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[RP fermé] Voyage en Savoie ça se voit (pas)

Antoine_de_cosne
En ce grand jour de départ, Antoine avait fort à faire !

Son balluchon et quelques provisions de bouches solides...et liquides furent son premier souci.
Quelques bouteilles de vin et de sa fameuse prune ne pouvait pas nuire à rendre le voyage agréable...
Sans oublier les gateaux magiques de Kijune récupérés chez Fantou et qu'il lui tardait fort de goûter !

Au pire, une fois mise sur le chemin, Margote suivrait le cheval de Pout.
Une fois de plus il se félicita de l'achat de cette brave bête fort dévouée et qui n'avait point l'air têtue du tout...pour l'instant !
On verrais bien en chemin si elle tenait ses promesses.

Il alla ranger son barda dans la roulotte et entrepris de faire belle sa mule.
Etrillée, brossée, la crinière tressée, elle avait fière allure, rivalisant presque avec quelque fougueux destrier !
Enfin...presque !

La nostalgie l'envahit soudain alors qu'il l'attelait...
Il réalisa concrêtement que pour la première fois il allait quitter sa chère Bourgogne avec ses vallons et ses côteaux où poussaient de forts beaux vignobles pour aller dans ce rude pays de montagnes qu'était la Savoie...

Son attachement à son Duché était plus fort qu'il ne l'eu cru...
Mais ces vingt jours de voyage l'y ramènerait bientôt !
Et la présence à ses côtés de ses amis Pout et Kijune compensait largement le manque qu'il éprouverait à quitter son village d'adoption...pour y mieux revenir !

Fort de cette idée, il ferma sa maison, mettant la clé sur le linteau et hue Margote !
Après l'avoir attelée, il parti au petit trop du côté de l'église prendre Kijune au passage.

Puis il partirait aRPenter le royaume le coeur léger !
_________________
Kijune
.
Kijune était enfermée chez elle et réfléchissait à toute allure! Il s'agissait de ne rien oublier. Ce serai un long voyage. Le plus long qu'elle ne ferai jamais!
La jeune-femme, quand elle était plus jeune, rêvait d'une vie de nomade! Mais à vingt ans passés, elle s'était assagie. Et puis elle avait ses champs de maïs, son échoppe de charpentier... Sa cabane, ses amis et tout en Bourgogne. Aussi le démon du voyage avait peu à peu quitté ses pensées. Car oui, sa vie était à Tonnerre, pas sur les chemins.

Sa Vieille chienne sentait l’excitation du départ à venir. Elle viendrait avec eux et se reposerai sur la charrette. A son âge, elle ne pouvait pas marcher bien longtemps...
Allons! Quoi donc emporter? Quelques couvertures, quelques outils et ustensiles... Sa propre gourde et le bol de son chien. Des habits, bien-sûr - des habits chauds et des plus légers - ainsi que du linge de maison. Et puis la nourriture de base. Il ne fallait pas trop se charger. Kij emporta encore quelques babioles et, l'esprit emballé, elle fit chauffer de l'eau. Une bonne infusion lui ferai du bien!

Antoine, ce cachotier, avait acheté une superbe roulotte tout confort. Voilà qui leur permettrait de dormir à l'abri. Sa mule Margotte avait tout intérêt à être bien costaude pour tirer tout ça! Ce serai un beau voyage. Tout ça pour chercher un ami de sa cousine! Il ne serai pas déçu. Quelle belle escorte ils faisaient! Et venus de si loin...

Kij buvait sa tisane à petite gorgées, regardant sa chienne, bien plus en forme à l'arrivée des beaux jours. Le froid mettait ses os à mal.
Allons, il allait falloir partir... En rentrant, elle aménagerai dans une maison plus grande. Ce serai le début d'une nouvelle vie. La Vieille se leva tout à coup et aboya à la porte. Alors Kij entendit le bruit.. Une bruit de carriole et... et un homme qui chante! Antoine était passé la chercher.

Kij sortit en courant, bisa l'homme et le pria de l'aider à charger toutes ses petites affaires. En le portant, un sac fit "Kling! Kling!" et elle échangea un clin d'oeil avec Antoine. Il ne manquait que Pout à leur joyeuse équipée.
Montés dans la roulotte, ils se dirigeaient vers d'autres horizons.

.
--La_margote


Et hue Margote !
Comme si c'était facile de tirer une roulotte !
J'aimerais bien les y voir moi cette bande d'humains...
Et quand il m'a pomponnée, je me disais bien que ça cachait quelque chose, même que mine de rien je lui jettais des petits coups d'oeil... Tu t'es faite avoir la Margote !

Et en plus on pars de nuit !
Tout pour me simplifier la vie !
Enfin j'ai une bonne vue...suffisament bonne en tout cas pour distinguer le quatrième larron qui s'est joint au voyage avec sa charette et son cheval de trait.
Ca me fera un compagnon avec qui discuter !

