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Tonnerre n'annonce pas forcément orage.

Grimoald
Qui aurait put l'entendre ? Le jeune Grimoald ne parvenait plus à crier. Perdu, il était perdu. Il était seul avec cette petite fille, seul avec son atrocité. Était-ce cela d'être un adulte ? un homme, un vrai ? La cruauté, la vie d'une enfant, était-elle un passage obligatoire pour devenir un "homme d'arme" ? Rien de chevaleresque dans l'évocation de ce dessein pour le jeune nain. "Homme d'arme" signifiait pour lui Vengeance. Un homme d'arme sait manier l'épée aussi bien que la dague, un homme d'arme est grand et fort, un homme d'arme ne se laisse point marcher sur les pieds. Un homme d'arme avance froidement, son cœur ne faiblit point... Un homme d'arme rend coup pour coup, sans faiblir, sans honte, sans scrupules, sans se soucier ni des règles ni d'un quelconque code. Point d'honneur là-dessous, point de bravoure. Du sang, juste du sang. Du sang, des cris, des supplications, des larmes. Du sang qui doit couler, du sang qui doit effacer ses stigmates, du sang qui doit laver son humiliation.
Mais pour l'heure, son seul dessein était de garder cette petite fille en vie. Combien de temps encore ? Y aurait-il un miracle ? Qui aurait put l'entendre ?
Pour l'heure, il mêlait ses larmes à celle de la petite. Il la serrait contre comme si, par sa présence, - par le fait qu'il soit là, qu'il soit bien là, que pour elle, contrairement à la petite Lilly, il soit là. - il pouvait effacer son crime.
Il ignorait tout de cette petite. Peut-être même était-elle proche de la précieuse Sébilia. Quand bien même il le saurait, le jeune Grimoald ignorait que le "C" gravé profondément au stylet dans la chair tendre de sa fesse droite... c'était le C de Corleone...


- Il ne faut pas partir... Tout... tout ira pour le mieux, tu.. tu verras. Tu... tu n'auras plus mal, tu... tu ne vas pas partir... je te le promets... C'est promis.

Sa voix était à peine audible et si teintée d'angoisse que ses paroles était à peine crédibles. Pourtant, sa voix avait suffit à masquer les bruits de pas, de pas de course, qui avançaient.
Son front contre celui de la petite, il n'avait point vu Marie-Alice sortir de la pénombre.


- Pousse-toi Grimoald, il faut la ramener, il faut la soigner.

Cette voix, il la reconnaissait. A peine eût-il le temps de réagir et de relever la tête pour s'assurer que cette voix n'était point le fruit de sa tête embrouillée qu'elle lui tendait son épée pour se saisir de la petite.
Pas le temps d'hésiter, ni de lui esquisser un faible hochement du chef en signe de reconnaissance.
Non, car Victoire arriva soudain. Elle non plus, il ne l'avait point entendu arriver.
Elle s'assurait que c'était bien eux, et au moment où Grimoald allait acquiescer et se montrer un peu plus explicite que les larmes qui coulait sur son minois d'ange-enfant...


- Non ! NON ! ... Pas... Toucher... Moi !

La petite secoue la tête. Le jeune nain lance alors un regard inquiet aux deux femmes.
Il connait les talents de Victoire, c'est elle qui l'a ramené d'entre les morts, qui lui a rendu la vie. Du moins, c'est ainsi qu'il voit la chose.
Marie, il ne l'a connait point vraiment. Elle ne représente pas une menace pour lui, au contraire. Très habile avec une paire de chausse pour corriger l'insolence, il ignore cependant ce qu'elle peut faire pour cette petite, il ignore où elle compte l'emmener.
Alors il les regarde tour à tour Victoire, Marie, et l'épée qu'elle lui tend. Il secoue doucement la tête. Il repose son front tout contre le siens pour la rassurer, pour lui dire qu'il reste là et qu'il veille.
Regardant à nouveau les deux femmes, il murmure entre deux sanglots :


- Il... il faut faire quelque chose...
Elle... elle ne doit point mourir...
Je vous en prie...


Et il resserre son étreinte sur la petite pour lui assuré qu'il ne bougeront pas d'ici.
Il ne parvient pas à faire cesser ses larmes. Être là, c'est tout ce dont il est capable.
Quand soudain !


- LÂCHEZ-LA ! DEGAGEZ VOS SALES PATTES DE MA NIECE !!!!!

Regard effrayé du jeune nain. Il ne distinguait que la forme et cette forme, ce cri... ça n'annonçait rien de bon.
Que faire ?

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Mariealice
Grimoald hésitait et pourtant il devenait urgent de réagir. Marie le sentait, instinctivement, habituée aux champs de bataille, aux corps plus ou moins brisés, à l'odeur du sang si entêtante qu'elle lui en donnait envie de vomir. Vomir l'imbécilité des hommes et des femmes qui ne pouvaient trouver d'autres moyens de régler leurs différends que par les armes, vomir l'imbécilité des hommes et des femmes qui entrainaient à leur suite des enfants. Des enfants comme celle que tenait serrée le blondinet, celle pour qui il avait appelé au secours. Et elle allait lui coller l'épée entre les mains sans plus de discours quand Victoire s'approcha à son tour.

