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Tonnerre n'annonce pas forcément orage.

Grimoald
Le jeune nain supplie, il appelle, il pleure.
Il baigne son minois d'enfant innocente et caresse son front comme si un peu d'eau fraîche, des sanglots et des larmes pouvaient la faire bondir d'un coup d'un seul.
Il veut sauver cette petite qu'il a lui même transpercé de son épée. Il veut sauver cette petite car cette petite, c'est son amie Lilly. Lilly et non Lili... Lilly est au Ciel, et pourtant, son rire d'enfant le hante encore. Il ne le hantait plus. D'autres fantômes, d'autres rires l'avaient remplacé. Mais à la vue de ses yeux qui s'écarquillent, de son épée plantée dans le flanc de la petite, de se petite masse qui perd alors toute conscience, toute vie... à cette vue, le rire de la petite Lilly était revenu le hanter.
Et près de ce ruisseau, caressant le front de la petite... c'est la petite Lilly qu'il supplie de rester en vie.
Ce rire qui le hante, c'est son amie qui lui fait comprendre que le flanc de cette petite était comme le siens. Si la petite mourrait, c'est comme s'il abattait sa défunte amie.
Alors il implore, il veut qu'elle vive ! Peut-être que si cette petite recouvre la vie, son amie vivrait aussi ?
Tout se mélange dans sa petite tête. Il est incapable de penser à tout cela. Il est dans un état de semi-conscience. Ses mots s'échappe de sa bouche et ses gestes sont comme poussés par une force qu'il ne maîtrise pas tout à fait.

... C'est alors qu'il avait perdu tout espoir que la petite remua enfin.
Au départ, elle remue un peu. Elle ouvre les yeux. Elle souffre, cela se voit. Mais le jeune Grimoald sanglote entre ses deux genoux. Il ne voit point la petite qui remue, qui recouvre peu à peu connaissance.
Et puis soudain, une voix. Une voix qui n'est point celle de son amie. Alors il redresse la tête et il voit. Il la voit. Tête redressé, yeux ouvert... elle le fixe. Est-il entrain d'halluciner ? Est-ce que cette mobilité recouvrée est aussi réelle que ce rire qui le hante ?
Elle essaye de lui dire quelque chose. Elle lui demande comment il sait... Que sait-il ?
Le blondinet glisse à nouveau sur ses genoux comme il le fit un peu plus tôt pour rattraper la gamine dans sa chute. Le frottement, sur ses plaies à peine cicatrisées, ne le fait point souffrir. Il ne ressent rien. Il veut seulement savoir... Que sait-il ?
Il veut le lui demander mais ses yeux se referment et sa tête tombe à nouveau sur l'herbe grasse.
Incapable de crier, il glisse sa senestre au petit doigt manquant sous sa nuque. Son gant de fer censé masquer ce stigmate d'une nuit d'horreur gît quelque part dans l'herbe autour. Nul besoin de cela à présent. Il n'y a plus de guerre, plus de combat.
Il se penche sur le petit corps et vient caler la tête petite tout contre son avant-bras. Dans le même temps, ses yeux se rouvrent, ils semblent le chercher. Dans les même temps, ses lèvres remuent. Elle est affaiblie mais ses mots parviennent à bon port...
Comment sais-tu, Grimoald...
« Que je… je m’appelle… Lili ? »

Et là, c'est comme un éclair qui transperce le jeune nain de part en part.
C'est une déchirure dans le coeur, un choc violent qui lui coupe la respiration.
C'est une claque monumentale qu'il reçoit à cet instant. Une claque qui l'étourdie, qui lui ferait perdre connaissance si la petite ne faiblissait pas à nouveau.
Car la petite tête retombe à nouveau et ses petits yeux se ferment.
Elle s’appelait Lili... Cette petite fille qui transpirait Lilly... cette petite fille qui pourtant n'était pas Lilly... elle était Lilly.
Il y avait là de quoi faire frémir le plus courageux des hommes. Et le jeune Grimoald n'était, malgré ses dix-huit printemps, encore qu'un enfant.
Alors, les visages inondé par les larmes, il redressa la tête de la petite, la serrant contre son petit torse et posant son front contre le siens.
D'abord incapable de sortir le moindre son, il parvient enfin à lui parler. Sa voix était étouffé par les sanglots, mais ses paroles restaient tout de même compréhensibles.


-"Je suis là, Lilly... Cette fois, je suis là...
C'est moi, Lilly... C'est moi... Grim'... Grimoald...
Je suis là, Lilly... Cette fois, je suis là...
Reste avec moi, Lilly... Je t'en prie, reste avec moi, Lilly...
C'est moi, Lilly... Tu te souviens, Lilly ?
C'est moi... Grimoald... Ton ami pour la vie, Lilly...
Ne pars pas, Lilly... Je t'en prie, ne pars pas... Pas cette fois, Lilly... Pas cette fois..."


Et avec sa dextre, il cherchait les doigts de la petite Lili.
Comme si son front contre front, sa main dans sa main, pouvait retiré l'épée du flanc de la petite fille et lui rendre la vie...

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Finn
[Irishman down ! Irishman down..!]

Une marée humaine inattendue dont les courbes grossières se détachaient de l’horizon affluait en leur direction. Ce que l’Irlandais appréhendait comme un simple déplacement de troupes se mua bien vite en compétition des moins courtoises. Les murs de Tonnerre surplombaient la plaine qui sembla être toute désignée à la rencontre des forces en présence. A l’apparition des bannières, l’on put distinguer avec plus d’acuité le découpage des unités adverses.

