Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7   >   >>

[RP] A Maison-Forte, "la Burgondière"

Aryanha

Elle savait...
Elle savait aussi que son époux était farfelu et tête en l'air...sûrement les études ! Qu'à cela ne tienne !
Elle savait également qu'au petit matin, après un doux réveil comme elle les aimait dans ses bras, elle demanderait à Anceline de préparer une chambre pour le Seigneur de Monteforte d'Alpone, maître de la Burgondière.
Et elle savait que dorénavent, sa porte lui serait close quand il rentrerait crotté et si tardivement la nuit. Que de projet !

Elle s'amusa de sa chute et lui repondit dans son sourire le plus charmeur :


Mon coeur...Ne t'inquiete point, la prochaine fois, tu te souviendras que tu as gardé tes bottes aux pieds. Et ta douleur n'en sera que déplacé et silencieuse.

Elle se pencha et gouta ses lèvres.

Ne reste pas au sol...retire moi ça, du menton elle désignait les bottes, viens...demain sera un autre jour.

Elle lui tendit la main en souriant, les yeux brillants.
_________________
Aleryk
Un frisson de bonheur le transperça de part en part dés que les lèvres de son aimée se posèrent sur les siennes.

Tu ris toi ! Quelle idée aussi de faire cirer le parquet quand tu sais que je vais rentrer les semelles pleines de boue ! … lui dit-il en riant.

Il se ôta ses bottes, si si c’est vrai, se releva et resta un instant debout à côté du lit en la regardant.
Elle était si belle ! Elle avait tout ! Tout ce dont il avait toujours rêvé et même dans ses rêves les plus fous il ne se voyait pas l’époux d’une femme aussi merveilleuse.

Toujours debout, il se pencha et posa une main de chaque côté de son corps étendu sur le lit avant de poser les lèvres sur les siennes pour l’embrasser tendrement.
Il termina de se défaire de ses vêtements humides et se coucha à ses côtés, non sans sursauter quelque peu lorsque ses pieds glacés se callèrent entre ses jambes.


Sais-tu ma chère épouse que tu m’as toi aussi énormément manqué ?
--Govran
[Sur les chemins…plus très loin de la Burgondière ]


Un hurlement dans la nuit, puis un autre, et encore un autre…Il avait du sang sur ses mains grandes ouvertes devant lui. Il les fixait avec horreur, incapable de les empêcher de trembler. Au sol, à ses pieds, ses chiens qu’il venait d’occire dans la désespérance. Il s’enfonçait dans la forêt en hurlant son désespoir et sa fureur. La Mahaud l’abandonnait par son trépas…cette vieille chouette qui l’avait recueilli enfant, lui offrant gîte et couvert toutes ces années venait de crever seule dans son lit. Même si les coups de bâtons pleuvaient souvent sur ses épaules, Govran restait reconnaissant
Que lui restait-il ? Que lui restait-il ?…Il s’enfonçait plus loin dans la forêt, ses mains couvertes du sang des chiens.


Govran le boiteux s’éveilla en sueur. La Mahaud !

Le jour venait de pointer.
Cela faisait des nuits, des semaines, qu’il avait quitté la Sérénissime avec le convoi, accompagné par deux hommes, l’un Ettore, son ami, et l’autre frère Evrard rencontré à la frontière de la Savoie et se dirigeant vers la Bourgogne. Une petite troupe de quatre hommes, tous des italiens, les escortait.
Govran quitta sa paillasse et s’ébroua avec l’eau fraîche que contenait un pichet. Il passa sa main dans sa tignasse blonde et sortit en boitant sur le palier qui donnait directement sur la cour de l’auberge. Le visage impassible et mal rasé de ces derniers jours, lui donnait un air plus âgé que ses dix-neuf printemps, Govran épiait la cour. Quand il vit Ettore qui s’occupait du chargement et des chevaux, il descendit les marches avec un déhanchement disgracieux. Le Breton qu’il était, gardait cette disgrâce depuis le jour où son père l’avait battu et laissé pour mort dans un ravin, il n’avait que quatre ans à l’époque. Sa jambe fracturée ne s’était jamais remise normalement. La Mahaud l’avait recueilli dans son manoir et il y était resté s’élevant parmi les palefreniers et marmitons.

Govran ! Nous sommes prêts pour partir !

