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[RP] Montre donc combien tu l'aimes.

Andhara_velvet


Une entrevue qui semble se dénouer en contrat finalement passé et la rousse redeviendra pour un temps la Velvet implacable.
Changement d'humeur et de style qui lui feront prendre une bouffée d'air frais après les intimes évènements de sa vie.
Et pour cela, rien de plus simple. La chose est facile pour l'avoir maintes fois faite. ça serait presque un dédoublement de personnalité qui s'opère chez la femme impétueuse, trop franche et rebelle qui devient soudainement calculatrice, froide et inéluctable.
Cependant une faille reste, récemment faite comme une grosse écharde plantée en son sein.
Elle le sait, elle devra cette fois-ci redoubler d'efforts pour se maîtriser d'autant que la tâche n'est pas légère mais elle sait néanmoins la chose faisable et elle en est presque trop sûre d'elle.
Une rousse, lion de Judas, voilà la description que lui avait faite son commanditaire. Elle n'aimait pas les groupes de ce type qu'elle jugeait par trop capricieux et peu fiables, et pour cause.
Elle préférait amplement son travail solitaire, certes plus difficile mais lui assurant un meilleur choix d'action. Ainsi, nouvellement parée d'armes dont elle venait de faire l'acquisition, elle avait donc suivi les pistes jusqu'à… Autun ? Eh oui, on pourrait presque dire pour la rousse que tous les chemins menaient en cette ville pourtant pas des plus agréables pour elle.
Mais la Velvet ne songeait plus comme avant et Autun qu'elle avait pourtant quitté plus tôt pour ne jamais y revenir n'était plus maintenant qu'un lieux de travail où elle ne se montrait plus de toute façon.
Elle avait arboré sa cape "d'anonymat" qui était plutôt efficace, masquant son apparence, son parfum et surtout sa rousseur très facilement reconnaissable par son intensité virant dans les rouges et qu'elle avait pour l'occasion nouée en une épaisse tresse, ne laissant dépassé que quelques courtes mèche latérales.
Il n'y avait plus aucun doute, c'était bien eux. Malgré la description plutôt vague du Seigneur de Bref, grâce à des informations personnelles supplémentaires, elle put en être certaine.
Ainsi, elle avait observé les allées et venues de la rousse et du frère qu'elle avait même pris "le risque" de croiser en taverne pour s'assurer des bonnes personnes.
Il ne restait plus qu'à trouver le moment propice pour faire les choses bien rapides et le plus possible de façon inaperçue. Elle aimait le boulot bien fait comme on le lui avait appris et cela passait par la discrétion.
Le commanditaire perdait patience mais qu'importe, elle avait commencé son travail et elle avait donné parole de le remplir. Le désistement n'était plus possible.
Et le jour vint qui fut parfaitement prometteur à l'occasion.
La jeune rousse prise en chasse sans le savoir semblait des plus insouciante et il lui semblait même qu'elle ne possédait pas d'armes. C'était presque trop facile mais elle avait l'habitude de se méfier de la facilité.
Sûre d'elle mais gardant tout de même une part de réserve, elle suivit la rousse qui allait se promener en forêt. La proie qu'elle était devenue ne se doutait visiblement de rien et c'était là tout l'intérêt.
Par chance, Andhara connaissait bien la forêt d'Autun pour s'y être promené également en d'autres occasions ce qui facilita son travail quant à passer incognito.
Elle la suivit ainsi jusqu'à ce que celle-ci décide de se poser, sa bouteille avec elle et le fameux livre attendu le la Rosa qui était déjà pour ainsi dire ramené à sa propriétaire.
Elle resta quelques instants à l'observer, préparant mentalement l'action qui allait suivre, ses armes prêtes à l'emploi.
Sortant lentement et félinement de sa cachette de feuillages, elle se planta devant la Lisreux d'une allure déhanchée et nonchalante, observant la lectrice en présentant sa dague à rouelles qui ne laissait pas de malentendus possible…

- Hum… j'voudrai bien c'liv'-là moi aussi…

L'entrée put paraître des plus curieuses quand on sait que sa mission n'avait rien d'un simple brigandage à la volée mais l'anonymat qu'elle s'évertuait à garder allait aussi pour ses commanditaires…

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Cali
L'oeil bleuté observait la vieille pièce qui luisait au bout des doigts fins et poussiéreux, sous un rayon de soleil matinal qui transperçait les feuilles d'un Olivier.
Cali sourit à sa trouvaille. Dans la poche de ses braies, la piécette retrouva sa jumelle découverte la veille.
Elle prenait ça comme un jeu, un moment de détente pour commencer sa journée.
C'est en forgeant des pelles pour d'autres que l'idée de s'adonner à ce petit passe -temps lui prit.
Croiser sur les chemins les autres âmes du village, en profiter pour discutailler un peu.
Le dispensaire en court de réfection l'avait quelque peu éloigné des villageois. Aussi cette chasse au trésor, lancée depuis quelque temps, lui donnait l'occasion parfois de soigner les petits maux de l'été à l'ombre des Oliviers.
On savait où la trouver en cas de besoin, si ce n'était à sa forge.