Les jambes bardées de plates, l’Irlandais éperonna sèchement le roncin employé pour l’occasion et talonna le reste de la cavalerie lourde de Digoine. Passé la surprise, l’attente, puis l’impatience, la charge venait d’être sonnée. Le cavalier coiffé de sa vieille salade cabossée filait au vent, lance de frêne couchée pour alpaguer l’imprudent. La mêlée sanglante de piétons fut contournée, snobée par la brigade montée qui martelait lourdement le sol en vue d’aller harceler la cavalerie royale.

Saint-Jean, Licorne, fais ton choix… La Fronde avait touché le gros lot.

A travers la fine fente de sa coiffe d’acier cahotante, le vieux briscard se paya le luxe de choisir sa cible. Un maréchal, et un Grand.
Le sillon tracé sur la terre battue par sa monture, aussi médiocre fut-elle, obliqua vers celui qui ferait remarquable trophée pour sa Reyne, si Dieu le voulait. En quelques foulées exécutées au triple galop, le fer de lance s’abattit sur la spallière ennemie qui en dévia l’estoc sur le bras.

L’Irlandais enragea.

Un peu plus sur le côté et il lui épinglait le palpitant. Au lieu de ça, il dût tirer bâtarde de son sommeil pour faire face au courroux de l’assailli et tenter de terminer le boulot à grand renfort de moulinets.
Hélas, si Finn faisait cavalier seul, ce n’était pas le cas de tout le monde…
Une furie vînt le cueillir, annonçant son forfait d’un cry qui sonna le glas du lourd cavalier. L’épée haute, prête à fendre le crâne de son adversaire comme une vulgaire noix, il laissa une large ouverture la pointe de la jeune fougueuse qui ne s’embarrassa pas de manières lorsqu’elle s’invita entre ses côtes. Les mailles furent vaines lorsqu’il sentit le fer froid lui fourrager les chairs.

Lame et cavalier chutèrent de concert. Gémissant grassement au sol, l’Irlandais se recouvrit de son écu frappé des armoiries de Cazayous auquel il se cramponnait désespérément. Comme ultime outrage, la jeune Hospitalière ne trouva meilleure occupation que de tailler bavette en lui mettant sur le dos la mauvaise qualité de sa lame.


- « Condoléances... », ironisa-t-il avec amertume, le visage grimacier, déformé par la douleur.

18-05-2012 04:06 : Vous avez frappé Eloso. Vous l'avez légèrement blessé.
18-05-2012 04:06 : Victoire. vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.

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Lililith
Il la touche. Si elle pouvait, elle aurait un frisson de dégoût.
Décidément les Grands sont bien bizarre. Surtout ceux d’en face, pas du côté de l’Aigle. Le contact est présent, mais cette fois il la serre dans ses bras et ils se retrouvent front contre front. Elle a mal. Trop mal.
Il parle, elle écoute ; elle n’a pas le choix. Elle ne comprend pas : il pleure.
Plusieurs fois son nom revient. Il ne répond pas à sa question mais, en un sens, elle comprend. Elle comprend que ce n’est pas à elle qu’il parle, ne serait-ce que parce qu’ils ne se sont jamais vus avant. Elle comprend que ce n’est pas elle qu’il appelle mais une autre fillette. Cependant, elle cueille ses mots un à un et les garde précieusement. Ce n’est pas à elle qu’il parle, c’est à cette autre, Lilly. A travers elle, il doit revivre un moment douloureux, puisqu’il ne s’arrête guère de pleurer.
Ses doigts rencontrent ceux du dit Grimoald. Inconsciemment, elle serre ses doigts dans la main de l’homme-enfant. Les yeux s’ouvrent encore, elle veut garder son visage en mémoire. Elle le fixe, soudain chargé de haine.


Pour… Pourquoi je… j’ai mal ?

Oui, pourquoi ? Pourquoi m’as-tu frappée, alors que je n’étais qu’une enfant ? Pourquoi m’as-tu enlevé cette part de naïveté qui me restait ? Pourquoi m’as-tu appris que les hommes étaient cruels et que ce que d’autres avaient fait à ma mère pouvait se reproduire ? Pourquoi ?
Sans le quitter du regard, ses doigts cherchent ceux de l’autre. Les agrippent. Elle lui en veut, et pourtant elle recherche son contact. Sa chaleur humaine. Afin de se prouver que l’Homme n’est pas foncièrement mauvais, qu’il reste une part de bonté à l’intérieur.
De se prouver qu’elle ne va pas mourir, qu’elle restera là, par la simple force de ce contact. De se prouver que la douleur -bien qu’à son paroxysme- n’est pas, plus importante.
Les larmes coulent, elle ne peut plus les retenir. Tant pis, elle ne sera pas un vrai guerrier. Du moins pas pour l’instant. Seul reste bloqué dans sa gorge son cri de souffrance.

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Isaure.beaumont
Citation:
18-05-2012 04:06 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Ne crains que Dieu et ton Roy!" dirigée par Jglth.


