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[RP] Tours et murailles

--Grimoald



Il faisait froid cette soir là, la lune éclairait les remparts encore calme. Pas un bruit au-dehors, rien. Les hommes étaient soit en taverne, soit au camp. Chaque Turons, chaque soldat savait ce que ce calme signifiait. C'était le calme avant la tempête.
Car on le savait tous ce soir-là, que la nuit serait rude. Tous était prêt à braver l'ennemi, l'envahisseur ponantais. Ils étaient tous prêt, et ils savaient tous que cette nuit-là, ça allait saigner...

Le nabot à bouclette blonde aussi savaient. Haut comme trois pomme, il avait l'air d'un guignol avec son épée trop lourde pour lui et son bouclier derrière lequel il aurait pu se cacher, plier en boule. Ce soir, comme jamais, il avait peur. Il n'avait jamais eu peur les autres soirs. Mais il savait que ce soir-là, il aurait très peu de chance de s'en sortir sain et sauf.
Mais le nain auvergnat savait qu'il donnerait tout pour sa nouvelle patrie. Il aimait sa Touraine, et il ne voulait point faiblir devant l'ennemi. De plus, il ne voulait pas décevoir la commandante et aurait donner sa vie pour la protéger.

C'était maintenant l'heure de combattre. Derrière les remparts, les armées ponantaise se mettaient en marche. Ils étaient nombreux, bien plus nombreux qu'eux, et le combat s'avérait difficile. L'issue, quant-à elle, était presque jouée d'avance d'après le nain à ce moment-là. Mais il ne se doutait pas de l'inévitable boucherie qui se profilait à l'horizon...
Il se tourna vers la Châtaigne et, le c�ur palpitant et la voix tremblotante, lui avoua :


_ "J'ai peur Madame, voyez comme ils sont nombreux. Je ne dis pas que nous ne sommes pas les plus fort. Le Seigneur est avec nous, Madame. Mais voyez comme ils sont nombreux. Madame, j'ai peur..."

Ses jambes tremblait au fur et à mesure que l'ennemi avançait, il avait vraiment peur le nabot. Lui n'avait rien d'un guerrier. Avec ses bouclette dorées et ses bonnes joues roses, on aurait dit un ange tombé là par hasard. Mais il était là, et il se battrait corps et âme pour sa maîtresse et pour la Touraine.

_ "Je foncerais dans le tas, m'dame ! J'en pulvériserai quelques uns et je mourrai en beauté. Je vous en conjure m'dame. Je veux un curé à mon enterrement, et je veux que l'on m'enterre avec ma pioche et une chope de bière dans les mains.
Là-haut, il doit y avoir des mines d'or à foison, et des tavernes où tout le monde boit et chante dans la Paix et la Joie. Je trinquerai avec Sainte-Boulasse à votre santé, Madame !"


Sur le champs de bataille, les quatre armées ponantaises et les deux armées tourangelles ainsi que de nombreux turons se mêlaient dans un bain de sang sans nom. Partout le fracas des épées qui s'entrechoque, des entrailles qui volent et des jambes à la recherche de leur propriétaire... C'était la guerre, c'était la première fois que le jeune nain la voyait ainsi. Il avait du sang partout et il aimait ça. Il cherchait désespérément un ponantais mais aucun d'entre eux ne semblait l'apercevoir.
Il donnait des coup d'épée dans le vide. Cette épée dont il ne savait pas se servir lui était bien inutile à ce moment. Alors, pour se donner du courage, il gueulait à s'en arracher les cordes vocales :


_ "Vive la Touraine ! Vive Sa Majesté ! Mort au Ponant !"

Mais aucun homme, en face, ne sembla apercevoir le nain... Faut dire qu'au milieu de de tous ses hommes, un nain ne se remarquait pas facilement. C'est sans doute pour cela qu'après tous ces combats, il était toujours en vie...
Soudain, il entendit la voix de la Commandante qui criait :


Soldats Repliez Vous !!!!! Formez les rangs ! On se replie !!