En attendant j'ai beau essayer de freiner des quatres fers il réussit à me faire avancer le bougre.
Bon, quand faut y aller faut y aller !
Allez, on va leur faire plaisir : je me met au petit trot, histoire de rejoindre la charette qu'est devant.
C'est moins déprimant !
Et en route !
Plus tôt on arrivera, plus tôt je trouverais une bonne pâture...et j'espère que ça va pas durer trop longtemps ce voyage...
Kijune
.
[Embouteillage]

_ Bon sang! C'est pas le week-end! Ils ont quoi les gens à vouloir tous sortir en même temps?! Non mais c'est incroyable! Regardez moi ça!
Sur ses grands chevaux, la Kijune! Ou du moins, debout sur le siège conducteur de la roulotte. Ils quittaient Tonnerre par la route du Sud et le pont enjambant une petite rivière la faisait sortir de ses gonds.
_ Pousse toi, conducteur du dimanche! C'est toi qui devrait tirer ton âne et ta charrette! T'as trouvé ton permis au fond d'une bouteille ou bien?
Personne ne pouvait bouger. Deux carrioles bouchaient la route au delà du pont et ça faisait un bordel monstre. Kij, pourtant pas très grande gueule, fulminait. Se tournant vers Antoine, qui se faisait petit, les rênes posées sur ses genoux elle dit:
_ C'est jour de marché ou quoi? C'est bien encombré. A cette allure, on arrivera à destination à Noël! La Savoie doit être bien belle en cette période. Eh derrière! Arrête ton char! Cria-t-elle d'un coup.

Antoine, conducteur de la roulotte ne pouvait rien faire... Il fallait que le gros balourd d'en face se déplace. Pout ricanait du haut de son destrier. Ce n'était pas un cheval de bât, la Margotte se tapait tout le boulot... Gentille Margotte. Bien plus forte que le cheval, bien beau perché sur ses sabots. Pout s'amusait de l'irritation de Kijune. Mais avec la charrette bouchant le chemin, même son cheval n'aurai pu passer.
Là, un homme, au delà du pont, fit un miracle. Bon, il était tout crotté et chargé d'une charrette à main qu'il avait laissé derrière lui. D'une main douce, il fit avancer les chevaux des boucheurs de pont, libérant la voie.
Hourra et soupirs de soulagement parmi l'assistance.

_ Quels blaireaux ces conducteurs... Maugréa Kijune quand la roulotte s'ébranla pour le départ.

Elle n'était pas de mauvaise humeur. Juste anxieuse. Le voyage débutait tout juste. Et ils s'étaient retrouvés coincés une petite heure, rien de bien grave. Elle se demandait si elle n'avait rien oublié. Rien ne lui était venu à l'esprit. Elle tapa du plat de la main sur la cuisse d'Antoine, faisant un "Clac" sonore. Elle éclata de rire.

_ Allons, les hommes! En route! Pout! Pout, Pout! Tu suis sur son noble destrier?
Jetant un oeil par l'ouverture de la roulotte, elle vit sa Vieille. Tapotant l'épaule d'Antoine, elle fit un signe du menton vers l'intérieur de la roulotte.
_ Regarde la! Non mais!
La Vieille chienne avait gratté un des couchage, faisant tomber la couverture de Kij au sol, ainsi que l'une de ses vestes. Elle était roulée dedans, ignorant les cahots qui agitaient le sol. La suspension était bonne. Avec un tel trafic, le chien était mieux derrière. Elle se dégourdirait les pattes à l'arrêt.
_ Allons! Nous voici sortis de Tonnerre, bel et bien.

La jeune-femme sourit et posa sa tête contre le bois. Quittant les routes de leur village, le voyage commençait bel et bien. Mais ce serai surtout le fait de sortir de Bourgogne qui ferait bizarre à Kijune. Voilà longtemps qu'elle n'était pas sortie du Duché.
Native d'un hameau languedocien, sa famille et elle avaient dû émigrer plus au nord. Pour rester dans le domaine viticole, sa famille avait troqué vin du Languedoc contre vin de Bourgogne. Depuis tout ce temps, Kij n'avait pas pris la route, sauf pour les villages avoisinants.

.
Antoine_de_cosne
Sur la roulotte.



Antoine avait fortement envie de rire en entendant Kijune jurer comme un charretier !
Pour son premier grand voyage, il était d'humeur joyeuse... Avec un brin de nostalgie cependant en voyant s'éloigner sa maison puis son cher village.
Passé Autun, il ne serait jamais allé si loin songea t'il et l'aventure commencerait vraiment...

Pour l'heure il fallait prendre son mal en patience.
Le soleil brillait dans le ciel bourguignon, le printemps faisait fleurir les bas-côtés, laissant à Margote une petite pause après une demie-lieue seulement, pour brouter tout son saoul.
Il la laissa faire s'assurant simplement qu'elle n'entrainerait point la roulotte dans le bas-côté..

Kijune redonna le signal du départ...et la Margote n'entendait pas finir son festin !
Il la remis cependant sur le droit chemin et ils franchirent enfin le pont, sortant de Tonnerre !
Kijune lui tapa avec entrain sur la cuisse...il ne pu retenir un sourire... qui s'élargit lorsqu'elle lui tapa sur l'épaule en désignant "La vieille", sa brave chienne enroulée dans les couvertures, qui dormait paisiblement la tête posée sur les antérieurs...

Il mis Margote au petit trôt, s'assurant que Pout était également passé...
Ils les rejoignaient et il pourrait bientôt chevaucher de front avec eux.
Au carrefour de Conflans, Cosne, Sémur, Langres et Troyes, Tonnerre était un carrefour important, ce qui ne nuisait pas à la prospérité de la petite ville !

Les voitures, les charettes et les piétons se firent bientôt plus rares et ils purent conserver la même allure.
Ils arrivèrent sans encombre à Sémur dont ils firent un rapide tour le soir...n'y voyant guère de monde.
Antoine choisit un pré à l'orée de la forêt pour dételer et féliciter sa brave Margote en lui donnant un quignon de pain dur.

Puis ils s'installèrent pour le soir...
_________________
--Laa_vieille


[Orée de la forêt, entre Sémur et Autun. Halte.]

