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[RP] La félonie, c'est bien! - RP de fin (partie II)

Della
Ce n'est pas qu'elle s'impatientait mais ça commençait un peu...Enfin, le sieur qui était avec Brylastar au fond de sa cellule en sortit ! Alléluia...C'était son tour...Le garde lui fit un drôle de rictus qui devait être un sourire et elle avança, plissant les yeux pour mieux se diriger dans une semi-obscurité, laissant encore quelques pièces dans la main sale du garde qui l'était tout autant.

Un homme passa devant son nez !
Zou !
Et il se donna le droit d'entrer chez le traitre avant elle !

Ah mais crénom, ça ne se passerait pas comme ça !

Et c'était quoi, cette prison où on entrait comme dans un moulin ?
Si c'était ça, elle repartirait aussi bien avec Bry à son bras !
Namého !

Sans du tout se soucier de l'échange qui débutait entre le lascar et...mais qui était cet homme ? Etait-ce lui, le fringuant Brylastar ? Elle en frissonna...Sans donc se soucier du lascar, elle l'invectiva, rudement.


Ohlà, messire !
Je ne sais si vous aviez vu mais j'étais AVANT vous. Vous n'pouvez pas faire la queue comme tout le monde, non ? Maintenant, je vous prierais de bien vouloir retourner dehors et de me laisser papoter modes et tendances avec le prisonnier.

Un sourire...sec comme un pain sec...Menton relevé, défiant le zigue et...un regard qui glisse sur le fameux prisonnier si demandé...

Ciel...quel malheur...Comment pouvait-on finir sa vie dans une telle déchéance ? Dans une telle fange malodorante, suintant la charogne, transpirant la mort. Elle fut prise de pitié, elle qui n'en éprouvait que si rarement, qui n'avait pour les traitres que le regard dur et le coeur sec...Comment pouvait-on en arriver là ? Quelle folie exigeait d'un homme qu'il perde sa dignité, son honneur, son amour de soi...?
Elle s'entendit murmurer, presque malgré elle, machinalement, d'une voix trop douce pour l'endroit, trop pleine d'empathie :
Mon Dieu...Bry...
_________________
Lylla
Voilà plusieurs semaines qu'enfermée entre les murs du monastère, une jeune femme vivait recluse du monde et de ses errances. Toutefois, la séparation d'avec sa fille était bien trop rude pour qu'une fois par semaine, un membre de sa mesnie de vain rompre la litanie de ses réflexions profondes pour lui amener l'enfant et de par là même transportait avec eux les nouvelles d'un univers dont elle se tenait éloigné afin de mieux se recentrer sur elle même, faire un bilan de sa vie et expier ses fautes.

C'est au cours d'une de ces visites que ce qui allait devenir l'affaire Brylastar lui fut évoqué. Lylla en fut tout d'abord choquée ! Et le mot était faible. Comment cela était il possible ? Mettant ses relations à contributions, quelques bourses grassement garnies changeant de mains, chaque fois que de nouveaux faits se mettaient au jour, la baronne en était informée. Rien n'était plus trouée que la Champagne tout le monde le savait et un homme lui avait bien dit un jour de ne se fier à personne. Elle aurait du se souvenir de cela la fameuse fois où elle avait conseillé à Ghost de confier le poste de Chambellan au Seigneur de la Queue.
Quoiqu'a bien y réfléchir, elle comprenait maintenant au vue des révélations qui avaient été faites le peu de d'opposition qu'elle avait rencontré malgré les hauts cris poussés de ci de là.
Certes nombres le traiter encore et toujours de bourrin, mais nombreux avaient été ceux trop heureux de sa bonne humeur légendaire pour ne point l'intégrer dans leur cercle d'ami, voir même lui ouvrir sa couche pour certaines femmes.