Aveuglée par le soleil auquel elle offrait son visage à la douce chaleur, la jeune femme ne vit pas tout de suite le pli qu'un messager lui remettait.
Clignant des yeux elle leva la main vers le bras qui se tendait, remercia le porteur du pli avant qu'il ne s'évapore dans la poussière du chemin ,et chassa nonchalamment une mouche au bourdonnement agaçant.

Elle n'ouvrit pas tout de suite le pli cacheté, prenant le temps de s'asseoir contre le tronc au bois rugueux de l'arbre qu'elle avait choisi, puis essuya ses mains, un sourire aux lèvres en reconnaissant l'écriture amie.


Citation:
Quelqu'un a besoin de soins. J'ai pensé à toi.


A l'intérieur du parchemin, il y en avait un autre, juste plié. En lisant cette demande, ses sourcils se rehaussèrent , formant deux arcs de cercle.

Citation:
....Et surtout, faites moi parvenir n'importe quel homme de science qui ne soit pas cet incapable de Alfred Edwards Casaviecchi Von Saxe-Norbourg-Hamilton !


- Tiens tiens.. Le dormeur... He bien Messire Von Frayner, si vous vous attendez à un homme, vous risquez d'être déçu.

La médicastre se servit du pli comme d'un éventail en se disant que la journée allait être chaude. Puis elle frotta doucement l'arrête du vélin contre son menton, songeuse.
Aussitôt sa décision prise, comme un ressort ses jambes se tendirent quand elle se releva. Fini la nonchalance et la douce quiétude du petit matin.
Tout en rejoignant son dispensaire, la médicastre passait en revue ce dont elle aurait besoin. La demande était vague, sans précisions aucune sur l'état du blessé.
Une rapide toilette mais un soin particulier sur la propreté de ses mains qui étaient en somme son premier outil de travail, des rechanges fourrés à la va vite dans une besace en bandoulière et le maximum d'instruments chirurgicaux que pouvait contenir sa sacoche de cuir. Sans oublier un mot qu'elle fit porter à son petit charpentier expliquant son rapide départ , et sans préciser de dates pour son retour. Lui demandant de ne pas s'inquiéter, même si elle savait qu'il le serait quand même.

Il lui faudrait sans doute chevaucher toute la journée pour atteindre Petit Bolchen et avoir une chance d'y parvenir pour la nuit.
" Quel nom étrange... Petit Bolchen."
Elle apprêta sa monture. Camaro était un étalon puissant, à la robe noire et lustrée, dont les muscles fins et saillants donnaient toute la noblesse à sa lignée. Fidèle et noble. Voilà des qualités que la brune reconnaissait sans qu'il faille en porter un quelconque titre.


[ ARRIVÉE AU CHÂTEAU ]


Elle avait échangé, à la faveur du crépuscule, ses habits recouverts de la poussière des chemins contre une tenue propre et sobre. Des braies foncées, une fine chemise de lin blanche. Le cuir de ses longues bottes luisait à nouveau, débarrassé des fines particules poussiéreuses.
En secouant sa cape, pendant que sa monture les menait au pas , la jeune femme prit le temps de regarder la demeure du seigneur chez qui elle se rendait, impressionnée par la découpe imposante des murs sombres sur le ciel orangé qui ne tarderait pas à se couvrir de son manteau de nuit.


- Ainsi donc, Petit Bolchen est en fait un château...

La tombée du jour refroidissant le fond de l'air, Cali remit sa cape sur ses épaules, la tête recouverte de sa grande capuche. Une dernière caresse à son cheval qui avait bien mérité du repos et la médicastre se présenta à l'entrée.
La lourde porte résonna de ses deux coups portés sur le bois. Elle n'eut pas à attendre car on lui ouvrit aussitôt.

En suivant le serviteur qui la guidait, sachant visiblement quel était le motif de sa présence, la jeune femme tournait les yeux de temps en temps pour observer la demeure, éclairée de quelques chandeliers.
Aucun bruit ne venait rompre le silence installé, si ce n'est le bruit de ses longues bottes martelant le sol à chacun de ses pas.
Quand le serviteur s'effaça devant elle, après avoir ouvert une porte, Cali lui glissa à voix basse de ne pas s'éloigner, qu'elle aurait besoin de ses services.
La médicastre pénétra dans la pièce à peine éclairée. Une chambre. Elle referma doucement la porte et fit deux pas. Dans l'ombre de sa capuche, elle observait en silence le corps alité au teint blafard.
Puis elle ôta sa capuche en fixant le seigneur des lieux.