Oui. C'est une enfant, je n'ai pas encore pu voir l'étendu des dégâts mais il faut absolument la soigner.

D'ailleurs la fillette s'agita, sans doute par crainte qu'on ne lui fit plus de mal que de bien. Il est vrai qu'en adulte, la brune n'avait pas songé à tenter de la rassurer, à lui parler, elle agissait dans l'urgence.

Je te promets que nous ne te voulons aucun mal. Au contraire.

Un regard autour d'eux puisque certains continuaient à se battre alors que le signal avait été donné de cesser et de se replier. Et là une silhouette, enfin des silhouettes s'approchant mais une reconnue puisque son épée, que du coup elle garda bien en main même si pointe baissée vers le sol, était celle que la lame avait goûté un peu auparavant.

Aux hurlements de l'inconnue mais néanmoins ennemie, les noisettes verdirent tandis qu'elle touchait de sa main libre le bras de Grimoald et lui murmurait de se tenir prêt à partir en courant au cas où. Victoire, nul besoin, Marie le savait. Ses yeux se posèrent alors sur la blonde et froidement mais calmement elle répondit.

Votre nièce? Vous trouvez que c'est un endroit pour une enfant?

De la tête elle montrait le paysage alentours sans cesser de la fixer.

Votre nièce est blessée et a besoin de soin. Victoire ici présente peut l'aider, moi également. Voici à quoi peuvent aussi servir mes sales pattes comme vous dites.

Pour l'heure, Marie attendait de savoir ce qu'il allait en être décider. Encore du retard, comme si l'état de l'enfant le permettait.

Mais décidez-vous vite, je ne sais pas ce qu'elle a ni la gravité de ses blessures.

Autrement dit, non elle ne comptait pas l'achever mais à ce rythme, tout le monde allait y parvenir.
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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Finn
[En attendant la médaille.]

L’esprit vaporeux s’évadait de son carcan de certitudes pour se tourner vers le Ciel.
Psalmodie entonnée à voix basse et éraillée pour son propre Salut.
Les choses se présentaient mal.

Baignant dans une flaque carmine, l’Irlandais séchait comme un porc éventré aux premières lueurs. La salade ôtée pour plus de confort dans le trépas, il n’y avait guère mieux à espérer de cette journée qui débutait à peine.

Que n’aurait-il pas donné pour une dernière rasade de son précieux nectar de malt.
Que n’aurait-il pas bravé pour une ultime nuit d’ivresse avec sa Reyne…

L’inquiétude endigua le flot perpétuel de ses préoccupations égoïstes.

Et Gaetan, qu’allait-il advenir du petit manchot incapable d’enfiler ses chausses sans y perdre sa dignité - voire la vie, s’il se trouve au bord d’un lac ?

A ces perspectives, toutes plus réjouissantes, l’Irlandais se fit sourd. De viles voix rivalisant de mesquinerie lui soufflaient toute la délivrance qui découlerait de sa perte. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à leur laisser cette chance.

- « C’est moche, hein ?.. », parvînt-il à articuler, sentant la présence d’une âme charitable plus qu’il ne la voyait. Lorsque la vue de l’homme à demi-conscient s’éclaircit, ce dernier put constater, blasé, que le sort ne manquait pas d’humour. « Miramont… » Il toussa. « Achève-moi ou ramène-moi.. avant de te prendre un méchant coup.. mais cesse de me fixer avec ces yeux de merlan frit.. ! », s’agaça douloureusement l’Irlandais, près de calencher.
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Lidia
Quand bien même Lidia n'aurait pas voulu aider Rodrielle, cela n'aurait rien changé, la Tatouée semblait déterminée malgré sa profonde plaie à la jambe. Le garrot, elle savait par expérience, pour l'avoir déjà observé sur des personnes, qu'il n'était utile que sur une courte période. Les Corleone devaient dès lors doublement se dépêcher de retrouver la gamine, si la Salamandre partait sans les attendre ou bien qu'elles croisaient en chemin des ennemis pas pressés de regagner leur campement, les filles seraient dans une délicate situation.

« Faut qu'on se grouille de la retrouver avant de faire une mauvaise rencontre. »

Quelques mètres plus loin et tout de même intriguée par la fillette qu'elle ne connaissait pas encore - de nombreuses choses semblaient s'être déroulées pour la famille Corleone au cours de ces cinq dernières années durant lesquelles elle avait arpentée différents royaumes à la recherche de fortune et renommée - Lidia interrogea sa cousine et sa tante.

« Ahem, à quoi elle ressemble ...Lili ? »

Sa question n'allait pas rester longtemps en suspens et pour cause la gosse était à portée de vue, mais pas seule. Les évènements n'avaient de cesse d'empirer, si un combat devait avoir lieu dans ces conditions, la cuisse entaillée de Rod poserait un sérieux problème.

« Grrrr... »

Un grognement énervé sortit de sa bouche une fois assez proche du groupe adverse. Son bras libre glissa sous sa pèlerine, elle attrapa une épée moyenne et elle la tint le bras à moitié tendu. Lidia marmonna quelque chose d'incompréhensible. Que faire dans cette situation sans risquer de faire tuer tout le monde ?