La première réaction de Lylla fut de prendre sa plume pour coucher noir sur blanc le dégout que lui inspirer le comportement du fallacieux, mais le temps passé en ce lieu de prière lui avait au moins enseigné une chose : prendre du recul.
Et c'est ce qu'elle fit, mettant à profit les nombreuses heures passaient chaudement emmitouflée à parcourir les jardins clos et silencieux, mettant sa colère dans ses pas pour mieux entendre la petite voix qui en elle se faisait plus forte de jour en jour.

C'est ainsi que la veille de sa visite hebdomadaire, de retour de sa dernière promenade, Lylla s'installa au coin du feu et calmement laissa sa plume courir sur le velin.


Citation:
Cher Bry,

Je ne sais si tu seras en état de lire ces mots lorsqu'ils te parviendront car je crains le pire te sachant soumis à la question, mais j'espère encore en la charité humaine pour qu'une bonne âme puisse au moins te les lire.

A l'heure où bourreaux et juges seront penché sur toi, durant tout ces instants où se focalisera sur ta personne la haine d'un peuple, je tiens à ce que tu saches qu'une personne ici bas, prieras pour toi.
Oh certes ma colère fut grande, et ma déception tout autant, mais qui suis je pour porter un jugement sur tes motivations ? Un tribunal s'occupera d'apporter son verdict à tes actes, avocats et procureurs exerceront leur charge, mais moi en tant qu'être humain, je ne puis te juger.

J'ai eu le plaisir de côtoyer un homme charmant, de travailler à ses côtés, à maintes reprises j'ai perçu la bonté de son âme et je me refuse à croire que parce qu'un vers est dans la pomme, le fruit entier est pourri.
Certes, en bonne blonde je suis naïve et crédule, personne ne dira le contraire, mais c'est la femme de coeur qui parle ici et elle ne peut que te dire qu'elle te pardonne.
Comme d'autre je fus blessée plus souvent qu'à mon tour, comme d'autre j'ai perdu des proches au nom de la patrie, de l'honneur et de la Couronne, est ce à toi que je dois en vouloir, au Royaume, à Dieu lui même ?

Si la procureur fait chaque jour son travail et du mieux qu'elle puisse, ici c'est l'être humain qui vient vers toi te souffler quelques mots d'amitié car c'est ainsi que je te garderais dans mes pensées.
Nos Terres sont à jamais faites de courage, de patience, de sacrifice, et de volonté, tu auras donné des tiennes, quelque soit le côté de la balance où tu t'es trouvé. Sans doute te porterions nous en martyr si tu avais agis de même en Artois pour le compte du Domaine Royal.

Aujourd'hui, demain, nous perdrons encore un homme et même si je ne pourrais jamais oublier, saches que je te pardonne ce qui n'est de toute façon plus à pardonner

Je prierais Dieu chaque jour de te donner la force de faire face à tes juges avec le coeur que je t'ai connu et cette force qui est tienne de croire en tes idéaux, quelque en soit les retombés, chose que bien peu d'entre nous ici bas savent encore faire.

Mes pensées t'accompagnent

Lylla


Pendant que l'encre séchait, la rédactrice relisait ses phrases qui au final n'étaient que le reflet de ses pensées purifiées des effluves néfastes de la vengeance et de l'égocentrisme.
Elle n'était qu'un grain de sable dans l'univers mais estimait que tout homme avait le droit au pardon, chose qu'on lui avait maintes fois reproché mais désormais et plus que jamais, rien ne la ferait changer de position, quoiqu'on en pense ou qu'on en dise.

Quand l'heure de la fin de la visite sonna, la jeune femme embrasse tendrement la petite fille qui désormais se tenait fièrement sur ses jambes pour gambader comme un jeune poulain, et adressa un regard empli de confiance au géant qui serait chargé de remettre sa lettre à son destinataire.

Les lourdes portes se refermèrent sur les silhouettes familières et Lylla pris la direction de la chapelle.

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Flavien.


[Geôles sur le départ après la confrontation]

Il avait attendu beaucoup de cette confrontation mais cela était retombé comme un soufflé. Un instant il se crut au milieu d’une place publique devant le Brylastar, l’homme politique, qu’il avait connu. Cette impression lui fit froid dans le dos.

