Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP] Montre donc combien tu l'aimes.

Cali
La jeune femme blêmit. Non pour les menaces, car elle avait pris ce risque depuis longtemps déjà, mais en entendant le choix fait par Judas.
Sa voix était ténue quand elle lui répondit:


- Vous... vous n'avez aucune idée de ce que vous me demandez de faire... ni ce que ça me coûte.

Abattue était sûrement le mot qui convenait le mieux à son état quand elle se rendit près de l' âtre , au dessus de la marmite d'eau bouillante apportée par le serviteur, et dont elle enleva lentement chaque instrument de chirurgie à l'aide d'une longue pince..
Son maître, son mentor lui avait enseigné cette règle d'hygiène. Ou était-il ce vieux fou à présent? Celui que l'on surnommait maintenant " Le Boucher" ou " le bouffeur de chat".

Il se produisit alors un événement qui passa inaperçu, sauf pour Cali. Alors qu'elle essuyait ses mains sur son tablier, elle sentit un objet dans la poche de ses braies.
Tâtonnant, sa main trouva sous ses doigts l'arrondi lisse d'un petit caillou.
La jeune femme sourit aussitôt pour elle même. Son adorable compagnon avait eu cette idée un jour qui aurait pu passer pour anodine, de lui glisser un petit caillou dans ses poches, quand elle avait un accès de mélancolie ou lorsqu'ils étaient séparés. Ou tout simplement pour lui faire savoir qu'il pensait à elle.
Trouver ce petit caillou oublié au fond de sa poche eut un effet saisissant, lui redonnant la force d'accomplir la tâche ingrate imposée par le blessé.


- Bien... Il sera fait selon votre désir. Vous avez parlé de reconnaissance?

Cali eut un triste petit sourire.

- Vous me maudirez bien avant de ressentir une quelconque reconnaissance.

Malgré qu'il eut recraché la moitié de la potion anti-douleur, la médicastre lui en prépara une seconde dans un godet, ajoutant une dose de teinture d'Opium.

- Je vous conseille fortement de prendre cette médication. Je vous promets que vous ne dormirez pas. Vous ressentirez moins la douleur.

Puis elle se défit de sa ceinture de cuir qu'elle posa à côté du godet.

- Et mordez la dedans quand la douleur sera insupportable . Même avec le Laudanum... elle le sera à un moment donné.

Les mâchoires contractées, le visage emprunt de détermination et de concentration, la jeune femme ne dit plus mot, attelée à la tâche de sa charge.
Elle ôta le pansement désinfectant. Renonçant aux écarteurs, malgré l'étroitesse de la plaie, elle introduit lentement une pince dont elle dut jouer un peu à travers la plaie pour atteindre le bout de fer figé dans l'épaule.
Son appréhension était que le fer se soit fiché dans l'os, ou qu'elle sectionne une artère, contrariée aussi par la contrainte de judas de lui imposer ce travail dans de telles conditions.
La main plaquée sur l'épaule du blessé pour empêcher les mouvements involontaires, lentement elle tira le bout de fer coincé entre les deux bouts de sa pince, sourde à tout cri ou juron que Judas pourrait proférer.
La jeune femme souffla doucement, satisfaite de ne pas avoir provoqué d' hémorragie en extrayant la pointe d'une lame d'un poignard.
Sans attendre, tant que la plaie était encore une peu béante, elle sema de la poudre cicatrisante qui commencera à faire son effet avant qu'elle ne le recouse.
Consciencieusement, les doigts fins s'activèrent comme des petites abeilles pour enfiler un mince fil de lin huilé dans le chas d'une aiguille courbée, brodant dans la chair ensuite ce qui deviendrait avec le temps la légère trace d'un mauvais souvenir.

Ce n'est qu'à ce moment là que Cali leva les yeux vers Judas. Puis elle épongea avec douceur le front en sueur du blessé à l'aide d'un linge humidifié.


- Fini... ça va ? Il ne reste plus qu'à panser votre blessure. Le plus gros est passé.
_________________

Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Judas
Le godet fut vidé, la ceinture resta dans la senestre quelques instants. Judas fixa un point imaginaire, écoutant ce que disait la femme médecin. Pourtant si l'oreille restait attentive, l'esprit vagabondait. Le malheureux... Il aurait mieux fait de ne pas se laisser divertir par ses désirs de représailles. Lorsqu'il sentit la pince lui tirailler les chair, il eut un sursaut et mordit immédiatement dans le cuir pour retenir un hurlement de douleur. Il put sentir sur son palais son gout âpre, ce gout qui sans doute resterai longtemps imprégné à sa langue... L'homme s'arqua, tentant de se défaire du joug de Cali, puis prit le parti de hurler plutot que de bouger et d'accentuer sa souffrance.


Hummf! Ha la putain! La putain! Je la tuerai!