Vers ses alliées, à voix basse, mais gardant un œil attentif sur ses adversaires, elle dit :

« C'est pas une mauvaise solution j'crois, parce que bon j'ai pas l'impression qu'on puisse la transporter jusqu'à notre campement dans son état... »
Kasia
A tout prendre, cette campagne relevait plus du foutoir monumental que d'autre chose. Déjà, le monde à l'envers, on leur avait demandé si ils voulaient bien se mobiliser plutôt que de lancer des ordres à tort et à travers. En sus, pour parfaire les incongruités, on avait d'un côté, les Ordres Royaux, contraints à combattre dans le même camp que le pire des déchets que la terre de France puisse porter, soit Namaycush, et de l'autre, des crevures et des traine-misère aux côtés de certains qui combattaient encore le Ponant avec les Royaux à peine un ou deux mois auparavant. Elle finissait par entrevoir l'idée que la parole donnée sans aucune ambiguité puisse mener à défendre ceux qu'on méprise contre des gens qu'on pourrait apprécier, dans d'autres lieux et d'autres circonstances.
Ce qui n'enlevait rien à la détermination de la gamine à tenir sa place dans le rang.

L'autre partie du souk était plus personnelle. A peine rendus en Champagne, ils avaient décollé tellement vite qu'elle avait rien à se mettre sous la dent, même pas un quignon de pain. Une jolie bourde qui allait lui faire crier famine toute la journée, cette connerie là, à moins de mettre la main sur un comparse au coeur généreux.
Ou à moins.. Puisqu'on en était là, sans aucun équivoque, à moins de mettre un adversaire à terre et de lui faire les poches.
Mais non, c'était stupide, personne ne se promenait sur un champ de bataille avec ses réserves.
On verrait bien puisqu'en face était de toute manière apparue comme par une sorte de génération spontanée, l'armée du félon. Vaste blague.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, suivant les ordres, elle se retrouva au coeur d'une mêlée. A droite, à gauche, elle n'aurait su dire. Par contre la certitude c'est qu'il y avait du boulot pour se garder entier. Les coups, c'est comme les mauvaises herbes, plus on en arrête, plus ils pleuvent. Et quand une naine pas plus grande qu'elle lui fonça dessus bille en tête, la jeune Blanche failli prendre ses jambes à son cou, surtout à cause de la monture de l'autre. Sauf que voilà, un cheval, ça va plus vite qu'une paire de jambe, alors elle fit face, et eut l'heureuse surprise de voir l'autre lancer un coup d'épée et se ramasser dans le même temps. Adversaire à portée, frapper avant qu'il ne soit remis. Un coup dans l'eau, elle en fut pour ses frais en courant sur l'ennemi, puisqu'il lui fallut se déporter avant de s'embrocher d'elle même. Sauf que l'autre ne faisait vraiment pas mieux avec sa lame.
Duel de manchotes. Et que je te frappe, mais en fait je te loupe, sauf que j'esquivais, et je parais à côté de la plaque, alors au final je me prend mon propre bâton dans la tronche.
Même sans talent, l'autre est mieux armée, alors elle attend une ouverture, recule quand il le faut.. Un pied mal placé la sauve d'un nouveau moulinet lorsqu'il lui accroche la patte et la flanque presque à terre.
Et comme tout est une histoire de chance, elle saisit la sienne, et un pied bien utilisé cette fois, le sien propre, envoie valser la lame adverse pendant qu'elle lui assène un coup de baton sur le crâne.

Hélas, hélas, un mouvement de fond l'embarque au loin, et lorsqu'elle lève le nez sans avoir pu faire les poches, c'est pour découvrir son unique arme diminuée de moitié, fracassée en deux par un crâne trop solide.
Saloperie !
Elwenn
Les lèvres de la Cheffe s'articulent et sonne le glas!

Lili...

Elle voulait absolument savoir et maintenant qu'elle a la réponse elle ne se sent pas mieux. Bien au contraire!
On ne touche pas à une Corleone, on ne touche pas à une enfant et on ne touche encore moins à une enfant Corleone!
Le sang bouillonne dans ses veines, il la brule tellement il circule vite, si vite que son souffle se fait court, le cœur se serre, elle imagine le pire et ses imaginations lui brouillent la vue.
Sa prise qui s'était ramollie sur son épée dans l'attente se resserre comme jamais autour du pommeau, les mâchoires se bloquent tel un étau alors qu'elle suit le mouvement ne pouvant piper mot encore sous le coup de la nouvelle.
Le temps presse ...
Elle acquiesce aux dires de Lidia mais ne peut lui répondre quand elle questionne au sujet de la petite.
Elle l'a trop mauvaise la roussette pour pouvoir bavarder même si ce papotage pourrait aider.

Sans trop tarder la gamine est localisée mais pas que ... tel des vautours attirés par le sang et la chair, les ennemis entourent sa petite cousine gravement blessée.
Sourcils froncés, dents serrées, Elwenn persiffle à voix basse.


Putrefazione*

Elle tremble de tout ses membres mais maitrise sa dextre qui agrippe encore plus fort sa rapière.
A première idée elle foncerait dans le tas sans se soucier du reste cela lui vaudrait au moins d'évacuer la colère qui l'anime à cet instant et peut être bien d'en amocher un(e) au passage.