Les deux hommes enfourchèrent leurs chevaux respectifs, et Govran fit signe à la petite troupe d’hommes d’avancer avec le convoi. Il tournait autour des deux charrettes qui contenaient les malles de sa Dame, Aryanha, vérifiant ainsi que tout était correctement consolidé. Alors qu’un grand cri d’encouragement fut lancé aux chevaux attelés aux carrioles, un autre retenti dans la cour de l’auberge.

Haaaaaaaaaaaaaaaa mes enfants, mes enfants !
Quel grand malheur si je devais rester ici, quel grand malheur !


Frère Evrard courrait vers eux soulevant sa robe de bure révélant des pieds crasseux dans ses sandales de cuir. Ses bonnes joues roses rebondissaient à chacun de ses pas sautés. Complètement essoufflé, il grimpa dans l’une des charrettes en dérapant et en remerciant Dieu d’un signe de croix.

Govran le boiteux chevauchait, attentif, le buste rejeté en arrière, il savait Dijon plus très loin. Le temps se faisant plus humide et plus froid, il n’avait point envie de rester embourbé sur les chemins rustiques avec le convoi.
L’air renfrogné, il affrontait cette brouillasse qu’il avait oublié en vivant à Vérone auprès de ses maîtres. Il restait toujours méfiant, sur ses gardes, ne portant aucune confiance en ces italiens qui l’escortaient et dont la langue chantante lui déplaisait. Seul Ettore faisait parti de ses exceptions. C’est à l’entrée d’une forêt que son caractère soupçonneux s’intensifia mais pas sur son escorte, les alentours l’appréhendaient. Il ne cessait d’aller et venir le long des chariots, adjurant les hommes d’être vigilants. Ettore comprenait son acolyte, point besoin de se parler pour lire ses craintes. La forêt restait un danger pour le convoi. Et Govran le Breton, l’homme des bois, ressentait une présence nocive autour d’eux.


Nous sommes suivis Ettore ! Il faut parvenir à Dijon au plus vite !

Des hommes portant cuirasses et cuissards, armés d’arc, de dagues et d’épées solides, poussèrent des cris terribles. Un routier, chef de bande, apparut sur le chemin derrière eux, suivi de ses comparses perchés sur leurs destriers. L’alerte donnée ne fit qu’accroître le rythme du convoi harcelé par la course vagabonde des écorcheurs. Leur esprit d’indiscipline habitué au brigandage joua en la faveur de l’escorte de Govran. Pourtant ils ne purent échapper aux premiers coups de dague sur un des italiens qui tomba raide mort de son cheval. Le convoi poursuivait sa course folle espérant voir bientôt les murs de la Burgondière. Pendant que Govran ésquivait les coups terribles d’une épée, Ettore croisait le fer contre un des routiers qui s’affaissa sur sa monture. Mais le pauvre clerc, ne put sauver ses fesses qu’il présenta en tentant de reprendre les guide du chariot, et une flèche ennemie agilement tirée s’enfonça dans son fessier rebondi.

Longeant les vignes, la maison-forte se dressa bientôt devant eux comme le refuge le plus recherché. Leur chevauchée se faisait si pressante qu’ils pouvaient entendre le tocsin de la Burgondière sonner l’alerte.

Lorsque sa voix portée fut assez proche, Govran hurla :

Asile ! Asile !

Aryanha
Le tocsin sonnait l’alarme !

Aryanha s’éveilla en sursaut sous cette cloche stridente et affolante. Elle bondit du lit encore chaud et courut à la fenêtre où le jour dans un ciel bas et pâle s’était déjà levé. Elle enfila ses bottes en grimaçant et s’enveloppa dans sa cape. Elle se précipita au dehors de sa chambre et zut ! Elle s’arrêta et revint sur ses pas. Sa dague ! Elle s’empara de son arme. Le tocsin ne cessait plus de sonner et devait s’affoler sous la main qui le manœuvrait.

Sortant du logis, elle s’empressa d’atteindre la tour de sentinelle, affrontant la pluie gelée, à moins que ce ne fut de la neige fondue, qui s’en mêlait également. Les cheveux lâchés au vent qui retombait en cascades jusqu’en bas des reins, sa longue chemise de lin cintrée par un ceinturon en cuir qui portait sa dague et qui retombait sur ses hanches, sa cape qui trompait ses formes, la petite Vénitienne arriva essoufflée près de Roland d’Ars et Taillefer. Ce dernier eut un sourire qu’Aryanha surprit désagréable sinon vicieux, elle s’enroula dans son vêtement en claquant des dents. Elle détourna son visage anxieux pour s’adresser au chevalier.

