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[RP] Roulotte et compagnie, une Vieille et son apprentie

--Guertrude
La Gertrude hésite un instant, c'est si peu cher que ça n'en semble pas honnête, mais après tout, pourquoi pas. Elle pose la pièce dans la main tendue.

Merci bien ma bonne damoiselle ! Tenez c'est pour vous !

Et la Gertrude de déposer une pomme dans la main pas encore refermée.

Vous ne demandez vraiment pas beaucoup, comment allez vous vous nourrir ? Franchement !

Sans attendre de réponse, Gertrude pose le flacon dans son panier et regagne sa masure. La porte fermée derrière elle, la vielle femme pose le flacon sur la table, devant le vieux qui gémit de douleur.

Tiens l'vieux ! et la prochaine fois, pense à moi au lieu de faire ça tout seul dans ton coin ! Ca nous fera du bien à tous les deux ! Non mais !

En maugréant, Gertrude s'en va vers le potager, sa journée est loin d'être terminée. En plus de ses tâches ménagères, elle doit s'occuper de la basse cour et du jardin ... Elle grogne elle râle la vieille. De temps en temps, elle s'arrête, cause avec une commère où une autre et répand la nouvelle de l'arrivée de la jeune femme et de l'apothicaire.
Caline
La blonde sourit à la vieille commère, glisse la pomme dans sa besace, l'écu dans sa bourse.

Merci ma bonne dame, bonne journée à vous.

Et la bretonne de regarder un peu la vieille s'en retourner avant d'a son tour vaquer à ses occupations, c'est qu'elle a encore une ou deux affiches à clouer sur les murs de la ville, dans des endroits dirons nous mal fréquentés, c'est qu'il n'y a pas que le "beau monde" à avoir droit aux soins.

C'est après deux trois détours dans les coins sombres, ses affiches posées, que la bretonne se retrouve quelques heures plus tard, sur un gros rocher en dehors de la ville, juste quelques mètres après le passage des portes, rocher idéal pour y poser son séant, l'horizon y est dégagé, elle verra leurs futurs clients arrivés, et b'importe qui entrant ou sortant par les portes, sa filleule compris. Peut être aurait-elle du retourner voir Aglae pour lui dire de ne pas trop l'attendre, mais elle ne voulait louper sa filleule et d'un autre coté, elle pouvait donner la bonne direction à leurs futurs clients...

_________________
--Un_vieux_corbeau
CROOOOAAAAAAAAAAAAAAA !

Cris de soulagement du pauvre corbeau fatigué d'attendre que la blonde soit enfin seule. D'un arbre à l'autre il l'a suivie. Précieux parchemin scellé d'une tête de mort aux sabres entrecroisés accroché à sa patte par l'habituel ruban noir.

Bran, le corbeau, se fait vieux pour ces missions, et pourtant il est fidèle, il est revenu quand elle l'a appelé. Certes son plumage n'est plus aussi brillant que lorsqu'il était un jeune et vaillant messager. Mais il sera son messager jusqu'à ce que ses ailes ne sachent plus voler.


CROOOOAAAAAAAAAAAAAAA


Elle s'est enfin arrêtée ! Les ailes douloureuses d'avoir trop voleté au dessus d'elle pour ne pas la perdre, le vieux Bran s'arrête quelques instants sur une branche non loin de la blonde. Il l'observe en tournant légèrement la tête sur le côté. Clignement de paupières et il prend son envol pour venir se poser sur le sol non loin de la demoiselle.


CROOOOAAAAAAAAAAAAAAA !

Il faut bien attirer son attention non ? Planté non loin de la demoiselle le corbeau soulève ses ailes pour montrer le message qu'il détient. S'il ne s'est pas trompé, si c'est bien elle, il pourra délivrer son précieux parchemin ... sinon ... hé bien sinon le pauvre animal devra s'envoler à nouveau.
Caline
CROOOOAAAAAAAAAAAAAAA !

Au premier, la blonde ne s'est pas trop posé de question, un corbeau est un corbeau, et l'hiver s'installant il est logique de les entendre de plus en plus dans les villes, les champs n'étant plus assez "riches" pour les nourrir. Notre bretonne n'a donc pas bougé d'un pouce, attendant sa filleule avec calme, l'esprit détendu mais toujours un peu au aguets.

CROOOOAAAAAAAAAAAAAAA

Au second, là elle a commencé à réagir, à penser mais surtout à chercher du regard, ses futurs projectiles caillouteux à destination du volatile ailé. De une, pour le faire taire, de deux pour éviter que sa bande de copains ne rapplique - c'est bien connu sa voyage en bande les corbacs - et pour finir le plus important pour qu'il aille croasser ailleurs ! Non mais, un peu de calme sur son rocher, c'est pas trop demandé quand même !

CROOOOAAAAAAAAAAAAAAA !

Au troisième croooaaa, la bretonne eut, en plus du son, le visuel, ce qui tua dans l'oeuf ses idées de méchoui de corbeaux. Celui là, elle le connaissait mieux que bien. Bon elle ne l'aurait surement pas reconnu du premier coup, le temps passe et tout change même les corbeaux, mais le message qu'il lui amène ne permet aucun doute surtout au vu des "armoiries" qui y figurent.

Bran, mon joli, te voilà à nouveau...
Et la blonde de se lever et de s'accroupir près du volatile pour le délester de son parchemin
mon pauvre ami, tu as du en avoir des difficultés pour me retrouver...