Mais l'ennemie parle.

Ses premières paroles lui vaudrait d'être la vedette de la boucherie qu'Elwenn projette, son bras se lève sous l'impulsivité puis se rabaisse, lentement, très lentement.

Elle se ravise et s'autorise un rapide regard vers Rodrielle pour tâter le terrain.
Sa cousine et cette inconnue n'ont pas tort, au fond se trucider n'aidera en rien dans la situation actuelle.
Ce sera donc une pause obligatoire entre les deux camps.
Il le faut, oui, il le faut pour Lili!

Elle murmure néanmoins aux Corleone.


Qu'ils fassent ce qu'ils peuvent bien faire, il n'empêche que le coupable paiera !!


Et la rousette de cracher au sol et de braquer ses noisettes flamboyantes sur ces ennemis.
Elle espère que ça aille vite la patience n'est pas son fort.
Il ne faut pas trop lui en demander tout même. Une folie peut si vite arriver...




*Pourriture

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Rodrielle
Il était jeune aussi, celui qui tenait Lili dans ses bras. Il était pâle aussi, presque mortifié par l'état de l'enfant qui semblait tout de même consciente. Etait-ce lui le coupable ? L'italienne échappa un grognement de colère. Oui, le coupable payera. Ils payeront tous... Mais pour l'instant ce fut sa propre adversaire qui lui répondit.

"Votre nièce? Vous trouvez que c'est un endroit pour une enfant? "

Testarda* ! V'là qu'elle commençait à faire la leçon ! Le poing de la Tatouée se serra. Heureusement qu'elle ne pouvait marcher toute seule parce qu'elle lui aurait rendu la monnaie de sa pièce. Mais ne pouvant attaquer physiquement, elle allait se le permettre verbalement.

Pars'que vous pensez que j'l'aurai laissé venir si j'l'avais su ? Mais j'vois qu'elle a paru être un adversaire à votre taille, pour l'avoir attaqué !

Regard en biais vers le jeune homme. Et Paf ! Dans tes dents. Retour sur l'autre. Voilà qu'elle se prenait pour un Saint Bernard ! Décidément, cette femme là lui tapait déjà sur le système. Regard aux deux Corleone, qui pensaient qu'il valait mieux la soigner de suite. Fichtre ! L'italienne se tourna vers Marie Alice.

D'accord. Faites le nécessaire pour qu'elle reste en vie et on s'occupera d'elle ensuite. Mais hors de question que j'vous laisse l'emmener seule ailleurs. J'ai goutté à ce que vous pouvez faire d'autre. -Une pause, l'italienne regarda sa jambe quelques secondes puis revint à son interlocutrice- Et croyez-moi que s'il lui arrive quelque chose j'vais pas attendre une minute de plus pour vous rendre la pareil.

Courte trêve pour reprendre de plus belle le combat par la suite. Qu'ils ne croient pas qu'ils allaient s'en sortir si facilement. Lidia et Elwenn semblaient d'accord. Les fauves étaient retenus pour l'instant.

Andiamo !

L'ordre était lancé. Ils n'allaient pas passer trois heures avec l'Ennemi.




*Testarda ! = Bourrique

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Mariealice
C'était sympa ce petit face à face. Si si. On se serait presque cru à une fête de village. Sourires et bonne humeur, manquait plus que le vin et la bière. Ironique? Là pour le coup un peu oui. Mais pour autant le regard ne cillait pas et à part la couleur de ses yeux pour qui la connaissait, elle semblait de marbre. Par contre, il y avait tempête sous le crâne et elle peinait à réprimer l'envie non pas de leur coller son épée quelque part mais de laisser sortir sa colère qu'elle ravalait depuis de nombreuses heures maintenant. Rappelez-vous, dès le départ elle fulminait. Autant dire que cette petite sauterie impromptue n'arrangeait absolument à sa délicieuse humeur.

Du coup elle ne put retenir un....

Je ne l'ai pas attaquée.

Suivi d'un...

Vous vous attendiez à quoi?

Qui fonctionnait aussi bien en réponse à 'Pars'que vous pensez que j'l'aurai laissé venir si j'l'avais su ? ' qu'à '. J'ai goutté à ce que vous pouvez faire d'autre.' Non parce qu'elle avait beau jeu de croire que tout était de leur faute mais la blonde songeait à quoi en la laissant suivre une armée la petite? Surtout ces armées. Que ce serait une promenade de santé? Elle vivait dans quel monde? Et elle faisait quoi elle ici? Elle n'était pas là pour faire comme eux? Se battre?

Ne pas en rajouter surtout, regard sur Grimoald pour le rassurer puis se tourner vers Victoire.


Je vous laisse regarder.

Plus bas.

Je m'occupe de Grimoald et je veille.

Epée toujours en main, elle se releva pour laisser sa place à la jeune femme tandis qu'elle passait derrière le blondinet.

Laissez Victoire travailler.
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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Volkmar
[Ailleurs pendant la bataille.]