Sûr que même les sourds du castel n'avaient pu rater le verbe fleuri du seigneur. L'opération délicate prit fin avec fil et aiguille, et quelques geignements ravalés par le ceinturon, Judas avait manqué de tourner de l'oeil. D'ailleurs il était encore fébrile, agité de tremblements nerveux, une goutte de sueur perlant à son front rapidement happée par un linge frais.

Il ne répondit pas, croisant le regard de la jeune femme. Fier et éprouvé, sans doute que sa voix aurait été pitoyablement chevrotante. Le corps étranger avait été ôté, maintenant il pouvait dormir en paix. Rêver d'une mort lente et cruelle pour la rousse et de sa tête au bout d'une corde...

Il faudrait remercier son bourreau aux doigts agiles... Il faudrait. Mais d'abord il faudrait surtout boire un bon verre d'alcool. Histoire de reprendre un tant soit peu du poil de la bête. C'était presque à en croire que l'homme ne retournerait pas à la chasse de sitôt. Presque.

_________________

Vive le Roy !
Cali
L'homme alité était amenuisé , mais le respect qu'il lui inspirait suite à son comportement durant l'opération l'intimida un peu. Il émanait de lui, malgré tout, une grande force et une endurance certaine.
Judas avait souffert au delà de ce qui est supportable, et pourtant il n'avait pas perdu connaissance. Son buste était couvert de fines gouttelettes de sueur, témoins de l' effort imposé à son corps.


- Vous venez de subir une terrible épreuve. Il va falloir apprendre à vous reposer si vous voulez guérir au plus vite.

Cali appliqua doucement du Sang Dragon sur la plaie et sur les pourtours, puis la recouvrit d'un voile de lin. Elle enleva son tablier taché et se lava les mains.

- Vous allez apprécier ce moment de détente. Ensuite si vous le voulez bien, je pense qu'un verre de vin ne nous ferait pas de mal.

La jeune femme remonta le drap, repoussé par les jambes du blessé, délimitant par quelques plis la taille de Judas. Dans un récipient d'eau fraîche, Cali plongea un linge qu'elle essora un peu, puis l'appliqua doucement sur la peau brûlante du seigneur en commençant par la base de son cou.
Lentement la main passa sur chaque parcelle de peau, en évitant prudemment les abords de la plaie, chassant par la fraîcheur du linge et par ses gestes lents toute la tension accumulée dans le corps de Judas. Des épaules jusqu'au bout des doigts, le buste entier fut débarrassé de la moindre goutte salée et remplacé par un voile apaisant.
Puis elle remonta le drap sur le poitrail du seigneur et remplit deux verres du vin qu'elle avait aperçu sur un meuble voisin.
Les gestes du blessé n'étaient pas encore très sûrs, aussi la main de la jeune femme se referma sur celle de Judas pour porter la coupe à ses lèvres, le laissant déguster quelques gorgées et posant le verre à sa portée.

Elle même s'en servit un sans plus de cérémonie et prit place dans un fauteuil non loin. Elle trempa ses lèvres dans la coupe, appréciant le passage du liquide divin dans sa gorge, et se détendit enfin.


- Reposez- vous Seigneur. L'aube n'est plus très loin. Je vais vous veiller....

En fait elle ne sut pas lequel des deux s'endormit en premier. La fatigue du voyage, et la tension occasionnée par l'opération eurent raison de sa volonté. La belle s'endormit, plongeant dans un sommeil bienfaiteur et réparateur de quelques courtes heures.
_________________

Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Shirine
[Autun, Bourgogne]


Son propre cri se mêle à celui de l'autre rousse. Une autre blessure sérieuse. Qu'espérait-elle ? Elle n'a pas d'arme. Elle se sent lésée. Elle maudit la terre entière de se trouver là à cet instant précis.

Son ennemie s'éloigne et Shirine tombe à genoux sur le sol dur. Elle se retient de la main gauche, gardant fermement son arme dans la droite. Sa seule chance de survie salutaire.
Sa tête tourne et ses oreilles sifflent, elle secoue la tête, elle sent que le néant n'est pas loin. Il faut l'achever, vite, avant qu'elle ne puisse lui faire ce qu'elle veut. Avant qu'elle ne devienne qu'une vulgaire poupée de chiffons inanimée.
Léviathan hurle, comme s'il pouvait l'aider à rester consciente. Mais la scène devient floue et elle n'entend plus rien. Elle ne voit que l'autre rouquine, au sol aussi. Son objectif. En rouge, grace aux cheveux et au sang.