Le nain fit volte-face et suivit le reste de l'armée à travers champs. La Châtaigne, il lui en était reconnaissante, venait de leur sauver la vie en donnant cet ordre.
Il y avait une bannière jaune, une bannière ennemie qui se profilait à l'horizon. Lanceraient-ils l'attaquent ? Tous en avaient envi visiblement, le nain également...
Aussi, c'est avec un grand sourire après la débâcle qu'il accueillit l'ordre de la Commandante.
Aux côtés des autres hommes, il s'élança en criant :


_"A l'attaaaaaaaaaque ! Mort aux ponantais !!!!"
Rico6231
Il faisait froid cette nuit.

Des mois que le soldat avait entamé sa première campagne militaire au sein de l'Ost du Berry. Au départ, il fallait défendre sa terre. Cette guerre que le Berry n'a pas voulu.
Que la Reine Béatrice a cherché à terminer avant de se faire opportunément tuer.

Et les "royalistes" (enfin, quand cela les arrangent) ont déferlé sur le Berry, renversé la petite armée où Rico essayait de défendre Saint-Aignan, le blessant gravement. Bourges est tombé.

Début de l'exil.

Le Poitou, et depuis quelques temps, le siège de Tours. Ces tourangeaux se battent bien, ils sont vaillants, mais ils vont perdre.

L'armée Berrichonnae Libertalia au sein d'une myriade d'armées ponantaises va prendre Tours. Les tourangeaux vont-ils enfin comprendre et rendre les armes ?
Rendre Bourges, rendre Chateauroux.

Bon, tout le monde se prépare, l'épée "La Poilue" allait encore servir, le bouclier est intact.

La capitaine, Ouf!!, en tête, les autres oriflammes frémissent.

Rico cria la devise berrichone :


A vaillant cueur riems impossible.
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Louise..
Déjà 15 jours qu'elle est immobilisée ... Et même si petit à petit, son état s'améliore et que les moments d'inconscience s'espacent de plus en plus, que ses forces reviennent et que sa cheville peut à présent supporter le poids pourtant peu important de son corps ; le temps passe lentement, beaucoup trop lentement quand on ne peut rien faire d'autre que d'encourager et soutenir ses compagnons d'armes.
L'hotel Dieu n'est pas pour elle, et à chaque occasion , à chaque arrivée de nouveaux blessés, elle prend la poudre d'escampette, pour quelques instants, quelques minutes de solitude volées à l'horreur.
Sortir et tenter de se rendre utile. Sa main - écrasée bêtement par la lance d'un soldat ennemi alors qu'il sautait de son cheval - commence à répondre petit à petit à sa volonté. Ses doigts bougent légèrement et elle se rend au verger chaque jour. Elle a même tenté de convaincre certains habitants de la capitale tourangelle de l'engager à leur service, pour une miche de pain et quelques épis de maïs qu'elle voudrait pouvoir remettre à la memento. Mais les gens d'ici sont égoïstes et peu reconnaissants. A se demander même si certains savent que la guerre tue plus de par manque de vivres que par la loi des armes ... Elle est où la solidarité ? Elle est où la foi aristotélicienne ? Et ce quidam qui ose lui rétorquer qu'il se garde son maïs pour être en forme pour sa pastorale ! Elle lui ferait bien faire sa pastorale sous la faucheuse si elle pouvait, la rousse.

Ce soir là, elle a décidé de se rendre auprès des siens, même si elle ne peut encore être de grand secours, elle leur apporte quelques fruits patiemment cueillis au verger ... Les combats font rages de façon bien plus intense que les soirs précédents et elle ne peut que regarder de loin et prier une nouvelle fois ... Impossible de les trouver tant les assaillants sont nombreux. Carnage assuré... les siens semblent tomber comme des mouches. Elle s'approche aussi près que possible et tente d'obtenir des nouvelles, courant d'un brancard à l'autre, relevant la tête de ce mort jeté sur l'épaule de son compagnon d'arme ... cette chevelure ... et ce profil ... où est-il bon sang !!

Retour au pas de charge vers l'hotel Dieu où les blessés affluent. A son arrivée, elle se retrouve réquisitionnée d'office. A plusieurs reprises elle a aidé les nonnes et la main d'oeuvre étant trop peu nombreuse, elle se voit obligée de donner un coup de main. Alors elle nettoie, désinfecte, panse et soigne, des heures durant, jusqu'à la tombée de la nuit... Absorbée, elle évite de penser à lui même si à chaque nouveau blessé, elle craint de croiser son visage. Quand enfin, le flot des nouveaux arrivants se tarit et qu'elle est relevée de son poste, une certaine agitation au fond de la salle la pousse à s'y rendre afin de voir ce qui s'y passe ... C'est alors que le blessé lève la main dans sa direction et lui fait signe d'approcher...Intriguée, elle obtempère et ouvre de grands yeux en constatant l'identité du perturbateur. Très vite son inquiétude fait place à un certain amusement et l'air mi-amusée , mi-fâchée, elle renvoit les nonnes exaspérées pour s'occuper personnellement de ce cas particulier.