Une réserve. Toute armée digne de ce nom a sa réserve. Mais là, tu parles d'un corps de renforts ! A part la Rouge en qui il plaçait une relative confiance, tout le reste, c'était du menu fretin qui ne s'était encore jamais frotté à une vraie bataille.
Et à voir les séquences d'entraînement qu'ils s'étaient payés, il n'était pas temps encore de tester leurs talents. Mais voilà, la vie, la mort, c'est comme ça, ça n'attend pas. Même un rouge n'a pas le luxe de choisir sa fin, alors les autres, est-il nécessaire d'en parler ?

Et le cavalier rongeait son frein. Sur l'aile, Falco avait déjà frappé, dans le dos comme à son habitude -ne dites pas que je vous ai dit ça- mais trop faiblement pour renverser la vapeur.
Et le centre allait partir en lambeau au moindre accoup, notamment parce que la charge de la cavalerie Bouillonaise, même si elle faisait plaisir à voir, ne valait pas, et de loin, une charge des Ordres Royaux.

Et pendant ce temps, on se faisait tellement suer sur la colline, que la Rouge en mal de boisson aurait pu compter fleurette à une bouteille vide. Faute de quoi, elle se plaignait invariablement, faisant siffler les oreilles de l'ex-Poitevin.
Qui lui rageait de n'avoir pas mieux à faire que l'épouvantail dans le vent, dans une armure incomplète, parce que, ah, oui, il avait en plus fallut se grouiller d'être en place pour jouer à la feuille morte en perdition au milieu d'un couple de balayeurs surmenés.

Pour toutes ces raisons, et aussi un peu, mais c'est mineur évidemment, parce qu'à force de foncer dans le tas, Eusaias n'avait pas pris garde à ses arrières, l'homme de vermeil arma son bras. Série de tintements derrière lui. Mais bien trop faible pour changer le cours des choses. Ce serait comme jeter une goutte d'eau dans une mer de sang : Au final, on ne verrait que plus de sang, sans vraiment s'en apercevoir.
Oui parce qu'en fait, une vraie réserve, c'est un échelon, mais là, c'était juste trois pelés un tondu, soit trois fois rien en plus d'être des péquenots. Misère.


"C'est à nous tas d'mollusques !"

Avec un peu d'illusion, il aurait pu croire qu'on le suivait, tiens, il suffisait d'imaginer les sabots frappant le sol à sa suite. Par contre, s'il fallait qu'il devienne chevalier, et en tant que vassal, il faudrait sérieusement qu'il se trouve un cri de guerre plutôt que de beugler sans classe ni élégance. Parce qu'un brouhaha que personne pipe, s'il est en latin, en jette mystérieusement toujours plus qu'un encouragement bien senti. Les mystères de la guerre.

Bim. Flanc percuté, la lance abandonnée, c'est l'épée qui entre dans la danse. Une parade à droite, une à gauche, deux coups dans l'eau. Pour une arme appelée Sable, c'est un peu ironique.
Visualisation. Pas très loin, la Rouge -elle s'était pas endormie sur son cheval ? C'était peut-être une illusion, de fait. Devant, le roi. Touché, coulé, disparu sous la masse grouillante.


"Meeeerde. Au roi, au roi ! Dégagez Bouillon !"


Peu importait de toucher désormais, il fallait avancer jusqu'à Eusaias pour le sortir de là. Si le prétendant tomber au premier jour de combat, c'en serait finit de la Fronde. Et puis laisser tomber un ami, c'était pas la panacée.
Par contre, il lui fallut une plombe pour reconnaître les couleurs de l'assaillant.. Ou plutôt l'assaillante. Putain de rouquine irlandaise ! Le trèfle à son cou lui parut peser une plombe.
Oeillade à la Rouge.


"J'ai besoin de vous, on va justifier la paye."


P'tain, et il fallait encore hurler. Foutu champ de bataille, ils pouvaient pas inventer le silencieux, qu'on s'entende un peu.
Et que ça s'agitait encore devant.


"Gardez le roi avant tout, mieux vaut qu'il soit sauf que vengé !"

On arrive, on y est, et... moi aussi je t'ai reconnue, Ewaele. Deos a visiblement un curieux sens de l'humour.
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Ewaele
Sa monture avait piétiné un temps sur place tout en tournant sur elle-même, sa tête avait du coup adopté la même attitude pour ne pas perdre l'ennemi de vue... Etait-ce encore une supercherie de l'ex-Bouillon, pour qu'elle revienne à l'assaut et qu'à son tour elle subisse les coups de celui qui voulait à tout prix se proclamer Roy... Elle hésitait, la rouquine, à donner une seconde offensive, elle cherchait du regard où elle avait pu le blesser, si la posture qu'il avait adoptée en essayant une contre-attaque n'était pas un leurre... Et ses yeux virent la dite cuisse au moment où les armes de son vis à vis tombèrent, elle n'eut pas le temps de dire ou faire quoi que cela soit, que le cheval d'Eusaias rua sur un allié, il en perdit l'équilibre définitivement pour n'être plus qu'attaché à l'étrier...

Tout cela la laissa dubitative. Décidément il avait toujours eu de drôle de façon de fuir la scène où on l'attendait. La répartie en tous sens n'était point son fort... Du moins face à elle. Mais tout ne s'arrêta pas là, cela aurait été tellement plus simple, pensez-vous... Elle l'avait aperçu plutôt, fuyant sa présence sur ce sol, voulant éviter de le croiser, ne serait-ce que du regard. Pourtant ils savaient tous les deux que cela devait arriver un jour. Chacun dans son camp, amis avant que de, par obligation, devenir ennemis ou quelque chose qui devait y ressembler. Le terme 'ennemi' lui semblant trop fort...