Que se passe–t-il ?

Roland D’Ars lui indiqua le convoi poursuivi par un groupe.

Ils sont attaqués par une bande de routiers !
Ils ne s’en sortiront pas si nous leur ouvrons pas les portes !


Aryanha fronça ses sourcils et plissa ses yeux, elle observa intensément les chariots. Sur le coté, ils portaient des armes, et l’un des hommes à la chevelure blonde…Dio mio ! Je le reconnais ! Govran !

Ouvrez ! Ouvrez les portes, ce sont mes gens ! Ce sont mes armes !

Elle avait crié ! Elle était effrayée, ils apportaient le danger avec eux !

Les arcs ! S’écria Roland d’Ars en s’emparant de l’arme.

Aryanha prit, elle-aussi un arc. De vagues souvenirs resurgirent et les conseils de son oncle Massimo résonnaient en elle. Elle aimait cette arme sobre, cette sensation nerveuse en bandant l’arc. Elle y plaça une flèche. Evaluant la distance exacte de sa cible, elle contrôla son tir. D’une rapidité fulgurante, la flèche s’enfonça dans la gorge d’un des routiers. Aussitôt, elle s’arma d’une seconde flèche sous le regard rapide et approbateur du chevalier qui lui aussi touchait sa cible. A la porterie, Taillefer attendait le bon moment.
Ouvrez les portes ! Hurlait Roland.
Le borgne ouvrit les portes. Un cavalier italien réussit à passer l’ouverture, puis les deux chariots conduis par le troisième et l’autre par le clerc.

Fermez les portes !
Ettore se glissa dans l’issue qui se refermait mais Govran restait en arrière tentant de freiner l’allure des brigands.


Noooon !

Aryanha criait, suppliait ! Pas encore ! Non pas encore !

Roland d’Ars grimaça mais d’un coup de baryton, il donna l’ordre au borgne de patienter.
Cette attente représentait un grand danger, aryanha le savait mais elle ne pouvait concevoir de sacrifier Govran. Celui ci réussit à passer entre les portes qui se refermaient. Un des routards qui le suivait de trop prêt, entra avec lui pour son grand malheur puisqu’il fut occis de l’ardente épée d’Ettore.



[quelques heures plus tard…]


Quelques flocons de neige parsemés commençaient à tomber et à virevolter ça et là. Taillefer et Ettore s’assuraient depuis la sentinelle de la fuite des routiers, ils y resteraient la nuit entière. Dans la grande salle du logis, Aryanha accueillait Govran près de la grande cheminée et le félicitait de son retour. Elle lui présentait le chevalier Roland d’Ars qui assurait la sécurité à la Burgondière. Tandis que dans l’office de la cuisine, le pauvre clerc à plat ventre sur des tréteaux, où reposait une planche, se faisait retirer par la cuisinière récemment engagée, la flèche plantée dans son fessier.

Je ne suis pas un de vos chapons que vous videz et préparez céans ! Hurlait Frère Evrard.

Jamais je n'ai vu une meilleure chair, mon père dodu !
Ricanait la Babette
Et j’en ai saucissonné et charcuté plus d’un avant toi !

Et de répondre aux rires gras de la popotière, il grognait :

Des cochons la mère, des cochons, pas un homme de Dieu ! ouilleeeeeeeee !

Anceline, donne-lui encore du vin…qu’il se taise, sinon je vais en faire du boudin !

Un grand feu flambait dans la grande salle du logis où Aryanha, installée sur un siège en bois à haut dossier, ses bras reposants sur les accoudoirs, écoutait attentivement l’aventure de Govran depuis la Sérénissime jusqu’en Bourgogne.

Elle était apaisée…ses gens et ses affaires étaient enfin arrivés. La Burgondière restait animée et revivait. Aryanha se sentait en sécurité, entourée par la confiance. Elle pourrait patienter dans cette maison-forte que son seigneur et époux devienne un puits de science, qu’à son retour il la prenne dans ses bras au coin du feu réchauffant leurs baisers, elle pourrait rêver sur leur avenir en toute sérénité.