- Effectivement... Je suis une femme. Mais efficace tout de même dans mon domaine.

La Thouarsaise laissa apparaître un discret sourire et inclina la tête.

- Bonsoir, Judas Von Frayner. Cali, temporairement à votre service. Nous nous sommes croisés, une unique fois, en Poitou. Vous étiez... Cali sourit en se retenant de dire " endormi".... dans vos pensées, en taverne.

Puis elle pencha légèrement la tête, les yeux fixés sur le pansement tâché de sang sur l'épaule gauche de Judas.

- Vous pouvez m'expliquez en quelques mots, même brefs, l'origine de votre blessure?
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Shirine
[Autun, Bourgogne. Sous le châtaignier]


Les mots se suivent, les pages défilent. Shirine est concentrée dans sa lecture, buvant de temps à autre une gorgée de vin.
Au départ, le bruit dans les feuillages retient à peine son attention, imaginant qu'il s'agit d'un oiseau. Mais la silhouette qui se dessine face à elle lui fait lever les yeux, lèvres quittant à peine le gouleau, main suspendue.

La surprise d'abord se lit sur son visage. Elle détaille la rouquine, remarque l'arme, bien évidemment, comment passer à côté ? C'est alors l'amusement qui prend place sur les traits de Shirine. Une copine de jeu ? Rousse en plus !
Dans sa tête, l'Archange semble éberlué.

    Gabriel : « Tu as une vie trop mouvementé Zoé. Tu n’aspires pas à être plus tranquille ? »
    Léviathan : « Oh non, ce serait d'un ennui... Comme la vie de Tammara. Shirine deviendrait aussi fade et inintéressante qu'elle... »
    Gabriel : « Ce serait pourtant moins dangereux et plus équilibré qu'elle soit comme elle. »
    Shirine/Zoé : « Par pitié Gabriel, tu vas me faire vomir. Tu sais à quel point je ne l'aime pas. »


Le livre ?

Ce n'est surement pas ce qu'elle vient chercher, mais Shirine est prête à entrer dans son jeu.
Sans cesser de sourire, ni de la regarder, elle se lève doucement. Une fois sur ses deux pieds, elle balance sa main en arrière. La bouteille explose contre l'arbre. Le liquide rouge se répand et coule sur l'écorce, comme un message du sang prêt à couler si nécessaire. Le tesson est maintenu fermement en guise d'arme.
Prudence...

De son autre main, Shirine referme le livre et le tend.


Tiens, prend-le si tu veux.
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Andhara_velvet
[Forêt d'Autun, sous le chataîgner]




La position supérieure qu'elle arborait plus tôt à laissé place à un semblant d'égalité lorsque la proie se prend au jeu et se lève.
La bouteille s'éclate et le vin coulant fait tirer une moue de déception à la chasseresse… Quel gâchis se laisse-t-elle dire en la voyant faire.
Puis un sourire se dessine sur ses lèvres, appréciant de ne pas avoir à tuer une simple souris, celle-ci serait sans-doute tenace et promettait un défi intéressant en la voyant tenir fermement son tesson de bouteille et entendant sa proposition qui n'en est pas une.
Elle lit rapidement le titre sur le livre que son adversaire -puisque c'en est maintenant une- vient de refermer et qui est bien celui souhaité…
Reste à savoir quelle cantica se jouera maintenant et pour qui.

La divine comédie, hum… voilà qu'est bien à propos. Un rictus ironique, presque carnassier s'esquisse à cette idée.

C'est une ancienne lion de Judas elle le sait et elle sait aussi leur capacité à la folie. Prudence donc est de mise malgré l'intérêt du jeu. Car c'en est devenu un.

Jette-le à mes pieds. C'est simple précis mais malgré l'ordre, elle doute qu'il fut tenu et s'attend à tout.
Ainsi elle la jauge du regard, se tenant à deux mètres, tout au plus, de la jeune rousse et passe son autre main dans son dos, en ressortant une main-gauche trident* acquise plus tôt qui n'est pas encore déployée.
Elle a rejeté sa cape qui la découvre et ses bras tendus sur ses côtés, sa dague à rouelles dans la dextre et l'autre dans la sénestre, les tenant fermement prêtes à servir, elle l'attend venir avec une pointe d'amusement…

Tu d'vrais j'ter ça en désignant du menton le tesson qu'elle tient, t'pourrais t'blesser



*Main-gauche : arme de défense à mécanisme qui se déploie en trident pour parer les attaques.