Il n’était pas venu pour écouter des revendications politiques mais la raison de sa présence était simple. Il voulait obtenir des réponses à ses questions qui n’avaient rien à voir avec la politique. Il se rendit compte que cette situation n’était pas très différente de ce qu’il avait déjà vécu. En Champagne, on avait tendance à mélanger vie privée et vie politique quitte à se venger en utilisant l’un ou l’autre. C’était quelque chose qu’il s’était toujours refusé à faire.

Le jeune homme se rendit compte qu’il avait arrêté d’écouter le traitre et que son regard était perdu dans le vide. C’est à ce moment qu’un mot l’interpella telle une pierre lancée à toute vitesse et le frappant de plein fouet.

Brylastar a écrit:
te prouver tes errements.....


C’est alors que ses yeux s’écarquillèrent d’horreur et que son regard se figea. Que venait-il de faire ? Chacune des actions qu’il venait de faire était contraire à chacun de ses sacro-saint principes : la colère, la violence gratuite, la subornation, … Le traitre avait raison… Il venait de se perdre et de commettre de graves erreurs.

En fait, il ne valait pas mieux que l’homme qui était devant lui. Il venait de se trahir, trahir les plus grands de ses principes pourquoi ? Pour rien ! Il n’a rien obtenu et n’obtiendra rien vu l’attitude. C’est un sentiment de gâchis qui l’envahit. La colère venait faire place à de la pitié et compréhension.

Après quelques instants sans bouger, il se retourna et avança doucement vers la sortie. Son regard était vide sans aucune expression. Avant de passer la porte, il souffla quelques mots. Je suis désolé. Il s’excusait d’être devenu comme son père, sujet au coup de colère et au désir de destruction, chose qu’en temps normal il détestait. Cette histoire l’avait cherché au plus profond de son être.

Il passa la porte et lança un regard vers la noble qui le pressait de partir. Il est tout à vous. Il eut l’impression qu’elle ne l’entendit pas. Peut-être avait-il pensé dire ces mots mais l’avait-il vraiment fait ? Il ne s’attarda pas sur la question et il continua son chemin. Il devait trouver un confesseur et vite.
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Brylastar
La situation avait pris une tournure étrange; dans les brumes qui l'entouraient depuis des semaines maintenant, et alors qu'une activité sérieuse avait pris le pas sur la quiétude qui le possédait depuis quelques jours, Bry se rendit soudain compte qu'il était seul. Comme si, comme si ceux qui l'instant d'avant le touchaient, sentaient, écoutaient, lui parlaient, se trouvaient compatissants ou ressentaient de la pitié; comme si tous ceux-là avaient disparu. Un certain brouhaha était apparu de l'autre côté de la grille, mais Bry n'y faisait pas trop attention.

Sans trop savoir comment, ni pourquoi, il avait en main un second vélin. Etrange. Il aurait été assez dérangeant que cette missive soit d'Ana... même s'il n'aurait rien pu espérer de plus. Non, l'émetteur devait être différent. Alors, qu'était-ce? De quoi s'agissait-il? Bry, la curiosité reprenant le dessus, décacheta le courrier. Il reconnut assez rapidement l'écriture de Lylla... était-ce seulement possible? La lecture du courrier l'estomaqua. Tant de... comment exprimer cela? Tant de candeur, de pardon? Il ne put empêcher un vague sourire apparaître sur le visage.

Alors que les bruits à côté s'adoucissaient, Bry prit la plume qu'on avait coutume de lui laisser désormais - les derniers voeux du condamné? - ainsi qu'un papier vierge. Au moins, il pourrait répondre à celle qui était loin de lui, mais qui avait, en quelques lignes, apaisé beaucoup d'incertitudes.


Citation:
Lylla.