Je suis propulsée hors de mes couvertures par un arrêt brutal. Mon réveil, du coup, l'est tout autant. Je geins intérieurement. Je ne suis plus si jeune, j'encaisse plus durement les chocs! Pensez-y, butors!
_ Coucou, vieille peau. Ça va?
A la voix de ma maitresse, je m'extirpe de la roulotte, m’ébroue faiblement. Foutues pattes arrières! Je ne les commande plus aussi bien. Je me frotte contre l'une des roues, ça me gratte! Me voyant, ma maîtresse prends le relais et me grattouille férocement. Mes pattes me picotent.
Mes coussinets s'enfoncent dans les herbes grasses, ça chatouille! Antoine est descendu et dételle la Margotte, brave bête. Tout les deux, d'ailleurs. L'autre homme, que je connais moins bien, n'est pas encore arrivé. Les deux humains en discutent. A cheval, il ne tardera pas! Ce n'est pas mes affaires... Je m’assois donc aux pieds de Kijune et attends patiemment. La vieillesse apporte la sagesse, donc la patience. Je n'ai rien à voir avec ces jeunes chiens qui importunent toujours leurs maîtres car... Aïe! Une claque sur le crâne!

_ Tais-toi, vieille radoteuse! Arrête de chouiner, je sais que tu as soif.
Bon, ça a dû m'échapper. On contrôle moins un vieux corps qu'un jeune, n'est-ce pas? Quoi qu'il en soit, j'ai droit a mon bol d'eau que je lape avidement. Je ne veux pas qu'on me la pique! C'est mon bol à moi. J'ai beau fusiller la Margotte et Antoine du regard, au cas où ils voudraient boire dans mon bol, ils m'ignorent. Une petite tape sur l'arrière train me sors de mes égoïstes préoccupations. Voilà qu'il faut chercher du bois! Mais avant ça...
_ Maladroite! tu as tout renversé. Tant pis, je te le remplirais au retour. Allons, viens ma belle, allons chercher du bois. Antoooine! Je reviens!
Nous laissons donc l'homme et la bête et on se dirige toute deux vers les profondeurs de la forêt. Il ne fait pas très sombre encore...
Je trotte au devant et renifle ici et là. Bon, d'accord. Je ne sens plus grand chose, certes. Mon flair est émoussé mais reste plus efficace que celui des humains. Ma maîtresse stoppe, avise une grosse branche morte tombée au sol et lève haut sa hache. Celle-ci percute le bois avec fracas. Je m'éloigne, je n'aime pas le bruit. Pourvu qu'Antoine fasse quelque chose de bon à manger... J'en ai marre moi, de sa cuisine infecte! Pas cordon-bleu pour un sou ma Kijune. Elle a bien raison de s'occuper d'autre chose. On serai tous malades bien avant d'arriver si on devait subir son affreuse bouillie.
Je me retourne soudain. On me suit! Ah non, ce n'est qu'elle, qui tire péniblement son fardeau de bois vers le campement. Je ne l'aide pas. Mes dents pourraient tomber sinon. Et j'ai bien besoin de celles qui me reste! Qu'elle se débrouille, elle est jeune, elle!
Je retourne près de la roulotte. Margotte broute l'herbe, au moins, elle ne me volera pas ma nourriture! Et n'as pas touché à mon bol, dirais-t-on. Pour la remercier, je vais la renifler. Je ne vois pas son bol personel.

_ J'ai du bois! Il est sec. Je le pose là, j'en ai d'autre à chercher que j'ai coupé.
Ma maîtresse pose toutes ses branches et s’immobilise. Je connais bien cet air. Elle vient de s’apercevoir qu'elle a fait l'idiote, à n'en pas douter. Ça lui arrive souvent. Pourtant, pour un humain elle n'est pas bête. Mais leur temps de percussion est tellement long! Surtout chez elle...
Elle donne un coup pieds dans son tas de bois, du coup tout tombe. Elle peste et s'injurie. Purement humain! Tss, tss! Une fois le tout remit en tas, la voilà qui pose sa hache et retourne dans la forêt, près de son butin de bois mort. Je le sais car je la suis. Faudrait pas qu'elle fasse une bêtise, toute seule. Aidée de ses deux mains elle tire deux énormes branches - ou des souches, qu'en sais-je! - penchée, les fesses pointées vers les profondeurs boisées.

_ Bien le bonjour, bucheron!
Mais personne ne m'entends blaguer, quelle tristesse. Je rigole donc toute seule. Et elle qui continue de s'acharner. Mais le bois rejoint le tas. Et là, elle prends sa hache, tout en continuant de pester à voix basse.
Eh bien oui, quoi! C'est logique! Pourquoi tout couper en forêt et faire plein d'aller-retour alors qu'il est tellement plus simple que de ramener le "gros" au campement, et couper sur place. Ça évite donc des mouvements superflus. Tss! Mais bon, elle, elle n'y pense qu'après. Chacun sa méthode de fonctionnement après tout.
Où est-elle passée? Ah, elle a fini. Elle sors d'un de ses sacs une petite bande de viande séchée qu'elle me donne à mâchouiller. J'emporte mon butin et me glisse sous la roulotte. Un tel bout, ça va me durer un moment! pourvu que je ne croque pas l'une de mes dents! Moi, je mange. Et les humains discutent. Et la brouteuse est toujours à son affaire...
Ce voyage sera peut-être agréable somme toute, malgré mes vieux os.

Bon! Ce n'est pas tout, mais il faut que je mâchouille!
Antoine_de_cosne
Au campement.



