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[RP] Errons, errons, petits patapons

Erraa
C'est le danois le plus rapide. Bizarrement elle aurait parié toute sa fortune la vicomtesse. La petite est en sécurité, elle lâche l'armoire. Sous le choc mais pas autant que sa fille qui est prostrée dans un coin. Recroquevillée dans un coin elle serre...une...chose en chantonnant comme une enfant. D'ailleurs elle n'est pas vraiment une adulte. Même pas le temps d'aller la réconforter qu'elle part d'un pas décidé en demandant de l'eau. Pourquoi de l'eau? A-telle soif?


Marguerite! Vite apporte un verre d'eau!

Les soldats arrivent enfin et prennent le relais du guerrier et déposent doucement le meuble sur le tas qui jonche le sol. Il va y avoir du ménage à faire ici. En même temps ce n'est pas la vicomtesse qui va le faire alors pourquoi s'en soucier? Môman suit Fifille pour savoir où elle va et surtout pour ne pas la perdre. Une fois pas deux. Maintenant elle l'a retrouvée elle ne la quittera plus.
Soren
[ La mère aimante apprend à son enfant à marcher seul.*]

J'ai les bras en feu.Cette armoire doit bien peser l'équivalent de 3 vaches laitières avant la traite du matin. Je reprends mon souffle. Les gardes eux, ont pris ma place et se charge de la normande. Loh est dans un coin. Elle semble reprendre ses esprits elle aussi. Je masse inconsciemment mes avant-bras pour évacuer la douleur. je constate finalement que j'ai eu tort: la garnison de Gorron a bien une utilité. Quelle efficacité pour remettre le meuble sur ses pieds! Je n'arrive toujours pas à comprendre comment un meuble aussi lourd a bien pu basculer de la sorte. Tout tombe t-il ainsi en ruine à Gorron? L'absence d'un homme dans ces murs en est-il la cause?

Mon regard passe de Loh à Erraa. D'Erraa à Loh. Elles se ressemblent, c'est indéniable! Elles se ressemblent tellement! Tant au niveau physique qu'au niveau du caractère! Ma joue s'en souvient encore d'ailleurs. Mon attention se reporte ensuite sur les objets éparpillés ça et là. Ce sont des jouets d'enfants. Un coup d'oeil à la décoration de la pièce me confirme que je suis dans une chambre d'enfant... La chambre de Loh. J'ai soudain l'impression d'être entré par effraction dans son intimité, sans y avoir été invité. Je me sens confus, gené. Je n'ai pas ma place ici. J'ai soudain envie de me transformer en souris. Une petite souris blanche. Je me blottirai dans un coin de la pièce, à l'abri du regard des femmes. Je vivrais cette découverte mutuelle sans que ma présence ne soit révélée à quiconque.

Je me pose des tas de questions. Quelle mère sera Erraa pour Loh? En quelques instants, la fillette... euh pardon... la damoiselle vient de bouleverser l'existence de la vicomtesse. Celle-ci acceptera t-elle d'adapter sa vie? Quelle mère sera t-elle? Poule? Brebis? Ourse? La couvera t-elle ou la laissera t-elle voler de ses propres ailes?

Je détourne à peine le regard lorsqu'une jeune servante vient apporter un broc d'eau. De l'eau? Moi, j'ai besoin d'un remontant plus fort que cela. A défaut de bière, je ne cracherai pas sur un peu de vin. Peu importe du moment que ça contienne sa bonne quantité d'alcool. Je me lève et apostrophe la donzelle juste avant qu'elle ne quitte la pièce.


Psssttt... Moi, je prendrais bien un peu de bière ou de vin. Et s'il vous reste un peu de pain au miel et aux épices... ou euh... quelques petits fruits quelconques... un peu de sanglier ou de perdrix... peu importe... J'ai grand faim!

Est-ce que je mange mes émotions ? Est-ce l'effort physique que je viens de réaliser? Je sens que ma tête tourne légèrement. Je sens le manque d'énergie m'envahir. Vite! J'ai besoin de manger!

* Citation de Søren Kierkegaard... le vrai cette fois!
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Syuzanna.

Décidément, rien n'est jamais acquis. La rousse se croit arrivée, et se sent prête à passer le reste de la journée à bailler aux corneilles, mais rien n'y fait. Il faut toujours que quelque chose arrive. Des bruits, des cris, le départ précipité de Soren vers le lieu du vacarme... Le repos tant attendu n'est pas encore pour tout de suite.