Les flocons s’épaississaient et tombaient abondamment sur la Burgondière la recouvrant d’un manteau blanc où le destin d’Aryanha se dessinait de plus en plus précisément. Elle était tout simplement heureuse.


_________________
Aleryk
Il était presque midi, le soleil éclatant baignait de ses rayons toute la campagne blanchie par une épaisse couche de neige. Cela faisait plus d’une semaine que chaque jour le ciel laissait tomber plusieurs centimètres de poudreuse sur la région dijonnaise.
Il faisait particulièrement lumineux en raison de l’épais manteau blanc sur lequel se reflétaient les rayons de l’astre du jour mais il faisait aussi particulièrement froid.
Aleryk avait travaillé toute la semaine à la capitale, que ce soit à l’université ou comme haut fonctionnaire pour le duché, il lui tardait de rentrer chez lui et de retrouver son épouse qui l’attendait sans doute au coin du feu ou à tisser quelques vêtements.

Chevauchant au travers des vignobles bourguignons en direction de la Burgondière il admirait le paysage tout en essayant de se camoufler au maximum le moindre petit morceau de peau qui restait exposé à la bise glaciale. Bon sang mais qu’est ce qu’il fait froid par ici, que diable sommes-nous venus faire dans un pays pareil ? Il faisait quand même meilleur sur les rives de la Lagune Vénitienne. En plus mes bottes blanches n’ont plus rien de blanc par ce temps pourri !
En vue de la vieille demeure fortifiée il pressa l’allure et arriva rapidement devant le portail d’entrée pour s’apercevoir que les grandes portes en bois garnies de pointes de fers étaient fermées. Regardant autour de lui, il remarqua ci et là quelques flèches presque entièrement recouverte par la neige. Que diable s’était-il passé ici ?

Frigorifié et quelque peu inquiet de trouver la maison forte fermée et personne sur les remparts pour y faire le guet, il se redressa sur sa monture qui piaffait devant l’entrée et appela afin que l’on vienne lui ouvrir.


Ola ! Il y a quelqu’un pour ouvrir les portes au seigneur des lieux ?
Ou donc vous cachez-vous tous ?
--Chevalier.roland.d.ars
Le chevalier Roland d’Ars avait laissé Aryanha dans la grande salle du logis.
Au-delà des cuisines situées en rez-de-chaussée, il quittait la cour pour rejoindre la salle des gardes. Il y allait pour déposer ses armes, la journée avait été mouvementée. Quand il entendit du vacarme au dehors ! Il hésitait entre se retirer dans sa chambre attenante aux petits dortoirs des gardes et rejoindre Taillefer et Ettore à la tour du guet.
Il choisit de les rejoindre.


Il gravissait à grandes enjambées l’escalier ouvert sur l’extérieur, dans le froid et la neige qui s’épaississait sur le sol et venait virevolter jusque sur les marches de pierre. Arrivé au guet, il découvrit les deux hommes en train de ronfler, collés l’un contre l’autre et dos à dos. D’un coup de pied rude et puissant dans leurs bottes, il les réveilla dans un sursaut des plus comiques ; les deux hommes, secoués par la surprise, perdirent l’équilibre pour se retrouver à terre. Le vieux chevalier les invectivait haut et fort et en proférant des menaces.

Le Seigneur de ces lieux s’époumone devant la porterie et vous voilà à ronronner comme deux chatons après leur tétée !
Ouvrez-moi ces portes si vous ne voulez pas que je vous saigne !


Ettore s’excusa dans un bafouillage en italien, et Taillefer s’éclipsa sans demander son reste devant les portes qu’il ouvrit à Aleryk.



Aryanha
[Quelques temps avant le baptême de Sara du Fennec…]


Rapidement les flocons s’épaississaient et devenaient plus tenaces s’accrochant, imperturbables, sur tout ce qu’ils touchaient. La cour de la Burgondière se paraît d’un blanc manteau, et les toits se couvraient d’une couverture moelleuse. Dans la grande salle de la maison forte, un grand feu chauffait. C’est près de l’immense cheminée en pierre qu’Aryanha lisait la requête de Sara. Les feuilles de parchemin, missives échangées entre les deux femmes, craquaient sous ses doigts et Aryanha relisait les mots sagement gravés. Elle avait peu rencontré Sara, la fiancée de son père. Auprès d’eux, elle avait assisté à deux mariages, l’un d’eux où étaient réunis les derniers dragons, et un autre de grande importance. Mais ces quelques rencontres avaient suffi à lui faire découvrir Sara. Aryanha l’avait trouvée si douce et si prévenante, qu’elle ne put que lui offrir en retour son affection. Quel choix si sage avait fait là son père après avoir vécu si méchantes épreuves ! En réponse à sa sollicitation, Aryanha lui répondit favorablement. Ainsi leur lien qui un jour serait familial se resserrait.
Le baptême, prémisse d’une analogie, devait avoir lieu peu de temps avant la Noël, cette nuit où saint Noël passe dans les maisons pour donner un peu de bonheur.


