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[RP] A Maison-Forte, "la Burgondière"

Aryanha


Les nuits étaient courtes avec Gilbert Phil et les journées si longues…qu’il était difficile de surveiller en permanence un enfant qui ressemblait tant à sa mère, en l’occurrence la baronne, Angelyque de la Mirandole. Il savait tout juste parler que déjà il en devenait coquin, il savait tout juste courir que déjà il essayait d’aller fouiner partout.
Ses petites jambes l’entraînaient là où son estomac le commandait : Dans la cuisine au grand dam de la Babette. Sa menotte atteignait si bien la table qu’elle chapardait ce qu’elle y trouvait. C’est ainsi qu’on retrouvait l’enfant saucisson en main et bouche grasse. Toujours à l’affût, sa curiosité l’emportait jusque dans les écuries où Govran le boiteux le retrouvait jouant dans le foin, les cheveux entremêlaient de brins, rire sonore qui faisait hennir les chevaux. Le boiteux emportait alors l’enfant sur ses épaules le ramenant dans la cour à l’abri de quelques coups de sabots dangereux. Il repartait aussi sec en grognant tandis que l’enfant se mettait à persécuter la volaille. Anceline, la servante, arrivait à la rescousse et portait contre sa gorge blanche et pleine qui débordait de sa chemise, l’enfant avide d’amusement.

Oh ! Dame Aryanha…Cet enfant est endiablé !

Que nenni la caillette, il est plein de vie, ce sera un preux chevalier !

Emportant l’enfant avec elle, Aryanha aimait lui faire partager toutes les merveilles rapportées de Vérone avant qu’un jour sa sœur vienne le chercher.
C’est à ce moment que la frappe à la porte l’interpella.

Tiens… ! Taillefer a laissé passer quelques visiteurs ?

Laissant Gilbert Phil au soin d’Anceline, Aryanha ouvrit la porte entendant derrière la servante courir après l’enfant dans tous le logis où résonnaient pas de courses, rires et menaces vaines !
La porte s’ouvrit sur la jeune femme entrevue récemment à Dijon dans l’une des plus réputée des tavernes, celle du Bourgmestre.


Agapée !…Me voilà satisfaite de vous revoir ici lieu.
Entrez…je crains que vous ayez à rencontrer votre frère plus vite que prévu !


Et voilà l’enfant qui, ses petites jambes déboulants, arrivait, se faufilant dans les jupes d’Aryanha.

_________________
Aryanha
Diantre ! Où est passé ma robe en camocas amarante ?…
Anceliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine !


Aryanha farfouillait dans ses coffres d’ébènes. Elle sentait déjà l’humeur montait. Une robe en soie riche, agrémentée de rayures, venant tout droit de Venise valait son pesant d’or ! Et Aryanha depuis son arrivée en Bourgogne, ironie du sort, ne roulait pas sur l’or ! Alors donc ses robes restaient précieuses même si elle n’avait pu concourir avec celles de l’ancienne duchesse.
Tiens…il faudra la prévenir de notre voyage et de la bonne réception familiale de son chérubin
….se marmonnait Aryanha


Anceliiiiine !

La chambrière arrivait dans la chambre les bras chargés de linges propres et pliés. Regardant autour d’elle le chantier qu’avait semé la Vénitienne, elle ne savait plus où poser les affaires prêtes à ranger. Le lit était envahi de robes de toutes les couleurs, aux différents tissus, les coffres étaient sans dessus dessous débordants de coiffes, camails, parures, chausses et chemises.
Les cheveux en bataille, l’air furibond, Aryanha hurlait :


Ma robe en camocas amarante, la caillette ! Ma roooobe ?

…Sais pas moi ma Dame.

Sur son précieux secrétaire, un parchemin, dont le sceau brisé du seigneur de Megève, gisait déplié. L’invitation au mariage d’Ambroise la ravissait, elle allait revoir les dragons, elle allait danser, ripailler, et participer à nombres d‘animations prévus ce jour là, des tournois, des joutes…enfin tous ce qui pouvait faire frétiller les jolis petits pieds de la Vénitienne et lui voler quelques sourires de régal.

C’est la robe que je veux porter pour le mariage de messire Ambroise de Perrigny !

L’air mi-figue mi-raisin de la servante impatientait toujours Aryanha. Décidément cette sotte n’obtiendrait jamais le statut de suivante.
Retrouves moi cette robe avant que je te saigne !

Et sur ce, Aryanha sortit de la chambre, une envie de prendre l’air.
Le ciel se montrait moqueur ce jour, on se demandait à chaque instant si le soleil allait sourire ou si les nuages allaient menacer. Dans la cour, Govran s’activait à vérifier selles et mors des chevaux, à graisser les essieux de la charrette. Son air renfrogné signifiait son désaccord avec les décisions d’Aryana. Il ne participerait pas au voyage de ses maitres qui se déroulerait après les festivités du mariage.

J’ai besoin de toi ici Govran…
Il ne voulait pas contredire, mais il déclarait :
Il y a Roland d’Ars, Taillefer et Ettore pour défendre la Burgondière.

Trois hommes…Trois hommes, ça fait peu avec tous ces routiers qui ne pensent qu’à brûler, voler et tuer !
Govran cessa son ouvrage et se redressa mécontent.
C’est pour cette raison que je dois vous escorter…Que feriez vous face à des malandrins ?