Elle se lève promptement malgré tout, et bondit elle aussi vers la source du problème. Par les Dieux, voilà qu'une armoire est sur le point de s'écraser. Voilà qu est étrange. Comment un meuble pareil... Mais il n'est pas temps de se plonger dans ce genre de réflexion. Loh a besoin d'aide. Peut-être. Elle s'approche doucement de la demoiselle, pendant que sa mère hurle à une servante d'apporter de l'eau.

Une servante. La Saxonne vient de réaliser que la petite est noble. Elle vivra désormais tel un coq en pâte, vêtue des plus belles tenues, assistant aux plus grandes réceptions, dépensant des centaines d'écus pour une paire de chausses en vair. Elle est riche ! Et titrée ! Pour un peu, la rousse en tomberait sur le derrière. La petite a enfn retrouvé sa famille. Sa mère, du moins. Où est le père ?

Elle examine les lieux. Une jolie chambre de fillette. Et voilà. Loh a retrouvé sa demeure, sa mère, la vie qu'elle n'aurait jamais du quitter. Est-elle émue, la rousse ? Pour se donner contenance, elle se redresse et tapote ses jupes. Et saisit l'ocasion lancée par Soren.


- Oui, je crois que j'ai grand faim, moi aussi. Un beau morceau de sanglier serait idéal.

Avec beaucoup, beaucoup de bière.
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Loh
[ Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle nous dit qui nous sommes. ]

Je me fige sur place en lançant un regard sombre à l'attention de Seurn. Nul besoin de mots. Il est tout à fait apte à comprendre. Toujours à mettre en avant le narcissisme de sa goinfrerie celui-là!

Marguerite. Voici donc le prénom de la Dame Servante qui nous a demandé de patienter dans le hall d'entrée. Est-ce la seule aide de la maison? Pauvre d'elle si elle doit s'occuper de ce manoir entier! Elle ne doit dormir que vingt sabliers retournés chaque nuitée!

Alors que j'imagine un bassine et une cruche d'eau, la fameuse Guerite m'apporte un godet. Second regard meurtrier. Sauf qu'elle n'est pas encore apte à deviner mes pensées. Pas encore. Je lève les mirettes au ciel. Un tantinet agacée. Toutefois, mon ton reste calme. J'arrive même à adoucir mes traits.

- " Pourriez-vous m'apporter une bassine vide de couleur sombre et une cruche pleine je vous prie? "

Je plonge mon regard clair dans celui de la Vicomtesse afin d'avoir son accord. C'est avant tout elle la maîtresse de maison. Je lui souris. Arrive-t-elle à deviner mes desseins?

Quelques grains d'attente plus tard, une bassine en porcelaine richement décorée est apportée et déposée sur un tabouret. D'où il sort ce tabouret? Apporté par un garde zélé voulant impressionner la dame de compagnie de la propriétaire des lieux? S'ensuit une cruche remplie d'eau fraîche. On me la tend. Je m'avance vers la nouvelle attraction. Je remercie la porteuse d'un signe de tête décidé. Mon visage est concentré. Versant le liquide incolore et glacé dans la dite bassine. Dans un bruit hypnotique.

Je dépose le récipient allongé à côté de moi. A moitié vide. Ou à moitié plein selon la manière de voir les choses. Je me penche vers la flaque. Mon portrait y apparaît assez distinctement. Je me recule. Je pose à nouveau mes deux océans dans ceux de ma mère. Je lui prends la paluche en douceur. Ma main est légèrement froide d'avoir tenu le cruchon. Le contact thermique est grisant.

- " J'aimerais que nous comparions nos traits. Ensemble. "

Je lui souris à nouveau. Pour le moment, il n'y a qu'elle qui compte. Une mère. Une fille. Des compagnons. Une histoire. Un présent. Un futur riche en émotions qui s'annonce.
Erraa
Un geste à Marguerite et elle sait qu'elle peut aller en cuisine faire préparer ce que les invités ont demandé. C'est déjà ça de moins à s'occuper. Même qu'avec un peu de chance Les deux zigotos qui accompagne la brunette vont la suivre.
Un deuxième signe aux gardes et tous les six repartent vaquer à leurs occupations. C'est quand même pratique de se faire comprendre sans parler.