Juchée sur son cheval, somnolant à demi, la Miramont suivait le mouvement. Le silence des troupes ne facilitait pas son réveil et le pas régulier de sa monture achevait de la bercer. Les levers aux aurores, très peu pour elle. Pourtant, les temps de guerre qui s’annonçaient et son implication dans la Fronde ne lui laissaient pas le choix. Là où était son Roy, elle serait. Et à cet instant-même, il était là, juste quelques rangs devant. Ses yeux embrumés se posèrent sur la nuque de cette figure paternelle – qui pourtant n’en avait aucunement les gestes. Il était grand, il était fort, il était beau – pas tellement en fait, mais il était puissant. Il était l’image même qu’elle se faisait de son père disparu trop tôt.

Les troupes s’arrêtèrent, l’arrachant à la contemplation œdipienne de la nuque royale. Les murmures des soldats s’amplifièrent et bientôt, elle comprit. Les battements de son cœur s’accélérèrent alors. On y était. Un instant elle fut tentée de fuir, à bride avallée. Mais alors qu’elle évaluait le chemin le moins risqué, son regard effleura la silhouette fière et chérie de son Infâme Grandeur, sa Reyne. Qui serait-elle d’abandonner sa suzeraine ? Ses lèves s’agitèrent alors dans une prière silencieuse, dans laquelle elle recommandait chacun au Très-Haut – même ses chers réformés, prenant soin de n’y associer aucun saint.

Les consignes étaient claires. Isaure devait rester en arrière, sa maîtrise des armes étant trop faible, elle ne serait d’aucune réelle utilité. Son rôle essentiel était d’aller auprès des blessés et de tenter de soulager leurs douleurs par n’importe quel moyen. A sa selle, pendait arbalète et diverses aumônières emplis de diverses plantes qu’elle ne savait absolument pas utiliser.

Elle entreprit d’abord d’utiliser son arbalète. Son tir était précis, mais la force déployée encore bien trop faible et le temps de rechargement bien trop long. Ses carreaux venaient se planter dans la terre labourée par les lourds sabots des destriers, n’atteignant jamais leur cible de plusieurs mètres. Et enfin, les premiers hommes tombèrent. Dans la tumulte des combats, l’on ne sut dire qui de la monture ou de la jeune fille fut le plus terrifié. L’on était bien loin des petites émeutes dijonnaises qui lui avaient paru si violentes.

Isaure abandonna son arme à la selle et pressa les flancs de son animal, faisant fi de leurs peurs respectives. Des hommes tombaient, et elle devait s’assurer qu’aucun des leurs ne succomberaient. Mettant pied à terre, elle guida sa monture et la lâcha pour s’agenouiller auprès de Cazayoux. Posant ses yeux sur la blessure béante, elle resta là, à la regarder admirant la couleur du sang qui s'en échappait.

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Rodrielle
    [Sur le champ de bataille - Deux Corleone]



Pestant toujours, la tatouée se tenait la jambe. La douleur lui faisait tirer des grimaces ; sa cuisse était sérieusement bien entamée et elle dû arracher un morceau de cape pour se l'entourer autour de la jambe. Purée, plus d'arme et plus de cape. Journée de foutre dieu ! Puis quelqu'un s’approcha d'elle et s'accroupi à ses côtés.

"- Argh, ça doit faire mal ! Ca fait longtemps, hein ! Enfin ! On parlera plus tard..."

Lidia... L'une des Corleone qui devait suivre le Bouillon. Rodrielle aurait bien sourit, mais ce n'était pas le moment.

Connu pire. Crois-moi j'vais l'faire la peau à c'chiens.

L'accent italien bien plus prononcé lorsqu'elle était en colère, la Tatouée râlait encore. Avec l'aide de Lidia, elle se releva et s'appuya contre elle pour s'éloigner du champ de bataille.

Lili a été touché. Questo cane ha ferito una bambina !*
Il faut la trouver


Et Rodrielle comptait bien sur sa chère cousine pour l'aider à retrouver la petite puce.




*Ce chien a blessé une enfant !

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Grimoald
Les larmes ne cessent de couler tandis qu'il s'adresse à la petite Lilly.
C'est étrange, mais à cet instant, il ne songe plus à son épée. A cet instant, cette petite est la petite Lilly. Si elle faible, si ses yeux son clos, si la douleur l'envahit... c'est parce qu'elle vient d'être attaquée par Alleaume et ses hommes. Ce n'est plus un soir de mai, ce n'est plus un petit coin de campagne à la frontière Bourguignonne. Tonnerre est bien loin, et cette nuit est étrangement tiède... Parce que nous sommes le quinze janvier, peu avant l'aube, quelque part entre Loches et Châteauroux...
Cette petite fille, il lui porte secours. C'est Lilly, son amie. Cette fois, il n'est point arrivé trop tard, du moins il prie pour cela. Son épée dans son flanc, la bataille, sa monstruosité... tout cela s'évapore dans un coin de sa tête, chassé par cette vision parallèle.
Il n'est plus ce monstre qui vient de transpercer le flanc d'une petite fille, il est l'amie de la petite Lilly, celui qui n'avait point été là cette nuit d'hiver, et qui était là, à présent. Alors il la supplie de ne point partir, pas cette fois...