Et la blonde de fouiller dans sa besace -la besace de la blonde c'est presque comme le sac de Marry Poppins, sauf qu'elle n'en sortira jamais de lampe - et d'y trouver quelques grains de maïs qu'elle laisse au sol devant le volatile.

Voila pour toi mon joli.

Elle l'a toujours nommé ainsi, bon avec le temps, il l'est moins, mais certaines habitudes ne se perdent pas, comme le fait de toujours lui parler d'une voix douce, en y pensant, elle fait exactement la même chose avec Lukwos. Mais ce n'est pas cela qui l'importe, c'est ce qu'elle a dans la mains, ce message arborant la tête de mort et les sabres croisés, le premier depuis...leur séparation.
La bretonne s'assoit à nouveau sur son rocher regardant le message qu'elle tient à la main. "J'ouvre ? J'ouvre pas ? "
Les minutes se passent incertaines, bien que la bretonne apprécie son voyage avec Aglae, bien qu'elle aime se retour en douceur vers sa Bretagne natale, elle regrette cette séparation avec la rouquine...que lui dit-elle dans se message ? Bonnes ou mauvaises nouvelles? Veut-elle vraiment savoir ? "J'ouvre? J'ouvre pas?" Et puis le vide de l'esprit, celui d'avant la décision qui se prend et se traduit dans le même temps, par l'ouverture de la missive....


J'ouvre !
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--Un_vieux_corbeau
J'ai eu chaud fut la pensée du vieux corbeau une fois que la blonde l'eut reconnu. Il avait eu chaud aux plumes. En règle générale, les humains, ça caillasse les corbeaux ça les nourrit pas.

C'est avec soulagement qu'il a délivré son fameux message. Alors que la blonde s'éloigne il se met à picorer le maïs qu'il lui a laissé. C'est bon. Ca fait du bien, il avait faim. Il aime la voix douce de la jeune femme. Il l'observe un instant. Elle a été toujours très douce avec lui.

Puis l'oiseau battit des ailes pour s'installer sur une haute branche et observer la scène de loin. La blonde tient le parchemin dans ses mains, elle semble hésiter ... hésiter et puis ... elle l'ouvre son parchemin. Message apporté, message délivré.


Citation:
Annwenn, mo dheirfiúr beag,

Nous voilà à terre pour l'hiver, quelque part à l'abri dans une crique. Si tu lis ceci, c'est que Bran t'aura trouvée. J'ai longtemps cherché mes mots, longtemps hésité ... écrire ce n'est pas mon truc, parler, non plus, me confier encore moins mais nous nous étions quittées sur une impression de malentendu, de malaise.

Je t'en voulais de ne pas m'accompagner sans oser te le proposer. Mon 'activité' n'est pas dans ta nature, je le sais, c'est pour cette raison que je n'ai rien dit quand nous sommes partis. Avec le temps j'ai compris que cette vie, ma vie n'est pas faite pour toi. Que la vie qui nous a un jour fait nous rencontrer nous a séparées.

J'étouffais à Muret, dans cette vie qui n'était pas la mienne. Je n'étais plus moi ... On ne peut effacer celle que je suis à coups de convenances, de bienséance ... Je ne pouvais te transformer à coups de ... piraterie. Je ne pouvais te demander de changer à ce point. Malgré tout, je dois t'avouer que tu me manques, tu nous manques.

Sean a eu du mal à se faire à la navigation au début et il a passé ses premiers jours penché par dessus le bastingage ... à lancer de jolies galettes à la mer. Et puis, il s'y est fait, il a réussit à marcher sur le bateau, y vivre au quotidien, apprendre à combattre ... Il grandit et devient un fier pirate.

Le plus étrange, c'est qu'à présent sur terre, il a cette démarche chaloupée de vieux loups de mer ...

Après notre départ, j'ai trouvé un bel équipage de bras cassés, de trompe la mort, d'hommes prêts à tout pour se faire quelques écus et suffisamment insensés pour me suivre ... Nous avons titillés quelques navires anglais ... je suis sure qu'à présent les marchands de cette ile maudite parlent de pirates fantômes le soir au coin du feu ... eux qui croyaient avoir décimé le clan O'Caellaigh ... c'est raté.

En parlant de feu ... nous avons navigué un peu plus à l'est et ... réquisitionné sur certains navires ce que j'avais déjà pu utiliser par le passé ... une arme nouvelle qui pour l'instant nous donne la supériorité lors des abordages.

Mais comme l'équipage était fatigué, nous avons décrété une trêve hivernale, là où, il y a des années je m'abritais déjà ... les vieilles habitudes ça ne se perd pas.

Et toi ? où es tu ? que deviens tu ? es tu repartie vers l'ouest ? as tu cessé de m'en vouloir pour ce départ ? si tu souhaites répondre ... Bran patientera un jour ou deux après t'avoir trouvé. Si tu ne veux pas, il reviendra vers moi. Je comprendrais et ne t'en voudrais pas.

