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[RP] La félonie, c'est bien! - RP de fin (partie II)

Brylastar
ACTE III



[Geôles de Reims: gueule de bois]



Les yeux étaient fermés, mais Bry ne dormait pas. Allongé sur le sol d'une des cellules de Reims, le jeune homme comatait. Il ne bougeait pas, et ne respirait qu'à peine. Le visage était sale et griffé. La cuisse était bandée. En guenilles. Plus aucun vêtement noble, une allure délétère et dépravée. Au milieu de la cellule, toute autre tenue eût paru déplacée. Mais Bry n'en avait pas conscience. Sa main droite tremblait, il avait des frissons et toussait de temps en temps. Mais là encore, il n'avait pas conscience de de la situation, ni de l'endroit où il se trouvait. Il était tout simplement allongé et peu conscient; mais, malheureusement pour lui, il n'était pas mort - du moins pas encore. Les murs, froids, étaient recouverts d'une huile puante. Quelques rats se baladaient, ça et là, venant profiter de leur liberté de mouvement. Une unique ouverture sur le dehors laissait s'engouffrer le froid mais, curieusement, refusait au soleil de venir réchauffer l'homme. Comme si les éléments eux-mêmes avaient décidé de tuer l'homme. Ou de tout faire pour s'acharner; lui, le pauvre qui n'avait rien fait et contre qui l'Univers entier semblait se poster.

Lentement, tout doucement, Bry commença à bouger, prenant conscience de son état. Il cligna plusieurs fois des yeux, mais ne put bouger plus. Une envie de rendre ses tripes le prit à nouveau. Il toussa un instant, puis, d'une langue sèche, survola ses lèvres. Il avait soif, et aurait donné beaucoup pour une bouteille de bière... ou de Père Naud. Où était-il? Il ne se souvenait plus de rien. Mais une chose était sûre: il avait froid - et mal. A la tête, à la cuisse, au torse, aux mains, aux pieds... il avait mal partout. Et le froid le cisaillait complètement; pas encore transi, oh que non. Il avait juste assez froid pour en souffrir complètement, mais pas suffisamment pour lâcher prise, perdre conscience et retourner aux abîmes libérateurs. Toujours allongé, il ne bougea qu'une main pour aller voir à la cuisse. Un bandage s'y trouvait. Mais il sentait en-dessous une entaille profonde. Pas de sang... fichtre, c'était mauvais signe: s'il ne saignait pas, c'était qu'on l'avait soigné.

Oh diable, qu'avait-il fait? Les souvenirs revinrent alors. Le soir de l'élection du Conseil. La désillusion; et Maltea... oh la catin. Elle l'avait surpris... non, ça n'était pas possible, si? Etait-ce un rêve? Avait-il imaginé tout cela? Oui, il n'avait pas pu se tromper, si? Le coeur de Bry s'accéléra soudainement: tu es en prison, dummer Kopf*! Que crois-tu qu'il s'est passé?! L'esprit de Bry n'arrivait pas à concilier ces deux réalités: il était plus malin que tous, les avait tous dupés; mais il était en geôle. Il avait fauté, chuté? Oh, oui... la blessure; Maltea, qu'il aurait dû tuer quand il en était temps. Et les papiers, les parchemins. Nomdidiou. Il avait commis l'erreur fatale là. Pourtant, pouvait-il vraiment se tromper et avoir ainsi failli? Bry n'était plus saoul, autrement aurait-il pleuré. Mais il était dégoûté de tout, et les tremblements qui prenaient sa main s'étaient intensifiés.

Déglutissant avec peine, il bougea sèchement sa main, pour calmer le tremblement comme pour éloigner le bruit des rats qui s'approchaient. Il posa alors les deux mains, à plat et contre le sol, puis releva son buste. Il tremblait tout à fait et à peine à mi-hauteur, ses coudes le lâchèrent et il retomba lourdement contre le sol, visage en premier. Le sol était immonde, il empestait et comme sa consistance n'était pas dure, Bry craignit bien vite qu'il soit fait de boue et de bouse. La seconde tentative pour s'éloigner des putrides effluves fut la bonne: et Bry put se mettre sur son séant. Essayant de réfléchir et de se souvenir. Alors, allons-y, calmement, tranquillement. Tout va bien, Bry. Tout va bien. Peut-être sont-ce des doutes, tout simplement? Mais... des doutes, ça ne peut pas condamner, si? tu es noble, alors présomption d'innocence. Ils ne peuvent rien prouver si? Non, ça n'est pas possible, tu as bien effacé toutes les traces, c'est un malentendu...


Tja, alles in Ordnung Mausi!**

L'inquiétude disparut rapidement au profit d'un sourire drogué. Trop fatigué et blessé pour comprendre quoi que ce soit. Le cerveau ne marchait plus vraiment correctement. Bry ne songeait qu'à certains détails et occultait tout à fait la réalité des choses. Il tremblait toujours plus, et quelques soubresauts le poussaient parfois à taper du crâne contre le mur auquel il était adossé. Il devait refaire l'enchaînement. Alors, la nuit, et... euh... non; si? Maltea, il avait voulu la tuer... oh, et les courriers. Oh non... les courriers... Le regard de Bry se figea et son visage, livide, prit une teinte morbide. Les courriers; l'épée; les autres, Kelso, Tristan, Cedmisc, Hersent, et... nomdidiou. Une larme s'échappa tranquillement de ses yeux. Il revit la scène. La chair de poulie, liée au froid, devint conséquence de la peur qui étreignit l'homme. Voilà pourquoi il était en geôle, ça n'avait rien à voir avec une quelconque suspicion. On l'avait démasqué, il avait failli, chuté, et il serait condamné. Pour la première fois depuis des années, Bry eut réellement peur. Tout cela était-il possible, ou était-ce une fraque de son esprit?



Ce rp, ouvert, est la suite de [RP] L'alcool, ce n'est pas bien. Situation à venir: dans les geôles de Reims, la forfaiture de Bry a été découverte. Vont s'ensuivre en vrac questions, torture, confession, troubles liés à l'alcool, tentatives de révolte, sédition, plus éventuellement d'autres surprises. Bon RP!

* imbécile heureux
** vui, tout est en ordre lapin!

_________________
Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Cristobal, incarné par Brylastar
[Geôles de Reims: que faire? ...]




