[RP]Le phare de Guilberville, chez Matou et Stromb.

Alors là, c'était la meilleure!! Elle en resta sans voix, un instant, le temps pour Gribouille d'y aller de sa petite larme au sujet de son mariage et de la santé d'Aupyl. peine eut-elle achever sa phrase qu'Idryl en rajouta une couche...et Aupyl qu'il faut sevrer, et la dure vie que cela faisait à la Lorraine...et patati, et patata. Elle secoua la tête, n'en croyant pas ses oreilles. Elle ouvrit la bouche pour leur expliquer ce qu'elle pensait de tout cela, mais Grib continua de plus belle, jouant cette fois-ci sur le registre sensible:



Et voilà qu'en plus, elle se faisait le visage de circonstance, yeux qui tombent, moue de tristesse...Il en fallait peu pour qu'elle se jette à ses pieds, en larmes.



Matou prit quelques secondes pour réfléchir, puis, elle poussa un gros soupir. Elle était coincée...renvoyer tout ce petit monde équivalait à refuser d'aider les couple Aupyl, et elle connaissait assez Grib pour savoir qu'elle lui ressortirait ce manque d'hospitalité à toutes les sauces. ..mais les laisser faire , présageait de sérieux problèmes en perspective:

- Je suis très calme, et non, Lave, je ne veux pas de calmant, et puis, tu exagères, tout de même, une question de vie ou de mort, ben voyons...il est en grande forme Aupyl...et puis, c'est pas la peine de mêler le très haut à cette histoire et encore moins le sans nom, Gribouille,...pfffff....

En grommelant, elle ajouta, contrariée:

On va voir l'endroit qu'a trouvé Lave....mais je te préviens Grib, si j'entends ton mari, gémir, appeler, supplier qu'on le libère...je ferai la sourde oreille...en plus, n’espérez pas toutes les trois, débarquer toutes les cinq minutes au phare, juste pour vérifier s'il va bien! COMPRIS???

C'est alors qu'Idryl se pencha vers elle:



Matou la regarda, puis, elle essaya d'imaginer la scène, et alors, elle se mit à rire, à rire...les larmes coulaient sur ses joues, tant elle riait.

Drole de gout, cette soupe, elle est épicée... Ca a du couter ch........ eut-il le temps de maugréer avant de tomber dans les bras de Morphée, et dans l'écuelle , la tête la première.

Le rêve.
Et là, son cerveau se mit à mélanger les souvenirs, les rêves, l'imagination en pleine effervescence.
Pendant qu'on le soulevait, il crut s'envoler tel un oiseau et voler par dessus les toits de Fécamp. Très bizarre cette sensation de planer. Il crut voir une nuée d'étourneaux fondre sur lui. Les chocs dans les côtes lorsque sa femme le poussait hors du lit.
Puis un vol en piqué et l'atterrissage sur le pont du bateau, au moment de l'arrivée dans la brouette.
Il se vit en train de donner des ordres pour l'appareillage. Le ballotement dans le véhicule jardinier semblait faire croire à son esprit que la houle se levait et que les vagues le berçaient.
Il ouvrit un œil, sous la bâche, et se crut la nuit sur la mer. Quelques petits trous dans le tissu, laissant filtrer la lumière ressemblait aux étoiles. Le ciel était tout différend, ses connaissances en astronomie s'en trouvaient toutes chamboulées. Mais la "houle" le berçaient agréablement.

Toujours dans son rêve, il entendait des voix, il ne savait plus si il rêvait, si la réalité était revenue. Ces voix plus ou moins mélodieuses, il les connaissait, et dans son imagination il se demandait comment il pouvait les entendre alors que les dames n'avaient point embarqué.

"la chute du vrai con blanc" (la chute dans l'escalier)
Il n'eut pas le temps de se répondre à cette question, qu'il voyait le bateau arriver au bord de la mer, là ou la Terre, qu'il croyait plate, se finissait. L'eau débordait comme dans une assiette trop rempli, et les cascades d'eau entrainaient le navire.
Il voulait hurler : Aux postes d'abordage! les femmes et les enfants d'abord!
Aucun son ne sortait de sa bouche, ou alors, il y en avait mais couvert par le bruit de la cascade. Il se voyait à la proue du bateau, chutant inlassablement vers la pénombre.

toujours dans son "rêve"
Puis, plus rien. Seuls: des voix. Dont celle de sa femme.

Pfff, mais elle est pas à bord, j'en ai pas souvenir.....

nan de diou de nan de diou, je suis où, là?