Elle portait tout contre elle un saint christophe offert il y avait de cela des lustres, bien avant la dernière croisade qui les avait tenus éloignés de la Bourgogne plus de dix mois... Un symbole pour la protéger... Et leur retour il y avait si peu de temps, pensant pouvoir enfin se poser et se reposer, refaire le plein d'énergie, d'envie, de tout ce brouahahaha, tumulte, qu'elle avait pourtant voulu au plus profond d'elle. Oui ce retour, qui l'avait plongé face aux réalités que chacun avait définitivement choisi sa voix, sa destinée, chacun d'entre eux respectant l'autre, l'appréciant en bien des points... Mais se sachant menacés plus les jours avançaient, l'un par l'autre. Il était dur de regarder un homme droit dans les yeux et de savoir que ça serait peut-être lui qui nous tuerait, ou l'inverse, et de s'entendre dire... 'Si cela doit arriver, n'hésite pas à le faire...'

Ses traits revinrent sur Volkmar qu'elle avait tout simplement évincé un peu plus tôt. D'un seul coup elle n'était plus si fière que cela, même si en son for intérieur elle n'avait que fait ce pourquoi elle était là. Même si au-delà de la haine qu'elle portait pour Eusaias, à un moment donné, à armes égales, cela aurait été lui ou elle...
Nul tremblement, nulle parole, juste ce regard émeraude à cet homme qui était tout à la fois en ce moment... Ami, ennemi... Si proche et si éloigné... N'écouter que sa raison et laisser le reste à la porte de ce qui serait plus tard sans doute du dégout, de la honte , mais jamais du regret ou des remords... Lentement elle fit tourner son équidé, durant tout le temps que ce mouvement lui prit, elle ne quitta pas l'homme du regard, et lentement, très lentement, comme dans un mauvais scénario elle s'éloigna du décor principal... Sa tête pour chasser ses pensées se tourna d'un geste sec faisant balayer l'air à sa natte. Pour l'heure elle n'était plus utile icelieu. Et qui sait peut-être que très bientôt cette trame se reproduirait, mais cette fois lui contre elle...

Galop et regard perdu dans le vide pour retourner auprès des siens... Du sien, qui mieux que lui pourrait la comprendre ?

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Lililith
Il la rassure. Sa voix n'est qu'un faible murmure, elle seule l'entend mais c'est ce qui compte. Elle y croit. Elle a envie de lui dire que les fées ne laisseront pas faire ça mais soudain tout va trop vite pour elle. Il ne veut pas qu'elle meure. Son souhait, à la Minusculissime, c'est de fermer les yeux, tout oublier, les ouvrir à nouveau et voir que maman se tient devant elle, sur le bord du lit, avec un grand sourire chaleureux et du lait. Mais elle aura beau fermer les yeux, ça n'arrivera pas. 
Grimoald resserre son étreinte; elle grimace de douleur: il l'a faite bouger, un tout petit peu. Puis Lili sursaute et fait une nouvelle grimace en entendant quelqu'un hurler... Avant de reconnaître la voix de la Tatouée. Oh, comme elle aimerait pouvoir se lever et aller la serrer dans ses bras ! Mais bien entendu cela lui est impossible. 
Entretemps, celle qui tient l'épée se veut rassurante. Mais comment la croire puisqu'elle a touché la cheffe Corleone ?
Faiblement, l'enfant tourne la tête vers cette dernière et tente un sourire.


Buongiorno, Mamma...

Lui dire qu'elle va bien serait un mensonge trop vite découvert.  Sinon elles ne seraient pas sur le point de se battre - encore !
La tension monte, la cheffe de la Famiglia baisse les armes... Mais certainement pas sa vigilance. Du moins c'est ce que choisit de croire Lili. 
Et tandis qu'elle serre Grimoald, qu'elle s'y aggrippe pour ne pas le perdre, elle fixe la Tatouée.


Mamma... C'est maman, elle...

J'en vois deux qui ne suivent plus, dans le fond ! C'est pourtant simple: Mamma, c'est la Rod', Maman c'est sa mère morte et maman c'est Erwelyn.

Elle m'a dit... que... que je devais... rester avec Dante...

Elle avale sa salive, bat des paupières.

Mais il part... sans dire... Alors... J'ai trouvé... Ti... Lion. 

Elle respire difficilement, ses yeux se ferment. Elle est lasse, soudain, envahie par le froid alors qu'il fait bon. Ses poings frêles desserrent doucement leur prise sur l'homme-enfant tout en restant dessus. 
Quatre Corleone, quatre !
Enfin trois et demie...

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Victoire.
Une odeur de poussiere et de sang est encore en suspend dans l'air ..
Mais du bruit... Beaucoup de bruit, d'agitation et d'exubérantes palabres italiennes que Victoire ne relève pas, pas le temps !
Machinalement son index effleure la joue de la fillette qu'elle tente de rassurer par quelques mots avant de s'adresser à Grimoald


De grâce dites-lui que je ne lui veux aucun mal pour que je puisse intervenir !