Lylla... je ne sais trop comment commencer ce courrier. J'aimerais te dire que ce qui me touche dans le tien, c'est le fait que tu pries pour moi. Cela serait faux, car ne changera rien pour moi. J'ai depuis longtemps abdiqué l'idée de vouloir croire en un chef d'orchestre là-haut. Après tout ce que j'ai fait dans tous les cas, et même s'il existait, nul doute qu'il me condamnerait aux limbes éternelles. L'un dans l'autre, j'en serais presque à préférer qu'il n'existe pas! Mais c'est un autre débat, et je ne veux pas t'ennuyer avec des considérations ineptes et a-théologiques.

Tu penses à moi. C'est à vrai dire cela que je veux retenir. Tout n'a pas toujours été rose entre nous. Sache que je t'ai toujours respectée et appréciée, vraiment. Tu fais partie de ceux que j'aurais tellement aimé voir sur le trône champenois, sur un trône libéré de toute entrave du Domaine Royal, mais sur un trône ducal qui soit enfin en mesure de guider le Duché pour le peuple de Champagne. Je suis convaincu que tu aurais été une brillante politicienne; enfin non, cela tu l'es. Mais je suis persuadé que tu aurais été une femme d'honneur qui aurait pu apporter beaucoup à cette Champagne qui est, chaque jour, humiliée et brisée par la Couronne.

Merci à toi; merci de ne pas m'insulter ou m'envoyer pourrir en Enfer. L'Histoire me jugera, comme je sens que cela sera très bientôt le cas du Duché de Champagne. Mais cela ne m'importe pas. J'ai des regrets, aujourd'hui, et j'aimerais tant pouvoir les confesser. Avoir fait couler le sang de ceux que j'aime, c'est la plus grande des horreurs que j'aurais sans doute commise. Me suis-je trompé? Me suis-je égaré, fourvoyé, ai-je été trop arrogant? Je ne le sais pas. Ce qui est certain, c'est que j'ai fait cela avec une chose fondamentale en vue: le Domaine Royal porte en lui le germe de la destruction du Royaume, aussi faut-il le détruire. Et je préfère ne pas m'étendre sur la régicide qui occupe actuellement le trône: je suis convaincu qu'elle ordonnât l'assassinat de feue Beatriz. Mais là encore, vaste débat.

Lylla, j'aimerais deux choses, si tu le veux bien. La première serait, mais je crois que c'était le but de ton courrier, que tu ne m'en veuilles pas trop. J'ai sans doute fauté, et je paierai mes crimes. Il faut ici que tu n'oublies jamais pourquoi j'ai fait cela - même si tu désapprouves la voie que j'ai choisi. La seconde chose serait que tu deviennes, bientôt, Duchesse. Afin de montrer la voie. Car je sais que tu n'es pas comme les autres, ceux qui condamnent le Domaine Royal mais sont trop pleutres pour dire que les choses ne vont pas bien. Tu as courage et force en toi, la Champagne devrait être dirigée par des personnes comme toi. Je ne te dis pas cela pour te convaincre, mais tant que la Champagne sera sous la coupe du Domaine, nulle paix ne sera envisageable: je sens que tu sais cela, au fond de toi.

N'aie pas peur, ne t'inquiète pas pour moi. Bientôt, je serai libéré de toute contingence et j'irai, si cela est mon chemin, rejoindre la seule femme que j'aie jamais aimé. Je suis chanceux! Beaucoup de personnes pourraient t'aider, si tu voulais, un jour, réussir à libérer la Champagne là où j'ai échoué. Lylla, j'espère que ce courrier te parviendra, la censure ici... mais dans tous les cas, sache que je fus heureux de te connaître; et que ton courrier, diable... il m'a illuminé. De la bonté après tant de violence, je ne pensais plus que cela serait pensable.

Courage. Essaye de ne pas m'oublier.

Bry


Bry laissa le courrier, replié, à côté de la grille. Le garde s'en saisirait sans doute à un moment, et Bry espérait vraiment que la réponse parviendrait à Lylla. En attendant, il observa les personnes autour. La conscience des choses lui était un peu revenue, avec le fait d'écrire. Della, Vallion, et Flavien, avant. Des personnes qu'il appréciait tous. Pourquoi avait-il fallu que le Destin l'opposât à une grande partie de ce qu'il estimait, ici-bas?

