-être que son cas serait similaire à celui d'Eymerick, c'est-à-dire à peine perceptible. Son corps reposait donc toujours là, à côté de Lys, sa suzeraine, dont l'état empirait d'heure en heure.


Lys... c'est Marylune. Tu dois reconnaître ma voix de toute façon, même si elle tremble un peu, hein?

Elle se retenait de pleurer, histoire d'avoir le plus de force dans la voix et peut-être donner un peu d'espoir à son amie, à sa marraine de baptême, celle sans qui Charlotte ne serait peut-être pas venue au monde.

Je... I wanted you to know that you have been a mother for me at the beginning, then a friend, a really good friend. Tu as cru en moi et ça, ça n'a pas de prix. Ça remonte à loin tout ça, ça doit faire 5 ans que l'on se connait, hein? Five long years... Et en 5 ans, tu n'as jamais montré le moindre signe de faiblesse. Tu es forte Lys, really strong, so j'aimerais comprendre comment ça se fait que tu n'ouvres pas les yeux.

Elle posa une main sur la joue froide de Lys, retenant un sanglot en constatant à quel point elle était froide.

Just one word, Lys. I'm asking for only one word... Comme ça je pourrai transmettre tes dernières paroles à ta famille... a last wish maybe...?

Toujours pas de réponse et Marylune se retint encore d'éclater en sanglot. Elle se sentait à la limite de ce qu'elle pouvait contenir. Si Lys entendait tout, il valait mieux qu'elle parte en paix. C'est pour cette raison qu'elle mentit, pensant que c'était la meilleure chose à faire.

Tes vassaux vont bien. Anorion se porte à merveille, mais il est trop occupé pour venir. C'est ce que tu aurais voulu, n'est-ce pas? Qu'il soit fort et continue de rendre sa suzeraine fière...
Quant à Lynette, elle a ouvert les yeux hier. Elle ne peut pas se lever, mais elle récupérera rapidement. C'est ce qu'ont dit les soigneuses. Elle est solide ta vassale!
Quant à l'armée, elle se porte bien. Quelques blessures par-ci par-là, mais rien de grave. Comme moi et ma cheville foulée...
Eymerick donne des ordres en ce moment. Nous allons la gagner cette guerre, Lys. Tes efforts n'auront pas été vains...


Et elle pleura, serrant la main de Lys dans la sienne. Elle jeta un coup d'oeil à Anorion, toujours inconscient et sans le moindre signe de vie, puis à Erwelynette qui n'avait pas du tout ouvert les yeux depuis deux jours. Enfin, Eymerick était recouvert de sang de l'autre côté d'Anorion... Si Marylune devait faire face à la réalité, espérons que Lys parte en paix si elle devait réellement partir... L'Anglaise mainoise et bourguignonne laissa tomber la tête sur le ventre de son amie, en crise de larmes.

Un mot Lys, un seul... It's the only thing I ask you for...
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Lys, incarné par L0velune
RP posté à la demande de la joueuse de Lys.




Elle n’entendit pas sa filleule, ne vit pas son amie à son chevet.
Jamais plus elle ne verrait ni n’entendrait ses amis, ses vassaux, mais surtout son mari et ses enfants. 
La vie l’avait déjà quitté, la mort avait fait son oeuvre. 
Elle aurait donné sa vie pour le Maine. Elle avait donné sa vie pour le Maine.
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