Elle voudrait que pour une fois Moran décide de venir passer l'après-midi avec elle et qu'il la sorte de ce mauvais pas. Qu'il sauve celle qui le tuera. Qu'il resigne son arrêt de mort, en gros... Sans le savoir.
A quatre patte, rempant à moitié, elle approche. Elle serre les dents pour ne pas hurler de douleur. Ses gestes font bouger les chairs entaillées qui déversent leurs rivières de liquide pourpre. Les yeux exhorbités, le bras gauche s'abat lourdement sur le poignet d'Andhara. Dans le même temps, elle lève le droit dans un dernier effort désspéré pour enfoncer le tesson dans la plaie qu'elle vient de lui faire quelques instants plus tôt. Et de tourner, à droite, puis à gauche, pour la faire pénétrer davantage...

_________________
Andhara_velvet
(Forêt d'Autun, Bourgogne)



Elle souffle lourdement, respirant profondément pour garder son calme face à la douleur vive qu'elle ressent. Sa vue se brouille légèrement due à la perte de sang qui l'amenuise peu à peu.
Une seconde d'inconscience, une seconde de trop. L'adversaire, perverse, revient à la charge, enfonçant de nouveaux dans la plaie béante sur laquelle elle faisait pression pour tenter de se remettre.
Se remettre assez pour terminer le travail.
Mais la Lisreux ne l'entend pas de cette oreille et triture avec machiavélisme le point faible.
Un cri de douleur et de rage s'arrache de sa bouche faisant même fuir les oiseaux des fourrés alentours qui quittent la scène de quelques battements d'ailes.
Un instant, une fraction de seconde qui semble durer une éternité, elle revoit son frère qu'elle vient tout juste de retrouver. Il disparait petit à petit, son image se voile et laisse la place à un brun qu'elle ne voulait pourtant plus revoir, ou du moins le croyait. Son cœur n'a pas le même avis que sa raison mais là où ils sont d'accord c'est pour l'encourager à se battre.
Non j'crèverai pas ici ! Ni maint'nant ! voilà ce que ses pensées s'accordent à dire.
Se battre pour les revoir, se battre pour sa vie. Se battre aussi en la mémoire d'un père qui n'abandonnait jamais.
Jamais elle ne se laisserait abattre aussi facilement et la rage qui se trouve alors décuplée lui donne la force nécessaire d'empoigner son trident qu'elle flanque avec force dans le bras de la sadique, dans le creux du coude.
Là-dessus, profitant du très bref répit, elle se hisse sur ses genoux à son tour et lui décoche une droite qui l'envoie en arrière.
Ne plus perdre de temps. Surtout pas. Chaque seconde compte à présent, il faut agir vite.
Elle réussit malgré la douleur à se relever totalement sur ses jambes, bien que courbée, le trident qu'elle a repris dans sa main droite, menaçante, en s'approchant de l'impitoyable victime.
Il n'est plus question de jeu. C'est maintenant la finalité ; les trois cantiques* de cette divine comédie ont été joués.
Elle surplombe gravement la jeune rebelle, le sang coulant sur ses vêtements tel une coulée de lave dont le volcan est entré en éruption. Et c'est le cas ; la colère ne laisse plus de place à la douleur, oblitérée par la volonté d'en finir avec elle et de vivre.
La mâchoire est serrée alors qu'elle la regarde au sol et de son pied vient écraser la main qui tenait le tesson. C'est un désir de vengeance qui la gagne cette fois et elle ne fera pas de quartier.
Rapidement, elle s'agenouille à califourchon sur elle et, relevant son trident implacable, va le planter dans le cœur… du moins, l'aurait-elle fait si sa plaie béante ne l'avait pas rappeler à l'ordre un instant de trop, lui faisant dévier son geste sous l'épaule.
Haletante et épuisée, elle se relève en retirant sa lame du corps de sa victime, la regardant en s'éloignant à reculons, n'oubliant pas le livre demandé et fait un sifflement pour appeler son étalon qui sera bientôt là pour la récupérer…



*Divine comédie

_________________
Shirine
[Autun, Bourgogne]


Crève ! Crève !

Ces mots franchissent ses lèvres comme s'ils pouvaient l'aider à achever son ennemie plus vite. Les mots sont parfois une arme, mais dans ce cas précis, ils ne lui sont d'aucune utilité, si ce n'est peut-être de lui donner plus de force ? Shirine s'acharne sur la blessure, grisée en imaginant les bouts de verre déchiquetant la chair chaude et fragile. Si elle avait eu le temps et la force, elle y aurait mis les dents comme une louve enragée. Elle lui aurait bouffé les entrailles pour lui faire payer la douleur et le temps perdu.

Mais le trident lui arrache un nouveau hurlement, bien plus désespéré celui-ci et lui fait lacher prise. A cet instant précis, elle sait qu'elle a perdu et qu'elle va mourir. Furtivement, son regard croise celui de son ennemie. Regarder la mort en face est d'une importance capitale pour Shirine. Elle va quitter ce monde et ne veut pas oublier, où qu'elle atterrisse ensuite, qui lui a pris son dernier souffle. La droite l’assomme et elle s'écroule sur le dos complètement à la merci de la rouquine. Les ténèbres déjà l'entourent, l'enveloppent, l’ensevelissent... Elle se laisse couler sans essayer de rester consciente et éveillée.