Prends soin de toi mo dheirfiúr beag *

Do dheirfiúr E.O'C. **




* Ma petite soeur
** Ta soeur
Caline
Cette lettre, elle l’avait attendu, cette lettre elle en avait rêvée…nouvelles ? Explications ? Elle ne savait pas trop ce qu’elle en attendait, ce qu’elle en rêvait, mais surement la certitude de ne pas se savoir oubliée, après cette impression d’abandon ressentie par son départ.
Encore une fois, celle qui était comme une sœur prenait les devant, plus douée qu’elle avec les mots. La bretonne avait bien prit quelques fois la plume, lors de leurs arrêts multiples avec la Vieille, mais voilà, « vers ou envoyer le pigeon ? ». La rouquine est une navigatrice, voguant au fil des flots sur son navire, et ça se trouve quand même bien moins facilement qu’une terrienne ! C’est vaste l’océan, y envoyer un pigeon, c’est jouer avec le hasard, peu de chance pour le pigeon de voler dans la bonne direction et d’y délivrer son message. Alors ce corbeau, là devant elle, fragile lien entre elles, elle ne le laissera pas partir sans sa réponse ! Ha ça non ! Complexité des sentiments, fébrilité, agitation interne nouvelle, traduction du simple bonheur d’avoir reçu cette lettre, SA lettre .

D’un bond, la bretonne saute de son rocher, elle a encore un peu de temps avant que sa filleule ne revienne, le temps de se trouver un coin tranquille en taverne et y écrire sa missive ou du moins y écrire un début de lettre.
Aussitôt pensé, presque aussitôt fait et c’est quelques minutes plus tard, et quelques grains de maïs jeté au volatile dans un "reste là" plus loin que la blonde se trouve assise dans la première auberge venue, près d'une fenêtre, pour voir et être vu, dès fois que sa filleule passe justement par ce chemin.

Une plume, un peu d’ancre, un verre, le tout délivré par le tavernier local et notre blonde pose les premiers mots de sa réponse :




Ma C’hoar*,

Bran m’a effectivement trouvé, je suppose avec un peu de mal, vu que je ne suis plus sur Muret, j'ai pris la route. Il m'a trouvé, mais en croassant ainsi au dessus de ma tête, avant que je l'aperçoive il a bien failli se faire caillasser ou finir en ragout ! (je n'ai jamais essayé le ragout de corbeau, il n'est pas dit que ce soit très bon) Heureusement pour lui, je l’ai reconnu, c’est qu’il n’existe pas beaucoup de corbeau porteur de message de par le royaume, ça aide.


Sourire de la blonde en imaginant celui de sa sœur, gorgée avalée, plume qui se repose sur le vélin avec plus de facilité qu’elle ne le pensait, ses mots sont légers, traduction spontanée du plaisir de recevoir sa lettre, de recevoir de leurs nouvelles, d'apaiser l'inquiétude bien caché malgré son silence.



J’ai moi aussi longtemps chercher les mots pour t’écrire, pensant, repensant à ce que je voulais te dire, aux non dits entre nous lors de ton départ, pour finalement renoncer à envoyer un pauvre pigeon se perdre au dessus de la mer en tentant vainement de te trouver.

Au final, nous nous connaissons mieux mutuellement que nous même…tu ne m’a pas proposé de partir, et m’en voulais de ne pas partir avec toi, de mon coté je t’en voulais de ne pas me proposer de partir, tout en sachant que je ne pourrais venir. Nos vies se sont rapprochées, nos vies nous éloignent, mais cela ne changera jamais les sentiments que j’éprouve pour toi. C’est bien parce qu’ils existent, que j’ai eu mal à ce point de te voir prendre ta décision dans ta langue natale, de parler si vite à ce vieux débris éclopé pour ne pas que je comprenne. C’est bien parce qu’ils existent, que je l’ai ressenti comme une trahison, moi qui accourait, vous pensant en danger ! J’ai éprouvé une rage telle contre cet homme qui t’enlevait à nous, à moi, avec le recul de la situation, une rage aussi contre moi même, de ne pas pouvoir te suivre, de ne pas être capable de te suivre dans ton « activité » que j’ai, je pense, perdu toute raison pendant un très long moment. Je ne sais pas s’il est toujours avec toi, mais je l’ai poursuivi ce vieux débris, j’ai voulu lui faire passer mon épée, ma dague au travers du corps…il est bien conservé pour son âge, et moi bien aveuglé par ma rage à cette époque, puisqu’il m’a échappé.

Aujourd'hui, alors que je t'écris ces mots, je ne ressens plus cette rage, juste cette douleur, ce manque de ne plus vous avoir à mes cotés. Je ne t'en veux pas, je ne t'en veux plus. Je comprend, j'avais compris à l'époque, sans vouloir le voir, sans pouvoir le voir, sans vouloir l'admettre, que tu ne semblais plus te plaire à Muret.