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Judas
Ha.

Voilà pour le bonjour. Le seigneur se ferma immédiatement, et défroissa d'un machinal nerveux et du plat de la senestre le drap qui le couvrait jusqu'à la taille. Entre ses dents il se fit une réflexion à haute voix, certainement audible de son hôte.


Fort bien... Voilà que l'on m'envoie d'abord un incapable, et maintenant, une femme...


Il soupira d'exaspération en tentant de se tourner un peu de coté, contrarié.

J'ai reçu par inadvertance un coup de lance à la chasse, et son extrémité est restée. Là dedans.

Voilà pour le mensonge. Avouer qu'une femelle lui avait fait cela? Jamais. Il regarda le mur, résigné à ne pas être agréable. Après tout il avait attendu bien longtemps pour avoir la visite d'une personne... "Apte" à lui apporter aide. Et puis il avait mal. Deux bonnes raison pour ne pas avoir l'air trop jouasse avec cette sombre inconnue. Cette histoire de Poitou? Du vent. Judas voyait trop de femmes pour se rappeler de leur visages, de leur poitrine à la limite, mais enfin... N'importe quelle futée pouvait se faire passer pour une connaissance en étant quasi certaine que le Frayner ne la remettrait mais acquiescerai par pure courtoisie. Et puis le Poitou c'était certainement une escale vers la la Bretagne, et la Bretagne c'était Anaon, cette Anaon qui l'avait quitté comme on quitte un chien, et pour cela, oui pour cela aussi Judas avait le droit d'être exécrable. Quelle idée de venir lui rappeler de si malheureux évènements!

Faites en sorte qu'il ne persiste aucune cicatrice, je n'ai pas de cicatrices, je ne veux pas de cicatrice.

Puis la voix cassée de Judas se tût, enfin. Garder un souvenir des Lisreux... Infâmie.
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Vive le Roy !
Shirine
[Autun, Bourgogne]


    Gabriel : « Mais que veut-elle ? Cette histoire de livre n'est pas crédible. »


Shirine a de nombreux ennemis. Rien que par son statut de Réformée, mais aussi de son appartenance au Lion de Juda, qu'elle n'a jamais caché avant de rejoindre Moran. Alors des gens qui veulent s'en prendre à elle, il y en a surement des tas, et d'autant plus en Bourgogne...
Et elle est loin d'imaginer que celle là est envoyée par le Von Frayner.

La jeune femme scrute les moindres gestes de son ennemie. Elle a peu de chance de s'en sortir indemne. L'autre est bien mieux armée. Le but est donc d'essayer de s'en sortir tout court. Habituellement, elle n'a peur de rien, et prend facilement des risques. Mais depuis le plan qui tourne en boucle dans sa tête pour faire payer à son frère ses 14 années de couvent, elle est prudente et tient à rester en vie jusque là...

Les doigts se repositionnent un peu sur l'arme de fortune, et elle jette le livre aux pieds de la rousse. Comme demandé.
Elle affiche un sourire faussement sympathique.


En toute honnêteté. Tu me veux quoi ? Je m'en suis prise à un membre de ta famille ? Où je t'ai laissé une cicatrice ?

Bien entendu, elle ne peut se souvenir de tous ceux qu'elle a touché de sa sica ou d'une épée...

Ah non, je sais... J'ai couché avec ton mari ?

Les questions sont bien ironiques, mais peut-être touchent-elles le vrai.

    Raye la mention inutile jolie rouquine...

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Cali
[ CHAMBRE DE JUDAS ]

Cali ne releva pas la réflexion marmonnée par l'homme alité. Pour elle, il était un patient, et ronchonner quand on souffre n'a rien d'étonnant.
Elle n'allait pas le chouchouter mais ferait en sorte de lui épargner des souffrances inutiles.
Une fois les amabilités passées, elle endossa son rôle de médecin, redevenant sérieuse... pour l'instant tout du moins.
Délicatement le pansement qui recouvrait la plaie fut ôté.
Seul un léger haussement de sourcil témoignait de sa surprise.


- Vous m'avez fourni l'élément le plus important. A savoir le bout de fer fiché dans votre épaule. Mais ne me faites pas prendre des vessies pour des lanternes, j'ai horreur des mensonges. Cette plaie n'a pas pu être causée par une lance mais par une pointe de lame, fine et acérée. Peu importe dans quelles circonstances. J'ai ce que je voulais savoir.

La jeune femme approcha la flamme d'un bougeoir et tâta doucement les pourtours de la blessure en l'observant consciencieusement.