[Quelques heures avant la cérémonie…]


Une accalmie, et le ciel restait dégagé d’un bleu lumineux éblouissant le sol neigeux de mille scintillements. Dans la cour de la Burgondière, on entendait le craquement des pas sur la poudreuse. La Babette dans sa cuisine s’activait, les manches retroussées sur ses bras puissants. Elle préparait de ses mains vigoureuses une broche de volaille et de gibiers. A ses cotés s’étalaient des choux, des panais, des marrons et autres légumes. Souvent, elle houspillait Frère Evrard qui venait en panse curieuse pour ne point dire gourmande, ce serait pécher, lui soustraire quelques tranches de pain sautées au beurre.
Au-delà de la cour, Govran s’occupait des chevaux, tandis qu’Ettore surveillait avec la compagnie de Taillefer les murs de la demeure. Le chevalier Roland d’Ars aimait se recueillir dans la chapelle si petite qu’on ne pouvait y tenir à plusieurs personnes.

Dans sa chambre, Aryanha étalait plusieurs robes sur son lit. Le choix restait difficile, elle hésitait entre une robe de velours safrané, une autre en velours violet bordée de fourrure, ou celle ci dans un damas bleu aux effets moirés. Anceline sa suivante la pressait, il fallait se hâter pour ne point être en retard à la cérémonie.
Un peu plus tard, après avoir fait atteler la litière, Govran menait Aryanha à l’église de Dijon.

_________________
Aryanha
Anceline avait dressé une grande table dans la salle principale en compagnie d’Ettore venu l’aider et en profiter pour quelques œillades et plusieurs sous-entendus qui faisait rire la blonde à gorge déployée. Une nappe blanche en lin s’étendait d’un bout à l’autre. Sur le tissu immaculé étincelait une vaisselle italienne des plus raffinées. Une énorme bûche flambait dans la cheminée en pierre.
La Babette, jetant une remarque grivoise au couple, commençait à installer, sur la table une énorme coupe de fruits confits et quelques pommes qui résistaient au temps.
On pouvait entendre jusque derrière les murs de la Burgondière, les cloches de l’église sonner, la célébration se terminait. La Babette houspillait Anceline de se dépêcher et celle ci lui répondait vertement qu’une cuisinière n’avait aucun ordre à lui donner.

Aryanha rentrait peu de temps plus tard chez elle. Ravie de la fin de cette cérémonie de baptême. L’année se terminait à merveille et semblait vouloir commençait aussi éblouissante avec un mariage dans l’air. Elle sauta de la litière attelée, et pénétra dans son logis. La vue d’une si belle table l’enthousiasmait, elle n’attendait plus que ses hôtes.

_________________
Irina
La calèche avançait avec douceur sur le chemin détrempé par la neige. Le ciel s’assombrissait sous le jour fuyant laissant les feux des bougies briller plus ardemment et transpercer les ouvertures en façade. La maison paraissait ainsi brûler en son centre et irradier d’une brillance magnifique.

Le coche s’arrêta devant la majestueuse entrée pour y laisser ses passagers. Sara du Fennec se pencha afin d’admirer l’admirable demeure de sa marraine avant de tendre le bras au valet qui se tenait à sa disposition pour l’aider à descendre. La femme releva délicatement le bas de ses jupes afin qu’elles ne se salissent sur le petit parcours qui la séparait des grandes portes. Elle se retourna afin de regarder Julien qui l’accompagnait.

Ce soir, elle se sentait remplie de joie et d’un bonheur difficilement explicable. Non seulement son baptême avait eu lieu, mais l’homme qu’elle chérissait lui avait offert les plus grands présents qu’elle n’aurait espérer; l’amour et une famille. Rien ne pourrais surpasser ce don inestimable.