Doit-elle lui dire tout ? Doit-elle lui dire ce qu'elle a failli plus d'une fois faire ? Un soupire, la plume trempe délicatement dans l'ancre, parcoure le velin à nouveau, livrant sans plus de retenue aucune, les secrets gardés de la blonde sur les instants passés, une larme doucement coule sans retenue elle non plus sur la joue de la bretonne



Ne pas se sentir à sa place, perdre l'envie de vivre, j'ai éprouvé ces sentiments à Muret. Depuis Lyon, depuis la Provence, je n'ai jamais plus été celle que j'étais, je n’ai plus jamais été vraiment heureuse. Est ce que je l'ai été un jour d'ailleurs? Parfois, je me pose honnêtement la question. Un jour sur Muret, j’ai été voir celle que dans les bas fonds on appelait « La Vieille » pour lui acheter ce qui me permettrait de quitter cette terre. Elle me l’a vendue contrainte et forcée, tu imagines, elle ne voulait pas me la vendre, « du gâchis » qu’elle disait ! J’ai longtemps hésité face à la potion, la prendre, ne pas la prendre…au final, restant pour toi, pour Sean, pour ces promesses que j’ai faite un jour à ma mère, à Renoan.
Je suis plus d’une fois retourné voir cette Vieille, non plus pour mourir, non pour apprendre. Oui apprendre, remèdes pour soigner, mais aussi potions pour tuer, autant tout savoir, ne crois tu pas ? Elle est un peu « sorcière » La Vieille, elle ‘voit’ certaines choses, surement a-t-elle vu quelque chose en moi qui lui a plus, pour me proposer d’apprendre plutôt que de m’aider à passer l’arme à gauche. Et je dois dire que quelque chose m’a plut chez elle. Elle a le caractère affirmé, et cette tendresse bien cachée au cœur, qui touche si on dépasse les apparences pour l’apercevoir quelques fois lorsqu’elle relâche son attention.

Aujourd’hui, je suis sur les routes avec elle et son loup (et oui, il l’a adopté et moi aussi par la même occasion, nous formons donc une petite meute hétéroclite à trois ! ) pas encore en Bretagne, pas encore en Flandres, nous prenons des détours, les guerres, les frontières fermés de certains Duchés, Comtés n’aident en rien ! Fichus hommes à avoir toujours peur du premier venu ! Le seul point positif c’est que nos affaires marchent, nous vendons remèdes et potions diverses.

Ha, je viens de croiser par le plus grand des hasards ma filleule Krystel. Je ne sais si tu t’en souviens, mais elle se souvient parfaitement de toi.

Prenez soin de vous, embrasse mon neveu pour moi.

da gared a ran**

Ty C’hoar***, Annwenn


Poser les mots sur les émotions, du moins essayer avec plus ou moins de justesse, lui est venu plus facilement qu’elle ne le pensait à l’origine, lui apportant baume au cœur et paix à l’âme. La blonde pose sa plume, le temps de boire une gorgée du vin local, ses azurs balayent un instant la taverne avant de regarder d’un air absent au travers de la fenêtre. …

*soeur
**je vous aime
***Ta soeur

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Rodan
[Une ville au petit matin]

Une matinée comme une autre. Pourquoi comme une autre ? tout simplement parce que cette nouvelle matinée l'amenait dans une nouvelle ville. Simple ? pas si simple que ça au final. Le Roux avait quitté Sancerre quelques jours auparavant. Il y avait été bien accueillit mais voilà ...

Là bas, il ne trouverait pas sa soeur. Il était trop loin de la mer. Bien trop loin elle n'aurait jamais pu vivre aussi loin dans les terres ... du moins la soeur qu'il connaissait. Etait-elle seulement encore en vie ? C'est la question qu'il s'était posé une fois de plus en passant les murs de la ville au petit matin. Une fois les formalités d'entrée passées, il se dirigea vers la mine. Il lui fallait de quoi gagner son pain et sa bière. C'est que la route ça donnait soif !

La mine donc, il demanda son chemin à une vieille femme qui semblait rentrer chez elle. Sous le bras, un panier plein de provisions alléchante. Un instant, rien qu'un instant il aurait bien assommé la vieille pour récupérer le contenu de son panier. Sauf que ... voilà ... il voulait rester discret et bah un roux ça passe pas pour être discret. Un coup d'oeil rapide alentours. Trop de témoins. Maudite journée. Il aurait pu se retrouver avec de quoi faire un bon pic-nique. Tant pis.

Tremblante, la vieille lui indiqua par où passer pour aller à la mine. Traverser le marché. Belle idée, il en profita pour dérober discrètement une belle miche et une pomme. Ensuite à gauche à la place avec la fontaine. C'était noté. Bien mais encore. Tout droit ... oui c'est ça. La mine se profilait à l'horizon. Il suivit la longue file des voyageurs tout en mordant dans son pain puis, une fois la miche terminée, il croqua la pomme juteuse avec plaisir. Il eut juste le temps de gober le trognon avant de pénétrer dans la mine poussiéreuse.


[Plus tard, la même journée.]

Rodan avait quitté la mine avant les autres. Une vieille blessure s'était réveillée. Par chance, il y avait passé assez de temps pour gagner sa maigre solde du jour. Solde qu'il pourrait épargner vu qu'il avait fait un petit repas. Le Roux flâna donc dans les rues un moment. Sur une des places, il vit des affichettes et s'approcha. Une troupe de vieilles commentait l'une d'elle. Ca tombait bien, il savait pas lire. Il s'approcha.

- Une apothicaire ! je vous assure ! mon vieux n'a presque plus mal au poignet ! il s'était fait mal aux champs !
- C'est vrai ? t'es sure ?
- Oui oui ! je vais de ce pas chez elle pour faire le plein de potions !
- Mais où qu'elle est ?
- Dans une clairière à la sortie de la ville.

Rodan nota ces informations dans son esprit. La sortie de la ville. Bien, tant mieux. Autant s'y rendre rapidement s'il n'y avait pas d'autre aphotimachin .... Comme il n'était pas pressé le roux prit son temps en route. Regardant les vitrines des échoppes, les fenêtres des tavernes ... sans vraiment voir ce qu'il y avait à l'intérieur lorsque quelque chose le frappa.