- Vous avez une chance inouïe. Votre blessure est à peine enflammée. Si elle suppurait, j'aurais dû faire évacuer le pus pendant des heures, voir des jours, et vous faire une saignée. A la différence des autres médicastres, je ne la pratique pas à tout bout de champ.

Tournant le dos à Judas, la médicastre qui s'était défait de sa cape, se revêtit d'un tablier blanc. Puis elle se rendit à la porte où le serviteur attendait comme elle le lui avait demandé.

- Il me faut de l'eau chaude, deux ou trois récipients ébouillantés , un blanc d'oeuf frais et surtout beaucoup plus de lumière. On y voit guère plus que dans le cul d'une vache ici! Comment voulez-vous que je travaille dans de bonnes conditions?! Apportez moi trois chandeliers supplémentaires je vous prie.

Cali revint vers la petite table où elle avait posé sa sacoche et en sortit une fiole dont elle compta dix gouttes.

- Prenez ça. En attendant que je vous endorme, ça atténuera votre douleur et vous serez plus détendu.

Oublié le château, les grandes pièces entraperçues, la forte personnalité de Judas. Cali n'était plus la Thouarsaise enjouée qui flânait le matin même dans son petit village Poitevin. Envolée aussi la fatigue des chemins. Elle était ce médecin à qui on faisait appel pour ses compétences et son sérieux. Celle qui avait osé pratiquer une césarienne sur une femme vivante, celle qui employait des méthodes qui pouvaient être décriées par la médecine traditionnelle.
La brunette ne faisait aucune différence entre le plus humble des paysans, et le plus titrés des nobles quand il s'agissait de pratiquer sa médecine.


- Encore une petite précision messire Von frayner. Si je faisais des miracles, je serais, soit une sainte, soit une sorcière. La cicatrisation de votre blessure dépendra de la réaction de votre corps et des soins que je vous prodiguerais. Dans le meilleur des cas, je peux faire en sorte que votre cicatrice se voit à peine, avec le temps. Mais il subsistera tout de même une légère trace. Un filament...
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Andhara_velvet
[Forêt d'Autun]


Le livre choit à ses pieds, elle en est même étonnée. Elle le repousse légèrement du pied sur le côté du "ring" invisible. Quitte à le rendre, autant qu'il ne soit pas piétiné.
Elle observe son adversaire qui ne semble pas si sûre d'elle à moins que ce soit une ruse pour feindre la facilité.
Cependant sa main reprend bien fermement son arme de fortune ce qui laisse voir un manque d'assurance.
Et voilà qu'elle pose des questions qui la font sourire. Elle en rirait presque si l'heure n'était pas si grave et feint une moue de réflexion, amusée.

S't'avais couché 'vec mon mari, j'aurai surement tué l'mari… C'ci dit, à t'entend' j'imagine l'nomb' de tes ennemis mais vois-tu j'serai p't'être la seule qui t'tuera sans t'en vouloir.
C'en est même dommage car j'te trouve marrante dans l'fond.
C'pas qu'j'm'ennuie, j'aurai bien fait causette 'vec toi plus longtemps mais j'ai un boulot à finir t'vois…


Sa réplique concernant un éventuel mari était fausse bien entendu, pour y avoir récemment été confrontée même sans lien sacré. Elle ne voulait pas le montrer et gardait ça au fond d'elle mais cela l'affectait bien plus qu'il n'aurait fallu et l'écharde plantée en son sein la rendait plus vulnérable, elle le savait.
Une colère sourde renaissait de ses quelques souvenirs et pour le coup, elle lui en voulut finalement de les lui avoir rappelés, son regard se durcissant en la regardant dans les yeux.
Cependant, il fallait garder son sang froid et ne pas faire d'état d'âme. Elle était prête à bondir mais préféra se garder d'emportement qui aveugle le devoir.

C'est ainsi qu'elle entama le premier acte de ce ballet macabre en levant curieusement ses armes dans un air de danseuse orientale.
En faisant un tour sur elle-même, elle s'avança de son ennemie, attitude souvent désarmante pour celui qui ne connait pas cette façon de faire, se baissant à l'approche du corps de l'étrangère pour se relever en se glissant derrière elle, la lame de sa dague sur sa gorge palpitante…