Il se crut sur la Lune, il cherchait des yeux, son bateau, mais toujours l'obscurité ambiante.
Sa main cherchait désespérément à toucher quelque chose de concret. La seule chose qu'il toucha est sa bedaine, cela l'apaisa, et se fut un trou noir dans son rêve.

Les effets des épices commençaient à se dissoudre. Le réveil n'était pas loin. Et l'envie, ou le besoin, de manger avec......

Président de la Société Navale et Commerciale Fécampoise
http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=13125

Matou s'essuyait les joues et reprenait son souffle. Il y a des scènes comme cela qu'on a du mal à imaginer tant elle relève du surnaturel.
Et Gribouille qui lui demandait si elle était enceinte....

- Ben oui, Grib, du saint esprit sans doute...il me visite....

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car Aupyl se mit à bouger. Elle pâlit en entendant Grib dire avec précipitation:



Puis ce fut Lave qui ordonna:

-

Matou roula des yeux, contourna Aupyl, se heurta à Grib, voulut saisir une jambe qui lui échappa, soupira, un peu paniquée:

- Pffff....il va se réveiller, vous aurez tout gagné...et si on lui mettait un bandeau sur les yeux? il ne saurait pas où il est...pourquoi vous avez choisi le phare, hein? Pourquoi??

Maladroitement, elle saisit alors un bras d'Aupyl et s’arque-bouta pour tenter de le tirer vers la pièce repérée par Lave.
Cette dernière c'était mise à chanter:



Elle souffla puis gémit:

S'il se réveille, s'il voit ce qu'on est en train de faire, il va pas aimer...rhoooo...Lave, arrête de nous percer les tympans...

Puis, elle laissa tomber le bras, elle était en nage autant par l'effort fourni que par l'angoisse qu'elle ressentait à l'idée que Aupyl puisse se réveiller. C'est qu'il était gros, oui, et donc imposant.

- Faut le rouler je pense...

On le poussa, on le tira, on le roula. Matou pestait tout ce qu'elle savait. C'est sur, tout ceci ne finirait pas bien.
Finalement Aupyl fut mis dans la pièce, sur une paillasse qui, curieusement, semblait familière à Lave.

Matou se promit d'élucider le mystère Job/Lave, ou du moins d'avoir la certitude que ce dernier avait entretenu des relations très intimes avec elle, à la barbe et au nez refait grâce à elle lors d'une malheureuse et bien involontaire petite claquounette, de Tuck.

Elle regarda autour d'elle tout en écoutant les explications scientifiques de Lave.
Et lorsque Gribouille prit, à son tour, la parole pour lui lancer, sur les conseils de Lave:



Elle sursauta et lui rétorqua:

- Alors là, tu peux rêver!! T'auras rien, pas la moindre clé d'accès. Je ne veux pas que tu puisses entrer au phare comme tu veux...est ce que je vais chez toi, moi?
Je vous interdis, Lave et toi de venir ici! Et encore moins avec du ragout de Ména!!
Je dirai à Ef, de lui donner tous les jours une miche de pain trempée dans de l'eau, ça fera du volume et ça le désaltérera en même temps!

Elle reprit son souffle, s'essuya le front, c'est vrai que ça n'avait pas été une mince affaire d’emmener Aupyl jusqu'ici.

- Bon, allez on remonte, je vous offre un verre de calva et tout le monde repart à ses occupations, c'est que j'ai du travail, moi!!

Elle jeta un dernier coup d'oeil sur Aupyl qui semblait calme, elle ne put s'empêcher de grommeler:

- Je me demande comment il va réagir en se réveillant...il risque de faire un de ces raffuts...pffff..si c'est pas malheureux! Des dingues, voilà ce que vous êtes...des dingues!!

Elle se dirigea vers les escaliers et, en passant devant Idryl, elle s'arrêta pour regarder attentivement sa coiffure, à l'aide d'une torche qu'elle avait récupérée:

- Hum...évite de trop suivre les conseil de Lave, tu finiras en poussière, ma pauvre Idryl...Oh!! Tu as une grosse araignée sur le haut du crâne!!
Brrrrrr..j'ai horreur de ces bestioles....ça pullule ici!

Et elle se recula vivement.

Il avait l'air d'y avoir quelques agitations au phare.
Léan relisait les propos de Matou :



Elle n'avait pas encore trouvé de bâton assez solide pour lui permettre de marcher plus de 3 jours d'affilé.

Sa jambe la faisait énormément souffrir, et les Artésiens n'avaient que des bouchers, aucun médicastre digne de ce nom.