Comme un éclair zèbre son cerveau. Son corps a un sursaut, elle ouvre la bouche pour crier, encore, sans savoir si un son a franchit la barrière de ses lèvres.
Puis, le calme revient. Il fait nuit. Il n'y a pas d'étoiles. Il fait chaud. Ce n'est pas désagréable, elle resterait bien là un moment...

_________________
Judas
Petit Bolchen

Veillez ma dame, veillez. Que n'êtes vous pas la première, à me veiller ainsi. J'aime bien entendre le souffle paisible des femmes lorsqu'elles se penchent sur moi, et leur poitrines nourricière me narguant de leur bonté. Elles font le doux du bout des lèvres et le mal du bout des doigts, entre leur rein est l'éternel et en leur sein le renouveau.

Judas ne dors pas. Les yeux fermés il revit en s'apaisant tout le rocambolesque de sa journée. Lui, homme de bonne famille parti courir les poules non loin de sa tanière, revenu la queue entre les jambes, goupil blessé en chair et orgueil. Zoé n'est qu'une pauvre fille qui n'a pas su saisir sa chance, après tout il lui aurait fallu tendre la main pour que Judas daigne bien la lui baiser. Et son séant sous ses jupons n'aurait pas su trouvé meilleur adorateur. Il s'en serait contenté. Mais la folie ne choisit pas ses hôtes, et la folie est bien l'oeuvre du Malin. Heureux sois tu Judas, après avoir croisé le diable d'être encore envie et d'avoir l'honneur de projeter vengeance.

Le sommeil ne viendra pas, pourtant il fait dejà nuit noire. Cali. Frayner n'a pas été très chaleureux avec elle. Maintenant sa plaie pansée il revient sur sa froideur. Ne souffrait-il pas assez pour éviter les courbettes d'usages...? Sans doute. Elle est non loin, Judas l'écoute. Peut-être que du fond de son fauteuil , là tout comme lui, elle garde le silence d'un fallacieux sommeil. C'est bien ainsi, pour la journée l'homme n'a plus rien à dire, c'est à croire qu'il a déjà trop accordé d'honneur aux femmes en leur parlant ce jour... Où en se laissant parler.
.
Au lendemain il fallait croire que le médecin s'était endormi. Judas se leva, décidant qu'être blessé n'était pas synonyme d'être assisté. Il pria près de la petite chapelle. Nyam fut elle, priée de servir à la femme un copieux repas, tout à l'inverse de ce qui se faisait habituellement. Sa bourse attendait non loin d'un pain blanc, entre les fruits et le lait chaud. Bien méritée, Frayner ne perdrait pas son bras...

_________________

Vive le Roy !
Cali
Mouvements oculaires sous les paupières bordées de long cils.
Couleur rose orangée derrière le rideau de chair.
La jeune femme brune, affalée dans le fauteuil, fixa sans bouger la porte qui se refermait sur les pas d'une jeune servante.
L'odorat prit le pas sur la vue en faisant palpiter ses narines, attirée comme un chat par l'odeur du lait chaud et du pain sorti du four.
Cali s'étira longuement, grimaçant au passage des lombaires malmenées par sa position avachie dans son lit provisoire.
Peu à peu elle refaisait surface. Son visage aux traits jusque là détendus se chiffonna en fronçant les sourcils, découvrant la couche du seigneur Von Frayner laissée vide.
D'un geste agacé elle remit en place une mèche qui troublait sa vue, récupérant au passage le peigne d'argent égaré dans ses cheveux emmêlés.


" Gourde , tu t'es endormie... Testa di galina*! Et le coq s'est envolé... "

Tout en peignant longuement sa chevelure, la médicastre écarta les lourdes tentures des fenêtres, faisant un peu plus pénétrer la lumière dans la chambrée.
Son estomac gargouilla en découvrant le copieux petit déjeuner déposé par la jeune servante, lui rappelant que son dernier repas remontait au milieu de la journée précédente. Cali fut touchée par cette attention de Judas, mais n'en demeura pas moins contrariée qu'il se fut levé au lieu de se reposer.

Autre attention du seigneur de Petit Bolchen, la bourse bien remplie posée là, entre le pain et le raisin. Les doigts fins en caressèrent le cuir puis piquèrent quelques grains de raisins qu'elle porta à ses lèvres. Honneur fut rendu au délicieux repas.
Après avoir rangé instruments et linge tachés, la jeune femme déposa sur un meuble potions et onguents accompagnés d'un vélin avec quelques instructions.
Recommandations qu'elle était à peu près certaine que cet homme buté et frondeur ne suivrait sans doute pas.
Des yeux elle chercha son ceinturon, souriant en découvrant le tracé des dents imprégné dans le cuir.