_________________
Miglia150
Le temps que le coche employa lors du trajet de l'église à la Burgondière fut décidément trop peu : en ce jour où plusieurs énormes bonheurs avaient eu lieu et changeaient ainsi leur vies de façon plus que significative, ces tous nouveaux fiancés ne pouvaient avoir que plein de choses à se dire, les ennièmes aveux d'amour - bien sur - mais également maintes projets quant à une vie ensemble, la leure, qui s'approchait guillerette à leurs égards.

La famille serait enfin réunie, non seulement une existance idyllique attendait Julien, mais une sérénité embrassant toute la famille à laquelle il avait bien évidemment souvent songé. Cette fille qu'il avait adoptée, cette jeune femme qui était dévenue son Ary et pour laquelle l'amour paternel n'était point trivial mais si exceptionnel que l'adoption n'était - il adorait le souligner voire cacher l'acte meme - qu'une formalité hideuse imposant une balise à un rapport qui savait dépasser meme celui avec une géniture naturelle, s'était tant inquiétée au sujet de son coeur ; lui, à son tour, papounet attentionné, avait songé avec fréquence aux troubles que ne pas avoir une mère stable lui causaient, voilà pourquoi cette union se jurant d'etre à jamais le soulageait encore de plus, une famille comme il se doit existerait bientot, une mémé aussi affectueuse et amoureuse que pépé, comme Ary aimait le surnommer, agrémenterait ce dernier.

Bras dessous, bras dessus sa femme, il atteignit alors l'entrée de la maison qu'il avait déjà connu lorsque sa fille l'avait invité pour un repas chez elle, il ne fallait que frapper, pas de grandes annonces : de telles formalités n'arrivaient jamais à s'interposer entre eux, dans un rapport de tendre accrochement paternel.
Et le couple d'entrer dans ce merveilleux endroit qui aurait couronné ce grand jour de fetes, les esprits séreins entourés par autant de gaités et bonheur


Voilà les fiancés, enfin ! On ne s'est pas trop faits attendre, Ma Petite Ary?
_________________
Aryanha
Des bruits dehors…les voilà !

Aryanha tourna sur elle-même pour inspecter la salle. C’était une pièce modeste mais assez spacieuse pour recevoir. La grande cheminée, où flambait une énorme bûche, dégageait une douce chaleur. Les tentures de tapisserie, représentant des verdures et des personnages, aux couleurs chatoyantes, protégeaient et décoraient les murs tout en réjouissant la vue.
A la voix de son père, Aryanha se précipita à la porte en se pendant à son cou et le félicitant encore. Elle salua Sara devenue sa filleule et bientôt sa belle-mère…il y avait de quoi s’emmêler les pinceaux, mais la jeune femme repoussa cette intrigue, en évoquant que ce nouveau lien qui venait de naître et qui représentait le début d’une belle histoire de vie. D’une simplicité étonnante, elle entraîna Sara, par la main, à entrer.


Entrez entrez !

Nous allons pouvoir partager ce moment entre nous et se féliciter de cette grande nouvelle.
Malheureusement mon époux est retenu, je ne sais si il rentrera à temps pour venir vous saluer.


Elle frappa dans ses mains pour avertir que le service allait commencer, et invita le couple à partager son repas. Elle se lava les mains au-dessus d'une coupe avec l'eau versée d'une aiguière qu’Anceline, sa suivante et servante, passait devant eux.
Aryanha était curieuse et avait mille questions à poser aux fiancés sur leur avenir. Babette, la cuisinière avait disposé devant eux des mets des plus alléchants. Et après quelques bouchées avalées, Aryanha porta en l’air sa coupe pleine d’un vin finement parfumé au bouquet des plus suaves.


Trinquons ! Trinquons à notre famille et à vos projets !

_________________
Irina
Dès qu’elle eu mit les pieds dans la demeure, Sara du Fennec se sentit bien. La vaste résidence était meublé avec goût, mélangeant les essences de bois fins, les tissus somptueux ainsi que les tapisseries aux teintes chaudes donnant une ambiance feutrée et confortable.