Le Roux s'arrêta net. Deux azurs le fixaient. A la réflexion ... non ils fixaient le vide. Mais un instant il eu l'impression que c'était lui qu'elle regardait. Derrière la fenêtre, une blonde. Belle blonde. Penchant légèrement la tête sur le côté, Rodan l'observa un petit moment. Elle ne l'avait pas vu. Il se décida à entrer. Une femme seule ... un sourire narquois sur les lèvres il commanda un pichet de vin au tavernier, prit deux verres et le paya. Après tout .... il avait mangé. La douleur à son flanc attendrait ... la poticaire ne partirait pas si vite que ça.

Rodan s'approcha de la table où se trouvait la blonde. Devant elle, un parchemin, une plume, de l'encre ... Il l'observa encore avant de tirer une chaise et de s'asseoir face à elle. Il posa le pichet et les timbales devant fixant ses émeraudes sur la femme.


Je vous offre à boire ?
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La_vieille
Dans une clairière, une vieille et son loup.

Elle s'était installée confortablement devant le feu, la tête de Lukwos sur ses genoux lui tenait chaud. La Vieille méditait. Son apprentie était partie depuis un petit moment déjà. Elle devait sans doute être en train de faire leur "promotion". La Vieille ferma les yeux et une image s'imposa à son esprit. Elle les rouvrit et ne put s'empêcher de sursauter. Lukwos grogna pour la forme avant de se rendormir.

Quelque chose venait de bouleverser son apprentie. Une rencontre. Une lettre. Et ... une autre rencontre ? la vision était très étrange. Elle ne comprenait pas tout. Une ombre du passé planait sur Annwenn à travers tout cela. Elle soupira. La pauvre retrouvait enfin un semi équilibre, son âme troublée s'apaisait doucement et voilà que ... Haussant ses frêles lépaules, la Vieille chassa la vision. Elle n'avait qu'à patienter. Elle saurait tôt ou tard ce qui s'est passé.

La Vieille caressa la tête du loup un moment avant de laisser son regard se perdre sur le chemin qui menait au village. Elle n'avait plus qu'à patienter.

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Caline
Perdu dans ses souvenirs, et bien que ses azurs aient été braqués dans sa direction, la blonde n’avait pas vu l’homme au dehors, non il avait été aussi transparent pour elle qu’un fantôme. L’instant d’après, l’ouverture de la porte de la taverne, elle l’avait juste entre aperçu du coin de l’œil, une ombre qui passe, un assoiffé de plus, rien d’important pour elle, rien de dangereux, elle n’avait pas tourné la tête, tout à sa lettre, aux mots qu’elle avait écrit et qui résonnaient encore dans son esprit.
Et puis soudain, la chaise à sa table qui se tire et l’homme qui s’assoit, deux timbales et une bouteille posées dans un léger bruit et une question.


Je vous offre à boire ?

Alors ce n’est que lentement et dans un léger énervement que la blonde tourne la tête en direction de l’importun pour lui porter attention. A force de ne plus trop les fréquenter, elle en a oublié que les tavernes peuvent réserver ce genre de gêneur surtout lorsque l’on a envie de tranquillité ! Se azurs se posent alors sur l’homme, détaillant ses traits, se plongeant pour finir dans les émeraudes. Le choc ! Ses yeux s’écarquillent, non de frayeur, d’étonnement, l’espace d’un instant, le visage d’Enored s’est superposé sur celui de l’homme. Colère azurée, contre elle même. Elle balaye d’un clignement de paupière le tout. Ca y est, elle commence à débloquer, elle reçoit les premières nouvelles d’Eno, depuis leur séparation, y répond et la première personne un peu rousse aux yeux vert qui passe, et elle y voit son amie, sa sœur ! Folle bonne a enfermée ! La bretonne ne réalise pas qu’il y a peu être plus qu’une ressemblance.

C’est la moindre des choses puisque vous vous imposez à ma table !

Réponse sèche, de un parce qu’elle est en colère contre elle même, de deux, parce que c’est le meilleur moyen de faire déguerpir l’importun, et qu’elle a envie de rester encore un peu assise à l’intérieur avant de retourner attendre sa filleule sur son rocher, dans le froid qui tombe.
La blonde n’a pas baisser les yeux, fixer droit sur le geneur-drageur, elle en a vu d’autre la bretonne, elle a du caractère, alors le roux, il a qu’à bien se tenir, car sa joie d'avoir reçu la lettre, envolée, la tristesse des souvenir, envolée ! Agacée la blonde !

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Rodan
[Une taverne, une rencontre intéressante.]

Observer la réaction de la blonde avait été très instructif. Oui très ... surtout la surprise qu'il avait vu dans ses traits. Serait-il possible qu'elle la connaisse ? Le hasard aurait-il ... non bien sur que non c'était impossible. Depuis que son nom avait évoqué quelque chose à sa bienfaitrice, il s'imaginait voir des indices partout. Pauvre imbécile !

Rodan se concentra sur la femme qui lui faisait face. Plus tout à fait jeune, pas encore vieille, mais belle ... à vous couper le souffle. Ce côté sauvage était ... bien plus enivrant que la piquette qu'il avait en main. Il vit la colère monter en elle et s'amplifier puis l'agacement la remplacer. Au moins, il ne laissait pas la belle blonde indifférente.