Cristobal arriva rapidement à Reims - dès qu'il avait appris en fait que Bry était suspecté de Haute Trahison. Trop de questions se posaient dans son esprit. Tout d'abord, Bry était-il vraiment félon? Cristobal se doutait bien de la réponse, mais il n'arrivait pas à l'accepter: car elle signifiait la fin de tout ce en quoi il croyait, la mort probable de son maître, la fin de sa vie telle qu'il la concevait. Mais surtout, Cristobal s'en voulait amèrement. Il n'aurait jamais dû laisser Bry seul dans ce moment qui s'annonçait tendu pour lui. Il avait très bien vu à quel point les élections l'avaient passionné. Et même le résultat, une large victoire, ne l'avait aucunement comblé. Au contraire, Bry avait semblé être des plus déçu et affecté par ces résultats. Alors, pourquoi avait-il laissé son Seigneur rester seul au Castel de Reims? Si tout ce qui s'était ensuite déroulé avait pu être évité, l'Ibère ne portait-il pas une responsabilité énorme?!

Chevauchant rapidement sur la route depuis Fergus, il s'était rapidement rendu à Reims. Dans l'auberge la plus proche, il avait pu écouter différentes conversations. Holtz était emprisonné en les geôles de Reims, cela était clair. Il était heureux qu'il n'ait pas été emprisonné à la capitale, ce qui aurait rendu la suite des événements encore plus ardue. Mais à présent qu'il savait où se trouvait son maître, Cristobal se calma. Il fit discret signe au tavernier de lui procurer une bouteille de bière qu'il paya comptant. Non pas qu'il aime boire le Cristobal. Mais il savait que son maître appréciait cela; avait besoin de cela. Il était donc assis et réfléchit à la suite. L'Ibère était cartésien avant l'heure. Soit Bry était innocent - et alors il ne pourrait l'aider qu'à prouver cela. Soit il était coupable - et alors il devrait tâcher de limiter les effets de cela. S'il était coupable, il devrait déjà s'assurer qu'il avait encore envie de se battre, et là il l'aiderait. S'il n'avait plus envie de se battre, alors il devrait le convaincre qu'il devait s'en sortir.

Cristobal était très inquiet. Il avait entendu que son maître avait été blessé. Etait-il bien soigné? Il savait par expérience que les geôles de Reims n'étaient pas des plus hospitalières. Rapidement alors, il se leva, emportant avec lui la bouteille, puis filant d'une marche rapide vers le Castel Ducal à côté duquel se trouvaient les prisons et son maître.





[Geôles de Reims: joyeuses retrouvailles]




Cristobal n'eut pas beaucoup de difficultés pour soudoyer le geôlier. Il n'avait dû que lui présenter une petite bourse ainsi que lui assurer qu'il n'était pas armé. Le maître d'armes n'aurait pas pu faire grand chose dans tous les cas. Et puis, s'il voulait faire quelque chose, il devait avant tout attendre de voir quel serait l'état de son maître... très inquiet, l'Ibère se demandait à quoi il allait ressembler. Lui qui n'avait jamais été mis en geôle. Il se dirigea donc rapidement, le coeur préoccupé comme parfois certains amants le sont, vers la cellule concernée. Arrivé à hauteur, il s'arrêta un instant, fermant les yeux, et respira plus calmement. Il devait se calmer et être rassurant envers celui qui, à n'en pas douter, serait des plus désespérés. Passer du jour au lendemain du statut de futur Duc à vil félon... comment une personne normale pourrait-elle supporter cela? Et une personne qui, pis, supportait mal le manque d'alcool... cela devenait beaucoup pour un seul homme. Même si son maître était son Dieu, il restait humain - donc faillible.

Cristobal rouvrit les yeux et vit son maître. Bry avait vieilli d'un quart de siècle. Le visage était émacié et sale; une de ses jambes étaient bandée et misérable. Ses mains tremblaient, ses épaules hoquetaient. Contre le mur du fond, il donnait l'impression d'être un fou. Fanatique, et fanatisé. Mais au moins, ses yeux semblaient lucides. Tout du moins, ce fut ce que l'ascète voulait croire en voyant son maître, de loin. Il s'approcha donc des grilles, et sourit tristement à son maître. Ce dernier, qui le regardait depuis quelques secondes, réalisa enfin qu'il avait devant lui son maître d'armes, et il se leva alors. Avec hésitation; ses jambes ne le portaient pas bien, et une grimace de douleur prit place sur le visage de Bry. Il s'approcha en titubant de la grille, puis s'effondra devant, se rattrapant au dernier moment aux grilles. Cristobal saisit ses mains, espérant alors être thaumaturge. Il regarda son maître, dont les yeux étaient vides, d'espoir et de raison. Et alors, d'une voix qui se voulait rassurante, il lui demanda:


Seigneur.... comment, comment allez-vous?

Bry rit alors doucement, fou qu'il était devenu - ou presque. Le harcèlement du froid et de la douleur conjugué au manque d'alcool avaient rendu son esprit caduc. Il releva toutefois les yeux et sourit à l'Ibère.

Et bien.... Cristobal. Tu as une mine épouvantable!

Cristobal sourit alors à son tour, puis enleva sa cape, qu'il fit glisser entre les grilles. De même, il montra à son maître la bouteille de bière qui se trouvait dans le tissu.

C'est pour vous mon maître; ne vous inquiétez pas, nous allons tout bien organiser.

Mais oui.... c'est cela....

Oui mon maître! Je vais trouver qui est l'instigateur de ce complot.... vous survivrez. Je vous sortirai de cela!

Les regards des deux hommes se croisèrent. Bry secoua timidement la tête, et Cristobal comprit alors que d'autre coupable que Bry, il n'était pas. Il fronça alors les sourcils, et lui murmura qu'il le sortirait quand même de cela. Bry sourit, voyant en son maître d'armes un naïf idéaliste. Mais Cristobal était aussi un pragmatique qui savait que faire pour protéger son maître. Diverses idées germaient déjà dans son esprit. Il voyait des révoltes, une prise de Castel, une diversion pour le faire s'échapper puis retourner en Artois avec son maître qui avait l'air d'y avoir laissé toute sa vie et son espérance en l'avenir. Cristobal saurait bien trouver les solutions pour délivrer son maître, il n'en doutait pas une seule seconde. Aussi, mettant tout son courage dans ses mots, il serra fort les mains de Bry et conclut, n'acceptant pas le doute:

Faites moi confiance.