Et puis, il sent les doigts de la petite serrer les siens. Alors, comme lorsqu'il invoquait les fées, récitant dans sa tête la formule très magique et très secrète que seul les enfants peuvent connaître, dans le vaine espoir que l'une d'entre elle daigne enfin sortir du marais, il fermait très fort les yeux comme si la magie attendait qu'on ferme les yeux pour opérer enfin.
Son front toujours contre le siens, il le releva un peu pour voir le visage de la petite.
Il rouvrit les yeux brusquement et là... il vit.
Il vit les yeux grand ouvert de la petite Lili. Il vit la haine, la colère, les reproches dans ses yeux.
Après l'annonce de son prénom qui avait fait sombrer le jeune nain dans une sorte de folie passagère, ces yeux-là, eux, le firent cruellement revenir à la réalité.
Elle n'était pas Lilly. Elle était cette petite fille qu'il avait tailladé. Il n'était plus le sauveur, il n'était plus l'ami... Il était Alleaume et son armée... Il était l'assassin.
Les larmes recouvrait à présent son visage pâle, son visage empreint de honte et d'horreur. Lilly avait cessé de rire...
Le retour à la réalité, cette soudaine lucidité, est plus effrayant encore que la folie.
Pas de cris, pas d'éclat... une question... Elle lui demande pourquoi elle a mal. Pourquoi a t-elle mal ? Quoi répondre à cela ?
Il sait, lui... Il sait que celui qui la tient dans ses bras, qui serre ses petits doigts, qui sanglote au-dessus de son front comme le ferait un ami, ou un grand-frère... Il sait que c'est celui-là même qui la transperça de son épée, dans un grand moment d'euphorie, et qui était la cause de sa souffrance.
Difficile d'évaluer à quel point la petite avait mal. Tout ce qu'il pouvait voir, c'était ses yeux et tout ce qu'il lui disait. Si les mots peinaient à sortir de sa bouche, ses petits yeux, eux, était terriblement bavards, terriblement clairs.
Malgré la nausée, ses entrailles qui ne demandait à sortir, le chagrin, la honte et la peur qui l'étouffaient lentement... Malgré tout cela, il ne pouvait point rester muet.


- Pardonne-moi... Pardonne-moi..

Doit-il fuir devant son crime ? Doit-il prendre ses jambes à son cou ? Doit-il se parer d'une dureté méprisable ? Doit-il se convaincre qu'après, c'était une ennemie comme les autres, que s'il ne l'avait point faire, c'est elle qui l'aurait fait ?
Mais il n'y songe même pas. Il est incapable de voir en cette petite fille une ennemie ou un danger. Le seul danger qu'elle représente, c'est cette vision monstrueuse qu'elle lui offre de lui-même. Cette vision, ce "regardes ce que tu as fait !"... c'est bien pire qu'un coup de dague.
Devrait-il s'écarter ? Ne serait-ce que par respect pour cette petite fille qu'il a blessé, et qui n'est plus la petite Lilly.
La petite Lili ne le repousse pas. Peut-être n'en a t-elle pas la force ? Ou peut-être, comme il le ressent inconsciemment, cherche t-elle son contact.
Il ne remue point. Il colle même à nouveau son front tout contre le siens. Les larmes, elles coulent toujours et viennent se mêler aux larmes qui commencent à jaillir des yeux de la petite. Il serre un peu plus fort les doigts de la petite comme pour lui dire qu'il est bien là, et qu'il ne s'enfuira pas.


- Tu ne mourras pas... Pense aux fées... Elles sont là... Elles sont toujours là...

Est-ce que la petite Lili croyait aussi fermement aux fées que lui ? Peut-être...
Il disait cela pour elle, pour la rassurer... Mais aussi pour lui. Il voulait croire que les fées étaient bien là, qu'il n'était point seul.
Alors il relève un peu la tête, il veut appeler à l'aide...


- A l'aide !

Ça ressemblait à un cri, mais les sanglots et sa gorge nouée le rendait presque imperceptible.
Et il colle à nouveau son front contre le siens. Parce que c'est tout ce qu'il peut faire...
Les premiers combattants en vue se trouvaient à une bonne centaine de mètres. Ils ne pouvaient l'avoir entendu. Peut-être y en avait-il non loin de là ? Peut-être avait-il été entendu ?
C'était un aveu d'impuissance. Seul, il ne pourra rien faire.

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Elwenn
Après la frustration de Dijon, oui, interdiction de blesser qui que ce soit, interdiction de s'en mettre pleins les fouilles même une fois le château investit c'est de La frustration pour la rouquine qui pensait s'amuser comme une petite folle ...
Et s'enrichir au passage.
Etait venu le temps d'extérioriser tout ça.
Une bataille, rien de mieux.
Pourtant quand elle voit le nuage de poussière au loin et les troupes s'agiter, elle est un peu surprise.
Elle y pensait certes mais pas que ce serait sitôt ...
Pas assez entrainée la jeune Corleone et surtout elle ne connait pas la moitié ... pas même un quart oui, des membres qui composent les troupes dans lesquelles elle se trouve alors comment savoir sur qui taper une fois les hostilités lancées.

Un peu perdue dans la mêlée humaine, ne sachant quelle position prendre dans cette scène qui se déroule là juste à quelques pas, les hommes commençant à peine à combattre que déjà ils jonchent le sol, colorant la terre de rouge signe de la violence faisant rage, l'épée à la main tout de même veillant sur ses arrières, elle tournicote, envoie un coup de ci de là mais ne touche personne et personne ne la touche non plus.
Chanceuse la roussette? Peut être.
Mais si un malheureux avait tenté de l'atteindre elle n'aurait pas hésité à répondre.