Tandis que Kijune s'activait à couper du bois, du bois, encore et toujours du bois... Antoine pris sa Margote par le licol et l'amena à l'abreuvoir du village, où elle pu se désaltérer tout son saoûl.
il du tout de même la retenir un peu !
Cette satanée bestiole aurait bien tout bu d'un coup, histoire d'avoir des ballonnements et ne pas pouvoir repartir le lendemain...
tout du moins pas au même rythme.
Mais Antoine l'aimait bien sa mûle !

Il le lui fit savoir en lui caressant l'encolure et en lui donnant d'amicales claques sur les flancs, auxquelles elle répondit en frottant sa tête contre lui.
Il lui sourit et lui fit encore une caresse...
Allez Margote ! On rentre !

Ils retournèrent à la roulotte, à la lisière de la fôret qui s'étendait jusqu'à Châlons, où ils avaient établis leur campement.
Il fallait s'occuper de manger, ne pas oublier l'essentiel.

Antoine entra dans la roulotte, et jetant un discret coup d'oeil au cas où le hobereau local passerait par là, il ressortit un avec un arc court et s'enfonca dans la forêt.
Une demie-heure plus tard il était de retour avec deux lapins de belle taille, qu'il entrepris de dépiauter.

Kijune ! Je te vole du bois ! C'est pour la bonne cause !

Tout en réunissant quelques branches, il regarda "La vieille" qui salivait devant la viande fraiche, gardant farouchement sa gamelle d'eau.
Il se mit à rire et lui lança un morceau de chair resté accroché à la peau qu'elle attrapa au vol, faisant claquer ses machoires.
Le regard suppliant qui suivit déclancha un fou-rire !

Tout à l'heure la vieille ! On en garde un peu pour nous ! D'accord ?
Elle soupira à fendre l'âme, tandis qu'Antoine embrochait le diner.

Puis il fit un nouvel aller-retour à sa roulotte d'où il sorti trois pots de fort bon vin blanc aligoté des côteaux de Bouzeron, forts réputés !
Il s'en servit une chopine adossé à sa roulotte, en attendant le retour de Kijune...et l'arrivée de Pout dont le cheval semblait s'être perdu...
_________________
Kijune
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Kij farfouillait dans la roulotte. Où était-il? Ah, sous la couchette! Elle tira un grand récipient hors de leur cabane roulante, dénicha deux serviettes propres et claqua la porte. Leurs réserves d'eau étaient à côté, une barrique potable afin de la boire et de cuisiner, et l'autre non potable, pour se laver et autre. Le grand luxe! Renversant la barrique, la bouche un peu déformée par l'effort, elle remplit à la moitié son récipient.
Un coup d'oeil à droite. Un coup d'oeil à gauche. Personne à l'horizon. Au cas où, elle cria:

_ Halte! Restez où vous êtes! Je me lave...
Elle se débarrassa en premier lieu de ses bottes et planta ses orteils dans l'herbe fraiche. Ça faisait du bien d'être pieds nus. Encore un coup d'oeil, et elle dégrafa sa chemise, ne gardant qu'une fine tunique de lin lui descendant jusqu'aux genoux. Encore un coup d'oeil, pas de curieux en vue. En se dandinant, elle quitta ses braies. La voilà presque nue.
Pourvu que Pout n'arrive pas à ce moment! Ou qu'Antoine ne débarque pas... Bien que Kij n'eut aucune raison de rougir de son corps, elle gardait tout de même une certaine pudeur bien féminine.
L'air se rafraichissait, le soleil disparaitrait bientôt. La jeune-femme frissonna puis trempa sa serviette dans l'eau froide. Elle se frotta courageusement afin d'éliminer la transpiration du voyage et de la coupe de bois.
Se laver si vite et si tôt était une coquetterie purement féminine. Cela faisait à peine 4 jours qu'elle ne s'était pas lavée, en si peu de temps un corps n'est pas vraiment sale... La saleté et les odeurs ne la gênait pas tant que ça, c'est juste qu'elle n'aimait pas se sentir collante. Parce que dès qu'elle baissait la tête, pliait les bras, sa peau collait. Sans parler du frottement de ses cuisses charnues. Donc, un brin de toilette rapide - et fraiche! - lui ferai grand bien!


_ Kijune ! Je te vole du bois ! C'est pour la bonne cause !
Elle sursauta. Antoine était de l'autre côté de la roulotte.
_ Non, non, non!! Euh, si. C'est bon pour le bois, hein! Mais ne vient pas... J'suis toute nue moi..
Frrrt! La serviette mouillée glisse contre sa peau et Hop! Elle s'enroule dans une autre, sèche. Elle est un peu hors d'haleine avec ces émotions. Manquerai plus qu'il la voie. Dans toute sa puanteur, habillée seulement de sa pudeur. Que fait-il donc? Le voilà qui rit! Il l'a vue, c'est pour ça? Pourquoi qu'il rigole?
Ni une ni deux, elle enfile des braies propres. Usées, un peu trouées mais propres. Une chemise et des poulaines confortables. La voilà descente. Rouge jusqu'aux oreilles, mais décente.
Elle passe la tête pour apercevoir l'homme, accroupi et dos à elle, trafiquant on ne sais quoi. Elle lisse rapidement ses cheveux humides qu'elle attache en une longue tresse. Être négligée à ses limites... Il ne faudrait pas qu'elle ressemble à une souillon.