Bry fut séduit par ce qu'il entendit. Il avait mis la cape sur ses épaules, et la bouteille de bière, il la tenait bien en main, sentant au fond de lui qu'elle lui rendrait lucidité et calme. Son maître d'armes avait anticipé ses maux, peut-être parviendrait-il à l'aider? De toute façon, il avait bien trop mal pour réfléchir plus clairement à ce qui lui arrivait. Il lâcha donc les mains de Cristobal pour retourner à son mur, toujours chancelant. Bry se retourna finalement pour regarder l'Ibère, qui le fixait toujours. Il lui sourit et, haussant les épaules, lui fit comprendre qu'après tout, cela lui était bien égal désormais. Cristobal tiqua à ce message de son maître. Il fronça à nouveau les sourcils, puis se reprit, et sourit. Il se voulait apaisant, et non pas réprobateur. Alors, il recula d'un pas d'abord, puis de trois pas et laissa la tension retomber. Il réfléchit un instant; payer le geôlier? Pourquoi pas... mais il aurait besoin d'une diversion. Voilà à quoi il devait réfléchir. Et puis, contacter... oui, cela pouvait être une bonne idée.

Cristobal fit alors un petit signe de remerciement au geôler qui appréciait le poids de la bourse, puis prit rapidement le chemin de la sortie. Il devait agir vite.

Dans la geôle, la bière apaisa les tourments du félon.
Gwenhwyvar
pendant ce temps là, un messager parti du campement de l'armée "Sláinte mhaith, mo cuishle" à Argonne piqua des deux en direction de la vicomté d'Attigny, remettre un message à Beeky :



Ma chère vassale,

C'est le coeur lourd que je vous écris aujourd'hui. Brylastar, Seigneur de la Queue en Brie sise sur mes terres, tant qu'elle n'en est autrement, vient d'être arrêté et enfermé dans les geôles de Reims. Il aurait, selon la duchesse régnante de Champagne, trahi notre confiance en livrant des renseignements essentiels aux Artésiens lors de la guerre qui déchire actuellement le domaine royal.
Compte tenue de sa vassalité envers moi, je vais ordonner un procès héraldique afin de faire la lumière sur cette affaire et décider si le Seigneur Brylastar est toujours digne de gérer les terres que je lui ai confiées. J'aurais souhaité que vous instruisiez ce procès, admettant que son défenseur sera très certainement un Artésien. Ce dernier sera reçu tout à fait convenablement sur mes terres pour la durée de cette affaire, bien évidemment.
J'espère que vous serez disponible pour ce cas de la plus haute importance concernant ma maison, j'avoue sans peine être quelque peu désemparée face à cette situation que j'imaginais impossible elle y a encor' une semaine.

Que le Très-haut vous ait en Sa sainte garde

Argonne, le vingt-huitième de novembre de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf

Gwen


_________________

Gwenhwyvar uí Fergus, Capitaine Royale de Champagne
Beeky
[ Une bien funeste nouvelle ou « à qui peut-on se fier, ma bonne dame ! » - Le manoir tournaisien d’Attigny ( Flandres )]

Lourdes tentures de velours, meubles cossus, objets précieux savamment disposés dont le prix est proprement indécent et au milieu de tout cela… un bougre mal à l’aise qui tient son chapeau à deux mains, n’osant évaluer le nombre de festins qu’il pourrait s’offrir en marchandant une seule petite cuillère auprès du plus pingre des pleure-misère (1)

« Vot’e Monseigneur… » * hésite un bref instant, n’estant poinct assuré qu’il usa de l’étiquette bellement * « Vot’e Monseigneur, j’aye là un pli scellé que j’dois vous r’mette en mains propres ! » *jette un regard sur les siennes et grimace* bon, ben, c’est juste pour dire, une formule quoi…

Recognoissant le scel qui pendait au bas du parchemin roulé, la maistresse des lieux s’approcha et se saisit du message avec empressement. Foutredieu ! Qu’est-ce doncques encore que cela ? Marmonna-t-elle entre ses dents tout en brisant fébrilement le cachet de cire.

Il est des courriers qu’oncques l’on n’aurait souhaité recevoir et pourtant, lorsque le destin d’un homme dépend d’une lettre, il n’est poinct de messager plus zélé qu’icelui à qui l’on promet bourse rebondie, sitost sa besogne accomplie. C’est ainsi que la vicomtesse ne put que pester à l’encontre du gueux crotté qui lui portait ce funeste pli et dans un mesme élan, avait embousé ses tapis... Oh, n’allez poinct croire que la dame fut vétilleuse (2), ni avaricieuse mais le drosle s’appliqua à la délester de cents écus d’or et poussa l’ironie jusqu’à lui faire endosser le poids d’une nouvelle qui pesa tel un asne mort sur ses fresles épaules (je laisse aux amateurs le soin d’apprécier l’image…).

Satanée vérole ! Songea-t-elle. La teneur du message ne prestait guère à sourire, « La Queue en Brie » y estant accusé de félonie et sa culpabilité semblant établie. Cette ignominieuse vermine aurait trahi sa suzeraine, vendu la Champagne et trompé ses amis… La dame lut et relut le courrier, tant la chose lui semblait peu ordinaire et pourtant… la dite chose ne l’étonnait poinct tant que cela...

Le choc de la nouvelle se dissipant, Attigny se ressaisit et tenta de recouvrer ses esprits. Au fil de sa longue carrière d’avocate, n’avait-elle poinct constaté à maintes reprises qu’il estait des innocents traduits en justice ? Le Très-Haut soict loué, la Cour d’Appel savait redresser les torts, laver l’affront fait aux victimes et pour l’heure, il estait vain de s’emballer. Par fin, ne pouvait-il s’agir d’une vile menterie partisane afin d’atteindre Brie ou bien alors de manigance étrangère dont le dessein estait de diviser cette Champagne, laquelle n’avait pourtant besoin de quiconque pour se déchirer ? A moins… à moins qu’il ne s’agisse bonnement (3), de la misérable manœuvre d’un homme sans honneur qui s’estait parjuré et avait commis crime haïssable…

Quoi qu’il en soict, là n’estait poinct menue affaire qu’il fallait traiter à la légère. Jetant un regard mi-agacé au claquedent (4) qui restait coi, agrippé à son couvre-chef tel un ivrogne à son godet, la vicomtesse finit par lui lancer gaillardement :


Eh bien, puisque le bon Dieu t’a mis là, le gueux, tu vas faire montre de patience et porter réponse dans la foulée.