En silence il remplit les timbales et en poussa une vers la demoiselle. Demoiselle ? Dame ? peu importait. Il résista à son regard en y plongeant le sien avec plus d'intensité. Un très léger sourire se dessina sur ses lèvres. Décidément les deux dernières villes visitées offraient d'étranges surprises. Fascinante, oui cette jeune femme était fascinante ...

Un instant, il pensa à sa tenue. Il devait avoir l'air d'un pouilleux avec sa vieille chemise, ses braies déchirées et sa cape ... qui ne le protégeait plus vraiment de quoique ce soit. Face à la jolie demoiselle, il en aurait presque eut honte ... presque ... seulement presque. C'était sa quête qui l'avait ainsi transformé et de sa quête il n'avait pas honte. Sa quête ... sa soeur ... elle lui manquait ... la savoir en vie quelque part l'aidait à avancer, à mettre un pas devant l'autre à ... battement de paupières pour revenir au moment présent. Un tic de famille qui dessina un sourire fugace sur ses lèvres.


Trinquons ! Mais avant ... laissez moi m'présenter. Je suis Rodan ... _ une légère hésitation, allait-il lui dire ... non pas de suite ... plus tard peut-être, il leva son verre _ Slai... _froncement de sourcils ... il s'était promis de bannir le gaélique au moins un moment _ Santé ! à la votre demoiselle ...

Il se tut ... gênant ... sans doute il devait l'être pour la demoiselle. Une légère grimace alors qu'il portait son verre à sa bouche. Il devait aller voir la poticomachin ... cette vieille douleur se rappelait à ses souvenirs et il n'aimait pas cela. Fixer son attention sur la belle blonde. Voir sa réaction. Il s'était imposé à sa solitude et ... tant pis. Il n'allait pas s'excuser non plus ! La situation l'amusait et cela faisait un moment qu'il ne s'était pas amusé.
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Caline
« Bon un coriace » c’est la pensée qu’elle eut, alors qu’il soutenait son regard, où plus d’un à sa place aurait détourné les yeux en sentant sur eux ses azurs tempétueux, plus d’un lui aurait servi un verre ou pas et serait parti sans demander leur reste, plus d’un… mais voilà pas lui, elle est tombé sur un coriace, qui ne se décourage pas à la première difficulté. Bon point pour l’impétueux, les mollassons elle évite autant que faire se peu sauf pour les affaires, il n’y a que là qu’elle se fait violence pour ne pas les secouer.

Elle l’observe alors qu’il la sert en silence, elle l’observe sans rien dire, mais les pensées se bousculent dans la tête de la blonde…elle voit de l’orgueil, une fierté malgré les habits décousus, les guenilles, un visage marqué par les ans, plus vieux qu’elle pas de beaucoup, attirant …elle voit un homme qui un jour était au plus haut et qui soudainement n’a plus rien eu… Elle laisse là ses impressions muettes sur l’homme, alors qu’il pousse la timbale pleine vers elle. De son coté, elle écarte ancre et plume, range cette lettre qu’elle vient d’écrire dans un pan de son manteau posé près d’elle sur une chaise, puis prend sa timbale.


Trinquons ! Mais avant ...

Elle sourit légèrement, pas si sur de lui le téméraire, il hésite, renoncera-t-il en court de route ? Elle lève sa timbale, ses azurs sur l’homme, et toujours cette impression de déjà vu.

laissez moi m'présenter. Je suis Rodan ...

"Ha ben non, il ne renonce pas...Rodan… peu courant, joli mais peu courant". La blonde garde son léger sourire, la fin de journée en attendant sa filleule allait être intéressante, voir jusqu’à quand il laisserait tomber et, verrait qu’elle n’est pas la femme d’une seule nuit, qu’elle n’est pas de ces donzelles qui craquent devant des belles paroles et un verre offert, qu’elle veut plus. Elle avait été pendant un temps la femme d’une seule nuit, elle l’avait voulu aussi, s’était étourdi dans les bras puissants, passant d’homme en homme s’en s’attacher…elle s’était dégoutée, n’avait pas trouvée ce qu’elle cherchait, n’avait pas retrouvé…la flamme, l’envie, le désir puissant…Il vaudrait mieux qu’elle revienne au présent, à ce roux en face d’elle qu’elle va éconduire et renvoyé d’ou il vient, plutôt qu’à son passé.

Slai...

"Deos tout puissant ! Non !" La blonde ne peut croire à ce qu’il vient de lui traverser l’esprit, et pourtant… ces cheveux, du même roux, ces émeraudes, ce battement de paupières, jusqu’à ce petit accent qu’elle entend….et ce début de mot qui fut tant et tant de fois prononcer par Enored, et cette impression de déjà vu ! « Deos pourquoi moi ? Pourquoi mettre sur mon chemin le premier irlandais qui passe qui lui ressemble un peu ? Hein, pour me faire souffrir, me rappeler encore cette absence ? C’est franchement pas gentil ! Je n’ai pas mériter ça ! »La blonde en plein dialogue muet avec le Très Haut, si elle le tenait, p'etre bien qu'elle le secouerait dans tous les sens, juste pour passer la crise de nerfs qui vient

Santé ! à la votre demoiselle ...