Et dans son tournis un peu fou elle perçoit les bribes d'une voix familière.


[...] touché. Questo cane [...] una bambina !*
Il faut la trouver


Les noisettes scrutent et elle identifie la Cheffe du clan, blessée, soutenue par une de ses cousines et la tachetée de cogiter aux mots qu'elle a prononcé.
Qui donc était cette enfant bléssée?!
A ce moment là on peut bien lui sauter dessus elle s'en fiche, la famille c'est sacré, déjà qu'une des leurs est mal en point alors une deuxième ...
Et un étrange frisson lui parcourt le corps, les pulsations de son cœur déjà si rapides s’accélèrent encore un peu.
Malheur si c'était Enaell, Laell ou même la petite Lili ...
Elle frôle le malaise mais le chasse bien vite, elle est pas là pour jouer la belle au bois dormant.

Elle jette un dernier regard vers les vaillants combattants qui se démènent tels des lions, elle n'aura pas été très utile de ce côté là.
Son instinct la guide vers sa tante et Lidia au pas de course.
Elle traine son épée derrière elle tel un fardeau et les rattrape.
Essoufflée elle toise Rod, sa blessure n'est pas jolie à voir mais la question lui brule les lèvres et fuse aussi sec.


Qui est bléssée?! Qui?!

Malgré le brouhaha ambiant la rouquine focalise toute son attention sur les lèvres de la Tatouée, là maintenant, tout de suite, il n'y a que sa réponse qui compte ...




18-05-2012 04:06 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Ne crains que Dieu et ton Roy!" dirigée par Jglth.

*Ce chien [...] une enfant !

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Matalena
Rien à faire, à la guerre, la cavalerie, c'était vraiment pas son truc. D'accord, c'est vrai : on a quand même la grande classe à se pavaner en armure si lourde que même lever un bras devient une épreuve, les fesses caparaçonnées et juchées à un bon mètre du sol. Mais le problème résidait justement dans l'avantage de ces pièces de métal rutilantes sous le soleil de printemps, qui transformaient en un rien de temps vos petits soldats en un lac miroitant de milles feux : les armures, ça la faisait chier. Déjà parce que plafonnant à un peu moins de cinq pieds pour quatre-vingt huit livres, il lui aurait fallut commander un modèle enfant (Certes moins cher, et donc, pour une huguenote fort regardante de ses pécunes, plutôt avantageux)... Mais surtout pour ce qu'ayant été formée au métier des armes dans les querelles de rue, elle n'entendait goutte à ces manières paonnantes et piaffantes là, leur préférant de loin ses bonnes vieilles lames et le plancher des vaches.
Or donc, portant pour unique renfort un corselet de cuir bouilli, la noiraude avait abandonné la sécurité de sa suzeraine aux précautions du reste de sa cavalerie lourde, dont elle se faisait fort de n'en jamais compter.

Frissons. Délicieux mélange de peur animale d'y laisser sa peau, et d'excitation humaine d'y aller quand même, tremblante d’adrénaline fraîche... Une sensation qui datait tout juste de quelques mois, sous le règne de la Malemort, et pourtant semblait déjà lointain en sa remembrance.
Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet...

Rien.
Diantre.
A peine le temps d'envoyer quelques échauffourées bien senties que chacun s'en retournait déjà en sa chacunière, deux pelés et un tondu tout juste sur le carreau ; Si tant est qu'on aurait pu se demander s'ils ne s'étaient pas fichés tout seuls sur leurs lames en s'accrochant les pieds dans une taupinière.
La mine basse, moue frustrée aux encoignures, la donzelle résolut de s'en retourner à la plus proche taverne, où d'aucun scandait déjà d'une bataille tant intrépide et orageuse que c'était à se demander s'ils avaient tous été à la même ("Hein ? Vous êtes surs ? On s'était bien donné rendez-vous sur la colline Nord pourtant ? Ba merde.")

De toute façon, l'on savait bien déjà que la Bourgogne, loin de tenir l'auguste réputation qu'on faisait de ses vins, présentait tavernes plus sèches qu'entre-cuisse de nonnes papistes.
Foutue région...

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Ewaele
"Je vous dis aujourd’hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j’ai quand même un rêve. C’est un rêve profondément enraciné dans le rêve françoys.
J’ai un rêve qu’un jour cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de sa croyance : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi : que tous les hommes naissent égaux. »
J’ai un rêve qu’un jour sur les collines de terre rouge de la Bourgogne, les fils des anciens royalistes et les fils des anciens frondeurs vont s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J’ai un rêve !"*


Mais bien avant ça, elle vous le disait à nouveau, elle avait un rêve, bien avant que tout se calme, bien avant même des siècles et des siècles d'ailleurs. Ce rêve étrange et merveilleux qu'un jour il lui serait permis de fendre et de pourfendre celui dont on ne doit pas prononcer le nom** devant elle. Cette raclure d'homme qu'elle considérait comme diminué, goujat, malhonnête et tant d'autres choses encore. Plaisir sans doute malsain qui vibrait dans tout son corps mais qu'elle assumait pleinement. Moment qui se formait un peu plus clairement en elle depuis quelques temps avec les derniers mouvements qui se profilaient dans le royaume. Elle en était même arrivée au point que pendant ses entraînements , les mannequins qui lui faisaient face avaient pris le visage de l'ex Bouillon. Mais pour l'heure c'était dans ses rêves qu'elle imaginait cet ultime combat où lui et elle étaient face à face à se battre comme des diables pour qu'il n'y en ai plus qu'un, et bien sûr dans la tête de la rousse, celui qui resterait debout serait cette irlandaise qu'elle revendiquait être de plein droit.