Décidément, le chef d'orchestre, là-haut, était une belle catin... et dès qu'il serait passé à trépas, ils s'expliqueraient.

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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Vallion
Les quelques mots de Bry le fît sourire.

Pas ici pour un ami ?
Question bien stupide pour trouver une réponse.

Alors Vallion répondit a Bry avant de partir, car du monde il y avait ici et Vallion avait une dernière chose à dire à son ami avant de reprendre le chemin retour en Bourbonnais Auvergne.


Ne t'inquiète donc pas mon chère ami.

Si je suis venu, c'était de passer quelques temps avec des personnes ici, mais je me rend compte que beaucoup ont changé, comme toi.

Mais je te rassure, comme a notre première rencontre, je laisse parler ton âme a travers tes yeux.

Tu as peut être fait des erreurs, mais qui n'en a pas fait et demander rédemption ?

Personne, car beaucoup en son trop fière, surtout trop fière de dire qu'ils ont fait erreurs.

Alors, moi, Vallion, Curé a Clermont en Bourbonnais Auvergne te dit la chose suivante.

En tant que membre de l'église, j’absous tous tes pêchers, bien que certain ne le feront pas de peur de représailles, moi je le fais aujourd'hui en mon âme et conscience.

Que le chemin vers le Très Haut te soit maintenant révélé.

A bientôt mon ami.

Où, je ne sais pas encore, car Dieu s'amuse avec nous, je te rassure, car si j'avais continué la route que je menais, j'aurais été brigand.

Mais, c'est pas l'heure des discutions.

Au revoir.


Puis Vallion se retira sans mot, laissant Bry avec les autres personnes présentes.

Maintenant qu'il l'avait vue, Vallion pourrait rentrer chez lui le coeur heureux.
Della
Bon, l'olibrius ne semblait vouloir faire montre d'élégance et pire encore, il fit la sourde oreille aux récriminations de la Baronne qui, faut-il le préciser, en ressentit un très désagréable sentiment. Ce messire Vallion n'avait pas intérêt à se trouver sur son chemin avant au moins un siècle ! Le pauvre en perdrait...la raison ou autre chose, peu importe.

Lorsqu'enfin le rustre s'en alla de la geôle de Brylastar, Della s'y engouffra sans demander son reste, on n'était jamais assez prudent par ici, les gens vous chipait la place comme si on était aux joutes royales ! Tsss...tout se perd...

La geôle était puante et humide.
Della respira au travers de l'étoffe écru de son mouchoir, cherchant celui qu'elle avait appris à apprécier et qui s'était bien foutu d'elle comme de tant d'autres.
Mais ce qu'elle vit...lui vrilla les tripes.
Brylastar, ombre de lui-même, véritable loque, pauvre hère semblant quémander enfin la fin d'une vie gâchée.

Si cela n'avait été la répugnance qu'elle éprouvait à cet instant pour la paille salie et suintante qu'elle avait sous les pieds, elle se serait agenouillée, aurait pris les mains de l'homme, lui aurait soufflé quelques paroles de réconfort, l'assurant...de quoi ? Qu'elle l'aimait toujours autant ? que sa confiance en lui était intacte ? qu'elle était persuadée que tout cela n'était qu'une farce ?
NON !
L'homme là, à ses pieds, était bien un traitre...


Je suis venue.
Allait-il la reconnaître ?

Vous m'avez...déçue.
Il devait bien s'en ficher à cette heure.

Je veux savoir.
Dites-moi...les Bourguignons...est-ce vous ?


Elle approcha encore, finit par se pencher vers lui, baissant la voix.
Dites-moi...dites-moi qui...? Est-ce une femme ? Dites-moi...pour la paix de votre âme et son repos, dites-moi ce que je veux entendre, Bry.