J'aurais du me douter que vous étiez la cause de toute cette agitation ...

Lady_eden
Une tension palpable régnait cette fameuse nuit, l'air lui même semblait vibrer, c'était un silence absolu, des visages tendus, seuls les chevaux nerveux eux aussi, tiraient sur leurs mors impatients de galoper vers la bataille.
Il n'y avait plus rien à dire, les mots auraient été inutiles, tous savaient, tous avaient vu les armées regroupés la bas, en surnombre par rapport à eux, mais tous savaient aussi qu'ils défendraient coute que coute, car pour eux il était certain que combattre sans péril était triompher sans gloire, donc même si l'issue devait leur être fatale, la gloire des envahisseurs serait bien fade.

Leur commandante, la valeureuse Tayabrina était en tête, faisant face, avec un regard terrible, son époux tout aussi vaillant a ses cotés, il savait que rien ne ferait reculer la Châtaigne, jamais, pas même l'idée de la mort.

Eden et sa section couvrait l’arrière avec quelques hommes et femmes valeureux.

Le chant sinistre d'un cor s'éleva et des cris sauvages fusaient de toute part, on y était, Taya sonna la charge sur un ennemi qui déferlait de toutes parts.

La section se positionna de part et d'autre de la commandante, tranchant à qui mieux mieux les bras et les têtes, Eden seule à l’arrière se battait comme une furie, le choc des épées était terrible, plusieurs fois elle failli chuter sous les coups de boutoir des ennemis.
Sans un cri, sans un mot, la rage au ventre elle avançait tant que mal.

Soudait Taya sonna le rappel, il fallait la rejoindre mais déconcentrée par l'appel , un peu trop isolée de sa section, Eden ne vit pas les deux Bretons s'approcher dans son dos.
Une douleur aiguë lui traversa la cuisse, un coup épée ou lance elle ne savait plus, la fit se retourner brusquement, Thunder choisit ce moment pour se cabrer violemment, ce qui la fit tomber à terre.
Elle en perdit son épée et son bouclier explosa sous les second assaut des deux Bretons, qui la laissèrent presque morte sur le sol.

A ce moment une seconde charge , Taya revenait, Eden voyait tout cela de façon trouble, rêvait elle ou....
Le noir complet.... elle se réveilla au pied des murailles, surprise d'être toujours en vie, couverte de sang mais en vie.

Sans perdre un instant, Eden chercha sa compagnie et sa Commandante......rien que des corps sans vie jonchaient le sol, sinistre paysage au lever du jour, claudiquant comme elle pouvait Eden entra dans la ville.
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Hans Reudi, incarné par Altieros.reudi


[La prise de Tours. Dans la nuit du 4 au 5 novembre]

Cela faisait des jours et des nuits qu'ils avaient repoussé les assauts des armées Ponantaises. Voilà des jours et des nuits qu'ils avaient vu les leurs tomber les uns après les autres. Ça ne pouvait pas finir autrement. La journée du 4 novembre avait été émaillée de discussions laissant supposer que c'était peut-être là leur dernière nuit de combat. Les effectifs s'étaient réduit comme peau de chagrin.

Il avait pas peur de grand chose le Balafré, mais là c'était surtout pour elle qu'il s'inquiétait. Les deux mains posées sur un merlon des remparts de la capitale il scrutait l'horizon à la recherche de la prochaine vague qui sans aucun doute mettrait fin à tous leurs espoirs. Il n'eut pas longtemps à attendre. Les échelles Ponantaises posées contre la muraille, les coups de béliers donnés à la porte, le travailleur des sapeurs pour creuser des galeries; ils avaient du monde et de la main d'oeuvre à utiliser. Tout été bien plus simple pour eux.