La vicomtesse s'approche de sa fille en souriant. Elle la prend doucement par le bras et l'entraîne près de la porte d'entrée. Non non je vous venir pas pour la mettre dehors! Seulement se regarder à deux dans une petite bassine c'est pas forcément très pratique. Surtout quand il y a un miroir immense juste à droite de la porte. Bien utile pour faire les derniers réajustements avant de sortir.

Toutes les deux devant leur reflet la ressemblance était indéniable. Pas besoin de mots la non plus pour se comprendre. Erraa porta ses mains à son cou et saisie la chaîne qui y était continuellement attachée. La dernière fois qu'elle l'avait enlevé c'était il y a 14 ans. La semaine de la naissance de sa fille. Ce médaillon était unique. Au début quand la vicomtesse était encore baronne elle avait tellement peur que les gens ne la reconnaissent pas comme noble qu'elle avait commandait un bijou spécial. Un pendentif capable de se scinder en deux. Une partie devant, une partie derrière. Des deux cotés le sceau de Gorron. Comme ça si le médaillon tournait on pouvait toujours voir son appartenance à la noblesse. Et quand le petit poupon était né, elle avait eu la même crainte. Alors les faces du médaillon furent séparées et la deuxième moitié alla orner le cou d'Audrey.

La vicomtesse tendit la main paume vers le haut et dedans le médaillon face gravée dessous.

Regarde ton médaillon, il vient se lier au mien.
Loh
[Tout a une fin. Une existence, un début. ]

Une douce poigne étrangement familière se pose sur mon bras droit. Elle m'entraîne à nouveau dans le hall. Je me crispe. Est-ce sa manière de m'évincer? Oserait-elle une deuxième fois? Je la regarde, paniquée. Je refuse même d'avancer. Sauf que nous y sommes. Nul donc besoin de bouger. Un miroir? J'agrandis les mirettes de stupidité. Comment ai-je fait pour le manquer? Je devais m'activer à entrelacer mes doigts d'anxiété en les fixant!

Je pose mes océans dans le reflet. J'y rencontre les mêmes que les miens. Nettement. J'en tressaille. Je dévie le regard en inclinant légèrement ma caboche de côté. Pour revenir au même endroit. Jamais je ne me suis aperçue aussi clairement. Mes mirettes sont très clairs. Je les plisse comme pour tester mon double. Il me recopie. Rien d'étonnant. J'ai les lèvres pulpeuses, le teint pâle. Et une allure vestimentaire primaire par rapport à la Vicomtesse. Que je toise enfin. Son teint est également pâlot. Sa tignasse est aussi foncée et brune que la mienne. La différence est qu'ils ne bouclent pas. Sa bouche est gracieuse, joliment rosée. Son regard est noir pénétrant. Son expression est tendre. Fière. Tout comme je le suis. Nos mentons en avant, nous portons le sceau familiale sur nos traits et notre manière de nous tenir face au monde existant. Possédons-nous le même caractère? La même envie d'aller de l'avant? De se battre pour vivre et se faire respecter?

Je sors de mes songes en entendant la voix de la Dame de Gorron. Je cille lentement. Je la regarde quelques grains de sablier avant de réagir. Toujours dans le miroir. Une pièce à chaînette siège dans sa paluche. Je quitte nos deux doubles pour me concentrer sur l'objet tendu. Trois têtes de loups. Un bijou doré. Précipitamment, j'empoigne le mien. Pendouillant à mon cou. J'y glisse habilement mes doigts fins pour le détacher. Et le tenir à côté de sa moitié. J'hésite. Ou alors je réfléchis. Je ne sais trop. Je dois dire que ma tête me tourne. Je suis ivre de nouvelles.

Clic.


Les deux pendentifs s'emboîtent comme abeille et pollen. Ne laissant aucun répits aux deux faces. Six têtes de loups. Recto. Verso. Je le tourne. Je le retourne. Il est à présent dans mes mains. Admiré. De nous deux. Nous sommes dans notre bulle. Car je ne sais nullement où sont passés mes compagnons de route et les gardes du domaine. Et je dois dire que je n'y pense guère.

- " Maman? Je m'appelle Audrey alors? Audrey de la Huchaudière? "

Sans attendre de réaction de sa part, mes bras se resserrent autour d'elle. Nos deux corps entrent en contact comme jamais. Nos esprits nous rejoignent. Je sens son parfum fleuri. Nous sommes presque de la même taille. Mes azurs brillent d'espoir. Et ses cheveux me chatouillent le bout du nez. Si bien que j'éternue dans son cou. Gentillement bien entendu.
Soren
[Une page se tourne. Une autre, encore vierge, reste à écrire...]