"Reprend contenance ma cocotte, tu sais faire ! Te laisse pas aller" Forte de cette remontrance, la blonde vice un petit sourire sur son visage, elle l’avait perdu il y a deux minutes, et trinque avec l’irlandais…elle va en avoir le cœur net, elle est curieuse la blonde, c'est là son plus gros défaut.

Sláinte Rodan, Is é mo ainm Annwenn*

Et la blonde de boire doucement le contenu de sa timbale, ses océans fixés droit sur l’homme pour ne perdre aucune miette de sa réaction

*Santé Rodan, je m’appelle Annwenn
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Rodan
Par tous les dieux ! Elle vient de dire quoi là ? Il en aurait presque recraché la piquette locale sauf qu'il manqua de s'étouffer avec. Posant la timbale sur la table, il se gratta l'arrière du crâne. Non pas qu'il ait des poux le roux non ... c'est juste que là ... il était stupéfait. Comment ... comment connaissait-elle les mots ? Face à elle il devait ressembler à un poisson sorti de l'eau et qui tentait de reprendre de l'air. Par tous les dieux ... il sourit intérieurement ... il n'était pas devenu si aristotélicien que ça après tout.

Bien, se redonner de la contenance, rapidement. Il allait pas perdre pied devant la demoiselle, si belle était-elle. Bien, analyser la situation : devant lui une demoiselle qui parle irlandais ... sans le petit accent qui montre qu'elle est née au pays non mais tout de même. Etrange il lui fallait en savoir plus. Bien avaler une gorgée histoire de faire passer la vilaine toux ... Voilà qu'est mieux. Se lancer à présent.


Enchanté Annwenn ... Vous êtes des plus ... étonnante. Je ne pensais pas entendre la langue des anciens si loin de mes terres ...

Il devait se faire des idées, la blonde en face de lui, Annwenn, un nom à consonance gaélique sans aucun doute ... Elle avait du avoir un amant irlandais hein ! après tout pourquoi aurait-elle croisé la route de sa soeur ? Ce ... serait fantastique et étonnant et si ... et si elle était là la frangine ? Il observa les alentours, les gens présents, la fenêtre et s'attendait à voir le fantôme de sa petite soeur passer à tout instant. Respirant un grand coup il avala une nouvelle gorgée histoire de ... de quoi déjà ? se donner de la contenance ? ouais mais là en s'étouffant à moitié devant l'étrangère il avait tout perdu de sa contenance ... franchement ... dépité il baissa le regard pour le plonger dans la timbale à moitié vide ... il se faisait des idées, juste des idées ...
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Caline
Et pour la réaction, elle est gâtée, l'étouffement à coup de mauvaise bibine ! Légère inquiétude, ça va il s'étouffe pas tant que ça, il lui calquera pas dans les pattes le poisson hors de l'eau ! "Ma Doué, il est irlandais, Ma doué, ma doué !" Elle en avale la piquette dans son verre d'un trait sous l'émotion. Il lui manque plus que cela un irlandais ! Et pourquoi donc en le regardant a-t-elle cette impression de voir l'irlandaise, de voir celle qu'elle considère comme une soeur ? Hein ? Pourtant, ça ne peut être un membre de la famille d'Enored, impossible, ils sont censés être tous morts, de ce qu'elle lui en a raconté. Tous les irlandais se ressemblent-ils a ce point ?

Vague sourire crispée, sur le visage de la blonde qui frôle la crise de nerfs, elle ferme un instant les yeux, "contrôle, contrôle, garde le contrôle"....le pétage de plomb, je vous le dis ça sens le souffre, l'explosion est presque imminente ! Le volcan breton est à la limite de l'explosion, tous aux abris !


Etonnante...?

Elle arque un sourcil avec l'envie de lui en coller une. Pourquoi a-t-elle cette envie ? Elle n'est plus censée être en colère? Taper sur l'irlandais en face d'elle, même s'il est surement plus grand et plus fort qu'elle, juste taper, se défouler, faire ce qu'elle n'a pas pu faire à l'époque, lui faire payer un "crime" qu'il n'a pas commis....elle n'aime pas les injustices, même si ça défoule...

je suis bien plus qu'étonnante...Rodan - ses azurs se plantent un peu plus dans les émeraudes ..."Eno..."elle chasse la pensée, le pardon, elle le lui a accordé, mais rien ne l'oblige a faire "ami ami" avec un irlandais ! - mais ça vous ne le saurez jamais...j'ai eu ma dose de rencontres irlandaises - La bretonne prend sa cape sur la chaise et la passe sur ses épaules- je n'ai rien contre vous Rodan...vous êtes peut être sympathique, mais on va s'arrêter là ! - Et bien l'aventure aura été courte, la blonde recule, finalement c'est elle qui perd, c'est elle qui s'en va

Moi même je ne pensais pas réentendre cette langue, pas après son départ, pas après qu'elle soit partie....nó in áit slán a fhágáil slán a fhágáil**

Et la blonde s'en attendre de réponse, pose trois sous sur la table, trois pour le papier, l'ancre et sa consommation et s'enfuit de cette taverne. Oui, elle s'enfuit, elle s'enfuit plutôt que de se donner en spectacle, elle s'enfuit plutôt que de faire resurgir tout, elle s'enfuit plutôt que de fondre en larmes devant un inconnu, plutôt que de se laisser à être fragile et à pleurer tout bêtement comme une simple femme, elle s'enfuit plutôt que d'avouer cette faiblesse à un inconnu, irlandais de surcroit, elle s'enfuit à la vitesse du vent, vers son rocher à la sortie de la ville, avec un peu de chance sa filleule y sera surement, le corbeau aussi mais ça elle n'y pense pas !