La nouvelle baptisée se laissa entraîner par sa marraine à l’intérieur des pièces délicieusement décorées jusqu’à la salle à manger qui recevait une table imposant des mets aux arômes des plus alléchants. Attablée en compagnie de son fiancé et de sa marraine, Sara ne pouvait cacher son contentement de la simplicité d’être en leur compagnie. Elle goûta avec appétit le potage délicieux que l’on lui apporta et trempa ses lèvres dans le vin fruité avec lequel Aryanha trinqua.

Souriante, Sara regarda Julien, le regard brillant d’amour pour cette homme admirable alors qu’elle goûtait à ce nectar de Bacchus versé dans une coupe brillante. Lorsque la gorgée eut été avalée complètement, elle prit la parole :


Je dois vous remercier de cet honneur accordé d’être ma marraine…au risque de me répéter, j’en fut très touché. De plus, je ne peux être plus comblée par ces fiançailles impromptues ! Je n'ai point de souhait particulier à faire en ce jour...seulement que la destinée continue son oeuvre de félicité !

Sara prit une autre gorgée de vin avant de rajouter:

Merci de cette charmante invitation, chère Aryanha. Je trinque à votre santé !
_________________
Miglia150
Rechauffé par la chaleur tant matérielle que morale que la délicieuse maison offrait, Julien, à coté de Sa Sara, retrouva dans l'atmosphère accueillante qui l'entourait l'ambiance idéale d'une vraie famille ; certes, son gendre malin manquait et cela ne lui plaisait pas, mais la stabilité qu'il pouvait constater et toucher, ces sourires au caractère concret, éternel, émouvaient son ame en la portant à remercier Dieu à chaque instant.

Ces moments à la simplicité que seule une famille peut connaitre le conduisaient à sourire et rire de tout particulier, meme le moindre, qui pouvait avoir un élément meme moindrement comique, il lui sembla de connaitre la sublime chose qui est la gaité des enfants innocents qui ne se contentent que de peu mais qui au moins, eux, par ce peu, atteignent des niveaux de bonheur que difficilement un adulte peut dépasser.
C'était bel et bien vrai : l'amour de cette femme, combinée avec le soutien toujours présent de sa fille, savaient effacer le nombre d'amertumes qui avaient entamé sa vie en le faisant revenir dans une simplicité plus que appréciée.

Du verre de vin qu'il était en train de boire après s'etre bien rassasié, Julien sourit en remarquant comment Sara, sans doute juste pour timidité, ne manquait de vouvoyer la merveilleuse femme qui serait bientot devenue leur fille, il pensa qu'une petite précisation à la fin de ses douces paroles devaient etre faite, rien que pour ne pas refroidir le climat convivial qui régnait.


Ma Chérie, il n'existe pas de vouvoiement dans notre famille, notre union dépasse tout ceci ; d'ailleurs, j'aurais bien aimé que ton Ale soit là, ma petite, juste pour que Sara lui apprenne à ne plus me dire coquin.

Il adressa un sourire d'amusement tant à l'une qu'à l'autre et poursuivit.

Chère Ary, nos projets sont les tiens aussi, tu devrais avoir appris combien ton pépé te veut du bien et, du reste, cette belle femme qui heureusement sied à coté de moi saura t'aimer profondement, si vous saviez comme l'évolution de votre rapport me rassure...
pour le moment, notre seul projet est d'achever la promesse que nous nous sommes faits aujourd'hui bientot, et tu seras une des témoins de notre mariage évidemment.
Ainsi...


Il leva le calice dans un toast - ne m'en veux pas, Mon Ary, mais j'aimerais trinquer au bonheur éternel de notre famille qui inclut ta santé aussi, bien évidemment !
A notre merveilleuse famille !

_________________
Irina
Le vin était bon mais moins encore que la chaleur des convives. Malgré toutes les conventions sociales qui ne voulait point mélanger les castes, l’échange qui se passait ici lieu n’avait rien à voir avec ceux de grands castels. Autour de cette tablée garnie de mets fastueux, se rencontraient trois âmes souriantes et ouvertes aux autres.

Depuis des années (pour ne pas dire toujours) Sara avait cherché à recréer l’antre rassurant d’une famille. La sienne trop vite éclatée lui manquait tant… et il n’y avait pas une journée sans qu’elle ait une pensée pour ses parents et sa vieille tante irlandaise qui l’avait élevé. La solitude l’avait tué à petit feu, rendant son âme âpre et son esprit réfractaire à tout attachement durable. Mais un soir, à la chaleur du feu d’une vilaine taverne Dijonnaise, elle avait rencontré Julien. Dès lors, les cendre non-refroidies de cet envie de revivre s’était attisées. Elle était revenue à la vie.