Douterais-tu de la vaillance de mon époux ?

La question avait fusé comme le regard de Govran qui se couchait sur ses pieds.
A ce moment, un aboiement au-delà des murs et Taillefer qui vociférait, détourna leur attention. Abandonnant le boiteux, Aryanha se dirigea vers la porterie ouverte et le borgne qui jetait des cailloux en direction d’un chien. A chaque jet de pierre raté, le chien reculait en aboyant de manière répétitive. Au dernier lancé, Taillefer s’appliqua et visa juste malgré son unique oeil. Le chien poussa un gémissement et Ettore, l’italien affalé sur un tonneau de vin (raporté une nuit par Aleryk, une histoire des plus louches) à limer sa dague, brailla un
...Bravo le Borgne !
Aryanha n'avait pu l’arrêter, et à la plainte du chien, elle eut tout juste le temps de le découvrir. A cet instant, son cœur bondit ! Clovis !
Sans comprendre, les deux gardes reçurent une tempête d’invectives et la Vénitienne courut en avant, franchissant les portes. Clovis !…Clovis !

Le chien cessa sa fuite et se retourna. Depuis l’abandon temporaire du Relais de l’Assemblée, Elle n’avait pas revu Clovis, le chien errant qui un jour avait élu domicile au relais. Il l’avait donc suivieClovisElle tapota sa main contre sa cuisse…Viens…viens !…Il la regardait sans réagir, puis tourna sa tête en direction de la forêt…Clovis !
Aryanha ne se posait pas de question sur son attitude, son ridicule devant les gardes, elle n’en avait rien à faire, mais son comportement devant l’animal restait bien plus important pour elle. Ces liens qu’elle avait tissés avec lui au relais, elle ne pouvait pas les effacer.
Clovis… !
Le chien se retouna, il remuait la queue.
…Viens…Viens Clovis !
Finalement, la confiance retrouvée, l’animal courut à elle. Il lui léchait les mains, la queue frétillantes qui battait l’air. A genoux, sa robe écroulée en pli autour d’elle, elle le caressait énergiquement comme si elle le brossait, lui chuchotait des mots de réconfort. Heureux, il ne cessait plus de pourlécher jusqu’à son visage, ce qui faisait rire la jeune femme.
Se redressant, elle s’en retourna vers la porterie de la Burgondière, invitant Clovis à la suivre. Un moment d’hésitation et il partit après elle en jappant, histoire d’échauffer la bile du borgne.

C’est ainsi que Clovis, le chien errant du relais de l’Assemblée de Dijon, élu domicile à la maison-forte, la Burgondière.

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--Govran
A l’aube d’un jour printanier, alors que le brouillard embrassait la plaine, alors que le temps aurait pu laisser les gens de la Burgondière endormis, Govran le Boiteux restait sur les murs de la bâtisse le long de la petite tour, le regard perdu dans la brumasse épaisse qui déjà se refermait sur les montures des Vénitiens.
Le breton, qu’il était, méditait, recueillant dans son esprit les ordres d’Aryanha, dont celui de rester et de défendre la maison forte avec le chevalier Roland d’Ars, Taillefer et Ettore. Il conspirait en misant sur les hommes restés ici lieu en garde.
Clovis venait lui faire une léchée sur sa main pendante. Govran caressa le haut de la tête du chien…un réfugié comme lui.
Descendant les marches en claudiquant, il se retrouva dans la cour, suivi du chien qui partit folâtrer dans quelques coins pour lever la patte.


Sa décision était prise. Dans l’écurie, Govran prépara son cheval, un alezan, Beaupré, qui appartenait à feu sa tutrice, la Margaud. Il l’emmena par la bride jusqu’à la porterie, là il demanda à Taillefer de lui ouvrir.
Le borgne grimaçait :
Foutredieu Govran ! Tu es aussi borné qu’une mule !

Laisse moi passer le borgne !
Je les suivrai…de loin. J’ai peur pour eux d’une malencontre.
Je resterai derrière au cas où une truandaille les toque !


Taillefer lui ouvrit les portes et lui donna une tape sur l’épaule :
Peste soit ton caractère de breton, le Boiteux !

Govran ne répondit pas, il enfourcha Beaupré et partit au galop en s’enfonçant dans la brume.



--Chevalier.roland.d.ars
Matines…ou dans la nuit,

Roland d’Ars quitta le guet de la maison forte.
Il était temps d’aller réveiller Taillefer pour finir la faction de la nuit. Pas un bruit, pas un mouvement dans la Burgondière, une belle nuit étoilée qui promettait une belle journée. Les petites gens dormaient en l’absence des maîtres en voyage. Le chevalier pénétra dans la petite salle qui servait de garde parce qu’elle était attenante à la tour de guet. Taillefer ronflait sur sa paillasse. Un coup de pied dans sa jambe en dehors de la couche le réveilla. Un bâillement effarant et le borgne fut prêt pour la ronde.