Endormie dans les bras de son amant, elle ne pensait pourtant pas que cette nuit à venir serait celle de tous ses espoirs, elle avait été à un moment chaudement installée avec Enguerrand sur leur couche, mais elle avait oublié quand et comment ils s'étaient retrouvés d'allongés à debout, branle-bas de combat sans doute dans le campement... Mais cela lui avait échappé tout simplement. Pourtant pour l'heure, elle était installée sur sa monture avec son armure légère en cuir, sentant en elle enfin sonner l'heure de la vengeance. Elle avançait encore mal dégrossie sur la façon dont ils avaient pu avancer sur la Bourgogne alors qu'aucun ordre de mouvement n’avait été signalé en haut lieu... Mais soit, après tout, ils n'avaient sans doute pas -ses frères, soeurs et elle- à connaitre le moment où les bataille devaient se dérouler...
Ou bien peut être n'était-ce qu'un exercice pour voir leur réactivité au cas où ? Non cela elle ne pouvait l'imaginer, mais elle avait quand même un drôle de goût en bouche en se disant que si l'on menait ainsi tant d'hommes à la boucherie ce n'était pas très respectueux... Une bataille se préparait, les hommes devaient avoir le temps de s'organiser à l'avance pour ne pas finir cadavre!!!

Mais en l'état actuel des choses, il n'était plus la peine d'essayer de comprendre une poignée d'hommes, mais plutôt de se concentrer sur ce qui la rendait un poil euphorique. Elle le voyait là devant elle sur son cheval, elle le visualisait si bien, qu'elle n'avait pas pu faire autrement que d'afficher un méchant petit sourire, qui rendait le vert de ses yeux encore plus froid qu'il ne pouvait y paraitre. Même les yeux fermés elle aurait pu encore détacher la silhouette de cet ennemi au milieu d'un groupe. Elle était tellement habitée par tout ça, qu'elle avait perdu sa dextre de vue... Sans doute devait-il être aux côtés du Grand Maître en tant que Capitaine Maistre de guerre de l'Ordre...

De ses visions à la réalité, il n'y avait eu qu'un pas, rêvait-elle encore ? Non il était face à elle, son corps se mit à trembler, mais point de peur non, d'envie! D'envie de foncer, de taper dans les flanc de son cheval pour aller trucider cet homme fou et aveugle qui se croyait tout permis. Sa puissante voix rocailleuse et masculine tonna un cri de guerre :


« Ad Scintillae Gloriam »

Elle entendit les mots qu'il dit aux siens. Le bras droit d'Eusaias se détendit, percutant encore un bouclier alors qu'elle arrivait sur lui, affichant clairement ses couleurs, épée battant déjà au vent. Savait-il seulement à quel point elle le haïssait, à quel point elle lui en voulait, non pas d'avoir voulu jouer avec elle, car elle n'était pas spécialement tombée dans le panneau, mais plus d'avoir joué de sa confiance, de l'avoir aveuglée avec des mensonges. Elle n'était pas irlandaise pour rien, elle avait une saloperie de fierté qu'elle n'aimait pas reconnaitre, et qu'il ne fallait pas bafouer, tout comme l'amitié d'ailleurs.

Celui qui lui avait un jour ouvert le ventre, lui dessinant une cicatrice sur le ventre... Non point pour la tuer, mais pour la sauver, celui qui lui avait permis de vivre lors d'un autre affrontement sur le sol berrichon, allait aujourd'hui goûter de sa lame, arme beaucoup plus tranchante et définitive que la fameuse tisane bouillante qu'elle lui avait déversée sur l'entrecuisse un soir en taverne... Même si cette dernière aurait pu avoir aussi un côté définitif.

Ses cheveux attachés en grosse natte dans son dos laissaient des mèches auréoler son visage, elle ne portait point de casque et de toute façon n'aurait pas accepté de combattre face cachée, elle voulait qu'il puisse la voir, perdante, gagnante ou mourante, et dans le dernier cas, lui cracher son venin une dernière fois pour se libérer de ce poids.
Elle ne vit point où les coups s'abattirent, elle ne ressentait rien, juste un immense plaisir presque jouissif à l'affronter... Et pourtant cet affrontement prit fin beaucoup plus vite qu'elle ne le souhaitait. Elle aperçut une estafilade de sang sur son adversaire, sans pouvoir déterminer où elle avait pu le toucher, mais il perdit l'équilibre...

Si elle avait hérédité du sang des envahisseurs vikings qui avait pris possession de l'Irlande un jour, elle n'îrait pas jusqu'à lécher le sang de son ennemi qui se trouvait maintenant en moindre partie sur sa lame... Mais son visage dur et fermé jusqu'à maintenant s'illumina savourant ce coup béni. Et pour la première fois elle se permit de visualiser plus clairement le champ de bataille... C'est à cet instant qu'elle croisa le regard d'un pseudo ennemi, qu'elle fuit très vite revenant sur celui qu'elle venait apparemment de plus ou moins désarçonner!