Elle plongea alors son regard bleuté dans celui, quasi sans vie déjà, de Brylastar, frôlant sa joue sale de sa main gantée.
Je prierai pour vous.
_________________
Brylastar
Des... erreurs?

Ce mot glaça le coeur enflammé de Bry. Se pouvait-il qu'il ait fait des erreurs? Qu'il se soit trompé, quelque part, dans l'équation de sa vie? Au fur et à mesure que Vallion parlait, les images défilèrent dans sa tête. Calais, la Libre à l'époque - la défunte. Edge. Alandard; Jehanne, Torqual. Yeuxbleus. Et...... et, tout ce qui fut suave. Natilouna, Ruby. Phelia. Tout ce qui fut amer. Florence, Jj. Pour arriver à la lie. La Champagne. Ses félons, ses lâches, ses fourbes, ses traîtres, ses larbins, ses chiens. Tout ce qu'il s'était juré de combattre.

Tout ce qui.... Bry déglutit à ce moment. Tout ce qu'il avait commencé à apprécier, également. Les Champenois n'étaient pas, des.... non, sans doute pas. Il voulait, le croire. Mais, il n'en pouvait plus de se mentir. Les hommes n'étaient pas différents de ce côté-ci de Compiègne. La seule chose, peut-être, c'était qu'ils avaient abdiqué une partie de leur honneur, et de leur liberté. Mais, pouvait-on leur en vouloir, de ne pas essayer de comprendre leur chemin?

Les paroles de Vallion étaient comme une musique, douce, chaude et langoureuse qui le berçait. Des erreurs.... soit, si tu veux, Vallion. Des péchés, soit, si tu veux, Vallion.... L'absolution? .... mais mon ami, je ne la mérite, aucunement.... mais soit, si tu veux, mon ami. Laisse-moi surtout rejoindre la belle, la grande, l'ineffable Ana. Je t'en prie, d'accord?

Son regard, suppliant et soumis, se porta vers ceux de son ami religieux. Bry était heureux et rassuré de voir Vallion, ici. Cet homme, étrangement, avait su en quelques mots le calmer. L'apaiser et lui montrer qu'ici-bas, en attendant le repos éternel, il pouvait également trouver douceur, et volupté. Les yeux étaient mi-clos, un bras était libre, tandis qu'au bout de l'autre pendait la maléfique missive. Bry, toujours contre la grille, se voyait presque comme dans une danse, entraîné malgré lui vers toujours plus de rotations, pernicieuses et indélicates. Mais progressivement, en se rapprochant toujours plus des Enfers qu'il se destinait avec une complaisance auto-flagellatoire, son esprit se relâchait. Plus de lutte, plus de perfidie, plus de combat.


Citation:
En tant que membre de l'église, j’absous tous tes pêchers, bien que certain ne le feront pas de peur de représailles, moi je le fais aujourd'hui en mon âme et conscience.


Puis, le silence. Cette phrase marque Bry. Méritait-il tant d'égards? Non, sans doute pas. Mais, la candeur, la fraîcheur de cette phrase, elle aurait bouleversé la démence de quelque fou, là encore sans aucun doute. Bry ne fit même pas signe à Vallion, lorsque ce dernier partit, et Bry allait regretter cela amèrement, par la suite, espérant au fond de lui que son ami ne l'ait pas pris mal après ce qu'il lui avait dit. Mais les mots résonnèrent, longtemps dans sa tête. Jusqu'à ce que.... jusqu'à ce qu'il avait pris pour une apparition fictive ne se planta, devant lui, de telle sorte qu'il ne puisse plus mettre en doute la réalité de la présence. Della, ici. Tiens donc; son courrier aurait-il eu plus d'impact qu'imaginé? Ou, ..... venait-elle lui dire qu'Ana était là, à côté, et qu'elle l'attendait?!?

Citation:
Je suis venue.

.....

Vous m'avez...déçue.

.....

Je veux savoir.
Dites-moi...les Bourguignons...est-ce vous ?