Roland d’Ars pénétra dans sa chambre contigüe à la salle. Une pièce rustique au mur de pierres, orné d’une cheminée solide seul parement de la chambre. Au devant un fauteuil en chêne qui permettait de s’y reposer au chaud en hiver. Près de la fenêtre, une petite table et son siège, qui faisait office de secrétaire. Un lit surmonté d’un dais en bois contre le mur opposé et de l’autre coté de la pièce, un parement en chêne qui renfermait un coffre-fort dans le mur.
Roland d’Ars se dévêtit, fatigué, pourtant il savait que sa nuit serait courte comme toutes les autres nuits où le sommeil lui échappait.


Laudes…ou l’Aube,

Les oiseaux commençaient à jouer de la gorge joyeusement à cette époque de l’année. L’aube n’allait pas tarder à poindre et le chevalier ouvrait les yeux depuis déjà un long moment. Une simple ablution ferait office de toilette ce matin, le regard posé sur la table en finissant de s’essuyer le visage, les yeux fixés sur une lettre dont le caché brisé représentait un épervier, l’emblème d’Aryanha.
Elle lui annonçait son prochain retour, son coup de cœur pour un appartement à Bruges au pied du beffroi, le long d’un canal.
Roland d’Ars sourit…Il savait que pour elle la boucle se refermait : Venise, Dijon, Bruges. Il ne pouvait en être autrement.



Prime…ou la première heure du jour,


Roland traversa la cour. Une légère brume voilait son regard et la rosée embrassait glycines et roses parfumées. Il se dirigea vers la petite chapelle où déjà frère Evrard se concentrait sur sa prière, les genoux sur la pierre froide du sol. Roland s’y agenouilla lui aussi, ainsi il saluait ce doux présent de vivre un autre jour, une autre aventure à la Burgondière, sa prière s’arrêta sur les vénitiens, il espérait un retour prompt et sans embuche.


Tierce…ou la troisième heure du jour,

La Babette s’activait dans sa cuisine à préparer repas et collations pour toute la maison, à papoter comme à son habitude. Il suffisait d’une présence, n’importe laquelle, mais pourvue d’oreilles pour l’entendre jacasser. Elle n’était pas méchante mais trouver toujours quelque chose à raconter. Tout en buvant un bouillon trempé de pain, Roland l’entendait plus qu’il ne l’écoutait. En la quittant, il n’eut qu’une seule et unique parole :


Préparez donc chaque jour un repas digne de ce nom, comme si vos maitres devaient arriver chacun de ces jours.


Sexte…ou la sixième heure du jour, Midi,

Si parfois, Roland d’Ars partageait le repas des maitres de la Burgondière, il arrivait aussi même en leur présence de partager celui des hommes du guet. La grande table de la cuisine leur servait de desserte. Là y assistaient, Taillefer, Ettore, Frère Evrard, Anceline, et Govran…Govran dont Aryanha ne parlait point dans sa lettre. Les avait-il retrouvés ?

None…ou la Neuvième heure du jour, dans l’après-midi,

C’est un soleil fort en chaleur qui rayonnait ce jour de mai. Et le cri qui fit lever la tête de Roland pour scruter le ciel l’alerta. La main en visière, il reconnut l’épervier d’Aryanha. Cet épervier gravé dans la cire sur le sceau, cet épervier qui avait quitté la Burgondière peu de temps après le départ d’Aryanha, cet épervier qui planait dans le ciel de la maison forte en sa présence…en sa présence.


Vêpres…ou avant le coucher du soleil,

Les mains appuyaient sur la balustrade en pierre, Roland d’Ars restait aux aguets, examinant la campagne et les vignes, la voie qui menait à la Burgondière. Il avait assommé Anceline d’ordres, elle devait préparer la chambre des seigneurs, aérer chaque pièce pour que la chaleur de l’extérieur pénètre dans la maison chassant la froidure qui restait, parfumant chaque pièce de nouvelles fleurs aux douces fragrances.


Complies…ou avant le coucher,

Les bruits de sabots, un nuage de poussière, deux cavaliers l’un sur un cheval noir, l’autre sur un cheval blanc, un sourire sur ses lèvres parcheminées…ils rentraient. Déjà le tocsin sonnait, annonçant leur retour.
Dans la cour, le couple vénitien fut accueilli par les gens de la Burgondière. C’est une Aryanha plus femme que jamais qui sautait de cheval.
Un brin de fierté illuminait son regard d’un bleu profond. Quelque chose en elle avait changé, un peu plus d’assurance au fond de ses yeux lumineux, un hale de pétale de rose sur ses joues, une taille plus mince quoiqu’elle l’était déjà bien assez d’après Roland d’Ars qui imaginait également des cuisses sûrement plus musclées à chevaucher tant de semaines. Elle lui sourit en lui tendant les mains…


Mais qui était Aryanha, cette petite vénitienne venue de si loin un matin d’automne, entrainant dans son désir de poursuivre sa vie en Bourgogne, son époux et son père adoptif ?

Prenant délicatement la main d’Aryanha, Roland y posa ses lèvres en se penchant.


Soyez la bienvenue chez vous donna Aryanha !


Quand elle lui répondit au son gracieux de sa voix, Roland d’Ars devina une détermination plus forte qui annonçait de fermes résolutions dans sa vie.