La porte céda, les soldats ennemis s'engouffraient dans tous les interstices, tel les insectes rampants qu'ils étaient. Il fallait se rendre à l'évidence, ils ne tiendraient pas plus longtemps. Rien ne servait de mourir ici. Mais il était bien plus intelligent de se replier devant la masse grouillante que de vouloir lutter inutilement avec pour seul verdict, la Mort.

La commandante de la Semper Fi l'avait bien compris. Elle lança alors à ses hommes, un tonitruant: -Soldats Repliez Vous !!!!! Formez les rangs ! On se replie !!

Il ne s'agissait pas d'abandonner Tours mais de se replier en bon ordre, enfin, comme ils purent. Les rues furent traversées sans se retourner, il se retrouvèrent rapidement en pleine campagne, à la lisière du bois des haies rouges. Il se retournèrent pour regarder la capitale, cette fois ci bel et bien aux mains de l'ennemi.

Ce n'était pas la peine de larmoyer, pas le temps pour pleurnicher. Il fallait se remettre en route et se retaper la cerise avant de vouloir venir encore les défier. Et ils avaient bien l'intention de venir leur chier une nouvelle fois dans les bottes et ne pas leur laisser un boulevard. Il seraient une grosse épine dans leur cul de Ponantais. Ils reprirent leur route, le moral un peu au fond des bas, mais ils allaient remonter la pente. Enfin, là ça allait, c'était en descente jusqu'à la plaine où un étendard ennemi se dressait devant eux. L'épée en main, un moment de flottement dans les rangs; Que faire? Pas d'autre choix que de suivre les ordres. Et ça tombait bien, c'était justement le genre d'ordres qu'il voulait entendre; C'était bref, concis, la Châtaigne n'avait pas l'intention de faire dans le romanesque et le littéraire, ce fut bref mais bien maitrisé par la patronne:

-Chargez !!

Sans attendre c'était la course vers l'ennemi.....qu'en ressortira t-il.....Lui s'en foutait, tout ce qui comptait c'était biend e protéger son épouse. Il n'allait certainement pas le dire devant elle au risque de prendre un droite gauche en pleine face, mais le Duc et le Duché passaient après elle. S'il avait sa vie à donner, ce serait avant tout pour elle. mais autant fermer sa gueule et ne pas jouer les époux protecteur. Enfin, pas trop. Toujours est-il que leur cris de rage avaient suffi à mettre en fuite l'oriflamme doré et ceux qui le tenaient.

Ils avaient traversé. Un sourire lancé à chacun d'entre eux, l'espoir qui renait. Et la Châtaigne qui pose un genoux à terre, avant de s'écrouler. Inutile de préciser qu'il ne fallait que quelqu'un se foute entre lui et elle. Heureusement que le terrain était herbeux, parce que glisser sur les rotules en arrivant sur elle, sur des cailloux ça le fait quand même moins. Il se pencha sur elle. Un malaise, ben oui, pour cause, on avait beau lui dire de se ménager, mais pensez-vous. Une tête de mule je vous dis. Elle finira la marche dans ses bras, jusqu'à la prochaine clairière pour se mettre à l'abri et faire un feu sans être repéré.
Tayabrina.reudi
Au matin du 8 novembre, La châtaigne fut ramenée de force à Tours. Malheur à eux les ponantais, la remettre ici. Ils n'auraient pas du. Bref, blessée à peine. Ses armes non saisies, elle sourit en entrant à Tours, elle allait retrouver son appartement plein des vivres, ben oui, ils crevaient de faim en pleine campagne. Il ne fallait pas, non il ne fallait pas les intercepter. Elle est amère à l'intérieur, et pourtant son visage laissait voir un léger soulagement. Son époux toujours vivant était encore en possésion de son panier de fruit. Le nain, devait être quelque part, petit comme il est certainement qu'il avait trouvé une cachette.

La famine reignait sur la capital. Les gens agonisaient. la mairesse déchue, les conseillers déjà virer du château. Voici les vrais visages "des liberateurs". Tous des sanguinaires qui ne savent faire rien d'autre que de détruire sur leur passage. Heureusement, pour elle, elle allait vite se remmettre et elle se promit qu'elle se vengera, oui car ils n'auraient pas du s'attaquer à eux. Ils étaient pourtant desarmés.