- Un petit souvenir de vous, messire Judas...

D'un regard elle parcourut la chambre avant d'en fermer la porte, ses yeux s'arrêtant quelques secondes sur la bourse laissée au même endroit où elle avait été déposée.
Hors de question de quitter les lieux sans saluer son patient. Après tout, ils avaient passé une partie de la nuit ensemble. On ne s'enfuit pas comme un voleur après un tel corps à corps.
Amusée par le double sens de ses pensées, Cali retrouva Judas qui s'en revenait de la chapelle.


- Mon seigneur.... Je ne sais pas dans quel métal vous avez été forgé, mais vous êtes une vrai force de la nature. Déjà debout après une telle épreuve?

La jeune femme lui adressa un sourire et fit quelque pas avec lui en lui indiquant qu'elle avait laissé quelques recommandations et médications dans sa chambre, insistant sur l'importance d'être suivi par un médecin.

- Bien... Je vais récupérer ma monture et m'en retourner.... ah j'allais oublier. Nous avons tous nos petites manies. La mienne étant de ne pas monnayer mes services, je n'ai pas gardé la bourse que vous avez eu la délicatesse de déposer. Là d'où je viens, les gens échangent mes soins contre un objet quelconque suivant l'importance qu'il représente à leurs yeux. Lors d'un passage dans le Poitou,vous n'aurez qu'à me déposer ce que bon vous semble!... ou pas.

Cali inclina la tête et prit congé. Elle s'éloigna vers les écuries pour récupérer Camero dont elle caressa tendrement l'échine avant de reprendre la route vers Thouars.



Testa di galina*= Tête de poule
Judas
A défaut de sourire il la salua derechef. Il éluda sa remarque sur sa constitution, était-il avouable que sa force et sa vigueur étaient en tout point fallacieuses, dues à son égo qui lui oui, sans doute était d'un bon métal? Fort de l'humiliation qu'il avait ressentit lorsque la Lisreux l'avait laissé là, blessé sans aucune chance de la rattraper pour lui rendre la monnaie de sa pièce... Frayner avait encore bien mal, le pire avait été au réveil, lorsqu'il avait fallu animer ses muscles froids et cette blessure qu'il avait cru utopiquement endormie. Et lors de sa prière, faite à genoux sans pouvoir joindre les deux mains, à demi courbé sur son prie dieu... Etait-il nécessaire de lui confesser la teneur de ses prières, aussi? Toutes centrées sur la justice qu'il rêvait de rendre par lui même? Recommander l'âme de Zoé à dieu, demander à icelui de lui pardonner ses erreurs, de lui faire miséricorde... Avant qu'il ne la lui expédie.

Non Judas n'était pas une force de la nature... Mais sa détermination elle, l'était. Ne pas crier comme une fillette, ne pas pleurer comme un enfant. Serrer les dents et les poings et se consoler de promesses vengeresses. Manquez de l'aide précieuse d'un bras valide, et vous verrez combien vos jambes sont utiles.


Il faut se lever tôt pour être un bon Aristotélicien, ma dame.


Cette dame qui refusait rétribution. Soit, Judas était d'humeur égale, il ne lui en tiendrait pas rigueur. Après tout ce n'était qu'une promesse de revoyure, et vu les proportions de cette femme là, son sourire et ses petites manies... Il ne serait pas bien difficile de faire une halte en poitou, un de ces jours...


A votre guise, je prend bonne note de vos coutumes et ferai le nécessaire pour qu'elles soient exaucées. Faites bonne route, jeune Cali.

Et faites moi plaisir... Oubliez le souffreteux que vous avez veillé malgré lui... Regardez, sitôt endormie hier vous ne l'avez pas retrouvé aujourd'hui.

Il leva un peu le menton, s'assurant que l'oiseau s'envolait. Il était temps après avoir été un bon aristotélicien de redevenir un bon Judas.


Lisreux, accroches-toi, j'arrive. N'ais-je pas une partie de chasse à achever?
_________________

Vive le Roy !
Shirine
« Une place pour les rêves. Mais les rêves à leur place. » Robert Desnos.


Chapitre 1 : Où Shirine se regarde en face


    Gabriel, Léviathan et moi sommes assis à une petite table ronde. La pièce est sombre et me rappelle chez moi, à Genève. Une cheminée, dans laquelle crépite un feu dans le silence, des étagères, chargées de vaisselles, de bouteilles, de fioles... Pourtant, je me sens comme une étrangère, comme si je ne devrais pas être ici. Dehors il fait nuit.