--Chevalier.roland.d.ars.
[Ce jour d’hui…]

La nuit approchait, elle arrivait en même temps qu’un coursier cavalcadant sur le chemin qui abandonnait la voie romaine pour aboutir à la Burgondière le long des vignes. Du haut des murs, Roland d’Ars pouvait apercevoir le cavalier, suivi d’un nuage de poussière. Déjà, il pouvait entendre les sabots frapper durement le sol dans la course et, hâtivement le chevaucheur se présentait à la porterie.
La nouvelle fut semée !
Taillefer le borgne leva la tête en direction de Roland, l’air sombre, bien qu’il ne fût jamais très éclairé.
Le porteur de nouvelle fut introduit dans la maison forte pour livrer son pli au seigneur de la Burgondière.
La nouvelle se propageait…

[Deux semaines plus tôt]

Saintes Armées…Croisades…Ces mots résonnaient à la Burgondière comme un orage d’été dés le retour d’Aryanha et Aleryk.

Roland d’Ars se retirait sur les murs, il n’avait pas son mot à dire.
En tant que chevalier, il comprenait l’appétence de la vénitienne et l’avis de son époux devant ces expéditions malheureuses ne lui était point futile.
Il entendait encore le bruit sourd des sabots de Jolie-Brise, la haquenée, dans la cour de la maison forte, les brefs au revoir d’Aryanha, l’air sombre d’Aleryk mais sa promesse de la rejoindre si le glaive d’un démon osait effleurer son joli corps.

Depuis ce jour, la Babette ne cessait plus de se surpasser dans la préparation de poulardes au miel, mets préférés du seigneur des lieux.
Le borgne restait cloitré dans la tour du guet.
Frère Evrard priait dans la petite chapelle en se posant des questions existentielles.
Roland d’Ars, lui…surveillait les alentours de la maison forte et assistait le soir aux retours embrumés du maître de la Burgondière.

Et puis, le retour impromptu, pour un séjour déterminé, du jeune Gilbert Phil de la Mirandole bouleversa la tranquillité des lieux. Le fils de la duchesse du Charolais avait le don de coller au basque d’Aleryk quand ce n’était pas pour aller tirer les poils de Clovis. Le chien, brave bête, n’osait point lever une babine pour découvrir ses crocs devant l’enfant. Anceline s’effrayait de trouver un bambin si endiablé, et suppliait tous les saints de lui venir en aide.

Ainsi la vie continuait à la Burgondière, alors que des attroupements importants dans toute la Bourgogne se formaient. Alors qu’Aryanha…attendait à Mâcon, un départ qu’elle trouvait long à se définir.

[Retour à ce jour d’hui…après le départ du chevaucheur]

La maisonnée restait silencieuse après le départ de l’annonciateur inquiétant. L’obscurité enveloppait la Burgondière comme un manteau de mauvais présage. Les saintes expéditions continuaient leur chemin et avec eux …Aryanha.

Ce soir là, le chevalier Roland d’Ars restait dans la tour de guet songeant qu’il était loin le temps où il partait guerroyer. A son âge avancé, il avait déjà dépassé la cinquantaine, il n’aspirait plus qu’à la paix. Pourtant il se refusait de quitter la Burgondière, qu’il connaissait si bien, pour retrouver sa chambre de laïc à l’abbaye. Il n’était pas encore temps.

Sachant ses nuits sans sommeil, il restait là jusqu’aux dernières heures de la nuit pour abandonner sa place de guet qu’aux premières heures du jour.



Margotlabrigandine
[Dijon, dans une petite chambre d'une auberge très modeste des faubourgs, à l'aurore]

Par le Tout Puissant, qu'elle avait mal à la tête!
La soirée de la veille avait été particulièrement arrosée à la taverne et elle ne se souvenait même plus si elle était parvenue à attirer le voyageur aux yeux ténébreux dans son lit. Probablement que non, puisqu'elle s'était réveillée aux petites heures, les draps de sa couche à peine défaits, les braies toujours en place et aucune trace masculine particulière entre les jambes.
Aucune déception à avoir, il ne lui avait pas semblé si intéressant que cela: pas laid sans être beau, c'était la solitude lasse de son regard qui l'avait attiré, mais sa bourse ne devait pas être si remplie vu les vêtements sobres qu'il portait et les efforts qu'il déployait pour ne pas payer de verre.

La journée ne commençait donc pas vraiment bien. Un mal de crâne pas possible et aucune promesse particulière pour la journée...
Envie d'aller prendre l'air. Sortir de cette ville où elle ne se sent pas encore à sa place... où elle n'a pas encore trouvé le moyen de gagner de l'argent... suffisamment d'argent.

Toujours habillée, elle a tôt fait de sortir de la chambre qu'elle louait, de descendre dans la rue... direction l'extérieur de la ville. Besoin d'espace. Se sentir libre. Marcher dans l'herbe, se laisser bercer par les chants des oiseaux qui se réveillent.


[Dans la campagne aux alentours de la Burgondière, un peu plus tard]

Les minutes passent alors qu'elle continue de s'éloigner de la ville, tortillant un brin d'herbe entre ses doigts. Elle ne fait pas attention à son estomac qui réclame le petit déjeuner.