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Judas
Judas garda son air de plus en plus pincé lorsqu'elle insinua qu'il n'était qu'un mauvais bonimenteur, tassé dans le fond de son lit. Il exagéra un "Aiille" outragé lorsqu'elle le tâta comme une bonne vache au marché, et lorsqu'il fut d'ailleurs question du fondement d'icelle, ne manqua pas d'avoir un hoquet faussement interloqué. Cette Cali avait beaucoup d'assurance pour se tenir ainsi devant un seigneur, et s'il n'avait pas un reste d'amertume entrain de lui rouiller dans le lard autant dire qu'il l'aurait renvoyée comme elle était venue. Mais l'heure n'était pas aux simagrées, et l'homme quoi qu'il pouvait en laisser paraitre souffrait autant d'impatience que de sa blessure. Rester alité comme un souffreteux chétif lui donnait des envies peu convenables, autant dire que la jeune femme avait intérêt à faire mieux que l'autre zig. Rongeant son frein il resta buté sans lui donner le plaisir de se désavouer quant à l'explication qu'il pensait viable, donner raison à une femme était une grande faiblesse, et Judas Von Frayner avait eut son lot de faiblesses pour la journée.

Pendant qu'elle donnait ses directives il la détailla un peu. Non vraiment, elle ne lui rappelait rien. Il fut bien vite sorti de ses réflexions par un haut le coeur. Les gouttes n'atterrirent malheureusement pas toutes sur le bout de sa langue...


Avant que vous ne m'endormiez? Personne ne m'endormira tudieu!


Où les hommes ne sont que de grands enfants qui a défaut d'avoir peur du noir, ont peur de la mort...
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Vive le Roy !
Cali
Cali regarda le seigneur de Petit Bolchen, interloquée.
Ne pas l'endormir? Il n'était pas sérieux. Sa réaction la déstabilisait.
Première fois qu'elle tombait sur un cas de cette opposition. La jeune femme se frotta doucement l'arcade sourcilière, et sans mot dire fit quelque pas vers le feu qui crépitait doucement dans la cheminée.
Elle avait besoin de réfléchir. Quelque chose ne tournait pas rond. Elle avait du manquer un élément, faire une gaffe.


- Vous avez bien fait d'ordonner un feu. Malgré la chaleur des journées, les nuits restent très fraîches.

Réfléchir et vite. Trouver une solution. La jeune femme demeura silencieuse , le regard noyé dans les braises tout en relevant lentement ses cheveux en chignon, les maintenant par son peigne en argent. Elle attisa un peu les braises, remettant une bûche et soupira. Elle pensait avoir compris la réticence de son patient à être endormi.
Quand elle reprit la parole, sa voix s'était radoucie. En quelque pas elle fut à nouveau près de Judas.


- Vous n'avez pas confiance en moi.... C'est ça ? Remettre votre vie dans les mains d'une inconnue est quelque chose qui vous est intolérable. Vous ne pouvez pas supporter de ne pas maîtriser les événements.

Froncer les sourcils, qui chez d'autres pourraient passer pour de la contrariété, était chez Cali un signe d'intense réflexion.

- Je comprend... Moi même je ne connais rien de vous à part votre nom et l'endroit où vous vivez. Pourtant je n'ai pas hésité à chevaucher toute la journée pour vous venir en aide. J'avoue que votre attitude me déstabilise un peu. J'ai plutôt l'habitude d'être reçue, si ce n'est avec reconnaissance, au moins avec soulagement.
Que pourrais-je vous dire pour que vous acceptiez de me faire confiance ?
Que mes patients sont bien vivants pour témoigner de mes compétences?
Que j'ai refusé par deux fois d'être anoblie parce que mon travail passe avant tout et que je ne peux le pratiquer librement qu'en étant proche du peuple?

D'un ton plus doux et plus bas elle rajouta.

-Si je ne vous endors pas, la douleur que vous allez ressentir sera telle que vous risquez de toute façon de perdre connaissance.
Il existe une méthode traditionnelle qui consiste à sentir une éponge imbibée de plantes anesthésiantes. Et.....


Cali s'assit au bord du lit, le regard franc et direct plongé dans celui de Judas.

- Il existe aussi une autre méthode fort peu connue dans le Royaume François. Je dois même être une des seules à l'avoir pratiqué. L'effet est saisissant. Votre corps est comme paralysé, vous ne ressentez aucune douleur mais vous êtes conscient. Seules vos paupières peuvent bouger, ce qui est un avantage de communication entre le patient et son médecin.

Un léger coup à la porte la fit se relever.

- Voyez... moi aussi je remets ma vie entre vos mains. Si l' Eglise savait que je pratique
cette sorte de médecine inconnue.... je finirais sur le bûcher.
Réfléchissez.... vite.