Elle allait retrouver ses livres le temps du retablissement qui passera très vite. A présent les ponantais vont crever de leur propre bêtises. Qu'ils tentent de survivre dans un duché où la resistance va s'installer. La folie plane déjà sur eux. Ils vont devoir cette fois ci se battre nuits et jours, voir des mois afin de survivre. Ils vont voir rouge quoi, car au loin, la foudre n'allait pas tarder à s'abattre.

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Hansreudi
[Dans la foret, le matin du 8 novembre.....Bordel, pourtant j'avais pas fait de bruit]

Voilà quelques jours que la Semper Fi se trouvait en pleine forets Tourangelles. La vie au grand air avait du bon. Le retour à la nature, les grasses matinées, se réveiller dans une grotte humide grouillante de bestioles où on s'y pelait le cul. Le vrai bonheur en un mot. Ce matin là c'est le Balafré qui était de corvée de cueillette et de cuisine. Il avait perdu la veille à la courte paille. Oui, tous les soir autour du feu de camp celui qui allait être de corvée pour le lendemain était désigné. Ils s'amusaient comme ils pouvaient, parce que qu'est ce qu'on se faisait chier autour d'un feu de camp à se raconter des histoires et chantonner.

Donc au petit matin, c'est avec son panier à champignon sous le bras qu'il sortit de la grotte. C'est donc sifflotant qui se mit à la recherche de la bouffe de midi. Pas évident tout de même de s'improviser cueilleur quand on a toujours été homme d'armes. Puis en plus on lui avait dit des champignons, non mais certes, c'est pas qu'il les connaissait pas, mais sur certains il avait des doutes. Il ne se souvenait plus ce que lui avait dit Grim....plus c'est coloré plus c'est des bons....ou le contraire. Comme celui-ci avec son beau chapeau rouge et ses points blancs, ou celui-là qu'on dirait une oreille de lapin toute orange.

Un craquement de branche.....des bruits de pas, une langue bizarre enfin, une langue, on aurait dit plutôt une sorte de patois.....des bribes de mots, bolsa....espasa.....avança....

Ni une ni deux, le Balafré qui se fout à plat ventre, la tête dans la mousse fraiche, enfin mouillée même, au pied d'un arbre. Plus un bruit, surtout pas un bruit, pas le moment d'avoir un truc qui le gratte ou une envie de lâcher un vent, s'il avait à le faire, à l'hypocrite.

arbralha

Il entendit les pas se rapprocher. P'tain comment ils avaient fait pour le repérer. La face toujours plaquée contre le sol, il se lassa doucement glisser à l'arrière, héhéhéhé, ces glands ne l'avaient pas vu se carapater en jouant les serpents en marche arrière. Tout une technique apprise alors qu'il était soldat à Béziers. C'était pas donné à tout le monde de maitriser cette façon de se déplacer. Le rampé-arrière par mouvements ondulatoires que ça s'appelait, ou on dit aussi le "je tente de me casser de là comme je peux en essayant d'pas faire d'bruit". Il avait réussi à les berner ces nases. Sauf un, faut toujours qu'il y en ai qui se détache du lot pour aller pisser. Il pouvait pas trouver un autre endroit ou un autre moment pour se soulager celui-là. Quelle gloire pour le Balafré, capturé par un soldat du Ponant entrain de pisser. Au départ, il avait l'avantage dans son effet de surprise sur le Ponantais qui avait son service trois pièces tenu en main. D'un grand coup de tronche il lui coupa l'envie de pisser. Mais comme on ne tue pas d'un coup de tête, ce con gueulait comme un veau avertissant du même coup ses collègues qui ne tardèrent pas à sauter sur le Balafré et lui mettre une grosse branlée. Y'a pas de quoi bomber le torse, envoyer toute une armée pour attraper un type en foret qui ramasse des champignons.

Mais alors quand il vit qu'on s'en était pris à sa femme, là c'était le pompon. Fortement tenu par deux Ponantais et une ..taise aussi, il balança quand quelque coup de pieds, de tête, peut-être même possible qu'il a tenté de mordre. Le résultat attendu ne tarda pas à venir, un grand coup derrière le crane et là alors plus aucun souvenir. Si à un moment il se souvient avec été balancé dans une charrette, tenter demander, avec une bouche tuméfiée et des lèvres boursouflées qu'on aurait dit qu'il avait roulé une pelle à un braséro allumé, tenter de demander donc à son épouse si elle allait bien. Puis plus rien. A son réveille il était allongé dans une des chambres de la taverne de la Semper Fi. Il n'y avait plus qu'elle qui portait ce nom à présent. L'armée elle n'existait plus.