Ne sachant trop par quel chemin elle s'était engagée, au détour de la lisière forestière, elle apperçoit un large mur de pierre. Tout en avançant, le mur se dévoile progressivement paraissant de plus en plus haut et long... Elle le suit, laissant courir sa main sur la pierre refroidie pendant la nuit, attirée par la taille imposante de la construction. Levant les yeux elle finit par apercevoir la première tour avec ses fenêtre et sa toiture surplombant en partie le vide.

Intriguée, curieuse de découvrir la nature du lieu, elle continue de marcher... L'attrait de murs impressionnants est d'y trouver l'ouverture.

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A vaillans cuers, riens impossible .
--Chevalier.roland.d.ars.
Chaque matin, les mêmes bruits répétés entre les murs de la Burgondière. Depuis sa chambre qui donnait sur la cour, Roland connaissait toutes les habitudes des gens de la maison forte.

Depuis la Babette la cuisinière, qui tirait l’eau du puits, laissant le seau tomber de façon chaotique dans la cavité profonde et étroite puis le grincement de la corde sur la poulie qui le remonte débordant d’une eau claire et fraiche. Le pas clopinant sous le poids du seau, la cuisinière s’en retournait en maugréant.


Puis c’était le tour d’Anceline, la servante, qui se pavanait gorge débordante de sa chemise et mèche blonde fuyante de ses cheveux relevés en arrière. Un air de s’y croire en passant devant l’italien Ettore qui restait posté devant la porterie ouverte. Œillade par ci, sifflement par là…

Ensuite le rire belliqueux de Taillefer qui déformait son visage de borgne sous un affreux rictus en lançant un caillou sur Clovis. Le pauvre chien s’enfuit en se plaignant la queue entre les pattes…soupir de Roland depuis sa chambre en pensant à Aryanha qui n’accepterait pas cet acte.

Méchant !
Sourire de Roland en entendant la petite voix de Gilbert Phil, l’enfant de la duchesse du Charolais en villégiature à la Burgondière.
Sottard !
Apparition de Roland à la fenêtre : Messire Gilbert Phil ! Surveillez votre langage même devant la merdaille !
Pleutreuuuu !...et un regard en direction du chevalier Roland d’Ars attendant une approbation.
Bien…c’est mieux !
Tonton Ale dit touzours …
Chuuuuuttttt…et messire Aleryk n’est pas votre tonton ! Intervint Anceline en prenant le bambin dans ses bras alors que celui-ci se débattait comme un petit diable.
Tonton Ale dit touzours mortecouilleeeeuuuu…

Le nez en l’air, à l’affût, Clovis partit en courant au-delà de la porterie, la franchissant, il s’arrêta net en aboyant. Découvrant ses crocs, il commençait à grogner. Alerté, Taillefer le suivit…étonnant, l’homme et le chien ne pouvaient pas se souffrir. Et le chien et l’homme se retrouvèrent devant une inconnue.

Hé toi, la ribaude ! Que cherches-tu ?
Le borgne la détaillait de la tête aux pieds. Le chien aboyant toujours, Taillefer lui donna un coup de botte.

Bougre de bougre de bougre !
criait Gilbert Phil en s’échappant des bras d’Anceline pour donner des coups de pied au borgne.

Peste soit ce morveux ! Anceline attrape-le ! hurlait le borgne qui n’aimait pas plus la marmaille que les bêtes.

Se retournant vers l’étrangère, il rappela sa question :
Toi, la gueuse, que cherches-tu ?

Tout ce vacarme fit sortir Roland qui rejoint le petit attroupement devant la porterie où les portes étaient restées ouvertes pour les allées et venues des gens de la Burgondière. Il découvrit l’étrangère lui aussi, bien piètre l’étrangère dans ses guenilles et son air affamé.

Taisez-vous jeune charolais !
ajoutait Roland pour Gilbet Phil. Puis se tournant vers l’inconnue.
Je suis le chevalier Roland d’Ars, en garde de la maison forte en l’absence de Dame Aryanha. Mais notre seigneur Aleryk est ici… il ne rajouta pas qu’il était sûrement en train de cuver ou, allez savoir…préférant garder ses pensées pour lui-même.

Aryanha
Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis son départ de la Burgondière où son époux lui avait dit clairement ce qu’il pensait de ces causes, mais têtue la petite vénitienne n’avait écouté que…sa raison et point son cœur. De la campagne savoyarde, prête à utiliser son épée forgée à Vérone,…elle n’avait fait qu’une campagne. Sa finesse d'esprit, son humeur constante…oui ? Oui, son humeur constante pourquoi pas, sa résistance physique aussi, avait fini par imposer ces chevauchées quotidiennes. Puis relevée par une autre cause, celle là plus royale, l’appel des Blanches pour les rejoindre. Emportée avec Atalante et la grande amazone, Aryanha écoutait encore sa raison, alors que son cœur n’avait qu’un cri…celui de Le retrouver.
C’est à Cosne qu’ils se retrouvèrent…des retrouvailles plutôt pittoresques.

Chevauchant donc auprès d’Aleryk qui l’avait rejointe sur les routes, sans avoir apparemment, prevenu Roland d'Ars, et appelé par leur amour et leur lien incommensurable, elle rentrait, elle rentrait enfin chez elle...avec Lui.
La maison forte se dressait entourée du vignoble. Depuis la voie romaine qui la menait sur le chemin de la Burgondière, Aryanha pouvait apercevoir la tour carrée de sa demeure. Elle était plus qu’enthousiaste de retrouver sa maison, elle était rassurée et apaisée.