Le soleil se couche. Ils reprendront la route demain. Mais un bon repas au coin du feu agrémenté de quelques bons verres leur ferai du bien! Kijune se glisse sans bruit au côté d'Antoine occupé avec ses lapins. Elle brise quelques petites branches et prépare le foyer. Tout deux s'activent en silence à la bonne marche de leur soirée. Quelques regards échangés, quelques sourires face au soleil couchant, masqué par les nuages du soir.
Et puis, les lapins finissent par se balancer au dessus du feu qui illumine leur petit campement. L'homme et la femme trinquent.

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Antoine_de_cosne
Au campement



Antoine sursauta en découvrant la présence de Kijune à ses côtés.
Il ne put réprimer un doux sourire.
La jeune femme était vêtue d'habits propres... Il compris alors ce qu'étaient ces bruits d'eau qu'il avait entendu peu avant.
Il rougit jusqu'aux oreilles en pensant qu'elle s'était dénudée juste de l'autre côté de la roulotte, poussa un "ouf !' de soulagement de n'y être point passé par hasard, la surprenant dans son intimité.

Il lui servi une chope de cet excellent vin, trinqua en souriant tout en surveillant d'un oeil la cuisson du lapin, presque prêt.
"La vieille" s'était installée entre eux, attirée par le fumet, la bave aux lèvres.
Il se mis à la caresser...
Ses doigts rencontrèrent ceux de Kijune.
Il ne fit rien pour arrêter ou pour prolonger ce contact, attendant sa réaction le coeur battant.

Son regard se fixa sur le soleil couchant, il se rémémora les paroles de Kijune en forêt de Tonnerre, semblable à celle qu'ils avaient sous les yeux.
A dire vrai, ils ne les avaient point oubliées, non plus que ce moment de rare complicité et de profonde amitié qui les liait désormais.

Kijune...
Le soleil se couche et nous verrons bientôt les étoiles...
Le moment n'est-il point propice à cette belle légende que tu m'as promis ?


Il lui sourit, puis découpa le premier lapereau à l'aide de sa dague, les servant tous deux, et ouvrant grand ses oreilles pour connaitre ce beau conte sur la création du monde...

Après le diner, ils reprendraient la route jusqu'à Chalons, prochaine étape de leur périple.
_________________
Kijune
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[Au campement, devant les flammes]


Elle était couchée, la bave aux babines, soupirant d'aise sous les caresses. Les doigts des humains se touchèrent au milieu du pelage beige de gris de la Vieille. A ce contact, Kij sourit à Antoine. Un petit sourire, tendre et intime. Légère pression de l'index, et leurs mains se séparent pour vaquer à leurs affaires.
La nuit était presque tombée, l'air était frais mais il ne faisait pas froid. Kijune était enveloppée dans un châle écru en pure laine, jambes tendues, pieds près du feu. C'était une chaleur très agréable. Ses yeux noisettes, d'un noir impénétrable, parfois illuminés de vert jaune quand une bûche craquait dans le feu en projetant de petites étincelles, étaient hypnotisés par les flammes. L'odeur des lapins sur le feu embaumait l'air. Son verre posé à côté d'elle, sa tête posée sur son épaule, Kij rêvait.


Antoine_de_cosne a écrit:
Kijune...
Le soleil se couche et nous verrons bientôt les étoiles...
Le moment n'est-il point propice à cette belle légende que tu m'as promis ?

La voix d'Antoine la tira de ses rêveries. Elle ne le regarda pas, mais leva la tête vers le ciel, un peu couvert où les étoiles se distinguaient mal. Un faible croissant de lune, pâle, pointait parfois entre les nuages. Sans répondre, elle saisit son verre et termina ce qu'il y restait. D'un coup d'oeil, elle avisa celui de l'homme, vide. Elle replia ses jambes et se releva, s'époussetant les fesses par réflexe. Ils n'étaient pas assis à même le sol, mais sur des tabourets bas.
_ Je te ressers, cuisinier? Je me proclame préposée aux boissons! Encore un peu de vin? Il accompagnera à merveille ces beaux lapins.
Sans attendre de réponse, elle alla chercher la bouteille, laissée au frais un peu éloignée du feu et remplit les deux verres. Sa chienne la regardait faire et d'un accord tacite entres elles, Kij remplit son bol d'eau. Mais cette dernière ne se leva pas pour boire. Son eau était à disposition, c'était bien l'essentiel.
_ Tiens, dit-elle en passant à Antoine les deux assiettes, lequel y déposa deux tranches par personne.
_ Il ne faut pas donner les os au chien car ils sont trop pointus. Il faudra les jeter au loin ou les percher à une branche pour pas que cette coquine les vole.
Son chien, malgré son âge, était robuste, comme tout les bâtards de cette époque. Mais sa maîtresse voulait lui éviter tout mal, surtout pendant ce voyage. Le souvenir d'un petit chien l'estomac percé par un os pointu qui avait vomi du sang durant des jours, souffrant le martyr avant que son maître l'abatte l'incitait à la prudence.
La jeune-femme regardait du coin de l'oeil Antoine manger de bon appétit. Un homme à l'estomac d'insecte n'est pas bien costaud. Puis les voir dévorer à pleines dents était un régal.