Un sourcil curieux se soulève, Victoire cherche un point de compression entre le coeur et la blessure en s'adressant à la blondinette

Je m'appelle Victoire, je vais ôter cette épée, pour cela je te demanderai de prendre une longue inspiration et la maintenir le plus longtemps possible avant de relâcher.

Un fin sourire, c'est tout ce qu'elle peut lui offrir alors qu'en secret elle prie Aristote de guider sa main pour sortir la petiote de ce fichu bordel au plus vite. Un coup d'oeil à Marie pour qu'elle maintienne les mains de l'enfant, puis fermement, sans la moindre hésitation dans le geste elle retire la lame ensanglantée. Derrière elle quelques voix graves s’échappent pour venir ricocher ici ou là, et tandis qu'elle constate que les organes vitaux ne sont pas touchés, elle examine les chairs qu'il faut recoudre en lançant d'une voix autoritaire à qui veut bien l'entendre.

Une compresse de teinture mère d'orties pour stopper le saignement, j'ai un flacon dans ma besace, passez-moi la boîte en fer blanc aussi.
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Grimoald
« A vivre au milieu des fantômes, on devient fantôme soi-même et le monde des démons n’est plus celui des étrangers mais le nôtre,
surgi non de la nuit mais de nos entrailles. »
Antoine Audouard in Un Pont d’oiseaux


    Ce cri sorti de la pénombre, ce cri inconnu laisse bientôt place à une étrange sensation. Le brusque sursaut du jeune nain et bien vite temporisé par la main de Marie qui se pose sur son épaule. Se veut-elle rassurante ? Elle lui murmure de se tenir prêt. Prêt à filer en courant... Prêt à filer, au cas où... Au cas où quoi ?
    Non, cela n'a rien de rassurant. Mais alors pas du tout.
    Et puis la vision du Blondinet perce peu à peu la pénombre. Et de la pénombre surgit alors une blonde, une brune et une rousse.
    Non, ce n'est point une blague de goût douteux. Si tel est le cas, le nabot lui, ne rit point. D'ailleurs, si Victoire et Marie n'avait point été tout près de lui, le jeune nain aurait probablement souillé ses jolies braies vertes.
    Cette petite, c'était la nièce de la Blonde. Il ignorait quel lien elle entretenait avec les deux autres. Mais il comprenait, à ces regards, à ces murmures, qu'il venait de commettre un genre de sacrilège. Il comprenait qu'il venait de se fourrer dans un sacré pétrin, bien qu'il n'en saisissait pas vraiment l'ampleur.
    Le jeune nabot aux bouclettes d'or, lui reste muet, incapable de prononcer la moindre parole désormais. Cependant, un son étrange sort de la petite bouche de la gamine. Cette langue, il ne la comprend point. Pourtant, elle ne lui est pas étrangère. Il l'a connait. Ce chantonnement, cette musicalité, provoque en lui quelques sensations étranges. Un mélange de haine, de dégoût... et d'une angoisse, une sorte de panique, profonde qui le tiraille.
    C'est alors que ses yeux se porte sur la Blonde, sur celle que la petite Lili vient de nommer "Mamma"... Les yeux du jeune nain se pose sur son visage.
    Alors, c'est comme un vent glacial qui fait frissonner tout son frêle et mutilé petit corps.
    Alors, tous les sons parviennent étouffés dans sa tête. Sa vue se trouble, tout devient beaucoup plus sombre. Les femmes parlementent, la tension est palpable. Puis les choses semblent apaisées, du moins, moins tendues. C'est une sorte de trêve, où chacun reste néanmoins sur ses gardes. Mais le jeune Grimoald ne suit rien de la conversion. Tout se brouille dans sa tête. Mais ses prunelles bleue-grises s'assombrissent et ne quitte point le minois de Rodrielle.
    Il n'a jamais vu ce visage. Il ne connait point cette femme. Et pourtant, c'est comme un impression de déjà vu. C'est comme si ses yeux avait trouvé ce qu'ils cherchaient désespérément. Pourtant, ils étaient horrifiés parce qu'ils n'auraient point dû la trouver aussi vite : pas ici, pas maintenant. C'était trop tôt, beaucoup trop tôt.
    Plus rien d'autre autour n'avait d'importance. A nouveau, il n'entendait ni ne voyait vraiment. Il était obnubilés par ce visage sans s'en rendre compte pour autant.
    Son corps, instinctivement, continuait à soutenir la petite Lili. Mais son esprit, lui, il était ailleurs...


    - Giochiamo...

    Le rire de sa défunte amie, la petite Lilly, avait cessé de le hanter. Mais c'était un nouveau fantôme, ou, plutôt, un vieux démon, qui venait le hanter à présent.
    Cette voix, il la reconnaissait. Il la reconnaissait et il comprenait qu'elle ne pouvait venir que de lui-même. Pourquoi maintenant ? Pourquoi Elle ?
    Cette voix, c'était la voix de la Précieuse, la voix de Sebilia...
    Il n'en avait point conscience, mais ce pourquoi il fixait toujours de ses prunelles sombres le visage de la Mamma, c'est parce qu'il y avait dans ses traits quelque chose de celle qui fut sa tortionnaire.
    Ce grand frisson à la découverte de la Tatouée, cette angoisse lorsque la mélodie italienne sorti de la bouche de Lili... C'était cela, c'était ce souvenir, c'était Sebilia...