Mais quelle surprise de trouver sa mesnie regroupée devant la porterie.
L’attendaient-ils comme Aleryk l’attendant sur les routes de Bourgogne ?
Tirant sur les brides de sa jument pour ralentir le trot puis s’arrêter sur le pont dormant, elle s’exclama :
Mais qu’est-ce … ?

Bien vaigniez ! fut la réponse.

Toujours sur Jolie-Brise, maintenant son inconstance en tirant sur les rênes, Aryanha jeta son regard curieux sur l’étrangère.

Et la vilaine que voilà… ?

Je gage Dame Aryanha que son ventre vide l’ait conduite devant nos murs.

Menez là aux cuisines et qu’elle apaise sa faim ! Si repos elle a besoin donnez lui une paillasse aux écuries !

Sur ce, Aryanha franchit la porterie où le bruissement des sabots de Jolie-Brise ravissait ce retour chez soi.
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Margotlabrigandine
Sans trop réfléchir, guidée par sa curiosité, Margot avait suivi le mur sans prêter attention aux bruits qui émanait de l'animation de l'autre coté du mur. Plongée dans son univers de découverte, elle doit apr contre bien se rendre compte qu'elle n'était plus seule lorsque, une fois parvenue à la porterie, elle se retrouve nez à nez avec un chien aboyant.

Sortie brusquement de ses rêvasserie, la jeune femme sursaute et fait un pas en arrière avant qu'un homme tout aussi grognant n'apparaisse à son tour.


Taillefer a écrit:
Hé toi, la ribaude ! Que cherches-tu ?


"Ribaude"!?... un qualificatif qu'elle refusait d'admettre la concernant!
L'énervement lui monte aux joues instantanément. A présent bien droite sur ses membres, le buste tendu et le menton droit, elle toise à son tour le borgne avec orgueil. Elle serrait les lèvres pour se contenir tout en tenant tête... réaction dénotant avec sa tenue bien pauvre qui, en effet, aurait plutôt donné raison aux propos de l'homme.

Mais voilà que des coups de pieds se perdent... Le chien, un garçonnet, le borgne...


Taillefer a écrit:
Peste soit ce morveux ! Anceline attrape-le !

Toi, la gueuse, que cherches-tu ?


La jeune femme accueille la seconde interlocution avec beaucoup plus de relativisme, armée du sourire moqueur digne d'une hyène, face à cet homme qui se voulait rustre mais recevait la leçon d'un marmot.

Margot n'a pas le temps de préparer sa réponse qu'un nouvel intervant apparait.


--chevalier.Roland.d.Ars. a écrit:
Je suis le chevalier Roland d’Ars, en garde de la maison forte en l’absence de Dame Aryanha. Mais notre seigneur Aleryk est ici…


Ah! La situation devenait intéressante. Elle connaissait à présent l'identité des seigneurs, ce qui avait don de réveiller son petit souci d'argent et son besoin de travail y lié.
Le seigneur était en la demeure mais sans sa dame!? Parfait, Margot n'en aurait que moins de difficulté à se faire inviter dans les murs.

Rengainant son orgeuil pour arborer à présent un sourire poli, elle tente une première présentation:


Bien le bonjour, messire chevalier. Je...

Aryanha a écrit:
Mais qu’est-ce … ?

Bien vaigniez !


Interrompue. Mais que se passe-t-il encore? Il n'en finit jamais des arrivées dans cette mesnie?

Aryanha a écrit:
Et la vilaine que voilà… ?

Je gage Dame Aryanha que son ventre vide l’ait conduite devant nos murs.

Menez là aux cuisines et qu’elle apaise sa faim ! Si repos elle a besoin donnez lui une paillasse aux écuries !


"Vilaine"? "ventre vide"... "cuisine"... "paillasse"...? Elle voyait son droit à la parole s'évaporer alors qu'on la jugeait et décidait de son sort sans même avoir eu l'occasion de se présenter et d'expliquer sa présence.
S'en était trop! Elle n'en pouvait plus de se voir rabrouer de la sorte et se sentir plus translucide qu'une chimère à travers un brouillard.


Il semblerait que ma dame soit bien trop haut perchée sur sa monture, dont on ne sait d'ailleurs laquelle des deux sert le plus les fesses en avançant, que pour avoir même la politesse de regarder dans les yeux la personne dont elle décide du sort si impunément!?

Un telle arrogance lui voudrait probablement des coups de fouet. Cela lui était déjà arrivé. Mais peu importait, elle était à présent incapable de se taire, les dents serrées... comme si, à l'instar du chien un instant auparavant, elle était prête à mordre.
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A vaillans cuers, riens impossible .
Aryanha
Comment… ?...mais qu’est-ce encore ?
Les dernières paroles de l’étrangère la rattrapaient et Aryanha stoppa sa jument en tirant sur les brides. Se retournant sur son séant, ou si vous voulez ses fesses, elle détailla plus attentivement son interlocutrice : haillons, langue bien pendue, et en plus audacieuse !