_ Merci d'avoir préparé le repas. Hm, je euh... ne cuisine pas très bien. Enfin, je me débrouille pour faire des petits plats simples en extérieur. Quelques pommes de terre coupées, des herbes de Provence, une viande saignante... Mais je t'avoue qu'à part ça, mes connaissances sont très réduites. C'est triste pour une femme que de ne pas savoir manier les fourneaux mais que veut-tu? Chacun ses lacunes... J'essaie de m'améliorer.
Du coin de l'oeil, Kij tentai de démasquer chez son partenaire un quelconque signe de 'désaprouvement'. Si une femme retient les hommes par l'estomac, comme dit l'adage, elle risquait d'être seule bien longtemps! Mais avec un sourire, elle repensa à ce que sa "Sorcière" avait rétorqué: "même mal nourris ils restent si tu t'occupe bien de tout ce qui se trouve plus bas que leur estomac!". A ce souvenir, Kij émit un petit rire et se tut dès qu'Antoine le remarqua.
_ Ce n'est rien, je pensais à... C'est les ronflements de ma chienne. dès qu'elle dors, hop! Elle ronfle! Enfin.. pour cette histoire de cuisine, dit moi... C'est très embêtant que ma cuisine soit.. soit moyenne? Car je peux m'y mettre, je comprendrais que tu n'approuve pas que je soit la seule femme du groupe et que ce soit les hommes qui doivent faire à manger.
Évidemment elle aurai compris. Approuver, c'était autre chose. S'il ne voulait pas préparer le repas elle le ferai. Ne cuisinant pas pour elle seule, ses plats seraient sans doute meilleurs. Quoi qu'il en soit, elle ne lui en tiendrai pas rigueur.

Kijune repensa soudain à la question d'Antoine d'avant le repas. Sa fameuse légende sur la naissance de la Terre Mère, de la lune, des animaux et des Hommes... Celle que lui avait apprise son "amie" au coeur de la forêt bourguignonne, sa maison depuis toujours, à elle et à ses nobles ancêtres. Toutes des femmes. Car de tels secrets ne sont pas enseignés aux hommes. Ou bien, peut-être, certains secrets à certains hommes dans un autre temps et en d'autres lieux... Celle qui se nommait d'elle-même "Sorcière", en intimité, avait distillé à Kijune quelques Savoirs. Si minimes en comparaison de l'enseignement fait à sa fille unique, descendante unique et légitime de cette lignée de femmes d'exceptions.
Kijune, qui ne connaissait que peu de ces Secrets, leva à nouveau la tête vers le ciel et fit une légère grimace. Ce n'était pas une bonne nuit.



Elle avait envie de partager avec cet homme cette Légende Ancienne, dénuée de rimes mais fort poétique selon elle. Une vision de la Création autre que celle d'Aristote que sans aucun doute les ecclésiastiques n'approuveraient pas. Une hérésie. Et les hérésies se chuchotent au coin de feu si on ne veut pas y brûler...
Oui, elle la lui conterai en espérant qu'il soit sensible à cette 'inhabitualité'. C'était un homme savant, érudit et fort habile en poésie comme en histoire. Comment accueillerait-il une légende contée par une femme si peu versée en poèmes et autres histoires? Elle chassa ses pensées d'un mouvement d'épaule, comme si cela pouvait lui sortir ses questions de la tête.
Quand la nuit serai belle, éclairée d'une lune pleine, le ciel dégagé orné de ses infinis cristaux de lumière, lorsqu'ils seraient allongés côte à côte, la tête dans les étoiles pour une longue nuit à l'extérieur, elle la lui conterai.
Mais ce soir, la nuit serai courte. Bientôt, ils rejoindraient leurs couchages et se lèveraient tôt pour reprendre leur route.

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Antoine_de_cosne
Lorsque leurs mains se rencontrèrent, Antoine sentit la pression du doigt qu'exercait Kijune sur sa main...
Son sourire était beau, doux et tendre à la fois.
Il le lui rendit...pris d'une folle envie de l'embrasser, de lui dire des mots simples mais tendres, des mots qui lui dirait...
Non, c'était trop tôt encore pour lui avouer des sentiments grandissants de jours en jours passés près d'elle.

Il se contenta de porter ses lèvres à sa main, la regardant en lui rendant son sourire...

Il s'allongea dans l'herbe, songeur en regardant les étoiles...
Des histoires de marin était arrivées à ses oreilles... un Génois, cela lui avait été rapporté par un troubadour qui connaissait un de ses hommes d'équipage, nommé Christophe... il avait oublié son nom, prétendait atteindre les Indes par la grande mer qui s'étendait à l'ouest.
Certains racontaient qu'en ce pays, les étoiles étaient différentes...
L'on y voyait point l'étoile du berger la nuit.
Comment Aristote aurait-il créé deux voutes célestes diférentes...y avait-il deux mondes en plus de celui des cieux ?

Kijune le ramena sur terre en lui offrant une coupe de vin qu'il accepta volontiers.
Il entrechoqua sa pinte contre la sienne et but l'agréable nectar Bourguignon...
Les vins de Savoie étaient blancs et âpres d'après ce qu'il avait entendu dire par les voyageurs.
Leur prochaine étape était Mâcon, puis ils quitteraient la Bourgogne... Il pourrait alors gouter aux spécialités savoyardes, en fin gourmet -et gourmand !- qu'il était !

Il sourit lorsque Kijune lui recommanda de ne point donner les os à "La vieille"...
Non Kijune, ne t'inquiètes point...
J'essaierais de trouver demain plus grosse proie pour la nourrir, mais je sais que les os de lapin sont fort dangereux...et j'aime bien ta vieille chienne. Je m'en voudrais de lui faire du mal !


Il gratouilla la tête de l'animal qui gémit de satisfation, lui offrant son ventre qu'il caressa doucement en buvant.
A son grand désapointement, il s'arrêta pour saisir l'assiette fumante que lui tendait Kijune, mangeant avec appétit et donnant quelques morceaux de viande à la chienne qui les gobait sans les mâcher avec sa pauvre dentition.