    - Ma p'tite chose... Ma belle p'tite chose...

    Dernières paroles de la Précieuses à l’oreille du nabot. Dernières paroles avant qu'elle ne quitte cette sombre forge souterraine de la capitale berrichonne, non sans avoir ordonné au Borgne de balancer le petit tas de chair brûlé et ensanglanté qu'il était alors.
    Elle pouvait se trouver loin à présent. A tout jamais, il serait SA "petite chose". Elle avait fait de lui son œuvre d'art, elle avait laissé dans la chair de son blanc séant sa signature : S.C... Sebilia Corleone.
    En un coup d’œil sur son minois,
    En un simple petit timbre de voix,
    Il s'était soudainement retrouvé sourd, muet, aveugle... fou !

    Elles pouvaient bien regarder le coupable. La Tatouée même lui lança comme une pique. Marie semblait vouloir qu'il se retire. Victoire se préparait à retirer l'épée.
    C'est d'ailleurs elle qui le sortit de sa folie silencieuse. Pâle comme un linge, il sursauta soudain et sembla recouvré ses sens.
    Elle lui demandait de rassurer la petite...
    Recouvrant peu à peu ses esprits. Il reporta alors toute son attention sur son crime. Lili ne devait pas mourir. Pas ici, pas maintenant, pas par sa faute.
    Alors il serra sa main un peu plus fort et de sa voix enrouée d'avoir trop sangloté, il tenta de la rassurer à son tour :


    - Ne t'en fais pas, Lili... Elle sait ce qu'elle fait... Ne t'en fais pas.
    Tu n'auras point mal... Tu ne sentiras rien...
    'Bref coup d’œil sur l'épée plantée dans le flanc sanguinolent avant de rectifier' ... Il... est possible que... ça pique un peu.

    Petit coup d’œil à Victoire pouvant facilement être traduit par "Oui baaah... Que vouliez-vous que je lui dise ?!"
    Après avoir donné ses instruction à la petite, elle retire l'épée du flanc et lance à l'assemblée quelques ordres qu'il ne comprends pas vraiment.


    - Victoire... elle... elle va s'en sortir ? demande t-il, inquiet.

    Petit coup d’œil à Marie. Peut-être le sait-elle, elle ?
    Puis ses yeux se portent à nouveau sur les trois autres femmes. D'abord la Brune, puis la Rousse... et ses prunelles, à nouveau, se perdent dans la contemplation, son visage d'ange-enfant inexpressif , du minois de la Tatouée...



"Giochiamo" = Jouons
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Igor
C'est pas tout, mais courir avec sa carapace d'acier sur les épaules, sachant que l'ennemi poursuivi est nettement plus rapide que vous - entre autres pour une question de légèreté - ça vous tue la respiration, un peu, juste un peu. Le slave, presque à bout de souffle, cessa donc de pourchasser ce frondeur bien trop lâche à son goût, après avoir grogné une paire d'insultes en polonais.
Mais pas le temps de glandouiller, à peine avait-il eu le temps de retourner dans la mêlée, de coller une paire de gaufres par-ci, par-là, que la retraite avait été sonnée. Pas une mauvaise idée en fait, pour un camp comme pour l'autre...

Du coup le bestiau se dirigea vers d'autres couleurs plus Hospitalières, vers ce regroupement plutôt féminin, excepté le blond nain qui avait un don pour se fourrer dans des situations plus ou moins périlleuses. Et il comprit vite l'étranger, en entendant que ça se gueulait dessus, que ça se menaçait, sérieusement ou pas, que l'ambiance n'était pas si festive que celle qu'il connaissait encore quelques minutes auparavant.
Alors sans un mot, la "ligne" ennemie fut traversée afin qu'Igor rejoigne les siens. Planté de bardiche dans le sol, son casque reposant sur le bout de la hampe de son arme, le slave attend, bras croisés, qu'on aille boire un peu !

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Isaure.beaumont
[Agenouillée aux côtés de Cazayous]

Agenouillée près de Finn, les paumes contre la terre gorgée du sang de l’Irlandais, Isaure contemplait la blessure. Ainsi, c’était cela la guerre. Du sang qui coule à flot, l’odeur forte de la mort et des prières déçues ?

-Vous saignez… constata-t-elle. Vous souffrez ?

Un mince sourire passa sur ses lèvres. Elle espérait. Il lui devrait la vie !

Autour d’eux, les combats cessaient peu à peu. Quelques carreaux volaient encore, des armes s’entrechoquaient au loin. Isaure observa l’homme et le chemin qui leur faudrait parcourir pour être enfin à l’abri. La jeune fille entreprit de bander la blessure avec un pansement de fortune – tissu à l’hygiène plus que douteuse. Les gestes étaient maladroits, appuyant parfois trop sur la peau mortifiée. Le pansement, un peu trop lâche, ferait bien l’affaire le temps du déplacement.


-Levez-vous. Si vous pouvez… Je n’aurai pas la force de vous traîner !

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