Tu te feras payer à la livraison, il va de soi !
S’empressa-t-elle de préciser, non par pingrerie… mais parce qu’un gueux est un gueux et qu’il aime à cognoistre ce que l’on attend de lui. (sisi)

Ce disant, la vicomtesse tourna les talons et s’installa à son scriban. Parchemin filigrané, cire, scel, encre indélébile et voici que main habile trace pleins et déliés à l’aide d’une plume qui crisse de douleur sur le fin vélin, le dit vélin ne jouissant poinct de meilleur sort. La dame relut sa prose puis remit le pli scellé au messager de fortune.

File prestement et gare à toi si ta misérable carcasse échoue en sa tasche !

Voyant l’homme faire grise mine, la vicomtesse fict grand effort pour se radoucir. C’est qu’une pieuse femme a conscience que les plus humbles ont aussi une asme et sont créatures de Dieu…

Allons, quitte cet air nigaud et va-t-en quérir de quoi faire bonne pitance aux cuisines. Il doit bien rester un quignon de pain sec et du lard maigre que nous distribuons aux miséreux. Prends quelque repos et glisse-toi entre les lignes ennemies comme tu as si bien su le faire pour cheminer jusqu’icelieu. Il faut préciser à cet instant que la dame fait montre de grande largesse car si l’on habitue les loqueteux à manger pain blanc, leur ordinaire leur paraitrait bien cruel et ce serait s’exposer à jacquerie inutile. D’aucuns pour avoir voulu distribuer de la brioche se trouvèrent malencontreusement la teste séparée du corps, mais là est une autre histoire ! (5)

Le brave ne demanda poinct son reste, il décampa prestement, serrant bien fort le parchemin, comme si sa vie en dépendait
.

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(1)pleure-misère : Personne qui feint d'être dans la gêne.
(2)vétilleuse : qui a la manie du petit détail
(3)bonnement : De façon exactement appropriée à la nature de la chose
(4)claquedent : gueux, misérable
(5)boutade cynique attribuée à Marie-Antoinette: « S’ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! ».

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Gwenhwyvar
Gwen reçut la réponse de sa vassale, emplie de conseils avisés :




    Faict en la paroisse de Doornik, sise en le comté de Flandres, en ce jour bény du 29ème de novembre de l’an de grasce 1459.

    De nous Beeky, à vous Gwen.

    Ma très chère Suzeraine,


    Quelle pénible affaire qu’icelle-ci… Je comprends vostre désappointement, tant la portée des faicts est grave, voire relève du crime le plus odieux qui soict. Je ne puis que vous approuver en le choix d’user de vostre droit de justice sur l’un de vos vassaux, adoncques, vous pouvez m’en croire, je siégerai à vos costés afin de défendre vos intérests.

    Poinct il ne s’agit de jeter l’opprobre sur vostre « homme » tant que sa culpabilité n’est poinct établie à nos yeux. Vostre vocation première estant de protéger vos gens, établissons tout d’abord la véracité de telles accusations et s’il le pendard est coupable, alors, que justice soict faite sans délai et par vostre auguste main !

    Nonobstant, vous cognoissez mon éloignement des terres de Champagne et songe ne poinct estre en mesure de mener instruction primaire. Il nous faudra doncques nous appuyer sur enqueste préliminaire de la prévosté et mander qu’il nous soict loisible de juger sur les éléments qu’aura recueillis le procureur de Champagne. La Queue estant aussi soldat, il aura à répondre des chefs d’inculpation militaire.

    Gardez espoir, ma chère, et taschons de démeslers le vray du faux, en ceste affaire. Je ne saurais trop vous conseiller de faire gouster la nourriture que l’on servira à la Queue, le temps de son incarcération. Assurément, il serait trop aisé de le faire disparaistre avant mesme d’avoir établi sa forfaiture… Ne doutant poinct que les geosles reimoises soient aussi insalubres que de mon temps… dès que vous le pourrez, faites mener le sire Brylastar sur vos terres afin que lui soit prodigué conditions dignes de son rang, mais… sous bonne garde, il va de soi !

    Le temps de préparer quelques effets et je m’en retourne en Champagne, peut-estre accompagnée en cela par le sire Jean Merlin. L’occasion sera de m’en aller visiter les terres de Mandres-les-Roses que j’aye reçues de vos mains et de loger grandement, le temps que vous puissiez regagner icelles de Brie.

    Que le Très-Haut nous vienne en aide et qu’il guide nos consciences.

    Ainsy soict-il !

    Par la vicomtesse d’Attigny



























Elle envoya un messager au château de Reims, porter la missive suivante à la duchesse de Champagne :



Votre grâce,

elle fut portée à ma connaissance l'arrestation récente de mon vassal, le seigneur de la Queue en Brie, sire Brylastar, pour haute trahison et félonie. Il est, je crois, enfermé dans les geôles rémoises, en attendant son procès.
J'ai besoin de savoir quand le procureur de Champagne va-t-il instruire ce procès, ainsi que le conseil disciplinaire des loups de Champagne, mon vassal étant un loup. Je souhaiterais le faire transférer en mes terres dès que cette possibilité m'est octroyée, afin qu'il y soit assigné à résidence, eut égard à son rang. Il sera bien entendu sous haute surveillance, et n'aura point à portée de main quelque manière que ce soit de mettre fin à ses jours, ou de se voir attenter à sa vie par un tiers revanchard, voire un artésien qui ne voudrait pas que son nom ou ses actes soient racontés sous la torture que le seigneur Brylastar ne manquera pas de subir. Comme les loys héraldiques m'y autorisent, je présiderai en tant que juge un procès à l'encontre de mon vassal, afin de faire la lumière sur cette affaire pour le moins déconcertante. Elle est évidente que si sa culpabilité était avérée, j'exécuterai de ma propre main la peine de mort encourue pour de tels faits.

Faites-moi savoir, votre grâce, du délai que j'aurais à attendre avant le transfert de mon vassal, et d'ici-là, que le Très-Haut vous ait en Sa sainte garde

Argonne, le vingt neuvième de novembre de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf.

Gwenhwyvar uí Fergus
Duchesse de Brie




[Cheffe intérim' Aldraien
Retrait de l'image dont la taille dépasse celle autorisée, cf Règles d'Or.
Bon jeu.]

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Gwenhwyvar uí Fergus, Capitaine Royale de Champagne
Amory




[Castel de Reims:]

Un des mensonges : on souffre plus en maltraitant, en torturant et en tuant quelqu'un qu'en étant maltraité, torturé et tué.
[Stephen Vizinczey]


Il avait été averti, il n’était donc pas si parano que ça toutes ces années. Brylastar à qui il avait tant eu de mal à faire confiance était bien la taupe de champagne. La Brienne l’avait découvert. Il se trouvait maintenant dans les geôles de Reims.