Mes mirettes suivent le manège des deux femmes. Elles sont belles. Très belles. La fille et la mère. Elles se ressemblent beaucoup physiquement. J'imagine qu'elles vont bien s'entendre toutes les deux. N'importe quel fol ici présent serait à même de constater la complicité déjà présente entr'elles. Les muscles de mon visage se tendent. Un flot d'émotions me traverse l'esprit. que porte t-il comme message? Difficile à définir. Il n'y a pas un sentiment, mais toute une ratatouille d'impressions. La mission que je m'étais assigné vient de prendre fin. Là. Sous mes yeux. A l'instant même. Loh est devenue Audrey de la Huchaudière. Elle a retrouvé Erraa, sa mère. Je ferme un instant les yeux. Ce que je ressens? Soulagement, mélancolie, joie, tristesse, bonheur, amertume, regrets, déception, tendresse… et tant d'autres encore. Une page se tourne, une autre encore vierge reste à écrire.

Mes yeux sont posés sur Erraa et Audrey. Oui. Mais en réalité, je regarde plus loin. Bien plus loin. A une distance inatteignable pour n'importe quel humain. J'observe le passé. Les souvenirs affluent pêle-mêle dans mon esprit… Un visage, candide, souriant, penché sur moi quand j'ouvre les yeux au couvent de la Mère-Sérénité… Des courses folles dans les couloirs du même couvent… Des éclats de rire… des bêtises..des folies. Les images défilent. Passe devant moi un visage empreint d'une grande tristesse quand j'annonce que je pars. Tristesse… ou déception? … Un poignard et une pièce de monnaie sont échangés… Je ne sais si je la reverrais.

Et puis, tout s'accélère. Je vois une fille qui gesticule sur mon épaule à Compiègne… Je vois une fille atterrée parce qu'elle a tué son premier homme… Je ressens le goût de ses lèvres sur les miennes en sortant de la hérauderie de Champagne… Je ressens un désir réciproque, dans la forêt de Compiègne… et toujours ces lèvres chaudes et fraiches à la fois, ces étincelles de passion qui les parsèment, ce regard envoutant, enivrant… J'entends nos discussions sur la route qui nous mène à Laval… Cette drôle de taverne que l'on croise sur un nœud, en pleine campagne… J'entends des éclats de rire… des Seurn… J'imagine… J'imagine un avenir… Puis, c'est la séparation… Varshé Hevre et ses braves compaings… La fuite…. Laval ! Les terres de Gorron… Je reviens peu à peu à la réalité. Dans mon esprit, la raison se dispute la place aux sentiments. Le cœur crie que rien n'a changé, qu'elle sera là, à mes côtés. Pour longtemps encore. La raison, elle, me rappelle que cela n'a pas de sens. Plus de sens. Elle a retrouvé sa famille désormais. Erraa va assurer sa sécurité. Elle a plus de dix ans à rattraper. Elle a sa vie à vivre. Tout simplement. Pour moi, le temps fera son œuvre… Sans même m'en rendre compte, je ferme les yeux et je hoche la tête de gauche à droite. je n'arrive pas à masquer la bataille qui se joue dans ma tête à cet instant. De l'extérieur, cela peut ressemble à une grande fatigue. Oui, c'est ça. Une grande grande fatigue.

Je tourne la tête vers Syu. Je me demande comment elle réagit de son côté. Pense t-elle comme moi que sa mission est terminée? A t-elle, elle aussi, une page à tourner? Une autre à griffonner? Je tape dans son dos comme je l'aurais fait avec n'importe lequel de mes hommes, dans les compagnies de mercenaires que j'ai fréquenté. Après tout, n'est-ce pas une fierté pour elle d'être l'égal d'un homme? Je chuchote à peine pour ne pas déranger l'assemblée.


Venez Syuzanna! Laissons-les vivre cet instant. C'est le leur… et juste le leur! Suivons Marguerite aux cuisines! Je vous paie une bonne bière! Vous l'avez bien mérité vous aussi!

Syuzanna… N'est-elle pas mon prochain défi? Tenter de faire d'elle ce qu'elle est vraiment? C'est à dire… une femme?