Effectivement, Cali venait de prendre un risque énorme. Rien ne lui assurait que Judas ne la dénoncerait pas. Tout pouvait s'effondrer, tout ce qu'elle avait patiemment construit, la confiance des poitevins qu'elle avait gagné. Mais la jeune femme était têtue et ne laissait jamais tomber, que ce soit un patient, ou le but qu'elle s'était fixé.
La petite brune alla ouvrir la porte au serviteur qui apporta ce qu'elle lui avait demandé. En un instant, la chambrée fut illuminée de la lumière supplémentaire des trois chandeliers.
La jeune femme se lava consciencieusement les mains et prépara dans un des récipients, un mélange d 'huile Rosat, de Safran et le blanc d'oeuf ramené par le serviteur.
Lorsqu'il fut sorti, elle nettoya les abords de la plaie puis y appliqua des charpies imbibées du mélange préparé.


- C'est un désinfectant, très efficace sur les plaies.

La jeune femme releva les yeux vers Judas.

- Alors mon seigneur? Vous avez pris une décision ?
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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Judas
Il fit un signe à la femme de se taire, il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne soit point trop susceptible.

Vous parlez trop, ne vous a-t-on jamais dit que cela vous perdra? J'ai pris ma décision. Je ne veux pas être endormi! Et n'essayez pas de le faire dans mon dos, ou je raconterais tous ces vilains aveux.

Sur quoi il leva le menton, buté comme un bouc, gardant tout de même à l'oeil les faits et gestes de la femme médecin. Comme pour justifier son manque de sollicitude il ajouta plus bas, et bien plus agréablement, si tant est que l'on peut préciser ce genre de chose agréablement.

Je vous serai reconnaissant lorsque vous m'aurez enlevé cette chose de l'épaule, ma dame.
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Vive le Roy !
Shirine
[Autun, Bourgogne]


Le livre repoussé du bout du pied lui prouve que ce n'est pas ce qu'elle veut. Ou pas seulement. Sinon, sans doute lui aurait-elle foutu la paix après l'avoir ramassé.
Shirine a baissé les yeux un instant pour surveiller les geste, et les relève bien vite sur la rousse qui ouvre la bouche. Sa façon de parler lui rappelle la sienne 3 ans plus tôt, après sa sortie du couvent. Elle y avait appris à bien parler, plusieurs langues même. Mais à se retrouver sur les routes, sans toit, sans sous, en haillons et à côtoyer le gueux inculte, elle avait fini par parler comme lui. Et comme Andhara, pour le coup... Son langage avait fini par revenir à force de traîner avec les Réformés du Lion de Juda, en majorité très cultivés et adeptes des beaux mots et des fascinants discours. Non, ils n'étaient pas que des brutes épaisses et sanguinaires...

Les paroles interpellent la Lisreux qui se demande si son adversaire n'est pas une mercenaire. Elle songe alors au Dijonnais, rencontré quelques jours plus tôt dans une taverne de la capitale bourguignonne, et qui lui avait proposé de lui faire visiter les geôles. Et la proposition n'avait rien de cordiale.

Shirine recule d'un pas quand l'autre se met à se mouvoir dans l'espace, un peu ridicule... Elle hausse un sourcil et se déconcentre une fraction de seconde, suffisante pour laisser son adversaire l'atteindre. La dague prend place son son menton et Shirine n'a pas l'intention de la laisser la menacer avec ni même l'égorger sans qu'elle ait pu se défendre. Elle tourne légèrement le bassin puis la tête, et de sa main gauche, lui attrape le poignet pour le tirer loin d'elle. Les visages sont presque collés.
Le bras ennemi résiste et la pointe de l'arme glisse sous l'oreille gauche de la genèvoise. Cette dernière tire encore, et la lame lui entaille le cou à la verticale, jusqu'à l'épaule. Elle lâche un cris de douleur, mais tente de garder sa concentration. Plus qu'irritée, elle lui envoi son bras droit dans la figure, espérant la faire reculer, et n'oubliant pas les éventuelles représailles du trident...

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Andhara_velvet
[Forêt d'Autun]