Amory avait été choisit pour le passer à la question. Le blond avait l’habitude il pratiquait cela depuis quelques temps déjà au guet de Paris ou il avait été nommé prévôt. Il se prépara donc, le moment était venu. Il savait que la matériel dont il aurait besoin avait été livré le matin même.

Il enfila son mantel et se rendit à la prison. Son visage ne trahissait rien, ni colère ni regret ni haine ni appréhension. Pourtant quelque chose grondait au fond de lui, quelque choses qui allait se déchainer quand il verrait le coupable. A cause de lui tant de famille avait été endeuillée, tant de bataille perdue, tant de disputes sans compter que la noblesse champenoise avait été traité plus bas que taire, tous étant des suspects possible.



[les geôles de Reims]


[Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons?] Matthieu 7.15/16


Il rentra par une porte dérobé, il n’avait pas envie de croiser les gens qui s’étaient massés devant le bâtiment afin de réclamer la tête du félon.
Il était honteux de torturer, on n’en sortait pas indemne mais le travail devait être fait et il allait s’appliquer dans sa tâche.

Il se fit conduire dans devant la cellule de l’artésien, car il avait beau être devenu champenois son cœur était bien resté artigot.

Il le regarda avec haine, plus aucunes once d’amitié pour lui. Pire il n’éprouvait que dégout d’avoir finit par accorder son amitié à cet homme.


"Debout, lève toi espèce de chien et regarde moi. Je ne suis plus l’ami d’autrefois. Tu as l’a devant toi ton bourreau. Je veux des réponses et je les obtiendrais quoi qu’il arrive. "


_________________
Brylastar
Bry était toujours au fond de la salle. Il avait pu recevoir deux mantels, celui de son maître d'armes, et celui d'Ereon, qui était venu le voir et qui, beaucoup plus agréable que les autres, avait essayé de l'écouter. Il avait pu confier une partie des choses qu'il avait sur le coeur. Ereon avait toujours été doté d'une sensibilité particulière; tout comme d'autres Champenois, il le portait dans son coeur, et le regard qu'il leur portait avait toujours été sincère. C'était une chose qu'il refusait d'admettre, y voyant une faiblesse déplacée et inopportune.

Bry ne supportait pas ceux qui se soumettaient au Domaine Royal. Mais, s'il appréciait vraiment une de ces personnes pour d'autres raisons, comment concilier cela? Cette terreur qui le saisissait l'avait amené à mentir et tricher, depuis des années. Maintenant, en geôles, il ne pourrait pas faire grand chose. Il ne savait pas bien ce qui lui arriverait. L'absence d'alcool le torturait plus qu'autre chose; il avait bien sûr eu une bouteille de bière.... mais quelle blague: pensait-on que cela serait suffisant? Cristobal n'avait pas songé à s'assurer de la relève d'alcool, sans doute; et maintenant, il tremblait plus que jamais, roupillant toute la journée, dans un état à peu près inconscient. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là: un jour; un mois; une année?

Les gardiens étaient assez réservés; ils ne devaient pas trop savoir sur quel pied danser avec lui. Car tout félon qu'il était accusé d'être, il en restait tout de même noble. Et cela, personne ne pouvait l'oublier. Pouvait-il ainsi être torturé? Etait-ce la prochaine étape? Oseraient-ils faire cela? ... et Gwen, que ferait-elle? Souhaiterait-elle le décapiter, comme l'us le demandait? Pourrait-il défendre son avis et affirmer qu'il n'était pas félon? ...

Les dés étaient-ils déjà jetés?

Toutes ces questions harcelaient Bry. Plus que la honte d'être enfermé, il ressentait l'impuissance de ne pas savoir ce qui l'attendait. Et cela, plus que tout, le rendait fou. Parfois il se levait d'un coup, et allait hurler, s'agrippant aux grilles, et demandant une réponse. Il n'en pouvait plus de cet enfermement, et de ce flou ambiant.

Un matin, alors qu'il était toujours prostré, du nouveau arriva. Amory, en personne. Il le regarda un instant, sans trop comprendre ce qu'il disait.


Amory a écrit:
"Debout, lève toi espèce de chien et regarde moi. Je ne suis plus l’ami d’autrefois. Tu as l’a devant toi ton bourreau. Je veux des réponses et je les obtiendrais quoi qu’il arrive. "


Il lui sourit. Le jeu allait donc commencer... il ferma un instant les yeux, et cracha sur le côté.

Amo.... biquet; si tu crois que j'ai peur. Tu es plus dupe que je le pensais encore...
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory



Amory sourit, un sourire que Bry ne devait pas lui connaitre, un sourire carnassier. Il se fit ouvrir la cellule par le garde et attendit que celui-ci referme la porte.
Il pénétra en direction de Brylastar et se posta devant lui.

Il se débarrasse de son épée qu’il donna au garde , puis se jetta sur son adversaire dont il enserra le cou.
Il avait la vie de cette ordure entre ses mains, il plongea son regard froid dans le sien et y vit de la folie. La même folie meurtrière que Brylastar devait voir dans les yeux du Duc de Jouarre.


" Tu n’as pas peur? C’est une grave erreur, tu devrais pourtant. Mais tu vas vite le comprendre et arrête de me parler comme si j’étais ton copain. Tu n’es plus rien pour moi. Tu nous a tous trahis on ta donner notre amitié petit à petit, on t’a traité comme l’un des notre, certain t’on même aimé et tu nous a vendu. Tu nous a donné en pâture a tes maitres. Tu n’es qu’un chien. Tu me dégoute et tu vas payer ce que tu nous a fait. J’aurais les réponses à mes questions, tout comme les assassins de la reyne Béatrize tu vas finir par craquer sous mes coups et mes tortures."

Il enserra un peu plus le cou de Bry et plongea son regard bleu acier dans le sien. Il pourrait le tuer la.
Pourtant , pourtant après lui avoir assainé un coup de genoux magistral dans les parties, il le laissa tomber à terre.



Se tournant vers les gardes il donna des ordres tranchants.
"Qu'on l'enmène en sous sol dans la salle des entretiens particuliers le matériel est déjà en place. Dépêchez vous j'ai envie de le voir souffrir a petit feu."