En franchissant le pas de la porte, je porte mon attention une fois encore sur Loh…. sur Audrey. La raison prend la parole un instant : "Bonne route Audrey. Bonne chance pour ta nouvelle vie. Sois heureuse et surtout, ne regrette jamais rien". La raison s'incline, exécutant une grande révérence. Elle est vite poussée sur le côté par les sentiments qui prennent, à leur tour, le devant de la scène : Je t'aime Loh! Reviens-moi quand tu veux! Tu seras toujours la bienvenue! Pour l'éternité… et plus encore!

Je referme lentement la porte de la pièce. La page est tournée. Il ne me reste plus qu'à prendre la plume pour commencer un nouveau chapitre.


Marguerite! Syu! Attendez-moi! Pas si vite voyons! La faim vous tenaille t-elle à ce point?

Dehors, trois cris de corbeau résonnent avec orgueil. L'orgueil des vainqueurs.
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Erraa
[Et c'est qui qui a le dernier mot?]

La petite prononce son nom. Pour la première fois. Ca lui fait un drole d'effet à la vicomtesse de l'entendre en entier dans la bouche de quelqu'un d'autre. Cette fille qu'elle ne pensait jamais revoir et qui d'un coup l'enlace lui donne une impression bizarre de plénitude. Enfin!

Cela a pris quelques secondes pour qu' Erraa ne referme à son tour les bras. Pas le temps de profiter du câlin improvisé que la gamine éternue. La bailli passe un main dans sa manche et en sort un mouchoir de soie brodé aux initiales EH. Elle lui tend dans un sourire tendre.

C'est fini. Toute la douleur, tous les doutes, les faux espoirs, les recherches, les regrets. C'est fini.

Comme si rien de toutes ses années n'avait existé, elles vont reprendre leur vie commune. Môman et Fifille comme ça aurait normalement du se passer.

Et d' un coup la tête pleine de chiffre de la brune se remplit d'émotions. Des questions fusent de toutes parts. Comment élever une enfant qu'on ne connais pas? Comment se passer les prochains jours? Et ses deux gardes du corps vont ils rester? Et si ça ne se passait pas bien? Il va falloir parfaire son éducation, trouver un précepteur, une dame de compagnie. Mon dieu il faudra lui trouver un mari! Un bon parti évidemment, pas ce danois qui se dit amoureux, il n'est même pas noble...Enfin pas reconnu.

Oui c'est fini, et pourtant tout commence.
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Syuzanna.
Syu sort de sa torpeur. Elle fixe depuis un bon moment Loh et sa mère en pleines retrouvailles. Elle papillonne des cils pour sortir de ses songes. Comment aurait-elle réagi, elle, si elle pouvait retrouver sa mère ? S'il lui état permis de... Mais cela n'a aucun sens. Sa mère pourrit depuis un bail six pieds sous terre.

La voix de Soren Eriksen lui permet une fois pour toute de revenir à l'instant présent. Il veut lui payer une bière ? Il l'a bien regardé ? Depuis quand ne boit-elle qu'une seule bière ? Elle esquisse un sourire, et se redresse légèrement, rejetant en arrière une mèche de cheveux rebelles. Bien sûr qu'elle accepte, et avec joie, d'ailleurs. Mais tout de suite, là, maintenant.

A grands pas, la Saxonne sort de la chambre sans un regard en arrière. Il lui faut de l'air, vite. Le château est vaste, mais elle se sent à l'étroit. Elle se tourne vers Soren, qui la suit, quelques mètres en arrière. Elle dévale les escaliers rapidement, ses petits pieds frôlant à peine les marches blanches. Les gardes sont toujours postés à l'entrée. Elle les dépasse, et inspire une grande goulée d'air frais. Puis elle fait volte-face et se tourne en souriant, cachant ses émotions derrière un mouvement de zygomatiques.


- Allons dans les cuisines, nous y serons plus à l'aise. Qu'en dites-vous ? On y va ?

Elle sautille un peu, puis se dirige vers les cuisines. Comment diable sait-elle que la pièce se trouve de ce côté et non de l'autre ? On lui disait parfois qu'elle avait une sorte d'instinct pour trouver les endroits susceptibles d'accueillir de la nourriture et de l'alcool. Elle se tourne de temps en temps vers Soren.

- Allez, allez, dépêchez-vous, fait-elle, désormais pressée de se noyer dans une chope. Dépêchez-vous !
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