*Martin Luther-King
** Harry Poter

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Mariealice
Sa mine sombre ne devait pas aider à ce qu'on lui parlât justement et c'était tant mieux après tout. Elle était bien assez sur les dents et les nerfs pour que l'un ou l'autre n'en rajouta. Déjà qu'elle ne comprenait rien à ce qui ressemblait à ses yeux à une valse hésitation, un pas en avant, un pas en arrière. Non en fait à une valse à l'envers tiens. Pas connue à l'époque? Et bien tant pis.

Ce qui l'arrêta dans sa progression à l'envers donc, ce fut un appel, une voix. Sensation de la connaitre, un appel à l'aide, sentiment d'urgence surtout. Grognements tandis que le regard cherchait parmi les derniers combats qui pouvait en être l'auteur. Bon sang, mais qui appelait à la fin!

Quelques pas dans la direction qu'elle pensait être la bonne jusqu'à trouver enfin et à allonger le pas, non plutôt courir jusqu'à ces deux silhouettes à terre. Rapide coup d'oeil sur le sang, sur la blessure difficile à évaluer ainsi, juste le sentiment d'urgence.


Pousse-toi Grimoald, il faut la ramener, il faut la soigner.


Plus tard les questions, plus tard les explications, sans réfléchir plus avant, elle lui tendit son épée pour pouvoir prendre la fillette dans ses bras. La laisserait-il seulement faire?
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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Victoire.
Un grognement après sa lame brisée, Victoire, tournant les talons, laisse à terre celui dont la coenne avait pété son épée puis eut un léger soupir de soulagement mais n'en lâche pas pour autant sa dague, préférant jouer de prudence.
Dans un premier temps, elle regarde autour d'elle, puis s'éloigne au hasard vers le nord en cherchant des yeux ses compagnons d'armes. La situation pourrait paraître bien étrange à quiconque y assisterait par erreur. Il y verrait de tout et même des aberrations comme cette enfant d'à peine sept près d'un nain à bouclettes bouleversé.


Grimoald ? Marie ?

Tout à sa réflexion qu'elle essaye être la plus rapide possible, elle laisse tomber sa besace à ses pieds en interrogeant la Licorneuse du regard.
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Enguerranddevaisneau
Arrière Garde de la Cavalerie Cœur Navré.

Citation:
18-05-2012 04:06 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Ne crains que Dieu et ton Roy!" dirigée par Jglth


Hussards en font de ligne, hardis cavaliers Polonais qui galopent avec entrain à la suite des ferrailleurs du Coeur.
L'arrière train de l'armée, c'est le coin civilisé, celui composé par le chevalier Banneret de Fauquez et sa suite. Celui qui en cette journée mouvementée se contente d'achever les blessés ennemis, ne leur faisant cadeau d'aucune pitié.

La charge avait été brève, et le rôle du nouveau soudard Vaisneau, minime. Pour sûr qu'il serait au premier rang lors des prochaines escarmouches, pour sûr qu'il prendrait un véritable pied à exposer les entrailles des suiveurs à l'usurpateur. Mais là, il lorgnait simplement d'un œil impavide la boucherie de bataille, appréciant quelques passes d'armes, la sauvagerie du cartel et de ses hommes, et mieux encore celle de son épouse, engoncée dans un armure lourde avec pour seul arme ses gantelets qui venait simplement d'exploser la mâchoire de son vis-à-vis d'un uppercut bien placé. Brin de femme suicidaire qu'était la Griotte, enceinte, mais aussi têtue qu'un troupeau de mule rebelle, et qui de fait, combattait tout de même pour son père.

Un valet d'arme loyaliste qui gémit encore au sol, lame qui vient réclamer le silence, faisant rouler sur quelques mètres la tête du suppliant.
Bientôt il aurait tout le loisir de se défouler.
Eusaias
Furieux était le bourguignon, tout comme l’était son canasson, Chrestien le fidèle frison. Les couleurs de l’irlandaise attirèrent l’œil, il les connaissait que trop bien. Il lui avait sauvé la vie, elle, elle lui voulait la mort, le méritait-il ? Oui sans aucun doute. Elle aimait la franchise, la quiétude, il n’était que ruse doublé d’une brute. Elle lui avait fait confiance, il lui avait menti, elle tentait de l’ignoré, il l’avait inscrite sur sa liste ducale en ultime pied de nez.

Sa vengeance elle la tenait à la pointe de son épée, pendant que lui un fort bref instant avait hésité. Temps suspendu pour le bourguignon, un quart de second, bien trop court pour être important normalement, mais une éternité pour l’épéiste qu’était la Boesnière. Agile chevalier, elle le larda à la hanche, la cotte de maille absorba le coup, mais la rancœur pénétra à l’intérieur. Son coup fut trop long, il la rata et la masse entraina l’avant du corps vers le vide, alors que le sang se rependait sur la cuisse.

Les dents se serrèrent avec rage et douleur, les armes furent lâchées et sur son flan se portèrent les mains. Ce n’était point profond, mais douloureux et bien pire encore le canasson rua sur un ennemi en même temps. Le bourguignon chuta, un pied coincé dans l’étrier. Allait-on l’achever ?