    Nos yeux sont rivés sur une poupée de chiffon trônant au milieu de la table, à côté d'une grosse bougie dégoulinante de cire. Le jouet pour enfant est grossier. Des petites bandes d'étoffe rouge lui font office de cheveux, les yeux sont deux perles émeraude à la couleur passée. Elle n'a pas de bouche, comme condamnée à se taire à l'image de la pauvre femme qu'elle est. Sa chemise blanche, jadis en dentelles, est sale et déchirée, quand à la jupe sombre, elle est souillée de ce qui semble être une tache de sang au niveau de l'entre-jambes.

    Et pour finir, elle est parsemée de petites aiguilles, à des endroits à priori représentatifs de mes blessures...

    J'ai envie de pleurer. Je me regarde en face. Je me fais pitié. J'imagine que l'absence de lèvre représente la muselière imposée par Moran, et la tâche de sang le bébé que j'ai perdu l'année dernière. Quand à mes yeux... L'étincelle de vie en eux a disparue...
    Je suis sale, souillée, muselée. Je me flétris. Je suis fanée.

    Je déglutis difficilement, la bouche pâteuse, et me détache de cette vision pitoyable pour regarder mes deux voisins.


    Quand je suis au seuil de la mort d'habitude je suis là haut.

    Sous entendu, je rencontre Dieu. Suis-je déjà passée de l'autre côté ? Ai-je hérité de l'Enfer pour ne pas être morte en me battant pour Lui ? C'est ça mourir ? Regarder l'être répugnant qu'on est devenu ?

    Mais d'habitude, t'as pas nous, rétorque Léviathan. Alors Il se farcit le bouleau. Là, Il nous l'a refilé.

    Et c'est quoi la leçon cette fois ? Ou le prix à payer pour revenir ?

    J'affiche un sourire goguenard. La première fois, il avait pris la vie qui grandissait en moi, la seconde, il m'avait imposé un Archange et un Prince-Démon et les avait logés dans mon cerveau. Si je ne l'avais pas vu de mes yeux, je me serais crue folle. Heureusement, j'avais encore toute ma tête...

    Je ne sais pas, articule à son tour Gabriel. Je pense que c'est à toi de la trouver, la leçon. Ou tout simplement, ta motivation pour y retourner.

_________________
Moran
Ces derniers temps, une certaine nervosité s'était emparée de son esprit. Moran s'énervait souvent, parfois contre lui-même, parfois à cause de sa soeur, et la plupart du temps à cause des deux en même temps. Il avait les nerfs à vif, faute à l'évolution de la relation fraternelle. Fraternelle, vraiment ?

Et on ne pouvait pas vraiment dire que la tranquillité l'habitait lorsqu'un garçon était entré en trombe chez lui.


M'sieur ! Pardon d'pas avoir frappé mais y a vot' soeur qu'a été r'trouvée pas très joliment ! L'ont ramenée d'la forêt !

Tout son être sembla se raidir, son esprit se glacer. Quoi ?! Comment avait-on pu s'en prendre à elle ? Si fragile et si jeune, sans défense.
Elle ne pouvait pas mourir, son esprit ne le permettait pas. Pas elle.
Boule au ventre.

C'était une fois au chevet de sa cadette que l'angoisse avait envahi l'Ibère. Zoé était gravement blessée, inconsciente et avait perdu beaucoup de sang.
Le boiteux se retint de la toucher pour prendre sa main, d'embrasser son front, de risque de la faire souffrir davantage.

Le barbier du coin avait accouru, sans doute appâté par l'odeur du sang et l'opportunité de s'exercer sur un sujet peu farouche, pensa Moran, qui n'appréciait que peu ces touche-à-tout.
Quelques années plus tôt, c'était bien l'un des siens qui n'avait pas réussi à lui rendre l'utilisation sa jambe intacte.
Bref, ces types se surestimaient un peu trop au goût du grand brun et il fallait s'en méfier, encore davantage lorsqu'il s'agissait de toucher à sa cadette.


Attention à tes gestes, ce n'est pas le moment de faire de folles expériences. Si elle meurt..

Sans doute le regard adressé à l'homme était-il bien plus explicite que n'importe quels mots, celui-ci se mettant à nettoyer les plaies avec application.

Non, il fallait quelqu'un de plus sûr, de plus expérimenté. La vie de la rouquine ne pouvait être laissée entre les mains du premier venu qui prétendait posséder quelque savoir en soins médicaux. Un mire qui saurait quoi faire ou bien un vrai chirurgien.
Par malheur, il n'en connaissait pas ou bien nul nom ne lui venait à l'esprit.
Même si cela lui en coûtait, il n'avait plus le choix, il devait utiliser ses relations. Mais à qui ? Judas et sa clique ? Non, sûrement pas.
C'est alors que la Corleone apparut comme la seule à qui il pouvait accorder sa confiance. Oui.. Sans doute connaissait-elle quelqu'un de compétent. En tous cas, il fallait l'espérer. Sinon, c'était l'asticot qui se chargerait de rafistoler Zoé, et c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait.