Sara prit une longue rasade du vin délicieux qu’Aryanha leur avait servit. Elle regarda son fiancé avec attention, tendrement hypnotisé par sa voix chantante aux accents italiens. Le visage de l’homme était animé à chacune de ses paroles qu’il ponctuait de geste de ses mains larges. Amoureusement, Sara posa sa main sur celle de Julien voyant sa bague magnifique scintiller aux lueurs des candélabres. Voilà…elle allait se marier. Ça non-plus, elle ne l’aurait jamais cru. La vie avait de ses surprises !

Regardant Aryanha, Sara comprit à son regard l’affection qui liait le père et la fille. La jolie brune lui avait toujours été sympathique mais plus elle apprenait à la connaître, plus elle sentait un bons nombres de choses en commun avec sa future belle-fille. À cette pensée, son cœur se serra ayant une pensée pour son petit ange jadis trépassée. Elle ravala sa peine fuyante se concentrant sur le temps présent et futur. Le passé resterai en son cœur et son esprit, mais il était derrière. Sara du Fennec avait désormais une famille, un antre doux pour se réfugier et cela n’était encore rien avec la famille qu’elle voulait offrir à Julien.


Si je puis me permettre un souhait pour l’année que nous entamons… Je voudrais souhaiter à ma famille nouvelle du bonheur et de la santé et j’aimerai tant la voir s’agrandir…

Souriant à Julien et Aryanha, elle ajouta :

L’amour est fait pour être partagé…n’est-ce pas ?
_________________
Aryanha
Le vin, le bonheur, la douce chaleur de la pièce…Aryanha ne savait plus ce qui lui faisait tourner la tête.
Elle écoutait pépé…
Rassurée de le savoir enfin heureux dans cette province où elle avait clamé son désir d’y vivre. Sa rencontre avec Sara, la femme de sa vie, était l’apothéose de cette nouvelle vie. Evidement, Aryanha n’oublierait jamais son père et sa mère qui lui avait donné la vie un soir d’avril, leur amour et leur enseignement. L’arrivée de Julien dans sa vie était l’épaule de ce père qui lui manquait. Et il savait avoir ses mots paternels pour la réconforter.
Aleryk était devenu son ami devenant son confident, son amant et époux. Ils partageaient ce désir de vivre leur vie ensemble, plus qu’une union, une fusion même si parfois leur esprit rentrait en conflit. Elle pardonnait ses frasques, elle le savait railleur mais point sardonique, elle le savait fidèle même si sa galanterie pouvait faire croire à de l’immoralité. C’est ainsi qu’elle l’aimait, libre dans son esprit et son cœur lié au sien.

Elle écoutait Sara…
Plus elle la découvrait et plus elle l’enthousiasmait. Elle n’avait jamais apprécié l’autre, la comtesse de Montagnana, sa fausse courtoisie lui laissait un goût amer dans la gorge. Les autres conquêtes de son père…oh, pas autant en fait, mais son regard charmeur avait le don d’attiser les cœurs, et Aryanha savait de suite si telle ou telle femme réussissait à émouvoir l’ardeur du Sarcastique, tiens encore un. Et Sara…Sara avait su attendrir, puis enflammer ce cœur amer. Peut être…peut être comme elle avec son Aleryk, son sarcastique à elle.

La voix clair de Sara clamait :

Citation:
Si je puis me permettre un souhait pour l’année que nous entamons… Je voudrais souhaiter à ma famille nouvelle du bonheur et de la santé et j’aimerai tant la voir s’agrandir…

Le crépitement du feu dans la cheminée, les coupes qui s’entrechoquaient, et les souhaits qui prenaient formes sous de simples paroles. Aryanha sentit une boule montée dans sa gorge, les derniers mots de Sara résonnaient comme une sentence. j’aimerai tant la voir s’agrandir…
D’un geste accablant, Aryanha passait sa main sur son ventre stérile…Si l’avenir ne venait pas d’elle, elle souhaitait le voir venir de Sara.


Oui Sara, l’amour est triste s’il n’est point partager.
A notre famille emplit d’amour et de joie pour cette fin d’année, et que la nouvelle année la voit grandir et s’affermir !

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)