Mais il ruminait sa vengeance, la patience n'est pas son fort et la tempérance encore moins. Donc qu'ils rient, qu'ils se gavent des biens de la Touraine en laissant ses habitants crever la dalle. Il saura leur faire payer. Et faute d'avoir été assez longtemps une épine dans leur cul, ils seront un calvaires pour eux. Et nul doute que la résistance qui va s'organiser saura les faire payer, et plier, d'une manière ou d'une autre ce qu'ils font subir au peuple. Tout se paie un jour, pour eux ce sera au centuple.

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Bitterly
Ah qu’elle est active la Vicomtesse ces temps derniers… Après avoir pesté, craché et enragé sur ces nobliots Tourangeaux qui ne lèvent pas le petit doigt pour leur duché une fois leur fief acquis, voilà que la brune collait à présent à ce triste tableau. Ceci étant, était-ce là sa faute si les poutrages et les maladies s’accumulaient sur chacune de ses tentatives à revenir au monde ? Cette fois-ci, peut-être bien… Que s’était-il passé déjà ? Ah oui, elle était rentrée d’une retraite spirituelle nécessaire : heureuse, volontaire et bien déterminée à reprendre sa place dans ce duché qu’elle avait toujours placé avant toute autre chose. Mais, évidemment, d'abord, elle voulait rentrer dans sa ville chérie : Vendôme. L’euphorie l’emportant sur la prudence, voilà qu’elle en oubliât de s’informer sur les armées en place… Bien sûr elle savait que Touraine et Ponant étaient en guerre – depuis combien de temps déjà ? Bien trop longtemps… - mais son esprit sot n’avait pas pu croire, ni envisager, que dans l’obscurité ambiante on pouvait confondre amis et ennemis. Alors, pour la quelque quatrième fois de sa vie, elle dût se battre, ou plutôt se faire massacrer par ceux qui étaient de son bord. Comment en étaient-ils arrivés là ? Les souvenirs n’étaient que flous, mais voilà qu’à présent un guérisseur lui préconisait un mois et demie de repos absolu, environ. Envolé donc l’espoir de revoir sa petite maisonnée de campagne sur la place de Vendôme, envolée la joie qui l’avait envahie à l’idée de revoir ses vieux amis. Elle s’était tenue bien trop longtemps éloignée du monde et voici qu’elle était seule, comme en terre étrangère, frappée – ironie du sort – par celle qui devait devenir sa future vassale. A ce propos… Mais que faisait l’anagramme Félix Barrault ? Lui avait-on intercepté son courrier de réponse ? Non… Ses deux anoblissements amplement mérités pour Arthur7 et Tayabrina.reudi devraient visiblement attendre. Parlant de lièges... Gwal, Fil. N’étaient-ils pas là il y a peu ? Non, c’était désormais une époque relativement éloignée.



Tentant de se redresser, Bitterly émit un son de douleur que l’on aurait facilement pu attribuer à un chien errant qui vient de se prendre une taloche. En effet, si sous sa caboche désordonnée les pensées filaient bon train, son corps malmené n’était présentement bon qu’à donner aux cochons ou à servir de composte.




- Ne bougez pas Vicomtesse !
Lui asséna aussitôt une voix grave et autoritaire, chevrotante de vieillesse.



Comme si elle avait eu le choix, foutus médicastres… Maugréant, elle tenta d’oublier la douleur en tombant dans les méandres du sommeil. Mais celui-ci ne vint pas et ne devait pas venir. Car à la lueur doucereuse de l’aube naissante – laquelle ? C’était trop demander – parvint nouvelle qui devait atterrer son cœur, assombrir son âme et tourmenter son esprit. Tours était tombée. La capitale était aux mains des voyous et des barbares, des simples d’esprits aux mœurs douteuses qui souillaient sa terre bienaimée. Et bien sûr, elle était coincée à Chinon, dans un état lamentable, incapable ne serait-ce que de se tenir debout. Les larmes roulèrent alors, silencieuses et amères, perles de solitude, de rage et de douleur d'impuissance. Les chiens n'auraient ce qu'ils méritaient, plus tard. Vengeance se mange froide. Elle se remettrait bientôt...

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~en cours~
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