Ma belle Rodrielle,

Ce n'est pas dans mes habitudes mais aujourd'hui le temps presse. Ton aide est devenue indispensable, m'est devenue indispensable.
Ma soeur a été attaquée et présente plusieurs blessures mais je n'ai pas confiance en la capacité de soins médiocre des locaux.

Je te sais de nombreuses relations et j'ose espérer qu'une personne compétente en fait partie.
Si tel est le cas, je te prie de m'aider à sauver ma petite soeur, si chère à mon coeur.
Nous nous trouvons à Autun et le temps presse.

Avec toute mon affection,

Moran


Le coursier à cheval fut grassement payé pour délivrer le message le plus rapidement possible.

Le Lisreux ne pouvait plus qu'attendre et espérer, tiraillé par l'inquiétude et la peur de perdre Zoé.

_________________
Shirine
« Une place pour les rêves. Mais les rêves à leur place. » Robert Desnos.


Chapitre 2 : Où Shirine se rend compte qu’elle aime, peut-être...


    Je me mets à ronchonner. Depuis quand je dois chercher moi-même pourquoi j’ai droit au salut ? Et si j’y ai droit même !

    Mon coude droit se plante dans la table et mon menton s’échoue dans la main du même côté. Ma bouche affiche une moue boudeuse et je baisse les yeux sur la poupée. Sur moi. A côté, on dirait que la bougie pleure sur mon sort. Je ne sais pas si je mérite qu’on verse une quelconque larme pour moi. Moi qui n’aime personne, moi qui n’aime que Dieu… et moi-même aussi, un peu. J’ai déjà aimé je crois, vaguement, Glover. Dioscoride aussi. J’aime bien Camy, et Tom. Vignolles, les Sicaires du Lion… Oui, je les aime bien. La nuance est là. Je n’aurais aucun scrupule à les abandonner si les aider pouvait nuire à mes intérêts, à ma liberté ou à mes envies. C’est d’ailleurs ce que je fais déjà, je vis sans eux. Vignolles m’avait demandé de rester à Genève, je lui avais reproché de ne penser qu’à lui et pas à moi. C’était bien pour ne pas me le reprocher à moi-même…

    J’observe les aiguilles et ma senestre s’avance vers elles.

    Et Moran ? Moran… ? J’ai envie de le tuer, de l’égorger, l’étriper, lui crever les yeux…

    J’attrape une aiguille et la plante violemment à l’endroit du cœur.

    J’ai envie de lui aussi. Il est trop beau pour être mon frère. Je comprends les femmes qui lui tournent autour, je comprends Tammara… C’est bien pour ça que je l’ai évincée. Heureusement que Moran tient plus à moi qu’à elle.

    L’aiguille s’enfonce une fois de plus dans la poupée.

    J’aime sa stature, j'aime sa façon de marcher, j'aime ses cheveux et y glisser les mains, j’aime ses bras qui me serrent, j’aime sa barbe de trois jours rugueuse sous mes doigts, j’aime son regard sombre, sa voix grave et virile, sa façon de m’imposer les choses, ses inquiétudes quand je vais mal…

    Je me lève brusquement, ma main claquant à plat sur la table.


    Je dois tuer Moran !

    Je n'aime pas savoir qu'il est un danger pour moi, le danger d'aimer, celui de m'attacher, celui de le laisser être maître de moi, celui de me faire hésiter si un jour je devais choisir entre lui et une quelconque autre envie, un quelconque autre projet...

_________________
Rodrielle
[Bourgogne - Quelque part, Ailleurs]


C'est bien loin de tout cela que l'italienne évolue. Et quelle évolution ! Récupération de 3 enfants, en plus du sien, et un autre en préparation... Et oui ! La Grande Corleone était en cloque ! Et ce n'était pas vraiment pour lui plaire, en fait. Oh bien sur, elle aimait Fralis, de plus en plus, mais son travail, sa vie, ne lui permettait pas d'être en cloque. Alors que faire ? Le tuer le plus rapidement possible ? Non... Le brun était trop content d'avoir son propre enfant à venir... Et même l'attaque qu'elle avait subie ne lui avait pas enlevé cet embryon encombrant ; elle s'en était sortie après un coma et de nombreuses blessures, mais l'enfant était toujours là, bien vivant. Un Corleone, pour sur !

En tout cas, c'était à toute cette rapide évolution que Rodrielle pensait lorsqu'un coursier arriva à elle. "M'dame Corleone ! M'dame Corleone ! S'pour vous ! C't'urgent !" L'italienne fronça les sourcils et attrapa le courrier pour l'ouvrir le plus vite possible. Qui pouvait donc la contacter après tout un mois de silence de la part de son entourage ? Bonne question ! Les émeraudes italiennes descendirent directement jusqu'à la signature pour vérifier la destination. Moran. Moran ?! Rodrielle esquissa un sourire...