Te voilà bien impudente !
En parlant de fesses, sais-tu que tu pourrais te faire fesser pour moins d’un écu ?


Toujours juchée sur Jolie-Brise, elle lui fit faire un demi-tour et la fit avancer de quelques pas en direction de la femme. La vénitienne serrant toujours les brides dans ses mains gantées, considéra l’impudente.

Tu m’as l’air d’avoir la langue bien affilée.


Elle va avoir chaud aux fesses, je vous le dis moi, grognait menaçant Taillefer le borgne.

Cela suffit !
L’ordre avait fusé de la bouche d’Aryanha. Et s’adressant à la femme, elle garda une voix ferme.

Mes gens gardent ses murs justement, et les plaines sont infectées de brigands.
Quant à ton sort…il pourrait être pire que de t’offrir le gîte et le couvert ! Mais...que dis-je ?...tu n'en as peut être point besoin !

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Margotlabrigandine
Aryanha a écrit:
Te voilà bien impudente !
En parlant de fesses, sais-tu que tu pourrais te faire fesser pour moins d’un écu ?


Margot soutient le regard de la noble. Aucune animosité personnelle vis-à-vis de celle-ci, mais une rancoeur particulière vis-à-vis de sa riche condition qui lui donnait tout pouvoir et rappelait que trop bien à la sans-le-sou qu'elle se situait à l'opposé de l'échelle sociale.

Mais alors que l'équipage fait demitour, la jeune femme fait un léger pas en arrière. Autant préparer les appuis nécessaires pour prendre la fuite si la menace venait à prendre corps.
Elle avait beau avoir la langue bien pendue, elle avait aussi l'orgueil suffisamment acéré et la peau fine que pour redouter le chatiment annoncé.


Aryanha a écrit:
Tu m’as l’air d’avoir la langue bien affilée.

Margot tient sa position mais, alors que le borgne la regarde avec un sourire plus que gauguenard, elle contient de plus en plus difficilement son envie de prendre ses jambes à son cou.

Aryanha a écrit:
Cela suffit !

La jeune femme sursaute, figée sur place comme en attente de la claque qui allait surement partir.

Aryanha a écrit:
Mes gens gardent ses murs justement, et les plaines sont infectées de brigands.
Quant à ton sort…il pourrait être pire que de t’offrir le gîte et le couvert ! Mais...que dis-je ?...tu n'en as peut être point besoin !

Les muscles se détendent. Le coup n'est finalement pas donné. Au contraire, Margot remarque que cette dame de haut rang semblait se prendre au jeu de l'agacement par le verbe.
Cela tombait bien, la paysanne se sentait beaucoup plus à l'aise sur ce terrain là!

Par contre, elle n'avait pas tort, la fortunée. Le ventre de Margot grogne comme pour souligner qu'en effet il n'a pas reçu un repas digne de ce nom depuis au moins deux lunes.
Mais maintenant qu'elle avait l'attention de la noble dame, Margot n'avait pas l'intention de refuser le gîte et le couvert... mais bien de tenter d'en obtenir encore d'avantage.

D'un ton soudainement plein de gratitude...


Ma dame a l'oeil suffisamment averti que pour avoir proposé à la pauvrette que je suis de quoi apaiser son corps et son âme pour un jour...

... puis continue d'un ton plus calculateur...

... mais de lucidité, elle devrait également savoir que le ventre sera à nouveau vide le lendemain. Alors que, si votre grâce daignait faire appel aux qualités d'une femme de la campagne telle que moi, il est certain que chacun pourrait y trouver son compte à plus long terme!

L'ameçon était lancé. Maintenant, Margot espérait que ces seigneurs ne verraient pas en elle une enième lavandière ou cuisinière, tâches pour lesquelles elle n'avait aucun talent. Par contre, son culot, sa connaissance des gens et son physique lui permettait de réaliser des défis beaucoup plus fins...
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A vaillans cuers, riens impossible .
Aryanha
L’orage dans l’ombre de ses yeux s’enfuit petit à petit. Etait-ce du à la fatigue, à ce besoin d’aller s’affaler sur son lit et dormir des heures entières ? L’épuisement de ce retour chez soi se faisait ressentir dans tous ses membres engourdis. Pourtant juchée sur sa haquenée, Aryanha s’amusait dans cette joute verbale. Se sentait-elle plus détendue ? Sûrement…mais elle savait qu’elle se devait de garder cet air hautain devant le comportement de l’étrangère même si le ton de celle-ci devenait moins hostile.

Aryanha sourit mais avec un levé de sourcil curieux devant la dernière réplique, elle s’exclama :

Diantre ! Tu as l’esprit vif et point dans ta poche !

Es-tu sûr d’être une gueuse ?
Peut-être es-tu déguisée sous tes haillons puants ?
Mon époux a déjà usé de cette fourberie il y a peu à Cosne en s’affublant d’une cape et d’un chapeau grouillants de vermines !


Observant le chien s’avançait vers l’étrangère, qui curieusement ne grognait plus, le chien ou l’étrangère ?...allez savoir, Aryanha se laissa tenter.

Je suis persuadée que tes capacités ne sont point dans une cuisine ou devant un lavoir.
Quant à y trouver mon compte…je dois m’assurer de ta loyauté envers ma personne et ma mesnie.