(*au revoir ou plutôt adieu !)
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Krystel_martin
[Pas dans la taverne, mais dans le village quand même]

Krystel avait finalement réussi à retrouver la trace de son vendeur de pelisses. Le village avait beau ne pas être bien grand, le sens de l'orientation (légendaire) de la jeune fille avait pris un sacré coup, surtout depuis ce tragique accident où trois armées avaient tenté de s'introduire en même temps dans son crâne. Tout en lui trouant le bide, naturellement.

Bref. La jeune fille avait trouvé le revendeur, lui avait frotté les oreilles lorsqu'il voulut lui extorquer 200 écus pour une peau trouée, et était finalement repartie avec une dizaine de lapins pour seulement 45 écus (et Krystel trouvait cela cher payé, car les lapins étaient encore vifs). Sa caisse sous le bras, elle trottinait vers la sortie de la ville, pressée d'arriver là avant sa marraine, qu'elle ne voulait guère faire attendre.




[Plus tard, hors du village]


Par Aristote ! Mais qu'est-ce qu'elle fout ?

Les lapins commençaient à couiner de froid, ce qui n'était pas bon signe. Et Krystel ? Ben elle aussi se gelait les pattes, et commençait à avoir le museau humide. Ventriloque de mortadelle ! Mais que fabriquait Caline ?

Elle m'a oublié, c'est clair !

La jeune fille grognait, pestait. A l'heure qu'il était, elle aurait pu être en taverne se jeter un vin chaud au miel derrière le col. Au lieu de cela, elle attendait, patiemment, que Caline daigne pointer le bout de son nez.

Si c'est une épreuve aristotélico-chevaleresque sur la vertu de la patience, j'ai perdu. Mais je suis prête à recommencer... au printemps par exemple ?
- Crrrroa !
- Quoi croit ? Ah ! Un corbeau !


Elle ne l'avait pas vu, celui-là. Jusqu'à ce qu'il se mît à lui croasser dans les oreilles. Voilà à quoi elle était donc réduite, à parler à un corbeau ? Décidément, il serait temps de la marier ! Pourquoi pas à un Poitevin ? Au moins, ils auraient de quoi se balancer dans la tronche, assiettes comprises.

Et si sa marraine ne voulait plus la voir, et qu'en réalité, elle ait voulu le lui faire comprendre de cette manière, plutôt que lui dire en face ? Krystel renifla, écrasa une larme (à cause du froid, bien sûr). Finalement, c'était peut-être aussi bien ainsi. On finissait toujours par s'attacher aux gens, et ils finissaient toujours par partir, ou vous trahir. Oui, finalement, c'était mieux ainsi. La Flamande écrasa une autre larme.

Une tornade blonde entra alors dans son champ de vision. Caline ! Mais... qu'avait-elle à courir ainsi ? Etait-ce l'émotion de revoir sa filleule ? Krystel était peut-être un peu naïve et cruche à bien des égards, mais tout de même pas au point de croire aux tableaux touchants des retrouvailles chaleureuses. (Surtout qu'elle se gelait les pattes !)

Au lieu de lâcher la caisse de lapins et de courir vers sa marraine en ouvrant les bras, elle attendit, de pied ferme, de savoir de quoi il retournait.

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Huhu...
Caline
Elle court, elle fuit, et le vent sur son visage est une fraicheur qui apaise un peu. Au loin une ombre, pas de menace, sa filleule Krystel. La bretonne relègue provisoirement ses émois au fond de sa poche, nul besoin de les faire partager à sa filleule, il y a mieux pour des retrouvailles ! Alors, elle enfouit le tout sous un mouchoir en espérant que cela ne rejaillisse pas brusquement ! Hop ni vu ni connu, tout va bien dans le meilleur des royaumes ! A la fin de sa course, une jolie jeune femme qui l'attend bien campée sur ses pieds, de pieds fermes même, une boite dans les mains !Aïe... elle lui en veut ?

Krystel ! Excuse moi, je suis en retard, un importun dans une taverne alors que j'écrivais un message... *sourire d'excuse de la blonde*... le temps de m'en débarrasser ....certains sont parfois d'un pénible ! Tu ne m'as pas trop attendu au moins ? Par ce froid, on a vite les pieds et les mains glacés.... J'ai un campement un peu plus loin dans une clairière, ce n'est peut être pas aussi agréable qu'une taverne * oui pour ce soir, si elle peut à nouveau éviter les tavernes, ça l'arrangerait la blonde, elle n'a pas envie de retomber sur l'irlandais* ...mais nous ni serons pas dérangés. Un bon feu et un verre ou deux, voir même un bon repas en sus, le temps qu'on essaye de rattraper un peu le temps perdu ?

Oui elle parle, elle parle, un vrai moulin à paroles, elle va finir par la prendre pour une folle, elle arrive en courant, avec une excuse qui tient plus ou moins la route, même si elle est vrai et voilà maintenant qu'elle cause sans lui en laisser placer une, les retrouvailles vont tourner court si cela continue.
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