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Brylastar
Amory se jetta sur Bry. Visiblement, la remarque qu'il avait faite n'était pas des plus subtiles. Alors, il ne put plus respirer. Les mains du Prévôt l'entouraient, l'étranglaient, le submergeaient. Bry ne se débattit même pas, il était trop faible, sa cuisse le faisait toujours largement souffrir. Mais surtout: voulait-il blesser Amory? Non, non. Il avait une de ses stratégies en place. Et au pire, il mourrait, et alors, la suite serait préparée: il aurait tout fait pour aider la Justice. Car elle tomberait. Mais Amo ne semblait pas vouloir des réponses là, il le frapperait uniquement pour le briser et donner exutoire à sa frustration. Comme les autres... le bal était véritablement, ...

Les yeux de Bry se voilèrent. Il suffoquait, et si ses pieds s'agitaient d'autant plus, le reste du corps ne bougeait plus. Etait-ce une fin? Cela aurait été plus convaincant que sur le champ de bataille. Mais Amo était plus malin, il relâcha l'étreinte sur Bry, qui toussa, et se tourna sur le sol. Il cracha plusieurs fois, avalant l'air avec avarice. Alors, il se retourna à nouveau vers Amory, et ce dernier lui asséna un coup qui immobilisa Bry. Il ne sut pas d'où le coup venait, mais il était venu, et diable que c'était douloureux. Le corps de Bry se plia en deux, alors qu'il essaya de calmer la douleur, cherchant dans les trésors de son imagination tout ce qui pourrait faire en sorte qu'il ne pense plus à cela.


Citation:
"Qu'on l'enmène en sous sol dans la salle des entretiens particuliers le matériel est déjà en place. Dépêchez vous j'ai envie de le voir souffrir a petit feu."


Bry se mit à rire, fou qu'il était. Il enleva la cape qui l'enserrait, et la poussa sur le côté. La bouteille de bière, qui était vide et au fond de la salle, le regardait avec orgueil. Bry se reprit, et essaya de se relever tout seul, pour faire face au Prévôt Royal. Il tituba, puis après deux tentatives infructueuses, retomba lourdement sur le sol. Il rit donc de nouveau, puis orienta son visage vers les gardes.

Attention...... attention, à vous. Cet homme, c'est un traître, il, il torture...... une personne, qu'il n'a pas le droit de toucher..... ne vous, ahem laissez pas faire. Cet homme est dangereux..... révoltez-vous....

Il fit un petit sourire à Amory. Ce dernier ne comprenait pas, trop obnubilé par la prétendue toute-puissance de la Catin royale. Comment pourrait-il lui expliquer qu'il l'aimait malgré tout, mais qu'il avait fait cela pour sauver justement les personnes comme lui? Il tint sa cuisse blessée de la main, et de l'autre remit en ordre son col. Son cou le brûlait, et son entrejambe le faisait souffrir. Mais il sentait bien que ça n'était qu'un début. Il faudrait qu'il soit fort, très fort. Et que, rapidement, le dénouement arrive. Il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme - et sans alcool.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Hersent
[Reims...]

Hersent avait quitté le castel après avoir emmené sur les lieux du drame le connétable et le prévôt, elle avait fait son devoir et l'urgence lui dictait un retour rapide à la caserne où elle informerait le Capitaine Royal, puis les Loups, de la félonie avérée de Bry. Sur le chemin, moults pensées se bousculaient dans sa tête...Bry...le joyeux drille de la caserne, celui qui aimait déguster ses meilleurs crûs avant elle, profitant qu'elle soit occupée à remettre les insignes aux nouveaux Loups lors des cérémonies. Tudieu...si elle s'attendait à cela! Elle revit la chevauchée de sa lance vers Sainte et la rencontre avec l'armée artésienne, rencontre qui décima le groupe, la laissant seule, à peine blessée, au milieu des cris de souffrance de ses hommes...Bry...derrière ce massacre...un parmi tant d'autres. Une bouffée de colère manqua de l'étouffer. Non, non, ne pas céder à la haine ni à la colère afin de délivrer, le plus sereinement possible la terrible nouvelle.
Les rues de Reims étaient désertes, seul le bruit de ses bottes sur les pavés animait la nuit...Ohhh dormez bonnes gens, dormez sur vos deux oreilles, le cours de l'Histoire virevolte et secoue les consciences. Le Très Haut veille sur vous et la Champagne, malgré le sang et les larmes...il a voulu que le félon tombe enfin le masque.
Elle passa le poste de garde, salua le planton et s'engouffra sous le porche, direction le bureau du CR...elle rebroussa chemin en grommelant: il n'était pas à Reims, il était à Compiègne avec Hypérion! Elle ouvrit son bureau à toute volée, griffonna rapidement un topo sur les évènements de la nuit :

Citation:
Polibe, quelque chose de grave est arrivé cette nuit au castel. Champagne a démasqué, au prix d'une grave blessure, le félon qui vendait le duché depuis tant d'année et qui a envoyé à la boucherie tant de nos lances et de nos armées. Les bras m'en sont tombés quand j'ai vu le traître....Bry...oui tu lis bien BRY! Un Loup!! qui a trahi les siens, qui a trahi la Meute!
Bry passera devant un tribunal civil mais toi ou moi serons appelés à participer aux débats mais aussi aux interrogatoires. Dès que j'arrive au campement d'Hypérion nous pourrons en parler et préparer notre intervention.
A très vite.
GES Hersent


Le fauconnier de la caserne avait eu la bonne idée de dresser des rapaces nocturnes pour faciliter les communications entre les armées en temps de guerre: elle chargea un beau hibou du message et le libéra pour qu'il vole à Compiègne.

[quelques jours plus tard...Compiègne, Campement d'Hypérion]

Un message du duc de Jouarre parvint au campement d'Hypérion: l'interrogatoire de Bry était prévu pour le lendemain. Polibe étant chargé des défenses du duché, de l'organisation des mouvements de troupes, n'était pas disponible pour participer aux interrogatoires que la Prévôté ferait subir à Bry. Du coup, cet honneur lui revenait. Elle enfourcha Korrigan et galopa jusqu'à Reims où elle rejoignit les geôles ducales.
Le couloir sombre et humide la faisait frissonner...elle savait ce qu'endurerait Bry pour avoir assisté, au Guet Royal, à ce genre d'exercice dont personne ne sortait indemne, suppliciés comme tortionnaires. Mais la torture, le passage à la question était la seule solution pour obtenir les aveux d'un félon roué, sans scrupules et ayant bafoué tous les principes de l'honneur. C'est avec un gooût amer qu'elle entra dans la salle où Bry était soumis à la question. Elle eut le temps de voir le duc de Jouarre préparer le matériel et Bry clopiner, serré entre deux gardes.