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Lililith
À nouveau, il la serré contre elle et les fronts sont joints. Ses yeux cherchent ceux de l'autre, elle veut y voir une trace d'espoir, qui lui dira qu'elle va vivre plus assurément que l'au-revoir de la Forme, là-haut. Tout ce qu'elle parvient à y lire, c'est le désespoir. Le désespoir d'un homme qui est perdu, qui ne sait plus ce qu'il doit faire. 
Il lui demande pardon. Mais pardon pourquoi ? Pour l'avoir frappée, pour lui avoir montré que ce n'était pas un jeu ? Que grandir, c'est devenir cruel et méchant ? 
Elle a mal. Ses doigts sont serrés plus fort; elle a là la réponse à sa question muette: « Pardon de t'avoir fait mal. »
Il lui parle des fées. Les larmes redoublent et se mélangent aux siennes. Sa Maman lui avait raconté des histoires sur elles, disant qu'elles étaient gentilles -du moins pour la plupart- mais également capricieuses et orgueilleuses: il fallait les flatter et leur laisser quelques cheveux pour leurs nids si on voulait leurs faveurs. La Minusculissime hoche la tête du mieux qu'elle peut. Bien sûr qu'elles sont là. Elles sont partout, à veiller sur les Hommes. Ces Hommes qui, finalement, n'en valent pas la peine. 
Les yeux se referment avant de s'ouvrir une nouvelle fois. Lili se demande si sa maman, Nina, sa Famiglia sont cruelles et mauvaises. Non. Elle a été bien accueillie et toutes ont été gentilles. L'enfant prend peur. Sera-t-elle aussi comme ça, plus tard ? Est-ce qu'elle même, tout à l'heure, n'était pas prête à frapper celui qui pleure désormais sur elle ? La réponse fait certainement plus mal que la question. 
Grimoald appelle à l'aide. Ce n'est pas un cri mais un murmure. Cela ne sert à rien, ils sont seuls. Qui les a vus s'éloigner ? Personne. La Corleone est donc condamnée à finir sa vie ici, à y grandir avec cette arme dans son flanc; et quand elle mourra, cette dernière sera toujours fichée dans son corps. En plus, si, comme Pépin, elle est mise en terre -quelle drôle d'idée !- est-ce que le pommeau dépassera ? Ce serait drôle ! Pis, pas moyen de se tromper, tout le monde saurait où elle est. 
Elle sourit faiblement à cette idée et referme les yeux. 
Tout est calme.


Pousse-toi Grimoald, il faut la ramener, il faut la soigner.

Ses prunelles enfantines apparaissent à nouveau; elle est toujours dans les bras de Grimoald, front contre front, mais une brune est apparue dans son champ de vision. Elle réfléchit. La jeune femme a appelé l'homme-enfant par son nom et lui a dit « tu ». Elle est donc de son côté à lui et propose de la soigner. La soigner ou... l'achever ? Son esprit embrumé n'arrive plus à faire distinction. 
Une autre Grande fait son apparition. Deux noms sont jetés. La besace tombe. La minuscule Corleone tressaille.


Non ! NON ! ... Pas... Toucher... Moi !

Du mieux qu'elle peut, elle secoue la tête. Le seul contact qu'elle tolère est celui de son « assassin », mais pas ceux de ses « complices ». Encore moins celui de celle qui a blessé la Tatouée. D'ailleurs, comment va cette dernière ?
Le vcabulaore primitif, hérité de sa Maman qui n'a malheureusement pas eu le temps de lui en apprendre plus et de le perfectionner, refait surface, comme chaque fois qu'elle a une trop forte émotion. 
Non, elle ne se laissera pas toucher par l'un d'entre eux.

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Rodrielle
    [Quelque part... De Deux à Trois Corleone]



Avec l'aide de Lidia, quelques mètres sont franchis. A chaque pas, l'italienne grimace ; elle déguste sévère mais retient quelques cris de douleur, par fierté comme toujours. Et puis son esprit est ailleurs : elle cherche, la Tatouée. Elle cherche le petit bout de Corleone perdu au milieu du carnage, c'était elle le plus important. Et, croyez-la ou pas, si elle trouve celui qui lui a fait ça, ce n'allait pas être sa jambe blessée qui allait l'arrêter de lui couper la gorge.

Nouvelle tête. Pause. Une rouquine bien connu. La Famiglia s'agrandit sur le champ de bataille. Où étaient-les autres ? Qu'importait pour l'instant. Surement Elwenn avait entendu la phrase de sa tante d'italienne puisque sa question portait sur la petite. La nièce semblait elle aussi prête à en découdre.

Lili...

Pas besoin de plus. Les trois comparses allaient être suffisamment remontées pour foutre une bonne raclée à l'enflure qui osait avoir fait du mal à une enfant... Même si cette enfant en question n'avait rien eu à faire dans une armée. Elle aurait dû la laisser avec Fralis et Elouan... La bourde ! Rodrielle en cheffe de famille : échec n°1 ! Elle se rattraperait plus tard.

Le chemin est donc repris.
Chaque parcelle de terrain est scruté, tant bien que mal, jusqu'au moment où elle l'aperçut. Elle, très mal en point, et les autres.

Là ! Vite !

Elle aurait pu que la Tatouée y serait aller en sautillant sur sa jambe valide. Mais ses deux aides allaient suffisamment vite pour rejoindre le groupe... Et, oh ! Son assaillante était là aussi. L'en fallait pas plus. A quelques mètres d'eux, l'italienne vociférait déjà.

LÂCHEZ-LA ! DEGAGEZ VOS SALES PATTES DE MA NIECE !!!!!

Règlement de compte à OK Corral - Partie 2.

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