Evidemment, comment les choses pouvaient être aussi simples qu'elles le semblaient de prime abord ?
La réalité avait rejoint les suspicions de la Chasseresse qui n'en attendait pas moins d'une ancienne paria comme la Lisreux.
La lame glisse malgré tout sur la peau fragile qui fait déjà sortir le carmin de ses veines.
Et la défense allait de paire et ne se fit pas longtemps attendre lorsqu'elle prit le bras de la jeune rousse en pleine figure ce qui lui arracha un râle de mécontentement surpris.
La réplique de Velvet fut tout aussi brève que celle de son adversaire à la différence près qu'elle était bien mieux armée qu'elle.
Eloignée de force, elle cogne contre le tronc du châtaigner mais dans son recul, fait glisser sa lame de main-gauche sur le flanc de la Lisreux et en se ressaisissant, déclenche le mécanisme qui fait ouvrir le trident, tenant toujours sa dague bien devant elle de son autre main.
Les deux lames souillées de sang laissent tomber des gouttes pourpres dans le sol herbu. Elle n'oublie pas pour autant le tesson de bouteille menaçant qui peut malgré tout faire des dégâts quand il est bien employé et mal placé.
La jeune a de la ressources et il lui faut prendre ce détail en compte.
Elle l'observe quelques secondes, une entaille longue courant sur le côté de son visage qui la défigure. Tout ce sang, elle n'aurait jamais cru pouvoir s'en émouvoir un jour et pourtant quelque chose grondait sourdement au fond d'elle à cette vue.
La dernière fois, c'était une goutte perlée qui ornait la pointe de Gaïa, sa miséricorde et un pincement arrêta une seconde les battements de son cœur.
Elle resserra son emprise sur la garde de sa nouvelle dague qui n'était pas son armé fétiche. Pour une fois, elle n'avait pas l'assurance de s'en sortir indemne.
Il ne fallait pas perdre de temps. Elle le savait, plus ça trainait, plus le risque de ne pas mener la mission à terme était important.
C'est pour cette raison qu'elle prit le risque de se jeter sur elle, ne préférant pas attendre d'avantage, dague en avant vers le bas ventre de la jeune rousse…

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Shirine
[Autun, Bourgogne]


L'adversaire recule, non sans lui laisser un autre souvenir, sur le flanc. Shirine grogne de rage et profite de ces quelques secondes de répis pour tater la blessure sous l'oreille. Une veine cogne violemment dans son cou, accentuant la perte de sang. Sa chemise s'imbibe petit à petit.

    Bordel, je vais pas crever là, comme ça...


Elle songe à Moran et d'abord à sa vengeance, ficelée, plannifiée, organisée. Le regret s'insinue en elle, celui de ne jamais le revoir, ne plus jamais entendre sa voix, ni le voir s'inquiéter pour elle, l'écouter lui dire qu'elle est belle et insupportable, mais qu'il ne veut pas la perdre. Comme un gout d'inachevé, mais pas celui auquel elle aurait cru.

    Léviathan : « Chasse immédiatement ces pensées de ton esprit ! Et souviens-toi de l'abandon, du couvent, des soeurs excécrables, de la rose dans ta chair, des gifles et remontrances... De la perte de ta liberté. »


La colère et la rancune reprennent le dessus. Le géant ne mérite pas qu'on l'aime, mais bien qu'on le manipule et qu'on le brise comme l'être le plus abjecte qu'il est.

    Mon heure n'est pas venue, j'ai un frère à détruire.


Déterminée, elle est prête pour le deuxième assaut. La rousse se jette sur elle. Shirine se campe sur ses pieds pour la recevoir, mains en avant. Quitte à se faire transpercer la senestre, cela vaut mieux que le ventre.

    Viens t'empaler sur ma bouteille...

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Andhara_velvet


La douleur sourde frappe violemment aux souvenirs évoqués pourtant inconsciemment.
Et de celle-ci découle la rage, enivrante et aveuglante. La rage de s'en vouloir à elle-même et à lui.
La rage à laquelle elle n'avait pourtant pas laissé libre cours malgré ce qu'on aurait pu penser et celle-ci était principalement tournée vers elle-même.
Mais la jeune rousse à la langue trop bien pendue se trouvait être le bouc émissaire parfait, après tout elle était fautive d'avoir fait ressortir ce qu'elle avait essayé d'enterré au fond d'elle.
Cette colère la rendit aveugle au danger ou peut-être même qu'elle le recherchait après-tout… et pour le coup, elle le trouva.
Jetée sur elle sans vergogne, elle prend dans le flanc gauche le tesson qui l'accueille avec trop d'enthousiasme.
Elle lâche un cri à la douleur vive et rapide qui se répand rapidement aussi vite que son sang s'en écoule.
Elle serre les dents sous la douleur mais ce n'est pas sans compter sur sa main-gauche au trident déployé qui du même coup s'était fiché dans le bras, en dessous de l'épaule de sa nouvelle ennemie.
Toujours sur elle, elle se doit de se relever et prend appui sur sa main-gauche plantée dans la tendre chair pour se faire rouler au sol, en grognant, essoufflée, reprenant son arme par la même occasion. Leurs sangs son mêlés, à la vie à la mort.
Elle appuie sur sa plaie pour en retenir le sang qui s'en échappe malgré elle et recule en rempant en même temps, tâchant de s'éloigner un temps soit peu de l'adversaire et tenter d'en finir avec elle…
Il lui faudra faire vite, ses forces s'amenuisent à chaque minute…

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