Il sourit à nouveau à l'aveu de Kijune de ses piètres talents culinaires... avant d'éclater de rire lorsqu'elle lui demanda s'il désapporouvait qu'elle ne fasse point les repas. Il repris un peu son sérieux...

Non, bien sûr que non Kijune ! Je ne juge point les gens sur ces sortes de détails...et au contraire tu me comble d'aise : j'adore faire la cuisine !
Je t'ai déjà conté comment enfant j'avais été recueilli par le Curé de Sancerre lorsque mes parents furent emportés par la peste noire et comment ce brave homme m'appris à lire, écrire et compter...
Il se trouve qu'il avait à son service une dénommée Margot, fine cuisinière ! Et je passais mon temps à lécher les casseroles, mais aussi à la regarder faire, jouant les marmitons...
C'est ainsi que j'appris à faire et aimer faire la cuisine !
Je te mitonnerais quelque bon petit plat à notre retour à Tonnerre !
Et en chemin, j'arriverais bien à braconner un peu...

Mais regarde moi qui arrive !
Ce n'est pas Pout qui revient avec son cheval, c'est le cheval qui ramène Pout !
Il m'a l'air frais, il tient à peine en selle !


Antoine éclata de rire !
Je crois qu'il va falloir l'aider à gagner sa couchette !!
Plein comme une outre, il ne tardera pas à s'endormir...et aura un beau mal de crâne demain !!


Antoine aida Pout à descendre de cheval sans trop tomber et le guida vers la roulotte où il lui ôta ses bottes avant de l'allonger...
Bientôt des ronflement sonores se firent entendre !
Il jeta un regard complice à Kijune, et ils éclatèrent de rire simultanément, prolongeant fort tard la soirée, avant d'aller dormir à leur tour.
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Kijune
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[La nuit, dans la roulotte, puis sur la route]

Après une agréable soirée, peu mouvementée - sauf à l'arrivée de Pout qui avait fait la fête dans les tavernes de la ville - ils s'étaient levés en baillant, laissant le feu s'éteindre de lui même. Kijune ramassa quelques affaires qui trainaient, ils feraient place nette demain.
Antoine fit un petit feu dans la roulotte, dans l'espace prévu à cette occasion pour réchauffer l’atmosphère. La Vieille s'installa sur la couchette de sa maîtresse sans qu'elle lui autorise quoi que ce soit. C'était ainsi. Kijune s'assit au bord et enleva ses poulaines. Elle garderait sa chemise pour la nuit ainsi que sa tunique de lin fin. Pouvait-elle se passer de ses braies? Elle dormait tout de même dans un espace réduit avec deux hommes... Elle décida donc les garder, pour cette nuit du moins!
Elle fit une bise à Antoine et lui souhaita une bonne nuit. Elle dû un peu batailler pour avoir de la place, la Vieille tomba même du lit! Il faut dire que c'était plus étroit que chez elles. Lasse, Kij posa sa veste au sol et ordonna à son chien de coucher par terre. Cette dernière l'accepta de mauvaise grâce mais y demeura.

Elle ne dormit pas très bien. Son sommeil léger fut quelque peu troublé par des ronflements, mais elle finit par s'endormir d'un sommeil sans rêve. Le lendemain, ils nettoyèrent les alentours du campement et reprirent la route. Ils sortiraient bientôt de Bourgogne.

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Antoine_de_cosne
[Sur la route, de Autun à Mâcon...]



Antoine s'écroula bien vite de sommeil après avoir sanglé le dossier de la banquette où Kijune avait sa couche afin de faire un troisième couchage au dessus et donné une bise à son amie en rougissant.

Ses rêves furent largement peuplés par celle-ci, ils se trouvaient dans une église où les arbres poussaient...
La voute de l'église était constellée d'étoiles étranges qu'il ne connaissait pas et pourtant il faisait jour...
Les rayons du soleil l'éveillèrent tout à fait.

il sortit, ne s'étant point déshabillé pour dormir et entrepris de ranimer le feu où il fit chauffer du lait qu'il agrémenta d'un peu d'eau-de vie de sa production, et de solides tartines de pain avec du beurre et du miel.

Kijune et Pout dormaient toujours.
Il attela Margote qui paissait non loin, et attacha le cheval à la longe à l'arrière de la roulotte.
Jusqu'à Chalons il évita la route, coupant par la fôret : des rumeurs persistantes de brigandage se faisaient entendre de ci, de là et il préférait éviter la route.

Et même s'il était plus malaisé de progresser à travers les chemins étroits ou inexistants qui parcouraient la fôret, le spectacle des ramures, les chants des oiseaux, l'étang où il pu abreuver les équidés compensaient largement...
De plus ils étaient seuls, loin de la foule des pélerins se rendant à Nevers qui encombraient la sortie d'Autun comme ils avaient encombrés celle de Tonnerre...

Tandis que les bêtes s'abreuvaient, ils se mit en quête de gibier.
Deux faisans en firent les frais qui cuisinés avec un choux leur procurerait un repas le soir où il espérait bien avoir atteint Mâcon, aux confins du Duché...
Après ils entreraient en Savoie, but de leur voyage, mais y feraient sans doute étape quelques jours.
Déjà le clocher de Chalons pointait au dessus des arbres, à quelques lieues seulement...
Sexte* ne devrait plus tarder à sonner.

Retournant à la roulotte, il constata que ses compagnons de voyage étaient enfin réveillés.
Il les acceuilli d'un grand signe de la main, doublé d'un sourire...