Pendant de longues minutes, Bry resta contemplatif, se demandant quand la brune de ses rêves sortirait de derrière la grille pour aller le prendre dans ses bras et l'emporter bien loin de tout ça. Mais la réalité, diable qu'elle était coupante. Le silence seul succéda à cette interrogation. Les prunelles du félon se fixèrent plus férocement contre celles de la Bourguignonne, un instant. Mais son regard le fit changer d'avis. Bry retourna à son état second, incapable de lutter. Oh, il aurait bien aimé lui dire qu'il avait joui quand cet idiot de Didier était venu, avec son armée, et que sous les remparts de Reims, alors que les Champenois, tranquillement, attendaient, il se faisait trucider par les armées artésiennes en embuscade. Oh, douce jouissance que cela avait été.....

Mais.... l'excitation passée, que restait-il? .... et, Ana..... pouvait-il encore mentir, se mentir? Où diable était passé l'alcool qui lui permettait de vivre toute cette infamie, génialement, et purement? Non, il ne pouvait plus mentir. Il avait fait ce qu'il devait faire, ce que sa mission impliquait, et cela sans coup férir. Bry toussa un instant, ou cracha, il ne sut faire la différence, puis d'une voix lasse, un peu tremblante, il répondit.


Della..... je suis, heureux, de te voir. Je, *kof kof* pardon, je, écoute.... j'aimerais bien te dire, que non, que je n'ai rien, fait. Mais,.... ne cherche pas, plus loin.

Il hocha la tête plusieurs fois à la femme, incapable de dire qu'il avait entraîné la mort de nombre de sujets bourguignons. Alors qu'il allait reprendre, elle se rapprocha de lui, se penchant, et Bry put sentir son odeur. Fruitée, et fraîche.... quel..... quelle immondice devait-il représenter, pour elle, maintenant. Ce n'est qu'à cet instant qu'il prit conscience de sa situation, empestant, sale, maculé en partie de sang, et que les douleurs du corps se rappelèrent à lui. Bry eut honte, plus qu'il ne l'avait jamais eu dans sa vie, et plus qu'il ne l'aurait jamais, sans doute. Ses yeux se fermèrent, et une larme coula. Regrets. Re-grets. Re. grets. Ces deux syllabes l'achevèrent aussi durement que n'avait pu le faire la lettre de sa belle éloignée.

Une.... femme? .... mon amie, la Bourgogne, elle est presque aussi pourrie, que la Champagne.... vous avez des sujets glorieux, mais également, des pousses pourries, manipulatrices....

Une petite pause, puis un sourire. Alors qu'elle passa sa main sur sa joue, Bry leva d'un coup sa main, d'un geste sec, et s'empara de la sienne, qu'il maintint ainsi pendant quelques secondes, fermement. Il la fixa dans les yeux.

Je le vois, au fond, de tes yeux, Della.... tu sais, très bien, de qui il s'agit. Les Dames, nobles, sont toujours moins, suspectes. Alors, cherche, du côté des femmes politiques.... ce n'est pas elle qui nous a donné, les informations, pour, l'armée, mais.... demande-toi, qui pouvait, savoir?

Une lueur sourde revint dans ses yeux. La même qu'il avait eue, plusieurs années auparavant, en apprenant que Kika avait réussi son coup. La même qu'il avait eue, avec les canards, quand le Duc s'était avéré dépassé. La même qu'il aurait, folle et fanatique, lorsque sa tête tomberait. Il relâcha alors la main de Della, et inspira profondément. Elle allait prier pour lui? ... bien.

Mon amie, tu vas prier, pour moi? ..... mais, moi, je vais être libre, bientôt, et rejoindrai le Très Haut. Alors que toi, vous tous qui acceptez une régicide sur le trône, c'est moi qui vais prier, pour vous.

Si j'étais croyant, je le ferais; mais, Della.... dis-toi que je penserai à toi.


Sourire, soupirs. Et calme, enfin?
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
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