Vostre Grasce, je suis là, comme vous me l'avez fait demander.
Elle jeta un regard froid et dur à Bry et lui dit:
Pourquoi, Bry, pourquoi avoir vendu tes frères d'armes aux artésiens??? Pour la haine d'un DR, d'une souveraine? Elle s'approcha de lui, avisa la blessure qu'elle avait soignée et y appuya son poing...elle savait que les sutures étaient encore fragiles... Pourquoi...as-tu...fait...cela...? Pour...quoi? Elle appuyait plus fort, sentant le sang couler à nouveau. Elle eut un rictus de colère froide Tu rendras gorge, Bry, tu rendras gorge au nom de tous les Loups, de tous les soldats, que tu as envoyés à la mort! Elle se retint de le gifler...lui faire sauter quelques points suffisait amplement pour l'instant. Elle se recula, laissant la place à Amory.
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Amory
Il pensait se faire passer pour fou, ça ne marchais pas. Après les avoir tous pris pour des abrutios en la jouant au petit soldat aimable et dévoué ayant toujours un mot gentille, Brylastar tentait la démence. Il était en train de faire monter une plus grande colère encore chez le Duc de Jouarre qui n’avait pas fait le déplacement pour rire mais bien pour le passer à la question. Il comptait bien avoir des réponses.

"Enmenez moi ce déchet dans la salle ou le matériel à été livré."

Hersent arriva sur ses entrefaites, il la saluât. Il avait la tête des mauvais jours. Il prit le chemin de la salle des châtiments et vérifia son matériel. Bry fut enchainé au mur le temps de tout mettre en place. Deux gardiens resteraient en soutient.

Amory réfléchis par ou ils allaient commencer. Il demanda déjà de mettre Bry complètement nu afin de l’humilier. La chaise lui paraissait le plus approprié.
Il s’approcha de Bry, lui releva la tête en le prenant par une grosse touffe de cheveux.


" Je vais être clément, je te donne une chance de ne pas trop souffrir. Tu as deux possibilités. La première qui est de répondre à nos questions de ton plein grès. La seconde c’est de passer à La question extraordinaire qui regroupe des tortures les plus
insupportables, cela constituera la première étape te menant à la mort.
Alors que choisit tu? "

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Brylastar
Il n'avait jamais vu Hersent comme cela; à peine arrivée, elle se dirigea vers lui et lui infligea une horrible souffrance en appuyant sur la blessure. Il se mordit les lèvres et retint sa respiration de peur qu'elle voie la souffrance qu'elle provoquait. Les yeux mi-fermés, il réalisa alors qu'il ne sentait plus le manque d'alcool, ce qui était enfin une bonne nouvelle! S'il avait eu moins mal, il aurait éclaté de rire devant le comportement absurde. Mais que pouvait-il faire? ... il avait trop mal, beaucoup trop mal. La pression se relâcha enfin, et il expira bruyamment, rouvrant les yeux.

Hersent..... est-ce là, ta Justice? ..... tuer, avant de juger, avant de chercher à comprendre? ..... tu me déçois bien.

Un petit rire ponctua la fin de sa phrase; tellement dépité, tellement désespéré. Où étaient ses amis? Où étaient-ils, tous, ceux qui l'avaient soutenu pendant des années? Bry était bien seul là, sans rien, sans alcool, sans soutien, sans rien du tout... il était seul. Et à la merci de l'ennemi. Réalisant soudainement cela avec dégoût et honte, il baissa les yeux. Ses mains tremblaient toujours, mais il n'y faisait plus attention. Plus du tout, comme si cela n'importait plus. Ou comme s'il ne se rendait plus compte; réalisant que tout cela n'avait plus d'importance. Hersent se recula alors, et Amory emplit son champ de vision. Un sentiment d'angoisse le prit. Cela allait être dur... ne pouvaient-ils pas le tuer, une bonne fois pour toutes?

Il regarda Amory et l'écouta. Mais sa foy en ses Idées reprit alors le dessus. Ils venaient de le mettre nu et il ne s'en était qu'à peine rendu compte. Le froid était présent, mais son corps, déjà bien amoché, ne réalisa pas cela. Un sentiment de honte le prit, et il en voulut férocement à Jouarre. Ils voulaient jouer avec lui; alors lui, de son côté, allait bien jouer avec eux. Qu'il meure, soit, mais que ce soit dans un festival. Il toussa un instant alors, faisant mine d'accepter la proposition. Puis, il cracha au sol, devant Jouarre. Son respect pour l'homme et son amitié pour le Duc l'empêcha de lui cracher au visage. Au fond de lui, Bry regretta que l'Histoire opposât les hommes. Si seulement... si seulement ils avaient tous compris que le Domaine était la plaie, et que la Reyne était le fléau?

Lapin......... je voudrais bien, te...... répondre; mais.... je ne, peux pas. Tu sais, déjà tout.... tu sais, déjà que, tout ce que j'ai fait, c'était..... pour vous. Pour vous.

Il soupira; n'étant pas capable d'accepter de donner les noms des autres. Si seulement ils pouvaient le comprendre; et que toute cette comédie cesse. Une larme coula sur le visage de Bry, et ce dernier ne put dire pourquoi. Souffrance; honte; remords? Il ne savait rien. Et détourna alors la tête.

Fais.... faites, ce que vous avez.... à faire.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Vallion


Chère Bry,

Voici déjà quelques temps que je t'ai envoyé mon courrier et dans l'attente de recevoir le tiens, je t'en envois un nouveau pour t'annoncer ma venu en Champagne sous une dizaine de jour, si le temps me le permet, juste avant les fêtes.

Histoire que nous contions le passé et buvons ensemble quelques chopines.

Il me semble que tu m'avais dit que tu résidais actuellement sur Reims ?
Mais n'étant pas bien sur, je demanderais une fois arrivé en Champagne, en espérant qu'on me renseigne.

Bon, je vais faire cours, car je n'ai pas grand chose à dire de plus dans ce courrier, j'attendrais, comme toi, notre futur rencontre en taverne.

Ton ami,

Vallion


Vallion plia la lettre en la cachetant et mit dessus "A l'attention de Messire Brylastar", puis alla voir le pigeonnier pour que son courrier parte en direction de Reims.

Tiens mon brave, fait que ton pigeon ne tarde pas trop, en espérant qu'il ne se fasse pas tuer en chemin.

Vallion donna une pièce d'or et regardai le pigeon prendre son envol.
Amory
"c'est un poison de passion qui déferle dans mes veines
Qui cause ma déraison, ma déroute et ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans que remord ne me vienne"
Notre dame de Paris.