* Sexte : environ midi

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Kijune
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[Quelques jours plus tard]

Antoine avait choisi de prendre les chemins les moins usités. Cela faisait un détour mais évitait la foule. Donc cela revenait pratiquement au même.
Il était assis sur la banquette du conducteur et titillait du bout de son fouet les oreilles de la Margotte, car il ne la touchait pas. Le simple "Clac!" du fouet près de ses grandes oreilles suffisait à la faire avancer sans trop flâner.
Pout était parti en avant au grand galop, en éclaireur. Kijune trottait à côté de la roulotte avec entrain, sa Vieille à ses côtés. Il faisait plutôt beau, bien qu'un peu frais. Mais marcher la réchauffait.

Ils avaient quittés Mâcon et son beau lac et se dirigeaient vers Belley par un autre chemin qui leur éviterait Bourg.
A Mâcon, il avaient pêché du poisson frais, Kij avait également parcouru le marché de long en large et avait fait le plein de nourriture, en profitant pour s'acheter un bouclier qui lui servirait à parer les coups en cas d'attaque. Elle se battrait férocement à coups de hache s'il le fallait! Tout pour protéger son chien, leurs biens et ses forts compagnons qui eux aussi défendraient chèrement leur peau.
Ils avaient donc tout ce qu'il faut, inutile de faire halte à Bourg. Passer par les petits chemins était si agréable! Antoine avait le sens de l'orientation et elle n'en manquait pas non plus.

Sa chienne, langue pendante, fit un écart et passa entre les jambes de sa maîtresse qui vacilla d'avant en arrière et s'écroula au sol, mains en avant. Elle se retrouva comme en position de prière, genoux contre terre, buste penché. Elle pesta contre sa Vieille et s'assit sur son derrière, inspectant ses égratignures aux mains et aux jambes.

_ File moi de là! Sale garce!
La roulotte à l'arrêt, le chien était caché dessous, queue entre les pattes, ses vieux yeux larmoyants, tête basse.
Les braies de Kij étaient déchirées, une entaille dans le tissu remontant jusqu'à sa cuisse blanche. Levant son genou droit - le plus amoché - devant son visage, elle se mit en devoir d'enlever quelques gravillons de sa chair. Rien de bien grave.
Se tournant vers Antoine qui s'était arrêté et levé, elle lui dit avec un pauvre sourire:

_ La frontière de la Bourgogne est à quelques kilomètres seulement et moi je me casse la gueule... Mon corps ne veut pas en sortir, dirai-t-on! Heureusement que j'ai ma trousse à pharmacie... Aïe. Ça fait plus mal que ce que je pensais!
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Antoine_de_cosne
Antoine conduisait sa mule au petit pas à trvers les ornières et la boue du chemin quand soudain... Il vit " La vieille" se faufiler dans les jambes de Kijune qui marchait en plaisantant à ses côtés et celle-ci s'étaler de tout son long sur les cailloux !

Il stoppa aussitôt son attelage et sauta à terre.
Kijune tentait de se relever difficilement, et bien que disant que ce n'était point trop grave, son genoux écorché et rempli de graviers avait fort mauvaise mine...
Kijune tentait d'enlever les cailloux de la plaie en grimacant.
Il lui recommanda de cesser et couru dans la roulotte chercher un linge propre qu'il trempa dans le tonneau d'eau qu'ils gardaient pour abreuver les animaux au cas où nulle rivière ne passait le soir à proximité du campement.

Puis revenant près de Kijune, il découpa la jambe de ses braies au genoux afin que le tissu ne colle point à la plaie. Il se mit en devoir de la nettoyer avec le linge imbibé d'eau, ne pouvant s'empêcher de retenir une grimace.
La plaie était plus profonde que ce qu'il avait cru et son genoux bleuissait et enflait à vue d'oeil.

La frontière de la Bourgogne est à quelques kilomètres seulement et moi je me casse la gueule... Mon corps ne veut pas en sortir, dirai-t-on!
Il sourit à la plaisanterie de Kijune et déposa un baiser sur sa joue, la regardant en lui souriant.

Allez, viens belle Bourguignonne ! Tu peut te relever ?

Il lui tendit la main pour la remettre debout.
A nouveau elle cria de douleur en posant son pied au sol : inutile d'espérer continuer à marcher avec le genoux foulé !
Antoine la souleva avec précaution et la déposa sur le banc à l'avant de la roulotte avant de ramper pour chercher la chienne toute penaude qui se cachait sous la roulotte, la faisant prestement rentrer à l'intérieur où ell pris ses aises sur la couche de sa maitresse !

Il sourit à Kijune et remis Margote au pas tranquillement.
Bourg se profilait déjà et au loin les premiers contreforts des alpes annoncaient leur entrée dans le Duché de Savoie.

Ca y est Kijune ! Nous y voilà !
Tu ne pourras marcher quelques jours, jusqu'à notre retour en Bourgogne !
Fouler à nouveau notre terre natale te redonneras le moral ! Rt ceci aussi !


Il lui tendit une outre emplie d'un divin vin de Beaune en souriant...
Puis il caressa tendrement la peau douce de son visage, plongeant ses yeux emplis de tendresse dans le vert des siens.
il se fit songeur...
Ses sentiments s'accroissaient au fil de ce voyage... sa timidité également.

Elle devrait comprendre le tendre penchant qu'il éprouvait, lui si volubile devenant soudain incapable de lui parler de la place qu'elle avait pris en son coeur.
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