Moran. Son collègue aux Doigts d'Or. Et son dernier amant. Celui qui représentait le plus sa Passion, sa Folie. Leur histoire, bien que courte, fut la plus trépidante que l'italienne eut vécu durant toutes ses années de "libertinage". Et rien qu'à ces souvenirs, un frisson lui parcourut l'échine et s'installa à sa nuque... Leur violence, leur impatience... Moran... Rien qu'à y repenser, elle le désirait à nouveau.

Rodrielle rouvrit les yeux au raclement de gorge du jeune coursier. Elle regarda ce dernier et lui lança quelques pièces avant de lire la lettre, enfin, sans en croire ce qu'il y était écrit. Une soeur ? C'était-elle expatriée tant de temps que cela pour avoir raté de si importants évènements ? Peu lui importait. La Tatouée attrapa plume et vélin pour répondre vitre à son ancien amant.



Tesoro,

J'aurai aimé avoir de tes nouvelles en d'autres circonstances.
J'ai la personne qu'il te faut. Et, heureusement, nous ne sommes pas loin d'Autun. Je fais au plus vite.

Ne me remercie pas, c'est en souvenir du bon vieux temps...

Ti Baccio. A très vite.
Rodrielle.


Elle donna la lettre au coursier et le paya grassement pour qu'il apporte la réponse aussi rapidement qu'auparavant. Puis sans attendre, Rodrielle se rendit chez la seule médicastre qu'elle connaissait : Suzanne. Sa nouvelle amie, celle qui l'avait sauvée et soutenue durant les épreuves de ces derniers mois. Elle lui devait déjà une infinie reconnaissance et allait encore lui demander de l'aide... Mais la Tatouée ne doutait pas de Suzanne qui était d'une telle bonté qu'elle ne refusait jamais d'aider son prochain. Même celui le plus vil du Royaume...

Buongiorno Suzanne. Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai encore une fois besoin de vous. - Elle lui tendit la lettre de Moran - Un ami a besoin d'un médicastre pour sa soeur qui semble être très mal en point et il ne connait personne... Pourriez vous... ?

Elle attendit la réponse avant de se mettre en route. Pour Moran, elle ferait encore tout.

_________________
Suzanne
Ailleurs, mais au même endroit

Le parchemin entre les doigts, les iris noires parcouraient les lignes, courtes et explicites.
Suzanne resta perplexe un instant... Elle n'avait pas encore de document en sa possession attestant de son statut de médecin, n'étant pour l'heure qu'étudiante.
Cependant, il fallait bien s'avouer qu'elle apprenait davantage et bien plus vite sur le tas. Depuis son arrîvée, elle s'était essayée aux sutures, lotions, autres cataplasmes et mélanges de plantes en puisant dans les grimoires offerts par Judas.

Et la confiance que lui accordait la blonde Italienne la touchait. Et puis, elle n'avait -encore- tué personne avec ses soins.

Laissez-moi un instant, que je prenne tout ce qu'il faut.

La besace fut remplie de linges, flacons en tous genres, plantes séchées, huiles.

Un petit mot tracé à la hâte pour ne pas inquiéter Tibère et Marine, besace en bandoulière, elle rejoignit Rod'.

Je suis prête, nous pouvons y aller.
Shirine
« Une place pour les rêves. Mais les rêves à leur place. » Robert Desnos.


Chapitre 3 : Où Shirine finalise sa vengeance


    La main de Gabriel se pose sur mon bras. Douce et ferme, pour me calmer net.

    Doucement... dit-il. Le tuer, c'est ce que tu voulais avant. Votre relation a changé.

    Non, non... ricane Léviathan.

    Je tourne la tête vers lui, immobile. Ma senestre toujours à plat sur la table.

    Leur relation est devenue ce que Shirine attendait qu'elle devienne, continu le Prince-Démon. Elle voulait que Moran baisse sa garde, lui fasse une confiance presque aveugle, et lui offre ton bon Dieu sans confession.

    Il pointe son index droit sur son rival, un sourire narquois flottant sur ses lèvres. Ses yeux brillent d'une lueur malsaine.

    Il ne lui reste pas grand chose pour qu'il lui mange dans la main et décide de lui même d'aller à Genève. Signer son arrêt de mort.

    Je souris, heureuse d'entendre ce que j'ai envie d'entendre. Ne m'a-t-il pas embrassée deux jours plus tôt ? Ne serait-il pas mort d'inquiétude de me retrouver dans cet état ? Sans doute pourrais-je jouer sur ma fragilité pour lui demander d'aller me ressourcer dans ma chère cité...

    Gabriel et Léviathan se disputent encore, mais je ne les écoute plus. Je souris. Un sourire satisfait, déterminé. Mes émeraudes se baissent sur la poupée que j'attrape de la main droite. Je me retourne et la jette au feu sans autre forme de procès.


    C'est décidé, je rentre.


_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)