Aryanha se tourna vers le chevalier Roland d’Ars, et lui commanda : un repas et une couche et …un bain, je ne veux point qu’elle empeste ceans.

Un dernier regard entendu à l’étrangère avant de traverser enfin cette porterie :

J’ai besoin de repos, nous discuterons de tes tâches une fois installée.
Quel est ton nom ?

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Margotlabrigandine
Aryanha a écrit:
Diantre ! Tu as l’esprit vif et point dans ta poche !


Margot salue ce qu'elle prenait pour un beau compliment en baissant le menton vers le sol accompagné d'une petite révérence.

Aryanha a écrit:
Es-tu sûr d’être une gueuse ?
Peut-être es-tu déguisée sous tes haillons puants ?
Mon époux a déjà usé de cette fourberie il y a peu à Cosne en s’affublant d’une cape et d’un chapeau grouillants de vermines !

Lorsque la jeune femme relève les yeux vers la noble haut perchée, ceux-ci sont pétillants de satisfaction. Son sourire à peine retenu est également très parleur.

Je ne pourrais me jouer de vous de la sorte, ma dame. Le Tout-Puissant m'en est témoin!... même si l'idée d'être si mal vêtue par jeu soit beaucoup plus plaisante que si cela n'était dû qu'à la fatalité.

La jeune femme accueille cette fois avec satisfaction la "sentence" décrêtée par la dame. Elle semblait avoir réussi à capter l'attention de la noble. D'un autre coté, celle-ci intriguait également la paysanne. La dame avait de la prestance, des gens à commander, et le caractère dominant qui y convenait. Pour sûr, s'il elle parvenait à s'attirer les faveurs de la dame, elle pourait s'assurer de quoi vivre... et mais aussi sans s'ennuyer!

Un nouveau salut de la tête pour remercier de l'accepter en ses murs et de la voir plus tard.

Embreyant le pas du chevalier Roland d'Ars, la paysanne adresse un regard victorieux et moqueur vers le borgne. Puis, passant devant Anceline et le petit seigneur, elle jauge la servante... réflexe de femme... et lui rend un regard fier. Quand on ne peut dominer par les mensurations, on le fait par le caractère. Jalousie de femme...

Ramenée à l'ordre par la dernière question de la noble dame alors que celle-ci s'éloigne déjà vers ses baptiments, la jeune femme répond calmement... son prénom résonnant mystérieusement comme s'il attendait de prendre tout son sens.

Margot, ma dame. Je m'appèle Margot.
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Aryanha
Margot...
Et bien soit, elle s'appelait Margot et elle réfléchirait à tout cela plus tard, pour l'heure, elle ne désirait qu'une chose, se reposer, se prélasser dans un bain, et dormir, dormir des heures entières. A peine avait-elle sauté de cheval qu'elle hurlait le nom d'Anceline pour lui préparer un bac d'eau tiède.

Plus tard...Elle ôterait la crasse qu'elle sentait tenace après ces journées de chevauchées, elle se savonnerait et se parfumerait au tendre parfum florale, et enfilerait une robe légère. Dans l'absence de faim, elle préférerait s'abandonner dans son lit pour l’éternité...mais elle savait que ce ne serait que pour quelques heures.

Mais avant tout ça, elle prit soin de convoquer les siens, et leur ordonna d'accueillir Margot céans, et que cette dernière serait libre de ses allées et venues dans la Burgondière. Cette annonce ne se fit pas sans grimace et grincement de dents, mais Aryanha n'en fit point cas.


Margot ?...Après mon repos, nous nous entendrons pour nos affaires.
Et j’espère que tu ne sauras pas me mettre dans l'embarras. Pour l'heure, installes toi bien. Anceline te montrera une chambrette et tu pourras remplir ta panse à la cuisine auprès de la Babette.

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Margotlabrigandine
Une chambre, un bain et un repas... Voilà qui commençait très bien son séjour à la Burgondière!
Margot remercie les dernières paroles de la noble par une flexion d'épaule avant d'emboiter le pas à la servante, Anceline.

Pendant que celle-ci la mène à travers la demeure, la jeune femme suit d'une manière désinvolte, découvrant avec amusement les couloirs, comme si elle était une invitée de marque dont on prend soin.

Arrivée à la chambrée, Anceline prend à peine le temps de lui ouvrir la porte avant de disparaitre. Margot lui adresse un regard revenchard. Mais c'était de bonne guerre. La jeune femme se promettait d'en imposer plus tard.

C'est bien plus tard, alors que Margot somnolait étendue lacivement et souriante sur le lit qu'Anceline refait son apparition dans la chambre pour lui préparer un bain. La jeune paysanne se redresse sur le lit et la regarde jouissivement la servante s'afférer sans l'aider. Sans pudeur, elle laisse ensuite rapidement tombée ce qui lui servait de vêtement pour s'assoir dans la bassine d'eau fumante.


Je pense que ta maîtresse souhaite me voir mieux habillée, non? Pourrais-tu aller me chercher une robe convenant à ma finesse? demande-t-elle poliment à Anceline mais sans manquer de souligner les rondeurs de celle-ci.

La servante s'éclipse sans un mot, rageuse, se retenant de claquer la porte derrière elle.

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