Elle savait les normands plus doués, et pris une grande inspiration avant de songer à gravir les quelques marches

De bavardage en bavardage, Matou était remontée, prenant soin au passage de retirer la clé de la porte menant au sous sol du phare. Les trois autres femmes prenaient leur temps. Elle avisa sa fidèle Suzon:

- Prépare un plateau avec quatre verres et une bouteille de calva, s'il te plait...et puis, cherche moi Ef...j'ai besoin de le voir...

C'est alors qu'il lui sembla entendre un bruit de pas. Elle tendit l'oreille, oui, quelqu'un arrivait. Elle fronça les sourcils et murmura:

- Décidément, je n'aurais pas un instant de paix...

Suzon la regarda d'un air interrogateur, prête à aller ouvrir. Matou secoua la tête:

- J'y vais...va préparer ce que je t'ai demandé...

Elle se dirigea donc vers la porte d'entrée et ouvrit. Quelle ne fut sa surprise de reconnaitre Léan, un peu vacillante sur ses jambes. Elle se souvint que cette dernière avait été blessée en Artois, et qu'elle avait bien du mal à retrouver l'usage d'une de ses jambes. C'est vrai qu'elle lui avait envoyé un pigeon pour lui dire de passer au phare.
Tout en se précipitant vers elle pour lui donner le bras et l'aider à avancer, elle s'écria:

- Léan? Bonjour!! Viens, entre...et appuie-toi sur mon bras...Lave est encore là, j'espère qu'elle va pouvoir t'examiner...je suis navrée de t'avoir fait faire tout ce chemin avec ta jambe folle...mais tu vas pouvoir t'asseoir et boire un bon petit calva fécampois...rien de tel pour se requinquer!

Calva... Fécampois? Petite étincelle dans les yeux de Léan... Son premier Calva depuis son retour en Normandie, et il lui était offert par son amie de toujours, Matou.

S'appuyant sur son amie, elle entra dans le phare.

Bonjour Matou !! comme je suis heureuse d'être enfin de retour. Lave est là? tu as réussi à la retenir? C'est que ça m'aurait un peu embêté d'avoir fait le trajet pour rien, me déplacer est loin d'être facile comme tu as pu le constater.

Une chaise, un bonheur après ce qui tenait du parcours du combattant pour elle.
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Léandana d'Everlange, épouse de Jason_Maccord et heureuse.

Elle laissa Léan prendre appui sur son bras, et doucement, elles entrèrent dans le phare. Matou désigna un fauteuil et y installa la jeune estropiée.

- Oui, oui, Lave est encore ici, enfin..euh..en bas, à la cave...elle...elle fait une petite inspection, pour...pour...enfin, pour trouver des champignons extrémement rares qui ne poussent qu'ici, dans la cave...bref...elle est là...D'ailleurs je vais l'appeler...

Matou bafouilla une explication vaseuse à Léan, elle n'allait tout de même pas dire que le mari de Grib se trouvait enfermer dans le sous sol pour une diète forcée...en y pensant, Matou se dit que vraiment, elle s'était mise dans une drôle de situation. Elle se pencha au-dessus de la trappe qui menait en bas et cria:

- LAAAAAAVEEEEEE....REMONTE, S'IL TE PLAIT, IL Y A UNE URGENCE ICI!!!!

Elle fit un sourire à Léan, puis se souvint que Gribouille et Idryl allaient forcément remonter avec Lave. Elle retint un soupir, mais ne laissa rien paraitre de son agacement. Tout en revenant vers Léan, elle réfléchissait à donner une explication plausible. Déjà celle des champignons rares lui semblait vraiment un peu limite. Pourvu que léan ne pose pas trop de questions. Alors, en attendant que Lave remonte, elle s'installa auprès de l'éclopée et se mit à bavarder, comme si tout était normal:

- On va rester ici, parce que s'il faut que tu montes les escaliers jusqu'à mon bureau, on n'est pas rendues! Alors comme ça te voilà de retour...je suis heureuse que, et ce malgré tes blessures, tu t'en sois sortie...

Elle secoua la tête en signe d'incompréhension:

- Je ne comprends pas pourquoi cette guerre dure tant...je pensais que nous avions réglé leurs comptes aux artésiens, aux bretons...Il est grand temps de signer la paix, ne crois-tu pas?

Suzon arriva alors, avec le plateau et le calva. Le visage de Matou s'illumina:

- Merci Suzon, pose cela ici, je vais servir...

Elle attendit que Suzon s'exécute et s'empressa de remplir deux godets, elle en tendit un à Léan, en disant:

- A ton retour, saine et sauve!!