Il s’amusait à l’appeler lapin. Si Amory lui avait donné bien difficilement son amitié celle-ci s’était envolé. Pour le Duc de Jouarre on na trahissait pas ses amis, on ne jouait pas avec les sentiments. Il avait mis beaucoup de temps pour baisser sa garde, et même après l’avoir fait il restait par période méfiant. Il aurait du plus écouter son instinct. La il voulait comprendre le pourquoi Bry qui était aimé et respecté en Champagne, avait trahis tout le monde et donné des informations sur le positionnement des armées. Cela avait couté en vie et en blessés. Bry savait que dans ces armées se trouvaient beaucoup de ses soit disant amis.

Il commençaient à perdre patience et le fait qu’il lui dise de faire ce qu’il avait à faire, ne le rendit pas moins froid ou méchant. La colère dominait et il comptait bien le faire souffrir.


"Installez le sur la chaise à clous et presto, qu’on avance cette affaire et vite ça n’a qu’assez duré."

Les deux gardes se saisir de Brylastar et l’installèrent comme demandez.
Il était assis sur la chaise a clous et attaché avec des sangles, les crampons pénétrant sa chair. Il décida de faire attisé un feu sous l’assise. Cette torture était très douloureuse mais non mortel. Mais bien souvent elle entrainait des infections par le tétanos pendant des semaines faisait souffrir bien après la séance.
Amory pris un maillet et écrasa la main droite de Bry.


"Je vais te poser des questions et je veux des réponses sinon ton corps ne sera que charpie. N'espères aucunes indulgences de ma part.Je n'aurais pas plus de pitié que tu as eu pour les gens en armée que tu as vendu et dont tu as causé la mort"

Il lui releva la tête en le tenant par la tignasse et planta son regard bleu acier dans celui de l’artigot.

"Qui a commandité tout cela? A qui donnais tu les informations? Qui est impliqué en Champagne dans ton plan machiavélique ?"
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Brylastar
Bry était resté pendant un petit instant sans rien faire, Amory et Hersent semblaient réfléchir à ce qu'ils allaient faire. Pendant cet instant, il songean à nouveau à celle qui occupait, depuis des semaines maintenant, son esprit. Celle qui était si belle et intelligente, si dévouée et intelligente. Celle sans qui il se serait donné la mort depuis si longtemps... peut-être aurait-il dû le faire, en tout cas il se disait cela maintenant. Mais dans tous les cas, penser à elle, Bry se disait qu'elle avait encore tout l'avenir devant elle... si seulement elle était libre de voler, comme lui, de tout quitter, le sang, les larmes, les cris? Il la plaignait; et lui devait tant qu'il culpabilisait de ne pas avoir su plus l'aider. Son corps était agité de tremblements qui étaient presque routiniers désormais. Cela l'aidait à être ailleurs que dans cette pièce. D'ailleurs, lorsqu'il fut détaché puis mit sur la chaise, il ne réalisa pas vraiment... jusqu'à ce que les clous pénètrent dans sa chair. Une immense douleur le prit par en-dessous, Bry totalement surpris lâcha un râle de rage.

Rhaaaaa!!!!!! Qu'est-ce que....... Amo!!!!

Le bruit ne pouvait faire sortir la douleur qu'il ressentait. Après quelques secondes, de nouvelles larmes firent apparition sur son visage. Elles coulèrent lentement, tandis que la mâchoire serrée de Bry allait sans aucun doute exploser. Ses veines étaient gonflées, et pourtant, il semblait que la douleur ne faisait que commencer. Bry, dans son délire total, crut entendre parler de feu. Mais avant qu'il ne put réagir, il sentit une nouvelle douleur le surprendre par la main droite. Incroyable de vélocité, les attaques venaient de nulle part et de partout. Bry était assailli et son cerveau ne pouvait pas lutter. La douleur sur la main submergea dans le premier instant celle des cuisses, mais bientôt, ce fut cette dernière qui revint... et chargea. L'esprit de Bry n'allait pas tenir pendant longtemps à ce rythme, jamais n'avait-il autant souffert, ce n'était pas comme si on l'entaillait une fois avec une épée, c'était plutôt comme si mille petits poignards attaquaient son corps, le pénétraient, puis tournaient dans tous les sens pour le rendre fou de douleur.

Hummmmmm.......

Bry fit tout pour fermer la bouche et ne pas hurler plus devant la douleur. Son visage tressaillait, mais il n'y faisait pas attention. Les milles points de douleur lui avaient peut-être fait perdre la raison en un instant, enfin ce fut ce qu'il crut. Car la douleur se calma enfin pendant un court instant. Il respira bruyamment, inspirant, expirant, inspirant, et crachant au sol du sang. Amory lui parlait. Il ne comprenait pas tout. Apparemment, on l'accusait d'avoir vendu les gens en armée... d'avoir causé la mort. Mais il n'avait rien fait! En revanche, lui, à le torturer, et les autres, à le torturer, tous ceux-là, ils méritaient la mort plus que tout. Bry retint un petit sourire. Il aurait voulu rire et laisser exploser sa joie mais ne le pouvait pas. Son dos était bloqué, il ne parvenait plus à bouger... que se passait-il? Que lui avait-on fait?! Il essaya de se concentrer et entendit la dernière phrase d'Amory. Il devait donner le nom de ses complices... pour qu'ils les torturent également? ... non, ça il ne pouvait pas, il avait bien trop d'honneur et de fierté le Bry. Tout n'était, peut-être, pas encore fini, si? ... il ne savait plus, mais sa foy tenait toujours, malgré tout. Bry cracha à nouveau du sang au sol, puis rouvrit enfin les yeux, et il vit Amory, en face de lui, furieux comme jamais il ne l'avait vu... le pauvre, s'il savait tout, Ecks, le pillage, Oesophage, et les autres, Reims, les batailles, les Bourguignons... mais il ne pouvait rien dire, pas maintenant en tout cas.

Amory....... mon lapin. Tu te trompes, je ne.... je ne suis pas, ton ennemi.... j'ai fait cela pour vous..... et tu, et tu sais quoi? .... chez nous, on ne, torture pas.... quand on, on ne sait pas....

Il détourna à nouveau la tête, la douleur était insoutenable, mais s'il craquait, tout ce en quoi il croyait tomberait... il ne pouvait pas craquer, pas tant que sa foy tenait toujours. Et celle à laquelle il pensait, elle lui donnait la foy. Tant qu'elle serait là, il serait fort, et fou.

Personne, personne n'a rien, fait....
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
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